
La violence et le mal
- Compte rendu de Dorian Debrand
Publié le 24 novembre 2020
Présentation de l'éditeur
En matière d’horreur, l’imagination humaine est sans limites. Car seuls les humains se haïssent. Pourquoi ? La réponse de toutes les grandes idéologies politiques modernes est de type économiciste. Si seulement il y avait assez pour satisfaire les besoins de tous, la haine et les conflits disparaitraient.
C’est oublier que le besoin est sans cesse alimenté par le désir. Mais celui-ci, comment le penser ? Désirons-nous uniquement ce que désire l’autre, dans l’envie et la jalousie (Girard) ? Désirons-nous être reconnus en affirmant notre valeur (Hegel) ? Voulons-nous être reconnus à la hauteur de nos dons (Mauss) ? Est-ce de la rivalité pour être reconnu que vient le mal ? A moins qu’il ne procède de quelque chose de plus radical encore, le simple plaisir d’être en meute (Canetti).
Il est par ailleurs des colères, des violences nécessaires et légitimes. On ne peut accepter l’inacceptable. Mais jusqu’où sont-elles légitimes ? Jusqu’à la haine ? Jusqu’à ce que l’injustice subie se transforme en injustice infligée ?
Cette haine, ces désirs de meurtre, enfin, comment ont-ils été endigués ? Comment pourraient-ils l’être encore et mieux ? Par le meurtre d’une victime émissaire dénié et transfiguré en sacrifice puis en religion ? Par la réciprocité, la réciprocité positive des dons et la réciprocité négative des vengeances, peu à peu transformées en droit ? Par une démocratie enfin pleinement advenue ?
D’où vient le mal ? Comment l’apprivoiser ? C’est la question des questions, n’est-ce pas ?
Sommaire
- Présentation, Alain Caillé, Philippe Chanial et François Gauthier
I. La violence et le mal. Girard, Mauss et quelques autres…
- Réflexions sur le mal, en pandémie, Didier Peyrat
A. Prologue : premières escarmouches
- Gérer la haine, Alain Caillé
- Le jugement de Salomon, Jacques T. Godbout et René Girard
- La longue marche vers la Terre sans Mal, Hélène Clastres
B. Figures de la violence
- Les beaux-frères ennemis. À propos du cannibalisme tupinamba, Hélène Clastres
- L’anthropophagie tupinamba, quasi-potlatch de chair humaine et fait social total, Richard Bucaille et Monique Trevisan-Bucaille
- Sacrifice de soi, sacrifice de l’autre : la force de la dette, Camille Tarot
- La violence du pouvoir : Elias Canetti théoricien critique de la puissance, Jean-François Véran, Nicolas Poirier
C. La violence en clé de rivalité mimétique
- Apprivoiser la violence. Le sacrifice, la vengeance, le don, Mark R. Anspach
- Mauss, Girard et la violence. Une lecture girardienne de Mauss, Bernard Perret
- Don débarras !, Jean-Pierre Dumas
- René Girard et Marcel Mauss, deux anthropologues en chambre, Paul Dumouchel
- Fuir vers une Terre sans mal et sans violence ?, Lucien Scubla
D. La violence en clé de don
- « La réciprocité, c’est le mal. » Girard, Mauss, le don et l’amour, Philippe Chanial
- Le don en négatif. Esquisse d’une grammaire de la violence et du mal, Alain Caillé
- Brève réponse à Alain Caillé et Philippe Chanial, Mark R. Anspach
- Que faire de la violence ? Retour critique sur Girard, en passant par Mauss et le don, François Gauthier
- Le mal entre la Providence divine, le bouc émissaire et le don, Farhad Khosrokhavar
- Sortir de la violence, Jean-Édouard Grésy
- Pour un tandem anthropologique Mauss/Girard, Bruno Viard
E. Philosophie du mal
- Le mal, ou l’envers du monde, Fabien Robertson
- La violence du mal antisocial, Christian Ferrié
- Lien social, lien politique : alliance, violence, reconnaissance, Marcel Henaff
- Le pardon est-il un don ?, Tristan Bodammer
- Le douloureux écart entre ce qui est et ce qui devrait être, François Flahault
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