Notes
Les titres des traités ichtyologiques étudiés sont développés dans l’inventaire qui suit infra.
Je remercie Catherine Jacquemard, Marie-Agnès Lucas-Avenel et Brigitte Gauvin de m’avoir transmis la version inédite de leur riche introduction au livre des poissons (De piscibus) de l’Hortus sanitatis de J. Meydenbach (Jacquemard et al. à paraître), et de leur traduction du texte dans le cadre du projet « Ichtya ».
Cf. Zucker 2005.
On trouve à la fois (1) des chapitres rassemblant des espèces distinguées par les autres auteurs (p. ex. : ch. 29 : la loche, l’adonis, l’oursin) et (2) des espèces dupliquées dans plusieurs chapitres – avec redites, compléments ou contradictions – en raison d’une polyonymie méconnue (p. ex. : elchus, ch. 30 = foca, ch. 38 = koky, ch. 47 = vacca, ch. 99). Je ne tiendrai pas compte des manipulations éditoriales des rééditions de l’Hortus sanitatis, au reste sans incidence pour mon enquête.
Voir De animalibus XXIV, titre : De natura natatilium primo in communi, et consequenter in speciali ; préface : De quorum natura licet tam in communi quam in speciali multa dixerimus […] prius in communi et deinde in speciali (AM, édition Stadler 1920, 1515).
Voir les trois pages du premier chapitre du livre introduit par primo generaliter : Nullus piscis, ut dicit Aristotiles… (Thomas Cantimpratensis, Liber de natura rerum, Editio princeps secundum codices manuscriptos. Tome I : Text, H. Boese (éd.), Berlin – New-York, W. de Gruyter, 1973, p. 251-253).
L’ouvrage de Wotton – comme d’ailleurs celui de Salviani – porte un numéro par double page, et il présente des erreurs de foliotation ; les pages concernées sont : p. 137, 138, 139, 136, 137, 138, 138, et 140 (suivie par la page 145).
Dans son Dictionnaire raisonné et universel des animaux (1759, Paris, C. J. B. Bauche, 4. vol.), François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois cite comme grand auteur naturaliste : Albert, Actor [sic = Vincent de Beauvais], [Jean de] Cuba, Paul Jove, Belon, Wotton, Rondelet, Salvien, Gesner. Dans son introduction (p. XXVI), il écrit que Cuba est un des premiers naturalistes estimés ; « vinrent ensuite Wotton, Rondelet, Belon, Gesner, Aldrovande, Jonston &c. » (vol. 1, p. 692).
Parmi les auteurs des fifties, nous laissons uniquement de côté l’ouvrage en vers de Boussuet – paru chez le même éditeur et la même année que l’ouvrage en français de G. Rondelet –, présenté comme un épitomé (selon l’extrait du privilège du roi) du second livre de Rondelet, dont il reprend toutes les gravures, et qui s’attache exclusivement à la valeur gastronomique des animaux marins.
L’ouvrage d’Olaus Magnus est le plus composite, mais il appartient à la même décennie ; il est repris par Gesner (Gesner 1558, 245-252) et constitue un témoin utile.
Grieco 2001, 310.
Signalons le jugement pénétrant de G. Cuvier, dans son Histoire des Sciences naturelles depuis leur origine jusqu’à nos jours, chez tous les peuples connus, II, 74-75 (Paris, Fortin, Masson et Cie, 1841), et en particulier p. 75 : « À l’époque dont nous parlons, personne ne pensait qu’il deviendrait important un jour de compter les rayons des nageoires des poissons, les petites dentelures ou épines qui peuvent exister aux os de leur tête ; aussi ces particularités ne sont-elles pas représentées suffisamment dans les figures de Salviani. Du reste, l’ensemble en est parfait, et ce sont les meilleurs dessins qu’on ait eus jusqu’à notre temps ; ils sont au nombre de quatre-vingt-dix-neuf [en réalité il n’y en a que 98, numérotés de 1 à 99, mais sans planche 54] ». Ces planches firent l’objet d’une édition séparée en 1559, avec un avis en italien signé Antoine Lafréry (voir J.-C. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, Paris, J.-C. Brunet, 1814, t. III, p. 186).
Nicolaus Marschalk, dans son Historia aquatilium latine ac grece cum figuris, 1517-1520, propose le premier traité d’histoire naturelle intitulé historia depuis Aristote et Théophraste (Ogilvie 2005, 80).
Voir par exemple HS IV, 16, 6. Dans le chapitre 18, la section 5-11, intitulée operationes, est la suite de la série précédente, et correspond à un texte source suivi (Vincent de Beauvais, Speculum naturale XVII, 40, 2, et Thomas de Cantimpré VII, 23) ; voir aussi HS IV, 19, 2-8, sur des particularités anatomiques et la sécrétion d’ambre du cetus. Dans le chapitre 31, il est question de la coquille perlière et de la génération de la perle dans les deux sections, et dans la deuxième section, en 31, 5, de la nage organisée des huîtres.
Belon 1553, ch. 1, p. 1. Cette mise au point disparaît de la version française (1555).
Il est aussi proche de l’ouvrage de Barthélemy l’Anglais qui, dans le chapitre 26 qui clôt le livre XIII, De aquis, passe en revue plusieurs thèmes : mouvement, habitat, saveur, reproduction, alimentation, changements selon les saisons, ruses, matières précieuses produites par les « poissons » (pourpre, perle, ambre), et à la fin de l’exposé, dans lequel sont mentionnées environ trente espèces, il propose, comme Wotton, un long développement sur la baleine.
Voir, par exemple, ch. 169 : De mullo, coccyge & aliis quibusdam similibus. Quelques chapitres échappent à ce modèle : ch. 181, De gobione ; ch. 185, De aliis quibusdam piscibus, qui covales dicuntur ; ch. 187, De salsamentis ; ch. 192, De piscibus mira.
Rondelet 1554, 114-115.
L’intitulé de ces sections est sujet à nombreuses variations : locus et natura au lieu de natura et mores (p. 96) ; quantae sit praestantiae, et quae earum praestantior au lieu de praestantia (p. 105) ; condimentum (p. 99) ou condiendi ratio (p. 62, 78, 107, 112) ou ut sapiat, ut nutriat, et ut condiatur (p. 116, 144), ou cuius temperaturae sit, et quo modo condiri debeat (p. 80) au lieu de ut nutriat et ut condiatur ; pariendi tempus et locus (p. 106, 120, 133, 135, 137, 143) ou pariendi ratio (p. 109, 127, 129, 130) ou coitus et partus (p. 167), au lieu de locus et partus ; captura (p. 180) au lieu de qua arte capiatur, etc. Certaines font défaut (en particulier qua arte capiatur).
Etenim primum exposuimus, quo singuli pisces nomine, tum graece, tum latine, tum etiam vulgari gentium lingua (quantum consequi potuimus) appellentur, dein totius corporis figuram descripsimus, denique naturam, moresque illorum persecuti sumus, ad haec quaque arte & capi, & condiri debeant, qualis singulorum succus sit, quale nutrimentum, quibusque morbis medeantur copiose docuimus, ut ad universam historiam (iudicio meo) plane nihil deesse videatur (Salviani 1554, Au lecteur).
L’épître au lecteur de Salviani est datée du 1er septembre 1554, tandis que la dédicace de Rondelet au cardinal François de Tournon est datée du 1er août 1554 (et le privilège du roy figurant en tête de son traité du 28 juin 1554). Gesner, sur la foi de la date donnée dans l’adresse finale, se trompe dans la datation de l’œuvre dans son Enumeratio authorum (Gesner 1558 non paginé).
Voir Salviani 1554, 68 : quantae sit excellentiae ; 96 : Quanti sit aestimandus ; 97 : Quanti sit facienda ; 101 : quantae sit nobilitatis, et qui horum nobilior (voir aussi les pages 62, 66, 82, 109, 178, 216 ; cf. 78 : qui eorum praeferri debeat).
Voir Salviani 1554, 109 : duplex luporum genus ; cf. 63, 71-72, 74, 76-77, 113, 118, 138, 172, 200, 214-215, 236.
Cf. Salviani 1554, 76, 119, 169, 238, 240 : in medicinis usus (cf. 201 : medicinae) ; 62, 82, 91, 121, 142, 144, 151, 153, 176, 199, 212, 219, 226, 242, 247, 249 : quibus medeatur.
Il faut noter que le nom vulgaire est très rarement indiqué par Salviani à l’intérieur du tableau (dans environ 10 % des cas seulement), alors que le nom grec est presque systématique. Mais cette absence est due à la multiplicité des lexèmes et, dans les chapitres, il mentionne les noms vulgaires des poissons (de Rome, Venise, Marseille, Nice, Bordeaux, de l’Espagne, etc.).
Dans sa Praefatio ad lectorem du livre IV, il se contente de renvoyer au code longuement développé par lui au livre 1 (expositum est in praefatione Libri I nostri De animalibus).
Cette complexité est encore plus flagrante dans le texte de Gesner que nous avons synthétisé en quelques formules. Ainsi, pour la lettre C : Tertio capite comprehenduntur naturales corporis actiones, quae vel ad vitae conservationem, vel specie propagationem pertinent, singulatim vero, Animantis cuiusque, Vox, Sensus, Cibus, Potus, Somnus, Somnia ; Excrementa alui, vesicae, genitalium, sudor, menses, lac ; Loci in quibus versantur, ut montes, sylvae, paludes, frigidi, calidi, etc. latibula… Actiones corporis quod ad motum & quietem, ingressus, cursus, volatus, serptio, natatio, cubatio ; Sanitas, & eius signa, & conservatio, praecipue circa pecora, & ea quae ab homine aluntur animalia (quanquam hanc tuendae sanitatis partem quae sita est in hominis cura, ad quantum fere caput reieci) ; Libido, Coitus, Conceptus, Gestatio & praegnantium cura, Abortus, Partus, Foetarum cura, Foetus eiusque educatio. Aetas, & eius dignatio. Vitae spatium, Morbi, eorumque causae, signa, praecautiones, remedia. Et ex illis communes primum toti corpori, sive quod universum occupant, ut febres, pestis, venena, sive quod in quavis eius parte fieri possint, ut vulnera, ulcera, scabies, abscessus ; deinde particulares a capite ad pedes. Quae ad ornatum magis quam sanitatem pertinent, fere ad quantum caput differuntur.
Voir Edward Wotton (1552, 167-168) : De pregrandibus aliis quibusdam piscibus quorum nonnullos etiam κητώδεις, id est cetaceos vocant quidam ; Pierre Belon (1553, 109-110 ; 1555, 102-103) : xiphius et « du héron de mer ou grand espadaz » ; Ippolito Salviani (1554, 127-128 [4 p.]) : De gladio ; Guillaume Rondelet (1554, 251-252 ; 1558, 200-201) : De xiphia. et « du poisson nommé empereur » ; Olaus Magnus (1555, 743-744) : De xiphia, monocerote & serra ; Conrad Gesner (1558, 451-457 et 1253-1254) : De gladio. De xiphia. (voir 1556, 103, s.v. Schwertfisch : huic aiunt unicum esse intestinum, recte extensum).
Sur ce hastatos vel hastarios (piscis fictivus), correction malheureuse (cf. Hermolaus Barbarus, Castigationes Plinianae, 1493), voir Cuvier, Histoire naturelle des poissons, IX, Paris, Levrault, 1833, p. 276-278.
Wotton est le seul à donner ce nom, donné par Pline, nat. 32, 6, 1, pour une variante de gladius.
Sur le tomus thurianus (nomen erroneum), voir la critique de Salviani (Salviani 1554, 127).
Selon Belon, il y a deux poissons xiphius, et il invite à ne pas confondre le singe de mer (= simia ; vel pesce spada [Belon 1553, 65], vel xiphias, gladius, empereur [Belon 1555, 88], et le héron de mer [Belon 1555, 102] ou le xiphius [Belon 1553, 109] ; pour le second, voir le tableau. Wotton (1952, 168) distingue le xiphias de grus marinus.
Gesner (1558) reprend littéralement Salviani, Belon et Rondelet (mais omet les paraphrases d’Élien et d’Oppien) et ajoute un corollarium.
AM, édition Stadler 1920, 1534-1535.
AM, édition Stadler 1920, 1550.
Ibid.
Même des données relevant de l’anatomie interne ou de nature physiologique sont fréquentes avant les années 1550 ; voir, par exemple, en HS IV, 14, la mention de la respiration pulmonaire des baleines.
Voir, par exemple, l’avertissement de Belon dans sa préface (1555) : « Tout ainsi si en mes poissons ou oyseaux j’en avois nommé quelqu’un d’une appellation antique et qui fus deue à un autre : toutesfois son pourtraict et description lui demeurent asseurés, n’y ayant à changer que le nom, entendu que tout la difficulté est seulement mise à ne prendre l’un pour l’autre ». Cf. Gesner 1558, Praefatio ad lectorem : Est autem omnis fere difficultas circa nominum quibus Latini aut Graeci veteres usi sunt, inventionem posita : quibus inventis, reliquam historiam minus difficile est addere. Voir Zucker 2005.
C’est la singularité d’Olaus Magnus dans notre corpus, qui décrit les poissons dans le cadre d’un commentaire de voyage ou traité ethnographique général ; et Belon, dans son récit de voyage (Observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grece, Asie, Judée, Egypte, Arabie, et autres pays estranges, redigées en trois livres, Paris, G. Cavellat, 1553) est plus proche, dans sa méthode et son discours, de l’ouvrage d’Olaus Magnus que de son propre traité De aquatilibus.
Voir AM, édition Stadler 1920, 1515 : hoc non sit philosophicum eo quod in talibus saepe repetitur idem.
Voir Belon 1551, 4-5 : « afin que ayant mis et exposé toutes les parties exterieures et interieures, selon que je les ay observees en diverses contrees du monde, un chascun se puisse persuader, que je n’aye rien escript, chose que moy mesme ne l’aye veue » ; voir Belon 1555, 2, Avis de Charles Estienne au cardinal de Châtillon : « tels qu’il a peu comprendre à l’œil » ; ibid., préface : « Nous vous avons faict apparoistre qu’il ne s’estoit trouvé aucun qui en eust montré leur vrayes effigies, avant nous ».
Comme Belon, il entend critiquer la tradition et l’évaluer à partir de son expérience personnelle : praeterea sunt aliquot pisces, de quibus veteres audita potius quam visa scripsisse mihi videntur. quam ob causam evenisse puto, ut de istis quaedam longe aliter tradiderint, quam nos experientia comprobaverimus (Rondelet 1554, 114).
On peut noter que le mot historia désigne chez Gesner l’ensemble de l’enquête, alors que chez Salviani (dans le titre) et Rondelet ce terme concerne chaque dossier ichtyologique et se présente au pluriel (voir Rondelet 1555, 114 : in uniuscuiusque piscis historia… ; les quatre-vingt-douze chapitres de Salviani sont chacun intitulés Historia).
omnia [Rondeleti et Belonii capitulos] operi nostro […] accivi (Gesner 1558, epistola nuncupatoria) ; cf. praef. ad lectorem : dixeram supra integra Rondeletii Belloniique de singulis Aquatilibus scripta a me posita esse, & nihil eorum quae ipsi protulerunt repetitum. In magna quidem ex parte verum est, interdum tamen quaedam omisi, sed paucissima, aut nulla potius, nisi quae commodius in Corollario nostro exposita vel recitata sunt.
Nulla tamen Graeca omisi (Gesner 1558, praefatio ad lectorem).
Wotton 1552, 219-220.
Aristoteles quidem haec ita tractavit, ut universae animantium naturae potius quam singulorum animalium rationem habuisse videatur, quorum tantum meminit, quantum satis esset, ut universalia ipsa exemplis explicaret (Salviani 1554, praef. candido lectori).
Voir HS IV, 106 (= AM XXIV, 139) : animal maris, nulli alii simile […] in toto corpore nulli alii simile animali ; cf. HS IV, 104 : omnium animalium generi valde dissimilis (« Les poissons ne sont semblables qu’à de tout autres animaux, surtout terrestres, en particulier leurs homonymes ») (HS IV, 40, 41, 43, 48, 49, 54, 62, 71, 86, 99, 102).
HS IV, 1 (solus contra morem omnium piscium), 2, 3, 25, 27, 33, 39, 80, 84, 93.
HS IV, 21 ; voir aussi mirabile, HS IV, 36, 38, 41, 50, 104 ; contra naturam omnium, HS IV, 41 ; contra naturae communis ordinem, HS IV, 46.
Naas 2002, 244 sq.
Cf. Jacob 1983.
Voir aussi HS IV, 46 : « la langouste marche à reculons quand elle a peur », « le kylon […] a le foie à gauche et la rate à droite », etc.
HS IV, 48 : « il a la même constitution et les mêmes qualités que le lion terrestre ; c’est pourquoi je passe outre ».
Voir par exemple Salviani 1554, 127 : ab aliis internoscere.
Voir un des chapitres ichtyologiques (1555, 743) : nulli alteri simile.
Voir Belon, Observations de plusieurs singularitez et choses memorables trouvées en Grèce…, voir n. 39.
Comme le « monstre marin en habit de moine », et « le monstre marin en habit d’evesque » (Rondelet 1558, 361-363). Mais les poissons d’attestation uniquement onomastique (et pas littéraire) sont abandonnés par Rondelet, qui rejette l’Abremon, premier item de Meydenbach… et de Gesner (Gesner 1558, 1) : « Abaron (vox corrupta, ut videtur) vel Abremon, piscis est foecundissimus : sed ova nisi ventre ad arenam asperam & salsam confricato non emittit. in arena autem prolem complet & educat, Albertus & author de nat. rerum Aristotelem citantes. Cum mare tempestatibus agitatur, sobolem suam ventre (utero) recipit : & postea rursus emittit, Iorath. Videtur autem canum seu galeorum generis hic piscis esse ».
Voir le satyre de Salzbourg et le cercopithèque-satyre dans Gesner (1558, 859) : De quadrupedibus, 1.
Wotton 1552, 170.
Baümer-Schleinkofer 1998, 141 considère l’orientation aristotélicienne comme une caractéristique majeure de la zoologie humaniste.
Indirectement puisqu’il est cité dans ses sources (Vincent de Beauvais et Thomas de Cantimpré).
Malatesta, dans son Operetta non meno utile che dilettevole della natura et qualità di tutti i pesci […], un peu postérieur (Rimini, B. Pasini, 1576), propose un poème octosyllabique inachevé, qui s’inspire principalement d’Oppien et suit la classification aristotélicienne (Grieco 2001, 312).
Voir ch. 7, 18, 19, 25, 27, 32, 33, 44, 53, 72, 95 (où dicitur n’a pas le sens, comme parfois ailleurs, de vocatur) ; dixerunt (4, 17, 26, 36, 83 ; 41 [quidam dixerunt] ; 53 [alii dixerunt]) ; dicunt (16, 38, 42, 57, 73, 80 ; 9 [ut dicunt] ; 6 [nautae dicunt] ; 95 [aliquid.] ; 95 [quidam dicunt]) ; dicuntur (25, 27, 30, 41, 63, 91) ; creditur : 56, 102.
Paolo Giovio constitue un cas extrême : il ne cite pas, mais paraphrase, évoque, brode des anecdotes et des remarques éparses, manifestant une volonté d’appropriation dans un discours nouveau, où la première personne (censor et non auctor) se manifeste fréquemment (arbitror…).
[scriptorum sententias] non solum ut a nostris facile internoscantur, his duabus notis < > includimus, sed etiam auctorem, librum, caput aut folium & lineam indicamus ; cf. iis vero qui prorsus earum auctoritati stare, sed auctores ipsos inspicere potius voluerunt, plurimum tamen utilitatis etiam afferent, cum quasi porrecto digito, quae dixi omnia, indicent (Salviani 1554, Au lecteur).
Gesner 1558, 455.
Pierre Gilles et Paolo Giovio sont, concernant le choix des auteurs, plus proches des mousquetaires de l’ichtyologie que des auteurs du XVe siècle. Le second cite Athénée et décrit le contexte écologique et anatomique des poissons : (Tomum Thurianum) putet (Athenaeus) Galeotem vel xiphiam Strabonis authoritate, modo eum dictum fuisse affirmet Scyllam & Lamiam & Carchariam… (Giovio 1524, 39-40, ch. 4) ; Irrumpunt (thynni) maio mense in mare nostrum ab Atlantico Oceano cogentibus xyphiis, hoc est spathis piscibus, qui telo a rostris prominente instructi eos toto mari persequuntur (1524, 52, ch. 6). Pour Pierre Gilles, qui paraphrase Élien et Oppien, voir de xiphia et aliis piscibus Danubii. de xiphiae gladio (Gilles 1533, 375-377 et 492).
Les auteurs listés peuvent intervenir à plusieurs reprises dans le cours du chapitre. Ainsi Salviani mentionne Oppien à sept reprises, Pline à cinq reprises, Strabon à trois reprises, et Aristote et Élien sont cités deux fois.
Sur le cas sans doute particulier d’Albert le Grand et les limites de l’experientia, voir Draelants 2011.
Voir Rondelet 1554, 251 : De xiphia vs Rondelet 1558, 200 : « du poisson nommé empereur » ; Rondelet 1554, 331 : De pastinaca vs Rondelet 1558, 265 : « De la pastenague ». Notons que la version latine n’indique pas le nom vernaculaire « français », mais le languedocien (a nostris emperador) ; le nostri de Rondelet est régional et ne donne pas le terme provençal (cf. Rondelet 1554, 332 : cuius nominis vestigia secuti sunt nostri qui pastenago vocant… Nonnulli Provinciales bastango vel vastango, vs Rondelet 1558, 265 : « en Languedoc Pastenago… en Provence Bastango ou Vastango »). Cf. les index (tables) de Rondelet qui distinguent les mots « françois » et les « vulgaires… dont languedoc ». En cela Olaus Magnus est bien son contemporain, puisqu’il propose à la fin de son ouvrage deux concordances : Vocabula latina cum vulgaribus Gothicis concordantia ; Concordantia vocabulorum italicorum ac gothorum.
Nous omettons pour cet auteur de nombreuses remarques grammaticales (prima inflexione parisyllaba, accentu differt, etc.).
Voir, par exemple AM, De animal. XXIV, fin (édition Stadler 1920, 1550) : Haec […] sufficere possunt ad naturas eorum cognoscendas.
Voir les titres des deux parties de l’ouvrage de Rondelet : Libri de Piscibus Marinis, in quibus verae Piscium effigies expressae sunt (Rondelet 1554) ; Universae aquatilium Historiae pars altera, cum veris ipsorum Imaginibus (Rondelet 1555).
Cf. Pinon 1995.
Belon 1555, f. A2.
Cf. Kolb 1996, 107.
Cf. annexe de cet article.
A. Lafréry pour l’essentiel, et peut-être en partie N. Béatrizet (cf. Witcombe 2008, 11 ; Livi & De Pasquale 2000, 16) ; voir n. 12.
Salviani 1554, adresse à Paul IV.
Voir Salviani 1554, 112b-114b : cum difficile explicatu sit, quo Graeco ac Latino nomine noster trigesimus secundus piscis, quem Itali sturione appellant, vocetur ; priusquam eius exquiramus nomina, historiam reliquam conscribemus, ex his enim facilius & clarius vetus eius excutietur nomenclatura [puis :] Descriptio. Sturio igitur noster… Il l’identifie au silurus latin et au σίλουρος grec dans la légende de la planche. C’est à la fin que vient le Nomen, et dans cette rubrique Salviani, après avoir donné les autres noms vernaculaires (porcelletta [it.], estourgeon [Galli], creae [Burdegalenses], solbo [Hispani ac Lusitani], stoer [Germani]), il écarte, au cours d’une discussion critique, quatre identifications : lupus (labre) ; attilus (?) ; tursio (marsouin) ; hycca (?). Sa démarche reprend celle de Paolo Giovio, dont il se réclame explicitement, puisqu’il adopte son identification. Mais il procède de manière dialectique et argumentée : Quo autem id manifestius efficiamus, contrarias rationes primum excutiamus oportet, quas sic collegit Manardus (Salviani 1554, praef. candido lectori).
Rondelet 1554, 338 ; voir aussi 344 : « Dicitur a Graecis λειόβατος » en tête, après l’icône du poisson.
Pierre Gilles, dans son traité spécial sur l’onomastique ichtyologique (Liber summarius de Gallicis et Latinis nominibus piscium Massiliensium, Lyon, Gryphe, 1533) – qui est sans illustration –, ne se soucie que du premier point. Mais sans critique littéraire, on ne peut éclairer les usages anciens et les dérives accumulées ; et, de fait, collationnant les noms, il schématise et perpétue des amalgames.
Cf. Rondelet 1554, 113 : hunc enim ordinem per literarum elementa, non minus in piscium quam in herbarum descriptionibus vitiosum esse existimamus.
Belon 1553, 2-3.
Cf. Rondelet 1558, 107 ; Rondelet 1554, 113 : Tandem vero commodissimum fore putavi, ab eo qui & omnibus sit notissimus, & apud veteres celeberrimus, & qui omni anni tempore reperiatur, & qui nota illustri ab aliis distinguatur, ab aurata scilicet, initium ducere…
Gesner (1558), praefatio ad lectorem.
Voir Rondelet 1554, 114 : primum nomina pon[i]mus Graeca, Latina, Gallica, maximeque ea quae in Gallia nostra Norbonensi, & in provincia usurpantur. His aliquando Italica, Germanica, Hispanica addimus.
Voir Rondelet 1554, 114 : veteres autores Graecos & Latinos sequimur, & citamus. horum locos alios emendamus, alios perspicuos facere conamur, quaedam a nobis observata & experientia cognita proferimus. […] sunt aliquot pisces de quibus veteres audita potius quam visa scripsisse mihi videntur. quam ob causam evenisse puto, ut de istis quaedam longe aliter tradiderint, quam nos experientia comprobaverimus. In horum plerisque a veteribus dissentio, veritatis tantum docendae, non contradicendi studio (cf. Salviani 1554, Au lecteur : veritatis gratia, quae nobis amicior Platone & Socrate).
HS IV, 34. Voir Gauvin et al. 2011, 11.
Voir le saxatilis (ch. 9), défini comme un poisson « qui contient une pierre dans la tête » ; l’astralus (pour australis, ch. 9), qui devient un poisson astral ; « éphémère », pris pour un poisson (ch. 28), le cétacé imaginaire nommé exposita (ch. 30 ; voir Pline, nat. 9.4 [9]), etc.
Cette personnalisation du savoir est un des aspects des indicia utilisés par Salviani pour introduire les données : ut Aristoteles asseverat, Plinio authore, Ovidius testatur, ut Plinius refert, Strabo quoque testis, comprobat Opianus inquiens […] et Aelianus scribens […] (Salviani 1554, 127-128).
Comme on l’a vu (voir n. 38), Gesner annonce clairement que son traité sur les poissons s’appuie sur Belon et Rondelet, dont il reproduit presque in extenso le texte.
Voir aussi, pour le seul chapitre sur le gladius, les autres intertitres qu’il donne en marge : E.H.G lapsus, Hermolaus notatur, Plinii codex corrigitur, Plinius notatur. Paolo Giovio, dans son épître dédicatoire, faisait déjà de cette incredibilem scriptorum discrepantiam une des difficultés de la matière.
Il va sans dire que ce souci méthodique n’est pas une invention renaissante, mais il est pour le moins discret dans les productions des encyclopédistes médiévaux. Citons, parmi les plus anciens exemples de manuels naturalistes méthodiques, l’Épitomé de la zoologie aristotélicienne réalisé par Aristophane de Byzance au IIIe siècle avant J.-C., au sein du Musée d’Alexandrie ; il annonce ainsi le programme d’examen monographique des animaux qu’il va suivre : « Je vais entreprendre, en indiquant en tête le nom de l’animal dont je traite, d’indiquer dans l’ordre et à la suite toutes les parties anatomiques que possède l’animal en question, puis son mode d’accouplement, le nombre de mois que dure la gestation, et sur le chapitre de la reproduction, comment et combien de petits il est capable d’enfanter. Et après ces aspects le mode de vie de l’animal en question, son comportement et sa longévité » (édition Lambros 1885, 35-36, B1).
Gudger 1934, 24.
Il est auteur, à vingt-neuf ans, d’une Bibliotheca universalis sive catalogus omnium scriptorum locupletissimus in tribus linguis Latina, Graeca et Hebraica […] (Zürich, C. Froschauer, 1545-1549), bibliographie de mille deux cent soixante-quatre pages, où il présente mille huit cents auteurs et leurs œuvres ; et, à trente-neuf ans, de vingt et un volumes de Mithridates. De differentiis linguarum tum ueterum, tum quae hodie apud diuersas nationes in toto orbe terrarum in usu sunt (Zürich, C. Froschauer, 1555).
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