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Notes de lecture

Revue Éducation et sociétés plurilingues / Educazione e società plurilingui, no 51

Centre d’information sur l’éducation bilingue et plurilingue, décembre 2021, 112 p.
Marie-Claire Lemarchand-Chauvin
Référence(s) :

Revue Éducation et sociétés plurilingues / Educazione e società plurilingui, no 51, Centre d’information sur l’éducation bilingue et plurilingue, décembre 2021, 112 p.

Texte intégral

1Le numéro 51 de la revue semestrielle Éducation et sociétés plurilingues / Educazione e società plurilingui, éditée par le Centre d’information sur l’éducation bilingue et plurilingue (CIEBP), vise à informer sur les différentes formes de plurilinguismes et l’éducation plurilingue dans une perspective scientifique et pluridisciplinaire. Cette revue est éditée avec le concours de la Région autonome du Val d’Aoste, ce qui favorise la présence d’articles et de comptes rendus en lien avec cette région. Le compte rendu de l’ouvrage Éducation aux et par les langues : contextes, représentations, théorie, modèles apporte de précieuses connaissances sur le Val d’Aoste, région au répertoire linguistique plurilingue, et ses politiques linguistiques. Les contributions de chercheurs éminents et dans le domaine du plurilinguisme, à l’instar de Cavalli et Gajo, fournissent un éclairage étayé sur le bi/plurilinguisme de la région. Dans ce numéro, plusieurs thématiques saillantes émergent, notamment celle de l’inclusion des minorités, traitée sous divers angles : le handicap, le genre et les langues indigènes.

2Capocci (p. 29‑40) s’intéresse aux étudiants handicapés dans les universités italiennes et allemandes. Malgré les progrès réalisés, l’article souligne que l’inclusion complète reste inachevée et préconise une mise en œuvre plus large de l’Universal Design for Learning (UDL) pour améliorer l’accessibilité et l’inclusivité dans l’enseignement supérieur, particulièrement dans l’enseignement des langues étrangères. Karakostas (p. 83‑90) défend la lutte contre les stéréotypes de genre via l’apprentissage de l’écriture inclusive dans le cadre des cours de FLE. La philosophie derrière la démasculinisation de l’écriture s’inscrit dans une démarche plus large de remise en question des structures de pouvoir (« le masculin l’emporte sur le féminin », p. 83 et 84) et de promotion de l’égalité à travers le langage et les actions. Si l’écriture inclusive, et plus précisément l’usage du point médian, n’est actuellement pas autorisée dans le cadre de l’enseignement (BO 18 du 6 mai 2021), l’auteure préconise d’enseigner en cours de FLE une langue démasculinisée en accordant les noms de métiers et titres, et en recourant, entre autres, à des termes épicènes et à la double flexion. Jouary (p. 64‑70) met en lumière les structures de pouvoir inégalitaires entre garçons et filles dès l’enfance, notamment à l’école. L’auteur s’intéresse au sexisme banalisé dans les cours de langues, c’est-à-dire à la tendance des enseignants femmes ou hommes à interroger davantage et en première intention les élèves garçons, malgré la priorité accordée à l’égalité fille-garçon dans les politiques éducatives. Outre les stéréotypes concernant les différences comportementales entre les filles et les garçons, il invite à s’interroger sur la gestion du temps dans les échanges comme possible facteur aggravant. Le compte rendu de lecture par Nussbaum (p. 98‑102) souligne la détermination des communautés indigènes plurilingues d’Argentine à préserver leurs langues autochtones. Malgré l’imposition du monolinguisme dans les institutions du pays, ces populations résistent en utilisant quotidiennement leurs langues ancestrales, notamment au travail, et en assurant leur transmission aux nouvelles générations.

3Les articles et comptes rendus de ce numéro convergent vers un message commun : il est essentiel de renforcer les politiques linguistiques pour favoriser l’inclusion et la justice sociale. Ils soulignent l’urgence de combler les lacunes existantes en appliquant pleinement les lois déjà en vigueur, telles que celles qui garantissent le respect des droits humains, le principe d’égalité des chances, ainsi que le cadre légal et réglementaire régissant l’égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif français. Les auteurs ne se contentent pas de dresser un constat, mais proposent également des préconisations concrètes pour aller plus loin dans ces domaines. En conclusion, ce numéro d’Éducation et sociétés plurilingues / Educazione e società plurilingui offre un panorama riche et nuancé des enjeux contemporains liés au plurilinguisme avec un focus sur le thème de l’inclusion. Il propose des pistes de réflexion stimulantes et des actions concrètes pour améliorer les pratiques éducatives et sociales, tout en encourageant une approche critique et engagée des questions linguistiques et sociétales. S’adressant à un lectorat intéressé par le bi/plurilinguisme dans une approche engagée, la revue adopte elle‑même une posture plurilingue (articles en français, italien, allemand, anglais). La diversité linguistique des articles encourage les lecteurs à pratiquer l’intercompréhension entre les langues, ce qui peut représenter un défi stimulant pour les non‑initiés tout en reflétant les principes défendus par la publication.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Marie-Claire Lemarchand-Chauvin, « Revue Éducation et sociétés plurilingues / Educazione e società plurilingui, no 51 »Lidil [En ligne], 70 | 2024, mis en ligne le 31 octobre 2024, consulté le 02 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lidil/13228 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12lmj

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