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Linda McKie, Samantha Callan, Understanding Families. A Global Introduction

Maya Paltineau
Understanding Families
Linda McKie, Samantha Callan, Understanding Families. A Global Introduction, Sage, 2012, 264 p., EAN : 9781847879318.
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Texte intégral

1Linda McKie et Samantha Callan, deux sociologues de l’Université d’Edinbourg, se lancent le pari d’écrire un livre complet sur l’état de la recherche dans le domaine de la famille. Understanding families, A Global Introduction, conçu comme un guide pour les chercheurs et pour les étudiants en sciences sociales, se décompose en sept chapitres, présente des éléments aussi bien théoriques que méthodologiques, et adopte aussi souvent que possible une perspective globale. L’objectif est de proposer des bases conceptuelles, en introduisant le lecteur à de nombreux travaux interdisciplinaires et internationaux.

2La famille est décrite comme un des piliers de la société ; elle est la forme de groupe social la plus ancienne et la plus résistante. Malgré la complexité du terme, la famille continue d’avoir un sens reconnaissable par tous dans le monde entier. Les auteures proposent une définition de la famille qui combine des éléments déjà formulés par d’autres : une identité commune, une coopération économique et une propriété commune, la reproduction de la nouvelle génération, le travail domestique et du care, la co-résidence, les souvenirs et l’histoire commune, les liens du sang et la parenté (p. 30).

3Le premier chapitre analyse plusieurs structures et processus familiaux dans leurs changements et leurs continuités. Malgré le désir de plus de libertés et de mobilité, les individus cherchent à nouveau des repères traditionnels, et attendent de leur famille un soutien pratique et émotionnel. Les auteures citent les travaux de Beck et Beck-Gernsheim, qui parlent de « post-familial families » : l’individualisation croissante fait deviner la possibilité d’une société sans enfants et sans familles, dans laquelle les individus seraient ensemble différemment.

4Le deuxième chapitre est consacré aux évolutions des théories sociologiques de la famille. On distingue les approches structurelles, les approches interactionnistes, les théories du conflit, et les approches féministes. Le troisième chapitre reprend ensuite la façon dont les familles ont été étudiées jusqu’à maintenant, et comment elles continuent à être au centre de l’attention de nombreuses recherches de sciences sociales aujourd’hui. Les auteures s’interrogent sur l’impact de ces recherches sur les politiques sociales. Enfin, elles présentent des méthodes d’enquête, dans le but de donner plus de compétences aux lecteurs.

5Dans le chapitre suivant, les auteures décrivent différentes politiques familiales (France, Russie, Allemagne, Japon, Singapour, Corée, Chine), et rappellent les challenges apportés par la globalisation. Selon elles, les gouvernements locaux, nationaux et supranationaux souhaitent intervenir plus : à ce titre, les Nations Unies proposent la protection de la famille en tant que « natural and fundamental group unit of society » (p. 64).

6Le chapitre cinq fait le point sur différentes formes conjugales et interroge l’universalité du mariage et de la parentalité, qui continuent de jouer un rôle important dans la régulation de l’ordre social. Selon les auteures, on constate un changement considérable au sens que les individus donnent à leurs relations. Elles évoquent également plusieurs questions relatives à l’homosexualité, et à la multitude de nouvelles formes familiales qui sont en train d’émerger.

7Le chapitre six est consacré aux relations entre travail et famille. Qu’il soit rémunéré ou non, exercé à domicile ou à l’extérieur, le travail est primordial pour assurer un niveau de survie aux familles, et pour qu’elles puissent anticiper et planifier leur avenir. Par le travail, les familles et les individus gagnent une identité, un statut et une importance sociale. Même si on constate que le travail non rémunéré n’est pas assez étudié, on note que le travail domestique et le travail du care est encore le plus souvent réalisé par les femmes.

8L’ouvrage se conclut par la question du futur de la famille et de l’adaptation des politiques publiques dans un contexte de nouvelles réalités. En ce point, les auteures dénoncent le statu quo des gouvernements européens sur la reconnaissance de la diversité familiale, et introduisent les questions relatives aux nouvelles techniques de reproduction et aux nouveaux moyens de communication.

9Ce livre propose une étude assez exhaustive, les auteures réussissant en ce sens leur pari initial. De plus, l’analyse est nuancée, et n’adopte pas un point de vue typiquement occidental. Pour les lecteurs français, Understanding Families apporte de nombreuses références en langue anglaise, et une perspective différente. C’est un livre très vivant, qui propose des encadrés, des graphiques, des citations et des tableaux. Le seul bémol que nous pourrions formuler est le fait qu’il s’adresse à un public de débutants plutôt qu’à des spécialistes : toutes les problématiques de ce domaine sont abordées, mais pas assez en profondeur.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Maya Paltineau, « Linda McKie, Samantha Callan, Understanding Families. A Global Introduction », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 27 juillet 2012, consulté le 22 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lectures/8940 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/lectures.8940

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