Venise, un spectacle d'eau et de pierres
Architecture et paysage dans les récits de voyageurs français (1756-1850)
- Compte rendu de Jan Synowiecki
Publié le 05 juin 2016
Laëtitia Levantis, Venise, un spectacle d'eau et de pierres. Architecture et paysage dans les récits de voyageurs français (1756-1850), Grenoble, ELLUG, 2016, ISBN : 9782843103193.
Notice publiée le 29 avril 2016
Présentation de l'éditeur
Venise, un spectacle d’eau et de pierresArchitecture et paysage dans les récits de voyageurs français (1756-1850)
Mis à jour le 25 mars 2016
- Auteurs
- Laetitia Levantis
- Prix
- 25 €
- Paru le
- 10 avril 2016
- Références
- 9782843103193
- Type
- Ouvrage
Résumé
Entre histoire de l’art et histoire des sensibilités, cet ouvrage analyse l’évolution du regard que les voyageurs français portèrent sur l’architecture et sur le paysage vénitien, entre 1756 et 1850. L’étude explore le processus de « réévaluation » progressive de l’eau lagunaire, du voyage naturaliste de la fin du XVIIIe siècle, à l’apparition d’un tourisme balnéaire dans la Venise des Habsbourg.
Description
Élevée sur un site par essence inhospitalier, Venise symbolise le triomphe de l’homme sur les éléments naturels. Sa grandeur vient d’un pacte audacieux entre culture et nature, entre les îles et leur lagune, entre l’histoire et le territoire. Le travail de recherche à l’origine de cet ouvrage a donc été stimulé par le rapport si particulier que la Sérénissime entretient avec son environnement et sur cette coexistence tout à fait originale de l’art avec la nature. Par le biais de l’examen d’une pluralité de sources, cet ouvrage reconstitue la « genèse » de l’attention à l’élément aquatique ainsi que les transformations du regard sur l’architecture et met ainsi l’accent sur les mutations au sein même de la sensibilité française dans la façon de « regarder », puis « juger » Venise, entre 1756 et 1850.
L’acculturation préalable qui conditionne, aux XVIIIe et XIXe siècles, le regard porté sur Venise constitue la première partie de cet ouvrage. Nous y reconstituons « la bibliothèque du voyageur », c’est-à-dire l’ensemble de la littérature des guides employés par les auteurs laquelle définit en grande partie l’organisation des itinéraires à travers la ville, tout comme la trame des récits eux-mêmes où se trouve reproduit, lors du passage à l’écrit, l’essentiel de l’information historique et artistique sur les principaux monuments vénitiens.
L’enquête aborde ensuite la question de la critique d’art des voyageurs et l’évolution des « perceptions » de l’architecture vénitienne, du siècle des Lumières à l’époque romantique où l’ancienne approche de type ornemental et décorative évolue vers un regard plus attentif à l’« histoire » de chaque édifice. Cette seconde partie met donc en lumière l’apparition d’une prise de conscience patrimoniale de la part des voyageurs du XIXe siècle dont l’attitude enthousiaste ou déçue face aux monuments vénitiens est en réalité le reflet du contexte plus large de la critique d’art en France où l’on assiste progressivement à l’apprivoisement des monuments médiévaux comme des transformations urbanistiques contemporaines et de l’historiographie de l’art italien.
Enfin, la recherche se concentre sur l’élément aquatique et sa « réévaluation » progressive au cours du XIXe siècle lorsqu’émerge une vision de Venise comme « ville hygiénique ». Une place importante est alors réservée dans cet ouvrage à la transformation qu’a connue Venise au XIXe siècle en tant que centre de tourisme balnéaire, un phénomène qui constitue une sorte de « point culminant » de l’attention au paysage des lagunes appréhendé sous un regard scientifique et médical.
L’acculturation préalable qui conditionne, aux XVIIIe et XIXe siècles, le regard porté sur Venise constitue la première partie de cet ouvrage. Nous y reconstituons « la bibliothèque du voyageur », c’est-à-dire l’ensemble de la littérature des guides employés par les auteurs laquelle définit en grande partie l’organisation des itinéraires à travers la ville, tout comme la trame des récits eux-mêmes où se trouve reproduit, lors du passage à l’écrit, l’essentiel de l’information historique et artistique sur les principaux monuments vénitiens.
L’enquête aborde ensuite la question de la critique d’art des voyageurs et l’évolution des « perceptions » de l’architecture vénitienne, du siècle des Lumières à l’époque romantique où l’ancienne approche de type ornemental et décorative évolue vers un regard plus attentif à l’« histoire » de chaque édifice. Cette seconde partie met donc en lumière l’apparition d’une prise de conscience patrimoniale de la part des voyageurs du XIXe siècle dont l’attitude enthousiaste ou déçue face aux monuments vénitiens est en réalité le reflet du contexte plus large de la critique d’art en France où l’on assiste progressivement à l’apprivoisement des monuments médiévaux comme des transformations urbanistiques contemporaines et de l’historiographie de l’art italien.
Enfin, la recherche se concentre sur l’élément aquatique et sa « réévaluation » progressive au cours du XIXe siècle lorsqu’émerge une vision de Venise comme « ville hygiénique ». Une place importante est alors réservée dans cet ouvrage à la transformation qu’a connue Venise au XIXe siècle en tant que centre de tourisme balnéaire, un phénomène qui constitue une sorte de « point culminant » de l’attention au paysage des lagunes appréhendé sous un regard scientifique et médical.