Presentación del editor
Ce numéro propose de "partir de soi" afin de penser les formes de domination patriarcale et ses théorisations. Le Grand angle porte sur les "épistémologies féministes situées" (aussi appelées "épistémologies du point de vue"), qui sont de plus en plus fréquemment mobilisées dans les espaces scientifiques et militants. Ses quatre articles soulignent l’intérêt de ces épistémologies pour penser et pour lutter, mais aussi les tensions qui les traversent. Il aborde ainsi le positionnement politique féministe lorsqu’il engage à dire "nous": d’abord avec le féminisme radical des années 1960-1970 aux États-Unis, qui doit prendre en considération la multiplicité des vécus des femmes (Léa Védie), ensuite dans le cas des mobilisations contre le féminicide, qui implique l’absence des victimes directes (Margot Giacinti). Il montre également comment la théorie féministe, lorsqu’elle s’enracine dans les expériences des femmes, permet de décrire les déficits de sensations vécus par nombre d’entre elles et d’élaborer des pratiques thérapeutiques (Anaïs Choulet). Enfin, le dossier propose une typologie des "épistémologies du standpoint" qui montre la variété et la conflictualité de leurs interprétations(Delphine Frasch). Ainsi, ce numéro de NQF offre au lectorat des repères pour penser en féministe à partir des expériences vécues
SOMMAIRE
Édito
- Marie Mathieu, Vanina Mozziconacci, Irène-Lucile Ruault et Armelle Weil – Pour un usage fort des épistémologies féministes.
Grand angle
- Léa Védie – Une lutte à soi. La politique en première personne des féministes des années 1970
- Anaïs Choulet – Remédier au paradoxe de l’expérience corporelle au moyen d’une épistémologie du point de contact
- Margot Giacinti – "Nous sommes le cri de celles qui n’en ont plus": historiciser et penser le féminicide
- Delphine Frasch – Les féminismes du standpoint sont-ils matérialistes?
Champ libre
- Marion Repetti et Jean-Pierre Tabin – Comment faire bénéficier les retraités des dividendes du patriarcat? Débats scientifiques et solutions politiques (Suisse, 1946-1995)
Parcours
- Entretien réalisé par Marie Mathieu, Vanina Mozziconacci, Irène-Lucile Ruault et Armelle Weil –Michèle Le Dœuff, une philosophe féministe. Cheveux courts, idées longues.
Actualité
- Tanguy Grannis – Le patriarcat sans (le) pouvoir? Les hommes et le féminisme après #MeToo
Collectifs
- Clash et Soline Blanchard – Clash et la lutte contre le sexisme dans le monde médical: défendre le féminisme en milieu (in)hospitalier
- La Marche Mondiale des Femmes/Suisse – Rencontre européenne "Femmes-Migration-Refuge" à Genève: création d’un espace de résistance et de solidarité internationales
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Autors
Marie Mathieu est docteure en sociologie et lauréate 2018 de la bourse de recherche de la Ville de Paris en études genre. Elle a réalisé une thèse sur la construction sociale de l’expérience contemporaine de l’avortement à Paris et Montréal, dont sont issues deux publications dans Nouvelles Questions Féministes (2018) et dans Mouvements (2019). Elle travaille sur les inégalités abortives et plus largement sur le travail procréatif. Elle a dirigé avec Lucile Ruault un dossier dédié à ce dernier (Recherches sociologiques et anthropologiques, 2017). Par ailleurs, elle a analysé la production des classes de sexe dans la restauration (Nouvelles Questions Féministes, 2019).
CRESPPA-CSU, Rue Pouchet 59-61, 75849 Paris Cedex 17, France.
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Vanina Mozziconacci est agrégée de philosophie et maîtresse de conférences à l’Université Paul Valéry Montpellier. Elle est rattachée au LIRDEF (EA 3749) et chercheuse associée au laboratoire Triangle (UMR 5206). En 2017, elle a soutenu une thèse intitulée Le sujet du féminisme peut-il faire l’objet d’une éducation ? Essai sur les théorisations féministes de la relation et de l’institution. En tant que cofondatrice du laboratoire junior GenERe (Genre : Épistémologie & Recherches), elle a codirigé l’ouvrage Épistémologies du genre. Croisements des disciplines, intersections des rapports de domination (ENS éditions, 2018).
Université Paul Valéry-Montpellier 3, UFR6, Rte de Mende, 34199 Montpellier Cedex 5, France.
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Lucile Ruault est doctorante en sociologie politique au Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS) et attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Lille. Elle prépare une thèse sur les mobilisations de femmes pour l’appropriation d’un pouvoir sur leur corps et une prise en charge autonome de leur santé dans les années 1970, qu’elle étudie à partir des MLAC et des collectifs de selfhelp en France. Elle a récemment publié "La circulation transnationale du self-help féministe: acte 2 des luttes pour l’avortement libre?" (Critique internationale, 1 [70], 2016) et, avec Marie Mathieu, "Prise en charge et stigmatisation des avortantes dans l’institution médicale: la classe des femmes sous surveillance" (Politix, 27 [107], 2014).
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Armelle Weil est doctorante en sociologie à la Haute École de travail social – HETS Genève (HES-SO) et à l’Université de Lausanne. Après avoir réalisé une recherche portant sur les carrières militantes féministes sur internet (Nouvelles Questions Féministes, 2017), elle prépare une thèse sur les carrières de délinquance juvénile, s’intéressant particulièrement aux expériences genrées dans la chaîne pénale en Suisse romande.
HETS, Rue Prévost-Martin 28, Case postale 80, 1211 Genève 4, Suisse.
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