L’individu contre le collectif
- Compte rendu de Damien Larrouqué
Publié le 16 septembre 2020
Présentation de l'éditeur
Les critiques et la défiance à l’égard des institutions n’échappent pas à un étrange paradoxe: alors que l’individu désire jouir d’une autonomie croissante, hors des contraintes des institutions qui lui pèsent, il exige cependant leur constant soutien. Car même à penser ou à agir contre les structures institutionnelles, on vit en réalité tout contre elles, tant elles constituent la substance même de notre vie en société. Largement ignorée, cette question institutionnelle traverse aujourd’hui quantité de problèmes que nous sommes amenés à affronter: vie démocratique, gouvernance, affaissement des corps intermédiaires, transformation des services publics, du système de soins, de l’éducation et de la famille… Les tensions s’accumulent et sont de plus en plus vives, symptômes d’un écart grandissant entre les nécessités de la communauté et les attentes particulières de l’individu.
Puisant dans la philosophie, la théorie du droit, la sociologie et les sciences politiques, Robert Lafore analyse les processus institutionnels, leur finalité et utilité, à travers cinq questions fondamentales: qu’est-ce qu’une institution ? Comment nous viennent les institutions ? Pourquoi ne les aimons-nous pas beaucoup ? Comment les bricolons-nous et comment refaire institution ? Il éclaire ainsi notre rapport aux institutions, sensiblement modifié par l’essor d’un « nouvel individualisme » et la crise consécutive de la représentation démocratique.
✔ Pensé comme une enquête sur le fait institutionnel, cet ouvrage – ambitieux par les réponses qu’il apporte – intéressera notamment les acteurs des politiques publiques, les juristes, étudiants et enseignants des sciences sociales et politiques, ainsi que les cadres et professionnels du champ sanitaire et social préoccupés par les enjeux de la « désinstitutionnalisation ». Il rappelle, avec à-propos, qu’il n’y a pas de sujet sans son inscription dans des collectifs et pas de collectifs sans sujets qui les fassent vivre.
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