Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG)
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01. Athènes, Attique, Mégaride (Despina Chatzivasiliou)
Généralités
101.01 – Ces dernières années, nombreuses sont les études qui parcourent l’histoire d’Athènes et de l’Attique, proposent de nouvelles interprétations des trouvailles anciennes et remanient les théories existantes dans la bibliographie. Une attention particulière est portée à la géographie et à l’organisation topographique des espaces, et le besoin d’un éclaircissement dans la bibliographie en croissance constante est évident. L’étude qui regroupe de manière systématique les sites d’Athènes est publiée sous la direction d’E. Greco, dans l’idée de remplacer le dictionnaire de Travlos des années 1960.
E. Greco, Topografia di Atene, Sviluppo urbano e monumenti dalle origini al III secolo d.C., Tomes 1–8, Athènes/Paestum, 2010– : 1. Acropoli, Areopago, tra Acropoli e Pnice, 2010 ; 2. Colline sud-occidentali e valle dell’Ilisso (2011) ; 3. Quartieri a nord dell’Acropoli e Agora del Ceramico, 2014 ; 4. Ceramico, Dipylon e Academia, 2014 ; 5. Dall’Asty al mare, 2015 ; 6. Lexicon Topograficum Urbis Athenarum, 2015 ; 7. Per une storia dello sviluppo urbano ; 8. Storia degli studi, bibliografia e indici analitici.
201.02 – Shear reprend les études sur les monuments du programme de Périclès : Parthénon, Héphaïsteion, Telesterion d’Éleusis, Odéon, Propylées et autres temples, afin d’expliquer que ces monuments publics prestigieux étaient indispensables à la construction de l’image impérialiste que la cité d’Athènes voulait donner. Miles publie une étude davantage ciblée sur certains monuments, qui prend en compte les méthodes modernes de recherche et d’interprétation des vestiges ainsi que les conditions des fouilles à Athènes depuis la constitution du nouvel État grec au xixe s. Dans la même optique, la publication de Burckhardt veut examiner le remploi de la sculpture antique — notamment des statues de culte — à l’époque romaine. McGregor parcourt l’histoire de la ville d’Athènes : après une description géophysique, il en retrace les évènements principaux et relie les uns aux autres les grands monuments de la cité antique (comme l’Hekatompedon et la construction de grands temples). Scott propose une étude du culte de Pan qui s’inspire de la « network theory » et vise à donner une interprétation du paysage religieux d’Athènes et de l’Attique : ce culte, qui différait de celui que l’on rendait en Arcadie, sa région d’origine, est l’objet d’une adaptation à l’histoire d’Athènes, où il occupe un rôle de plus en plus important. La grande popularité de cette divinité agraire a permis de rapprocher les habitants de l’Attique à une époque où la pratique politique et les cadres de la représentation civique étaient en train de changer.
L.T. Shear, Trophies of Victory: Public Building in Periklean Athens, Princeton, New Jersey, 2016 ; M. Miles (éd.), Autopsy in Athens: recent archaeological research on Athens and Attica, Oxford, Philadelphie, 2015 ; N. Burkhardt, « The Reuse of Ancient Sculpture in the Urban Spaces of Late Antique Athens », in T.M. Kristensen et L.M. Stirling, The Afterlife of Greek and Roman Sculpture: late antique responses and practices, Ann Arbor, 2016, p. 118–149 ; J. McGregor, Athens, Harvard, 2014 ; M. Scott, « Mapping the Religious Landscape: The Case of Pan in Athens », in L. Nevett (éd.), Theoretical Approaches to the Archaeology of Ancient Greece: Manipulating Material Culture, Ann Arbor, 2017, p. 212–229.
301.03 – D’autres approches portent sur le déroulement des fêtes et sur les prêtrises d’un point de vue social, économique ou urbanistique. La fête des Grandes Dionysies et la procession des Grandes Panathénées à Athènes servent d’exemple à Agelidis pour démontrer l’importance de certains lieux dans le développement des rites dans l’organisation urbaine : les monuments chorégiques, le long de la rue des Trépieds, ne servent pas seulement de dédicace à Dionysos, mais amplifient l’atmosphère religieuse et intensifient la ritualité de l’espace. De la même manière, les processions qui commencent au Céramique ou au Prytanée associent les parties limitrophes de la ville au culte et créent ainsi un sentiment d’unité de la zone comprise entre les murs. Pritchard étudie le coût des grandes fêtes civiques (la production d’amphores et d’huile, attribués comme prix aux vainqueurs ; la paie des gymnasiarques ; les dépenses liées aux liturgies ; le coût des sacrifices ; etc.) et arrive à la conclusion que la cité d’Athènes dépensait aux ve et ive s. autant d’argent pour ses fêtes religieuses que dans la construction de grands monuments publics. Clements, à travers une étude du vêtement reposant sur l’iconographie du tissage sur les vases, la mention de tissus dans les inscriptions et l’analyse de vestiges organiques, propose une reconstitution de la fête des Chalkeia à Athènes. Enfin, Lambert reprend le dossier, lié à l’Acropole d’Athènes, des prêtrises du genos des Étéoboutades et en distingue deux branches : les prêtresses d’Athéna Polias, descendantes des Drakontides (à l’instar de Lysimachè) et les prêtres de Poséidon Érechtheus, appartenant à la lignée des Boutadai (dont fait partie l’orateur Lycurgue).
S. Agelidis, « The ‘Spatial Turn’ in Ancient Greek Festival Research: Venues of the Athenian City Dionysia and the Great Panathenaia Pompai », in Nevett, Theoretical Approaches, supra 01.02, p. 230–246 ; D. Pritchard, Public Spending and Democracy in Classical Athens, Austin, 2015, chap. 2 : « The Cost of Festivals », p. 27–51 ; J. Clements, « Weaving the Chalkeia: Reconstruction and Ritual of an Athenian Festival », in C. Brǿns et M.L. Nosch (éd.), Textiles and Cult in the Ancient Mediterranean, Oxford, Philadelphie, 2017, p. 36–48 ; St. Lambert, « The Priesthoods of the Eteoboutadai », in Z. Archibald et J. Haywood (éd.), The Power of Individual and Community in Ancient Athens and Beyond: Essays in Honour of John K. Davies, Swansea, 2019, p. 163–176.
401.04 – Une série d’études sur Asclépios revisite l’introduction de son culte à Athènes. Les dédicaces en l’honneur de la divinité (au flanc S de l’Acropole) témoignent d’une interaction entre intérêts privés et publics. Par ailleurs, les inventaires de deux sanctuaires de guérison en Attique mentionnent un grand nombre d’objets votifs métalliques : 1) le sanctuaire du Héros médecin sur l’Agora est connu par deux inscriptions qui datent de la fin du iiie – début iie s. av. J.‑C. (IG II³ 1, 1154 = IG II², 839 : Ἥρωϊ Ἰατρῶι et IG II², 840), mais sa localisation exacte reste incertaine, probablement au NE de l’agora romaine (entre la place actuelle Ierou Lochou et la place Karamanou) ; 2) le sanctuaire d’Oropos, au NE de l’Attique, est lui connu depuis la fin du xixe s. Les textes étudiés font partie des kathaireseis, c’est-à-dire qu’ils règlementent le nettoyage ou la fonte des objets du sanctuaire, afin d’en fabriquer de nouveaux. L’analyse de ces inventaires permet d’éclairer l’usage de l’eau et des fumigations d’encens, le déroulement des banquets et des sacrifices sanglants, la consommation des gâteaux d’orge ainsi que celle de viande dans ces sanctuaires. Une partie des rites semble avoir eu lieu la nuit et les femmes y jouaient un rôle important.
Ol. Pilz, « Zwischen privat und öffentlich. Bemerkungen zum Asklepieion am Südabhang der Athener Akropolis und zum sogenannten Ärzterelief », AM 133 (2018), p. 147–171 ; M.E. Gorrini, « Nomina Nuda Tenemus?: The Epigraphical Records of Dedications in Two Healing Sanctuaries in Athens and in Oropos », in M. Bassani, M. Bolder-Boos et U. Fusco, Rethinking the Concept of ‘Healing Settlements’: Water, Cults, Constructions and Contexts in the Ancient World, Oxford, 2019, p. 157–172 ; G. Petridou, « Asclepius the Divine Healer, Asclepius the Divine Physician: Epiphanies as Diagnostic and Therapeutic Tools », in D. Michaelides (éd.), Medicine and Healing in the Ancient Mediterranean, Oxford, Philadelphie, 2014, p. 297–307.
L’Acropole et ses flancs
501.05 – La publication Ενημερωτικές ειδήσεις από την αναστήλωση των μνημείων της Ακρόπολης / The Acropolis Restoration News, du Service de restauration des monuments de l’Acropole (ΥΣΜΑ), Ministère de la culture et du tourisme (ΥΠΠΟΤ), parue depuis 2001 (dernier numéro en 2016 : https://www.ysma.gr/static/files/YSMA_NEWSLETTER_2016_ENG.pdf), recense toutes les décisions de restauration des monuments de l’Acropole et du rocher de la colline et de ses pentes, ainsi que les étapes des chantiers. Des travaux de longue haleine ont été entrepris sur les murs (fortifications et autres), les Propylées, le temple d’Athéna Nikè, l’Érechtheion, l’Arrhephorion, le Pandroseion, le Parthénon et des pierres architecturales errantes.
6http://www.ysma.gr. Ενημερωτικές ειδήσεις από την αναστύλωση των μνημείων της Ακρόπολης 6 (2006), p. 4–10 [Ch. Bouras] ; 7 (2007), p. 6–14, 19–23 [M. Ioannidou, N. Egglézos] ; J.A. Lobell, « The Acropolis of Athens », Archaeology 68 (6), 2015, p. 28–35 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 1554, 2108, 2114 ; G. Venieri, AD 56–59 (2001–2004), 2010, B’1, p. 141–146. Α. Bakandritsou, V. Bizaki, AD 69 (2014) [2020], p. 37. Cf. ChrARG (2012) 01.02.
7– Εφορεία Εναλίων Αρχαιοτήτων. En 2019, sous la direction de D. Kourkoumelis, les recherches sous-marines autour de l’épave « Mentor » à Avlemonas, à l’E de Cythère, ont permis de retrouver 17 caisses de fragments provenant des monuments de l’Acropole, fragments qui avaient été enlevés par Lord Elgin et son équipe en 1802.
Ministère de culture, communiqué de presse 2019. www.archaiologia.gr (16 oct 2019).
801.06 – Athéna Promachos – Une nouvelle édition, avec traduction et commentaire, de l’inscription IG I3, 435, rattachée traditionnellement à la statue d’Athéna Promachos, œuvre de Phidias propose la reconstruction du texte en deux ou trois doubles colonnes sur une stèle (ép. 0,253 × haut. 1,125 × larg. 1,10 m) qui daterait non plus d’env. 450 mais plutôt d’entre 440 et 424 av. J.‑C. Le texte n’offre d’ailleurs aucun lien certain entre la statue en bronze d’Athéna et l’inscription : il faudrait envisager l’hypothèse que cette dernière puisse se référer à d’autres statues, en tenant compte surtout de la présence dans le texte des épistates qui ont un rôle spécifique dans les dépenses relatives au sanctuaire d’Athéna.
El. Foley et R.S. Stroud, « A Reappraisal of the Athena Promachos Accounts from the Acropolis (IG I3 435) », Hesperia 88 (2019), p. 87–153.
901.07 – Arréphorion – Α’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2002 deux sections dans la partie E de l’Arréphorion, fouillées auparavant par Kavvadias et Kawerau, ont été ouvertes dans le but d’étudier les remblais de la fin du xixe s. d’une part et de restaurer et d’établir les phases architecturales du bâtiment d’autre part. La partie intérieure du bâtiment fouillée entre 1885 et 1890 jusqu’au niveau du rocher naturel avait été remblayée d’un grand nombre de fragments architecturaux, de fragments de marbre, de pierres et de céramique de toute sorte, datant de l’époque helladique au xixe s. On y a trouvé un grand nombre de figurines archaïques.
G. Venieri, AD 56–59 (2001–2004), 2010, B’1, p. 145–146 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2114.
1001.08 – Parthénon – Les études récentes sur le Parthénon sont nombreuses. Mitsios propose d’identifier les figures du fronton O du Parthénon appelées conventionnellement P, Q et R à Boutès, Zeuxippé et Érechthée. Bordein publie une nouvelle étude et interprétation des différents styles des sculptures du Parthénon (exécutées en moins de 15 ans) et cherche à distinguer le travail de l’atelier de Phidias qui a entrepris les travaux et le développement du nouveau style dit « sévère », en tenant compte du contexte politique, social et économique de l’époque.
I. Mitsios, « New Identifications of Heroes and Heroines on the West Pediment of the Parthenon: The Case of P, Q, and R. », in R. Morais, D. Leão, D.R. Pérez et D. Daniela (éd.), Greek Art in Motion: Studies in Honour of Sir John Boardman on the Occasion of His 90th Birthday, Oxford, 2019, p. 480–488 ; A.H. Bordein, « Die Skulpturen des Parthenon », JDAI 131 (2016), p. 93–147.
11– Hurwit étudie la place du dieu Hélios dans les mythes et la religion antique ainsi que sa représentation sur les vases attiques. Souvent sous-estimé dans la bibliographie, Hélios peut être identifié à quatre ou cinq figures parmi les figures sculptées du Parthénon. Sur le fronton E du bâtiment, l’apparition de la divinité avec son char n’a pas suffisamment attiré jusqu’à présent l’attention des chercheurs.
J.M. Hurwit, « Helios Rising: The Sun, the Moon, and the Sea in the Sculptures of the Parthenon », AJA 121 (2017), p. 527–558.
12– En 2008 et 2009, lors du photogrammetric mapping des murs de l’Acropole, réalisé par le Service de restauration de l’Acropole (http://www.ysma.gr) sous la direction de M. Ioannidou, au moins cinq fragments de métopes du Parthénon ont été repérés, en remploi dans les fortifications de l’Acropole lors des réfections du xviiie s. Ils appartenaient probablement à la partie S du temple. La restauration de la partie nord du bâtiment a également continué avec la pose des blocs de l’architrave du centre et l’assemblage de la frise dorique.
M. Ioannidou, The Acropolis Restoration News 9, July 2009, p. 9–13 ; Eleftherotypia, Ethnos 03/03/11 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 1554 et 2108.
13– À ce jour, sur les marches et le sol en marbre du Parthénon, plus de cinquante types de jeux incisés ont été recensés, la plupart localisés sur les faces O et S du monument. Différentes sortes de jeux gravés ont été découvertes sur d’autres monuments de l’Acropole, comme l’Érechtheion ou les Propylées. On les trouve aussi dans le temple d’Héphaïstos (à Kolonos Agoraios), ainsi que dans les Propylées du sanctuaire d’Éleusis — mais sans qu’ils aient la variété de ceux du Parthénon). Leur datation reste problématique.
E. Karakitsou, The Acropolis Restoration News 9 (juillet 2009), p. 23–25 ; Dossier « Jeux et jouets dans l’Antiquité », Archéologia 571 (décembre 2018), p. 36–37 [https://locusludi.ch/wp-content/uploads/2019/03/ARCH571–30–43-Jouets.indd_.pdf]
14– L’inscription IG I3, 449, datée de 447/6–433/2 et restaurée récemment, mentionne l’achat et la vente d’une grande quantité d’ivoire (l. 389–394) à une date relativement tardive par rapport à la construction du bâtiment. Puisque l’ivoire ne peut pas être associé à la statue chryséléphantine d’Athéna, les auteurs l’attribuent au décor des portes du temple qui étaient en cèdre et qui contribuaient à magnifier les effets impressionnants de l’œuvre de Phidias.
P. Spencer et P. Schultz, « The Chryselephantine Doors of the Parthenon », AJA 118 (2014), p. 19–31.
15– L’étude récente de Connelly sur l’histoire de l’Acropole d’Athènes récapitule les phases importantes de la colline sacrée depuis les vestiges les plus anciens jusqu’aux travaux menés de nos jours. L’A. centre son intérêt sur le Parthénon et surtout sa frise, et argumente en faveur du rassemblement des fragments. Cette étude replace la construction de ce monument dans le contexte politique d’une Athènes où l’identification ethnique et la référence aux héros fondateurs (Érechthée) était primordiale. L’A rappelle que le Parthénon est indissociable de la tenue des concours panathénaïques et du calendrier rituel de la cité.
J.B. Connelly, The Parthenon Enigma. A new understanding of the West’s most iconic building and the people who made it, New York, 2014.
1601.09 – Érechtheion – Hollinshead adopte l’hypothèse qui fait de l’Érechtheion le temple d’Athéna Polias. La partie N de ce temple au plan atypique et novateur comportait une petite cour pavée avec des marches sur le côté E et N, contre le mur de l’Acropole. Les détails de la construction indiquent que le pavement en marbre ainsi que les marches faisaient partie de l’Érechtheion lorsqu’ils furent construits. Cette petite cour isolée était probablement le lieu de déroulement des rites autour de la fête des Plynteria et Kallynteria, durant lesquels on sortait l’ancien xoanon d’Athéna Polias du temple, on le lavait et on lui rendait un culte.
M.B. Hollinshead, « The North Court of the Erechtheion and the Ritual of the Plynteria », AJA 119 (2015), p. 177–190.
1701.10 – Architecture errante – Les analyses récentes de fragments architecturaux archaïques fournissent des informations sur les méthodes de construction, d’assemblage des blocs, de stabilisation et de correction de membres d’architecture endommagés. Le plomb sous forme solide ou fondue fut progressivement remplacé par le fer, ce qui témoigne de la progressive maîtrise des propriétés des métaux par les Athéniens.
N. Klein, « Architectural Repairs of the Small Limestone Buildings on the Athenian Acropolis in the Archaic Period », in Miles, Autopsy in Athens, supra 01.02, p. 1–8.
Flanc S
1801.11 – Monaco consacre une monographie aux cultes mentionnés par Pausanias à l’entrée O de l’Acropole et sur la pente S, en proposant ainsi une nouvelle lecture de la topographie de ce site, de celle du Pelargikon et de celle du Peripatos.
Ch. Monaco, Halirrhothios: krenai e culti alle pendici meridionali dell’Acropoli di Atene, Athènes, Paestum, 2015 (SATAA, 2).
1901.12 – Sanctuaire de Dionysos Éleuthereus. Le trône du prêtre de Dionysos Éleuthereus fut trouvé en 1862 dans le théâtre de Dionysos à Athènes et daté du milieu du ive s. Ce type de thronos ainsi que son décor en marbre étaient originaux et furent probablement sculptés d’après un prototype en bois. Miller date le thronos de la fin du ve s. d’après les parallèles iconographiques et en étudie en détail le décor de Satyres et d’éléments qui évoquent les compétitions dramatiques en l’honneur du dieu. Par ailleurs, des travaux de nettoyage systématique ont continué sur le site du sanctuaire et du théâtre, ce qui a permis le repérage d’objets et de fragments en marbre.
M.C. Miller, « The Theatre of Dionysos: Throne of the Priest of Dionysos Eleuthereus », JDAI 132 (2017), p. 83–106 ; Chr. Papastamati, Von Mook, AD 69 (2014) [2020], p. 58.
Athènes
Aréopage
2001.13 – Thesmophorion – Le lieu du déroulement des Thesmophories à Athènes ne fait pas encore l’unanimité chez les chercheurs. L’étude de Guía et Stevens propose de considérer la région de l’Aréopage, à l’O de l’Acropole, comme le lieu probable où se déroulait cette fête. Suit une comparaison de l’espace politique dirigé par des hommes et des rites menés par les femmes de la cité.
M.V. Guía et A. Stevens, « Women Citizens’ Festivals, Debates and Justice on the Areopagus (Athens, Fifth Century BCE) », Clio. Women, Gender, History 45 (2017), p. 266–294.
21– En 1933, D. Burr a publié le catalogue d’un dépôt votif proto-attique localisé à l’angle SO de l’Agora. On y a trouvé le pinax en terre cuite représentant une figure féminine tenant deux serpents dans ses mains levées et associée à des cultes chthoniens. Laughy propose d’y voir l’image de Déméter et considère que, dans ce dépôt votif où ce pinax a été trouvé, près de l’Aréopage, étaient jetées les offrandes du Thesmophorion d’Athènes.
M. Laughy, « Figurines in the Road: A Protoattic Votive Deposit from the Athenian Agora Reexamined », Hesperia 87 (2018), p. 633–679.
Agora
2201.14 – La statue S 1068 en marbre pentélique d’époque romaine, trouvée dans la zone de la maison Omega de l’Agora, au NE de l’Aréopage, est identifié à une version hybride d’Asclépios et Sarapis, et représenterait les points communs de leurs cultes, comme leur capacité de guérison. L’hybridité dans l’iconographie a souvent servi à l’intégration des divinités étrangères parmi les figures locales. L’A. poursuit son interprétation des sculptures de petite taille en les reliant aux cultes domestiques de la société athénienne. Ces derniers sont également étudiés en relation avec deux dépôts de statuettes en bronze datés de l’invasion des Hérules (267/8 apr. J.‑C.). Les divinités grecques, romaines et égyptiennes représentaient la diversification des activités cultuelles domestiques courantes à Athènes au iiie s. ap. J.‑C.
B. Martens, « Sarapis as Healer in Roman Athens: Reconsidering the Identity of Agora S 1068 », in Miles, Autopsy in Athens, supra 01.02, p. 51–65 ; B. Martens, « The Statuary of Asklepios from the Athenian Agora », Hesperia 87, 2018, p. 545–610 ; H.F. Sharpe, « Bronze Statuettes from the Athenian Agora : Evidence for Domestic Cults in Roman Greece », Hesperia 83 (2014), p. 143–187.
2301.15 – Temple d’Arès – Stewart propose une nouvelle hypothèse de reconstitution du groupe cultuel du temple d’Arès à l’époque d’Auguste. De gauche à droite furent érigées quatre statues : Aphrodite, Athéna de Lokros, Arès d’Alcamène et Aphrodite Hegemonè. Le bracelet qu’Arès porte sur la cheville droite trouve de nombreux parallèles iconographiques et textuels dans les sources parlant du dieu avec des chaînes. Le type des statues est comparable à celui des statues de l’Agora : S475a statue fragmentaire du type d’Arès Borghèse ; S654 torse d’Athéna de grande taille ; S1882 Aphrodite ; S378 Aphrodite Hegemonè du Démos. Le temple d’Arès aurait eu un rôle de défense symbolique d’Athènes.
A. Stewart, « The Borghese Ares Revisited: New Evidence from the Agora and a Reconstruction of the Augustan Cult Group in the Temple of Ares », Hesperia 85 (2016), p. 577–625.
2401.16 – Une autre étude de sculpture, sur l’époque hellénistique, met en évidence la présence des statues de divinités comme Agathè Tychè, Aphrodite, Artémis (Boulaia), Athéna et Pan, Ilithyie, ainsi que de leur culte sur l’Agora d’Athènes.
A. Stewart, « Hellenistic Freestanding Sculpture from the Athenian Agora, Part 3: Agathe Tyche, Aphrodite, Artemis, Athena, Eileithyia », Hesperia 86 (2017), p. 83–127.
25– Gagliano propose d’identifier deux des trois statues mentionnées par Pausanias (I, 8, 4) lors de sa description du sanctuaire d’Arès dans l’Agora d’Athènes. La statue d’Héraclès serait celle dite « Dionysos de Philadelphie » et la statue d’Apollon serait le Diadumène de Polyclète ou un type similaire. L’A. dresse un catalogue exhaustif des parallèles iconographiques.
E. Gagliano, « Heracle, Theseus and Apollo adadoumenos ten komen. Three Forgotten Statues from the Athenian Agora », MDAI(A) 133 (2018), p. 95–125.
2601.17 – Éleusinion en ville – Des sources littéraires, épigraphiques et certaines offrandes amènent Lawton à la conclusion qu’Asclépios recevait un culte dans le sanctuaire de l’Éleusinion, au SE de l’Agora, à partir de 420/19, peu après son arrivée à Athènes. Son culte est souvent assimilé aux lieux dédiés à Déméter et il devient avec Hygie de plus en plus populaire à Athènes. Les Epidauria, la fête en l’honneur d’Asclépios, étaient célébrés lors des Mystères d’Éleusis et l’Éleusinion en ville aurait été le point focal du déroulement des rites. L’étude est construite en relation avec le culte d’Asclépios au flanc S de l’Acropole et le monument de Télémaque ainsi que la présence d’Asclépios dans d’autres lieux d’Athènes et en Attique.
C. Lawton, « Askepios and Hygieia in the City Eleusinion », in Miles, Autopsy in Athens, supra 01.02, p. 25–36.
2701.18 – Autel de Douze dieux – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2010–2011, au S de la rue Adrianou, les travaux sur la ligne de métro qui traverse la partie nord de l’Agora d’Athènes, entre Omonia et Monastiraki, ont mis au jour une série de vestiges qui complètent les trouvailles de l’École américaine lors des fouilles sur le site, dans les années 1930. L’angle SE de l’autel de Douze dieux, les sections est et ouest de son péribole, ainsi que la partie est de la Stoa de Zeus Eleutherios ont ainsi pu être mieux étudiés. Quatre blocs de la krēpis du péribole de la seconde phase de l’Autel (430–420) ont plus précisément été construits sur la krēpis de 522/1, faite en tuf avec des crampons en H. Une partie de la krēpis de la partie O est couverte par un mur du site archéologique contemporain. 22 dalles de tailles différentes sont conservées sur la partie O du sol ; leur surface est polie par l’usure et porte quelques traces de feu. Sur le côté NO, à l’endroit où le pavé est détruit, se trouvait une partie du décor de l’autel archaïque avec des traces de couleur rouge. À l’époque des Pisistratides, le sol de l’autel fut dallé de blocs taillés, mais il n’y avait probablement pas encore de péribole. La voie des Panathénées, qui traverse l’Agora, rencontre la partie E du péribole de l’autel des Douze dieux. À cet endroit, les fouilles ont mis au jour les fondations d’un monument à quatre sièges (2,56 × 1,50 m) et les archéologues proposent d’y voir l’emplacement des statues de Démosthène, de Pindare et des Tyrannicides. Sur les couches supérieures de l’autel, les fouilles ont mis au jour les vestiges d’une maison romaine et d’un bâtiment du ve s. ap. J.‑C. Les trouvailles concernant l’autel des Douze dieux ont été retrouvées éparses parmi des stèles funéraires, 25 puits, une section de la voie des Panathénées comportant quelques aménagements, des vestiges d’un atelier de maçonnerie, une section de tombe mycénienne à chambre avec plusieurs sépultures, et un peu de céramique.
https://www.culture.gov.gr/DocLib/g_44022.pdf, p. 7–8 ; N. Saraga, in M. Dogka-Toli et St. Oikonomou (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές. Τόμος Β: Α’ και Γ’ Εφορείες Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων, Athènes, 2013, p. 129–147 ; N. Saraga et K. Tsogga, AD 65 (2010) [2016], B’1a, p. 29–36 ; AD 66 (2011) [2016], B’1, p. 29–38 ; Eleftherotypia 30/11/10, 16/03/11, 22/03/11, 23/03/11 ; Kathimerini 12/02/11, 15/2/11, 16/2/11, 11/03/11, 15/03/11, 24/03/11, 27/03/11 ; Rizospastis 15/03/11, 24/03/11 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 2109, 2477, 4553.
Kolonos agoraios
2801.19 – Héphaïsteion – Stewart attribue 25 sculptures fragmentaires, trouvées lors des fouilles de l’Agora, à des frontons et acrotères du temple d’Héphaïstos en s’appuyant sur leurs techniques de fabrication, leurs matériaux, leurs échelles, leurs styles, etc. Il propose ainsi de reconstituer au fronton E du temple la naissance d’Athéna et au fronton O le retour d’Héphaïstos sur l’Olympe ; Thétis et Eurynomè accompagnées des Victoires seraient figurées sur les acrotères. Le décor architectural date de 430 et 420–413 av. J.‑C.
A. Stewart, « Classical Sculpture from the Athenian Agora, Part 1: The Pediments and Akroteria of the Hephaisteion », Hesperia 87 (2018), p. 681–741.
29– Sturm entreprend une étude de la transformation de l’Héphaïsteion d’Athènes en basilique au ve s. ap. J.‑C. et propose une interprétation de ses sculptures (métopes et frise) dans l’iconographie chrétienne, en prenant en compte le développement économique, social et urbain à cette époque sur l’Agora d’Athènes. Tous ces paramètres ont contribué à une adaptation lente et douce vers le christianisme à une époque où la plupart des temples de l’Empire Romain d’Orient étaient détruits et remplacés plutôt que réutilisés et préservés.
J.P. Sturm, « The Afterlife of the Hephaisteion: The Interpretatio Christiana of an Ancient Athenian Monument », Hesperia 85 (2016), p. 795–825.
3001.20 – Apollon Patrôos – Une série de fragments (cinq sculptures fragmentaires du fronton E et des acrotères), trouvés lors des fouilles de l’école américaine à l’Agora, sont attribués par l’A. au temple d’Apollon Patrôos. Le fronton représentait l’apparition d’Apollon avec les Muses et le massacre des Niobides. Il date d’env. 306–300 av. J.‑C., période qui correspond à la datation du temple (env. 313–300) révisée par M. Lawall en 2009. L’A. reprend de manière exhaustive la bibliographie sur le sujet et souligne que les vestiges antérieurs à la fin du ive s. ne peuvent pas être attribués à une phase plus ancienne du temple. La statue d’Euphranor et d’autres fragments de sculpture sont également mis en parallèle avec les Niobides que Pausanias a vues sur le monument chorégique de Thrasyllos.
A. Stewart, « Hellenistic Sculpture from the Athenian Agora, Part 4: The East Pediment and Akroteria of the Temple of Apollo Patroos », Hesperia 86 (2017), p. 273–323.
Céramique
3101.21 – Le Céramique, Apollon Paian – Deutsches Archäologisches Institut (DAI) – En 2013–2014 l’Institut archéologique allemand (DAI) a célébré les 100 ans des fouilles du Céramique. Un des projets de recherche menés à cette occasion concerne l’histoire des sanctuaires et des cultes du Céramique. Une attention particulière est portée au site de l’Hekataion qui, après restaurations, est désormais identifié au sanctuaire d’Apollon Paian. Le puits B19 à l’intérieur du sanctuaire a été scellé par un omphalos en marbre, qui a été retiré par les archéologues afin d’étudier le contenu de la fosse. L’intérieur du puits était rempli par des tuiles semi-circulaires, posées en cercles et portant des incisions semi-lunaires. La partie supérieure de chaque cercle porte l’inscription ΕΛΘΕ ΜΟΙ Ω ΠΑΙΑΝ ΦΕΡΩΝ ΤΟ ΜΑΝΤΕΙΟΝ ΑΛΗΘΕC. L’ordre des mots n’était pas le même sur chaque rang des tuiles. Plus de vingt inscriptions similaires ont été trouvées avec cette invocation à Apollon Paian qui demandait au dieu de donner des prédictions correctes pour l’avenir. Ces indices sont interprétés comme la première occurrence d’hydromancie attestée avec certitude dans l’Athènes de l’époque romaine. Quelques tuiles du cinquième cercle portent également des inscriptions qui mentionnent les Nymphes (p. ex. : ΧΑΙΡΕΤΕ ΝΥΜΦΑΙ). Les travaux ont également mis au jour les marches d’un escalier donnant accès à l’intérieur du sanctuaire depuis le niveau supérieur. D’autres chercheurs interprètent les blocs que les fouilleurs identifient à des marches comme un autel pour offrandes. Des travaux de restauration sont également entrepris dans d’autres lieux comme le Naïskos d’Agathon, où des traces de couleur rouge ont été repérées.
J. Stroszeck, Rapport DAI [https://publications.dainst.org/journals/efb/1749/4657], p. 46–56 ; BSA Archaeological Reports for 2014–2015, p. 25 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 2976, 4288, 5116 ; Conférences de J. Stroszeck : « Divination im Kerameikos », in Heiligtümer, Kulttopographie und Kommunikationsformen im Sakralen Kontext, « Erscheinungen des Göttlichen Divinisierung », nov. 2015, DAI ; « Presentation of the new oracle well and sanctuary found in the Kerameikos excavation at Athens in 2015 by the German Archaeological Institute », Berlin ; « The Sacred Wells and the oracle in the Athenian Kerameikos », in L’Eau dans tous ces états, HYDRΩMED Symposium V, Aix-en-Provence, 2016 ; Nautemporiki 28/8/2015, Ethnos 28/8/2015, Kathimerini 28/8/2015, Rizospastis 29/8/15, Eleftheros Typos 28/8/2015.
Ilissos
3201.22 – Olympieion – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des travaux de réaménagement du site de l’Olympieion ont eu lieu de septembre 1999 à juin 2000 et ont mis au jour de nombreux vestiges, datant de l’époque mycénienne à l’époque byzantine, parmi lesquels des fragments architecturaux en marbre et en tuf provenant du sanctuaire d’Apollon Delphinios. Lors des fouilles menées en 2004–2005, au SO de l’Olympieion, 9 rue Iosif ton Rogon, certaines trouvailles ont complété nos connaissances sur les Thargélies et le culte d’Apollon Pythios. Une stèle avec représentation de Léto (Λ8680) d’époque hellénistique, deux monuments chorégiques (Λ7537 et Λ7538 ; SEG 61, 70 et 165) de l’époque classique et d’autres bases de monuments (Λ7540 et Λ7541) renforcent la proposition de Matthaiou de localiser le sanctuaire au SO de l’Olympieion, sur le rocher naturel qui affleure le sol du site. Cf. ChrARG (2014) 01.07.
St. Asimakopoulou-Lintzeri, A. Makri, E. Sioumpara, « Ανάγλυφο Λητούς και δύο χορηγικά μνημεία από την περιοχή νοτιοδυτικά του Ολυμπιείου. Συμβολή στην τοπογραφία των Αθηνών », AD 67–68 (2012–2013) [2017], A’ Études, p. 409–426 ; P. Bougia, ΑD 60 (2005) [2013], B’1, p. 83–85 ; A.P. Matthaiou, « Το Πύθιον παρά τον Ιλισσόν », in ΕΠΑΙΝΟΣ Luigi Beschi, Athènes, 2011, p. 259–267 ; « Χαρμώδην τουτονί… τὸν καλόν γενόμενον », Γραμματείον 5 (2016), p. 5–9.
3301.23 – anc. Kynosargès, 10 rue Diamantopoulou, Sanctuaire de Zeus Polieus – Iliopoulos consacre une étude à l’horos du sanctuaire de l’Ilissos, trouvé au 10 rue Diamantopoulou, dans le quartier de Kynosargès, sur la rive gauche de l’Ilissos. L’inscription a été trouvée sur la tombe 19, datant du ier s. av. J.‑C. dans la région du cimetière sans qu’il s’agisse d’un remploi comme pierre tombale. Elle fut peut-être réutilisée dans la construction du Gymnase à l’époque d’Hadrien. Les horoi IG I3, 1076 et IG I3, 1071bis, similaires et presque contemporains, ont été trouvés dans le même quartier. Sur le bloc (1,05 × 0,26 × 0,16 m), daté de la seconde moitié du ve s., est gravé Διὸς Πολιέως ἄβατον. Il s’agit de la première attestation épigraphique connue de l’épithète cultuelle « Polieus » pour le sanctuaire de Zeus au NE du Parthénon sur l’Acropole, et relative aux Dipoleia et Bouphonia. L’A. conclut que ces occurrences épigraphiques correspondent à un sanctuaire de Zeus Polieus à proximité des sanctuaires du lit de l’Ilissos et du grand temple de Zeus Olympien, qui n’est pas attesté dans les sources. Cet emplacement peut être expliqué comme un double des cultes de l’Acropole (suivant Thucydide, II, 15 et Plutarque, De exilio, 601b) ou en rapprochant la fête des Diomeia de celle des Dipoleia.
Th. Ilioupoulos, « Διὸς Πολιέως ἄβατον παρὰ τὸν Ιλισό », AD 67–68 (2012–2013), A’, 2017, p. 369–398.
Sanctuaire de Zeus Meilichios
3401.24 – anc. Agrai, Mets (îlot entre les rues Ardittou, Thômopoulou, Kefalou et Koutoula) – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Dans la zone de la Porte Diomèis (Diomeiai Pylai), à l’extérieur du mur de Valérien, un fossé a été remblayé d’un grand nombre de fragments architecturaux et de sculptures, parmi lesquels on trouve le relief votif d’un adorant devant un serpent. Ce relief a été interprété comme une dédicace à Zeus Meilichios. Le sanctuaire de Zeus Meilichios est identifié à des vestiges (sections de murs) localisés dans la région du temple d’Artémis Agrotera. Sur le site, une inscription remployée dans le mur de fortification Δ[ΙΙ] ΜΕΙ[ΛΙΧΙΩ] renforce cette hypothèse.
Th. Kyriakou, AD 56–59 (2001–2004) [2012], B’1, p. 278–282 ; G. Michalopoulos, E. Banou, AD 69 (2014) [2020], B’1, p. 132, 151 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 2207, 4557, 8553 et 8557 ; Ethnos, Eleftheros Typos, Eleftherotypia 18/06/14.
Pirée
3501.25 – Moschato, rue Piréos 7 (îlot 229–234–235–236) – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des fouilles de sauvetage ont mis au jour, à 2,40–3,40 m de profondeur, deux phases de construction d’un sanctuaire, d’orientation SO-NE, au N de la section N des Longs Murs. La première phase date d’entre le viie s. et la fin de l’époque archaïque (5,5 × 8,6 m) avec un parement soigné, conservé par endroits jusqu’à 80 cm de hauteur et 60 cm d’épaisseur. La seconde phase (7,35 × 5,5 m) date d’entre le ve et le ive s. av. J.‑C. Les entrées de deux bâtiments étaient dotées de portes devant lesquelles se trouvait un autel (1,55 × 1 m) constitué de 4 blocs rectangulaires accompagnés de morceaux en tuf et en calcaire. De nombreux fragments d’architecture d’élévation ont été trouvés avec des traces visibles d’extraction de carrière. Les assises de l’élévation du bâtiment ont été probablement remployées depuis l’Antiquité.
To Vima (18/03/09). Chronique des fouilles en ligne, no 1760 ; A.M Anagnostopolou et M. Raftopoulou, AD 62 (2007) [2015], B’1, p. 247–248.
3601.26 – Tavros, 180 Avenue Pireos – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Au milieu de vestiges datant de l’époque néolithique à l’époque paléochrétienne — dont une route, un péribole funéraire, un système de canalisation, un bâtiment hellénistique et d’autres sections de murs —, des fouilles de sauvetage ont mis au jour un sanctuaire agraire daté, d’après la céramique, entre la fin de l’époque géométrique et l’époque archaïque. Sept dépôts votifs différents ont été repérés sur le site (indiqués par les lettres de Α à Θ), des puits ou eschara dont le diamètre varie d’env. 0,75 à 1,25 m. Ils portent souvent des traces de feu et contiennent de nombreuses trouvailles de figurines d’oiseaux ou d’autres animaux, des vases en bronze, des os d’animaux, des coquillages, des tuiles, des galets, et une grande quantité de tessons. Le site fut probablement réutilisé à l’époque hellénistique ou romaine.
M. Petritaki, AD 66 (2011) [2016], B’1, p. 136–142, (139–141 pour le lieu de culte) ; Chronique des fouilles en ligne, no 6107.
3701.27 – Neo Phaléro, rue Piréos 131–133 et 137 – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2003, dans une tombe du cimetière classique situé à l’extérieur des Longs Murs au NO du Pirée, dans l’ancien dème de Xypète, des fouilles de sauvetage ont mis au jour un ensemble de cinq tablettes de défixion de la fin du ve s. ou début ive s. qui témoignent de pratiques d’envoûtement et de magie, rituels privés fréquents à Athènes. Parmi les tablettes en plomb, la ΜΠ11948 (Musée du Pirée) évoque Hécate Chthonia, Artémis Chthonia et Hermès Chthonios pour nuire à un couple, Phanogora et Démétrios, qui tient un kapeleion (taverne). La malédiction est jetée pour 4 ans, ce qui correspond, selon Lamont, à un cycle de concours panathénaïques ou olympiques.
M. Petritaki, « Προσπάθεια ανασύνθεσης του αρχαιλογικού τοπίου στην ευρύτερη περιοχή του Πειραιά βάσει των νέων αρχαιολογικών δεδομένων », in V. Vasilopoulou et S. Katsarou-Tzeveleki (éd.), Από τα Μεσόγεια στον Αργοσαρωνικό. B’ Εφορεία Προϊστορικών και Καλασσικών Αρχαιοτήτων : Τ? ???? ???? ?????????ο έργο μιας δεκαετίας, 2009, p. 451–480 (462–465) ; M. Petritaki, AD 56–59 (2001–2004) [2010], B’1, p. 449–451 ; J.L. Lamont, « A New Commercial Curse Tablet from Classical Athens », JPE 196 (2015), p. 159–174.
3801.28 – Pirée – Asclépieion, 2–4 rue Vasileos Pavlou – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des fouilles sur une section de la fortification du Pirée entre Zéa et Mounichia ont mis au jour les fondations d’une structure rectangulaire (L. 17 × l. moyenne 3,7 m) que les archéologues associent au culte d’Asclépios du Pirée, dont le péribole et le temple se trouvent à 110 m de distance au SE de Zéa. Aucun fragment architectural de l’élévation n’a pu être identifié et une grande quantité de remblais a été déposée pour aplanir le sol et atténuer la pente fortement escarpée du site. 13 socles de stèles et de statues, de nombreux fragments de dédicaces, une inscription qui mentionne Asclépios, des ex-votos anatomiques représentant surtout des membres provenant de jeunes garçons et filles, une statue de fille sans tête qui porte une oie, du ive s., et un relief votif fournissent les arguments pour attribuer ce bâtiment rectangulaire à l’ensemble des aménagements du culte d’Asclépios (cf. IG II/III2, 47). On situe également dans cette région le culte de Zeus Meilichios et de Zeus Philios, et sur la côte, au-dessous de la pente et à l’extérieur de la fortification, le Sirraggion.
M. Petritaki, AD 56–59 (2001–2004), 2010, B’1, p. 445–446 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2442.
3901.29 – Halimous, Colline d’Agia Anna – Thesmophorion – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Lors de travaux de nettoyage du site du Thesmophorion d’Halimous et de la basilique paléochrétienne d’Agia Anna, fouillée en 1929 par Wrede, les archéologues ont mis au jour trois casemates de la Seconde Guerre mondiale construites avec des remplois antiques, parmi lesquels se trouvaient des tessons et des figurines archaïques. L’espace rectangulaire sur le côté S de la colline défini par des sections de murs et le bâtiment circulaire sur le côté E font probablement également partie du Thesmophorion d’Halimous.
K. Kaza-Papageorgiou, AD 56–59 (2001–2004) [2010], B’1, p. 475 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2465.
Attique
Côte S-SE
4001.30 – Glyphada – Aixoné (anc. Halai Aixonidai) – British School at Athens – Papadopoulou fait la synthèse des trouvailles récentes dans le dème d’Aixoné qui fournissent des indices importants pour étudier les cultes domestiques à l’époque classique. Une série d’autels construits ou amovibles ont été trouvés ou identifiés dans des habitations. Quelques exemples ont été fouillés dans la région de Glyphada au 36 rue Phoebes, à l’angle des rues Phoebes et Artemidos, et à l’angle de la rue Phoebes et Themistokleous (AD 60, 2005, p. 248–249), au 35–37 et 37–39 rue Artemidos et ailleurs.
Chr. Papadopoulou, « Aixone: insights into an Athenian deme », BSA Archaeology in Greece 2015–2016, AR 62 (2016), p. 103–110, surtout p. 105–106.
4101.31 – Vari-Varkiza, 20 rue Dimitras and Artemidos, anc. Anagyros (terrain Anastasiou) – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2008, lors de fouilles de sauvetage, un ensemble architectural (vie–ive s.) a été interprété comme un sanctuaire en l’honneur de la Mère des dieux, mentionné par Pausanias. Le Bâtiment A, au N de la zone fouillée, en forme de Π, orienté NO-SE (dimensions intérieures : 3,25 × 4 m) est construit de grands blocs et ses murs font jusqu’à 90 cm de large. À l’angle SO du bâtiment, à 62–69 cm de profondeur, dans une citerne circulaire (0,88 × 1 m) piriforme, un grand nombre de vases et d’autres objets a été trouvé : des vases entiers, trois canthares, une amphore, de la céramique commune et fine, des ossements, des outils en os, un objet en plomb, etc. Au NO du bâtiment, deux bases de statues (1,20 × 0,60 m et 1,12 × 0,50 m) à l’intérieur de l’enclos datent également de l’époque classique. Le Bâtiment B, au N du terrain, avec un sol de galets et d’enduit, comportait deux escaliers qui mènent au sous-sol. On discerne peut-être une entrée ou une sorte de socle sur le côté SO. Entre les deux bâtiments se formait une cour avec d’autres constructions et des puits creusés à même le sol. Des vestiges architecturaux importants et de la céramique affleuraient presque le sol moderne. D’autres sections de murs ont été repérées à l’O du Bâtiment B et parmi la céramique trouvée à cet endroit, trois lampes datent du vie s. Le système de parement polygonal du mur de soutènement (T1) date aussi de la même époque. À l’O du Bâtiment B, une route de direction NO-SE constituait probablement un axe important pour le dème ; les fouilleurs la qualifient de Voie Sacrée. Au N de la route ancienne et au S du mur de soutènement (T1), une construction semi-circulaire a été également repérée (2,70 × 1,20 m et 4,10 m de diamètre). Au N de cette construction, à 73 cm de profondeur, un dépôt votif (1,60 × 1,50 m) comportait un grand nombre de pièces de céramique quotidienne, des tuiles, des vases à vernis noir, un objet en bronze, etc. La construction semi-circulaire et le dépôt votif à proximité rappellent l’autel au NE du sanctuaire d’Apollon à Érétrie d’Eubée. Un four de potier à l’E de la construction semi-circulaire fonctionnait probablement pour les besoins du sanctuaire. Ce site fut un des centres cultuels du dème antique d’Anagyros, à l’E de Lathouriza, à faible distance du site archéologique de Cherôma, au N du quartier Asyrmatos et de la côte moderne de Varkiza.
V. Antonopoulou, AD 63, 2008 (2014), Chr., p. 189–194 ; Chronique des fouilles en ligne, no 5292.
4201.32 – Vouliagmeni – Asteras, Aster Pallas Hotel – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Les fouilles de sauvetage ont mis au jour les vestiges de la citerne N du temple d’Apollon Zoster (décrite dans la documentation intérieure comme cuvette ou fontaine), fouillée les années 1960 par E. Mastrokostas (AD 16, 1960, Chr. p. 40). Les conditions n’ont pas permis l’avancement des fouilles et l’ensemble du site a été enfoui sous un système de protection en attendant une restauration complète. Quatre sections ont été fouillées sur la côte voisine à côté du Temple : 1. Sur la pente N-NO de la presqu’île de Laimos, un bâtiment avec 3 chambres comportait des trouvailles diverses ; 2–3. Sur la colline à l’E de l’hôtel, les trouvailles sont contemporaines de la guerre chrémonidéenne (267–262 av. J.‑C.) ; 4. Sur la colline donnant sur les côtes SE de l’Attique une partie d’agglomération date de l’époque néolithique (env. 3000 av. J.‑C.) et comporte une structure mycénienne en forme de mégaron. Cette région est interprétée par les fouilleurs comme un centre politique et religieux de la région.
Y. Kouragios, M. Giamalidi et L. Makradima, AD 63, 2008 (2014), Chr., p. 174–176 ; Chronique des fouilles en ligne, no 5282. Cf. ChrARG (2014) 01.22.
4301.33 – Thorikos, coll. Velatouri – École belge d’Athènes, Université de Ghent et Université d’Utrecht – La prospection systématique et les recherches sur la colline Velatouri ainsi que dans les parties souterraines liées aux mines de Thorikos ont continué entre 2012 et 2015. Parmi les trouvailles étudiées, dont env. 60 000 tessons (de l’époque néolithique à l’époque moderne), des figurines mycéniennes, dédaliques et archaïques témoignent d’activités rituelles sur la colline, qui était un lieu d’habitation de la fin de l’époque néolithique à l’époque archaïque. L’acropole fut abandonnée avec le reste du site à la fin de la guerre du Péloponnèse. Le ive s. est bien représenté sur les pentes à côté des installations minières, mais il est absent des trouvailles de la colline.
Unpublished report, Belgian School at Athens ; Chronique des fouilles en ligne, no 5382
4401.34 – Thorikos, Kalyvia – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Dans la région d’Olympe de Laurion à côté des vestiges de l’église paléochrétienne a été trouvé un horos (ΜΛ 1549) de terrain et de maison, daté de la seconde moitié du ive s. : ὅ??? | ?????? | ??? ?????? ??|???????? | ??ρος | χωρίου | καί οἰκίας πε|πραμένων | ἐπὶ λύσει κοι|νῶι Μυρρινοσ|[ί]ω. ν ἱεροῦ ἀργυ|[ρί]ου Ἀρτέμιδο[ς] | Κολαινίδος. L’inscription mentionne le koinon des Myrinoussioi et le culte local d’Artémis Kolainis.
A. Dova, AD 65 (2010) [2016], p. 270–271 ; A. Dova, « Επιγραφή υποθήκης από τη βασιλική Ολύμπου Καλυβίων Αττικής », in Actes de la XIVe rencontre scientifique de l’Attique du SE (2011), Thorikos, 2013, p. 59–68.
4501.35 – Sounion, Sanctuaire d’Athéna – The American School of Classical Studies – Scahill publie, d’après le manuscrit de Barletta rédigé avant la mort de celle-ci en 2015, l’étude complète et très attendue du sanctuaire d’Athéna sur la colline voisine du temple de Poséidon à Sounion. La 1re phase du temple d’Athéna date du vie s. Les vestiges nous permettent de reconstruire son plan d’ordre ionique inhabituel avec une seule chambre, le sēkos, et une colonnade sur seulement deux côtés (E et S), tandis que deux colonnes seulement rallongent la façade O et N du temple. Parmi les particularités architecturales du temple, signalons que les colonnes n’avaient pas de fûts, que les chapiteaux n’étaient pas sculptés mais portaient une décoration peinte et que l’entablement en marbre ne portait probablement pas de sculptures. Le temple d’Athéna Sounias fut transféré à Athènes sur l’Agora à l’époque romaine et ce déplacement peut s’expliquer non seulement pour des raisons de recyclage de matériel mais surtout pour des raisons politiques et religieuses. Pourtant le déplacement de l’élévation n’équivaut pas au déplacement du culte d’Athéna, qui apparemment ne fut pas maintenu, mais plutôt à son remplacement par celui d’Arès. Les vestiges du « petit temple » du sanctuaire d’Athéna, daté d’env. 500 av. J.‑C., témoignent d’influences évidentes de l’architecture cycladique. Il est probable que le héros Phrontis ait reçu un culte à Sounion à cet endroit, mais l’identification avec le bâtiment ne peut pas être prouvée, contrairement à ce que proposait Picard dans les années 1940.
B. Barletta †, W.B. Dinsmoor † et H.A. Thompson †, The Sanctuary of Athena at Sounion, Princeton, 2017 (ASCSA) ; http://0-www-jstor-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/stable/10.2972/j.ctv9hj9bh
4601.36 – Sounion, Sanctuaire de Poséidon – The American School of Classical Studies – Le temple de Poséidon datant de la fin de l’époque archaïque, premier temple périptère monumental en Attique, connu depuis 1884 grâce à Dörpfeld et republié en 1960 par Dinsmoor Jr., a bénéficié d’une nouvelle étude détaillée. Son plan (6 × 13 m), caractéristique de l’architecture attique, montre que sa construction est liée à la volonté des Athéniens de s’affirmer politiquement après la bataille de Marathon. La localisation de Sounion sur le point de l’Attique le plus éloigné d’Athènes, en contact direct avec le monde égéen, contribuait en effet à la réputation du lieu et à l’expansion du culte de Poséidon.
J. Paga et M. Miles, « The Archaic Temple of Poseidon at Sounion », Hesperia 85 (2016), p. 657–710.
47– Theodoropoulou-Polychroniadis reprend les publications anciennes du site (surtout celles de Staïs dans les années 1900 et 1917) et étudie essentiellement le mobilier provenant des sanctuaires d’Athéna et de Poséidon à Sounion, dans l’optique de renforcer la théorie du « synœcisme » de l’Attique qui aurait lieu entre les ixe et le viie s. Ainsi, les premières traces de culte dateraient du viiie s.
Z. Theodoropoulou-Polychroniadis, Sounion Revisited: The Sanctuaries of Poseidon and Athena at Sounion in Attica, Oxford, 2015.
Attique de l’Est
4801.37 – Glyka Nera, Av. Imittou-Raphina (lieu-dit Liontari). Sanctuaire de Dionysos – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Lors des fouilles de sauvetage, ont été mis au jour les vestiges d’un temenos de Dionysos, identifié par l’inscription sur une pierre brute : ὅρος χωρίο[ι] τῷ Διονύσῳ. Une route antique traversait les lieux (env. 60 m de long et 2,50 m de large) et se dirigeait de la région de Stavros vers le S/SE. À 250 m plus à l’E de la grande route, autour des sections d’une route plus petite, en direction NS, s’articulait une rue avec des bords construits, qui menait vers l’O sur un rocher aménagé comme lieu de culte. À côté de la route est, des vestiges de bâtiment avec de nombreux tessons de vases indiquent un lieu de banquet pour le sanctuaire.
O. Kakavogianni, AD 56–59 (2001–2004) [2010], Chr., p. 320 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2261.
4901.38 – Glyka Nera, croisement des rues Irôon Polytechneiou et Galinou – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – À l’E de l’avenue du Laurion, dans les remblais des fouilles de sauvetage, ont été trouvées des figurines de colombes d’exécution médiocre et des figures humaines, ainsi que de la céramique portant des décors en relief, de la fin de l’époque romaine. Ils proviennent probablement du sanctuaire voisin d’Aphrodite. L’usage de cette installation est sans doute lié au grand aqueduc aux pieds de l’Hymette.
O. Kakavogianni AD 56–59 (2001–2004) [2010], Chr., p. 320 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2257.
5001.39 – Gerakas, Stavros, rue Zaloggou et 25 Martiou (îlot 178, terr. G. Roggiti et E. Giannakaki) – Sanctuaire d’Athéna Pallenis – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Les fouilles du sanctuaire d’Athéna Pallenis ont été reprises depuis 1998 et plus systématiquement depuis 2009 sur un terrain d’env. 896 m2. Les recherches sur la partie NO, S et SE du terrain ont considérablement progressé et un nettoyage du site fournit une image assez complète de l’aménagement du sanctuaire. Les vestiges d’un mur en grands blocs de tuf ainsi qu’une série de murs plus petits, en pierres brutes, sont liés au temple d’Athéna Pallenis qui se trouve à 75 m au no du terrain et à la grande salle hypostyle (au terrain Kakli, à 35 m N/NO ; AD 60 [2005], Chr. p. 137–140) et datent de la même époque (fin ve s. – début ive s.). Sur la partie O du terrain, les fouilles ont dévoilé, parmi d’autres constructions, la suite de la route vers l’E et le S, et, surtout, le propylon du sanctuaire, un bâtiment rectangulaire conservé partiellement (8 × 16 m, en direction N-S), construit de grands tufs et qui suit la montée du sol vers le N. Sur le côté S du bâtiment, la structure est conservée à la hauteur d’une assise tandis que sur le côté N seule la partie inférieure des tufs est visible. Le mur E de l’édifice (T7) est conservé sur 5 assises de hauteur (sur son côté S long. 6,50 m ; larg. 0,65 m ; haut. 0,48 m) et sur une longueur totale de 16 m. Le mur N de l’édifice (T23) est conservé par sections sur une longueur totale de 7,50 m et 0,80 m de large. L’entrée du propylon se trouvait du côté S. Le propylon était construit sur un bâtiment archaïque plus ancien qui comportait deux chambres. Deux autres édifices, antérieurs au propylon, datent également de l’époque archaïque : on y trouve quatre pyres de l’époque archaïque. Parmi les trouvailles du viie s., on discerne surtout de la céramique aux motifs orientalisants et en forme d’alabastres, d’aryballes ou autres, de la céramique avec des traces de couleur, des tessons avec du décor en relief et quelques tessons d’ateliers argiens. De l’époque classique proviennent de nombreux poids de tissage en terre cuite, des figurines (oiseaux et autres animaux), des figurines féminines, une figurine en forme de phallus, des fragments de marbre provenant probablement du décor architectural du temple, des objets en métal, de petits fragments d’os, des tessons de vases à vernis noir (skyphoi, kotyles, assiettes, canthares, lekanis, lampes) et de la céramique grossière (amphores et autres).
A. Gialleli, AD 65 (2010) [2016], B’1, p. 222–229 ; Chronique des fouilles en ligne, no 6066.
5101.40 – Kephissia, croisement des rues Arkadiou et Bouboulinas, îlot 717, terr. Zitti – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des fouilles de sauvetage ont mis au jour à seulement 10 cm de profondeur, les vestiges d’un sanctuaire agraire du ive s. fortement mélangés à des racines. Le bâtiment de petites dimensions (long. interne N-S 1,80 × E-O 1,40 m) en parement polygonal avait du côté E son entrée (0,60 m de large) qui se trouve définie par un seuil tripartite (larg. 1,60 m × ép. 0,25 m). En face de l’entrée, un banc fut construit (0,40 m d’épaisseur) et d’autres blocs tabulaires (long. 1,10 × ép. 0,30 m) se trouvaient sur le côté N. Sur le sol en terre, un bouchon de ruche a été trouvé in situ, ainsi que des fragments de grands vases de stockage, des fragments de canthares à vernis noir et quelques tessons. Des murs de soutènement puissants définissent des espaces en plein air aménagés en terrasses. Des espaces en plein air (A, B et Γ) comportaient d’autres fragments de ruches et de vases de stockage, ainsi que d’autres types de céramiques.
P. Zouvelou, AD 65 (2010) [2016], B’1a, p. 139–140.
5201.41 – Brauron – Sanctuaire d’Artémis – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2010, un dépôt votif d’offrandes en bois et d’autres objets a été trouvé dans une tranchée (2 × 2 m) lors des fouilles de la section entre la Stoa et la source du sanctuaire d’Artémis. Les conditions de forte humidité ont préservé les pièces en bois : des chaussures avec décoration incisée, deux planches (parties de pyxides cylindriques) et une statuette féminine péplophore de la première moitié du ve s. avec traces de couleur rouge. Dans le dépôt se trouvaient également deux miroirs en bronze, des lécythes, des pyxides et d’autres vases du ve s. En 2015 et 2018, Pologiorgi a publié deux études exhaustives sur les miroirs et les objets en bois trouvés dans le sanctuaire d’Artémis à Brauron. Le grand nombre de miroirs, moins fréquents dans d’autres sanctuaires, est interprété par l’auteure comme le témoignage de la protection accordée par la déesse aux jeunes mariées et aux enfants à venir, ainsi qu’aux filles en âge de se marier. Les inscriptions sur ce type d’objets mentionnent les noms de deux femmes, Hippyla d’Onétor et Myrtè, qui ont dédié un miroir à Artémis. La plupart d’entre eux ont été trouvés dans la zone entre la source sacrée et le pont, datent entre la fin du vie s. et le milieu du ve s., et sont associés aux rites. L’usage du bois fut fréquent dans le sanctuaire pour les tables, les lits, les portes, les coffres, les étagères et d’autres objets qui portaient souvent des dorures ou des couches de protection en métal, comme des bijoux, des figurines, une stèle hermaïque, des vases en bois, des pinakes, des peignes, des anses de miroirs, des fragments d’instruments de musique et des outils de tissage.
M. Pologiorgi, « Ιερό Αρτέμιδος Βραυρωνίας: Τα ξύλινα ευρήματα των ανασκαφών 1961–1963 », AE 154 (2015), p. 123–216 ; M. Pologiorgi, Ανασκαφή Βραυρώνος. Τα κάτοπτρα (AE 157), Athènes, 2018 ; Adesmeftos Typos, Eleftheros Typos, Eleftherotypia, Ethnos, Expres, Rizospatsis 04/10/11 ; Naftemporiki 05/10/1 ; Chronique des fouilles en ligne no 2485.
5301.42 – Spata-Artémida, Av. Brauronos et Hebes (îlot 1597, terr. Demertzidi) et rue Reas (îlot 1596, terr. Kakoyiannou) – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – La carrière exploitée pour la construction du sanctuaire d’Artémis à Brauron a été identifiée dans la région Artémida. Le site fouillé fait partie de la carrière de tuf de couleur jaunâtre, exploitée à partir du milieu du vie s. jusqu’à la fin du ve s. et repérée en 2005 (cf. El. Methoniou, AD 60 (2005) [2013], B’1, p. 164–165). Nombreux sont les indices sur les techniques employées pour l’extraction des blocs. Parmi d’autres édifices identifiés sur le site, une pièce rectangulaire (5,70 × 3,20 m) comportait en remploi un fragment d’inscription provenant du sanctuaire d’Artémis à Brauron et mentionnant des offrandes des femmes à la déesse. Ce bâtiment fut construit après la destruction du sanctuaire. Un autre bâtiment, en parement isodome et rectangulaire, est identifié soit comme lieu de repos des ouvriers, soit comme un petit sanctuaire du site.
V. Skaraki, AD 65 (2010) [2016], B’1, p. 239–245 ; Chronique des fouilles en ligne no 6070.
5401.43 – Koropi, Mpota, rue Hephaistou (terr. Lamda Development) – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – En 2000, lors de fouilles de sauvetage, l’espace inclus dans un péribole et qui contenait une niche avec des figurines en terre cuite et des lécythes a été interprété comme un lieu de culte du ve s. (AD 55 (2000) [2009] p. 130–131). En 2011, les fouilles menées au S du terrain ont mis au jour un bâtiment tripartite : a) la partie N était elle-même divisée en trois pièces, dont probablement un atelier ; b) la partie SE comportait deux pièces et avait sans doute un deuxième étage ; c) la partie O du bâtiment est conservée partiellement et comportait un grand pithos de stockage dans le rocher creusé. Sur toute la surface fouillée ont été repérés 23 puits creusés. La céramique fine, une grande quantité de lampes, des pithoi de stockage, des lekanides et des amphores, des tuiles, un grand nombre de poids de tissage permettent de dater le lieu de la fin de l’époque classique et de l’époque hellénistique.
E. Haritaki et M. Mexi, AD 66 (2011) [2016], B’1, p. 119–120 ; Chronique en ligne no 6090
5501.44 – Dionysos, région Rapentosa, anc. Ikarion – Sanctuaire de Dionysos – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des travaux de nettoyage ont eu lieu sur le site archéologique du sanctuaire de Dionysos à Ikarion et ont mis au jour un pied en marbre de félin. Des fouilles de sauvetage menées dans la région (terr. Koïka) ont permis de récolter des fragments architecturaux en marbre provenant du sanctuaire.
D. Palaiologos, AD 65 (2010) [2016], B’1, p. 159.
56– Wilson publie une nouvelle étude de l’inscription fragmentaire du décret IG I3, 253–254, un des plus anciens documents sur l’histoire du théâtre, et procède à un commentaire détaillé sur les finances, l’administration et les performances des Dionysia dans le dème d’Ikarion.
P. Wilson, « The Festival of Dionysos in Ikarion: A New Study of IG I3, 254 », Hesperia 84 (2015), p. 97–147.
5701.45 – Marathon, Plassi – Université d’Athènes – Gioni a dirigé des fouilles en 2014 et 2015 sur le site de Plassi, étudié en 1969 par Marinatos et Mastrokostas. Parmi les nombreuses trouvailles, datant de l’époque mycénienne à l’époque romaine, le péribole d’un sanctuaire archaïque (700–500), d’appareil polygonal, a été mis au jour. D’autres bâtiments et de la céramique de la zone environnante datent des époques géométrique, archaïque et classique et renforcent l’hypothèse des chercheurs que Plassi serait le centre du dème de Marathon, détruit par l’invasion perse la veille de la bataille et reconstruit peu après par les Athéniens.
https://www.archaeology.wiki/blog/2015/05/27/new-finds-plasi-marathon-attica/ ; BSA, Archaeological Reports for 2014–2015, p. 17 ; Chronique des fouilles en ligne no 5115.
5801.46 – Marathon, Brexiza, lieu-dit Valtos, Sanctuaire égyptien – Depuis 2002 des recherches sont menées au sanctuaire égyptien de Marathon, déjà connu par Fauvel en 1792 qui y a découvert les bustes d’Hérode Atticus, de Marc Aurèle et de Lucius Verus (Cf. X. Arapogianni, « Το ρωμαϊκό βαλανείο στη Μπρεξίδα του Μαραθώνος », AE [1983], p. 172). Depuis 2009 des fouilles systématiques sur le site mettent en lumière une série de bâtiments (citerne, exèdre, etc.). Le plan du sanctuaire est structuré de manière isométrique : les 4 entrées du péribole sont encadrées par deux chambres, à droite et à gauche des portes. Des chambres du même type se trouvent au bout de 4 rues dallées qui mènent au centre de celui-ci en passant par les 4 piliers du sanctuaire. La chambre de la partie centrale (3,90 × 2,70 m) est construite de pierres brutes et de mortier, et est enduite de plâtre de couleur rouge et blanchâtre. Sur le site, des tessons, des tuiles laconiennes, une œnochoé trilobée, une lampe avec l’inscription ΛΟΥΚΙΟΥ, une tuile avec l’inscription ΑΘΗΝΑΙΟΥ datent, pour la plupart, du iie s. ap. J.‑C. La chambre E de l’entrée N du bâtiment carré central du sanctuaire comportait un grand nombre de céramiques de l’époque d’Hérode Atticus (iie s. ap. J.‑C.), parmi lesquels des lampes en relief, une figurine d’Isis et une protomé de Sarapis (Fransentypus). Dans la zone du bâtiment B ont été trouvés des tuiles laconiennes, de la céramique du iiie et ive s. ap. J.‑C., des coquillages et des fragments architecturaux d’époque impériale dont certains portent des traces de couleur. Un certain nombre des trouvailles d’époque paléochrétienne sont concentrées au S du bâtiment B. À l’extérieur du mur S du péribole du sanctuaire, un bâtiment long a été fouillé en 2017. Parmi les trouvailles d’époque impériale (des tuiles laconiennes du toit, des monnaies de Gallien et de Probus [253–283], 3 drachmes athéniennes en bronze [264–267]), de nombreux tessons et fragments de céramique plus anciens proviennent de dépôts d’alluvions. La représentation d’Harpocrate sur une anse de vase en bronze est unique. Le sanctuaire fut abandonné au ive s. ap. J.‑C. Le musée archéologique de Marathon dédie une salle aux trouvailles du sanctuaire.
I. Dekoulakou, « Ανασκαφή στο ιερό των Αιγυπτίων θεών στον Μαραθώνα », PAE 2015 (2016), p. 11–20 ; 2016 (2018), p. 15–23 ; 2017 (2019), p. 13–27 ; Ergon 2015 (2016), p. 11–13 ; 2016 (2017), p. 10–11 ; 2017 (2018), p. 11–16 ; 2018 (2019), p. 12–14 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 1752, 5381, 6491, 8497.
5901.47 – Rhamnonte – Deutsches Archäologisches Institut – À travers une étude de la céramique et d’autres trouvailles du site, de production locale, Nawracala reconstitue la fréquentation du Thesmophorion de Rhamonte entre les vie et ive s. et s’exprime avec beaucoup de prudence sur le déroulement de la fête des Thesmophories en l’honneur de Déméter et Koré, lors de laquelle on ne peut pas exclure la participation d’hommes (p. 280, à propos de l’interprétation de certains objets métalliques).
R. Nawracala, Das Thesmophorion von Rhamnous, Hambourg, 2014.
60– Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἐταιρεία – Le 4e volume de la série publiée depuis 1999 par Petrakos sur Rhamnonte, est dédié au temple de Némésis. Les vestiges repérés par les Dilettanti et les trouvailles des fouilles du sanctuaire par Staïs ont été en grande partie pillés entre 1892 et 1959. Les objets retrouvés et identifiés lors des recherches plus récentes sont publiés, ainsi que les inscriptions et les graffiti sur les blocs du temple, comme des noms et dessins de l’époque antique ou moderne.
V. Petrakos, Ὁ Δῆμος τοῦ Ῥαμνοῦντος, ΙV. Τὸ Νεμέσιον, Athènes, 2020 (ΒΑΕ, 325).
6101.48 – Markopoulo, lieu-dit Merenda, Hippodrome olympique, anc. Myrrinous – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Depuis 2001 une longue série de fouilles est menée sur la région dédiée à la construction de l’Hippodrome. Ce vaste chantier, de plus de 100 ha, est divisé en 30 secteurs que les fouilleurs appellent « sites ». Cette division permet ainsi l’étude systématique de la topographie d’un dème important comprenant des bâtiments, des maisons, des entrepôts, des enclos funéraires, des lieux de culte et de grands ensembles dotés d’un système routier assez élaboré, etc., datés de l’époque néolithique à l’époque romaine. Plus précisément en ce qui concerne les lieux de culte. — Sur le site 4, à l’endroit où une tombe mycénienne à chambre a été trouvée, les vestiges d’un bâtiment de petite taille sont identifiés à un sanctuaire, en raison de la présence de quatre figurines de taureaux. Le site semble avoir été un lieu important pour la région à l’époque mycénienne. — Sur le site 6, le long de la route O, au SE de la cour d’une maison, les fouilles ont mis au jour un sanctuaire à deux chambres. Les vestiges ne sont plus visibles. — Sur le site 7, au no de l’Hippodrome actuel, une maison agricole a été fouillée. À l’entrée de celle-ci, sur le côté E, se trouvait un petit sanctuaire. L’identification et la datation des vestiges ne sont pas précisées. — Sur le site 9 (à l’O du cimetière du site 5) les fouilleurs ont mis au jour un petit sanctuaire entouré d’un péribole en tuf (33 × 26 m), avec son entrée du côté N. Parmi les blocs, une dalle en schiste porte l’inscription ΝΑΝΝΙΟΝ. Au fond du péribole, un bâtiment à 3 chambres était construit sur une couche comprenant de la céramique protogéométrique et géométrique. À droite de l’entrée du péribole, à côté du mur E, était aménagé un petit espace de bains, avec deux bassines construites avec de l’enduit. Au N du site, les fouilleurs ont mis au jour les vestiges de deux chambres et un petit bothros. Dans une des deux chambres, de nombreux vases d’offrandes sont interprétés comme un dépôt votif. Dans la cour, parmi de nombreux tessons, des canthares et amphores sont mêlés à d’autres vestiges. Le lieu de culte est attribué à Aphrodite et l’ensemble reste visible sur l’extrémité S du couloir des courses de l’Hippodrome. — Sur le site 15, à 250 m à l’O du sanctuaire d’Aphrodite (site 9), un passage large de 2,5 m avec des parois construites conduisait de la route SE vers le N à un péribole en forme elliptique : construit avec des blocs de grande taille, il délimitait une zone de 6 500 m2. La céramique qu’on y a retrouvé date de l’époque helladique à la fin de l’époque classique. Le péribole entoure un temenos que les trouvailles conduisent à associer à Apollon. — Sur le site 16, vers le milieu du complexe olympique, les fouilles ont mis au jour le stéréobate d’un temple (20 × 10 m) en tuf, d’orientation E-O, attribué à Apollon. Il est remarquable qu’à l’exception d’un angle de fronton de l’entablement et de quelques tuiles, aucun autre fragment de l’élévation n’ait été trouvé. Dans la zone du temple, quelques figurines archaïques, de la céramique et surtout quelques lampes archaïques et romaines ont été trouvées, parmi d’autres constructions. Autour du temple sont construits un autre péribole, le commencement de la route N en direction du dème de Steiria, des enclos funéraires et d’autres bâtiments. — Sur le site 20, au N du cimetière, un petit sanctuaire en l’honneur de Déméter a connu 2 phases d’aménagement. La 1re consiste en un long bâtiment avec une colonne au milieu pour soutenir le toit en tuiles. Un puits avec des cendres comportait des offrandes de petits vases, datés de l’époque classique. Lors de la seconde phase, le sēkos fut construit à 10 m vers le SO. — Sur le site 23, du côté O de la route N, à 70 m au N du cimetière N commence un passage de 2,5 m de large qui mène à un petit sanctuaire doté d’une double porte monumentale et entouré d’un péribole rectangulaire. Parmi d’autres aménagements, à l’extérieur de la partie O du péribole, une base d’offrande porte l’inscription : Ξενοφὼν ἱερεὺς ἀνέθηκε παῖς φιλόξενο μνημεῖον αὐτοῦ κἀμὲ φρατρίω Διί. Le sanctuaire est donc attribué par les archéologues à Zeus Phratrios. — Le site 24 comporte une fontaine avec l’inscription : τὴν κρήνην ποι(ή)σας [---] καὶ τὸ περιστόμιον [---], du ie–iie s. ap. J.‑C., construite pour les besoins du sanctuaire voisin. Sur cet endroit des éléments architecturaux proviennent du sanctuaire.
AD 56–59 (2001–2004) [2010], B’1, p. 322–324 ; 331–336 ; 345–353 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2121 ; cf. ChronARG (2012) 01.20 ; A. Rosenberg-Dimitracopoulou, « Funerals for Statues? The Case of Phrasikleia and her “Brother” », in Miles, Autopsy in Athens, supra 01.02, p. 85–99 ; Il. Bultrighini, « “Twin Inscriptions” from the Attic Deme of Myrrhinous », ZPE 186 (2013), p. 141–151.
Oinoé (N de l’Attique)
6201.49 – Mazi – Temple de Dionysos Eleuthéreus et Grotte d’Antiope – En 2015, l’École archéologique suisse et l’Εφορεία Αρχαιοτήτων Ανατολικής Αττικής ont collaboré pour mener un survey transpériode dans la plaine de Mazi (Mazi Archaeological Project – MAP). Parmi un grand nombre d’agglomérations (de la préhistoire à l’époque byzantine) une attention particulière est portée au temple de Dionysos Eleuthereus. Les fouilles de Stikas sur le site en ont mis au jour l’euthyntēria et une section de la krēpis (E-O, 16,55 × 8,76 m) du temple dorique daté du ive s. Les recherches récentes ont permis de dévoiler les fondations du temple ainsi que des trouvailles de céramique et des fragments d’architecture, qui fournissent les indices pour distinguer les phases de construction du bâtiment. Dans le voisinage du site, la grotte d’Antiope fut identifiée par Stikas dans les années 1940, mais les nouvelles recherches mettent en question sa localisation, qui reste incertaine. Trouvé en dépit de nombreuses fouilles illégales sur les lieux, un grand nombre de pièces de céramique, dont beaucoup d’aryballes corinthiens archaïques, 3 tessons avec des graffiti et de la céramique fine, amènent les chercheurs à identifier à la grotte d’Antiope, qui serait visible depuis le temple de Dionysos, un rocher proéminant.
A. Knodell, S. Fachard et K. Papangeli, « The 2015 Mazi Archaeological Project: Regional Survey in North-West Attica (Greece) », Antike Kunst 59 (2016), p. 132–152.
Éleusis
6301.50 – Sanctuaire de Déméter et Korè – Cosmopoulos a entrepris une étude exhaustive de l’histoire d’Éleusis et du sanctuaire de Déméter et Korè. Il complète l’étude des trouvailles des fouilles anciennes, en prêtant une attention particulière aux vestiges de l’âge du Bronze, répondant ainsi à une des plus grandes questions de l’archéologie de la région, celui de la continuité ou de la rupture dans l’occupation du site. L’histoire des fouilles contribue depuis le xixe s. à comprendre la place d’Éleusis dans le monde moderne et contemporain, tout en remettant en ordre les unités stratigraphiques et en élaborant des comparaisons avec des sites égéens, et en particulier ceux d’Égine et du Golfe Saronique. Les vestiges sont publiés en catalogue, organisés par type (architecture, céramique, petites trouvailles, figurines, etc.), et la quasi-totalité de la documentation des fouilles anciennes est réorganisée et reclassée, puisque les objets ont souvent été dissociés de leur contexte. L’activité sur le site est attestée depuis l’HA IIa et le site est occupé sans interruption pendant l’HM. Le Mégaron B a été construit pendant l’HR IIa (env. 1400–1300) en tant que palais, probablement pour un souverain local, et a servi en même temps de lieu de culte : des sacrifices sanglants s’y déroulaient. L’extension architecturale du Mégaron B (HR IIb/IIIa1 et HR III) témoigne sans aucun doute possible du développement du culte. La céramique, datant des xie–ixe s., est, pour l’A., la preuve que le site ne fut pas abandonné avant l’époque géométrique, en dépit de la chute des palais mycéniens ; il ne propose pas pour autant que le culte ait été pratiqué sans interruption de l’époque mycénienne à l’âge du Fer. Cosmopoulos rejette les théories diffusionnistes des origines du culte éleusinien (d’Égypte, Crète, Thrace, etc.) et veut comprendre par quel moyen les mystères d’Éleusis se sont développés : il argumente en faveur d’un culte préexistant, local, agraire, qui aurait pris progressivement la forme connue par les mythes en l’honneur de Déméter à partir du viiie s., en prenant en compte également des aspects économiques et sociaux, propres à la politique oligarchique de la région. La contribution de l’A. constitue une mise à jour de la publication de référence (G.E. Mylonas, Eleusis and Eleusinian Mysteries, Princeton, 1961) avec une révision des mythes et des légendes du culte de Déméter et Korè, des fêtes et des Mystères et propose un nouveau regard sur l’histoire de l’Attique, de la religion mycénienne et des premières phases du sanctuaire d’Éleusis, vue comme « lieu de mémoire » de culte et de pratique rituelle.
M.B. Cosmopoulos. « Cult, Continuity, and Social Memory: Mycenaean Eleusis and the Transition to the Early Iron Age », AJA 118(3), 2014, p. 401–427 ; Id., The Sanctuary of Demeter at Eleusis: The Bronze Age Athènes, 2014 (Archaiologiki Etaireia) ; Id., Bronze Age Eleusis and the Origins of the Eleusinian Mysteries, New York, 2015 ; revus par K.T. Glowacki, « New Insights into Bronze Age Eleusis and the Formative Stages of the Eleusinian Cults », AJA 120 (2016), p. 673–677.
64– En 1885, Filios identifia le sanctuaire de Plouton au bâti de la grotte au SE de l’acropole d’Éleusis, mais ses travaux furent très rapidement contestés. L’étude récente d’Agelidis tente de rétablir l’identification en reprenant les descriptions détaillées des vestiges architecturaux et épigraphiques du site et démontre que lors de sa seconde phase (2e moitié du ive s.) sa construction fut interrompue, et ce même si son parement fut soigné. Le culte de Plouton serait établi depuis la fin du ve s. Agelidis retrace également les étapes de la procession éleusinienne d’Athènes vers le sanctuaire de Déméter.
S. Agelidis, « Zu Ehren der Demeter, zum Wohle der Seele: Die jährliche Prozession von Athen nach Eleusis », Antike Welt 6 (2014), p. 27–32 ; S. Agelidis, « Das Ploutoneion von Eleusis: Baugeschichte und Kult », MDAI(A) 131–132 (2016–2017), p. 147–167.
65– Mangieri réintroduit dans les cultes éleusiniens le rôle de Dionysos en tant que dieu initiateur et recompose les étapes rituelles des mystères par l’étude iconographique de vases archaïques et classiques.
A.F. Mangieri, « Makron’s Eleusinian Mysteries: Vase-Painting, Myth, and Dress in Late Archaic Greece », in Morais et al., Greek Art in Motion, supra 01.08, p. 153–163. A.F. Mangieri, « God as Cult Initiate: Dionysos and the Eleusinian Mysteries in Greek Vase-Painting », Art Inquiries 17 (2016).
6601.51 – Éleusis, rue Bouboulinas, Dimitras et Ploutonos – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Des fouilles de sauvetage ont mis en lumière de sections de canalisations qui vidaient les eaux usées du sanctuaire dans la mer à l’époque romaine, ainsi que des sections de murs qui appartenaient à un aqueduc desservant le sanctuaire de Déméter. Dans la même zone (Iera Odos et Hérôon Polytechniou) des sections de la Voie Sacrée complètent le tracé déjà connu.
K. Pappaggeli, Chr. Tzavali, AD 69 2014 (2020), B’1, p. 101.
Mégare
6701.52 – Bouri à Alepochori (terr. Matzorou-Paraskeva), Sanctuaire de Déméter – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Au N de Mégare, sur la côte du golfe de Corinthe, au N d’un ancien lit de rivière, un sanctuaire a été mis au jour dans la région entre anc. Pagai et Dourako. Lors de fouilles clandestines en juin 1996, plus de 2000 vases de fabrication argienne furent exhumés et les fouilles de sauvetage qui ont suivi ont dévoilé le plan des bâtiments et un très riche dépôt votif. Un bâtiment rectangulaire (5 × 2 m) dont l’entrée se trouvait sur le côté long (O, donnant sur la mer) fut entouré d’un péribole en forme de Π. Le sol entre le bâtiment et le péribole, ainsi que l’E des autres constructions du site, a été dallé de galets et les fouilleurs y ont discerné quatre petits autels ronds, dont le plus grand comportait, au milieu de la terre brulée, des tessons, des épingles en bronze, des ossements d’oiseaux et des offrandes (trépieds, figurines, scarabées, etc.) d’époque archaïque. À l’E du sanctuaire, les ¾ de la surface circulaire du dépôt votif ont été repérés à seulement 50 cm de profondeur et comportaient environ 12 000 vases, 400 figurines et 100 autres objets de petite taille (bijoux en bronze, quelques-uns en argent et un anneau en or). À 2,20 m de profondeur, un espace circulaire de 9 m de diamètre comportait des vases et des tessons du même type que ceux du dépôt votif. Il s’agit probablement du fond d’un dépôt plus ancien détruit lors des travaux sur le terrain. L’étude de la céramique du dépôt votif décrit deux grandes catégories de vases : 1. la céramique argienne monochrome (petits lécythes coniques ou ronds, petites cruches trilobes rondes, hydries, etc.), qui fut imitée par des ateliers de céramique locaux fabriquant des types similaires (surtout des vases à parfum et des vases pour offrandes liquides — eau, miel, lait), est apparentée à celle du sanctuaire de Déméter à Éleusis ; 2. la céramique corinthienne date surtout de l’époque archaïque (alabastres, aryballes, œnochoés coniques, exaleiptra, petits kotyles, kernoi). Ce grand ensemble a été déposé au milieu du ve s. Ainsi la fréquentation du sanctuaire est attestée entre 630–620 et 450 et les fouilleurs ont proposé d’attribuer le culte à Héra ou plus probablement à Déméter (et Korè ?). Parmi les offrandes, un petit anneau en terre cuite portant l’inscription Χ?????? date de la fin du ΑΡΙΤΩΝ date de la fin du vie ou début ve s. (d’après la forme des lettres) et témoigne du culte des Charites. Une route ancienne qui passait à 25 m de distance du sanctuaire (étudiée sur 15,90 m de longueur et 3,50 m de largeur) était fréquentée à l’époque classique et hellénistique si l’on s’appuie sur les tessons retrouvés sur place. La fondation et la phase de prospérité du sanctuaire (fin viie-première moitié du vie s.) coïncident avec l’époque où les Corinthiens ont expulsé les Mégariens de la région de Pérachora et où ces derniers se sont installés sur la côte du golfe de Corinthe et dans les agglomérations d’Aigira, Apis, Pagai et Geraneia. Aujourd’hui le site de Bouri, inconnu jusqu’à présent, est le plus ancien site du SE du golfe de Corinthe et serait d’un âge comparable à celui de l’Héraion de Pérachora.
E. Baziotopoulou-Valavani et A. Vordos, AD 55 (2000) [2009], B’1, p. 92–94 ; Th. Kyriakou-Zafeiropoulou, « Αρχαϊκό ιερό στο Αλεποχώρι Μεγαρίδος (Ι). Η κεραμική του αποθέτη », AD 67–68 (2012–2013) [2017], A’, p. 229–304 : 19 pages d’étude et 45 pages de catalogue de 234 objets repertoriés avec photos et dessins ; Chronique des fouilles en ligne, no 1717.
6801.53 – Bouri à Alepochori (terr. N. Manoli) – Sanctuaire d’Apollon – Γ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Sur le terrain d’oliviers et pistachiers de 5 ha, sur la route côtière Alepochôri-Schoinos, à 800 m à l’O du sanctuaire archaïque du lieu-dit Bouri (cf. 01.52), des fouilles de sauvetage ont eu lieu en 2005. Deux murs perpendiculaires (T1 d’orientation N-S, 15 m de long et T2 E-O, 16 m de long) de pierre brutes ou galets ont donné une petite quantité de céramiques dont des lampes et des lécythes, des fragments de figurines et un tesson portant l’inscription ἀνέθηκε. Deux murs plus petits (T5 et T6) comportaient de petites œnochoés, des lampes et des figurines. Sur la partie N du terrain, une construction en forme de ciste (3 × 1 m, prof. 0,50 m), faite de dalles de grès probablement en remploi, fut interprétée par les fouilleurs comme un autel et datée de la fin du vie s – début ve s., d’après le grand nombre de vases de petite taille qu’on y a trouvé, comme des œnochoés et des lampes. À l’O des murs T5 et T6 un fragment d’inscription en marbre mentionnait : Ἀπόλλ[ωνος] Ἀποτρο[παίου]. À l’O du terrain, une série de murs formaient un péribole rectangulaire qui incluait l’autel. La céramique provenant des petites pièces du péribole date du ve s. Au S du sanctuaire les murs ont probablement le rôle de borne entre deux régions. Le sanctuaire est lié à la Tetrapolis, la kômè archaïque, associée plus tard à Pagès, sur la côte d’Alepochôri.
P. Valta, AD 60 (2005), B’1, p. 124–126.
Îles Saroniques
6901.54 – Salamine – Université d’Ioannina – L’université d’Ioannina, avec la collaboration de l’Éphorie, a entrepris des recherches systématiques sur les sites antiques de Salamine, de l’époque néolithique à l’époque byzantine.
70– Dans la région de Kanakia, au SO de l’île, à côté de l’acropole mycénienne, se développe une agglomération mycénienne dont les vestiges sont fortement melangés avec un sanctuaire de l’époque classique et hellénistique, en l’honneur d’un héros (probablement Ajax et peut-être aussi Kychreas). Un bâtiment daté du xiiie ou début xiie s. au N du temenos classique est interprété comme lieu de culte, lié aux rites funéraires à l’époque mycénienne. Le sanctuaire classique date du début du ve s., c’est-à-dire après l’annexion de Salamine à l’organisation territoriale de l’Attique. Il fut fréquenté jusqu’au début du iiie s. et probablement abandonné lors de la guerre chrémonidéenne en 268–263/2, si l’on s’appuie sur la datation de la céramique et des monnaies trouvées sur le site. La vue depuis le sanctuaire donne directement sur les vestiges de l’acropole et la région funéraire comprenant le cénotaphe mycénien et le bothros pour les offrandes de liquides. Un puits d’eau, trouvé env. 15 m au SO du tumulus mycénien, desservait le sanctuaire hellénistique. Le culte héroïque a sans doute continué après l’abandon du site par la cité de Salamine. Cf. ChrARG 27 (2014) 01.20.
71– Sur le site Peristeria, au S de l’île, le sanctuaire de Dionysos daté du iiie et iie s. est situé juste à côté de la grotte d’Euripide et son plan est très proche des sanctuaires agraires connus en Attique (à Rhamnonte, Vari et autres). Parmi les trouvailles, un phallus en marbre provenant d’une statue et un phallus votif en terre cuite, la main droite d’une statue de Dionysos en marbre tenant un canthare, ainsi que des canthares à vernis noir contribuent à l’identification du site. Lolos n’hésiste pas à reconstituer le déroulement des Dionysies, des fêtes locales à l’époque classique. Un grand nombre de ruches en terre cuite a également été trouvé et sur certains des bouchons des ruches, on lit la lettre E en relief, probablement pour Εὐριπίδης (cf. 01.55).
72– Dans la région Ampelakia, dans le golfe sur la partie E de l’île, entre la presqu’île Pounta et Kynosoura, en face de Perama, les fouilles de sauvetage ont fourni beaucoup de trouvailles qui témoignent de pratiques rituelles en contexte domestique, ainsi que de pratiques apotropaïques contre le miasma. Dans la ville antique, on identifie également les sanctuaires d’Artémis, de Bendis, de Dionysos et de Déméter. En 1918 Keramopoulos avait fouillé le site, mais des recherches plus récentes mettent en valeur des indices de culte autour de rites de naissance, de mort, de mariage. Parmi les vestiges des anciennes fouilles, soulignons l’existence sur une tablette inscrite d’une « prière de justice » (qui n’a pas la même fonction que les defixiones). Ce type d’objet votif paraît commun dans les sanctuaires de Déméter : les adorants demandent à la déesse de punir les voleurs s’ils ne rendent pas les objets volés.
I. Lolos, « Ανασκαφικές και επιφανειακές έρευνες στη νότια Σαλαμίνα κατά το 2010 », Akamas, Ενημερωτικό Δελτίο του Ομίλου Ανάδειξης Μνημείων Σαλαμίνος 5 (2011), p. 2–9 ; 6 (2012) ; St. Oikonomidis, « Πυργιακόνι Σαλαμίνος: Μερικές παρατηρήσεις για την τοιχοδομία του Μυκηναϊκού συγκροτήματος και του Κλασικού τεμένους », Akamas 9 (2015), p. 15–17 ; Chr. Marabea, « Το Μυκηναϊκό λατρευτικό κτήριο στο Πυργιακόνι: νέα δεδομένα (The Mycenaean cult building at Pyrgiakoni: new evidence) », Akamas 8 (2014), p. 11–17 ; « Οι εξελίξεις στα ανασκαφικά πεδία στην ακρόπολη και στο Πυργιακόνι, 2016 » et « Ανασκαφικές έρευνες στη νότια Σαλαμίνα, 2017: Ακρόπολη, Πυργιακόνι, Στεφηλούκο, Κοιλάδα Κανακίων », Akamas 11 (2017), p. 6–11 et 15–21 ; Y. Chairetakis, « Cursing Rituals as Part of Household Cult: A Fourth Century BC Inscribed Bowl from Salamis », in G. Vavouranakis, K. Kopanias et Chr. Kanellopoulos (éd.), Popular Religion and Ritual in Prehistoric and Ancient Greece and the Eastern Mediterranean, Summertown, 2018, p. 137–142 [http://0-www-jstor-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/stable/j.ctvndv50x.19] ; Chronique des fouilles en ligne, nos 2080, 2081, 2642.
7301.55 – Salamine, Grotte d’Euripide – Dans la partie S de l’île de Salamine, dans le golfe de Peristeria, à 115 m d’altitude, la grotte d’Euripide profonde de 47 m comporte 10 pièces séparées. Il est difficile d’associer la céramique trouvée dans le site au culte d’une divinité spécifique et les fouilleurs interprètent le grand nombre des vases comme des offrandes en l’honneur d’Euripide de la part de ses fils, de sa famille et des admirateurs, qui ont commencé à avoir lieu après sa mort en 406, loin de sa patrie d’origine, puisque Euripide ne fut pas enseveli à Athènes, de la même manière qu’on peut le constater sur la tombe d’autres poètes et auteurs comme Eschyle à Géla en Sicile. Ce lieu de retraite du poète est devenu son hērōon à l’époque hellénistique et romaine, et l’identification du site est surtout due à un skyphos à vernis noir de la fin du ve s. où le nom d’Euripide a été gravé à une époque plus tardive.
I. Lolos et Chr. Marabea, « Από το περιβάλλον και την αρχαιολογία των σπηλαίων της Σαλαμίνος (An overview of cave-use in Salamis: Environment and Archaeology) », Δωδώνη, Επιστημονική Επετηρίδα Τμήματος Ιστορίας και Αρχαιολογίας Πανεπιστημίου Ιωαννίνων 43–44 (2014–2015), p. 433–465 et 45–46 (2019), p. 57–91 ; https://www.archaiologia.gr/blog/archaeological_site/σαλαμίνα/ (12.05.2020) ; ChrARG 27 (2014) 01.20.
Cythère
7401.56 – Cythère, Palaiokastro – British School at Athens et Université d’Ioannina – Depuis 1998 des recherches de prospection sont menées sur l’île de Cythère (Kythera Island Project) par l’École britannique avec la collaboration de I. Petropoulos (Université d’Ioannina) et A. Tsaravopoulos (IIe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques). L’île est riche en vestiges, datant de l’époque mycénienne jusqu’à l’époque de l’occupation vénitienne. À Palaiokastro les vestiges de la ville antique datent de la fin de l’époque géométrique (viiie–viie s.) jusqu’à la fin de l’époque romaine : on y trouve un sanctuaire d’Athéna, qui fut fréquenté du viie s. jusqu’à l’époque hellénistique.
Unpublished field report, British School at Athens ; Chronique des fouilles en ligne, nos 1946, 6544.
7501.57 – Cythère, Palaiopoli, Chorokambos (terr. Berrardi) – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Le sanctuaire de grotte en l’honneur d’(Athéna) Aléa, du ve s., est identifié par deux tessons inscrits (cf. Horos 13, 1999, p. 264–266).
A. Tsaravopoulos, AD 56–59 (2001–2004) [2012], B’4, p. 2 ; Chronique des fouilles en ligne, no 3807
7601.58 – Cythère, Carrière d’Avlemonas – Β’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Un fragment de stèle votive avec la représentation d’Héraclès a été repéré en remploi dans un enclos de la région de la carrière d’Avlemonas et témoigne probablement, selon Tsaravopoulos, de l’existence sur le site, à l’époque romaine, d’un sanctuaire en l’honneur d’Héraclès.
AD 56–59 (2001–2004) [2012], B4, 3 ; Chronique des fouilles en ligne, no 3815.
02. Péloponnèse (Despina Chatzivasiliou, Alain Duplouy et Valeria Tosti)
7702.01 – Généralités – Sweetman étudie la continuité dans la pratique des cultes dans le Péloponnèse et le passage de l’Antiquité romaine à la christianisation (du ive s. au viie s.) en se fondant sur la localisation des premières églises, la topographie religieuse en général, l’architecture, l’iconographie et les rites qui auraient été consciemment maintenus, afin de garder la mémoire des structures religieuses pré-existantes et de soutenir à leur tour l’Église et son fonctionnement.
R.J. Sweetman, « Memory, tradition, and Christianization of the Peloponnese », AJA 119 (2015), p. 501–531.
Corinthie
7802.02 – Corinthe – The American School of Classical Studies – À travers l’étude d’un trésor monétaire (IGCH 353) de l’Asclépieion de Corinthe, l’étude aborde la question de la survivance et du renouveau des cultes lors de la fondation de la colonie romaine. Quand et où la vie civique et religieuse normale a-t-elle repris à Corinthe après la destruction de la ville en 146 av. J.‑C. ? Et dans quelle mesure les décisions romaines et les attitudes locales ont-elles influencé les lieux de culte traditionnels dans les colonies romaines nouvellement fondées ?
M. Milena, « Religion and society in early Roman Corinth: a forgotten coin hoard and the sanctuary of Asklepios », Hesperia 83 (2014), p. 747–776.
7902.03 – Corinthe – La stoa Sud de Corinthe est un bâtiment monumental à l’histoire longue et complexe, qui commence au début de la période hellénistique et se poursuit pendant la période romaine avec d’importantes rénovations, avant son abandon au ive ou ve s. ap. J.‑C. La fonction de la stoa à l’époque hellénistique demeure floue, malgré diverses tentatives d’interprétation de l’architecture du bâtiment et des données archéologiques. Le premier fouilleur, O. Broneer, y voyait des salles de banquet et peut-être de « prostitution sacrée ». Reprenant cette interprétation, l’A. conclut que la stoa a probablement été utilisée pour diverses fonctions, qui auraient pu inclure la prostitution.
D. Scahill, « Dining and the cult of Aphrodite: the function of the South stoa at Corinth », in A. Glazebrook et B. Tsakirdis (éd.), Houses of Ill Repute: The Archaeology of Brothels, Houses, and Taverns in the Greek World, Philadelphie, 2016, p. 129–142.
8002.04 – Corinthe – Cet article réexamine deux reliefs archaïsants de la période augustéenne trouvés au SO du forum de Corinthe et figurant chacun trois divinités. L’A. suggère d’identifier les figures représentées comme des dieux romains, et non grecs, comme le proposaient les études précédentes. Il s’agirait des figures suivantes : le Génie et la Fortuna de la colonie, Cérès, Liber, Libera et Minerve, soit les divinités tutélaires de la colonie romaine primitive. Selon l’A. ces reliefs appartenaient à l’origine à un sanctuaire de plein air des dieux de la colonie. Cette nouvelle interprétation des reliefs amènerait du reste à revoir notre conception de l’identité culturelle et religieuse de Corinthe à l’époque romaine.
B.S. Spaeth, « Greek gods or Roman? The Corinthian archaistic blocks and religion in Roman Corinth », AJA 121 (2017), p. 397–423.
8102.05 – Corinthe – L’A. offre ici une synthèse sur la ville de Corinthe durant la basse Antiquité, du iiie au vie s. ap. J.‑C., qui vit une importante transformation urbaine, allant de l’ancienne agora et des temples aux nouvelles églises et fortifications. L’A. montre les réponses apportées par les Corinthiens aux pressions internes et externes : ils construisent, démolissent et réaménagent l’espace public, transformant ainsi la société corinthienne, l’identité civique et l’infrastructure de la ville. D’un point de vue cultuel, on retiendra en particulier les pages consacrées aux cultes païens et chrétiens, qui retracent l’abandon progressif des sanctuaires, notamment celui de Poséidon à l’Isthme, siège des concours. Dans le centre-ville, les temples paraissent avoir été démantelés — il ne reste que leurs fondations — sans avoir été convertis. En revanche, une douzaine d’églises de l’Antiquité tardive ont été retrouvées dans le reste de la ville, dans ses ports et sur le territoire. Dans l’ensemble pourtant, alors que le christianisme s’y affirme dès l’époque des apôtres, il reste paradoxal qu’aucune église ne puisse être datée à Cortinthe avant le vie s.
A.R. Brown, Corinth in Late Antiquity: A Greek, Roman and Christian City, Londres-New York, 2018.
8202.06 – Corinthe – Cet article présente quatre modèles inédits en terre cuite de pieds avec sandale provenant du sanctuaire de Déméter et Korè sur l’Acrocorinthe. Datés de la fin du vie ou du début du ve s., ils sont attribués à un atelier corinthien local. Les autres offrandes du sanctuaire et les textes anciens permettent de rapporter ceux-ci à des déplacements féminins, liés au domaine nuptial. Ces modèles de chaussure sont probablement à identifier comme des sandales de mariée (nymphides), les premières attestées à Corinthe et les premières associées à un sanctuaire archaïque.
S. Klinger, « Terracotta models of sandaled feet: Votives from the sanctuary of Demeter and Kore on Acrocorinth », Hesperia 87 (2018), p. 429–449.
8302.07 – Corinthe – The American School of Classical Studies – En 2015, de nouvelles fouilles ont été entreprises dans la salle C (ou ‘Agonotheteion’) de la stoa Sud, révélant beaucoup de choses sur l’histoire de cette zone du forum et sur la stoa elle-même avant l’installation de la célèbre mosaïque d’Eutychia vers 150 ap. J.‑C. Un dépôt de céramique néolithique, une tombe protogéométrique, une fosse votive archaïque — contenant de la vaisselle à boire décorée, des vases miniatures et des os d’animaux —, ainsi qu’une possible installation industrielle taillée dans le roc précédèrent la construction de la stoa dans les années 280 av. J.‑C. Les découvertes d’époque romaine éclairent par ailleurs l’histoire de la salle C, de la fin du ier au ve s. ap. J.‑C.
S.A. James, « The South stoa at Corinth: new evidence and interpretations », Hesperia 88 (2019), p. 155–214.
8402.08 – Corinthe – Cette étude passe en revue les petits vases et les vases miniatures de différents sanctuaires et sépultures de Corinthe à partir de la fin du viie s. av. J.‑C. Une étude contextuelle et chronologique permet de déterminer la variation des types, ce qui est important pour comprendre les rites. Certaines idées fausses sur les vases miniatures sont aussi abordées : ils n’étaient pas destinés aux pauvres ou aux enfants, ni ne se substituaient à leurs prototypes plus grands. Leur faible valeur supposée est en fait fondamentale pour leur signification, comme le suggèrent divers auteurs anciens. Parce qu’ils sont peu coûteux, offerts anonymement et qu’ils ne fonctionnent pas comme des vases, ils servent spécifiquement d’offrandes aux dieux.
E. Pemberton, « Small and miniature vases at ancient Corinth », Hesperia 89 (2020), p. 281–338.
8502.09 – Némée – University of California – Exploré depuis quarante ans par l’Université de Californie, le sanctuaire de Zeus à Némée accueillait dans l’Antiquité l’un des plus importants concours de la Grèce antique, les jeux néméens. Tout comme les concours olympiques étaient célébrés en relation avec le culte de Pélops à Olympie, les jeux de Némée étaient fondés sur le culte du héros Ophéltès. Le sanctuaire d’Ophéltès offre l’un des meilleurs exemples d’un culte héroïque documenté par l’archéologie. Ce volume présente les résultats des fouilles du sanctuaire de 1979 à 2001 et analyse les caractéristiques du culte afin de comprendre son histoire et son utilisation. Associées à une étude des témoignages littéraires et artistiques sur le mythe et le culte du héros Ophéltès, les découvertes archéologiques permettent de mettre en lumière la signification du héros pour le sanctuaire et les jeux néméens. Le volume permet également d’adresser des questions plus larges sur l’ancienneté des cultes héroïques dans les sanctuaires panhelléniques, sur la morphologie des sanctuaires de héros, sur le lien étiologique entre culte héroïque et jeux funèbres ou sur la nature des sacrifices d’animaux dans les cultes héroïques.
J.J. Bravo III et M. MacKinnon, Excavations at Nemea IV: The Shrine of Opheltes, Oakland, 2018.
8602.10 – Sicyone – Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἑταιρεία – Lolos a poursuivi ses fouilles dans la ville hellénistique de Sicyone au NO et au SE de l’agora. Le petit sanctuaire au N de la palestre (révélé depuis 2014) est étudié parmi une série d’édifices. Les fondations du temple sont conservées. La fouille a eu lieu également à l’intérieur du temple : le pronaos comportait trois assises de fondation, la fosse de fondation et la fondation du mur qui sépare le pronaos du sēkos. Dans la 1re couche et jusqu’au niveau de l’euthyntēria environ se trouvaient des tessons qui datent de l’époque hellénistique au vie s ap. J.‑C. ; la 2e couche date du iie s. av. J.‑C. ; et dans la 3e couche on trouve quelques éclats de taille, sans céramique. Les assises inférieures (h. 38–40 cm) comportent des blocs en remploi. L’euthyntēria (h. 28 cm) est parfaitement droite du côté extérieur et intérieur. À l’intérieur du sēkos, la fouille a eu lieu dans une zone de 1,5 m de large quasiment sans trouvailles. Les fouilles ont continué dans la zone située à l’O du temple. Quelques trouvailles datent de l’époque hellénistique (vases, tessons, parmi lesquels on reconnaît quelques canthares et skyphoi), quelques centaines de tessons du iie–ier s., des tuiles, des os d’animaux avec traces de feu. Au N du temple, peu de matériel a été repéré, surtout des vases à usage domestique, et il s’agit probablement de couches postérieures au ier s. ap. J.‑C. À l’extérieur du temple du côté N une base d’offrande a été trouvée probablement in situ. Du côté NO, le mélange de céramique de la fin de l’époque hellénistique à quelques tessons d’époque romaine montre que cette couche fut également perturbée. Les édifices autour du temple datent du iie s. av. J.‑C. jusqu’au ive s. ap. J.‑C. : un puits du ier s. av. J.‑C. fut transformé en dépotoir à une époque plus tardive, une stoa et d’autres bâtiments servaient à des activités de commerce.
I. Lolos, « Ανασκαφή Σικυώνος », PAE 171 (2016) [2018], p. 185–225 (surtout p. 197–200) ; 172 (2017) [2019], p. 111–163 (surtout p. 135–138) ; Ergon 64 (2017) [2018], p. 24–29 ; 65 (2018) [2019], p. 22–23 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 6531, 6532, 6894. Cf. ChronARG (2018) 02.04.
8702.11 – Phénéos – Εφορεία Αρχαιοτήτων Κορινθίας & Österreichisches archäologisches Institut – Les fouilles menées entre 2011 et 2015 sur l’acropole (dont certains vestiges remontent à l’époque néolithique) ont mis au jour une agglomération de l’HM. Parmi les édifices les fouilleurs signalent néanmoins un sanctuaire des époques archaïque et classique, sans plus ample description ou identification.
K. Kissas et al., « Die Grabungskampagnen 2014 und 2015 in Archaia Pheneos », JÖAI 86 (2017), p. 161–168.
8802.12 – Kryoneri – L’A. présente les figurines en terre cuite masquées découvertes lors de l’exploration, entre 1995 et 2003, de la grotte de Lechova, dans le village actuel de Kryoneri sur le territoire de la cité de Sicyone (cf. ChronARG [2006] 02.05, [2010] 02.07 et [2012] 02.07) ; comme l’ont montré les graffiti, la grotte était dédiée aux Nymphes. À travers les comparaisons fournies par divers lieux de culte de l’époque classique, l’A. s’interroge sur leur fonction rituelle. Dans l’ensemble, ces figurines masquées peuvent être associées à une sorte de drōmena (actes rituels), au cours desquels des masques étaient utilisés dans les rites d’initiation. Leur distribution est vaste, ce qui suggère qu’ils avaient une importance considérable dans les pratiques religieuses grecques.
M.G. Spathi, « Representations of masked figures: a comparative study and an interpretative approach to their cult-use and meaning », in Vavouranakis et al., Popular Religion and Ritual, supra 01.54, p. 143–156.
Argolide
8902.13 – Argos – École française d’Athènes – Les A. présentent un bref rapport sur les travaux menés en 2015 sur le matériel des fouilles anciennes de l’Aphrodision. L’inventaire et le classement des innombrables terres cuites est désormais achevé, tandis qu’une mission topographique a permis de vérifier sur le terrain un certain nombre d’hypothèses formulées il y a quelques années sur la relation topographique entre l’Aphrodision et l’agora, notamment l’existence d’une rue archaïque orientée E-O, donnant accès au sanctuaire et contemporaine de sa fondation, datée de la fin du viie s., qui constitue dès lors l’axe le plus ancien de la trame urbaine.
H. Aurigny, Fr. Croissant, L. Fadin et K. Rivière, « L’Aphrodision », BCH 139–140 (2016), p. 843–848.
9002.14 – Argos – École française d’Athènes – Les études de mobilier en vue de la publication des fouilles de l’Aspis se sont poursuivies activement au cours des campagnes de 2014 et 2015. Une attention particulière a été portée à l’assemblage des objets archaïques, classiques et hellénistiques — terres cuites et objets en métal, dont des phiales miniatures — issus du dépôt votif du secteur N et aux différences qu’il présente par rapport aux objets trouvés ailleurs sur la colline.
A. Philippa-Touchais et G. Touchais, « L’Aspis », BCH 139–140 (2016), p. 799–827.
9102.15 – Épidaure – L’Asclépieion d’Épidaure a livré de nombreux autels d’époques variées (du ve av. J.‑C. au ive ap. J.‑C.) qui furent munis de symboles et de chiffres alphabétiques au ive s. ap. J.‑C. Peu d’attention a été portée à ces marquages de l’Antiquité tardive dans les études récentes. L’A. passe en revue ce que l’on sait de ces symboles et de ces chiffres et explore la manière dont ils ont pu être utilisés. Il suggère que les marques répondaient aux exigences cultuelles spécifiques de l’Asclépieion, qui nécessitait l’usage régulier d’un nombre inhabituellement élevé d’autels. Ces marques révèlent aussi le maintien de certains rituels dans le sanctuaire durant l’Antiquité tardive.
C. Pfaff, « Late antique symbols and numerals on altars in the Asklepieion at Epidauros », Hesperia 87 (2018), p. 387–428.
9202.16 – Épidaure – L’« édifice E » — ou « sanctuaire ancien », comme l’a appelé le premier fouilleur, P. Kavvadias — est un édifice-clef pour la compréhension du culte ancien d’Asclépios. Au cours de la fouille menée par les archéologues grecs entre 2001 et 2003, fut découvert un petit lot de monnaies, datées entre la fin du vie s. et le iie s. av. J.‑C., qui confirment la chronologie établie par la fouille pour les principales phases de construction de l’édifice, soit aussi les grandes périodes de construction dans le sanctuaire. Elles proviennent d’ateliers péloponnésiens et attestent de l’origine variée des pèlerins. La plupart d’entre elles ont été retrouvées avec d’autres offrandes cultuelles et contribuent ainsi à notre compréhension de l’évolution du culte.
A. Klonizaki, « Trouvailles monétaires à l’ ‘édifice E’ de l’Asklépieion d’Épidaure », BCH 139–140 (2016), p. 553–564.
9302.17 – Épidaure – Le vaste bâtiment situé dans la partie S du sanctuaire d’Asclépios est souvent considéré comme un gymnase, mais il s’agit plus probablement d’une salle de banquet (hestiatorion). La restauration partielle de son propylon monumental a été achevée en 2009. Dans cette étude, l’A. montre que la hauteur suggérée pour la colonne dorique (7,1677 m) doit être remise en question ; la fourchette la plus probable pour la hauteur de la colonne est de 7,84–7,92 m. La hauteur de la colonne devient ainsi de 6,5–6,6 — au lieu de 5,9 — fois le diamètre inférieur de la colonne ; ce qui correspond mieux aux autres bâtiments doriques du début de la période hellénistique.
J. Pakkanen, « Reconstructing building height: the early Hellenistic hestiatorion propylon at Epidauros », in E.C. Partida et B. Schmidt-Dounas (éd.), Listening to the Stones: Essays on Architecture and Function in Ancient Greek Sanctuaries in Honour of Richard Alan Tomlinson, Oxford, 2019, p. 109–120.
9402.18 – Méthana – ΚΣΤ’ Εφορεία Προϊστορικών και Κλασικών Αρχαιοτήτων – Konsolaki-Giannopoulou décrit les vestiges d’un sanctuaire mycénien (HR IIIB–IIIC) fouillé entre 1995–2000. L’espace G (7 × 5 m, orienté E-O), au N de la chapelle moderne d’Agios Konstantinos et en partie détruit par celle-ci, a deux entrées sur sa partie O et sur l’angle NE. Le toit était supporté par deux colonnes en bois dans l’axe central du bâtiment. À gauche de l’entrée, dans l’angle NE, fut construit une banquette à côté de laquelle une cavité conique était destinée à recevoir des libations. De petites pierres plates formaient un foyer qui contenait une grande quantité de cendres et des os d’animaux brulés. Deux figures féminines de type Φ ont été trouvées dans le bâtiment G à côté de fragments de figurines d’animaux. Le bâtiment Z, grande structure en forme de mégaron qui se trouvait à 15 m au N des autres édifices, servait probablement de lieu de culte.
E. Konsolaki-Giannopoulou, « Νέα προϊστορικά ευρήματα από την Τροιζηνία », in V. Vasilopoulou et S. Katsarou-Tzeveleki (éd.), From Mesogeia to Argosaronikos, Markopoulo, 2009, p. 511–513 ; Chronique des fouilles en ligne, no 2093.
Arcadie
9502.19 – Généralités – Cet article dresse le bilan des recherches sur les sanctuaires depuis la parution de l’ouvrage Sanctuaires et cultes d’Arcadie publié par l’A. en 1985, témoignant du dynamisme des recherches conduites en Arcadie et — s’il en était encore besoin — de la rapidité avec laquelle les découvertes archéologiques permettent de renouveler la documentation disponible aux études sur la religion grecque.
M. Jost, « Sanctuaires d’Arcadie, trente ans après : bilan des recherches », BCH 142 (2018), p. 97–144.
9602.20 – Tégée – Un relief du Musée archéologique de Tégée figurant un guerrier en train de charger, daté du ive s. av. J.‑C., montre divers signes de réutilisation. En particulier, une nouvelle inscription portant le nom d’Echemos fut vraisemblablement ajoutée à l’époque impériale. Le réexamen de la pièce porte d’abord sur la fonction originelle du relief, qui fait l’objet d’un débat parmi les chercheurs. La pièce est interprétée ici comme une stèle renvoyant initialement à un contexte de commémoration publique des morts de Tégée. Quant à sa réutilisation plus récente, l’identification du relief avec une œuvre sculptée du héros local Echemos, vue par Pausanias lors de sa visite à la ville, doit être revue. L’A. préfère y voir une stèle funéraire ou, peut-être plus vraisemblablement, un élément de décor dans un espace privé ou sacré, abordant la question de la mémoire en Grèce romaine.
J. Fouquet, « Mensch oder Heros? Zu einem wiederverwendeten Kriegerrelief des 4. Jhs. v. Chr. aus Tegea », AA (2018), p. 139–153.
9702.21 – Mont Lycée – Les similitudes entre les plans architecturaux et la nature de la divinité vénérée des sanctuaires de Zeus Lykaios en Arcadie et de Zeus Hellanios à Égine constituent l’objet de cette étude. Les deux sites ont été fouillés et du matériel de la fin de l’âge du Bronze a été mis au jour, ce qui permet d’étudier l’utilisation et la fonction de ces « lieux de hauteur » en Grèce continentale avant le Ier millénaire av. J.‑C., mais aussi de s’interroger sur les racines de ces cultes. L’A. dresse un bilan des fouilles récentes effectuées sur le Mont Lycée et des fouilles anciennes, antérieures à la Seconde guerre mondiale, dans le sanctuaire éginète. À la différence des cultes de sommet crétois, qui sont désormais bien étudiés, les sanctuaires de sommet continentaux antérieurs aux viiie–viie s. av. J.‑C. sont encore peu nombreux et mal connus, mais ils commencent à constituer une petite série. D’après les indications disponibles, le caractère cultuel n’est pas toujours évident à établir et il est difficile de savoir si les cérémonies qui s’y sont déroulées renforçaient les liens avec une autorité centrale. Tout en étant des lieux de rassemblement pour les communautés voisines, les rites devaient marquer des événements importants dans leur cycle de vie. Ces sites de hauteur contribuent à faire progresser la compréhension de la fin de l’âge du Bronze en Grèce continentale, en permettant de mieux comprendre le rôle que ces communautés avaient dans la société mycénienne en dehors des grands centres et leur place dans la transition entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer.
E. Salavoura, « Mount Lykaion (Arkadia) and Mount Oros (Aegina): two cases of Late Bronze Age sacred ‘high places’ », in G. Vavouranakis, K. Kopanias et Chr. Kanellopoulos (éd.), Popular Religion and Ritual in Prehistoric and Ancient Greece and the Eastern Mediterranean, Oxford, 2018, p. 73–84.
9802.22 – Mont Lycée – Εφορεία Αρχαιοτήτων Αρκαδίας & The American School of Classical Studies – En 2019, A. Karapanagiotou, D.G. Romano et M.E. Voyatzis ont mené une prospection et poursuivi les fouilles du sanctuaire de Zeus, en particulier sur l’autel ainsi que sur le sommet de la montagne du côté S. L’autel de Zeus a livré un grand nombre de vases de la fin de l’époque néolithique, de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer. Les fouilles ont également suivi les anciennes recherches de Kourouniotis du début du xxe s. Sur la partie basse du sanctuaire, les fouilles ont mis au jour la stoa, l’édifice ionique, la fontaine, le bâtiment à fonctions administratives et l’édifice qu’ils associent au sanctuaire de Pan décrit par Pausanias. Des bains, une partie de l’hippodrome, d’autres bâtiments et de nombreuses trouvailles de l’époque hellénistique ont enrichi l’image de la topographie du site.
Chronique des fouilles en ligne, no 8119.
9902.23 – Mont Lycée – Dans cet article de synthèse, l’A. revient sur les importantes découvertes archéologiques effectuées au cours des dernières années dans le sanctuaire du Mont Lycée. Les preuves archéologiques d’une activité dans la zone de l’autel de Zeus remontent au Néolithique avec une continuité à l’HA et à l’HM, bien que la nature de cette activité précoce ne soit pas encore complètement comprise. À l’HR, le sommet de la montagne devient un sanctuaire mycénien, sans doute pour Zeus, car il y a une continuité du culte entre la période mycénienne et la période hellénistique. L’autel de Zeus ne présente aucune architecture, à l’exception des bases des colonnes qui supportaient autrefois les colonnes de Zeus, décrites par Pausanias. Les premières traces du sanctuaire inférieur remontent à la fin du viie s. av. J.‑C. et un important programme de construction du sanctuaire a lieu au milieu du ive s. av. J.‑C., lorsque le site se monumentalise pour accueillir des concours athlétiques, avec la construction d’un hippodrome, d’un stade, d’une stoa, de fontaines, d’un bâtiment administratif, de sièges (ou de marches) et de bains. Le sanctuaire est alors artificiellement aménagé en terrasses pour ces nouvelles constructions. Ce programme de construction doit probablement relever de la Confédération arcadienne, nouvellement fondée en 371 av. J.‑C. Pausanias décrit également un sanctuaire de Pan dans le sanctuaire inférieur, qui n’a pas encore été découvert.
D.G. Romano, « The organization, planning and architectural design of the sanctuary of Zeus at Mount Lykaion, Arcadia », in Partida – Schmidt-Dounas, Listening to the Stones, supra 02.17, p. 98–108.
Laconie
10002.24 – Sparte – Si les sanctuaires de la Laconie archaïque ont été systématiquement étudiés, ce n’est pas le cas pour les sanctuaires de la période romaine. Dans cette contribution l’A. présente, pour la première fois de manière combinée, les sanctuaires en usage à l’époque romaine. Les créations architecturales de l’époque romaine sont présentées en même temps que celles, plus anciennes, qui demeuraient en fonction. Toutes deux constituaient le noyau de la vie religieuse des Spartiates et des Eleutherolakones. Le traditionalisme des cultes laconiens et l’enracinement des cultes héroïques à Sparte, combinés à l’isolement géographique du lieu avant la conquête romaine et au caractère muséal de Sparte après celle-ci, constituent des forces conservatrices qui ont façonné l’architecture sacrée en Laconie à la période romaine. Par contraste, un courant progressiste se manifeste à travers le développement plus dynamique des sanctuaires des Eleutherolakones après le règne d’Auguste, par l’introduction du culte impérial, ainsi que par le cosmopolitisme qui se développe avec l’intégration des ports laconiens dans les routes maritimes romaines.
G. Doulfis, « Sacred architecture in Roman Laconia », in Partida – Schmidt-Dounas, Listening to the Stones, supra 02.17, p. 139–152.
10102.25 – Amyclées – Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἑταιρεία – Sur la section SO de la fortification d’Amyclées, des fondations ont été mises au jour d’une structure dite « South building », un bâtiment rectangulaire dont manque la partie S. Les côtés N et O forment une stoa en Γ, dont les murs sont construits de briques et le sol en terre battue et galets. La zone ouverte devant la stoa semble avoir été utilisée comme atelier et a livré parmi les trouvailles des outils en fer, des fragments de verre ou d’argile cuite, datés de la fin de l’époque romaine. À l’E du mur double, les vestiges présentent des structures plus anciennes. Du côté S, de nombreux vases cassés (aryballes corinthiens, canthares et coupes) datent de l’époque archaïque (viie s et vie s.). Des obeloi en fer et une partie de casque en bronze avec des traces de feu renvoient à des pratiques cultuelles.
Chronique des fouilles en ligne, no 6895 ; Ergon 65 (2018) [2019], p. 24–26.
10202.26 – Amyclées – Tout en présentant les résultats préliminaires de l’étude du matériel céramique issu des nouvelles fouilles conduites par les archéologues grecs à partir de 2005, l’A. montre l’importance des repas cultuels dans la définition et l’activité du sanctuaire d’Apollon Hyakinthos à Amyclées au premier âge du Fer. Le sanctuaire d’Amyclées est l’un des rares sites religieux où il est possible de suivre les transformations de l’activité et de la structure rituelles depuis les dernières étapes de l’âge du Bronze jusqu’au début de l’âge du Fer. Les plus anciens vestiges de l’activité cultuelle sur la colline d’Agia Kyriaki à Amyclées remontent à l’HR IIIB2–IIIC, d’après les nombreuses découvertes de céramique, de figurines (humaines et animales) en terre cuite et des petites offrandes. Le sanctuaire de plein air est considéré comme le centre de l’activité rituelle régionale, de la fin du xiiie s. au milieu du xie s. av. J.‑C. Le matériel de la période de transition, de la fin du xie s. au milieu/fin du xe s., est certes peu abondant, mais il indique que le site n’a jamais été oublié. Les trouvailles sont principalement associées à la consommation de nourriture et de boissons, ce qui démontre l’importance de ces activités dans le maintien de la mémoire de ce lieu spécifique, vraisemblablement dans un contexte rituel. Dès le milieu ou la fin du viiie s., la gamme croissante d’offrandes et la quantité de vestiges matériels sur la colline suggèrent une augmentation de l’activité cultuelle, peut-être associée à la consolidation des pratiques rituelles en un festival, les Hyakinthies spartiates. L’article passe en revue le matériel de l’Amyklaion, en particulier les assemblages de céramique liés à la consommation d’alcool et aux repas de la fin du xie s., époque des dernières offrandes du sanctuaire mycénien, à la fin du viiie s, lorsque le premier mur de péribole marqua la zone de culte. La quantité et la qualité des services à boire et à manger montrent que la consommation de nourriture et de boissons par les participants constitua une part importante des activités tout au long de la période.
V. Vlachou, « Feasting at the sanctuary of Apollo Hyakinthos at Amykles: the evidence from the Early Iron Age », in Fl. van den Eijnde, J.H. Blok et R. Strootman (éd.), Feasting and Polis Institutions, Leyde, 2018, p. 93–124.
10302.27 – Gytheion – Dans le grand ensemble de l’« Agora 3 » doté d’un grand péristyle intérieur (52 × 61 m) et postérieur au ier s. ap. J.‑C. d’après les éléments architecturaux, une dédicace inscrite sur l’architrave témoigne du culte en l’honneur des Theoi Sebastoi. L’A. suggère qu’une grande partie du site peut être identifiée au Sebasteion/Kaisareion de Gytheion mentionné dans d’autres inscriptions de la ville antique.
Chr. Kanellopoulos et E. Zavvou, « The agora of Gytheum », ABSA 109 (2014), p. 357–378.
Messénie
10402.28 – Taygète (mont) – L’A. étudie un petit ensemble de 15 figurines en terre cuite et deux vases miniatures présentés par un berger en 1965 au musée archéologique de Kalamata comme provenant d’une grotte des environs du village moderne d’Elaiochorion, l’antique kōmē de Kalamai, sur les pentes occidentales du Mont Taygète. Les figurines datent de la première moitié du ve s. à l’époque hellénistique et attestent l’existence d’un culte sur plusieurs siècles. En se fondant sur leur iconographie, il identifie le culte comme celui d’une divinité féminine (peut-être Orthia ?), le liant ainsi à un réseau plus large de cultes ruraux rendus à cette déesse dans les zones frontières, souvent contestées et floues, entre Sparte et la Messénie.
S. Koursoumis, « Detecting the cult of a border sanctuary on the Messenian slopes of Mount Taygetos », in Vavouranakis et al., Popular Religion and Ritual, supra 01.54, p. 157–164.
10502.29 – Thouria – Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἑταιρεία – Dans ce petit livre richement illustré, l’A. raconte l’histoire de la découverte de l’Asclépieion de Thouria, qu’elle a fouillé entre 2007 et 2013, mettant au jour une grande partie d’un sanctuaire jusqu’alors totalement inconnu. L’archéologue présente le monument et les découvertes dans un texte compréhensible pour les non-experts et utile aux archéologues.
X. Arapogianni, Αρχαία Θουρία: Το Ασκληπιείο, Athènes, 2017.
10602.30 – Thouria – Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἑταιρεία – En 2016, les travaux de réhabilitation dans la région du sanctuaire d’Asclépios ont été poursuivis sous la direction d’Arapogianni.
X. Arapogianni, « Ανασκαφή στην αρχαία Θουρία », PAE 171 (2016) [2018], p. 63–100.
10702.31 – Messène – Ἡ ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικὴ Ἑταιρεία – En 2016 et 2017, Themelis a poursuivi les fouilles sur le sanctuaire d’Isis et la région environnante. L’ensemble architectural (ive–ve s. ap. J.‑C.), situé au N du téménos des Dieux égyptiens, occupe une petite partie de la zone et comporte trois citernes d’eau autour desquelles se trouvaient des chambres pourvues de banquettes en pierre. La fréquentation du lieu serait liée aux cérémonies d’initiation que l’A. associe à un passage de Plutarque (Isis & Osiris, 39) — les citernes auraient servi au « baptême » des initiés — et explique ainsi sa proximité avec la basilique.
108– Au S du sanctuaire d’Isis, des fouilles ont été menées sur la stoa souterraine (cryptoportique) en forme de Π (iie–ier s. av. J.‑C.). Au moins huit chambres voûtées de 6 m de hauteur ont été révélées, de largeur variable, en deux rangées parallèles sur une longueur totale de 50 m. Leurs plafonds s’étaient effondrés et avaient été recouverts de dépôts d’époque médiévale. Une seule chambre a pu être entièrement fouillée (long. 5,50 × larg. 5,60 m). Les chambres communiquaient entre elles par de grands portails en arc (h. 4 m × larg. 1,60 m) qui ont été scellés à une époque plus tardive. L’A. s’appuie sur l’idée qu’un grand nombre de personnes circulaient en même temps pour avancer l’hypothèse que l’entrée principale de l’ensemble était située à l’O et faisait 4,50 m de largeur. Les murs étaient construits de pierres brutes en opus incertum et de mortier de chaux et étaient plâtrés du côté intérieur. Le parement soigné et les plinthes en chaînage sont caractéristiques des constructions du iie–ier s. av. J.‑C.
109– Au niveau du sol, au S du théâtre, les fouilles ont révélé une autre structure dont les fenêtres étroites donnaient directement sur le cryptoportique. Dans les remblais des éléments architecturaux, des sculptures et tablettes inscrites proviennent du théâtre voisin. Une plaque en marbre porte l’inscription : [Ἀ]γαθὴ Τύχη | [Α]ὐτοκράτο|[ρι] Νερούαι〈|
[Τρα]ϊανῶι | [Καίσαρ]ι Σε〈|[βαστῶι Γ]ερ|[μανικῶ]ι | [Δακικῶ]ι.
110– L’édifice hellénistique de l’agora comportait deux chambres qui servaient de deipnistérion (N) et de prytanée (S), d’après une série de bases de stèles de décrets. À une époque plus tardive une extension fut ajoutée sur le côté S, où des bases de statues provenant initialement du bâtiment dorique furent remployées. Sur l’une de ces bases on lit l’inscription du prêtre de Zeus en l’honneur de Saithide Caelianus : οἱ ἱερεὶς τοῦ Διὸς τοῦ Ἰθωμά[τα] | Τιβ(έριον) Κλαύδιον Σαιθίδα Καιλιανὸν | τὸν Ἀρχιερέα τῶν Σεβαστῶν | διὰ βίου καὶ ἑλλαδάρχην ἀπὸ | τοῦ κοινοῦ τῶν Ἀχαιῶν | καλῶς ἱερατεύσαντα.
111– Dans la zone à l’O du théâtre, les fouilles ont mis au jour un impluvium rectangulaire pavé, qui témoigne d’une certaine prospérité du site. Parmi les trouvailles, une base de statue en bronze portait une dédicace : Καλλίαν Εὐθυδάμου ὁ δᾶμος ἀνέθηκε, datée du iie–ie s. av. J.‑C. D’autres bâtiments à l’E du théâtre ont également été fouillés, comme le marché de viande et la terrasse N.
P. Themelis, « Ανασκαφή Μεσσήνης », PAE 171 (2016) [2018], p. 101–108 ; 172 (2017) [2019], p. 85–87 ; Ergon 63 (2016) [2017], p. 12–14 et 64 (2017) [2018], p. 16–18 ; 65 (2018) [2019], p. 16 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 6892, 6527, 6528.
Élide
11202.32 – Olympie – Deutsches Archäologisches Institut – Entre 2016 et 2018, le relevé des bâtiments du Léonidaion a été achevé, plus de 1000 pièces leur ayant été attribuées, ce qui a permis l’élaboration d’un modèle 3D. Divers sondages de contrôle ont du reste permis de compléter le relevé, tout en apportant un éclairage nouveau sur la datation du premier remaniement impérial romain du Léonidaion, plaçant celui-ci, non sous le règne d’Hadrien, mais bien déjà à l’époque flavienne.
C. Mächler, « Olympia, Griechenland. Das Leonidaion. Die Arbeiten der Jahre 2016 bis 2018 », e-Forschungsberichte (2019), p. 64–67.
11302.33 – Olympie – Deutsches Archäologisches Institut – En 2016 et 2017, les fouilles se sont concentrées sur la zone au S de la stoa Sud où, selon des sources anciennes, existait une sorte d’agora, un lieu ouvert pour les rassemblements et les activités commerciales. Les tranchées qui ont été ouvertes directement au S de la partie centrale de la stoa ont toutefois mis au jour jusqu’à présent principalement des vestiges de la fin de l’époque romaine et du début de l’époque chrétienne, un four à tuiles et deux tombes, mais aucune trace d’activités antérieures pouvant être liées aux activités publiques d’une agora.
R. Senff, « Olympia, Griechenland. Die Arbeiten der Jahre 2016 und 2017 », e-Forschungsberichte 1 (2018), p. 42–47.
11402.34 – Olympie – Cette étude vise à rendre compte de l’état actuel du mur de soutènement de la terrasse des trésors, tout en s’attachant à mieux cerner ses états successifs. Afin de modéliser la structure par étapes, dont l’état actuel remonte en fait au viie s. ap. J.‑C., l’A. emploie des données historiques, archéologiques, architecturales, géologiques, géotechniques, structurelles, etc. L’analyse technique donne par ailleurs une image satisfaisante de l’état actuel du mur de soutènement et de l’action de l’eau.
D. Egglezos, « Interpretation of the current state of the treasuries retaining wall at ancient Olympia through staged historical bach analysis », in Partida – Schmidt-Dounas, Listening to the Stones, supra 02.17, p. 121–138.
11502.35 – Olympie – Les A. reviennent sur la découverte du sanctuaire de Déméter Chamynè (cf. ChronARG [2012] 02.27, [2014] 02.40 et [2018] 02.23) et publient ici 33 monnaies de bronze et une monnaie fourrée, dont les mieux conservées datent principalement du iiie s. et du ive s. ap. J.‑C.
Chr. Liangouras et K. Ntountoumi, « Monnaies en bronze provenant d’un nouveau sanctuaire à Olympie », BCH 139–140 (2016), p. 599–608.
11602.36 – Olympie – Dans cette étude d’iconographie, les A. étudie l’une des métopes des travaux d’Héraclès sur le mur O de la cella du temple de Zeus à Olympie, représentant le héros vainqueur le pied droit posé sur le cadavre du lion de Némée. La posture du vainqueur et le lion vaincu gisant étonnent et paraissent insolites dans l’iconographie grecque ancienne, alors que ce mode de représentation du triomphe est fréquent dans l’iconographie orientale. Les Grecs en ont certainement eu connaissance, au moins dès l’époque de Darius. Mais contrairement à la pose du Grand Roi triomphant, celle d’Héraclès à Olympie exprime la retenue. Aucune ostentation ne caractérise la pose victorieuse du héros. Au contraire, Héraclès est plongé dans une attitude pensive, la tête et le corps penchés au-dessus de l’adversaire vaincu. L’esquisse de la métope d’Olympie est sans doute contemporaine de la représentation de la tragédie d’Eschyle Les Perses, une pièce qui, loin de glorifier la victoire grecque sur les Perses, dépeint l’horreur que suscite à la cour perse la défaite du Grand Roi. Eschyle y met en garde, de manière générale et en s’appuyant sur l’actualité, contre l’hybris que peut susciter une grande victoire. Dénuée de tout triomphalisme, l’attitude de l’Héraclès d’Olympie reflète cette vision. Par son emprunt à l’iconographie orientale du vainqueur, l’auteur de la métope d’Olympie s’exprime au travers d’une métaphore : il met en garde contre la pernicieuse hybris qui guette les vainqueurs.
H. Philipp, J.‑R. Gisler et I. Aitken, « Herakles in Olympia und Dareios I », Antike Kunst 59 (2016), p. 3–18.
Achaïe
11702.37 – Lousoi – Österreichisches archäologisches Institut – Les résultats préliminaires des recherches à Lousoi menées entre 2015 et 2018 sont publiés dans la continuité des années précédentes. Afin d’étudier l’urbanisation à l’époque hellénistique, une prospection géophysique a été réalisée sur la partie centrale de la ville et au S de celle-ci (environ 6 ha de terrain). En même temps, de nouvelles fouilles ont permis d’identifier la route reliant la ville au sanctuaire d’Artémis Hemera. Les fouilleurs identifient le « Monument A », un bâtiment hellénistique rectangulaire (env. 5,50 × 3,65 m), à un lieu de culte, sans plus de précisions pour l’instant.
C. Baier, M. Ugarković, I. Trinks, « Neue Forschungen zu der stadträumlichen Organisation von Lousoi. Die Arbeiten der Jahre 2015 bis 2018 », JÖAI 87 (2018), p. 19–60.
11802.38 – Lousoi – Österreichisches archäologisches Institut – L’A. examine la relation entre les restes osseux des sacrifices d’animaux et les offrandes en terre cuite et en bronze en forme d’animaux trouvées dans le sanctuaire d’Artémis Hémera. La comparaison avec les sources littéraires et d’autres contextes sacrés et funéraires y tient une place importante. Les types d’animaux représentés sous forme votive (chevaux, bovins, béliers, porcs, sangliers, cerfs, chiens, oiseaux, coléoptères) correspondent aux espèces animales qui vivaient autour de Lousoi et aux rites sacrés en l’honneur de la déesse Artémis. En particulier, la signification de certains animaux est liée aux rites de passage des jeunes qui avaient passé leur période de formation et de transition dans les eschatiai sous la protection de la déesse Artémis.
V. Mitsopoulos-Leon, « Tieropfer und Tiervotive in Lousoi », JÖAI 87 (2018), p. 329–354.
11902.39 – Hélikè – Dans cet article de synthèse, fondé sur les sources anciennes autant que sur les recherches archéologiques de terrain de l’A., celle-ci retrace l’histoire et la topographie de deux sanctuaires importants de la cité d’Hélikè, celui de Poséidon Helikonios et celui de Zeus Ho(a)marios ou Homagyrios. Le premier, aujourd’hui localisé à Nikoleika, demeura le siège politique et religieux de l’Achaïe jusqu’à la destruction d’Hélikè. Dès l’époque archaïque, la cité voisine d’Aigion lui contestait le siège du koinon des Achéens et gagna finalement l’avantage parmi les Achéens avec l’effondrement économique et politique d’Hélikè à la suite du tremblement de terre de 373 av. J.‑C. Selon les sources antiques, Aigion prit alors le contrôle exclusif d’Amarion, le sanctuaire de Zeus où se tenaient les réunions de la Ligue des Achéens et qui faisait alors sans doute partie du territoire d’Hélikè. En l’absence à ce jour de localisation de ce dernier, il n’est toutefois pas possible de l’associer au sanctuaire de Zeus Homagyrios.
D. Katsonopoulou, « Observations on the history and topography of two major sanctuaries of Poseidon and Zeus in Aigialeia of Achaea », in Partida – Schmidt-Dounas, Listening to the Stones, supra 02.17, p. 88–97.
03. Béotie, Eubée (Michael Anthony Fowler)
Béotie
12003.00 – Généralités – Anthologie d’études tirées de plusieurs décennies de recherches menées par l’A. sur le terrain dans la région. Le volume contient des versions révisées et approfondies des articles et des conférences précédemment publiés (avec une contribution épigraphique par S.M.L. Stringer). Les études se concentrent collectivement sur l’histoire de la Béotie, abordée principalement au travers de sa géographie et de sa topographie. Trois chapitres traitent de la dimension matérielle de la religion béotienne. Le 5e chapitre offre un résumé comparatif de l’architecture des temples « précoces » (i.e. archaïque) en Béotie centrale et orientale, comprise grâce à l’autopsie des vestiges de surface et à la consultation des rapports archéologiques. Ce faisant, l’A. revient sur les temples d’Oungra, Khostia et Mavrovouni, suggérant que chaque bâtiment avait un plan apéripteral, oblong, et allongé, avec un intérieur divisé en trois chambres (pronaos distyle in antis, naos, et chambre arrière). [Le plan proposé pour le temple archaïque à Mavrovouni est pourtant une question de conjecture, puisqu’il est basé sur les restes d’une structure classique qui n’a pas encore été fouillée, et dont l’intérieur est obscurci par le sol.] Une comparaison de ces bâtiments avec les temples classiques ou hellénistiques d’Aulis, du Ptoion et de Platées manifeste un certain conservatisme dans l’architecture de cette région, s’exprimant par l’utilisation soutenue de plans allongés. Le chapitre 8 revient sur le site de Mavrovouni et particulièrement sur son utilisation comme garnison spartiate lors de la guerre contre Thèbes. L’A. fait l’hypothèse que c’est pendant cette période que les structures qui existaient déjà, y compris celle du sanctuaire (avec le temple précité), construites en appareil polygonal, furent incorporées à un grand espace enclos par un mur d’enceinte et rejointes par de nouveaux édifices (tous bâtis en pierres sèches) afin d’accueillir le camp de soldats. Une autre inspection des vestiges de surface amène l’A. à suggérer que la zone du sanctuaire aurait pu comprendre un deuxième temple (bâtiment K), axé E-O et agencé en trois chambres (pronaos, naos, et une chambre arrière). Ce 2e bâtiment est perpendiculaire au 1er temple, mais orienté sur le même axe qu’une 3e structure quadrangulaire, partiellement conservée. L’A. suppose que cette 3e construction était un autel partagé par les dieux hébergés dans les deux temples. [Cependant, cette hypothèse omet d’intégrer une 4e structure, de forme rectangulaire, dont les traces ont été identifiées sur le côté S du premier temple aligné N-S]. De plus, l’A. discute de la possibilité de l’existence d’un mur de temenos et de bâtiments auxiliaires plus au S qui, tout comme à Pérachora, auraient pu servir les besoins du personnel de culte et des pèlerins. Qu’il y ait eu ou non un culte d’Artémis à l’origine du sanctuaire, l’A. propose que le culte d’Agroteira (dont le témoignage épigraphique le plus ancien, au voisinage de Mavrovouni, remonte à la période hellénistique) fut introduit par les Spartiates. Le chapitre 13 se fonde sur les études antérieures de l’A. concernant les preuves visuelles et épigraphiques associées au culte du héros dit « cavalier anonyme », attesté par plus de 50 stèles funéraires provenant de la Béotie du S et S-O.
J.M. Fossey, Boiotia in Ancient Times: Some Studies of Its Topography, History, Cults and Myths, Leyde, 2019.
121– L’A. analyse les témoignages épigraphiques et archéologiques de l’utilisation des théâtres dans le cadre des fêtes et des concours des cultes béotiens. Cette pratique est surtout représentée dans le cas des sanctuaires dont les temenē englobent des théâtres (e.g. le Val de Muses et le Kabeirion) ; elle semble absente d’autres sanctuaires, tels que celui d’Apollon Ptoios, où aucun théâtre permanent ne semble avoir existé pour recevoir des compétitions ; il aurait alors fallu utiliser un lieu hors site (peut-être dans le théâtre urbain d’Akraiphia). Cela dit, même dans les théâtres situés au sein des sanctuaires, il y avait une distinction entre ceux qui comportaient des bâtiments de scène (e.g. le sanctuaire des Muses) et ceux qui en étaient dépourvus (e.g. le Kabeirion). Ces derniers bâtiments sont fonctionnellement associés au culte (et donc à l’autel et au temple) plutôt qu’aux expositions agonistiques (spectacle ou divertissement). Bien que les sanctuaires englobant un théâtre aient existé sur le territoire de certaines cités, avec la capacité d’accueillir les mêmes sortes de réunions que leurs homologues urbains (cérémonies, expositions, assemblées), des événements tenus dans leurs théâtres s’adressaient à un public régional ou suprarégional. Corollairement, les événements religieux organisés hors-sanctuaire, dans les théâtres urbains, étaient importants surtout pour les cités dans lesquelles ils se déroulaient et pour leurs habitants.
M. Germani, « From the Valley of the Muses via the Kabeirion of Thebes to the Ptoion: The Theatres and Sanctuaries of Boeotia », in Partida – Schmidt-Dounas, Listening to the Stones, supra 02.17, p. 80–87.
12203.01 – Agia Triada (Mt. Hélikon) – Grotte de la Nymphe Coronée – Εφορεία Παλαιοανθρωπολογίας-Σπηλαιολογίας – En 2009, une tranchée d’exploration a été ouverte à l’extérieur de la grotte, sur la partie O du plateau, à proximité de la façade rocheuse aux niches taillées. Le contenu des couches fouillées atteste une activité humaine sur le site depuis l’ère préhistorique et, après une pause apparente, de l’époque classique à la période byzantine, avec une fréquentation marquée pendant les temps classiques tardifs et hellénistiques. La couche supérieure a livré des fragments de charbon, des morceaux de bois brûlé et des clous. Ces trouvailles sont peut-être des traces d’un abri érigé dans cette zone. L’étendue et la chronologie de cette construction ne sont pas définies. En dessous de ce niveau se trouve une couche de terre contenant un mélange de petites pierres et d’artefacts faits de divers matériaux, à l’instar de poteries fragmentaires (principalement de l’époque hellénistique tardive mais quelques tessons préhistoriques isolés ont aussi été recueillis), de différents types de figurines en terre cuite des périodes classique et hellénistique (y compris une péplophore intacte du milieu du ve s. av. J.‑C. et des fragments d’une femme assise, un Pan, une poupée et un sanglier), de pièces de monnaie, de perles, de 2 têtes en marbre provenant de statuettes (l’une certainement de femme ; les deux sont datées pour raisons stylistiques du ive s. av. J.‑C.), de clous, d’une portion du bord d’un vase en bronze et d’une feuille de bronze. La couche suivante était tout aussi dense en petites pierres et céramique, et contenait encore des clous, un morceau de plomb, une boucle en bronze, un anneau, des pièces de monnaie et une main droite fragmentaire en marbre. Au-delà de cette couche, la terre n’a livré que de petits tessons sporadiques. Parmi les 4 pièces ramassées, une seule (romaine) a pu être identifiée. Les céramiques notables incluent des fragments de grands vases, datant principalement des ères hellénistique tardive et romaine, et d’assiettes (dont l’une presque intacte est inscrite à l’intérieur), 3 tessons comportant des inscriptions, une kotyle, un petit lécythe orné d’une palmette, des parties de lampes et des tessons de poterie byzantine vernissée qui semblent se rejoindre. Trente astragales et un peson de métier à tisser (du ive au iiie s. av. J.‑C.) ont également été trouvés lors des fouilles.
AD 64 (2009) [2014], Chron. B2, p. 1026–1028 ; Chronique des fouilles en ligne, no 6549.
12303.02 – Délion (Dilesi) – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – Bref examen des progrès des travaux sur la topographie du Délion ancien qui ont été réalisés au cours d’un siècle de recherches archéologiques. Les découvertes mentionnées incluent les fondations d’une stoa à oikoi monumentale (longuer approx. : 106,0–111,0 m ; largeur approx. : 15,80 m), qui furent dégagées le long du rivage lors une fouille de sauvetage menée par l’éphorie dans les années 1982–1983. Le bâtiment a été relié au sanctuaire d’Apollon Délios, dont il bornait la limite N.
A. Charami, « Στοιχεία τοπογραφικά για το αρχαίο Δήλιον μέσα από παλαιότερες και πρόσφατες αρχαιολογικές έρευνες », AEThSE 4 (2012) [2016], p. 775–782.
12403.03 – Éléon (Arma) – Institut canadien en Grèce – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – Les fouilles des années 2014 à 2018 se sont concentrées sur l’exploration de la construction dite « Blue Stone Structure », un péribole bâti à la période mycénienne précoce afin de délimiter et de réserver un espace pour un groupe restreint de tombes ; cet enclos fut, à la longue, scellé en dessous d’un tumulus composé de terre et de dalles en argile crue. Le tumulus paraît être resté intact jusqu’à la fouille. Le degré de conservation impressionnant de la « Blue Stone Structure » et du tumulus qui la couvrait, ainsi que la concentration de vases fins et de figurines des contextes HR IIIC (précoce-moyen) dans le Quadrant S-O, conduisent les fouilleurs à proposer que des rituels commémoratifs aient pu être un élément important de la communauté post-palatiale d’Éléon. Bien qu’il n’y ait aucun indice d’habitation dans l’acropole après l’âge du Bronze, cette zone attira d’importants investissements architecturaux et rituels, au moins de la période archaïque tardive à l’époque classique. Cela est attesté par la rampe d’entrée monumentalisée en plusieurs phases, dont les couches de remplissage contenaient des dépôts votifs, ainsi que 3 fosses supplémentaires livrant des assemblages (archaïques et/ou classiques) d’objets de nature votive dans le Quadrant S-O voisin. Chaque dépôt est secondaire ; les A. estiment que leur contenu provient d’un sanctuaire sur l’acropole qui reste à trouver. [Pour les rapports précédents sur ces dépôts votifs cf. ChronARG (2018) 03.03.] Les matériaux votifs manquent de témoignages épigraphiques ou iconographiques qui pourraient indiquer le(s) dieu(x) à qui le culte était consacré. Cela dit, les A. font hypothèse que la prédominance des figurines féminines pourrait indiquer la vénération d’une ou plusieurs déesses. D’après une histoire étiologique, certes tardive, transmise par Plutarque (Mor., 301 ; Quaest. Graec., 41), ils se demandent si le prétendu culte romain impérial du dieu fluvial (Inachos/Scamandre) et de ses jeunes filles à Éléon aurait pu s’ancrer à la période archaïque ou classique, et expliquer les matériaux votifs mis au jour.
B. Burke, B. Burns, A. Charami et O. Kyriazi, « Excavations at Ancient Eleon 2012–2014: Memorializing the Past », AEThSE 5 (2015) [2020], p. 783–788 ; B. Burns et B. Burke, « Memorializing the First Mycenaeans at Eleon », in E. Borgna, I. Caloi, F.M. Carinci et R. Laffineur (éd.), ΜΝΗΜΗ/MNEME: Past and Memory in the Aegean Bronze Age, Liège, 2019 (Aegaeum, 43), p. 269–276. Voir également B. Burke et al., « Fieldwork at Ancient Eleon in Boeotia, 2011–2018 », AJA 124.3 (2020), p. 441–476, spéc. p. 470–472 ; A. Charami, B. Burke et B. Burns, « Eastern Boeotia Archaeological Project 2018 », Teirisias 48.2 (2018), p. 8–15 ; « Fieldwork of the Canadian Institute in Greece in 2016 », Mouseion 16 (2019), p. 348–352 ; « Fieldwork of the Canadian Institute in Greece in 2015 », Mouseion 15 (2018), p. 302–306 ; T. Parikh, « Newsround », AR (2019), spéc. p. 38–39.
12503.04 – Mt. Ptoion (Perdiko Vrysi) – Sanctuaire d’Apollon Ptoios – Examen du sanctuaire d’Apollon Ptoios avec un intérêt particulier pour l’impact de la fédéralisation sur le développement de son paysage monumental et sonore à la période hellénistique. À cette période, le sanctuaire a subi un processus de rénovation et de transformation (des dédicaces, de l’oracle et du concours des Ptoia) qui est interprété dans le cadre des efforts à la fois du koinon béotien, de ses villes confédérées et de leurs citoyens éminents, pour « instrumentaliser » le site afin de réifier et de maintenir leur pouvoir, leur autorité et leur unité politique/ethnique. [En ce qui concerne le « paysage sonore » du sanctuaire, la mise en scène des compétitions musicales, poétiques et rhapsodiques des Ptoia dans des théâtres temporaires en bois sur place est hautement conjecturale et donc contestée par inter alios M. Germani, supra 03.00 ; si les concours se tenaient plutôt dans le théâtre urbain d’Akraiphia, possibilité que l’A. admet, on se demande alors — par rapport à l’argumentation de Germani — comment faire figurer ce point dans la dynamique de pouvoir parmi les membres du koinon.]
A.-Ch. Oddon-Panissié, « Le paysage religieux du Ptoion à l’époque hellénistique. Mise au point et perspectives », in Th. Lucas, Chr. Müller et A.-Ch. Panissié (dir.), La Béotie, de l’archaïsme à l’époque romaine, Paris, 2019, p. 135–154.
12603.06 – Orchomène – Tholos, dit le Trésor de Minyas – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – Rapport intermédiaire sur l’étude photogrammétrique 3D de la tombe, dans lequel les A. évaluent les diverses propositions existantes concernant la forme de la structure en Π et sa prétendue fonction cultuelle à l’époque hellénistique et/ou romaine. Bien qu’aucune nouvelle interprétation ne soit avancée à ce stade du projet, les A constatent plusieurs imperfections dans les reconstructions dominantes (autel ou base de statue).
V. Aravantinos, I. Fappas, O. Kyriazi, G. Luglio et M. Pisani, « “No Greater Marvel” Revisited: Use and Reuse of the Mycenaean Tholos Tomb at Orchomenos », AEThSE 4 (2012) [2016], p. 929–941.
127– En examinant les preuves littéraires, épigraphiques et archéologiques disponibles, l’A. fait l’hypothèse que la construction en forme de Π en calcaire (identifiée comme une base de statue portant un groupe de sculptures de matériau incertain) fut vraisemblablement construite à la période augustéenne et qu’elle aurait pu servir le culte impérial. Selon cette interprétation, la base portait des portraits des membres de la famille impériale qui ont été honorés par des rituels accomplis à une table d’offrandes, hypothétiquement située devant l’installation statuaire. À un certain moment dans l’histoire post-mycénienne du monument, au plus tôt à la période classique si l’on s’appuie sur les caractéristiques structurelles de ses blocs de seuil en marbre toujours in situ, une nouvelle porte fut ajoutée au stomion. La chronologie relative de la base de la statue, de la table, et du seuil n’est pas claire, quoique l’A. envisage la possibilité que la porte soit contemporaine des autres modifications apportées au bâtiment de l’époque romaine impériale.
K. Fittschen, « Zum ‘Schatzhaus des Minyas’ in Orchomenos römischer Zeit », MDAI(A) 131–132 (2016–2017), p. 287–296.
128– Gyftissa, Terrains A. Zourni Dova et Orsas-Soulas Schoina – Thesmophorion (?) – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – L’année 2010 a vu la poursuite des fouilles qui avaient abouti à la localisation d’un sanctuaire rural jusque-là inconnu, dont les artefacts recueillis révèlent un culte de déesses (avec une dimension thesmophorique), actif entre les périodes orientalisante et hellénistique tardive. Les travaux de l’année se sont déroulés sur deux terrains voisins. Le premier, propriété de Zourni Dova, comprend le cœur du sanctuaire. Là, les bermes restantes entre les tranchées 1 et 2, et 2 et 14 ont été enlevées ; dans la 1re, une couche étendue de cendres a été trouvée à une profondeur de 1,5 m (continue à celle qui avait été déterrée dans la tranchée 1). La fouille de la dernière berme a livré, parmi d’autres trouvailles, une petite kotyle incomplètement cuite, considérée comme un produit mis au rebut du four elliptique trouvé non loin au N. Les autres découvertes provenant des bermes, principalement des céramiques et des objets en terre cuite dans des conditions variables, sont similaires à celles trouvées les années précédentes (e.g. kotylisques, hydrisques, lampes, kernoi, figurines, protomés, fruits, couronnes florales, pesons de métier à tisser). L’exploration continue du dépotoir à l’E du four a déterminé que la fosse était de forme elliptique, creusée dans la roche et bordée par des pierres brutes dans sa partie supérieure ; la fosse contenait de grandes quantités de cendres, figurines, petits objets et céramiques, y compris 82 hydries presque intactes trouvées dans une seule couche. La découverte d’ossements et surtout de figurines de porcs pourrait signaler la pratique de rituels thesmophoriques. La stoa a aussi fait l’objet d’une étude plus approfondie, ce qui a clarifié son plan. Dans le deuxième chantier (le terrain Orsas-Soulas Schoina), des sondages ont été creusés dans la partie O ; les vestiges d’un mur d’un appareil similaire à celui du mur 4 dans le site voisin (i.e. le mur arrière de la stoa) y ont été dégagés. Ces tronçons de mur semblent avoir fait partie d’un péribole qui délimitait le S et l’E du sanctuaire (daté de l’époque classique ; on note que l’exploration de la zone à l’E du mur n’a livré aucune trace d’architecture ou de mobilier). [Pour les résultats préliminaires des campagnes précédentes, ainsi que des études ciblées sur certains groupes d’objets obtenus au cours des fouilles, cf. ChronARG (2018) 03.06.]
AD 65 (2010) [2016], Chron. B1b, p. 982–985 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 6574 et 6576.
12903.07 – Thèbes – Nos 27–29 de la rue Antigonis – Ἡ ἐν Ἀθήναις ἀρχαιολογική Ἐταιρεία – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – En 2018, les travaux dans les tranchés K et Λ ont mis au jour des objets supplémentaires liés peut-être à un culte (de héros ?) qui enjambait les périodes hellénistique et romaine, y compris des vases à onguent, une lampe et des figurines. Parmi les autres trouvailles, on note un peson de métier à tisser portant des représentations schématiques estampées d’objets célestes et une colonne ionique fragmentaire en marbre pentélique. [Cf. ChronARG (2018) 03.07 pour la découverte d’une petite structure interprétée comme étant un naïskos.]
V. Aravantinos, « Ἀνασκαφὴ μυκηναϊκοῦ ἀνακτόρου Θηβῶν », Praktika 173 (2018) [2020], p. 131–193 ; Ergon 66 (2019), p. 37–39 ; Ergon 65 (2018), p. 26–28 ; Chronique des fouilles en ligne, no 8162.
13003.08 – Val des Muses – Réévaluation critique des témoignages archéologiques, iconographiques et textuels existants et fréquemment utilisés pour placer les origines du culte des Muses au moins à la période archaïque, et pour soutenir une continuité ininterrompue à travers les siècles qui ont suivi : spéc. un groupe de vases (aryballes corinthiens et skyphoi béotiens à vernis noir) et un assortiment typologiquement hétéroclite de figures en terre cuite qui ont été traités de manière conventionnelle mais problématique comme dépôts cohérents ou apparentés provenant de la zone de l’autel monumental postérieur. L’A. affirme qu’il n’existe aucune preuve sans équivoque pour dater la fondation d’un culte des Muses avant le ive s. av. J.‑C., époque à laquelle le statut des savants et des poètes avait considérablement augmenté. De même, la célèbre scène hélikonienne sur un lécythe attique à fond blanc désormais à Munich (Antikensammlung no SS80 ; milieu du ve s. av. J.‑C.) est considérée comme un symptôme de l’importance croissante des œuvres d’Hésiode et non de l’installation d’un culte béotien des Muses dans la vallée. La trouvaille la plus prometteuse pour établir potentiellement une datation du culte au ve s. est une hydrie en bronze réputée pour sa prétendue inscription d’une dédicace aux Muses ; toutefois, cet objet n’a pas été entièrement publié par autopsie et, en 2011, il fut vendu aux enchères (collection privée ?). Vu la distribution spatiale des trouvailles dans toute la vallée et leur diversité typologique, l’A. suggère qu’elles manifestent plutôt la vénération d’autres dieux avant le iiie s., lorsque le culte des Muses devint important. Il est également possible qu’une partie du matériel collecté dans la vallée provienne de fermes satellites probablement liées au village d’Askra. Quant aux concours organisés en l’honneur des Muses thespiennes, l’A. soutient que ceux-ci naquirent au iiie s. C’est la même chronologie que les premières attestations de tels concours dans le sanctuaire ; en outre, aucun concours musical consacré principalement à ces déesses n’est connu dans aucun sanctuaire grec avant cette époque.
T. Mojsik, « From Hesiod’s Tripod to Thespian Mouseia: Archaeological Evidence and Cultural Contexts », Klio 101 (2019), p. 405–426.
131– École française d’Athènes – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – Une publication finale des fouilles de Paul Jamot (1888–1890), qui s’appuie sur un rapport inédit conservé dans les archives de l’École française, est en préparation. À cette fin, dans les années 2018–2019, les vestiges architecturaux de l’autel monumental ont été à nouveau examinés. Le travail sur le terrain a conduit à l’identification d’une phase auparavant méconnue de l’histoire du monument. Cette phase correspond à la construction d’une église paléochrétienne au-dessus de l’autel, dans laquelle des blocs et d’autres éléments de l’autel et des dédicaces voisines furent remployés. Des tas de blocs et de bases situés dans les zones E et N de la terrasse de l’autel pourraient être des spolia récoltés à la période chrétienne afin d’être utilisés comme matériaux de construction. Bien que seule une partie des éléments architecturaux découverts par Jamot ait été localisée, les matériaux identifiés comprennent plusieurs cours contiguës, du premier rang à l’entrée à l’O jusqu’aux blocs orthostatiques qui soutenaient la table sacrificielle, permettant ainsi une restitution préliminaire du plan et de l’élévation de l’autel. Les caractéristiques structurelles des éléments individuels et de l’autel dans son ensemble suggèrent une date de construction dès la 2e moitié du iiie s. av. J.‑C.
Y. Kalliontzis, « The Shrine of the Valley of the Muses: An Archaeological, Historical and Literary Topos Revisited », CHS Research Bulletin 8 (2020), http://www.chs-fellows.org/2020/03/30/shrine-valley-of-the-muses
132– École française d’Athènes – Εφορεία αρχαιοτήτων Βοιωτίας – Première étude complète d’une grande base en arc de cercle faite de marbre (longueur max. : 10,70 m) qui portait une dédicace thespienne de neuf statues en bronze représentant les Muses hélikoniennes et peut-être un autel (sur le 7e bloc à partir de la gauche, juste après un bloc manquant qui devrait avoir soutenu la sculpture de Klio). Une attention particulière est accordée à 9 épigrammes qui furent composées plus tard par un certain poète corinthien du nom d’Honestus (floruit à l’âge d’Auguste) et gravées sur la face latérale de la base, sous deux registres donnant les noms de chaque Muse (probablement contemporains des épigrammes) et la dédicace originale (plus ancienne, après le milieu du iie s. av. J.‑C.). Chaque épigramme est alignée verticalement sur la Muse à laquelle elle se réfère. Un examen philologique soigneux détermine que les épigrammes sont de nature ekphrastique et qu’elles répondent par conséquent aux caractéristiques formelles et iconographiques des statues perdues. La conservation de ce genre littéraire par l’épigraphie est remarquable par sa rareté. Des comparanda pour les statues sont cherchés dans les types conventionnels de la période hellénistique et sont comparés aux traces de mortaises de fixation et aux autres incisions sur la face supérieure des blocs. Au-delà des creux taillés pour fixer les statues avec du plomb fondu, les côtés supérieurs des blocs sont parsemés de nombreuses petites mortaises circulaires ou quadrangulaires (dont 150 sont conservées). S’appuyant sur le cadre évoqué dans l’épigramme à Érato, les A. proposent que les mortaises auraient pu tenir des éléments végétaux ou floraux secondaires faits en bronze, incorporant ainsi un paysage artificiel dans la composition sculpturale d’une manière très originale et jusqu’ici non documentée. Une cuvette en arc de cercle contre l’angle arrière du bloc soutenant la statue de Kalliopé (au centre du groupe) et une mortaise en forme de Π pour crampon à l’angle arrière gauche du bloc portant la statue de Polymnie (l’extrémité gauche de la composition) suggèrent que la base était encadrée par une niche ouverte qui permettait aux statues d’être vues uniquement de front ou de trois quarts. Quoiqu’on ne connaisse la situation précise de ce monument pour aucune de ses phases, l’existence des lettres de montage gravées le long des angles des blocs sur la face supérieure indiquent qu’il fut démonté et remonté dans un nouvel endroit [la niche comprise ?], sans doute pendant la haute époque impériale.
G. Biard, Y. Kalliontzis, A. Charami, « La base des Muses au sanctuaire de l’Hélicon », BCH 141 (2017) [2018], p. 697–752.
Eubée
13303.09 – Amarynthos (Paléoekklisies) – Sanctuaire d’Artémis – École suisse d’archéologie en Grèce – Εφορεία αρχαιοτήτων Εύβοιας – En 2017, deux tranchées d’exploration ont été creusées : l’une au voisinage de l’aile en saillie O de la grande stoa à deux nefs (Ed. 1), qui délimite l’étendue E du sanctuaire ; et l’autre le long de la limite O du chantier. Le premier sondage, ouvert environ 20,0 m le long de la continuation présumée de l’aile, n’a mis au jour aucun vestige architectural associé au bâtiment ; cela suggère que l’aile était peu profonde, ne dépassant pas beaucoup plus de 10 m du corps de la stoa (en 2018, l’aile sera dégagée sur toute sa longueur de 13,50 m). La découverte d’une base de colonne (St 103) le long du bord du chantier et le long de l’axe longitudinal central de l’aile confirme que son intérieur était aussi divisé en 2 nefs. À l’extrême N de la deuxième tranchée, les fondations d’une stoa de forme simple (Ed. 5 ; date incertaine mais probablement hellénistique et incluant une rénovation à l’époque romaine) ont été déterrées sur une longueur de près de 8,0 m (et sur ca 15,0 m en 2018). Cet édifice est axé NO-SE, comme l’aile N de la stoa E, et ceint ainsi le périmètre N du noyau du sanctuaire. Des tuiles laconiennes de l’ère romaine impériale ont été trouvées à l’intérieur de cette structure ; certaines tuiles furent estampillées avec une attestation épigraphique qui confirme enfin l’appartenance du sanctuaire à Artémis. Les vestiges de plusieurs autres structures ont été identifiés le long de la prolongation de la tranchée au S. La structure la plus notable est l’Ed. 6 (un bâtiment oblong datant en règle générale de la période classique et peut-être muni d’une colonnade centrale et entouré sur ses flancs N et S de nombreux monuments votifs ; stoa ? temple-oikos ?). Enfin, lors du dégagement des bases votives placées le long de la façade O de la stoa E, un puits sacré a été repéré (St 81/Ed. 10). Ce puits, livrant des objets remontant au ier s. av. J.‑C., acquit à un moment donné un double escalier, situé entre deux murs et construit avec des matériaux pris à d’autres structures dans le sanctuaire, y compris des dédicaces privées et publiques nommant la triade artémisiaque (en 2018, une autre dédicace privée presque intacte mentionnant la triade a été identifiée dans l’escalier). — En 2018, quelques propriétés adjacentes ont été achetées, ce qui a permis l’agrandissement de la zone de fouille à une superficie de 11 600 m2. Les travaux se sont concentrés sur le cœur du sanctuaire, sous la forme d’une exploration continue de vestiges architecturaux déjà identifiés, ainsi que d’un dégagement de nouvelles structures. Parmi les découvertes importantes, on cite les suivantes : 1) M 21, une épaisse paroi de pierres sèches, a été encore une fois fouillée ; les céramiques associées suggèrent que sa date de construction est plus tôt qu’on ne le pensait (du moins l’époque protogéométrique ancienne) et il s’agit donc de la plus ancienne structure connue sur le site. La structure à laquelle M 21 appartenait semble avoir été utilisée pendant la majeure partie de la période géométrique. 2) Dans les dernières décennies du viiie s., un petit édifice à abside en murs de pierres sèches et s’ouvrant au SO (Ed. 9, mis au jour en 2018) fut érigé au voisinage du M 21. Alors qu’une grande quantité de mobilier datant du viiie s. indique la fréquentation du site, l’existence d’un sanctuaire à ce moment reste une question ouverte. 3) Le premier bâtiment dont la nature religieuse est plausible (Ed. 3) apparaît au viie s., comme le suggèrent les matériaux provenant des remblais de construction ; il fut érigé sur les restes de l’Ed. 9. En 2018, l’agencement des murs extérieurs de l’Ed. 3 a été révélé. Le bâtiment était de plan rectangulaire, mesurant environ 24,0 m de long et 5,60 m de large et orienté SO-NE. Bien qu’aucun niveau de circulation n’ait été remarqué, les céramiques du remblai comprennent des fragments d’hydries miniatures et de cruches à haut col, des formes qui avaient des liens bien documentés aux rituels et aux espaces de culte à Érétrie. 4) À l’E de l’Ed. 6 et parallèle à son axe, une grande fondation rectangulaire (Ed. 11 ; longueur : 12,0 m ; largeur : 5,0 m) a été dégagée. La détermination de sa vocation (monument votif ou autel) implique forcément l’Ed. 6 — même si l’Ed. 11 fut construit à la période hellénistique (peut-être sur le site d’une construction antérieure). 5) Plus au S de l’Ed. 6, et orienté vers lui, se trouve une rangée de bâtiments (Ed. 8). Leur utilisation enjambe les périodes classique et hellénistique. Il pourrait s’agir de trésors, comme le suggère la découverte d’un nombre élevé d’objets (plus de 200 figurines), ainsi que des indices d’une barrière installée à l’intérieur de l’un des bâtiments, non loin de son entrée excentrique. — En 2019, les plans de la stoa E (Ed. 1) et de l’Ed. 3 ont été clarifiés davantage. Une section d’une aile se projetant vers l’O de l’extrémité S de l’Ed. 1 a été mise au jour. La longueur de la stoa E est maintenant connue (69,0 m). L’Ed. 3 s’étend sur une longueur de 30,0 m et son intérieur est divisé en quatre pièces ; les deux à chaque bout sont plus petits que les deux au centre (en 2018 seule la petite pièce au NE avait été repérée et avait été provisoirement qualifiée de porche peu profond). Bien que la fonction de l’Ed. 3 reste floue, son association aux activités religieuses est néanmoins très probable.
K. Reber et al., « L’Artémision d’Amarynthos (Campagne 2018) », AK 62 (2019), p. 145–152 ; D. Knoepfler et al., « L’Artémision d’Amarynthos (Campagne 2017) », AK 61 (2018), p. 129–136 ; K. Reber et al., « Το ιερό της Αμαρυσίας Αρτέμιδος στην Εύβοια: Αναζητώντας έναν χαμένο ναό », Θέματα Αρχαιολογίας 3.2 (2019), p. 206–215 ; K. Reber et al., « Auf der Suche nach Artemis — Die Entdeckung des Heiligtums der Artemis Amarysia », AW 49.4 (2018), p. 52–58 ; T. Parikh, « Newsround », AR (2019), spéc. p. 41–42 ; D.M. Smith et A.D. Vlanti, « Newsround », AR (2018), spéc. p. 52–53 ; Chronique des fouilles en ligne, no 6790.
134– Analyse archéologiquement et historiquement contextualisée d’un groupe de 7 figurines (5 garçons ou jeunes hommes, 2 filles ou jeunes femmes) en terre cuite de la période hellénistique précoce qui fut trouvé au cours de fouilles de sauvetage à la fin des années 1980. Chaque figurine tient une tablette en diptyque. Les figurines furent ramassées dans un dépôt chronologiquement mixte (datant de la période géométrique à l’époque hellénistique ; dimensions : 16,0 m × 23,0 m) qui se situe dans le voisinage du site du sanctuaire désormais confirmé. Le dépôt a aussi livré des céramiques, un nombre restreint de petits objets et des milliers de produits coroplathiques, dont de nombreuses représentations d’enfants. À l’exception d’une seule figurine masculine importée — ou au moins fabriquée avec un moule importé —, les figurines sont des produits locaux (au moins une d’entre elles appartient à une génération ultérieure de la série importée). L’introduction de ce type iconographique dans le répertoire coroplathique est considérée comme étant une expression du rôle fondamental que la lecture et l’écriture avaient atteint dans l’éducation des garçons et des filles depuis la période classique. La dimension pédagogique dominante de ces figurines s’accorde bien avec le culte répandu d’Artémis en tant que kourotrophe, ce qui mène l’A. à conclure que son profil amarysienne possédait ce caractère — au moins à partir de la période hellénistique. L’A. suppose que les figurines tenant une tablette (comme beaucoup d’autres représentations d’enfants trouvées dans le dépôt) furent offertes à Artémis par des mères au nom des enfants dont la transition à l’âge adulte avait été confiée à la déesse.
C. Benessi, « A Group of Terracotta Ex-Voto Figurines from Amarynthos, Euboea: A Case Study in Sanctuary Deposition Practices », in G. Papantoniou, D. Michaelides et M. Dikomitou-Eliadou (éd.), Hellenistic and Roman Terracottas, Leyde, 2019 (Monumenta Graeca et Romana, 23), p. 203–214.
13503.10 – Érétrie – Sanctuaire d’Ilithyie – École suisse d’Archéologie en Grèce – Εφορεία αρχαιοτήτων Εύβοιας – En 2018, le lancement de la nouvelle campagne des fouilles à la Palestre Sud a compris l’ouverture de deux sondages [nos 7 et 8 sur le plan] au sein du péribole rectangulaire qui est contigu à l’angle NO de la palestre (i.e. Espace E). Le sondage 7, situé à l’angle SO de l’enclos a révélé un petit puits peu profond. Dans le sondage 8, creusé à l’angle NE du péribole, une grande base (autel ? dédicace[s] ?) a été mise au jour à mi-chemin, le long du mur E ; sous le mur N de la péribole, près de son angle NE, se trouve un dépôt votif contenant plus de 100 kotyles miniatures à vernis noir (du dernier quart du ive s. au début du iie s. av. J.‑C.) ; le dépôt semble se poursuivre dans la zone du sondage 9. Cette dernière découverte aide à établir la chronologie du mur de péribole au début de la période hellénistique. Plusieurs inscriptions provenant de cette zone ont déjà permis l’identification du site comme étant un sanctuaire d’Ilithyie.
G. Luisoni et G. Ackermann, « La palestre sud d’Érétrie », AK 62 (2019), p. 152–155 ; T. Parikh, « Newsround », AR (2019), spéc. p. 42–43 ; Chronique des fouilles en ligne, no 8079.
136– Cimetière dit de la Porte de l’Ouest ou de l’Hérôon – Réexamen du contexte archéologique d’une petite cruche souvent associée aux matériaux de l’Hérôon (Musée archéologique d’Érétrie no 933). En se référant aux archives du journal officiel des fouilles et aux rapports, dessins et photographies publiés, l’A. identifie le lieu de découverte du vase avec la partie E du sondage 6 (Porte de l’Ouest, explorée au printemps 1964), qui se situait le long de l’intérieur du mur N d’une maison hellénistique. Ce faisant, il reconstitue un catalogue de l’assemblage auquel la cruche appartenait à l’origine (« Tombe 1 » ; datant de la transition vers le ve s. av. J.‑C.). L’assemblage comprend aussi 19 vases fins dans différents états de conservation, 8 tessons de poteries grossières, 3 tuiles, 3 pesons de métiers à tisser, 4 clous en fer, un fermoir de ceinture en fer, une coquille de collier et une pierre travaillée. De façon notable, la petite cruche contenait une substance brûlée et quelques petits ossements, mais ceux-ci ne furent jamais soumis à une analyse scientifique. Plutôt que les restes d’une fosse sacrificielle, l’A. soutient que l’assemblage reconstitué, petite cruche incluse, doit être identifié comme étant le mobilier d’une tombe, ou au moins celui d’une tombe qui avait été perturbée.
J.‑P. Descœudres, « An Eretrian Juglet and Its Context », Mediterranean Archaeology 31 (2018) [2019], p. 15–25.
13703.11 – Kapsouri Kaphirea – Εφορεία Αρχαιοτήτων Εύβοιας – Une fouille de sauvetage conduite en 2018 au cours de la construction d’un nouveau parc éolien a mis au jour les vestiges d’un village naturellement fortifié et réparti sur au moins trois terrasses artificielles. La découverte architecturale la plus notable est un grand bâtiment à abside (A ; longueur : 11,67 m ; largeur : 7,20 m) ; ce bâtiment, qui semble avoir connu deux phases distinctes, se trouvait initialement au cœur du village. L’intérieur du bâtiment est divisé en deux chambres auxquelles on accède par des marches en pierre. Trois petites structures rectangulaires d’une date ultérieure ont été dégagées immédiatement à l’E du Bâtiment A ; les structures lui sont contiguës. Une partie d’un 2e bâtiment à abside (B) a aussi été mise au jour à une distance de 5 m du S du Bâtiment A. Les trouvailles recueillies pendant les fouilles datent du viie s. au milieu du iiie s. av. J.‑C. et se composent principalement de vases utilitaires non décorés. Une pièce de monnaie en bronze du iiie s., frappée par Carystos, a été trouvée dans les couches supérieures du Bâtiment A, ce qui offre un terminus post quem pour sa désuétude. Plusieurs fusaïoles en argile, un poignard en fer, des fragments de pithoi avec des joints de plomb, une pierre à aiguiser, des broches en fer, une lampe du ve s., 3 outils de meulage en pierre et les fragments de 4 pressoirs à vin ont également découverts dans le Bâtiment A. On note en particulier les fragments de pithoi à reliefs qui portent des scènes de guerre ou de chevaux ailés, ainsi qu’un décor floral et géométrique. Ces pithoi aurait pu être produits localement en Eubée du S [pour une possible corroboration de cette thèse, cf. l’étude des céramiques à reliefs de Zarakès Karystias, discutées dans ChronARG (2018), 03.12]. Étant donné l’iconographie des pithoi à reliefs, la présence de plusieurs dépôts autour du Bâtiment A et le caractère de quelques petits objets, les fouilleurs considèrent cette partie du village comme un espace de culte.
Ministère de la Culture et des Sports, « Aποτελέσματα σωστικής ανασκαφικής έρευνας στο Καψούρι Καφηρέα από την Εφορεία Αρχαιοτήτων Εύβοιας », communiqué de presse (30 janvier 2019) [https://www.culture.gov.gr/el/Information/SitePages/view.aspx?nID=2565] ; T. Parikh, « Newsround », AR (2019), spéc. p. 39–40.
13803.12 – Oreoi (Histiée) – L’A. mène une étude détaillée de fragments appartenant à un groupe statuaire en marbre nésiotique montrant Héraclès luttant contre le lion de Némée (Musée archéologique d’Érétrie, Collection d’Oreoi, no 364 ; hauteur est. : 2,30–2,50 m). Cette sculpture — qui compte parmi les premières œuvres monumentales dans ce matériau à avoir été trouvées en Eubée, et qui se distingue par son recours novateur au mouvement dynamique — fut découverte par hasard en 1992 pendant la construction dans une zone qui fut identifiée par la suite comme un sanctuaire archaïque. Selon une analyse comparative des caractéristiques techniques, stylistiques et iconographiques, l’A. propose une restitution hypothétique de la composition, qu’elle date d’environ 560–550 et qu’elle attribue à un artiste adepte d’un atelier étranger (cycladique, probablement de l’île de Naxos). Une inscription sur le flanc gauche du lion nous informe qu’un certain Kylion l’a dédié. Bien que la dédicace ne nomme pas son destinataire divin, c’était très probablement le protagoniste de la composition, Héraclès, qui avait une association mythologique bien établie en Eubée et était vénéré dans plusieurs de ses localités. [Pour une première publication connexe (en grec) cf. ChronARG (2012) 03.11.]
E. Sapouna-Sakellaraki, « Eine Gruppe des Herakles im Löwenkampf aus Nord-Euböa », Antike Plastik 31 (2016), p. 55–64.
13903.13 – Plakari (Carystos) – Nederlands Instituut in Athene – Εφορεία Αρχαιοτήτων Εύβοιας – En 2014, une tranchée carrée (no 6) a été ouverte au milieu de la Terrasse 1, au S de l’endroit où les chambres appartenant probablement à une facilité de stockage de l’époque classique tardive (Bâtiment B) avaient été mises au jour en 2011. À l’angle NE de la tranchée, des parties de 2 murs ont été repérées ; les murs ont été provisoirement associés à un passage ou un portail. Le mur O s’élevait sur un soubassement, dont les parties inférieures sont constituées d’un remplissage de grandes pierres (un dépotoir de débris de construction ?). Un remplissage distinct livrant quelques céramiques datant du ive s. av. se trouvait juste à côté de l’extrémité S de ce soubassement ; les céramiques donnent une chronologie générale pour la construction des murs et du sol. Dans certaines parties de l’angle NE de la tranchée, la roche montre des indices de nivellement, évidemment accompli dans une phase antérieure, datée du vie s grâce à la découverte d’une coupe à anse unique presque intacte. Alors que la tranchée a produit très peu de matériaux, son niveau le plus bas contenait des fragments de statuettes en terre cuite (une masculine et l’autre féminine) qui suggèrent que cette zone faisait partie du sanctuaire dans la période archaïque (et donc que le mur de terrasse 1, dont la face intérieure s’étend diagonalement à travers l’angle NO de la tranchée, délimitait probablement le temenos à cette époque). Lors de l’exploration des tranchées 11 et 12, situées sur une autre terrasse au NE du noyau du sanctuaire, de possibles vestiges d’une route ont été repérés sous une couche d’érosion contenant des matériaux de la période classique. La prétendue route (menant au sanctuaire ?) se compose d’une surface lissée dans laquelle étaient incrustés des tessons disposés horizontalement. Elle est également bordée de rangées de grosses pierres. — En 2015, une tranchée de plan polygonal (no 13) a été ouverte dans l’interstice entre les tranchées 6 (2014) et 3 (2011). Les travaux dans cette tranchée permettent d’observer que les 2 tronçons de murs mis au jour à l’angle NE de la tranchée 6 appartenaient en fait aux angles de 2 murs épais et orientés perpendiculairement (largeur : ca 1,50 m ; le mur à l’E court vers le N sur l’axe SO-NE ; le mur à l’O est orienté SE-NO). Le mur E (no 416) rejoint à angle droit une autre section de mur (no 417), qui court vers l’O parallèlement au mur O (no 418) au S de celui-ci, et rencontre, à un angle arrondi, un autre mur s’étendant vers le NE (no 428, aligné avec le mur de terrasse 1). Le mur 418 et le mur de terrasse 1 forment un angle à leur intersection. Le mur de terrasse 1 se termine à cet angle, laissant un espace (largeur : environ 3,50 m) entre celui-ci et le mur 428. Cette disposition de murs forme ainsi un couloir menant à la terrasse 1, ce qui valide l’hypothèse que cette structure faisait office de portail monumental. Une masse de grands blocs directement à l’O de l’intervalle dans le mur de terrasse est provisoirement identifiée comme les fondations d’une rampe. Les murs du bâtiment de stockage révélés dans la tranchée 3 jouxtent ceux du portail, ce qui suggère que ce bâtiment fut érigé plus tard. Vu les trouvailles en céramique qui lui sont associées, ce portail (à l’exclusion du mur de terrasse 1 préexistant) est daté de la période classique. Le portail aurait pu faire partie d’une série contemporaine d’ajouts architecturaux au sanctuaire qui inclut le Bâtiment A sur la terrasse 2 [pour lequel voir ChronARG 31 (2018) 03.11].
J.P. Crielaard et al., « Plakari Archaeological Project: Preliminary Report on the Sixth Field Season (2015) », Pharos 23.2 (2017) [2020], p. 67–91 ; J.P. Crielaard et al., « Plakari Archaeological Project: Preliminary Report on the Fifth Field Season (2014) », Pharos 22.2 (2016) [2019], p. 17–41 ; https://plakariproject.com
14003.14 – Xeropolis-Lefkandi – British School at Athens – L’A. livre un rapport intermédiaire sur les découvertes faites jusqu’à présent lors des fouilles de la « Zone Rituelle ». Dans cette zone, 3 structures successives (désignées A, B et C) de nature apparemment non domestique et non funéraire datant entre l’HR IIIC et l’âge du Fer ancien (xiie–xe s.) ont été dégagées. Le mobilier, fixe et mobile, suggère que ces structures étaient des espaces (semi-)publics, où sont conservés des témoignages importants de la pratique de commensalité rituelle dans un village post-palatial/protogéometrique. Le 1er des bâtiments, la Structure A (de forme irrégulière ; incomplètement explorée ; dimensions : environ 5,0 m × 2,0 m) montre 2 phases à l’HR IIIC ancien. La Structure B (de plan rectangulaire ; dimensions : 4,6 × 3,75 m) suivit à l’HR IIIC moyen. Ces 2 structures furent dotées d’installations faites d’argile en forme de tambour (une série de 3 dans la Structure A et un dans la Structure B ; diamètre : moins de 1,0–1,5 m) et contenaient des remblais riches en matériau carbonisé. La Structure B a également livré plusieurs ossements d’animaux et une figurine bovine de type « Elaborate Late Linear ». La figurine a été trouvée en association avec une structure en forme de Π en brique crue. Enfin, la Structure C (dimensions : 5,0 m × 5,0 m) fut construite au-dessus de l’angle NO de la Structure B. Contrairement aux structures précédentes, la Structure C fut agencée à travers de multiples phases (couvrant la transition entre l’âge du Bronze tardif et le début de l’âge du Fer) avec une série de « plates-formes » ; de plus, cette structure n’a livré aucun matériau carbonisé, alors qu’elle a produit l’humérus d’un lion avec des marques de boucherie et des bois de cerf (la Structure A contenait aussi des bois de cerf), un pendentif en stéatite et le sabot cassé d’une figurine d’animal en terre cuite. Une quantité élevée de poteries, telles qu’une amphore, un grand cratère et une grande marmite remplie d’ossements brûlés, ont été recueillies dans l’aire autour de la Structure C, ce qui indique des activités culinaires. [Pour une étude ciblée des indices bioarchéologiques associés à la préparation des repas et à leur consommation communautaire dans la « Zone Rituelle », cf. infra.] L’A. fait l’hypothèse que les Structures A et B auraient pu abriter des rituels distincts : la première hébergeait l’exposition d’objets comme les bois de cerf ; la seconde se concentrait sur les fêtes. Quant à la Structure C, ses divers meubles et l’abondance de céramiques et d’ossements carbonisés trouvés dans l’aire qui l’entoure suggèrent un changement de rituel : les rites d’exposition se déroulaient à l’intérieur, tandis que les fêtes communautaires se tenaient en plein air. On ignore si les rituels étaient associés à un culte. Si tel était le cas, l’A. se demande si les installations en tambour et les « plates-formes » auraient pu fonctionner pour exposer une forme ancienne de trapezomata.
I.S. Lemos, « The ‘Ritual Zone’ on Xeropolis at Lefkandi: Some Preliminary Thoughts », in I.S. Lemos et A. Tsingarida (éd.), Beyond the Polis: Rituals, Rites and Cults in Early and Archaic Greece (12th–6th centuries BC), Bruxelles, 2019, p. 75–90 ; cf. Chronique des fouilles en ligne, no 5572.
141– Étude préliminaire des terres cuites fabriquées à la main et au tour qui ont été trouvées lors des fouilles de la « Zone Rituelle » et qui pourraient révéler le caractère religieux ou non du site. Selon l’A., la nature spéciale de la Zone Rituelle est suggérée par 1) l’utilisation des types coroplathiques qui sont par ailleurs rares ou inhabituels dans des contextes contemporains en dehors de Xéropolis ; 2) la densité remarquable de figurines provenant de la zone elle-même. Parmi les objets en terre cuite les plus exceptionnels, on distingue des modèles de bateaux (au nombre de 4 au moins), des oiseaux (aquatiques), un fragment d’au moins un centaure (la tête) et — exclusivement dans la Zone — de grandes quantités de bovidés. Une caractéristique supplémentaire propre à la Zone Rituelle est le lissage des fractures des protomés de tête de taureau, afin de leur donner une base pour faciliter leur conversion en petites figurines autoportantes. Jusqu’à présent, la Zone Rituelle a également fourni environ 70 % du total des objets coroplathiques trouvés à Xéropolis, y compris toutes les formes faites au tour, les bovidés et la plupart des bateaux. Compte tenu de la rareté à la fois de leurs formes et de leur densité, les bateaux et les oiseaux probablement aquatiques (avec leur association commune à l’eau), ainsi que l’affinité entre les bovidés et les protomés convertis, manifestent une habitude de dépôt peut-être à qualifier de votive.
C. Thurston, « Terracotta Figurines from the ‘Ritual Zone’ at Xeropolis-Lefkandi : Constructing a Methodology », ibid., p. 91–98.
142– Discussion de 2 figurines fragmentaires, solides et faites main en terre cuite qui représentent un taureau. Les figurines ont été prélevées d’un dépôt mis au jour au milieu d’un niveau de pierres écroulées à l’extérieur d’un mur qui borde la « Zone Rituelle ». Le dépôt date de l’HR IIIC à la période protogéometrique/sub-protogéometrique et contenait des céramiques et d’autres objets en terre cuite. Sur la base de leur taille plus grande que d’habitude et de l’ajout d’une « stéphané » au front du taureau, l’A. propose que les artisans eubéens connaissaient les formes coroplathiques crétoises et qu’ils les adaptaient sélectivement aux besoins locaux. Alors que les 2 figurines (spéc. la plus grande et la plus ancienne [de l’HR IIIC]) semblent avoir été délibérément brisées d’une manière similaire au célèbre centaure du cimetière de Toumba (Lefkandi), on ne sait pas pour l’instant si le dépôt est primaire ou secondaire, ni s’il est de nature votive.
I.S. Lemos, « Offerings to a Goddess », in V. Vlachou et A. Gadolou (éd.), ΤΕΡΨΙΣ: Studies in Mediterranean Archaeology in Honour of Nota Kourou, Bruxelles, 2017, p. 501–509.
143– Première analyse d’un sous-prélèvement des restes de faune (2 466 os et fragments) recueillis lors la fouille de la « Zone Rituelle ». Si la majorité des spécimens provient de l’extérieur de la Structure C, ce sont les espaces associés à la Structure B (spéc. son intérieur) qui subirent le moins de perturbations et de dégradations taphonomiques et sont donc les plus prometteurs pour identifier des modifications anthropiques des os. Par exemple, l’intérieur de la Structure B a livré une proportion marquée d’os de mouton, dont beaucoup appartiennent à un seul spécimen sous-adulte, qui présente des modifications structurelles en cohérence avec des manipulations culinaires. Il est intéressant qu’un dépôt de 14 os comprenant une grande diversité d’animaux sauvages et domestiqués (chacun identifié par un seul os, à l’exception des caprins) et portant des traces de brûlure était présent dans la Structure B. L’A. fait l’hypothèse que ce dépôt d’os aurait pu être assemblé comme souvenir d’une fête spécifique dont la diversité des viandes consommées justifiait une commémoration. Un seul humérus distal droit de lion, associé à l’unité « post-Structure C », porte des marques de boucherie. L’A. soutient que le lion fut tué peut-être pour protéger les populations locales de bétail et de gibier ; il aurait pu être consommé, mais pas forcément dans un contexte rituel (ce qui s’applique aussi à 2 autres ossements de lion, l’un avec des marques d’incision, qui ont été trouvés dans la Région 1). Parmi les 15 fragments de bois de cerf mis au jour dans les unités (en particulier celles de la Structure C), certains portent des signes de taille, ce qui indique qu’ils étaient un matériau brut pour la production d’objets (comme cela a été remarqué dans d’autres régions de Xéropolis). Il est également possible que les spécimens non taillés aient été exposés dans des cérémonies. Un dépôt possible d’un chiot et d’un fragment de bois de cerf taillé a été découvert à proximité des Structures B et C. Comparée à deux dépôt similaires et contemporains à Xéropolis, cette pratique [rituel de fondation ?] semble avoir été unique à un certain moment de l’histoire du village : entre les destructions du site à la phase 1b et la reconstruction de la phase 2. Dans l’ensemble il est cependant difficile de soutenir une interprétation religieuse/rituelle générale pour les origines des dépôts osseux dans les unités étudiées. La composition taxonomique de la « Zone Rituelle » a montré plusieurs affinités avec le secteur I. Les pratiques de banquet sont manifestes, mais des signatures sacrificielles claires font jusqu’à présent défaut.
A. Mulhall, « A Preliminary Examination of Lefkandi’s ‘Ritual’ Area from a Zooarchaeological Perspective », in Lemos – Tsingarida (éd.), Beyond the Polis, op. cit., p. 273–288.
144– Analyse préliminaire des 92 prélèvements végétaux obtenus lors des fouilles des Structures A, B et C de la « Zone Rituelle », avec une comparaison du corpus disponible de preuves botaniques issues de contextes rituels de la période néolithique à l’âge du Fer. La grande majorité des graines ont été conservées dans des états carbonisés, quoique certains cas de minéralisation soient présents dans les prélèvements (principalement des restes de fruits). La plupart des restes de plantes alimentaires provient de l’intérieur et de l’extérieur de la Structure A (45 prélèvements). Les prélèvements comprennent des mélanges déposés secondairement de diverses plantes dans lesquelles aucune plante ne prédomine et qui ont été préalablement exposées au feu (cuisson à petite échelle, élimination des restes ou brûlage contrôlé des plantes pendant ou après leur exposition). La Structure B (20 prélèvements) a donné un profil botanique et des activités liées aux plantes similaires à la Structure A. La Structure C (27 prélèvements) a livré une quantité comparativement plus faible de plantes alimentaires et moins d’espèces sauvages, mais sa composition globale ressemble à celle des autres structures. Pourtant, dans ce contexte, les maigres restes de nourriture pourraient également avoir été le résultat de déversements à l’extérieur de la structure. Comme pour les restes fauniques, les plantes représentées dans la « Zone Rituelle » ne sont pas anormales dans le contexte général de Xéropolis (à savoir qu’elles proviennent de produits locaux). Cela dit, la « Zone Rituelle » manque de preuves de traitement des plantes et présente une variété de plantes plus restreinte — mais il convient de noter la présence exceptionnelle de blé à l’état brut et peut-être de coriandre. Le blé à l’état brut semble avoir été associé à des contextes de sanctuaires dans le monde grec (par exemple, le mont Lykaion, Kalapodi) ; quant à la coriandre, les contextes documentés sont pratiquement inexistants dans la littérature archéologique.
A. Livarda et G. Kotzamani, « An Exploration of the Social Role of Plants in Rituals in Prehistoric Aegean with Reference to the Site of Xeropolis, Lefkandi, Euboea », ibid., p. 289–302.
[04. Phocide, Locride, Étolie]
[05. Acarnanie, Épire, Illyrie méridionale, îles ioniennes]
[06. Phthiotide, Thessalie]
[07. Macédoine]
[08. Thrace]
[09. Îles de l’Égée]
[10. Crète]
[11. Chypre]
[12. Asie Mineure]
[13. Grande-Grèce]
14. Sicile (Nicola Cucuzza)
14514.00 – Généralités – Patera consacre un article au problème de l’identification du destinataire divin d’un culte sur la base des seules données archéologiques, ce qui a souvent conduit, en Sicile, à attribuer des sanctuaires à Déméter. L’analyse appelle à une plus grande prudence en raison de la variabilité locale des manifestations du culte et la récurrence d’objets votifs identiques dans les sanctuaires où la documentation écrite atteste que différentes divinités étaient vénérées. Pautasso examine l’offrande, en Sicile, de figurines féminines en terre cuite portant des objets (gâteaux, pains, probablement de la laine non filée), typiques de la fin du ve et du début du ive s., en soulignant le rôle joué dans cette diffusion par Syracuse sous Denys l’ancien.
I. Patera, « Identifier Déméter Thesmophoros et son culte en Sicile à partir des données matérielles », in M. De Cesare, E.C. Portale et N. Sojc (éd.), The Akragas Dialogue. New Investigations on Sanctuaries in Sicily, Berlin, 2020, p. 27–57 ; A. Pautasso, « Dedicants, offerings, and sacrifice. The value of the images », ibid., p. 59–78.
14614.01 – Himère – Les fouilles menées de 2012 à 2017 par l’Université de Berne ont conduit à la découverte de deux zones sacrées (numérotées 11 et 12) sur le bord E du Piano del Tamburino, à l’O du Piano d’Himère. Dans la zone 11, les restes de murs sont attribués à un bâtiment de culte sans péristasis de 14,50 × 6,40 m, ouvert à l’E, entouré d’un mur de 22 × 13,80 m (il est moins probable, au vu de la technique de construction, que ce mur extérieur ait supporté une péristasis). Le caractère sacré de la zone est indiqué à la fois par les découvertes (qui comprennent des vases miniatures et des statuettes en terre cuite) et par leur dépôt, souvent dans de petites fosses qui comprennent également des pesons de métier à tisser et des objets en métal. Une structure de 0,80 m de diamètre à l’O du bâtiment est interprétée comme un autel. La présence de céramique datant du vie s. av. J.‑C. semble indiquer que l’espace sacré était déjà utilisé à cette époque : même les découvertes numismatiques concordent pour fixer son abandon avec la destruction carthaginoise en 409 av. J.‑C. Dans la zone 12, située plus au S, trois autels ont été découverts (dont un absidal) et les restes d’un bâtiment, composé de plusieurs pièces, de fonction incertaine, qui atteste trois phases de construction différentes, à partir de 575/550. La zone semble avoir été délimitée par un mur et était accessible par une entrée venant du S. Le principal moment d’utilisation du sanctuaire, qui doit se situer entre le milieu du vie et la fin du ve s., se termine par un niveau de destruction dans lequel ont été trouvés des éléments architecturaux (y compris des antéfixes) appartenant à une autre structure inexplorée, qui doit être située à l’E de la zone fouillée. Dans toute la zone examinée (y compris les pièces du bâtiment), plusieurs fosses contenaient des objets votifs et des dépôts. Le matériel retrouvé comprend des vases en céramique (dont un psyktēr attique), des protomés et des figurines en terre cuite, des ossements animaux (même brûlés), des coquillages, du charbon ; l’autel absidal contenait un dépôt de consécration comprenant de petits œnochoés, des tasses (dont une contenait des coquillages) et 2 figurines féminines en terre cuite assises sur un trône (h. 20 et 30 cm), tandis qu’un bothros contenait un grand nombre de matrices de différentes tailles pour la production de figurines en terre cuite. Il convient de noter l’utilisation du perçage et de la fragmentation délibérés du matériau céramique et la position retournée des vases. Il est probable que les deux zones étaient destinées au culte de divinités féminines.
E. Mango, « New evidence for sacred structures and ritual practices in Himera, Piano del Tamburino », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 371–397 ; M. Boglione, « A typology of votive offerings: observations regarding a sacred area on the Piano del Tamburino, Himera », ibid., p. 399–404.
14714.02 – Leontinoi – Scala Portazza – Le sanctuaire extra-urbain de Scala Portazza, à l’O de la ville ancienne (près de celle d’Alaimo) était dédié à Héra, comme l’indiquent les graffiti sur des fragments de céramique. Il y a eu 4 phases distinctes, datables entre la fin du viiie et le iiie s. : dans la 1re (qui coïncide avec la date de fondation de la colonie), il y avait peut-être un autel de cendres, tandis que dans la 2e moitié du viie s., un autel rectangulaire en pierre et un mur de temenos ont été construits. La zone a été monumentalisée au milieu du vie s. : l’autel a été incorporé dans une structure plus grande avec des portes et des marches latérales (18,7 × 6,80 m) ; le remplissage de l’autel contenait une quantité considérable de cendres et d’ossements animaux (des bovins, des moutons et des chèvres, des porcs, mais aussi des restes de poissons et de mollusques). De nombreux ossements — sans traces de brûlure mais bien de boucherie —, intentionnellement brisés, ont été trouvés dans un four utilisé pour la cuisson des terres cuites architecturales du sanctuaire : on suppose que ces découvertes étaient liées à une cérémonie collective qui s’est tenue pendant la restructuration de l’espace sacré. Après son abandon, datant du début du ve s., le sanctuaire a été fréquenté jusqu’à la première moitié du iiie s. av. J.‑C., période à laquelle le culte semble avoir été rendu à Déméter (selon l’interprétation des objets votifs).
F. Sudano, « Sacrifici di fondazione e di rifondazione. Il caso dell’Heraion di Scala Portazza a Leontinoi », in E. Lippolis, P. Vannicelli et V. Parisi (éd.), Il sacrificio. Forme rituali, linguaggi e strutture sociali, Rome, 2017 (Scienze dell’Antichità, 23.3), p. 339–350.
14814.03 – Syracuse – Les données relatives aux édifices sacrés — datés à partir du viiie s. — mis au jour dans la zone située à l’O du sanctuaire d’Athéna et du temple ionique sont discutées. Elles indiquent la présence d’ossements animaux dans les dépôts votifs. La présence de porcs et de cerfs, mais aussi d’ossements de chiens portant des marques de boucherie est mise en évidence.
G. Germanà Bozza, « Riti sacrificali nell’area sacra di Piazza Duomo a Siracusa », in Lippolis – Vannicelli – Parisi, Il sacrificio, supra 14.02.
14914.04 – Akrai – Un article préliminaire illustre brièvement l’ensemble architectural de 25 pièces, mis au jour lors des fouilles de 2006–2007 entre le théâtre et l’Aphrodision, et interprété comme un sanctuaire de Déméter et de Korè (ChronARG [2018] 14.07) : l’existence d’un Koreion à Akrai est en effet documentée par une inscription (IG XIV 217). Dans la salle 6 se trouve la présence d’une sépulture humaine, datable du dernier moment de fréquentation de l’ensemble architectural, qui semble dater de la fin du iiie s. av. J.‑C.
D. Leggio, « Rites and mysteries on the Acropolis of Akrai: preliminary remarks on a new sanctuary dedicated to the cult of Demeter and Kore », in The Akragas dialogue, supra 14.00, p. 405–415.
150– Les données relatives au sanctuaire rupestre de la « Santoni » sont discutées, en relation avec la diffusion du culte de Cybèle dans le monde grec.
P.D. Scirpo et S.A. Cugno, « I cosidetti ‘Santoni’ di Akrai. Alcune note sul santuario rupestre di Cibele », in S.A. Cugno, Patrimonio culturale, paesaggi e personaggi dell’altopiano ibleo. Scritti di archeologia e museologia della Sicilia sud-orientale, Oxford, 2017 (BAR, 2874), p. 47–59.
15114.05 – Géla – Bitalemi – Deux articles sont consacrés à la documentation archéologique du Thesmophorion de Bitalemi dans sa phase archaïque, illustrant le mode de dépôt des objets trouvés et la relation entre ceux-ci et les structures architecturales en briques crues (du début du vie s.), probablement destinées à de petits groupes de fidèles. Un article examine rapidement la pratique sacrificielle qui peut être reconstituée sur la base de données archéologiques, en accordant une attention particulière à la présence de restes d’ossements animaux (principalement des porcs) et de couteaux. Un dépôt (n. 2885) datant d’environ 600 est présenté en détail. Les ossements d’un porcelet étaient associés à de la céramique probablement utilisée pour la consommation des viandes de l’animal dans un cadre communautaire.
M. Albertocchi, « Il sacrificio nel santuario di Bitalemi a Gela: spartizione alimentare, consacrazione e consumo », in Lippolis et al., Il sacrificio, supra 14.02, p. 307–320 ; Ead., « Depositional practices in the Bitalemi Sanctuary in the Archaic period: form and interpretation », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 269–289.
15214.06 – Polizzello – Les données concernant le sacrifice d’animaux dans le sanctuaire de Polizzello, à partir du viiie s., sont présentées. Au viie s., la cuisson de la viande semble avoir eu lieu dans le bâtiment E, doté d’un foyer central : des tas d’ossements portant des traces de combustion se trouvaient le long du mur d’enceinte interne du bâtiment (déposés avec deux anneaux de bronze). Le Sacello B est présenté en détail, avec la découverte de 4 crânes de porcs, un fer de lance, 6 œnochoés, un bol et une coupe ionique : datant du vie s., cette offrande, déjà attribuée à un culte héroïque (peut-être en l’honneur d’Ulysse), diffère des autres, qui semblent être associées à la sphère féminine. À la fin du vie s. (qui fait suite à une interruption de la fréquentation du sanctuaire d’environ 50 ans), l’enceinte F, de 8 × 5,30 m, est interprétée comme une fosse pour la réalisation de sacrifices d’animaux : à l’intérieur et aux alentours, on a trouvé une quantité abondante d’ossements de bovins, de porcs, de moutons, de chèvres et de quelques cerfs.
K. Perna et D. Palermo, « Forme rituali, linguaggi, dinamiche storiche e sociali: il caso del santuario di Polizzello, nella Sicilia centro-occidentale », in Lippolis et al., Il sacrificio, supra 14.02, p. 321–337.
15314.07 – Agrigente – Premier compte rendu préliminaire des objets en bronze trouvés dans les sanctuaires d’Agrigente, à partir de la documentation du Sacello au S de l’Olympieion, où de nombreuses phiales et pointes de flèches en bronze ont été trouvées.
A. Serra, « Le offerte di manufatti bronzei nella pratica votiva agrigentina », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 201–220.
154– Un court article est consacré à la présentation des données architecturales de quelques structures rectangulaires, mises au jour dans les années 1927–1930 (NSc 1932) dans la zone bâtie (près de la Casa Filippazzo). Leur probable fonction religieuse est également déduite de la découverte de quelques figurines en terre cuite et d’un bothros contenant des fragments de vases, notamment corinthiens.
F. Ducati, « Sacelli dimenticati nell’area urbana di Akragas », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 125–131.
155– Sanctuaire de San Biagio – Le réexamen des données de fouille et des trouvailles permet de distinguer avec plus de précision, dans le sanctuaire supérieur, deux moments d’utilisation, caractérisés respectivement par le dépôt de statuettes féminines en terre cuite, de protomés et de lampes à huile (jusqu’au 1er quart du ve s.) et de vases miniatures (ive s.). L’attribution du culte à Déméter est confirmée ; cette zone sacrée est distincte du ‘sanctuaire rupestre’, situé un peu plus bas, qui, selon une hypothèse récente, abritait un culte des Nymphes (ChronAG [2013] 14.14).
C. Genovese, « The ‘Upper Sanctuary of Demeter’ at S. Biagio in Akragas: a review », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 169–200.
156– Sanctuaire de Sant’Anna – Universität Augsburg – Les résultats des enquêtes menées de 2013 à 2017 sont résumés. La zone du sanctuaire, déjà étudiée dans les années 1960 et dont les traces de fréquentation remontent aux vie et ve s., semble beaucoup plus étendue qu’on ne le pensait auparavant. Les nouvelles fouilles ont livré des informations intéressantes sur la pratique sédimentaire des différents matériaux trouvés (vases en céramique, figurines en terre cuite, objets métalliques) et des ossements animaux (principalement des porcs de moins d’un mois). On distingue différents types de dépôts, dont les « single-act deposits » et les « prompting depositions ». Les premiers consistent en des groupes de matériel déposés en même temps que des matières organiques ; lors des seconds, le placement des objets permet de distinguer une action rituelle, telle une libation, grâce à une jarre cassée (de manière à la priver du fond) et fixée au sol, et le placement minutieux ultérieur de jarres entières, d’ossements animaux et de probables restes de farine pour recouvrir le tout. La fouille minutieuse a également permis de distinguer des dépôts, composés de matériaux fragmentaires (vases et figurines en terre cuite) et des ossements animaux (certains d’entre eux calcinés ou avec des marques de boucherie), probablement issus d’opérations de nettoyage à l’intérieur du sanctuaire. Une structure construite en pierres inégales comporte des compartiments contenant des dépôts entrecoupés de niveaux de terre ou de tuiles. D’autres vestiges de maçonnerie appartiennent à des structures qui ne peuvent être définies pour le moment (enceintes ou bâtiments).
N. Sojc, « Depositions of sacrificial material and feasting remains from the extra-urban Sanctuary of S. Anna (Agrigento) », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 221–252 ; R. Miccichè, « Sometimes pigs fly. S. Anna Zooarch Project — Preliminary results (seasons 2015–2016) », ibid., p. 253–268.
157– Quelques articles présentent les dernières recherches sur le sanctuaire hellénistico-romain au nord du bouleuterion, (ChronARG [2018] 14.11) en accordant une attention particulière à la documentation architecturale de l’époque de Tibère ; le temple comporte une première phase remontant au iie s. av. J.‑C.
L.M. Caliò, V. Caminneci, M. Livadiotti, M.C. Parello et M.S. Rizzo (éd.), Agrigento. Nuove ricerche sull’area pubblica centrale, Roma, 2017, p. 97–126.
158– Sanctuaire de Zeus Olympios – Université de Palerme – Les enquêtes menées dans le secteur S du sanctuaire (ChronARG [2013] 14.14) ont permis de préciser la chronologie et les fonctions des structures entre la façade S du temple de Zeus et les murs. En particulier, le Sacellum au S de l’Olympieion présente une phase archaïque (avec un plan en oikos) et une autre, datant du début du ve s., avec l’aménagement d’un pronaos et d’un escalier le reliant à la place située devant l’Olympieion : en ses deux phases architecturales, le bâtiment est caractérisé par la présence, à l’intérieur, d’une fosse rectangulaire et le dépôt de nombreuses phiales en bronze (également retournées) ainsi que de pointes de flèches, de kotyles, de tasses et de lampes à huile. Les structures architecturales situées plus au S, caractérisées par la présence de vasques et de citernes, sont interprétées en relation avec les activités rituelles qui se déroulaient dans le Sacello (elles ne comprenaient pas de sacrifices sanglants). L’édifice dit « a cameroni » est interprété comme une salle de banquet de type theoxenia (Pindare atteste des théoxénies pour Agrigente), avec une capacité de 60 couches. Sur la base des données et des découvertes architecturales (qui comprennent également des figurines en terre cuite du type de l’Artémis sicule et des ossements de cerfs), on pense que l’ensemble du complexe était destiné à des rites de passage féminins, avec un culte attribué à Artémis, mais avec un partage des rites avec les Dioscures et Hélène, conformément à la documentation littéraire relative à Agrigente.
M. De Cesare et E.C. Portale, « Il santuario di Zeus Olympios ad Agrigento: al di là del tempio monumentale », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 99–124.
159– Sanctuaire à l’Est de la porte V – Une étude précise, dans le cadre d’un examen des vestiges architecturaux du sanctuaire, est consacrée au temple à plan tripartite, construit au vie s.
M. Longo, « Nuove considerazioni sul tempietto tripartito ad Est di Porta V », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 133–148.
16014.08 – Sélinonte – Acropole – New York University – Les résultats des investigations menées depuis 2006 dans la zone des Temples B et R sont résumés ; en particulier, on pense que la zone du Temple R a accueilli des activités cultuelles, y compris des sacrifices d’animaux (comme en témoignent les ossements de porcs, de moutons et de bovins). Vers 610, deux bâtiments en briques non cuites ont été érigés sur des sousbassements en pierre : parmi les découvertes, des céramiques pour la consommation de nourriture et de vin, des lampes à huile et des armes. Le Temple R a été construit vers 590–580 : des sacrifices d’animaux (un bélier, 2 moutons et une chèvre) et le dépôt de certains objets (vases en terre cuite, figurines anthropomorphes, fragments d’un aulos en os, métaux) sont liés à la construction du bâtiment. Restauré après un incendie en 500 (avec le relèvement du plancher de la cella), le Temple R a été détruit à la fin du ve s., probablement à la suite de la conquête carthaginoise en 409. Le bâtiment, qui serait dédié au culte de Déméter en raison des types votifs et de la prédominance des ossements de porc parmi les animaux sacrifiés, a été reconstruit et réutilisé au ive s., mais on sait peu de choses de cette phase, dont les niveaux archéologiques ont été prélevés lors des premières fouilles du site. L’existence d’un espace théâtral pouvant accueillir 500 personnes, devant le temple, indique la tenue de cérémonies qui comprenaient probablement des danses.
C. Marconi, « La dea del Tempio R », in C. Antonetti (éd.), Gli esametri Getty e Selinunte: testo e contesto, Alessandria, 2018, p. 179–200 ; Id., The new investigations of the Institute of Fine Arts – NYU in the Main Urban Sanctuary of Selinunte », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 353–370.
161– Sanctuaire de la Malophoros et de Zeus Meilichios – Les campagnes de fouilles menées dans les deux sanctuaires en 2014–2015 ont permis d’acquérir de nouvelles données sur l’organisation de la zone. On pense que toute la zone a été caractérisée par le dépôt d’objets votifs au cours du vie s. La construction des murs des deux temenē date probablement du milieu du ve s., comme l’indiquent les matériaux trouvés dans un bothros situé à la limite SO du propylon du sanctuaire de la Malophoros. Le canal qui traverse le « campo di stele » et le sanctuaire de la Malophoros est certainement postérieur à la période archaïque et peut être daté de la fin de la période romaine. Les dépôts trouvés dans la région sont très similaires à ceux (datables entre le début du vie et les 1res décennies du ve s.) mis au jour lors des fouilles menées dans la même zone par V. Tusa en 1969–1970 et restés largement inédits, et font aujourd’hui l’objet d’une étude systématique. En plus des vases en céramique, des pesons de métier à tisser et des perles de colliers, les dépôts étaient dans certains cas constitués de vases, d’objets métalliques et de figurines en terre cuite. Certaines terres cuites figuratives, dont une tête de sphinx provenant des fouilles de Tusa et datant d’environ 530, sont probablement à attribuer à des monuments votifs ou à un bâtiment jusqu’alors inconnu, à situer dans la partie O de la région de la Gaggera.
F. Spatafora, « Su una testa di terracotta dal Santuario del Meilichios a Selinunte », in Dialogando. Studi in onore di Mario Torelli, Pise, 2017, p. 431–437 ; Ead., « Il santuario di Zeus Meilichios a Selinunte: dati e materiali inediti per la rilettura del contesto », in The Akragas Dialogue, supra 14.00, p. 291–313 ; C. Greco, « I santuari di Demetra Malophoros e Zeus Meilichios a Selinunte: le nuove indagini », ibid., p. 315–351.
Index géographique (Alexis D’Hautcourt)
162Athènes, Attique, Mégaride 01.01–04 Athènes 01.50 Acropole 01.03, 01.05–06–12, 01.17, 01.23 Agora 01.04, 01.13–20, 01.35 Agora romaine 01.04 Agrai 01.24 Aréopage 01.13 Céramique 01.03, 01.21 Ilissos 01.22–23 Pirée 01.25–29 Prytanée 01.03 Sanctuaire de Zeus Meilichios 01.24 Attique Anagyros 01.31 Brauron 01.41 Dionysos, région Rapentosa 01.44 Éleusis 01.02, 01.50–51 Gerakas, Stavros 01.39 Glyka Nera 01.37–38 Glyphada-Aixonè 01.30 Halai Aixonidai 01.30 Hymette 01.38 Ikarion 01.44 Kephissia 01.40 Koropi, Mpota 01.43 Marathon 01.36 Marathon, Brexiza 01.46 Marathon, Plassi 01.45 Markopoulo 01.48 Mazi 01.49 Myrrinous 01.48 Oropos 01.04 Rhamnonte 01.47, 01.54 Sounion 01.35–36 Spata-Artémida 01.42 Thorikos 01.33–34 Vari-Varkiza 01.31, 01.54 Vouliagmeni-Asteras 01.32 Mégare Bouri à Alepochori 01.52–53 Dourako 01.52 Pagai 01.52
163Béotie 03.00 Agia Triada 03.01 Akraiphia 03.00, 03.04 Arma 03.03 Askra 03.08 Aulis 03.00 Délion (Dilesi) 03.02 Éléon 03.03 Mt. Hélikon 03.01 Khostia 03.00 Mavrovouni 03.00 Orchomène 03.06 Oungra 03.00 Perdiko Vrysi 03.04 Platées 03.00 Mt. Ptoion 03.00, 03.04 Thèbes 03.07 Val des Muses 03.00, 03.08
164Crète 02.21, 03.14
165Cyclades Naxos 03.12
166Cythère 01.56–58
167Eubée Amarynthos 03.09 Carystos 03.13 Érétrie 01.31, 03.10 Histiée 03.12 Kapsouri Kaphirea 03.11 Lefkandi 03.14 Oreoi 03.12 Paléoekklisies 03.09 Plakari 03.13 Xeropolis-Lefkandi 03.14
168Îles Saroniques 01.50 Égine 01.50, 02.21 Salamine 01.54–55
169Péloponnèse 02.01 Achaïe Aigion 02.39 Hélikè 02.39 Lousoi 02.37–38 Arcadie 01.02, 02.19 Mont Lycée 02.21–23 Tégée 02.20 Argolide Argos 02.13–14 Épidaure 02.15–17 Méthana 02.18 Corinthie Corinthe 02.02–08 Isthme 02.05 Kryoneri 02.12 Némée 02.09 Phénéos 02.11 Sicyone 02.10 Élide Olympie 02.33–36 Laconie Amyclées 02.25–26 Gytheion 02.27 Sparte 02.24, 02.28 Messénie 02.28 Elaiochorion 02.28 Kalamai 02.28 Messène 02.31 Thouria 02.29–30 Mt. Taygète 02.28
170Sicile 14.00 Agrigente 14.07 Akrai 14.04 Géla 01.55, 14.05 Himère 14.01 Leontinoi 14.02 Polizzello 14.06 Sélinonte 14.08 Syracuse 14.00, 14.03
Index thématique (Alexis D’Hautcourt)
171acropole 01.03, 01.33, 01.50, 01.54, 02.11, voir index géographique
172agora 02.31, voir index géographique
173alcool 02.26
174animal – ossements et autres restes organiques : 01.26, 02.38, 03.06, 03.14, 14.03, 14.06 bélier 14.08 bovin 14.02, 14.06, 14.08 cerf 03.14, 14.03, 14.06–07 chèvre 14.02, 14.06, 14.08 chien 14.03 chiot 03.14 coquillage 01.26, 01.46 lion 03.14 mollusque 14.02 mouton 03.14, 14.02, 14.06, 14.08 oiseau 01.52 porc 14.02–03, 14.05–06, 14.08 porcelet 14.07
175animal – représentations : 01.26, 02.38 bovin 03.14 cheval ailé 03.11 coléoptère 02.38 félin 01.44 lion de Némée 02.36 oie 01.28 oiseau 02.38 scarabée 01.52 serpent 01.13, 01.24, voir figurine
176armes 14.08 casque en bronze 02.25 flèche 14.07 lance 14.06
177autel 01.18, 01.21, 01.25, 01.30, 01.52–53, 02.15, 02.22–23, 03.00, 03.08, 03.10, 14.01 amovible 01.30 de cendres 14.02 monumental 03.08
178auteurs anciens : Démosthène 01.18 Eschyle 01.55, 02.36 Euripide 01.54–55 Hésiode 03.08 Honestus 03.08 Pausanias 01.11, 01.16, 01.20, 01.31, 02.19–20, 02.22–23 Pindare 01.18, 14.07 Plutarque 01.23, 02.31, 03.03 Thucydide 01.23
179banquet 01.04, 01.37, 02.03, 03.14 theoxenia 14.07, voir repas
180boucherie 14.02–03, 14.07
181calendrier 01.08
182céleste (objet) 03.07
183céramique : alabastre 01.39, 01.52 amphore 01.31, 01.39, 01.43, 01.48, 03.14 argienne 01.39, 01.52 aryballe 01.39, 01.49, 01.52, 02.25, 03.08 assiette 01.39, 03.01 bol 14.06 canthare 01.31, 01.39, 01.48, 01.54, 02.10, 02.25 c. à vernis noir 01.40 corinthienne 01.52 cotyle 01.39, 01.52, 03.01, 03.06, 14.07 c. miniature 03.10 coupe 02.25 c. ionique 14.06 cratère 03.14 cruche 01.52, 03.09–10 exaleiptron 01.52 hydrie 01.52, 03.06 h. miniature 03.09 jarre 14.07 kernos 01.52, 03.06 lécythe 01.41, 01.43, 01.52–53, 03.01, 03.08 lekanis 01.39, 01.43 marmite 03.14 œnochoé 01.53, 14.01, 14.06 o. conique 01.52 o. trilobée 01.46 pithos 01.43, 03.11 psyktēr 14.01 pyxide 01.41 skyphos 01.39, 01.55, 02.10, 03.08 tasse 14.01, 14.07 vaisselle à boire 02.07 vase 01.50, 01.52, 02.08, 02.22, 14.07 v. corinthien 14.07 fin 03.10 v. miniature 02.07–08, 02.28, 14.01, 14.07 v. d’offrande 01.48 v. pour offrandes liquides 01.52 v. à onguent 03.07 v. à parfum 01.52 v. de stockage 01.40 v. à usage domestique 02.10 v. à vernis noir 01.31, voir lampe
184céramique, rites : fragmentation délibérée 14.01, 14.07 perçage délibéré 14.01 retournement 14.01
185colonie 14.02 romaine 02.02, 02.04
186commémoration 02.20
187commerce 02.10
188concours 01.08, 02.05, 02.09, 03.00, 03.04, 03.08 athlétique 02.23 dramatique 01.12
189Confédération arcadienne 02.23
190culte agraire 01.50 apotropaïque 01.54 chthonien 01.13 domestique 01.14, 01.30, 01.54 double 01.23 de frontière 02.28 héroïque 01.54, 02.09, 02.24, 14.06 impérial 02.24, 02.31, 03.06 local 01.50 nuptial 02.06 repas 02.26 rural 02.28 de sommet 02.21, voir rite
191danse 14.08
192Déesses, dieux, figures mythologiques
193Agathè Tychè 01.16
194Agroteira 03.00
195Ajax 01.54
196Antiope 01.49
197Aphrodite 01.15–16, 01.38 Aphrodite Hegemonè 01.15
198Apollon 01.31, 01.48, 01.53 Apotropaios 01.53 Delios 03.02 Delphinios 01.22 Hyakinthos 02.26 Paian 01.21 Patrôos 01.20 Ptoios 03.00, 03.04 Pythios 01.22 Zoster 01.32
199Arès 01.15–16, 01.35
200Artémis 01.54, 03.00, 03.09, 14.07 Boulaia 01.16 Chthonia 01.27 Hemera 02.37–38 Kolainis 01.34
201Asclépios 01.04, 01.14, 01.17, 01.28, 02.16–17, 02.30
202Athéna 01.06, 01.15–16, 01.19, 01.35–36, 01.56–57, 14.03 Alea 01.57 Pallenis 01.39 Polias 01.03, 01.09 Promachos 01.06 Sounias 01.35
203Bendis 01.54
204Boutès 01.08
205« cavalier anonyme » 03.00
206centaure 03.14
207Cérès 02.04
208Charites 01.52
209Coronée 03.01
210Cybèle 14.04
211Déméter 01.13, 01.17, 01.47–48, 01.50–52, 01.54, 14.02, 14.04, 14.07, 14.08 Chamynè 02.35
212Dieux égyptiens 02.31
213Dionysos 01.37, 01.44, 01.50, 01.54 Éleuthereus 01.12, 01.49
214Dioscures 14.07
215Echemos 02.20
216Érechthée 01.08
217Eschyle 01.55
218Euripide 01.54–55
219Eurynomè 01.19
220Fortuna 02.04
221Génie 02.04
222Harpocrate 01.46
223Hécate Chthonia 01.27
224Hélène 14.07
225Hélios 01.08
226Héphaïstos 01.19
227Héra 01.52, 14.02
228Héraclès 01.58, 02.36, 03.12
229Hermès Chthonios 01.27
230Héros médecin 01.04
231Hygie 01.17
232Ilithyie 01.16, 03.10
233Inachos 03.03
234Isis 01.46, 02.31
235Korè 01.47, 01.50, 01.52, 14.04
236Kychreas 01.54
237Léto 01.22
238Liber 02.04
239Libera 02.04
240lion de Némée 02.36, 03.12
241Malophoros 14.08
242Mère des dieux 01.31
243Minerve 02.04
244Muses 01.20, 03.08
245Némésis 01.47
246Niobides 01.20
247Nymphes 01.21, 02.12, 14.07, voir Coronée
248Olympe 01.19
249Opheltès 02.09
250Orthia 02.28
251Pan 01.02, 01.16, 02.22–23, 03.01
252Phrontis 01.35
253Plouton 01.50
254Poséidon 01.35–36, 02.05 Erechtheus 01.03 Helikonios 02.39
255Sarapis 01.14, 01.46
256Satyre 01.12
257Scamandre 03.03
258Télémaque 01.17
259Theoi Sebastoi 02.27
260Thétis 01.19
261Ulysse 14.06
262Victoires 01.19
263Zeus 02.09, 02.23, 02.31, 02.36 Hellanios 02.21 Ho(a)marios 02.39 Homagyrios 02.39 Lykaios 02.21 Meilichios 01.24, 01.28, 14.08 Olympios 14.07 Philios 01.28 Phratrios 01.48 Polieus 01.23
264Zeuxippé 01.08
265divinité agraire 01.02
266eau 01.04, 01.52
267Eleutherolakones 02.24
268encens 01.04
269enfant 01.41
270envoûtement 01.27
271ex-voto et objets de culte 01.13 anatomique 01.28 anneau 01.52, 03.01 a. de bronze 14.06 astragale 03.01 aulos en os 14.08 base d’offrande 01.48 b. votive 03.09 bijou 01.41, 01.52 bois 01.41 bouchon de ruche 01.40, 01.54 en bronze 14.07 chaussure 01.41 clou 03.01, 03.10 coffre 01.41 couteau 14.05 dépôt votif 01.26, 01.31, 01.41, 01.48, 01.52, 02.14, 03.03, 03.10, 03.14, 14.01, 14.03 épingle 01.52 étagère 01.41 farine 14.07 fermoir de ceinture 03.10 feuille en bronze 03.01 hydrie en bronze 03.08 instrument de musique 01.41 lit 01.41 en métal 01.04, 14.01, 14.07 miroir 01.41 modèle de bateau 03.14 m. de pied 02.06 monument votif 14.08 obeloi 02.25 omphalos 01.21 outil en fer 02.25 o. en os 01.31 o. de tissage 01.41 pendentif en stéatite 03.14 perle 03.01, 14.08 peson de métier à tisser 03.01, 03.06–07, 03.10, 14.01, 14.08 phallus 01.54 phiale 02.14, 14.07 p. en bronze retournée 14.07 pinax 01.13, 01.41 plomb 03.01 poids de tissage 01.39, 01.43 pyxide 01.41 relief 01.24, 01.28, 02.04, 02.20 sandale de mariée 02.06 stèle 01.58 base de s. 02.31 s. funéraire 02.20 s. hermaïque 01.41 table 01.41 t. d’offrandes 03.06 t. sacrificielle 03.08 trapezomata 03.14 trépied 01.52 trône 01.12 vase en bronze 01.26, 03.01 verre 02.25, voir arme, autel, céramique, figurine, lampe, statue
272femme 01.04, 01.13, 01.42 fille en âge de se marier 01.41
273fête 01.03, 01.09, 01.50, 03.00, 03.14 Bouphonia 01.23 Chalkeia 01.03 civique 01.03 Diomeia 01.23 Dionysies 01.44, 01.54 Dipoleia 01.23 Epidauria 01.17 Grandes Dionysies 01.03 Grandes Panathénées 01.03 Hyakinthies 02.26 Kallynteria 01.09 Mystères 01.50 Plynteria 01.09 Thargélies 01.22 Thesmophories 01.13, 01.47, voir procession
274figurine 01.07, 01.33, 01.43, 01.48, 01.50, 01.52–53, 02.12, 02.28, 03.01, 03.06–09, 03.14 14.00–01, 14.07, 14.08 animal 01.26, 01.39, 02.18 bovidé 03.14 brisure délibérée 03.14 colombe 01.38 conversion en petite figurine 03.14 couronne florale 03.06 enfant 03.09 féminine 01.39, 02.18, 03.09 fruit 03.06 gâteau 14.00 garçon 03.09 laine 14.00 lissage 03.14 matrice 14.01 oiseau 01.26, 01.39, 03.14 pain 14.00 péplophore 03.01 phallus 01.39 porc 03.06 protomé 03.06, 14.01, 14.07 sanglier 03.01 sphinx 14.08 taureau 01.48, 03.14, voir animal, statue
275fumigation 01.04
276gâteau 01.04
277genos des Étéoboutades 01.03
278guérison 01.14
279guerre (scène de) 03.11
280héros 01.54, 02.09, 03.00, 03.07
281homme 01.47
282hybris 02.36
283hydromancie 01.21
284iconographie : bracelet 01.15 stéphanè 03.14 tablette en diptyque 03.09, voir animal, figurine
285inscription 01.04, 01.06, 01.08, 01.23, 01.28, 01.37, 01.41–43, 01.46–48, 01.50, 01.53–55, 01.57, 02.20, 02.27, 02.31, 14.04 graffito 01.47, 01.49, 02.12, 02.15, 03.01, 03.08, 03.10, 03.12 tablette de défixion 01.27
286ivoire 01.08
287jeux incisés 01.08
288kathairesis 01.04
289koinon béotien 03.04
290lait 01.52
291lampe 01.43, 01.46, 01.53, 03.01, 03.06–07, 14.07, 14.08
292libation 02.18, 14.07
293lieu de mémoire 01.50
294Ligue des Achéens 02.39
295magie 01.27
296mariage 01.41
297masque 02.12
298mémoire 02.20
299miasma 01.54
300miel 01.52
301monnaie 01.46, 01.54, 02.16, 02.35, 03.01, 14.01 trésor 02.02
302muséal (caractère) 02.24
303mystères d’Éleusis 01.17
304nuit 01.04
305oligarchie 01.50
306palais 01.50
307pèlerin 02.16
308personnages historiques : Alcamène 01.15 Elgin 01.05 Euphranor 01.20 Hérode Atticus 01.46 Lucius Verus 01.46 Lycurgue 01.03 Marc Aurèle 01.46 Périclès 01.02 Phidias 01.06, 01.08 Thrasyllos 01.20 Tyrannicides 01.18, voir auteurs anciens
309prêtre, prêtresse, prêtrise 01.03, 01.12, 02.31
310prière 01.54
311procession 01.03, 01.19, 01.50
312prostitution sacrée 02.03
313réutilisation d’un relief 02.20
314repas 02.26, 03.14, 14.05, 14.08 voir banquet
315rite : commensalité 03.14 drōmena 02.12 exposition 03.14 fondation 03.14 funéraire 01.54 d’initiation 02.12, 02.31 de mariage 01.54 de naissance 01.54 de passage 02.38 de passage féminin 14.07 privé 01.27, voir céramique, culte
316ruche 01.54
317sacrifice 01.04, 01.50, 02.09, 02.38, 03.08, 14.05–06, 14.08
318sanctuaire, architecture, style et structures : abside 03.09 acrotère 01.19–20 antéfixe 14.01 appareil polygonal 01.45 aqueduc 01.38, 01.51 architrave 02.27 Arréphorion 01.07 atelier 01.43, 02.25 bains 01.48, 02.22–23 banc 01.40 banquette 02.18, 02.31 base de colonne 03.09 bassines 01.48 bâtiment administratif 02.23 bâtiment de stockage 03.13 bois 01.08 borne 01.53 bothros 01.48, 14.07, 14.08 briques 02.25 b. crues 03.14, 14.05, 14.08 canal 14.08 canalisation 01.51 carrière 01.42, 01.58 cella 02.36, 14.08 chambre arrière 03.00 chapiteau 01.35 citerne 01.32, 01.46, 02.31, 14.07 colonnade 01.35 colonne 01.48, 02.23 c. en bois 02.18 couloir 03.13 cour 01.09, 01.31 cryptoportique 02.31 décor architectural 01.39 deipnisterion 02.31 dépotoir 02.10, 03.06 distyle in antis 03.00 dorique 01.08, 01.49, 02.17, 02.31 entrée 02.18 e. monumentalisée 03.03 escalier 01.21, 01.31, 14.07 eschara 01.26 étage 01.43 euthyntēria 01.49, 02.10 exèdre 01.46 fontaine 01.48, 02.22–23 fosse 14.01, 14.06–07 f. de fondation 02.10 four de potier 01.31, 03.06, 14.02 foyer 02.18 frise 01.08 fronton 01.19–20, 01.48 grotte 01.49, 01.55, 01.57, 02.12, 02.28, 03.01 gymnase 02.17 hestiatorion 02.17 hippodrome 01.48, 02.22–23 horos 01.23, 01.34 hypostyle 01.39 impluvium 02.31 ionique 01.35, 02.22, 03.07, 14.03 krēpis 01.49 marche 01.08–09, 01.21, 02.23, 14.02 marque d’extraction de carrière 01.25 mégaron 02.18 métope 01.08, 02.36 naos 03.00 niche 01.43 oikos 03.09 parement 01.25 p. isodome 01.41 p. polygonal 01.31, 01.40 péribole 01.28, 01.43, 01.45, 01.48, 01.52–53, 02.26, 03.06 p. en tuf 01.48 périptère 01.36 péristasis (sans) 14.01 péristyle 02.27 plancher 14.08 plâtre rouge 01.46 plinthes en chaînage 02.31 portail monumental 03.13 porte 01.08, 01.25, 03.06, 14.02 p. monumentale 01.48 pronaos 02.10, 03.00, 14.07 Propylées 01.02 propylon 01.39, 02.17, 14.08 prytanée 02.31 puits 01.21, 01.26, 01.31, 01.43, 01.48, 01.54, 02.10, 03.09–10 rampe 03.03, 03.13 rocher aménagé 01.37 r. creusé 01.43 niche taillée dans r. 03.01 route 01.37, 01.39, 02.37, 03.13 rue 01.46, 02.13 salle de banquet 02.17, 14.07 sēkos 01.35, 01.48, 02.10 seuil tripartite 01.40 siège 02.23 sol en terre battue 02.25 s. de galets 01.31, 01.52, 02.25 s. en marbre 01.08 source 01.41 stade 02.23 stéréobate 01.48 stoa 01.41, 02.03, 02.10, 02.22–23, 02.25, 03.02, 03.06, 03.09 stomion 03.06 temenos 01.37, 01.48, 01.54, 03.00, 03.13, 14.02, 14.08 terrasse 01.40, 02.23, 02.34 théâtre 01.44, 02.31, 03.00, 14.08 toit 01.46, 01.48, 02.18 trésor 02.34, 03.09 tripartite (plan) 14.07 tuile 01.21, 01.31, 01.43, 01.48, 02.10, 03.10, 14.07 t. laconienne 01.46, 03.09 tumulus 03.03 vasque 14.07 voie sacrée 01.31, 01.51
319sanctuaire (histoire et événements) : abandon 01.46, 01.54, 02.05, 14.01 christianisation 02.01 continuité 01.50, 02.01, 02.23 démantèlement 02.05 démontage 03.08 destruction 01.19, 14.01, 14.08 incendie 14.08 interruption 14.06 monumentalisation 02.23, 14.02 nettoyage 14.07 reconstruction 14.08 remontage 03.08 renouveau 02.02 rénovation 03.04 restauration 14.08 restructuration 14.02 rupture 01.50 survivance 02.02 transfert 01.35 transformation 03.04 t. en basilique 01.19
320sanctuaires (types) : agraire 01.26, 01.40, 01.54 Aphrodision 02.13 Asclépieion 01.28, 02.02, 02.15, 02.29 Délion 03.02 égyptien 01.46 Éleusinion 01.17 Érechtheion 01.09 extra-urbain 14.02 de guérison 01.04 Hekataion 01.21 Hekatompedon 01.02 Héphaïsteion 01.02, 01.19 hērōon 01.55, 03.10 Kabeirion 03.00 Kaisareion 02.27 Koreion 14.04 Léonidaion 02.32 Olympieion 01.22, 14.07 Parthénon 01.02, 01.08 en plein air 02.04 rupestre 14.04, 14.07 rural 03.06 Sebasteion 02.27 de sommet 02.21 Telesterion 01.02 Thesmophorion 01.13, 01.29, 01.47, 03.06, 14.05 Tholos 03.06
321spolia 03.08
322statue, sculpture 01.06, 01.14–16, 01.18–19, 01.28, 01.54, 02.31, 03.01, 03.08, 03.12–13, 14.01, 14.07 base 01.31, 02.31, 03.06, 03.08 péplophore 01.41 remploi 01.02 s. de culte 01.02 xoanon 01.09 ; voir figurine
323synœcisme 01.36
324tombe, contexte funéraire 01.27, 03.06, 03.14, 14.04 enclos funéraire 01.48 jeux funèbres 02.09 stèle funéraire 03.00
325végétal 03.14 blé 03.14 coriandre 03.14
326vêtement 01.03
327vol 01.54
Pour citer cet article
Référence papier
Alain Duplouy, Despina Chatzivasiliou, Valeria Tosti, Michael Fowler, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) », Kernos, 33 | 2020, 243-305.
Référence électronique
Alain Duplouy, Despina Chatzivasiliou, Valeria Tosti, Michael Fowler, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) », Kernos [En ligne], 33 | 2020, mis en ligne le 31 décembre 2022, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kernos/3476 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/kernos.3476
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