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Urbanisation et mutations juridiques à Bararus (Henchir Rougga) en Byzacène : essai de reconstitution de l’histoire juridico-politique de la cité d’après les rythmes de son évolution urbanistique1

Walid Ben Akacha
p. 215-244

Résumés

Dans la lignée de nos travaux précédents sur l’évolution juridico-urbanistique des cités de l’Afrique proconsulaire sous le Haut-Empire romain, le présent article se propose de reconstituer l’histoire juridique de Bararus (Henchir Rougga) à partir de trois phases essentielles de son développement urbain. Une première phase aurait été ouverte par l’octroi du statut d’oppidum par Auguste. Elle s’accompagnerait notamment de la construction du vaste ensemble hydraulique. Une seconde phase aurait débuté par l’érection de l’oppidum augustéen en une ciuitas ou un municipe sous les Flaviens ; une mutation juridique correspondant au premier forum à basilique. Enfin, au cours d’une troisième phase, la cité du Byzacium aurait été transformée en municipe ou peut-être même en colonie par les Antonins, plus probablement par Hadrien. La ville commémore ainsi sa promotion par la réfection monumentale de son forum, où les deux templa géminés du culte impérial occupent désormais la première place.

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Texte intégral

  • 1 Je tiens à remercier Messieurs Pierre Gros et Xavier Lafon qui ont eu la gentillesse de relire cet (...)
  • 2 Euzennat & Slim 2020.
  • 3 Gros 2020, 436.
  • 4 Gros 2020, 437. P. Gros précise en outre : « alors que le recensement des rares mentions épigraphiq (...)

1La récente publication des résultats des fouilles effectuées entre 1971 et 1974 à l’emplacement du forum de Rougga, l’antique Bararus, par la mission tuniso-française, sous la direction des regrettés M. Euzennat et H. Slim2, a focalisé de nouveau l’attention des historiens sur cette cité du Byzacium. Ces investigations ont permis, outre l’étude extrêmement précise des installations hydrauliques, de retracer les phases successives de l’aménagement du forum et de ses annexes. Cependant, comme l’a déjà souligné P. Gros3, cet énorme travail laisse parfois un sentiment d’inachevé. En effet, en sus de l’absence de liaison directe entre les indications chronologiques tirées des diverses fouilles, l’accumulation des données architecturales, techniques et descriptives a occulté ou contourné les vrais problèmes, « en l’occurrence historiques »4.

  • 5 Voir Ben Akacha 2011a, b et c ; 2015 ; 2016 et 2021.

2Inspirés par la démarche qui a guidé nos travaux précédents sur plusieurs cités de la Proconsulaire5, nous tenterons, dans une perspective plus globale, et espérons non réductrice, de reconstituer l’histoire politique et juridique de la cité – obscurcie par un mutisme épigraphique quasi total −, et ce, à partir des phases de son évolution urbanistique.

  • 6 Aussi est-il nécessaire d’effectuer des comparaisons non seulement avec les cités voisines du Byzac (...)

3En l’absence d’une reprise des fouilles, prendre Bararus pour objet pourrait relever de la gageure. Les certitudes manquent en effet. Les grands repères chronologiques restent difficiles à établir avec précision6. À défaut de pallier l’absence à peu près complète de sources écrites, cette étude, en grande partie fondée sur des hypothèses, s’efforcera plutôt de stimuler le débat sur l’évolution municipale de cette ville.

  • 7 Sur Bararus, voir Guéry 1981 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982 ; Guéry & Trousset 1991 ; Trousset 1994 (...)
  • 8 Tab. Peut., IV, 2-3.
  • 9 Sur Usula, voir Desanges et al 2010, 294.
  • 10 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 24-25.
  • 11 AE, 1955, 238 ; AE, 1969-1970, 633 ; Le Bohec 1989, 510 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 21-22. Su (...)
  • 12 AE, 1914, 207 ; ILAfr, 44 ; Jacques 1982, 81, n° 23 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 23-24 : ---ET (...)
  • 13 Notitia Byz., 70 ; Mandouze 1982, 617 ; Desanges et al. 2010, 119 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, (...)

4Henchir Rougga est situé à 13 km au sud-est d’El Jem, l’antique Thysdrus (fig. 4). Le site antique7 a été identifié depuis longtemps avec le Bararus municipium que la Table de Peutinger8 place à IX milles de Thisdro (Thysdrus), sur la route d’Vsula (Henchir Inchilla)9. Le toponyme de Bararus est vraisemblablement d’origine libyco-berbère, avec la négation verbo-nominale UR / WR / WAR10. La forme Barari, quant à elle, est utilisée en guise d’ablatif pour indiquer l’origo d’un vétéran − C. Barucius Siluanus − sur une base de Nicopolis, en Égypte11. L’histoire politique de la cité est très mal connue. La Table de Peutinger évoque Bararus mun(icipium). Une inscription de Thysdrus mentionne la respublica Bararitanorum ; elle est dédiée à une personnalité de rang sénatorial qui exerça, sous l’Empire, entre autres fonctions, celle de curateur des villes de Naples et d’Aufidena en Italie et de quatre cités africaines : Thysdrus, Thaenae, Bararus et peut-être Hadrumetum ou une des cités de la côte, plus proche de Thaenae et de Thysdrus12. En 484, un évêque de la cité, Iulianus Vararitanus (pour Bararitanus), figure sur les listes de la province de Byzacène13.

  • 14 Sur les conditions climatiques et géographiques particulièrement défavorables de la région d’El Jem (...)
  • 15 Despois 1955, 75-96 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7.
  • 16 Voir Despois 1955, 25 ; Slim 1990, 171-174 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 5.
  • 17 Despois 1955, 52-53 et 56 ; Slim 1990, 173 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 4.
  • 18 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7.
  • 19 Lassère 2015, 377. En effet, la région de Thysdrus – Bararus, autrefois vouée à la céréaliculture, (...)
  • 20 Voir Trousset 1977, 202.
  • 21 En effet, la plus ancienne trace d’occupation humaine repérée sur le site est représentée par les v (...)
  • 22 Sur lequel s’élèverait, au moins en partie, le futur forum romain.
  • 23 Guéry 1981, 95 ; Euzennat & Slim 2020, 75-76.
  • 24 Guéry & Bonifay 2020, 92, 108 et 110.
  • 25 AE, 1955, 238 ; 1969-1970, 633 ; 2012, 1806 : Coh(ors) VIIII, / (centuria) Agri Maximi : / C(aius) (...)
  • 26 Un verbe qui signifie bénir. Voir Halff 1965, 103 ; Benz 1972, 291.
  • 27 Nous pourrions néanmoins admettre que le développement de l’activité agricole – s’accompagnant d’un (...)
  • 28 Voir Guéry & Bonifay 2020.
  • 29 Sur ce phénomène, voir, en dernier lieu, Ben Akacha 2021.
  • 30 Trousset 1977, 206 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 6.
  • 31 Ainsi, en paraphrasant Lassère 2015, 377, à propos de Thysdrus, l’avantage principal du site est d’ (...)

5La ville antique occupe un plateau argilo-sableux très dénudé, culminant sur le site même à 65 m d’altitude et dominant de 7 à 8 m la vallée de l’oued Rougga. À vrai dire, le site ne semble pas offrir des conditions propices à l’émergence d’un centre urbain de quelque importance14 : terres lourdes et peu fertiles ; nappe phréatique trop profonde (de 25 à 30 m)15, peu abondante et assez salée ; absence de sources et de points d’eau pérennes ; climat austère et capricieux ; insuffisance et, surtout, irrégularité tant inter-saisonnière qu’inter-annuelle de la pluviométrie16 ; sol fragile et favorable à l’érosion hydrique17 ; inexistence des ressources minières ; carrières de pierre trop lointaines18 ; position géostratégique peu favorable. Or, « la nature a été forcée »19, et ce, avant même l’époque romaine. En effet, des vestiges d’aménagements − constituant des formes archaïques de cadastration − ont été observés dans la région de Rougga20. De surcroît, quelques indices révèlent, outre la précoce occupation humaine du site21, l’existence d’un centre de peuplement sédentaire libyco-punique, d’une certaine organisation urbaine et probablement d’un regroupement autour d’un espace public22. C’est le cas d’un habitat punique datable des IVe-IIIe siècles et du IIe siècle avant J.-C., dont la destruction eut lieu vers le début du Ier siècle après J.-C.23. C’est le cas également de divers tessons de céramique de traditions libyco-punique, punique et néo-punique24. Enfin, une liste de soldats de Nicopolis mentionne le gentilice punique, sous une forme latinisée, d’un vétéran bararitain, Barucius25 (BRK)26. Force est de reconnaître qu’il n’est pas aisé de saisir historiquement, faute de documents et de chronologie précise, les facteurs déterminants de l’émergence de la cité libyco-punique27. Au demeurant, l’occupation du site à la fin de la République romaine est attestée par de la céramique italique28. Ces importations de céramiques prouvent, outre l’ouverture sur le monde méditerranéen, une probable adoption progressive du modèle de consommation alimentaire dominant29. Ce processus complexe s’accélère, comme nous le verrons, dès le début de l’Empire, où la cité joue le rôle de relais30 de la métropole régionale, en l’occurrence Thysdrus, sur une voie rejoignant la côte nord de la Petite Syrte31. Nous pouvons supposer, par ailleurs, que cette voie existait déjà à l’époque préromaine et que la cité en avait probablement tiré profit.

De la cadastration rurale à l’aménagement des citernes urbaines : l’émergence de la cité romaine sous Auguste ?

La centuriation Centre-Est : une véritable occupation coloniale des terroirs ruraux

  • 32 Saumagne 1929 et 1952 ; Caillemer & Chevallier 1959 ; Trousset 1977 ; Ouni 1999, 39-43 ; Ouni & Pey (...)
  • 33 Ainsi, et contrairement au petit cadastre rural d’Acholla − appartenant au petit groupe dit du Sud- (...)

6Les études de terrain autour de Rougga32 ont montré que le paysage rural bararitain a été centurié dans le cadre d’une grande centuriation régionale, désignée sous le nom de « groupe Centre-Est » dans l’Atlas des centuriations romaines de Tunisie. Ce groupe homogène − embrassant le territoire rural de plusieurs cités et se développant sur 120 km de long entre Hergla et La Chebba et 30 km de large environ − est orienté d’environ 42 grades et demi, soit un peu plus de 38º33.

  • 34 Elles sont rares sur les collines pierreuses et dénudées. En revanche, au nord et à 6 km du noyau u (...)
  • 35 Saumagne 1952, 300.

7À Rougga, les limites des centuries ne sont pas toujours régulières : parfois leur alignement s’interrompt ou accuse des décrochements. Le paysage agraire antique de la région s’est construit par rapport à la centuriation et, au sol, les traces sont variables34. D’après C. Saumagne35, le territoire centurié était majoritairement planté d’oliviers : un actus carré permettait 4 arbres ; le jugère, 10 arbres ; le lot de 4 jugères, 45 à 50 arbres. Ainsi, « une centurie, complètement vivifiée, portait donc, en principe, 2 000 pieds d’oliviers ».

8Pour autant, pourrions-nous déterminer les objectifs, la datation et, surtout, les répercussions directes de cette grande opération dans le cadre étroit de Rougga ?

9Nous savons que la cadastration, qui suppose un certain nombre d’opérations techniques sur le terrain, tient lieu de remarquable outil d’aménagement du territoire antique. Les centuriations constituent, elles, la forme cadastrale la plus répandue dans le monde romain.

  • 36 Voir Chouquer, Clavel-Lévêque & Favory 1982, 861-863.

10En Proconsulaire, comme ailleurs dans l’Empire, les vastes centuriations ont profondément remodelé la morphologie des espaces ruraux et urbains. Créatrice de paysages nouveaux, la centuriation permettait le recensement des potentiels économiques des régions conquises, leur utilisation dans une vaste planification, le contrôle des espaces et des populations locales36. Plus généralement, l’extension des grandes zones centuriées a marqué en profondeur et durablement les modes de vie des communautés préromaines en imposant de nouvelles formes d’organisations spatiales, fiscales, économiques et politiques.

  • 37 Voir Peyras 2004, 13.
  • 38 C’est d’ailleurs l’une des hypothèses avancées par Trousset 1977, 191.

11Nous pourrions ainsi affirmer que la centuriation Centre-Est ne fut pas simplement la marque de la souveraineté de Rome sur les régions conquises, comme le note par exemple J. Peyras37, mais surtout un vrai programme de mise en ordre de l’espace cultivé et habité ; autrement dit, une occupation des terroirs pour une implantation coloniale, avec ce que cela implique en termes d’expropriation, de distribution et d’exploitation des terres38.

  • 39 Sur la date augustéenne de cette centuriation, voir Chevallier 1958, 89-92 ; Trousset 1977, 190-191 (...)
  • 40 Voir Ratti & Clavel-Lévêque 1996 ; Peyras 2003 ; Guillaumin 2005 ; Chouquer 2010, 163-171.
  • 41 Hyg. Grom. 142 Th (= Guillaumin 2005, 90-91).
  • 42 Avec des réglementations sur la mesure des centuries (Hyg. Grom. 135 Th = Guillaumin 2005, 83), le (...)

12Concernant la datation de cette grande entreprise, il semblerait qu’elle ait été réalisée durant l’époque augustéenne39. Par ailleurs, plusieurs passages de la Constitutio limitum d’Hygin le Gromatique évoquent l’œuvre législative agraire d’Auguste40, élaborée à l’occasion de la mise en place d’un grand programme de colonisation41 en Italie et dans les provinces42.

  • 43 Trousset 1977, 204. Mais il est important de préciser ici que l’exploitation intensive et rationnel (...)

13Dans le cas précis de la Basse Steppe, l’extension de la centuriation, qui s’est accompagnée d’un remodelage des forces productrices rurales, aurait dû jouer un rôle essentiel dans l’essor économique régional, lequel aurait été traduit par le développement urbanistique de Bararus et surtout de Thysdrus43.

14Mais au lendemain de cette grande opération augustéenne, quelle pouvait être la situation juridique de l’agglomération libyco-punique de Bararus ?

Bararus : un oppidum augustéen ?

  • 44 En effet, la loi agraire de 111 avant J.-C. mentionne cinq populi liberi du Byzacium : Hadrumetini, (...)
  • 45 Voir Peyras 1994, 227, n° 5 ; 2004, 9-10.

15Le grand cadastre Centre-Est – couvrant les territoires de Thysdrus et de Sullectum et dont les traces deviennent plus denses aux environs de Rougga – concerne exclusivement, à l’exception d’Hadrumetum, des cités qui ne sont pas mentionnées par la lex agraria44. De ce fait, Acholla, Thapsus et Lepti Minus, populei leiberi en 111 avant J.-C., n’étaient pas concernées par cette opération45.

  • 46 Trousset 1977, 190.
  • 47 Saumagne 1963, 54.
  • 48 Pline, HN, V, 30, affirme l’existence de trente oppida libera. Or le nombre total des oppida recens (...)

16Il est communément admis que le groupe Centre-Est correspond globalement à la région des oppida libera du Byzacium46. C. Saumagne47 suppose que la Byzacène aurait été constituée uniquement de villes libres. Bararus serait-elle, dès lors, l’un des trois oppida libera manquants de la liste plinienne48 ?

  • 49 Bell. Afr., LXXIV, 1 ; Strabon, XVII, 3, 12 ; Desanges et al. 2010, 276-277.
  • 50 Foucher 1966. Abdulwahab 1960 a proposé d’identifier les restes de cette ville avec les vestiges qu (...)
  • 51 Trousset 1977, 190 et n° 6.
  • 52 Pline, HN, V, 30. Par ailleurs, à partir de cet exemple, Foucher 1966 date le document plinien de 4 (...)
  • 53 Où la cité est oppidum liberum (Pline, HN, V, 30 : oppidum liberum Thusdritanum ; cf. Desanges et a (...)
  • 54 Slim 1995, 2428 ; 1996, 16.
  • 55 CIL, VIII, 22844.
  • 56 Slim 1995, 2428 ; 1996, 17 ; Mrabet 2021, 12.
  • 57 Gascou 1972, 192-194 ; Slim 1996, 17.

17Il va sans dire que toute la région de Rougga porte l’empreinte d’Auguste. La ville de Vaga49, pillée et entièrement détruite par Juba au printemps 4650, est reconstruite selon l’orientation du cadastre régional51 et reçoit peut-être du princeps le titre d’oppidum liberum52. Thysdrus, dont la romanisation s’intensifie surtout à partir de l’époque augustéenne53, a livré, quant à elle, une tête de l’empereur54 et une dédicace à Luna pour le salut d’Auguste, laquelle est l’une des plus anciennes inscriptions latines d’Afrique55. Qui plus est, des éléments de décor architectural, appartenant probablement à un sanctuaire, datent de cette même période56. Une présence italienne est mentionnée dès l’époque de César. Auguste aurait installé par déduction uiritim un noyau de vétérans démobilisés à Thysdrus57.

  • 58 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7 et 20, désignent la cité de Bararus par le terme imprécis et peu (...)
  • 59 C’est-à-dire une agglomération urbaine, avec un gouvernement local autonome (cf. Ben Akacha 2012, 1 (...)

18Cet ensemble de données nous conduit à proposer l’hypothèse suivante : comme à Thysdrus, le princeps aurait implanté un noyau de citoyens romains au sein de l’agglomération autochtone bararitaine. Parallèlement, il aurait accordé à cette entité urbaine libyco-punique un statut juridique particulier : un oppidum58 autonome59 ou, plus probablement, comme suggéré plus haut, un oppidum liberum, que la liste incomplète de Pline ne mentionne pas. Un argument d’ordre archéologique pourrait conforter notre hypothèse.

  • 60 Hallier 1987, 148 ; 2020, 222.
  • 61 Hallier 1987, 147-148 ; 2020, 178 et 221.
  • 62 Celui-ci est implanté au cœur du noyau urbain de la localité (cf. Hallier 2020, 179).

19Pour répondre aux nouveaux besoins urbains, la collectivité entreprend l’édification d’un vaste ensemble hydraulique. G. Hallier propose « provisoirement, pour la mise en place dans la steppe de Byzacène de ces majestueuses installations hydrauliques, la première moitié du premier siècle »60. Toutefois, tout en tenant compte des données historiques et des hypothèses déjà émises, la fourchette temporelle peut être resserrée au règne d’Auguste. Par ailleurs, G. Hallier indique lui-même que le plan et la disposition de l’exceptorium de Rougga se rencontrent dans une citerne d’une uilla d’époque augustéenne, située au pied des monts Albains61. De ce fait, la construction du complexe hydraulique urbain62 pourrait être concomitante à la fois de l’aménagement rural et de l’éventuelle mutation juridique.

  • 63 Gauckler 1897, 14-18 ; Hallier 1986 et 1987 ; Slim 1990, 200 ; Hallier 2020, 157-227.
  • 64 Du reste, l’existence de la vaste chambre de décantation prouve que le complexe était destiné à fou (...)

20Ce vaste ensemble hydraulique63 (fig. 1 ; fig. 5, n° 5) s’organise autour de deux citernes souterraines, de plan circulaire, d’une contenance de 7 600 m3. Le réservoir principal, d’une quarantaine de mètres de diamètre, reçoit par un canal géminé le trop-plein d’un réservoir de décantation plus petit (17 m), lui-même alimenté par un aqueduc qui allait chercher l’eau d’une nappe phréatique profonde obtenue à partir d’un puits à noria, situé à quelque 90 m au Nord-Est. Ces deux citernes monumentales sont couronnées d’une voûte supportée par des piliers en pierres de taille, au nombre de 71 dans la plus grande, de 20 dans l’autre64.

  • 65 Le contrôle par le gouverneur de soldats mobilisés dans les chantiers civils est clairement précisé (...)
  • 66 Voir Février 1983 ; Le Bohec 1989, 532-533 ; 1994 et, en dernier lieu, Coulon & Golvin 2018.

21Néanmoins, une question essentielle se pose : comment une petite agglomération pouvait-elle disposer des capacités financières et notamment des compétences techniques permettant la réalisation de cette prouesse hydraulique, surtout si l’on adopte de surcroît une date aussi précoce ? À vrai dire, seule l’armée était à même de fournir tant la main-d’œuvre qualifiée que les techniciens de très haut niveau. Nous savons que l’utilisation des compétences militaires ne concerne pas seulement les aménagements dépendant de l’armée. Les militaires pouvaient, en effet, si cela apparaissait nécessaire au proconsul65, aider les cités dans l’édification des édifices publics66.

  • 67 Sur les aberrations du plan, voir Hallier 1987, 136-137 ; 2020, 178-183.
  • 68 Par ailleurs, Hallier 2020, 204, évoquant les compétences militaires en matière d’hydraulique et de (...)
  • 69 Les mesures étant converties en coudées puniques (cf. Hallier 2020, 178).

22G. Hallier constate que le premier croquis du projet, conçu « avec une parfaite régularité géométrique », a été travesti « par l’accumulation d’incidents de chantier et de rattrapage »67. Nous conjecturons dès lors que le premier projet théorique aurait été dessiné par les techniciens de la IIIe Légion Auguste68 et exécuté progressivement par la communauté urbaine69. Cette explication paraît plausible, mais, répétons-le, il ne s’agit que d’une hypothèse.

La mise en œuvre d’un grand programme d’aménagement urbain sous les Flaviens aurait-elle été concomitante d’un changement de statut juridique ?

Bararus : une ciuitas ou un municipe d’époque flavienne ?

  • 70 Voir Le Glay 1968 ; Gascou 1972, 29-36 ; Lassère 1977, 248-257 ; Lepelley 2005 ; Lassère 2015, 150- (...)
  • 71 Par la reprise de la cadastration et, particulièrement, par le développement de l’hydraulique. Sur (...)
  • 72 Le consulaire C. Rutilius Gallicus (cf. Thomasson 1996, 43-44, n° 48) et son adjoint, le sénateur d (...)
  • 73 Le Glay 1968, 225-226 ; Le Bohec 1989, 353 ; Ferchiou 1998.
  • 74 Chouquer 2008, 852-855 et 860-861. Du reste, l’exemple le plus concret est fourni par les documents (...)
  • 75 Ferchiou 1998.

23Il est admis que la dynastie fondée par Vespasien a joué un rôle fondamental et décisif dans l’évolution politique, administrative, économique et culturelle de l’Afrique, laquelle rattrape alors largement son retard sur le reste des provinces occidentales. Plusieurs études ont été menées sur le bilan de l’œuvre de cette dynastie en Afrique70. En effet, c’est à partir de cette époque que l’on assiste à la stabilisation de nombreuses tribus, à la création de domaines impériaux fixant les populations locales, à une mise en valeur des terres71 et, surtout, à la constitution de nouvelles communes romaines. Qui plus est, dès le début de son règne, Vespasien entreprend un grand programme administratif, financier et cadastral. Les découvertes, dans l’actuel territoire tunisien, d’une série de bornes établies ex auctoritate Imp(eratoris) Vespasiani Cae(saris) Aug(usti) par deux légats72, montrent une révision des terres imposables, commencée pendant la censure de Vespasien en 74 après J.-C.73. Cette opération de rebornage de la fossa regia – marquant la limite entre l’Africa noua à l’ouest et l’Africa uetus à l’est − résultait d’une vaste révision cadastrale concernant l’ensemble de l’Empire74. Cependant, on a constaté que les bornes-limites africaines de Vespasien ont été retrouvées uniquement à l’est des pagi carthaginois75 ; de ce fait, plus au sud, le tracé demeure hypothétique.

  • 76 Dans cette optique, il est possible d’envisager que la prolifération des fermes et des hameaux, à l (...)

24Dans la région de Rougga − une zone anciennement centuriée, d’après nos hypothèses −, l’opération flavienne a répondu, nous semble-t-il, à une logique différente de celle mise en œuvre au nord. Il s’agissait globalement d’entretenir et de réorganiser le paysage agraire76, de rafraîchir les archives, de retrouver les limites précises des anciennes centuriations et de vérifier les statuts des terres pour récupérer celles appartenant à l’État ou à des communautés civiques locales.

  • 77 Saumagne 1963, 53-54.
  • 78 Même si cette mutation pouvait signifier la perte de leur statut particulier et l’entrée dans le dr (...)
  • 79 Ce schéma d’évolution juridico-urbaine semble s’appliquer également à plusieurs cités de la Gaule B (...)
  • 80 Trousset 1994, 608-610 ; 1997, 101 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 14-15.

25C. Saumagne77 suppose que les villes libres de la Byzacène auraient gardé leur statut particulier jusqu’aux Flaviens. Dès lors, à titre d’hypothèse, étant donné l’état très incomplet du dossier, nous suggérons que les Flaviens ont transformé Bararus en une ciuitas autonome ou en municipe. Cette promotion juridique78 aurait coïncidé à Rougga, mais comme ailleurs dans le monde romain de la même époque, avec la création des découpages urbains réguliers, lesquels ont contribué à l’émergence rapide d’un urbanisme nouveau79. Ceci expliquerait l’établissement du carroyage urbain de Bararus, conçu avant l’aménagement du premier forum flavien. Un quadrillage qui est, de surcroît, orienté au lever du soleil au solstice d’hiver80.

  • 81 Sur cette grande place publique de 7 500 m², voir Slim 1996, 55 et 78-80 ; Mrabet 2021, 56.
  • 82 Bell. Afr., XCVII, 4 : propter humilitatem ciuitatis.
  • 83 Slim 1990, 177-179 ; AE, 1991, 1635. Sur cet aqueduc, voir Slim 1996, 58-60 ; Mrabet 2021, 15 et 54
  • 84 Slim 1995, 2430 et 1996, 21.

26Si nous ignorons la date de la fondation de la première place publique thysdritaine81, nous savons, par contre, que Thysdrus, humble ciuitas au temps de César82, a dû, à partir de l’époque des Flaviens, connaître un renouveau urbanistique, avec notamment la construction d’un aqueduc sous Vespasien et Titus83. En outre, durant la même période, le premier amphithéâtre thysdritain − datant du début du Ier siècle et fortement dégradé par l’érosion − est remplacé par un second monument beaucoup plus solide et plus élaboré84.

  • 85 Trousset 1994, 608 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 14. Cette organisation traduit certainement l’ (...)

27À Rougga, le dégagement partiel du forum et du théâtre a révélé l’existence de deux axes directeurs à l’intérieur de la trame urbaine : le premier, nord-ouest / sud-est, est indiqué par la médiane de la platea du forum et des temples géminés ; le second, sud-ouest / nord-est, correspond à l’axe de symétrie du théâtre et de sa porticus post scaenam. Ces deux lignes directrices « se recoupent à la perpendiculaire en un point situé à 248 m au nord-est du centre de l’orchestra du théâtre et à 497 m au sud-est du mur de fond des temples »85.

Le premier forum flavien : un centre à vocation essentiellement civique ?

  • 86 Hallier 1981 ; Guéry 1981, 95-97 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11 ; Trousset 1994, 611-612 ; Amma (...)
  • 87 Hallier 1981, 101 ; Trousset 1994, 609 ; Hallier 2020, 228.
  • 88 C’est-à-dire antérieur à la construction des temples qui empiètent en partie sur cette surface.
  • 89 Trousset 1994, 612 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 15.
  • 90 Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 15.

28Dans son premier état, le forum de Bararus86 (fig. 1 ; fig. 5, n° 6) se présente comme une area oblongue, bordée d’un triple portique (nord, est et sud) et fermée transversalement par un monument identifié comme une basilique. Le grand axe de la composition urbaine est orienté ouest-nord-ouest / est-sud-est, avec une déclinaison de 61° 30’ à l’ouest du nord géographique87. La surface totale de l’area de ce premier forum88, mesurée à partir du fond des portiques, est d’environ 4 771 m² (85,20 x 56 m)89. L’esplanade, entièrement dallée en pierre dure verdâtre, est édifiée sur une terrasse artificielle de remblai − surplombant la rive gauche de l’oued90 − et entourée d’un péribole en grand appareil.

  • 91 Hallier 1981, 103 ; 2020, 284-286.
  • 92 Hallier 2020, 284.

29Les fouilles de l’aile orientale de la place ont permis la découverte de quelques constructions appartenant à un état antérieur91, « dont les constructeurs du forum ont dû tenir compte et qui leur ont posé de multiples problèmes de raccordement »92.

  • 93 Hallier 1981, 111 ; 2020, 319-320.
  • 94 Hallier 2020, 319-320 et 335.
  • 95 Entre 75 et 80, sous Vespasien ou Titus (Hallier 2020, 335).

30Dans sa première phase flavienne, le forum était fermé à l’ouest par un bâtiment interprété comme une basilique93 à nef unique, prolongée par une exèdre à chacune de ses extrémités94. L’aménagement de ce binôme complet forum-basilique remonterait pour le fouilleur à l’époque flavienne95.

  • 96 Hallier 2020, 247 et 284-285.
  • 97 L’édification de ces thermes serait, dès lors, concomitante de l’obtention du privilège augustéen, (...)

31Les sondages effectués dans la zone centrale du site ont montré que le complexe flavien est aménagé, au moins en partie, sur un secteur déjà occupé. À l’est, au voisinage immédiat de la grande citerne, le forum empiète sur un dispositif thermal96, construit, nous semble-t-il, durant l’époque augustéenne97.

  • 98 Voir Roth-Congès 1987 ; Alarcão, Étienne & Golvin 2006.
  • 99 Nous paraphrasons ici Alarcão, Étienne & Golvin 2006, 457.

32Nous pouvons ainsi supposer que, comme à Conimbriga98, l’architecte flavien de Rougga, faisant « table rase du passé », aurait démantelé aussi bien le centre indigène que quelques constructions augustéennes, dans le but d’édifier une trame orthogonale régulière. Le complexe flavien repose ainsi directement sur le centre indigène presque totalement démoli lors de l’aménagement de l’esplanade99.

La grande métamorphose urbaine de l’époque d’Hadrien aurait-elle pu être déclenchée par une nouvelle promotion municipale ?

Le remodelage de la place flavienne : vers la création d’un forum « impérial », spécialement voué à l’exaltation du pouvoir sacralisé ?

  • 100 Les extrémités de la basilique furent conservées au nord comme au sud (cf. Hallier 2020, 392).
  • 101 Guéry 1981, 97 ; Hallier 2020, 367-415.
  • 102 24,65 m pour le temple A et 24,50 m pour le temple B (cf. Hallier 2020, 367).
  • 103 Hallier 2020, 378-434.
  • 104 Gros 1978, 476 ; Jouffroy 1986, 209.
  • 105 Hallier 2020, 417-420.

33Sous les Antonins, l’organisation du premier forum a été profondément modifiée : la basilique fut presque totalement détruite100 pour implanter deux temples géminés101. De profondeur quasiment identique102, ces édifices sont larges respectivement de 15,70 m pour le temple A situé au nord et de 18,80 m pour le temple B à l’opposé (fig. 1). G. Hallier103 propose de restituer le temple A comme hexastyle, prostyle et pseudopériptère à parastaticae. D’après l’étude stylistique de leur décoration (à partir des moulurations du fronton) effectuée par P. Gros, ces temples dateraient d’entre 125 et 140104, autrement dit le règne d’Hadrien et le début de celui d’Antonin. En revanche, les fouilles n’ont pas livré d’indices significatifs pour l’identification des divinités auxquelles les sanctuaires étaient dédiés. G. Hallier105 suggère que ces derniers auraient été consacrés au culte impérial.

34Cette modification profonde du forum bararitain refléterait une tendance plus générale, celle de la désaffection relative, mais croissante, de l’ancien centre civique en faveur de « forums impériaux », dominés désormais par les temples consacrés aux diui. À vrai dire, dans le monde romain occidental principalement, le processus de dégradation de la signification du forum traditionnel s’accentue, particulièrement durant les époques tardo-antonine et sévérienne, avec la translation des centres de l’intérêt ou de rassemblement du populus vers de nouveaux espaces collectifs (macella, édifices de loisirs et de spectacles).

  • 106 Sur ces phénomènes, voir Gros 1990-1992 ; 2005, 199-209 ; 2008 ; 2020, 438 ; Ben Akacha 2011a, b et (...)

35Certes, la promotion juridique ne constitue pas l’unique cause des transformations de la conception et de l’usage de l’espace urbain. L’évolution des mœurs jouerait un rôle important106.

  • 107 Comme dans la colonie trajanienne de Cuicul (Djemila), en Numidie, ou à Thubursicu Numidarum et à M (...)
  • 108 Il est admis, par ailleurs, que souvent les deux cultes, celui de Jupiter capitolin et celui des em (...)
  • 109 Gros 1996, 227.
  • 110 Voir Gros 1996, 227 ; 2003, 191-194.

36Le phénomène à Bararus s’est traduit, non par un dédoublement de l’espace public – comme c’était le cas dans plusieurs cités africaines107 – mais par un remodelage complet d’une grande partie du forum, où le sanctuaire du culte impérial occupe désormais la première place. Nous savons, d’après P. Gros, que les capitoles « impériaux » et les temples voués à l’exaltation du pouvoir sacralisé qui s’édifient en Afrique108, dans la seconde moitié du IIe siècle, ne s’implantent pas souvent dans le cœur de la ville, « car l’espace qu’ils doivent contrôler est trop vaste »109. À Bararus, le manque d’espace convenable, pour la mise en scène du pouvoir impérial, aurait conduit les architectes locaux à araser presque complètement la basilique, laquelle, de surcroît, en tant qu’édifice administratif et judiciaire, a perdu au cours du IIe siècle de son importance dans la composition des forums des provinces occidentales110.

  • 111 Sur cette notion, voir Gros 1996, 227-231.
  • 112 Gros 1990-1992, 78.

37Ce « nouveau » forum, qu’il faut appeler impérial111, apparaît ainsi comme un espace spécialement réservé aux cérémonies du culte du pouvoir sacralisé. Cette mutation radicale de la notion même de centre urbain à Bararus montre que le culte impérial constitue désormais, ici comme ailleurs, « le facteur d’identification et d’assimilation le plus puissant. C’est aussi par voie de conséquence l’élément moteur du développement monumental »112.

Fig. 1 – Plan des sondages et des structures dégagées du forum (Euzennat & Slim 2020, 230, fig. 88)

Fig. 1 – Plan des sondages et des structures dégagées du forum (Euzennat & Slim 2020, 230, fig. 88)

Bararus : un municipe ou une colonie d’Hadrien ?

  • 113 Nous savons, par ailleurs, que la Vita d’Hadrien (SHA, Hadr., 13, 4) parle des bienfaits attribués (...)
  • 114 Par ailleurs, pour Lassère 2015, 378, Bararus obtient le statut municipal au IIe siècle ; en tout c (...)

38Cette modification profonde du centre urbain – désormais mieux adapté aux exigences du temps – résulte, très vraisemblablement, nous semble-t-il, d’un changement de statut juridique. Bararus aurait été transformée en municipe ou peut-être même en colonie, soit à l’époque du règne d’Hadrien113 – ce qui nous paraît plus probable –, soit sous ses successeurs, en tout cas sans doute avant la période sévérienne114.

  • 115 Nous savons, par exemple, que Vina est qualifiée de uicus par la Table de Peutinger (V, 1). Or plus (...)
  • 116 Voir le texte supra à la note 12.
  • 117 En effet, d’après Jacques 1982, 120, « en règle générale, on ne rencontre pas de clarissimes dans l (...)
  • 118 Jacques 1982, 120.
  • 119 Gros 2020, 437-438.

39Concernant la seconde hypothèse, en l’occurrence l’accès de la cité au statut colonial, nous pourrions insister, d’une part, sur le fait que seule la Table de Peutinger atteste le statut de municipe de Bararus, ce qui n’est d’ailleurs pas un fait isolé115. L’inscription découverte à El Jem, l’antique Thysdrus − ILAfr, 44116 −, laisse entendre, d’autre part et surtout, que la cité de Bararus aurait été une colonie à une période vraisemblablement antérieure à l’époque sévérienne117. La carrière d’un sénateur anonyme, probablement datable du IIIe siècle, comporte en effet plusieurs curatelles de cité, dont celle de Bararus mentionnée juste après Thaenae, colonie d’Hadrien. De surcroît, les recherches de F. Jacques118 montrent qu’en Afrique les curateurs clarissimes n’apparaissent que dans des cités importantes, souvent des colonies. Il faut certes se garder d’en tirer des conclusions hasardeuses, mais cela rejoint les remarques de P. Gros119, lequel notait qu’il ne s’agissait assurément pas d’une simple bourgade au vu de la superficie des ruines, comme de la variété, de l’importance et du nombre des vestiges de monuments et de domus.

  • 120 Gros 2020, 438.
  • 121 Roth-Congès 1987 ; Alarcão, Étienne & Golvin 2006.

40Comme l’a déjà remarqué P. Gros120, le seul exemple architectural et urbanistique similaire à Bararus, « mais non pas identique serait celui du forum de Conimbriga, au Portugal », où la basilique du premier forum augustéen aurait été remplacée − à l’occasion de la promotion municipale − par une aedes de culte impérial121. Ainsi, comme à Conimbriga, la profonde restructuration du centre urbain de Bararus a pu être accompagnée d’une transformation juridique.

  • 122 Gascou 1972, 192-194 ; 1982, 217-218 ; Slim 1996, 23 ; Peyras 2004, 12-13.
  • 123 Gascou 1972, 194.

41On pourrait tout de même s’étonner du fait qu’une petite cité comme Bararus ait accédé au statut municipal ou colonial avant sa grande métropole voisine de Thysdrus, laquelle ne deviendra municipium que sous Septime Sévère122. J. Gascou affirme, cependant, que « l’accession des cités indigènes au rang de municipe ou de colonie n’avait rien d’automatique quelle que fût leur richesse, et pouvait être entravée par des causes qui ne nous sont pas toujours claires » 123.

  • 124 Guéry & Hallier 1998, 131.
  • 125 Guéry & Hallier 1998.
  • 126 Guéry & Hallier 1998, 122 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13-14.
  • 127 Un angle de 5º avec l’axe cardinal (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13).
  • 128 Sur le rôle des arcs dans l’organisation de l’espace dans les cités africaines, voir Blonce 2014 et (...)

42La promotion institutionnelle aurait été commémorée par la construction d’un arc marquant l’entrée nord de la ville, à l’arrivée de l’ancienne route de Thysdrus (fig. 5, n° 1). En effet, d’après R. Guéry et G. Hallier, l’édifice, qui peut être daté de la seconde moitié du IIe siècle, fut érigé à l’occasion de l’accession de la ville au rang municipal124. Aujourd’hui, il ne subsiste de cette porte que le noyau de béton de sa pile orientale (fig. 2). Bâti en pierres de grand appareil, cet arc comporte une baie unique large de 4,55 / 4,58 m125. Une courte section du dallage de l’entrée de la ville a été reconnue au sud de la baie du monument. Elle serait le début du cardo maximus de Bararus126. À sa sortie à l’air libre, la voie accuse un léger changement d’orientation127. C’est par ailleurs la même orientation (nord-nord-est) qui se trouve dans les murs des petits bains privés implantés au sud de l’édifice. Ainsi, l’implantation de l’arc nord, qui sert à marquer les limites entre l’urbs et le rus128, pourrait symboliser l’amorce de la libération du schéma urbain directeur.

Fig. 2 – La pile orientale de l’arc nord (cliché W. Ben Akacha, 2022)

Fig. 2 – La pile orientale de l’arc nord (cliché W. Ben Akacha, 2022)

L’éclatement du noyau central sous les derniers Antonins et les Sévères

  • 129 Selon l’expression de Gros 1990-1992, 78.
  • 130 Hallier 1981, 105-106 ; 2020, 339-357.
  • 131 Hallier 2020, 352.
  • 132 Sur le lien entre l’obtention d’un statut municipal plus avantageux et la construction du macellum, (...)

43Le forum ayant, croyons-nous, « perdu une grande part de son actualité »129, la ville cherche à se doter ailleurs des monuments dignes de ce que l’on pense être son nouveau statut juridique. Au-delà de l’angle sud-ouest de la place est aménagé un portique à parterres irrigués130. Entre ce péristyle − interprété comme un xyste − et le prolongement en direction du sud du péribole oriental du forum, un terrain non fouillé de 53,15 x 24,80 m se prête fort bien, au dire de G. Hallier, « à l’organisation d’un macellum du type “allée marchande”, à double alignement de tabernae de part et d’autre d’une section de rue »131. Nous pouvons penser que ces tabernae voûtées, dont n’apparaissent aujourd’hui que les extrados, ont été édifiées dans le contexte qui suivit la nouvelle promotion juridique132, plus probablement durant l’époque post-hadrienne.

  • 133 Lachaux 1979, 40-41 ; Trousset 1994, 607 et 612 ; Sear 2006, 276 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, (...)
  • 134 La datation de l’édifice n’est pas aisée en l’absence de toute inscription ou d’éléments stylistiqu (...)
  • 135 Lachaux 1979, 41 ; Trousset 1994, 607.
  • 136 Trousset 1994, 612 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 26 et n° 26.

44Situé au sud de la place du forum, le théâtre de la cité133 (fig. 5, n° 3) est construit en terrain plat. Il aurait été érigé sous le règne des derniers Antonins ou des premiers Sévères134. Du monument, il ne subsiste que quelques vestiges de la structure de support de la cavea. La scène mesure environ 30 m de longueur sur 8,50 m de profondeur. À 13 m en arrière de l’édifice, se développait un vaste espace rectangulaire, limité par des murs encore visibles aujourd’hui, formant sans doute la porticus post scaenam135. Avec un diamètre de 78 m environ, le théâtre de Bararus se range parmi les édifices de dimensions moyennes136.

  • 137 Voir Gros 1996, 290-294 ; 2006.
  • 138 Trousset 1994, 608 et 605 (fig. 1, n° 12) ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 12-13.
  • 139 Sur cette domus, encore incomplètement fouillée, voir Slim 2003.
  • 140 Sur ces phénomènes, voir Thébert 1985, 327-341
  • 141 Sur la chronologie du tapis de l’œcus de cette domus, voir Slim 2003, 1132.

45Au demeurant, la relation très intime entre le développement de la ville et la mise en place du bâtiment théâtral rend indéniable sa fonction socio-politique et religieuse, laquelle va au-delà de celle d’un simple édifice de spectacle137. À Bararus, l’édification du théâtre amorce, nous semble-t-il, la naissance d’un petit quartier périphérique. Par ailleurs, une présumée porte monumentale138 (fig. 5, n° 12) – valorisant ce faubourg et matérialisant de manière symbolique l’extension de la ville de ce côté-là – est élevée à 200 m à l’est du théâtre. De surcroît, quelques domus aristocratiques – parmi lesquelles a été mise au jour la maison de la mosaïque d’Orphée139 − sont pratiquement implantées à la même distance (200 m environ) à l’ouest de l’édifice. Ainsi à Rougga, comme ailleurs, l’essor urbano-économique s’est accompagné d’une différenciation sociale des quartiers140. Les somptueuses demeures des Bararitani ne sont pas construites autour du secteur central, mais s’étalent dans les nouveaux quartiers périphériques. Ces maisons, notamment celle à la mosaïque d’Orphée141 (fig. 5, n° 4), auraient été édifiées, d’après l’étude des pavements, durant l’époque tardo-antonine ou au début de celle des Sévères.

  • 142 Lachaux 1979, 42 ; Slim 1984, 144-145 ; Golvin 1988, 212-213, n° 187 ; Trousset 1994, 607 ; Bomgard (...)
  • 143 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 12.
  • 144 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16, n° 27.

46À l’extrémité ouest de la ville, sur la rive opposée de l’oued, a été élevé l’amphitheatrum de Bararus142 (fig. 5, n° 11). La présence de plusieurs nécropoles dans ce secteur montre que l’extension de la cité était limitée dans cette direction par le rebord du plateau dominant de quelques mètres les jardins de l’oued143 (fig. 5, n° 13). Le monument, en partie entaillé dans la colline et en partie adossé à ses talus, mesure 98 x 73,50 m pour une arène de 63,75 x 37,5 m (fig. 3). La capacité de l’édifice était d’environ 1 900 places144.

Fig. 3 – Vestiges de l’amphithéâtre (cliché W. Ben Akacha, 2022)

Fig. 3 – Vestiges de l’amphithéâtre (cliché W. Ben Akacha, 2022)
  • 145 Golvin 1988, 213, a émis l’hypothèse selon laquelle les habitants de Bararus voulaient « rivaliser (...)
  • 146 Qui pousse J.-C. Golvin à émettre l’hypothèse de l’inachèvement du monument.
  • 147 Guéry 1981, 98 ; Guéry & Hallier 1998, 131-132.
  • 148 Voir Euzennat & Slim 2020, 1.

47J.-C. Golvin, proposant une date proche des événements de 238, pense que la construction du monument a été interrompue145. Cependant, l’absence de façade146 pourrait s’expliquer par le pillage de surface dont a été victime le site, notamment entre la seconde moitié du Ve et la première moitié du VIe siècle147. De surcroît, c’est le tracé de l’édifice de Bararus qui a été repris au Colisée de Thysdrus, et non le contraire148. Ainsi, à titre d’hypothèse, étant donné l’état incomplet des fouilles, nous pouvons suggérer plutôt le début de l’époque sévérienne pour la construction de l’édifice bararitain. Du reste, au niveau urbain, l’amphitheatrum − implanté à la périphérie ouest et supplantant tous les monuments − renforce sans doute l’éclatement du noyau initial et inaugure la création d’un nouveau centre de convergence.

  • 149 Rappelons que ces réservoirs furent insérés dans un secteur partiellement occupé (cf. Hallier 2020, (...)
  • 150 Sur ce dispositif thermal, voir Hallier 2020, 284-286.
  • 151 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16.
  • 152 De petits thermes ont été repérés à 100 m au sud de l’arc nord, à 200 m environ au nord-est de l’am (...)

48Ainsi, globalement, chaque nouvelle phase urbanistique importante aurait correspondu à une mutation du statut juridique. Sous Auguste, la cité aurait obtenu, à l’instar de ses voisines de Thysdrus ou de Vaga, le statut d’oppidum. Ce nouveau statut s’accompagne d’un premier programme architectural qui, en détruisant partiellement l’ancien quartier indigène, comporte notamment l’édification du complexe hydraulique149 et probablement de thermes publics150. Sous les Flaviens, l’oppidum augustéen aurait été transformé en une ciuitas autonome ou en un municipe. À cette seconde phase juridique correspond le premier forum à basilique, dont l’aménagement aurait presque complètement démantelé le centre indigène. Accédant probablement au statut municipal ou colonial sous Hadrien, Bararus célèbre sa promotion par une réfection monumentale de son forum, où les deux templa géminés du culte impérial occupent désormais la première place. Cette dernière mutation juridique aurait également été commémorée par la construction d’un arc − matérialisant l’entrée nord de la ville − et d’un macellum. Sous les derniers Antonins et les Sévères, le noyau central se fragmente progressivement avec la construction des tabernae, du théâtre, de l’amphithéâtre, des domus et des bains de quartiers. Il est de surcroît intéressant de noter ici que ces derniers édifices, en l’occurrence les riches demeures151 et les petits thermes152, sont érigés aux points focaux de la cité, structurant et circonscrivant plastiquement l’espace urbain.

  • 153 Guéry 1981, 97.
  • 154 Guéry 1981, 98 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11.
  • 155 Guéry 1981, 98.
  • 156 Voir Guéry 1981, 98 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 76-94.
  • 157 Guéry 1981, 99 ; 1985. Un passage d’Al-Bakrî mentionne en effet le village de Bârarîs avec sa mosqu (...)
  • 158 Guéry 1981, 99.

49L’époque de l’Antiquité tardive n’a laissé que peu de traces : un sol comportant un seuil et un chapiteau théodosien153. Le démantèlement du forum daterait de la période de l’occupation vandale154. La période byzantine est mieux représentée par la construction de maisons, sur ce qui restait du portique méridional, et probablement d’un fortin, implanté sur le temple A155. La destruction de ces structures est exactement datée par un trésor de 268 monnaies d’or byzantines, dont la plus récente a été frappée à Carthage en 647, année même de la première incursion arabe en Byzacène156. Le site reste occupé au moins jusqu’au Xe siècle157. C’est probablement à partir de cette époque que le cœur de la vie urbaine se déplace, nous semble-t-il, définitivement vers le secteur du mausolée de Sidi Ahmed er-Rouggi, situé à un kilomètre au nord-est de la cité antique158 (fig. 5, n° 10).

  • 159 C’est effectivement une ville et non une modeste bourgade, terme peu approprié pour qualifier Barar (...)
  • 160 Trousset 1994, 604 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13.
  • 161 Sur ces trois villes, voir, en dernier lieu, Ben Akacha 2011b et c ; 2015.
  • 162 Voir Trousset 1994, 613 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17.
  • 163 Sur le territorium des cités romaines, voir Leveau 1993.
  • 164 Voir les conclusions de Leveau 1983. Pour le cas de Bararus, voir Trousset 1994, 613 ; Euzennat, Sl (...)
  • 165 Despois 1955, 114-119 ; Trousset 1977, 203-204 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17.
  • 166 Respectivement à 6 et à 17 km au sud-est et à l’est de Rougga (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, (...)
  • 167 Trousset 1977, 203-204 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16-17 ; Lassère 2015, 378.

50Toutefois, malgré la continuité de l’occupation du site jusqu’à une date avancée dans le Moyen Âge, Bararus est restée une ville159 de moyenne importance. L’espace urbain proprement dit, mesurant dans sa plus grande extension environ un kilomètre, couvrait en gros 75 hectares160. Bararus aurait été − à l’instar de Mactaris, de Thuburbo Maius et de Sufetula161 − un centre social162, politique et religieux destiné à l’aristocratie locale et à la population rurale habitant les fermes, les hameaux ou villages dispersés sur l’ensemble du territorium163 de la cité. On pourrait croire que l’espace rural de la ville était divisé en deux campagnes : une organisée et exploitée à la romaine par un réseau de riches uillae et une autre fidèle à la tradition indigène et à l’organisation villageoise164. Des recherches autour du site urbain165 ont confirmé l’existence d’une série de petites bourgades, dont les ruines de Bir Guemaguen et d’Henchir Ben Hassine166 fournissent de bons exemples, et d’un semis d’habitats et de fermes dispersés167. Le surplus dégagé par la mise en valeur de cet arrière-pays rural était drainé par l’intermédiaire de ce réseau complexe vers le noyau urbain. Ceci expliquerait à la fois la vitalité urbaine bararitaine du Haut-Empire et la longue durée de l’occupation du site.

51En définitive, il est regrettable que le site demeure encore trop insuffisamment fouillé. Seules de nouvelles recherches sur le terrain permettraient à la fois d’apprécier à sa juste valeur cette cité et d’infirmer ou de confirmer nos hypothèses sur son évolution juridico-urbaine.

Fig. 4 − Carte de situation du site de Bararus (Euzennat & Slim 2020, 2, fig. 1a)

Fig. 4 − Carte de situation du site de Bararus (Euzennat & Slim 2020, 2, fig. 1a)

Fig. 5 − Plan du site (Euzennat & Slim 2020, 10, fig. 3)
1. Arc nord ; 2. Petits thermes domestiques ; 3. Théâtre et porticus post scaenam ; 4. Domus à la mosaïque d’Orphée ; 5. Grandes citernes ; 6. Forum à basilique et temples jumelés ; 7. Bâtiment à abside ; 8. Thermes ; 9. Citerne ; 10. Enclos de zaouïa ; 11. Amphithéâtre ; 12. Arc sud (?) ; 13. Nécropole ouest

Fig. 5 − Plan du site (Euzennat & Slim 2020, 10, fig. 3)1. Arc nord ; 2. Petits thermes domestiques ; 3. Théâtre et porticus post scaenam ; 4. Domus à la mosaïque d’Orphée ; 5. Grandes citernes ; 6. Forum à basilique et temples jumelés ; 7. Bâtiment à abside ; 8. Thermes ; 9. Citerne ; 10. Enclos de zaouïa ; 11. Amphithéâtre ; 12. Arc sud (?) ; 13. Nécropole ouest
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Notes

1 Je tiens à remercier Messieurs Pierre Gros et Xavier Lafon qui ont eu la gentillesse de relire cet article et de me faire part de leurs remarques et suggestions.

2 Euzennat & Slim 2020.

3 Gros 2020, 436.

4 Gros 2020, 437. P. Gros précise en outre : « alors que le recensement des rares mentions épigraphiques de Bararus semble avoir été exhaustif, leur exploitation pour la définition et / ou l’évolution juridique, administrative et politique de cette statio ou de cette respublica […] n’a pas été poussée très loin, c’est le moins qu’on puisse dire ».

5 Voir Ben Akacha 2011a, b et c ; 2015 ; 2016 et 2021.

6 Aussi est-il nécessaire d’effectuer des comparaisons non seulement avec les cités voisines du Byzacium, mais également avec d’autres villes romaines d’Afrique, voire au-delà.

7 Sur Bararus, voir Guéry 1981 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982 ; Guéry & Trousset 1991 ; Trousset 1994 ; Bullo 2002, 116-119 ; Desanges et al. 2010, 119 ; Lassère 2015, 377-378 ; Euzennat & Slim 2020.

8 Tab. Peut., IV, 2-3.

9 Sur Usula, voir Desanges et al 2010, 294.

10 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 24-25.

11 AE, 1955, 238 ; AE, 1969-1970, 633 ; Le Bohec 1989, 510 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 21-22. Sur le texte de cette inscription, voir infra, note 25.

12 AE, 1914, 207 ; ILAfr, 44 ; Jacques 1982, 81, n° 23 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 23-24 : ---ETA---AE, [pr]aetori has[ta]rio, / [curatori reip(ublicae)-----]olitan[orum, curator]i ciuit[at]is Aufiden[atium], quaest(ori), / [---cu]ratori re[ip(ublicae) Thusdrit]ano[ru]m, Tha[e]nit[a]no[ru]m, Bara[ri]tanorum et [---no]rum ob [sing]ula[re]m eius innoc[entia]m et ampliatam / [semper erga singulos u]niuersosq[ue ciu]es inc[omparabi]lem adfectio/[nem statuam, splendiss]imus or[do Thusdri]tano[rum sua] pecu[ni]a posu[i]t. Pour la cité manquante, l’éditeur de l’inscription avait proposé de restituer Hadrumetum. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 23-24, préfèrent le nom d’Vsula. Jacques 1982, 81 et n° 58, avait déjà suggéré les noms d’autres cités plus proches de Thaenae, comme Taparura, Acholla, Ruspe ou Vsula. Comme nous le verrons plus loin, cette inscription permettrait, nous semble-t-il, d’éclairer une phase jusque-là inconnue dans l’histoire institutionnelle de Bararus.

13 Notitia Byz., 70 ; Mandouze 1982, 617 ; Desanges et al. 2010, 119 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 24.

14 Sur les conditions climatiques et géographiques particulièrement défavorables de la région d’El Jem – Rougga, voir Slim 1985, 63-66.

15 Despois 1955, 75-96 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7.

16 Voir Despois 1955, 25 ; Slim 1990, 171-174 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 5.

17 Despois 1955, 52-53 et 56 ; Slim 1990, 173 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 4.

18 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7.

19 Lassère 2015, 377. En effet, la région de Thysdrus – Bararus, autrefois vouée à la céréaliculture, se convertit, à partir du IIe siècle après J.-C., à l’oléiculture. Celle-ci est une culture intensive, organisée rationnellement et particulièrement bien adaptée aux conditions naturelles et climatiques locales. Sur l’économie de la région, voir Slim 1960, 1985 et 1996, 28-49 ; Lassère 2015, 437 et 446-447 ; Mrabet 2021, 20-22. La production céramique a également joué un rôle considérable dans la vie économique bararitaine : une inscription (AE, 1917-1918, 48) indique, en effet, l’existence à Bararus d’un atelier de poterie (la statio bararitana), dont l’activité est datée des années 150-250 environ. Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 22-23.

20 Voir Trousset 1977, 202.

21 En effet, la plus ancienne trace d’occupation humaine repérée sur le site est représentée par les vestiges d’une escargotière épipaléolithique (cf. Guéry 1981, 95 ; Guéry & Trousset 1991, 1338 ; Euzennat & Slim 2020, 76).

22 Sur lequel s’élèverait, au moins en partie, le futur forum romain.

23 Guéry 1981, 95 ; Euzennat & Slim 2020, 75-76.

24 Guéry & Bonifay 2020, 92, 108 et 110.

25 AE, 1955, 238 ; 1969-1970, 633 ; 2012, 1806 : Coh(ors) VIIII, / (centuria) Agri Maximi : / C(aius) Barucius Siluanus Barari […]. Cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 21.

26 Un verbe qui signifie bénir. Voir Halff 1965, 103 ; Benz 1972, 291.

27 Nous pourrions néanmoins admettre que le développement de l’activité agricole – s’accompagnant d’une évolution des structures sociales et de l’ouverture sur le monde punique – aurait provoqué l’urbanisation progressive de la communauté rurale. Sur ces phénomènes, voir Lévêque 1986 et 1999 ; Kallala & Sanmartí 2011, 12-17 (préface).

28 Voir Guéry & Bonifay 2020.

29 Sur ce phénomène, voir, en dernier lieu, Ben Akacha 2021.

30 Trousset 1977, 206 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 6.

31 Ainsi, en paraphrasant Lassère 2015, 377, à propos de Thysdrus, l’avantage principal du site est d’être situé au contact de trois régions à l’économie complémentaire, le Byzacium, la steppe et la côte nord de la Petite Syrte.

32 Saumagne 1929 et 1952 ; Caillemer & Chevallier 1959 ; Trousset 1977 ; Ouni 1999, 39-43 ; Ouni & Peyras 2002 ; Peyras 2004, 13 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 5, 13, 15 et 17.

33 Ainsi, et contrairement au petit cadastre rural d’Acholla − appartenant au petit groupe dit du Sud-Est −, le système d’orientation de la grande centuriation du Byzacium se trouve en dehors du champ défini par l’amplitude annuelle des directions du soleil levant. Sur ce problème, voir Le Gall 1975, 306 et 319-320 ; Trousset 1977, 187-189 ; Trousset 1997, 98-99.

34 Elles sont rares sur les collines pierreuses et dénudées. En revanche, au nord et à 6 km du noyau urbain, sur les plateaux appelés « mdess », le parcellaire est marqué par des alignements pierreux distants de 70 pas et des banquettes émoussées de 25 cm de haut et de 2 à 3 m de large. Il apparaît que les ensembles les mieux conservés se situent sur un sol composé d’une croûte calcaire villafranchienne, qu’elle soit en surface ou sous une mince épaisseur de sol sablo-marneux plus ou moins rouge (cf. Trousset 1977, 180 et 192).

35 Saumagne 1952, 300.

36 Voir Chouquer, Clavel-Lévêque & Favory 1982, 861-863.

37 Voir Peyras 2004, 13.

38 C’est d’ailleurs l’une des hypothèses avancées par Trousset 1977, 191.

39 Sur la date augustéenne de cette centuriation, voir Chevallier 1958, 89-92 ; Trousset 1977, 190-191 (qui hésite cependant et préfère « maintenir plus ouverte cette fourchette chronologique ») ; Crawley Quinn 2004 et, en dernier lieu, Euzennat, Slim & Trousset 2020, 15.

40 Voir Ratti & Clavel-Lévêque 1996 ; Peyras 2003 ; Guillaumin 2005 ; Chouquer 2010, 163-171.

41 Hyg. Grom. 142 Th (= Guillaumin 2005, 90-91).

42 Avec des réglementations sur la mesure des centuries (Hyg. Grom. 135 Th = Guillaumin 2005, 83), le bornage (Hyg. Grom. 136 Th = Guillaumin 2005, 84-85), la rédaction des formae et l’assignation des terres cultivables (Hyg. Grom. 164 Th = Guillaumin 2005, 115).

43 Trousset 1977, 204. Mais il est important de préciser ici que l’exploitation intensive et rationnelle du sol en Afrique romaine n’avait pas pour seul facteur l’implantation coloniale. Comme l’a démontré Lassère 1977, 654-655, c’est principalement la croissance démographique qui entraîne l’accroissement des superficies cultivées.

44 En effet, la loi agraire de 111 avant J.-C. mentionne cinq populi liberi du Byzacium : Hadrumetini, Tampsitani, Leptitani, Aquillitani et Vsalitani. Thysdrus, quoique comprise parmi les trente oppida libera de Pline, n’est pas mentionnée dans la loi. Sur cette lex, et sur son contenu africain, voir désormais Peyras 2015.

45 Voir Peyras 1994, 227, n° 5 ; 2004, 9-10.

46 Trousset 1977, 190.

47 Saumagne 1963, 54.

48 Pline, HN, V, 30, affirme l’existence de trente oppida libera. Or le nombre total des oppida recensés s’élève à 27 : 18 signalés par la formula, 8 empruntés à la description du littoral et enfin Cercina urbs. De ce fait, trois villes manquent (cf. Aounallah 2010, 45). De surcroît, Aounallah 2010, 180, n° 18, estime, avec raison semble-t-il, que « Desanges […] complète, mais sans nous convaincre, cette liste en incluant les villes d’Hippo Regius, Hippo Diarrhytus et Carpi, alors qu’il était plus logique d’inclure dans cette catégorie le groupe de villes du Byzacium mentionnées immédiatement à la suite des oppida libera de Leptis, Hadrumetum, Ruspina, Thapsus ».

49 Bell. Afr., LXXIV, 1 ; Strabon, XVII, 3, 12 ; Desanges et al. 2010, 276-277.

50 Foucher 1966. Abdulwahab 1960 a proposé d’identifier les restes de cette ville avec les vestiges qui entourent la qoubba de Sidi Al-Bâgi. Le lieu-dit, Bâja, se trouve ainsi à 15 km au sud-est de Salaktha, à 15 km au nord-est d’El Jem et à environ à 13 km au nord de Rougga.

51 Trousset 1977, 190 et n° 6.

52 Pline, HN, V, 30. Par ailleurs, à partir de cet exemple, Foucher 1966 date le document plinien de 40-36. C’est peut-être également à cette occasion que la cité se dote d’un grand réservoir, dont les restes subsistaient encore dans les années 1960. Voir Abdulwahab 1960.

53 Où la cité est oppidum liberum (Pline, HN, V, 30 : oppidum liberum Thusdritanum ; cf. Desanges et al. 2010, 264-265 ; Mrabet 2021, 11). Thysdrus pourrait aussi avoir reçu ce statut de l’empereur Auguste.

54 Slim 1995, 2428 ; 1996, 16.

55 CIL, VIII, 22844.

56 Slim 1995, 2428 ; 1996, 17 ; Mrabet 2021, 12.

57 Gascou 1972, 192-194 ; Slim 1996, 17.

58 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 7 et 20, désignent la cité de Bararus par le terme imprécis et peu flatteur de « quelque » ou « obscur » oppidum libyco-punique.

59 C’est-à-dire une agglomération urbaine, avec un gouvernement local autonome (cf. Ben Akacha 2012, 175). Sur la définition du terme oppidum, voir Mann & Dondin-Payre 2009 ; Aounallah 2010, 43-57 (pour l’Afrique) ; Lefebvre 2020.

60 Hallier 1987, 148 ; 2020, 222.

61 Hallier 1987, 147-148 ; 2020, 178 et 221.

62 Celui-ci est implanté au cœur du noyau urbain de la localité (cf. Hallier 2020, 179).

63 Gauckler 1897, 14-18 ; Hallier 1986 et 1987 ; Slim 1990, 200 ; Hallier 2020, 157-227.

64 Du reste, l’existence de la vaste chambre de décantation prouve que le complexe était destiné à fournir de l’eau potable à la communauté (cf. Trousset 1977, 197-199 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 8).

65 Le contrôle par le gouverneur de soldats mobilisés dans les chantiers civils est clairement précisé par Ulpien (Digeste, I, XVI, 7). Voir Février 1983, 135.

66 Voir Février 1983 ; Le Bohec 1989, 532-533 ; 1994 et, en dernier lieu, Coulon & Golvin 2018.

67 Sur les aberrations du plan, voir Hallier 1987, 136-137 ; 2020, 178-183.

68 Par ailleurs, Hallier 2020, 204, évoquant les compétences militaires en matière d’hydraulique et de gestion de l’eau, n’établit pas de liens entre l’armée et la construction de l’ensemble bararitain.

69 Les mesures étant converties en coudées puniques (cf. Hallier 2020, 178).

70 Voir Le Glay 1968 ; Gascou 1972, 29-36 ; Lassère 1977, 248-257 ; Lepelley 2005 ; Lassère 2015, 150-154. 

71 Par la reprise de la cadastration et, particulièrement, par le développement de l’hydraulique. Sur ce dernier point, voir Slim 1990.

72 Le consulaire C. Rutilius Gallicus (cf. Thomasson 1996, 43-44, n° 48) et son adjoint, le sénateur de rang prétorien Sentius Caecilianus (cf. Le Glay 1968, 214 et 226 ; Thomasson 1996, 135, n° 5, 199, n° 6 et 225).

73 Le Glay 1968, 225-226 ; Le Bohec 1989, 353 ; Ferchiou 1998.

74 Chouquer 2008, 852-855 et 860-861. Du reste, l’exemple le plus concret est fourni par les documents cadastraux d’Orange : voir Piganiol 1962. Pour un travail de relecture de ces marbres, voir Christol, Leyraud & Meffre 1998.

75 Ferchiou 1998.

76 Dans cette optique, il est possible d’envisager que la prolifération des fermes et des hameaux, à la périphérie du territoire municipal bararitain, date de l’époque flavienne (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17).

77 Saumagne 1963, 53-54.

78 Même si cette mutation pouvait signifier la perte de leur statut particulier et l’entrée dans le droit commun provincial, le statut de ciuitas constituait souvent « pour les communautés indigènes une promotion juridique. En tant qu’agglomération urbaine – de quelque importance qu’elle soit − où se déroule l’activité civique, la ciuitas constitue le cadre initial de la romanisation, laquelle ne doit pas être limitée à la création de colonies ou de municipes. Les ciuitates devaient figurer parmi les collectivités publiques locales, dans la Formula de l’Afrique proconsulaire établie par Auguste » (Beschaouch 1997, 249).

79 Ce schéma d’évolution juridico-urbaine semble s’appliquer également à plusieurs cités de la Gaule Belgique, de la Germanie inférieure et de la Germanie supérieure. Voir Coquelet 2011, particulièrement la conclusion (307-318).

80 Trousset 1994, 608-610 ; 1997, 101 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 14-15.

81 Sur cette grande place publique de 7 500 m², voir Slim 1996, 55 et 78-80 ; Mrabet 2021, 56.

82 Bell. Afr., XCVII, 4 : propter humilitatem ciuitatis.

83 Slim 1990, 177-179 ; AE, 1991, 1635. Sur cet aqueduc, voir Slim 1996, 58-60 ; Mrabet 2021, 15 et 54.

84 Slim 1995, 2430 et 1996, 21.

85 Trousset 1994, 608 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 14. Cette organisation traduit certainement l’existence d’un schéma cohérent d’aménagement des principaux monuments, voire même d’un quadrillage du site et donc d’un plan régulateur préalable révélant un vaste projet délibéré de remodelage complet de l’agglomération antérieure. Voir Trousset 1994, 604 et 608-609 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 14-15.

86 Hallier 1981 ; Guéry 1981, 95-97 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11 ; Trousset 1994, 611-612 ; Ammar 1994, 451-452 ; Guéry 2020, 49 ; Hallier 2020, 228-338.

87 Hallier 1981, 101 ; Trousset 1994, 609 ; Hallier 2020, 228.

88 C’est-à-dire antérieur à la construction des temples qui empiètent en partie sur cette surface.

89 Trousset 1994, 612 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 15.

90 Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 15.

91 Hallier 1981, 103 ; 2020, 284-286.

92 Hallier 2020, 284.

93 Hallier 1981, 111 ; 2020, 319-320.

94 Hallier 2020, 319-320 et 335.

95 Entre 75 et 80, sous Vespasien ou Titus (Hallier 2020, 335).

96 Hallier 2020, 247 et 284-285.

97 L’édification de ces thermes serait, dès lors, concomitante de l’obtention du privilège augustéen, si celui-ci se confirme.

98 Voir Roth-Congès 1987 ; Alarcão, Étienne & Golvin 2006.

99 Nous paraphrasons ici Alarcão, Étienne & Golvin 2006, 457.

100 Les extrémités de la basilique furent conservées au nord comme au sud (cf. Hallier 2020, 392).

101 Guéry 1981, 97 ; Hallier 2020, 367-415.

102 24,65 m pour le temple A et 24,50 m pour le temple B (cf. Hallier 2020, 367).

103 Hallier 2020, 378-434.

104 Gros 1978, 476 ; Jouffroy 1986, 209.

105 Hallier 2020, 417-420.

106 Sur ces phénomènes, voir Gros 1990-1992 ; 2005, 199-209 ; 2008 ; 2020, 438 ; Ben Akacha 2011a, b et c ; 2015 ; 2016 ; 2021.

107 Comme dans la colonie trajanienne de Cuicul (Djemila), en Numidie, ou à Thubursicu Numidarum et à Mactaris, en Proconsulaire. Sur le phénomène de la duplication des places publiques dans ces cités, voir Kleinwächter 2001, 96-109, 161-171 et 258-308 ; Gros 2002.

108 Il est admis, par ailleurs, que souvent les deux cultes, celui de Jupiter capitolin et celui des empereurs divinisés, se recouvrent fréquemment en Afrique, surtout dans les fondations de la fin du IIe ou du IIIe siècle apr. J.-C. Voir Gros 1996, 192-194.

109 Gros 1996, 227.

110 Voir Gros 1996, 227 ; 2003, 191-194.

111 Sur cette notion, voir Gros 1996, 227-231.

112 Gros 1990-1992, 78.

113 Nous savons, par ailleurs, que la Vita d’Hadrien (SHA, Hadr., 13, 4) parle des bienfaits attribués aux provinces africaines par l’empereur au cours de son voyage et du droit latin octroyé à de nombreuses cités (SHA, Hadr., 21, 7). Mais il n’est pas nécessaire de penser que l’action municipale d’Hadrien se situe entièrement pendant le voyage de l’empereur en Afrique, ni qu’elle ait été dictée par les hasards d’un itinéraire (cf. Gascou 1972, 118-119). Sur l’ensemble de l’œuvre municipale d’Hadrien, voir Gascou 1982, 182-191 ; Boatwright 2000, 36-54.

114 Par ailleurs, pour Lassère 2015, 378, Bararus obtient le statut municipal au IIe siècle ; en tout cas, à une date « certainement antérieure à l’époque sévérienne ».

115 Nous savons, par exemple, que Vina est qualifiée de uicus par la Table de Peutinger (V, 1). Or plusieurs inscriptions attestent que la cité est devenue municipe sous Marc Aurèle (CIL, VIII, 959, 960 et 961). Sur le statut de cette cité, voir, en dernier lieu, Desanges et al. 2010, 290 (avec toute la bibliographie antérieure). Que la Table de Peutinger désigne Bararus comme municipium ne saurait dès lors être un argument contre une éventuelle accession de la cité au rang colonial.

116 Voir le texte supra à la note 12.

117 En effet, d’après Jacques 1982, 120, « en règle générale, on ne rencontre pas de clarissimes dans les municipes ni même dans les colonies promues à l’époque sévérienne ou après ».

118 Jacques 1982, 120.

119 Gros 2020, 437-438.

120 Gros 2020, 438.

121 Roth-Congès 1987 ; Alarcão, Étienne & Golvin 2006.

122 Gascou 1972, 192-194 ; 1982, 217-218 ; Slim 1996, 23 ; Peyras 2004, 12-13.

123 Gascou 1972, 194.

124 Guéry & Hallier 1998, 131.

125 Guéry & Hallier 1998.

126 Guéry & Hallier 1998, 122 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13-14.

127 Un angle de 5º avec l’axe cardinal (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13).

128 Sur le rôle des arcs dans l’organisation de l’espace dans les cités africaines, voir Blonce 2014 et 2015.

129 Selon l’expression de Gros 1990-1992, 78.

130 Hallier 1981, 105-106 ; 2020, 339-357.

131 Hallier 2020, 352.

132 Sur le lien entre l’obtention d’un statut municipal plus avantageux et la construction du macellum, voir De Ruyt 1983, 269.

133 Lachaux 1979, 40-41 ; Trousset 1994, 607 et 612 ; Sear 2006, 276 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16.

134 La datation de l’édifice n’est pas aisée en l’absence de toute inscription ou d’éléments stylistiques pertinents, la date plausible étant celle de l’époque des derniers Antonins ou des premiers Sévères. Par ailleurs, plusieurs villes africaines construisirent leur théâtre au cours de cette période (cf. Lachaux 1979, 18 ; Jouffroy 1986, 231-233 et 277-278 ; Sear 2006, 271-301).

135 Lachaux 1979, 41 ; Trousset 1994, 607.

136 Trousset 1994, 612 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 26 et n° 26.

137 Voir Gros 1996, 290-294 ; 2006.

138 Trousset 1994, 608 et 605 (fig. 1, n° 12) ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 12-13.

139 Sur cette domus, encore incomplètement fouillée, voir Slim 2003.

140 Sur ces phénomènes, voir Thébert 1985, 327-341

141 Sur la chronologie du tapis de l’œcus de cette domus, voir Slim 2003, 1132.

142 Lachaux 1979, 42 ; Slim 1984, 144-145 ; Golvin 1988, 212-213, n° 187 ; Trousset 1994, 607 ; Bomgardner 2000, 157.

143 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 12.

144 Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16, n° 27.

145 Golvin 1988, 213, a émis l’hypothèse selon laquelle les habitants de Bararus voulaient « rivaliser avec l’opulente Thysdrus voisine et se doter eux aussi d’un bel amphithéâtre, qu’ils n’eurent probablement pas le temps ni les moyens de terminer ».

146 Qui pousse J.-C. Golvin à émettre l’hypothèse de l’inachèvement du monument.

147 Guéry 1981, 98 ; Guéry & Hallier 1998, 131-132.

148 Voir Euzennat & Slim 2020, 1.

149 Rappelons que ces réservoirs furent insérés dans un secteur partiellement occupé (cf. Hallier 2020, 179).

150 Sur ce dispositif thermal, voir Hallier 2020, 284-286.

151 Voir Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16.

152 De petits thermes ont été repérés à 100 m au sud de l’arc nord, à 200 m environ au nord-est de l’amphithéâtre et à 800 m au sud-est du théâtre (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16-17).

153 Guéry 1981, 97.

154 Guéry 1981, 98 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 11.

155 Guéry 1981, 98.

156 Voir Guéry 1981, 98 ; Guéry, Morrisson & Slim 1982, 76-94.

157 Guéry 1981, 99 ; 1985. Un passage d’Al-Bakrî mentionne en effet le village de Bârarîs avec sa mosquée, son bain et ses marchés (voir Mahfoudh 1992-1993). Par ailleurs, la collecte quasi exhaustive des tessons de céramique islamique confirme la continuité de l’occupation du site antique depuis le Xe siècle jusqu’à son abandon au milieu du XIe siècle. Sur la céramique d’époque islamique, voir Vallauri 2020.

158 Guéry 1981, 99.

159 C’est effectivement une ville et non une modeste bourgade, terme peu approprié pour qualifier Bararus (cf. Gros 2020, 437-438).

160 Trousset 1994, 604 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 13.

161 Sur ces trois villes, voir, en dernier lieu, Ben Akacha 2011b et c ; 2015.

162 Voir Trousset 1994, 613 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17.

163 Sur le territorium des cités romaines, voir Leveau 1993.

164 Voir les conclusions de Leveau 1983. Pour le cas de Bararus, voir Trousset 1994, 613 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16.

165 Despois 1955, 114-119 ; Trousset 1977, 203-204 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17.

166 Respectivement à 6 et à 17 km au sud-est et à l’est de Rougga (cf. Euzennat, Slim & Trousset 2020, 17).

167 Trousset 1977, 203-204 ; Euzennat, Slim & Trousset 2020, 16-17 ; Lassère 2015, 378.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan des sondages et des structures dégagées du forum (Euzennat & Slim 2020, 230, fig. 88)
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Fichier image/jpeg, 2,3M
Titre Fig. 2 – La pile orientale de l’arc nord (cliché W. Ben Akacha, 2022)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kentron/docannexe/image/5990/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 453k
Titre Fig. 3 – Vestiges de l’amphithéâtre (cliché W. Ben Akacha, 2022)
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Fichier image/jpeg, 447k
Titre Fig. 4 − Carte de situation du site de Bararus (Euzennat & Slim 2020, 2, fig. 1a)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kentron/docannexe/image/5990/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M
Titre Fig. 5 − Plan du site (Euzennat & Slim 2020, 10, fig. 3)1. Arc nord ; 2. Petits thermes domestiques ; 3. Théâtre et porticus post scaenam ; 4. Domus à la mosaïque d’Orphée ; 5. Grandes citernes ; 6. Forum à basilique et temples jumelés ; 7. Bâtiment à abside ; 8. Thermes ; 9. Citerne ; 10. Enclos de zaouïa ; 11. Amphithéâtre ; 12. Arc sud (?) ; 13. Nécropole ouest
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Fichier image/jpeg, 1,7M
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Pour citer cet article

Référence papier

Walid Ben Akacha, « Urbanisation et mutations juridiques à Bararus (Henchir Rougga) en Byzacène : essai de reconstitution de l’histoire juridico-politique de la cité d’après les rythmes de son évolution urbanistique »Kentron, 37 | 2022, 215-244.

Référence électronique

Walid Ben Akacha, « Urbanisation et mutations juridiques à Bararus (Henchir Rougga) en Byzacène : essai de reconstitution de l’histoire juridico-politique de la cité d’après les rythmes de son évolution urbanistique »Kentron [En ligne], 37 | 2022, mis en ligne le 20 janvier 2023, consulté le 13 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kentron/5990 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/kentron.5990

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Auteur

Walid Ben Akacha

Laboratoire LERIC
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sfax (Tunisie)

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Droits d’auteur

CC-BY-4.0

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