Mathias Picenoni, Matteo Casoni et Elena Maria Pandolfi (dir.), L’italien en Suisse, revue Babylonia : Revue pour l’enseignement et l’apprentissage des langues, no 1
Mathias Picenoni, Matteo Casoni et Elena Maria Pandolfi (dir.), L’italien en Suisse, revue Babylonia : Revue pour l’enseignement et l’apprentissage des langues, no 1, Fondazione Lingue e Culture, Comano, 2018, 128 p.
Texte intégral
1Le numéro 1 de Babylonia en 2018, revue pour l’enseignement et l’apprentissage des langues, dirigé par Picenoni, Casoni et Pandolfi et publié par la Fondazione Lingue e Culture avec le soutien du canton de Ticino, présente une radiographie très détaillée de la situation actuelle de la langue italienne en Suisse. Cette publication prend sa source dans les multiples voix et regards, très hétérogènes, qui existent afin d’aborder ce sujet commun. De ce fait, le titre lui-même, L’italien en Suisse, se répète aussi en allemand, en français et en romanche, c’est-à-dire dans toutes les langues nationales et officielles de la Fédération helvétique. Et on le lit également en anglais, vu la diffusion de cette langue dans les domaines scientifiques. On voit s’alterner ces cinq langues dans les pages du numéro, même si la répartition des articles n’est pas équitable (il y en a un seul en romanche et deux en anglais). Certes, l’italien est l’une des quatre langues nationales de la Confédération helvétique, la langue maternelle d’un citoyen sur dix ; il intègre le patrimoine culturel du pays et joue un rôle important dans le tissu social et économique des cantons. Mais, malgré tout, les articles assurent que la situation de la langue n’est pas optimale et que demeurent encore des préjugés et des inhibitions linguistiques qui doivent être surmontés.
2Ainsi, les 128 pages du numéro sont divisées en trois sections principales. La première, intitulée Scoprire l’italiano, présente des analyses générales sur la situation sociolinguistique et la politique linguistique mise en place pour, après, entrer dans les questions plus spécifiques. Il faut souligner les témoignages de quatre personnes qui parlent aussi le dialecte tessinois et qui détaillent leurs expériences particulières (p. 56-57). Ensuite, dans la section Vivere in italiano, les contributions mettent en avant le monde associatif et les manifestations artistiques comme le cinéma, la littérature, la musique, les forums, les festivals ou encore les sciences et les domaines de la créativité et de l’innovation ; ces deux dernières valeurs étant considérées comme essentielles par la société suisse. Deux poèmes produisent une sorte d’échantillon de l’état actuel de l’italien littéraire suisse (p. 116) ; l’un intitulé L’altra scuola d’Andrea Bianchetti et l’autre intitulé Pudore de Begoña Feijoo Fariña, écrivaine italophone d’origine galicienne. Finalement, la section Imparare l’italiano offre un large éventail de contextes où cette langue est enseignée et apprise en Suisse : comme langue étrangère, minoritaire, de scolarisation et encore comme langue héritée ou nationale. Face à cette question, les auteurs abordent également les différents contextes (écoles publiques et enseignement privé), les niveaux d’apprentissage (primaire, secondaire) et les filières. Ils font le bilan du baccalauréat italien-français dans le canton de Vaud et de l’italien-français et allemand dans le canton de Berne. Suivant Grin (1997), les italophones suisses sont en moyenne plus compétents dans les deux autres langues officielles que ne le sont leurs concitoyens francophones et germanophones en italien. Cette section explique enfin des questions liées aux manuels et aux méthodes utilisées par les professeurs. Pour terminer, un seul article, rédigé en romanche, parle du rapport que cette langue entretient avec l’italien dans le canton des Grisons. La lecture de ce numéro montre une communauté très active et dynamique, engagée dans la promotion de la langue italienne et de la possibilité qu’elle offre de franchir les frontières à l’intérieur du pays alpin, surtout pour le public francophone qui compte déjà sur la proximité entre ces deux langues romanes. Vi auguro una buona lettura!
Pour citer cet article
Référence électronique
Francisco Calvo del Olmo, « Mathias Picenoni, Matteo Casoni et Elena Maria Pandolfi (dir.), L’italien en Suisse, revue Babylonia : Revue pour l’enseignement et l’apprentissage des langues, no 1 », Lidil [En ligne], 59 | 2019, mis en ligne le 01 mai 2019, consulté le 07 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lidil/5986 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/lidil.5986
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