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2. Tomoa / Tome 2
Articles / Artikuluak

Figures du professeur de breton. Quatre décennies d’évolutions du concours de recrutement des enseignants de breton du secondaire (1986-2022)

Nelly Blanchard
p. 73-88

Entrées d’index

Thèmes :

didactique
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Texte intégral

Avant-propos

1L’idée d’écrire ce texte est née des échanges toujours nourris et fructueux que j’ai pu avoir avec Jon Casenave - ainsi qu’avec d’autres collègues - lorsque nous avons été amenés à travailler, argumenter et harmoniser nos pratiques de présidents de la toute nouvelle Agrégation « Langues de France », et de ceux initiés par Jon pour élaborer le projet - qui sera, je l’espère, concrétisé dans l’avenir - de rassembler des chercheurs en journée d’études sur la culture des concours dans les différentes langues régionales.

Introduction

2L’académisation des langues régionales en tant que disciplines est relativement récente par rapport à d’autres domaines de la science. Ce n’est en effet que depuis la fin des années 1970, sous l’impulsion de la première génération des enseignants-chercheurs en langues régionales, dans le cadre du développement de l’enseignement supérieur, qu’elle s’est opérée. Pendant cinq décennies, des chercheurs spécialistes des différentes langues régionales de France ont construit des objets d’étude et des méthodes d’analyse qui ont contribué à ce processus d’académisation. Depuis leur création à partir de 1985, les concours de recrutement des enseignants ont également permis de renforcer cette structuration disciplinaire.

  • 1 Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré. Les premiers CAPES datent d (...)

3Le breton a été la première langue régionale à avoir été dotée d’un CAPES1 et c’est de ce concours dont traite cet article. Il ne traite pas des enseignants en stage ou en poste, ni de leurs pratiques pédagogiques, mais de l’amont du métier, du processus de sélection en ce qu’il reflète la collaboration entre les différentes « institutions » qui l’administrent et y préparent, dans des contextes sociolinguistique et pédagogique qui ont grandement évolué en quatre décennies. En définissant les compétences attendues pour ces recrutements, elles ont peu à peu modelé la figure du professeur de breton.

1. Développement d’une culture disciplinaire par le concours

4L’accès au métier et, plus spécifiquement, au corps de professeur de breton en collège et lycée, se fait par voie de concours, autrement dit par une sélection de candidats pour un nombre de postes fixé chaque année et sur la base d’une série d’épreuves faisant l’objet de critères d’évaluation et adossées à des programmes. Le nombre de postes à pourvoir, la nature et le poids relatif des épreuves sont fixés par l’employeur, le Ministère de l’Éducation nationale ; le programme et les sujets par la présidence du concours, en collaboration plus ou moins étroite avec les membres du jury ; les critères d’évaluation par les membres du jury qui en font part collectivement dans les rapports annuels ; enfin l’ensemble de ces éléments sont pris en compte par les responsables de la préparation au concours en charge de la formation des candidats. C’est donc au confluent de l’ensemble des éléments qui forment ce dispositif complexe de sélection et des choix faits par ces « institutions » que se façonne chaque année une figure du professeur de breton et que se consolide au fil des ans une culture de la discipline et du concours.

1.1. Ministère de l’Éducation nationale : épreuves et découpage disciplinaire

  • 2 Anglais, Lettres modernes, Histoire-Géographie, Mathématiques.
  • 3 Langue, Littérature et Culture Étrangères et Régionales.

5De l’annonce de la création du CAPES de breton en 1985, pour la session 1986, a découlé l’élaboration d’un cadre d’épreuves écrites et orales permettant la sélection des meilleurs candidats. Le choix du Ministère a consisté à créer un concours, d’une part, bivalent (breton + une autre discipline parmi quatre au choix2), et d’autre part, basé sur le modèle des langues vivantes, ce qui a contribué, en plus de cette catégorisation perçue à l’époque comme une forme de reconnaissance, à baliser la discipline en trois grandes catégories : langue, littérature, culture/civilisation. Il s’adosse ainsi à ce qui est désormais qualifié de LLCER3 dans le cadre universitaire. Les deux instances - ministérielle et universitaire - marchant de concert à ce sujet, elles se légitiment et se consolident mutuellement.

6De 1986 à 1992, le concours a ainsi eu pour cadre un schéma basé sur ces trois piliers de compétences (tableau 1) et qui s’est vu, huit ans plus tard, complété par une épreuve professionnelle orale à fort coefficient (tableau 2). L’entrée de cette part professionnelle dans le concours correspond à l’élaboration, en parallèle, de nouveaux manuels de breton pour le collège et le lycée, notamment Plouz...foenn... war an hent pour l’initiation au breton en classe de 6e (Mafpen 1990) ou Ni a gomz brezhoneg utile pour le lycée (Mark Kerrain, Saint-Jacques de la Lande & Sav-Heol, 1995).

Catégorie d’épreuves

Épreuves écrites

Épreuves orales

Nature de l’épreuve

Dissertation bretonne

Traduction

Option

Littérature bretonne

Culture et

civilisation

Option

Coefficient

5

5

(version : 2 ; thème : 3

5

4

2

4

Tableau 1 : Épreuves du CAPES de breton de 1986 à 1992

Catégorie d’épreuves

Épreuves écrites

Épreuves orales

Nature de l’épreuve

Dissert. bretonne

Traduct.

(version + thème)

Opt.

Littérat. bretonne

Cult. et

civilisation

Opt.

Épreuve professionnelle

Coefficient

5

5

(2 + 3)

5

4

2

4

7

Tableau 2 : Épreuves du CAPES de breton de 1993 à 2010

7L’autre prérogative de l’employeur est le nombre de postes ouverts au concours tous les ans. Depuis 1986, des postes de professeurs certifiés de breton en collèges et lycées publics ont tous les ans été mis au concours, leur nombre a varié de 1 à 5 par an, et un nombre équivalent d’admis a toujours été fourni par les jurys du CAPES, sauf en 2016 où 1 poste sur les 4 ouverts n’a pas été pourvu (soit 1 sur 96 postes au total entre 1986 et 2022).

1.2. Présidences : programmes et contenus disciplinaires

8De leur côté, les présidents successifs du jury du CAPES ont eu pour tâche de proposer tous les ans des programmes en vue de la préparation des épreuves de littérature et de culture/ civilisation. Les choix opérés laissent apparaître quelques grandes tendances, non pas en termes de représentativité de l’histoire littéraire et de la culture bretonnes, mais de représentations de cette histoire dans son rapport aux compétences attendues des futurs candidats.

  • 4 Il est à noter que ce relevé ne saurait être complètement exhaustif, faute d’avoir pu retrouver la (...)
  • 5 Pour le calcul des pourcentages, il a été tenu compte du fait que les œuvres restent plusieurs anné (...)

9Premièrement, pour la littérature, on note la présence d’œuvres de la période médiévale (Buhez Mab Den, Buez santes Nonn...) du début du concours jusqu’aux années 2000, puis leur disparation du panorama des compétences attendues des futurs enseignants de breton. Deuxièmement, un parent pauvre ressort de ce panorama, comme le montre le graphique 14 : les XVIIe et XVIIIe siècles, avec une seule œuvre proposée en près de quarante ans, Buhez Genovefa a Vrabant. Troisièmement, on note la part belle offerte à la littérature du XXe siècle, avec près de la moitié des œuvres, ainsi qu’au XIXe siècle : ces deux siècles représentent à eux deux plus des 3/4 des œuvres au programme5. Si on ajoute à cela les œuvres du XXIe siècles, les exigences concernant l’histoire littéraire du breton portent très majoritairement sur une période qui commence dans les années 1830.

Graphique 1 : Répartition par siècles des œuvres au programme du CAPES de breton (1986-2022)

  • 6 On note toutefois la présence de Pierre-Jakez Hélias (Marh al lorh) au début des années 1990, alors (...)
  • 7 On peut signaler que le Barzaz-Breiz de La Villemarqué et Marh al lorh (Le Cheval d’Orgueil) de Pie (...)

10Enfin quatrièmement, avant les années 2000 les présidents ne choisissent aucun auteur contemporain dans leur programme6, alors que les présidents des années 2000-2006 commencent à en introduire quelques-uns (Goulc’han Kervella, Naig Rozmor, Yann Gerven, Yann-Fañch Kemener) et que ceux des années 2013-2018 renforcent cette tendance en allant jusqu’à constituer des programmes presque entièrement constitués d’auteurs vivants. Plusieurs facteurs expliquent probablement ces derniers choix : d’une part, la contrainte ministérielle de la disponibilité des œuvres en librairie pour les candidats. Si elle est compréhensible dans le principe, elle ne facilite par contre pas la confection de programmes diversifiés en breton, puisque le domaine de l’édition en langue bretonne ne repose pas sur un marché permettant la réédition d’œuvres épuisées ou anciennes7. D’autre part, on ne peut exclure des hypothèses concernant ces choix ciblés sur le XXIe siècle le souhait de donner l’image d’une littérature bretonne actuelle vivante, variée et en prise avec des sujets et des genres littéraires actuels. La création de l’Agrégation « Langues de France » en 2018 pourrait d’ailleurs conforter certains présidents du CAPES à accentuer les tendances de concentration des programmes sur les XXe et XXIe siècles, estimant que l’Agrégation pourrait remplir le rôle de sélection sur des compétences plus étendues.

11Les genres représentés sont plus équilibrés. Le roman et la poésie se partagent la moitié des œuvres à eux deux, mais le théâtre, la nouvelle et l’autobiographie ne sont pas en reste, comme le montre le graphique 2. De plus, le genre de la collecte de littérature orale constitue très probablement l’originalité de ces programmes de breton (et peut-être également des autres langues régionales), puisqu’elle représente le troisième genre le plus représenté, avec 16 % des œuvres au programme de littérature, à quoi il faut ajouter le fait que ces œuvres se trouvent aussi parfois dans les programmes de culture/civilisation.

Graphique 2 : Répartition par genres des œuvres au programme du CAPES de breton (19862022)

12Pour la littérature, on relève près d’une cinquantaine d’auteurs différents ayant fait partie des programmes du CAPES, dont certains qui sortent du lot par une présence récurrente. Premièrement, ceux qui figurent dans plusieurs catégories, à la fois en littérature, en culture/civilisation et parfois même en traduction : François-Marie Luzel et Pierre-Jakez Hélias sont les champions en la matière. Deuxièmement, ceux qui ont été choisis par des présidents différents durant ces quatre dernières décennies : François-Marie Luzel à nouveau (5 fois), Théodore Hersart de La Villemarqué (3), Lan Inisan (3), Jakez Riou (3), Pierre-Jakez

13Hélias à nouveau (3), puis deux fois pour Joachim Guillôme, Prosper Proux, Tangi Malmanche (bien que tardivement), Anjela Duval, Naig Rozmor, Youenn Gwernig, Yann-Ber Piriou et Yann Gerven, autrement dit, une répartition renforçant la présence des XIXe et XXe siècles. Troisièmement, certains auteurs sont présents pour des œuvres différentes, ce qui contribue à leur donner un poids spécifique : Luzel pour ses collectes de chants et ses collectes de contes, Riou pour ses nouvelles et son théâtre, Hélias pour son autobiographie et son théâtre, Rozmor pour son théâtre et sa poésie, Gerven pour des recueils de nouvelles différents.

  • 8 Jean-Louis Emily, Auguste Bocher, François Jaffrennou, Anatole Le Bras, Erwan Berthou, Meavenn, Pèr (...)
  • 9 Nom donné a posteriori à un ensemble d’organisations défendant la langue bretonne et la Bretagne.
  • 10 Yves Le Gall, Loeiz Herrieu, Per Denez, Louis Le Clerc, Goulven Morvan, Claude-Marie Le Laë, Goulc’ (...)

14Des programmes de culture/civilisation n’ont été élaborés uniquement lorsqu’une épreuve spécifique existait (de 1986 à 2010). Ils ont alors mis en avant d’autres auteurs d’œuvres moins connues, d’œuvres journalistiques, d’œuvres critiques ou scientifiques8 et des grands thèmes : guerre, religion, Irlande, premier emsao9, mémoires populaires, collectes... Au-delà de la question des programmes, les choix des textes pour les traductions (version) ont également fait émerger des noms d’auteurs pour leur qualité ou spécificité linguistiques : Yeun ar Gow (3 fois), Youenn Drezen (2), Jef Philippe (2), Pierre-Jakez Hélias (2), Ernest ar Barzig (2), Yann ar Floc’h (2), Jarl Priel (2) et d’autres plus ponctuellement10.

  • 11 Voir à ce sujet Blanchard & Thomas 2016 : 35-50 ; et Deniel 2021.

15Par contre, dans cette grande fresque littéraire et culturelle bretonne qu’offrent les programmes de concours, il est une autre variable que les présidences n’ont pour le moment pas infléchi par rapport à la réalité de la production littéraire ou livresque relative au breton, c’est celle du genre. On remarque que dans toutes ces longues listes de noms n’apparaissent que peu de femmes, ce qui correspond finalement peu ou prou à la répartition par sexe des lettres bretonnes11. On relève aussi que les choix d’auteurs de langue française, pour les sujets de traduction (thème), offrent une place un tout petit peu plus importante aux femmes : aux côtés d’Ernest Renan, Joël Bousquet, Thomas More, René-François de Chateaubriand, René Barjavel, René Sabastier, Jean-Marie Le Clézio, Léon Daudet, JB Pouy, Lautréamont, Xavier Hanotte, Julien Gracq, Jean de La Fontaine, Raymond Queneau, Maurice Halbwachs, Mircea Eliade, René Char, Marcel Proust, Joseph Kessel, Paul Valéry, les Bretons Pierre-Jakez Hélias, Emile Souvestre, Hervé Jaouen et Anatole Le Braz apparaissent Benoîte Groult, Nathalie Sarraute, Marguerite Yourcenar, Hannah Arendt et Mona Ozouf.

16Outre les caractéristiques internes de ces programmes, il est remarquable que, parmi tous ces noms d’auteurs et d’œuvres, un bon nombre d’entre eux n’ont pas fait l’objet de commentaires critiques ou d’analyse scientifique avant leur présence dans les programmes des CAPES et CAFEP. Les propositions des présidents de jury déclenchent donc très souvent la constitution de cours, la rédaction d’articles ou l’établissement de pistes d’analyse dans les compte-rendu des concours. Tous ces matériaux critiques participent de l’académisation du breton comme discipline.

1.3. Formation : confection d’outils d’analyse

  • 12 L’IUFM qui deviendra ESPE puis INSPE.

17C’est à partir de 1994 que sont mentionnés dans les rapports de jury la participation ou non des candidats au CAPES de breton aux formations proposées par l’IUFM12. C’est à SaintBrieuc que se met en effet en place à cette période une formation réunissant les formateurs issus des deux universités bretonnes proposant un parcours de breton, Brest (UBO) et Rennes II. Le développement de cette formation, confortée par la stabilité d’un concours dont le format n’a pas ou peu évolué depuis sa création, et encouragée par l’augmentation du nombre de postes ouverts quelques années après le lancement de la formation (de 2 en 1997 à 4, puis 5 en 2001), a pour conséquence une augmentation de la concurrence au sein du concours et une stimulation intellectuelle plus importante. A partir de cette période, le nombre de candidats inscrits et présents augmente, et ce jusqu’à 2010 qui voit la transformation du cadre des épreuves. C’est aussi, tout logiquement, à cette période que le nombre de candidats par poste présente les pics les plus élevés (taux de 8 à 13,5 candidats inscrits par poste, voir graphique 3), ce qui est signe d’émulation et, très souvent, d’augmentation du niveau du concours.

Graphique 3 : Nombre de candidats par poste aux CAPES et CAFEP de breton (1986-2022)

18Cette quinzaine d’années (1994-2010) se caractérise aussi par un équilibre dans le choix des options et un plus grand équilibre dans le sexe des candidats. Alors que la première décennie a vu l’Anglais et les Lettres modernes dominer largement le choix des candidats (présents) aux CAPES et CAFEP, la décennie suivante voit peu à peu s’affirmer l’HistoireGéographie, puis les années 1999 à 2010 connaissent un équilibre des trois options (de 5 à 8 candidats par option) et la présence plus marquée, bien que timide, de l’option Mathématiques (allant parfois jusqu’à 3 candidats). Du côté de la répartition entre les hommes et les femmes, les données sont souvent manquantes dans les rapports, mais on distingue une proportion de femmes qui augmente dans les années 2006-2009, oscillant entre 30 % à 50 % par rapport aux hommes.

  • 13 Diwan signe un protocole d’accord avec l’Éducation nationale le 27 juillet 1994, lui permettant de (...)
  • 14 On compte 82 postes + deux années pour lesquelles je n’ai pas trouvé le nombre de postes ouverts, c (...)
  • 15 La littérature et la civilisation ont déjà fait l’objet de quelques paragraphes ci-dessus, mais on (...)

19L’importance de la formation des candidats apparaît également à deux autres niveaux. Plusieurs présidents de jury indiquent dans leurs rapports que les candidats inscrits à l’IUFM ont tous été admis. A contrario, l’expérience de la création du CAFEP est éclairante sur le rôle de la formation aux concours. En 1995, le Ministère crée le CAFEP de breton dans le but, entre autres, d’intégrer le personnel des écoles Diwan, association d’écoles sous statut privé, en difficulté financière depuis 199313. Les candidats au CAFEP, qui exercent déjà en classe, ne sont alors que rarement inscrits à l’IUFM pour se préparer au concours : 1 candidat formé sur les 13, précise le rapport de 1995. Les résultats globaux sont éloquents : depuis la création du CAFEP (Diwan et privé catholique), 29 postes n’ont pas été pourvus, soit environ 1/3 des postes ouverts au concours14, avec parfois des années sans recrutement, comme en 1999 ou 2022. Le concours s’est pourtant vu proposer une forte intégration dans les premières années de sa création : 8 à 10 postes par an de 1996 à 2000, par exemple, avec la plupart du temps un nombre suffisant d’inscrits, ce qui témoigne de la faiblesse du niveau des candidats. Ceci montre l’importance de la culture de concours que construit une formation spécialisée comme celle de l’IUFM : connaissance du format et des attendus méthodologiques et intellectuels des épreuves, approfondissement des connaissances dans certains domaines, notamment les œuvres au programme, mais aussi des différents points mentionnés dans les rapports de jury qui finissent par constituer une base épistémologique conséquente au fil des ans15.

1.4. Contexte du développement de l’enseignement bilingue

20Cette quinzaine d’année entre 1995 et 2010 pendant laquelle s’est développée une culture du concours forte a très probablement bénéficié aussi du renouvellement de la nature des postes des enseignants recrutés. Le développement de l’enseignement bilingue, suite à l’ouverture en 1982 des premières classes bilingues primaires a rendu nécessaire l’ouverture en collège de cours de disciplines non-linguistiques dispensées en breton (potentiellement n’importe quelle discipline, mais le plus souvent l’Histoire-Géographie ou les Mathématiques). Alors que les professeurs recrutés jusque-là enseignaient le breton en option, certains d’entre eux sont alors nommés sur des postes d’enseignement du breton pour élèves en classe bilingue (nombre d’heures supérieur) et/ou d’une autre discipline en breton. L’augmentation du nombre de postes au CAPES entre 1998 et 2003, avec une augmentation du nombre de candidats inscrits atteignant par exemple 38 en 2003, avec 34 présents aux épreuves, a conforté l’émulation initiée par la formation à l’IUFM.

21Pour autant, la force de cette culture de concours, gagnée par la stabilité des cadres du concours et leur adéquation aux maquettes universitaires, par la diversité des perspectives professionnelles et l’expérience accumulée depuis la création de la formation, semble présenter des points de fragilité. La petite taille du concours n’est sans doute pas étrangère à la dépendance aux diverses instances qui l’administrent et au contexte sociolinguistique auquel il est lié.

2. Dépendances et fragilités de la culture de concours en breton

2.1. Effet d’ouverture : masque d’un concours masculin

22L’élan remarquable de la session de 1986, suite à l’annonce de l’ouverture du concours en 1985, témoigne de l’attente importante dont faisait l’objet le CAPES de breton. Le Ministère ouvre alors 5 postes, ce qui motive 38 personnes à s’inscrire, dont 23 se présentent bien aux épreuves écrites. 9 sont admissibles et, à l’issu des épreuves orales, 5 noms d’admis sont remontés au Ministère. Sur les 38 inscrits, on compte 28 hommes et 10 femmes. Et sans grande surprise, on compte parmi les candidats de nombreuses personnes exerçant déjà dans le domaine de l’enseignement et cherchant une titularisation en tant que professeur de breton : 5 maîtres-auxiliaires, 5 instituteurs, 8 professeurs de l’enseignement privé, 3 PEGC etc. On peut ajouter à ce tableau de départ que le sujet soumis aux candidats à la dissertation littéraire en breton porte sur le Barzaz-Breiz de La Villemarqué, œuvre la plus connue de la littérature bretonne du XIXe siècle et dont le sujet porte sur la Bretagne elle-même.

23Toutefois, cette inauguration mobilisatrice et symbolique, sous la présidence pour un an seulement de Léon Fleuriot, n’est pas à l’image de ce que réservent les années suivantes. Certes, la deuxième session, bien que présentant des chiffres inférieurs, maintient une mobilisation de 23 inscrits pour 3 postes. Mais les dix années qui suivent voient tomber ce chiffre entre 7 et 12, avec un nombre de présents entre 6 et 8, pour 1 à 2 postes par an. Le soufflet de l’annonce retombe donc vite et donne une image plus réelle du vivier potentiel d’enseignants.

  • 16 Sauf Léon Fleuriot qui a été président en 1986 seulement.

24De plus, si l’année 1986 présente une répartition de 73,6 % d’hommes pour 26,3 % de femmes, on note que cette même année seuls 5 hommes ont été admis, que l’année suivante la répartition se déséquilibre à 78 % d’hommes pour 22 % de femmes, et que s’amorce ensuite au moins une dizaine d’année très masculine, voire totalement masculine pour certaines années comme 1988, 1989, 1991. Seule l’année 2019 présente un nombre de femmes admises supérieur au nombre d’hommes (3 admises CAFEP et 2 admis CAFEP). Les présidences de 1986 à 2022 ont par ailleurs été assurées par 10 personnes, dont 9 hommes pour 1 femme (l’autrice de ces lignes). Ce concours très masculin a en outre été présidé, par roulement tous les 4 ans16, par 7 présidents de l’université de Rennes II et 3 présidents de l’université de Brest (UBO).

2.2. Limites du « tout bilingue »

25Deuxième élan qui voit ses limites apparaître au travers des chiffres des concours : le développement des filières bilingues. Le développement des filières bilingues s’est vu accompagné d’une augmentation du nombre de postes aux concours pendant quelques années (1998-2003), puis ce chiffre s’est ensuite réduit à 2 de manière très stable depuis le milieu des années 2000, comme le montre le graphique 4.

Graphique 4 : Évolution du nombre de postes ouverts annuellement aux CAPES et CAFEP de breton (1986-2022)

  • 17 La Région Bretagne s’est engagée dans cette politique de l’enseignement bilingue par des convention (...)
  • 18 Voir à ce sujet « L’option de breton : un enseignement sinistré ? » dans le rapport de Broudic 2011 (...)
  • 19 Voir par exemple le témoignage du président de l’association des classes bilingues du public dans l (...)

26Or, dans un système scolaire qui évolue vers le développement de l’enseignement bilingue - soutenu en cela par les associations de parents d’élèves des classes bilingues et par la Région Bretagne17 - choisir de maintenir un nombre stable de postes, c’est choisir la diminution du nombre de postes ou des heures affectés à l’enseignement optionnel du breton18. Si certaines personnes considèrent les filières bilingues comme seules susceptibles de porter l’enseignement du breton19, d’autres estiment dommageable ce choix de rétrécissement social de l’offre d’apprentissage du breton. Dans tous les cas, il semble que les deux formes d’enseignement soient en concurrence depuis 2010 et jusqu’à aujourd’hui.

  • 20 Par exemple, Per Denez, Brezhoneg, buan hag aes, Paris, SIRS/Omnivix/BBC, 1973 ; Mona Bouzec, Selao (...)

27Ceci a au moins deux conséquences sur la culture du concours. La première est l’évolution très significative qu’a connue l’épreuve ou les épreuves professionnelles. Alors que l’épreuve professionnelle des années 1993 à 2011 était adossée à des manuels d’apprentissage du breton, dont certains spécifiquement conçus pour l’enseignement optionnel du breton20, supports complétés dans les années 2000 par des extraits de textes littéraires et des images, ils ont été ensuite totalement remplacés par des supports documentaires thématiques confectionnés par les jurys et à partir desquels on attend des candidats qu’ils tirent une exploitation pédagogique.

  • 21 Les zones blanches correspondent à des données manquantes ou auxquelles je n’ai pas eu accès.
  • 22 Avec les Mathématiques, certes, mais cette discipline repose sur un domaine de compétences majorita (...)
  • 23 Cette réforme de 2010 rend obligatoire l’obtention d’un diplôme de Master pour être recruté par voi (...)
  • 24 Le montant de la bourse a évolué. En 2023, elle est de 4000 €/an pendant les deux années de Master (...)

28Deuxième effet visualisable sur le graphique 521, la tendance à l’uniformisation du choix de l’option au profit de l’Histoire-Géographie, seule matière22 susceptible de tendre vers un service complet en breton pour un enseignant en classe bilingue. La stratégie des candidats évolue donc, et leur profil également, dans un vivier de candidats pourtant déjà peu étendu depuis la réforme de la « masterisation » des recrutés23, et malgré le soutien de la RégionBretagne par la mise en place de la bourse « Skoazell » en 200924, puisque depuis 2009 le CAPES et le CAFEP n’ont pas attiré plus de 10 candidats présents par an à chacun de ces deux concours.

Graphique 5 : Évolution des choix d’options aux CAPES et CAFEP de breton (1986-2022) 2.3. Professionnalisation et dilution de l’architecture disciplinaire

  • 25 Le poids relatif des épreuves écrites (admissibilité) par rapport aux épreuves orales (admission) é (...)

29La culture du concours qui s’est construite petit à petit durant ces quatre décennies de CAPES de breton s’est adaptée à l’importance qu’ont progressivement pris les épreuves professionnelles. Si une certaine stabilité du concours a été notée jusqu’en 2010, le concours a connu trois formats différents ces dix dernières années, formats qui ont tous évolué vers une baisse du poids des épreuves écrites par rapport aux épreuves orales (en termes de coefficients25), et une baisse des attendus en compétences disciplinaires en breton et dans l’option par rapport aux compétences professionnelles.

30Le tableau 3 montre la réduction du nombre d’épreuves à chacune des deux phases (admissibilité et admission), opérée en 2011. L’admissibilité ne comporte plus qu’une épreuve disciplinaire rassemblant une composition et une/des traduction(s), et voit la dissertation disparaître. Les épreuves d’admission juxtaposent chacune deux sous-parties, l’une tendant vers une présentation de documents de type disciplinaire, et l’autre vers une exploitation pédagogique. Elles voient en outre disparaître l’option à la moitié du concours puisqu’elle disparaît de la phase d’admission. Les coefficients sont par ailleurs équilibrés entre les 4 épreuves.

Catégorie d’épreuves

Épreuves écrites

Épreuves orales

Nature de l’épreuve

Composition et traduction

Option

Leçon

Épreuvet sur dossier

Coefficient

3

3

3

3

Tableau 3 : Épreuves du CAPES de breton de 2011 à 2013

  • 26 Par la Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, du 8 (...)

31Les nouvelles modalités arrêtées en 201326 modifient les noms des épreuves, sans en modifier profondément les contenus, mais déséquilibrent les coefficients en privilégiant les épreuves d’admission, autrement dit les épreuves professionnelles.

Catégorie d’épreuves

Épreuves écrites

Épreuves orales

Nature de l’épreuve

Composition et traduction

Option

Mise en situation professionnelle

Entretien à partir d’un dossier

Coefficient

2

(1+1)

2

4

4

Tableau 4 : Épreuves du CAPES de breton de 2014 à 2021

32La dernière réforme du concours, arrêtée en 2021, a accentué les deux tendances relevées plus haut en insérant une épreuve professionnelle (« épreuve disciplinaire appliquée ») dans la phase d’admissibilité, en substituant à une épreuve pédagogique une épreuve d’« entretien » devant une commission dans laquelle siège un membre représentant de l’employeur, et en réduisant les coefficients alloués aux compétences disciplinaires en breton (coefficient 1) et dans l’option (coefficient 1).

Catégorie d’épreuves

Épreuves écrites

Épreuves orales

Nature de l’épreuve

Composition et traduction

Épreuve disciplinaire

appliquée

Option

Leçon

Entretien

Coefficient

1

2

1

5

3

Tableau 5 : Épreuves du CAPES de breton depuis 2022

  • 27 Pour le calcul des proportions des trois domaines de compétences, il a été tenu compte des épreuves (...)
  • 28 L’option passe de 36 % à 28,1 %, 25 %, 16,6 %, puis actuellement à 8,3 %.

33Cette évolution du concours vers des attendus majoritairement professionnels27 a vu le poids relatifs des compétences en breton passer de 64 % à 50 % puis à 29,1 % dans le schéma actuel (graphique 6). Pourtant, l’évolution de la situation sociolinguistique du breton et donc de la pratique du breton dans la société bretonne, réduite et concentrée dans et autour du milieu scolaire, mériterait qu’une attention particulièrement accrue soit portée aux compétences disciplinaires. La chute vertigineuse du poids de l’option (qui ne pèse dans le nouveau schéma que 8,3 %28) interroge quant à lui sur le sens de cette évolution, notamment dans son rapport à l’étendue des compétences attendues pour de telles épreuves et du travail de préparation nécessaire.

Graphique 6 : Évolution du poids relatifs des trois compétences

  • 29 Par exemple, l’agriculture biologique, le découpage territorial de la Bretagne, les voyages et l’ém (...)

34Cette part de plus en plus importante de la professionnalisation a conduit à la fusion d’épreuves disciplinaires autrefois distinctes en une seule, provoquant ainsi la dilution du schéma académique « l angue, littérature, culture/civilisation » à partir de 2011, en proposant une approche par thèmes ou notions. Ce schéma continue pourtant d’être à la base de la formation initiale universitaire des étudiants qui s’interrogent souvent sur les attendus méthodologiques d’une composition qui ne se dit ni littéraire ni civilisationnelle. De plus, les dossiers documentaires qui servent de supports aux épreuves orales ne font pas l’objet de programmes et portent souvent sur des thèmes pointus29 que les candidats découvrent le jour des épreuves. Ceci ne permet pas une approche approfondie des thèmes lors de la présentation des documents qui reste finalement relativement superficielle.

35Afin d’affiner cette analyse sur le développement, la consolidation et les fragilités de la culture de concours en breton, des compléments d’informations seraient nécessaires sur les ouvertures ponctuelles du CAPES interne et du CAER, sur l’option Breton de l’Agrégation « Langues de France » - bien que nous ayons peu de recul pour le moment -, sur le concours de recrutement des professeurs des écoles primaires bilingues. Et pour permettre une mise en perspective de ces éléments, une approche comparée des cultures de concours des différentes langues régionales serait bénéfique, telle que Jon Casenave l’a pressentie et envisagée.

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Bibliographie

Blanchard, Nelly & Thomas, Mannaig. 2016. Entre sous-représentation et sur-investissement. Les femmes dans la littérature de langue bretonne. In Arlette Gautier & Yvonne Guichard-Claudic (dir.), Bretonnes ?, Rennes : Presses Universitaires de Rennes. 35-50.

Broudic, Fañch. 2011. L’enseignement du et en breton. Rapport à Monsieur le Recteur de l’Académie de Rennes, Brest : Emgleo Breiz.

Deniel, Manon. 2021. La littérature de langue bretonne à l’épreuve du genre. Analyse littéraire et sociolittéraire de la place et de l’image des femmes de 1914 à nos jours, Thèse de doctorat, Brest : Université de Bretagne Occidentale.

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Notes

1 Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré. Les premiers CAPES datent de 1950.

2 Anglais, Lettres modernes, Histoire-Géographie, Mathématiques.

3 Langue, Littérature et Culture Étrangères et Régionales.

4 Il est à noter que ce relevé ne saurait être complètement exhaustif, faute d’avoir pu retrouver la totalité des informations dans les rapports de jury ou faute de réalisation de rapport de jury certaines années. Dans ces cas-là, je me suis appuyée sur les sujets des concours. Je remercie Caroline Laumosne, stagiaire de l’organisme de formation au breton Stumdi auprès de moi pendant deux semaines, pour l’aide apportée au dépouillement des rapports de jury.

5 Pour le calcul des pourcentages, il a été tenu compte du fait que les œuvres restent plusieurs années dans les programmes sous une même présidence ou lors du passage d’une présidence à une autre. Il n’a donc été comptabilisé que l’arrivée nouvelle d’une œuvre dans les programmes.

6 On note toutefois la présence de Pierre-Jakez Hélias (Marh al lorh) au début des années 1990, alors que l’auteur meurt en 1995.

7 On peut signaler que le Barzaz-Breiz de La Villemarqué et Marh al lorh (Le Cheval d’Orgueil) de Pierre-Jakez Hélias, deux œuvres très connues de la littérature bretonne, ne sont plus disponibles en librairie depuis longtemps.

8 Jean-Louis Emily, Auguste Bocher, François Jaffrennou, Anatole Le Bras, Erwan Berthou, Meavenn, Père Medar, Visant Seite, Jean-Marie Le Scraigne, Fañch Peru, Ifig Troadeg, JeanMarie Déguignet, Fañch Elegoët, GL Guilloux, Christian Pelras...

9 Nom donné a posteriori à un ensemble d’organisations défendant la langue bretonne et la Bretagne.

10 Yves Le Gall, Loeiz Herrieu, Per Denez, Louis Le Clerc, Goulven Morvan, Claude-Marie Le Laë, Goulc’han Kervella, Lan Inisan, Anjela Duval...

11 Voir à ce sujet Blanchard & Thomas 2016 : 35-50 ; et Deniel 2021.

12 L’IUFM qui deviendra ESPE puis INSPE.

13 Diwan signe un protocole d’accord avec l’Éducation nationale le 27 juillet 1994, lui permettant de bénéficier du même contrat que les écoles confessionnelles et prévoyant la prise en charge financière des coûts et frais de formations de ses enseignants.

14 On compte 82 postes + deux années pour lesquelles je n’ai pas trouvé le nombre de postes ouverts, ce qui ne me permet pas de fournir un chiffre précis.

15 La littérature et la civilisation ont déjà fait l’objet de quelques paragraphes ci-dessus, mais on peut aussi mentionner l’importance des points de linguistique des sujets oraux qui rassemblent les incontournables de l’analyse de la langue, pouvant ensuite faire l’objet de transferts didactiques : temps verbaux, ordre des segments dans la phrase, subordination, interrogation, mutations consonantiques, comparaison, pluriel, collectif-singulatif, verbe « être », forme fréquentative, prépositions, nom verbal etc., mais aussi en phonologie : l’accent tonique, le tempo, la réalisation des consonnes finales etc.

16 Sauf Léon Fleuriot qui a été président en 1986 seulement.

17 La Région Bretagne s’est engagée dans cette politique de l’enseignement bilingue par des conventions additionnelles au Contrat de projets État-Région.

18 Voir à ce sujet « L’option de breton : un enseignement sinistré ? » dans le rapport de Broudic 2011 : 88-90. Voir le tableau comparatif des effectifs en classes bilingues et en breton optionnel de 2002 à 2010, tableau n 12, p. 79.

19 Voir par exemple le témoignage du président de l’association des classes bilingues du public dans le rapport de Broudic 2011 : 211.

20 Par exemple, Per Denez, Brezhoneg, buan hag aes, Paris, SIRS/Omnivix/BBC, 1973 ; Mona Bouzec, Selaou, selaou !, Rennes, Skol an Emsav, 1981 ; Collectif, Plouz...foenn... war an hent, Rennes, Mafpen-CRDP, 1990 ; Jean Le Dû, Yves Le Berre, Ar brezoneg dre zelled, kleved, komz ha lenn, Brest, UBO, 1974 ; Fañch Peru, 60 pennad e brezhoneg bev Morlaix, Skol Vreizh, 1996 ; TES, Colelctif, Lagad an Heol, Saint-Brieuc, TES, 1996 ; Mark Kerrain, Erwan Lagadeg , soner piano, Saint-Jacques de la Lande, Sav-Heol, 1995 ; Albert Deshayes, Le breton à l’école. Livre du maître, Morlaix, Skol Vreizh, 1979 ; Mark Kerrain, Ni a gomz brezhoneg, Saint Jacques de la Lande, Sav-Heol, 1995 ; Nikolaz Davalan, Brezhoneg. Méthode Oulpan, Rennes, Skol an Emsav, 2000-2002, etc.

21 Les zones blanches correspondent à des données manquantes ou auxquelles je n’ai pas eu accès.

22 Avec les Mathématiques, certes, mais cette discipline repose sur un domaine de compétences majoritairement éloigné de la formation initiale des candidats.

23 Cette réforme de 2010 rend obligatoire l’obtention d’un diplôme de Master pour être recruté par voie de concours en tant qu’enseignant titulaire. Mise en application de l’arrêté́ du 28 décembre 2009.

24 Le montant de la bourse a évolué. En 2023, elle est de 4000 €/an pendant les deux années de Master d’enseignement bilingue. Voir la présentation sur le site de la Région Bretagne : https://www.bretagne.bzh/aides/fiches/copie-de-langue-bretonne-skoazell/, consulté le 15 mars 2023.

25 Le poids relatif des épreuves écrites (admissibilité) par rapport aux épreuves orales (admission) évolue ainsi au fil des cinq périodes : 60 % ; 46,8 % ; 50 % ; 33,3 % ; 33,3 %.

26 Par la Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, du 8 juillet 2013.

27 Pour le calcul des proportions des trois domaines de compétences, il a été tenu compte des épreuves orales en deux sous-parties, dont l’une plutôt disciplinaire et l’autre professionnelle, et en attribuant donc la moitié des coefficients à l’une et l’autre moitié à l’autre compétence. Les cinq périodes voient ainsi évoluer le poids relatifs des compétences professionnelles : 0 % ; 21,8 % ; 25 % ; 33,3 % ; 62,5 %.

28 L’option passe de 36 % à 28,1 %, 25 %, 16,6 %, puis actuellement à 8,3 %.

29 Par exemple, l’agriculture biologique, le découpage territorial de la Bretagne, les voyages et l’émigration, la Résistances pendant la seconde guerre mondiale, le naufrage de l’Amoco Cadiz, la Ville d’Is, les grèves des années 1970 etc.

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Pour citer cet article

Référence papier

Nelly Blanchard, « Figures du professeur de breton. Quatre décennies d’évolutions du concours de recrutement des enseignants de breton du secondaire (1986-2022) »Lapurdum, 24 | 2023, 73-88.

Référence électronique

Nelly Blanchard, « Figures du professeur de breton. Quatre décennies d’évolutions du concours de recrutement des enseignants de breton du secondaire (1986-2022) »Lapurdum [En ligne], 24 | 2023, mis en ligne le 01 juillet 2024, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lapurdum/4408 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/127tt

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Auteur

Nelly Blanchard

Professeur de langue et littérature bretonnes, Université de Brest, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, F-29200 Brest, France

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