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Recensions

Philippe Chevallier, Michel Foucault et le christianisme

Paris, ENS Éditions, 2011
Jean-François Bert
Référence(s) :

Philippe Chevallier, Michel Foucault et le christianisme, Paris, ENS Éditions, 2011, 373 p.

Texte intégral

1L’œuvre de Foucault est multiple. Touchant tour à tour à la question de la folie, de la maladie, des prisons et de la sexualité. Au cœur de ces problématiques qui sont aujourd’hui bien connus, celle concernant le christianisme n’avait jamais encore été exploité de cette manière. Le travail de Philippe Chevallier, issu d’une thèse de philosophie, montre comment Foucault, tout au long de son travail philosophique, s’interrogea sur le christianisme, des premiers rites baptismaux à la confession moderne. Les lectures chrétiennes de Foucault ont été nombreuses et lui ont permis de comprendre le glissement à partir du iie siècle, du monde antique vers un univers inédit, celui dans lequel notre modernité prend sa source. Le livre est aussi construit autour du cours de 1978, intitulé Du gouvernement des vivants. 1978 reste à bien des égards une date pivot pour Foucault. Si son cours fait une place centrale au corpus patristique (en particulier le De Paenitentia de Tertullien) c’est en 1978, qu’il découvre, sur la suggestion de Paul Veyne, The Making of Late Antiquity de Peter Brown.

2Ce travail est d’autant plus important qu’il ne se limite pas à un commentaire des textes de Foucault, Chevallier va voir comment Foucault travailla ces textes de la tradition chrétienne, quelle version il utilisa, quel historien, aussi, lui servit de guide dans ce corpus charpenté de la patristique.

3Concernant le deuxième et le troisième volume de l’Histoire de la sexualité, Pierre Hadot avait pu affirmer que si Foucault était un bon historien des faits sociaux et des idées, il n’avait jamais pratiqué la philologie, ne s’était pas posé la question des problèmes liés à la tradition des textes, du déchiffrement des manuscrits, des éditions critiques, du choix des variantes textuelles. Philippe Chevallier nous montre que c’est loin d’être le cas et que Foucault a toujours fait un va-et-vient constant entre les textes originaux, leur commentaire littéral, et les enjeux philosophique, éthiques et surtout politiques que sa lecture sous-tend.

4Le « travail » historique de Foucault a consisté en une chose, lire les textes avec une insistante méticulosité, incitant en retour les historiens à ne plus les lire comme avant.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Jean-François Bert, « Philippe Chevallier, Michel Foucault et le christianisme »Le Portique [En ligne], 29 | 2012, mis en ligne le 09 janvier 2013, consulté le 02 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/leportique/2620 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/leportique.2620

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Auteur

Jean-François Bert

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