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64 | 2021
Le passif dans la langue parlée

Passive Voice in Oral Speech
Sous la direction de Badreddine Hamma
Lidil, n° 64 (2021)
Informations sur cette image
ISBN 978-2-37747-315-1

Ce recueil est consacré au passif, ou à ce que l’on appelle communément « voix passive ». Il réunit des travaux portant sur diverses langues vernaculaires, avec parfois une dimension contrastive. L’intérêt de cette entreprise vient du fait que la construction étudiée ici est surtout considérée dans ses manifestations à l’oral, à partir de situations authentiques de communication, ce qui va à l’encontre de ce qui est constaté dans la tradition grammaticale. En effet, le passif est, depuis toujours, enseigné et décrit sous l’angle de situations typiques, formatées et quasi figées, issues essentiellement de la langue écrite ou reposant sur des phrases forgées. Ainsi, dès que l’on parle du passif, on ne peut pas s’empêcher de penser au fameux exemple La souris est mangée par le chat. Le passif est le plus souvent vu comme le résultat d’un retournement de l’ordre plus neutre de ce que représenterait la contrepartie active. Il rapporterait un certain scenario, présenté sous l’angle de celui qui « subit l’action ». Ce retournement grammatical de l’ordre des actants est identifié comme une opération de thématisation (ou de « promotion de l’objet »), qui est généralement interprétée comme un indice d’importance ou de saillance du sujet passif (patient/objet) aux dépens de l’agent. Toutefois, en considérant de près des données à partir de conversations réelles renfermant un passif, on s’aperçoit, d’une part, que les exemples, du type La souris est mangée par le chat, sont rares ou complètement absents, d’autre part, que ces hypothèses ne se vérifient pas forcément. Ainsi, contrairement à ce qui est répété habituellement, l’agent exprimé explicitement s’avère plus important que le patient, au moins pour deux raisons : (1) il parait résister à toute tentative de suppression dans les exemples oraux ; (2) le patient apparait surtout comme un simple pronom faible, renvoyant à un référent déjà connu et dont l’intérêt ne dépasse pas le rappel et l’activation de la référence. De fait, il ne semble porter aucune marque de saillance, dont le passif serait à l’origine. C’est dans cet esprit que le présent numéro se propose de revenir sur différentes problématiques liées au passif dans les langues considérées dans le but de compléter les descriptions existantes et repenser celles qui ne paraissent pas représentatives de ce tour grammatical.

Notes de la rédaction

REMERCIEMENTS / ACKNOWLEDGEMENTS 
Ont été sollicités pour évaluer les articles de ce numéro (dossier thématique + rubrique Varia) :
Tatiana Aleksandrova, Katia Bernardon, Christian Degache, Anne-Claude Demagny, Joaquim Dolz, Roggero Druetta, Pierre Escudé, Odette Gagnon, Raja Gmir, Lucia Gomez, Peter Helland, Christel Le Bellec, Monica Masperi, Agnès Millet, Iva Novakova, Sylvester Osu, Lassaad Oueslati, Rima Redouane, Nathalie Rossi-Gensane, Emmanuel Schang, Andreea Teletin, Linda Terrier, Stephan Wilhelm.

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