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Remarques sur un autel votif dédié à Neptune découvert à Thelepte (Hautes Steppes, Tunisie)

Moheddine Chaouali
p. 199-214

Résumés

Une dédicace à Neptune découverte en 1963 à Feriana, l’antique Thelepte en Afrique proconsulaire, est restée longtemps en marge des études sur l’Afrique antique. Succinctement signalé et publié à plusieurs reprises, ce texte très court est l’unique document de ce type provenant de ce site fort important mais très peu fouillé. Il atteste également un nom très rare, Magaricus, qui n’était jusque-là attesté qu’à Sicca Veneria sous la forme Macaricus, proche de l’ethnonyme Mager / Magar précisément attesté dans cette région de la Tunisie depuis l’Antiquité.

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Texte intégral

  • 1 Ben Baaziz 1996 ; Cadotte 2002 et 2007, 307-324 ; Mastino 2018.

1En rassemblant la documentation à disposition se rapportant au culte du dieu Neptune, j’ai constaté qu’une dédicace qui lui a été offerte avait été laissée dans l’ombre des recherches1. Je me permets de la rééditer ici avec plus de détails et de commentaires que ceux déjà fournis par mes doctes devanciers.

Le document

2Il s’agit d’un autel votif récemment exposé dans « L’exposition nationale des pièces saisies et reçues » organisée par l’Institut national du patrimoine de Tunis au Musée national de Carthage aux mois de novembre et décembre 2021 puis à la Cité de la culture Chedly Klibi du 18 février au 11 mars 2022. Concernant les conditions de sa découverte, c’est Pierre Petitmengin qui fournit en 1967 des renseignements succincts mais très intéressants. Voici son témoignage :

  • 2 Petitmengin 1967, 205.

Je dois à l’obligeance de M. Azzedine Beschaouch de connaître une inscription inédite, qu’il publiera dans un rapport Nouvelles Inscriptions Latines de Tunisie Centrale (à paraître dans la revue Africa). Cette pierre a été trouvée près du pont de Rass-el-Aïn, à Thelepte (el-Medina el-Kedima ; Atl. Tunisie n.s., f. 53, Fériana, n° 14 à 16) ; c’est la première attestation du culte de Neptune dans la région comprise entre Capsa et Sufetula2.

3N’ayant pas été publié dans la revue Africa, ce document a été divulgué et rapidement étudié par Sadok Ben Baaziz en 2003, parmi bien d’autres documents épigraphiques se rapportant au dieu Neptune en Afrique romaine. Hormis une photographie et un texte qui se limite à l’essentiel, l’auteur ne donne ni les dimensions, ni la nature du support. Il s’explique :

  • 3 Petitmengin 1967, 205 ; Ben Baaziz 2003, 40-41, note 6.

Nous remercions Monsieur Azzedine Beschaouch de nous avoir aimablement remis ses fiches et sa documentation photographique concernant ce document en 1973, et qu’il avait réalisées au mois de février 1963, ce qui nous a permis de donner l’ensemble de ces indications complémentaires ; nous regrettons de ne pouvoir donner les dimensions du monument car nous n’avons pu localiser son lieu de conservation. Il a probablement disparu à la suite du développement du commerce illicite des antiquités3.

4Hormis ces deux mentions, l’historiographie n’a pas livré d’autres commentaires de ce texte. De surcroît, de façon très étonnante d’ailleurs, ce document n’a jamais été retenu par les rédacteurs de L’Année épigraphique.

  • 4 Ben Baaziz 2003, 40-41, note 6.
  • 5 AAT, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, n° 14 ; Desanges et al. 2010, 238-240.
  • 6 500 hectares d’après Gauckler 1899, 152.
  • 7 Salama 1951, 25-26 ; Alouani & Lapierre 2010 ; Gascou 1982, 171.
  • 8 Lassère 1977, 250.
  • 9 Gascou 1982, 171.
  • 10 Gascou 1972, 83-86.
  • 11 Modéran 1993 et 1998.
  • 12 Desanges 1992.
  • 13 Gauckler 1899, 153.
  • 14 Gauckler 1899, 152-155.
  • 15 Bejaoui 2003, 147 ; Guérin 1862, 299 ; Nasr 2017 ; Nasr & Capelli 2018.

5Pierre Petitmengin puis Sadok Ben Baaziz s’accordent donc à dire que la dédicace fut découverte à Thelepte4, correspondant à l’actuel El-Medina-el-Kedima (la vieille ville)5. Ce site archéologique d’une superficie de plus de 100 hectares est encore très peu exploré6. Il est situé sur la rive gauche de l’oued Feriana, à environ 30 km au sud-ouest de Kasserine (Cillium), à peu près à 80 km au nord-ouest de Gafsa (Capsa) et à 32 km au nord-ouest de Sidi Aïch (uicus Gemellae) (fig. 1). Située sur un carrefour routier important7, cette ville est fondée à l’époque des Flaviens au même moment que les villes voisines d’Ammaedara, Cillium et Sufetula pour faire face à l’incursion des Gétules8. Thelepte devient ensuite colonie sous le règne de l’empereur Trajan9, qui lui envoie un fort contingent de vétérans10. Dans l’Antiquité tardive, elle est célèbre pour avoir abrité Saint Fulgence de Ruspe, qui y a bâti un monastère11. En 546, la ville était avec Capsa la résidence du duc de Byzacène12. Aujourd’hui, y sont reconnus plusieurs monuments comme les thermes, de nombreuses citernes13, trois aqueducs14, un théâtre, une forteresse byzantine, plusieurs églises et chapelles, des monuments à auges, plusieurs dépotoirs de céramique et sept fours15.

Fig. 1 – Thelepte en Afrique proconsulaire (M. Chaouali)

Image

6La dédicace découverte à Thelepte se présente sous la forme d’un autel votif de calcaire blanc, de forme allongée (hauteur : 96 cm ; largeur maximum : 35 cm ; épaisseur : 30 cm), brisé en deux morceaux jointifs qui ont été recollés ; la ligne de fracture, presque horizontale, traverse la quatrième ligne du texte ; le couronnement et la base moulurés sont conservés. Sur le sommet, un fronton par enroulement est occupé par deux puluini latéraux. Sur la table, une cuvette circulaire, le focus (fig. 2).

Fig. 2 – Autel à Neptune, vue d’ensemble (cliché M. Chaouali)

Fig. 2 – Autel à Neptune, vue d’ensemble (cliché M. Chaouali)

7L’inscription est complète (fig. 3 et 4) et comporte sept lignes, avec une ordinatio bien visible. Les lignes sont uniformément réparties sur toute la hauteur du champ épigraphique (hauteur : 46 cm ; largeur : 20 cm). Le texte est centré (présence d’un axe médian vertical, bien visible sur la fig. 4) et toutes les lettres ont la même hauteur (5 cm). On constate un grand effort au niveau de la mise en forme. Espacement des lettres et régularité des interlignes sont bien visibles. Pas de ligature ni de signe de ponctuation. La gravure est élégante et la disposition du texte est équilibrée avec des abréviations courantes.

NEP
AVG
IVL
MAGA
RI
CVS
V S
Nep(tuno) / Aug(usto) / Iul(ius) / Maga/ri/cus / u(otum) s(oluit)
« À Neptune Auguste. Iulius Magaricus a accompli son vœu »

Fig. 3 – Autel à Neptune, vue de face (cliché M. Chaouali)

Fig. 3 – Autel à Neptune, vue de face (cliché M. Chaouali)

Fig. 4 – Autel à Neptune, texte de l’inscription (cliché M. Chaouali)

Fig. 4 – Autel à Neptune, texte de l’inscription (cliché M. Chaouali)
  • 16 Benseddik 2012 (AE, 2012, 1903) : Nep(tuno).
  • 17 CIL, VIII, 5709 = ILAlg, II, 2, 6527 : N(e)p(tuni).
  • 18 AE, 1988, 940 = 1991, 1321 : Nep(tuno).
  • 19 AE, 1901, 50 : Nept(uno).
  • 20 On trouve des abréviation similaires sur des inscriptions d’Afrique proconsulaire comme à Mididi : (...)

8On relève deux particularités graphiques : la première se trouve à la première ligne, où le nom de la divinité est abrégé en Nep. Bien que rare, cette abréviation est déjà connue à Theueste16, à Sigus (Numidie)17, à Kerepes (Hongrie)18 et à Ghiuvegea (Moldavie roumaine)19. La deuxième particularité se trouve à la troisième ligne, où le gentilice Iulius est abrégé en Iul20.

  • 21 Kraft 1951, 19 ; Thylander 1952, 100 ; Lassère 1973, 27 ; Le Bohec 2005, 221-223.
  • 22 Lassère 2005, 99-100 : « Au IIIe s. le prénom est presque toujours absent, sauf dans les familles d (...)
  • 23 Kraft 1951, 18-19 ; Thylander 1952, 97-98 ; Lassère 1973, 16 et 129 ; Le Bohec 2005, 221-223.

9Est-il possible de dater cette inscription ? Pour dire vrai, rien ne permet de proposer une chronologie bien précise. La forme des lettres, les particularités relevées ci-dessus, ainsi que le soin apporté à l’ordinatio indiquent la période du Haut-Empire, mais cette fourchette peut être resserrée grâce à l’onomastique. On relève tout d’abord l’emploi du cognomen, qui n’apparaît pas à une époque très ancienne21, ensuite l’absence du prénom, qui est presque toujours absent au IIIe siècle22, et enfin l’emploi du gentilice impérial Iulius abrégé en Iul. De manière générale, l’abréviation des gentilices impériaux devient fréquente dès la fin du IIe siècle, mais surtout au IIIe siècle après J.-C.23. Dans ces conditions, cette dédicace se place entre la fin du IIe siècle et la première moitié du IIIe siècle après J.-C.

10Décidément très laconique, ce texte nous apprend que Iulius Magaricus a offert une dédicace au dieu Neptune. Quand bien même, il présente deux grands centres d’intérêt en rapport avec le culte rendu à cette divinité et l’onomastique libyco-berbère.

Neptunus, une seconde divinité des eaux attestée à Thelepte

  • 24 CIL, VIII, 177, 181, 209, 11266, 11264…
  • 25 CIL, VIII, 10033…
  • 26 Les dieux Mânes (CIL, VIII, 177, 181 (= ILCV, 3939), 209, 11266…) et les dieux infernaux (CIL, VIII (...)
  • 27 CIL, VIII, 211.

11Le site de Thelepte est très pauvre en épigraphie. La base de données Clauss-Slaby fait connaître 59 inscriptions latines, y compris celles découvertes dans l’arrière-pays. Il s’agit d’un nombre très bas comparé à celles qui ont été mises au jour dans d’autres sites africains de même importance. Elles se répartissent en plusieurs catégories : bornes milliaires, épitaphes païennes24 et chrétiennes, hommages publics à des empereurs ou proconsuls25. Au sein de ce mince lot, on trouve les dieux Mânes et les dieux infernaux qui sont mentionnés dans des contextes funéraires26. En ville, le culte impérial est connu à travers une dédicace à une flaminica perpetua de la colonie de Thelepte attestée dans l’inscription du célèbre mausolée des Flauii à Cillium : Fl(auiae) T(iti) filiae Pacatae, flaminicae per(petuae) col(oniae) Thelept(ae)27.

  • 28 CIL, VIII, 23184.
  • 29 Oceanus est aussi attesté comme nom de personnes : Kajanto 1965, 216.

12L’unique divinité attestée sur les inscriptions urbaines figure sur une dédicace vouée à Oceanos28. À la première ligne, une inscription punique ou néo-punique. À la deuxième, une écriture non pas droite mais courbe. On y lit : Oceano, une divinité des eaux29. La dédicace à Neptune que nous abordons ici vient donc enrichir le panthéon encore très peu fourni de Thelepte.

  • 30 Cadotte 2007, 466.
  • 31 Si la documentation épigraphique relative aux autres cultes est absente, c’est avant tout à cause d (...)
  • 32 Gauckler 1899, 155 ; Desanges et al. 2010, 238.

13Je pense qu’il est très peu probable qu’on ait choisi à Thelepte le dieu Oceanos pour désigner « le Dieu que recouvre ailleurs Neptune »30 puisqu’aucun indice d’assimilation entre les deux divinités ne figure sur la dédicace. En revanche, il semble que les dieux des eaux, Oceanos et Neptunus, aient été particulièrement privilégiés à Thelepte31. Cette ville, dont le climat est caractérisé par l’irrégularité de la pluviométrie et son insuffisance, était, en contrepartie, bien alimentée en eau32.

  • 33 Toutain 1906, 372-375 et 378 ; Beschaouch 1985 ; Ben Baaziz 1985 ; Cadotte 2002 ; Ben Baaziz 2003 ; (...)
  • 34 À la lumière du dernier recensement de S. Ben Baaziz réalisé en 2003, on comptait 57 documents épig (...)
  • 35 Les trois aqueducs de Thelepte ramènent l’eau de plusieurs sources, dont celles de l’Aïn El-Kiss et (...)
  • 36 Serv., ad Georg., IV, 29.
  • 37 Cadotte 2002, 342 et 2007, 319-321 ; Ben Baaziz 2003, 42-43.

14Le profond enracinement du culte de Neptune en Afrique proconsulaire est trop connu pour qu’il soit utile de s’étendre sur la question33. C’est la divinité des eaux la plus importante dans cette province où le nombre de textes épigraphiques qui lui sont relatifs ne cesse d’augmenter ces dernières années34. Près des côtes, il est le dieu de la mer, et à l’intérieur, loin des côtes comme ici à Thelepte, il est le dieu des eaux courantes et protecteur des sources35. En fait, Neptune est avant tout le dieu des eaux, comme l’écrit Servius dans ses commentaires aux Géorgiques36. Ceci explique bien le nombre assez élevé des inscriptions qui le mentionnent dans ces milieux37.

  • 38 Gauckler 1899, 152-155.
  • 39 Littéralement traduit par « la tête de la source ». AAT, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, entre n° 11 (...)
  • 40 Petitmengin 1967, 205.
  • 41 On ne dispose pour l’instant d’aucun autre indice permettant d’aller au-delà de cette hypothèse. Se (...)

15En dépit du manque de données concernant le lieu de découverte précis de cet autel votif, il est à mon avis possible d’avancer une hypothèse sur cette question. Autour de la ville jaillissaient plusieurs sources : celle d’Aïn Feriana, qui alimentait la ville grâce à un aqueduc long de 2,7 km, celle d’Aïn El-Kiss, située à 2 km à l’est de la ville, et les sources de l’oued Mamoura38. À Thelepte même, jaillissait une autre source, aujourd’hui appelée Rass el Aïn (fig. 5)39. Or, d’après le témoignage de Pierre Petitmengin, la pierre a été trouvée tout près de cet endroit40. Cette information, qui lui a été sans doute fournie par Azzedine Beschaouch, permet de proposer de localiser le lieu de culte de Neptune dans cette zone du site archéologique. Il s’agit là d’un fait courant en Afrique romaine, où les temples voués à cette divinité sont assez souvent mis au jour à proximité immédiate des sources et des cours d’eau41.

Fig. 5 – Atlas archéologique de la Tunisie, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, n° 11 et 14 (extrait)

Fig. 5 – Atlas archéologique de la Tunisie, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, n° 11 et 14 (extrait)

16Au-delà des considérations religieuses, l’autel est offert par un citoyen qui porte une dénomination intéressante pour l’histoire de la région de Thelepte et pour l’onomastique libyco-berbère.

Iulius Magaricus : un dédicant de Magar

  • 42 C’est le gentilice le plus répandu dans beaucoup de cités africaines. Voir indices du CIL, VIII, 34 (...)
  • 43 CIL, VIII, 209 : D(is) M(anibus) sacru[m] / C(aius) Iulius [- - -] / Nouell[a - - -] / [- - -] uixi (...)

17La séquence onomastique rédigée au nominatif est répartie entre les 3e et 6e lignes. Le dédicant Iulius Magaricus, inconnu par ailleurs, est citoyen romain. Il se présente sans fonction officielle ni statut. Nous ne connaissons rien de lui, encore moins sa filiation et sa tribu d’appartenance. Son gentilice Iulius est particulièrement fréquent dans tout l’Empire romain42. À Thelepte, il n’est déjà attesté que sur une unique inscription latine, à vocation funéraire43. Ce gentilice peut provenir de César, Octave-Auguste ou Caligula. À chaque fois, c’est Caius Iulius suivi du cognomen. Ici, l’omission du prénom et les autres critères de datation cités supra, qui nous ramènent à la fin du IIe ou au début du IIIe siècle, laissent penser qu’il descend d’ancêtres ayant reçu le droit de cité sous les Julio-Claudiens ou ayant été promus par des personnes portant le gentilice Iulius.

  • 44 CIL, VIII, 16122.

18Si ce gentilice est des plus classiques, le cognomen Magaricus, gravé à cheval entre les 4e et 6e lignes, est très rarement attesté. Il est déjà connu à Sicca Veneria (actuel Kef) sous la forme Macaricus. En voici le texte complet : D(is) M(anibus) [s(acrum)] / Macari/cus Biato/ris fil(ius) uix(it) / annis LXXX/VIII h(ic) s(itus) e(st)44.

  • 45 Toutain 1896, 172.
  • 46 La célèbre mosaïque de Smirat datée entre 231 et 250 fait état de Magerius. Voir Beschaouch 1966 (A (...)
  • 47 Jongeling 2008, 346-347.
  • 48 M’Charek 2008 et 2015.

19Ce nom, considéré par Jules Toutain comme étant libyco-berbère ou punique45, est donc l’équivalent de Magaricus attesté sur l’inscription de Thelepte et ce, en dépit d’une légère différence de graphie46. L’un comme l’autre sont composés de la même racine « MGR / MCR » et de la désinence -icus. Cette racine à consonance libyco-berbère47 a déjà été étudiée par Ahmed M’Charek dans deux articles dont nous jugeons utile de rappeler ici les principaux résultats48. Le point de départ de sa réflexion est l’intéressante inscription provenant de Tituli (Mahjouba), découverte et publiée par Nabil Kallala. En voici le texte :

  • 49 Kallala 2006 ; AE, 2006, 1787 = 2008, 1685.

Genio loci Aug(usto) // Contubernales / Magarensium [- - -] / colocauerunt / Ant(onius) Absuntius / Pontius Fortunatus / Marcius Victor / Caninius Horatianus / M(arcus) Aelius Victor / Cominius Felix / L(ucius) Statius Florus / Pompeius Godeus / Pontius Honoratus / Pontius Clementius / Marcius Donatus / feliciter Pinarius Felix49.

  • 50 On lit sur les inscriptions libyques les formes MGRW (RIL, 394) et MKR (RIL, 651) et sur les inscri (...)
  • 51 La région entre Thelepte et Theueste fut aussi le territoire des Frexes : Desanges 1998.
  • 52 Ce suffixe est aussi formateur de très nombreux adjectifs et surnoms épicènes. On le trouve par exe (...)
  • 53 Nummius Gaetulicus (IRT, 532) à Lepcis Magna ; Iulius Getulicus (CIL, VIII, 1943 = ILAlg, I, 3274) (...)
  • 54 M. Iunius Punicus (IRT, 392, 403, 422) à Lepcis Magna
  • 55 C. Geminius Asiaticus (CIL, VIII, 12753) à Carthage ; Asiaticus (CIL, VIII, 24711) à Carthage…
  • 56 L. Iulius Numidicus (CIL, VIII, 25660) à Simitthus ; T. Largius Numidicus (CIL, VIII, 16104) à Sicc (...)
  • 57 M. Tettius Gallicus (CIL, VIII, 25834) à Municipium Septimium ; Sergius Gallicus (ILAfr., 588, 174) (...)
  • 58 Mappalicus (CIL, VIII, 11550) à Ammaedara
  • 59 Ganiage 1966, 877. Cet auteur place la tribu Mager entre Thala et Djilma, sur le versant méridional (...)
  • 60 M’Charek 2008, 146, 150 et 2015, 450.

20En se fondant sur la formule contubernales Magarensium, Ahmed M’Charek dresse, avec beaucoup d’érudition, un bilan exhaustif des attestations des noms construits sur la racine libyque « MGR / MKR » (« chef, grand, vieux »)50, qui désignent un segment tribal dans les confédérations libyco-berbères, présent notamment dans la région peuplée dans l’Antiquité par les Musulames, dont Thelepte et son territoire51. Il pense que la documentation permet d’identifier le groupe des Magarenses, mentionné dans l’inscription de Tituli, comme une fraction des Musulames, peut-être regroupés autour d’un village, Henchir Maguer, à 20 km au sud. Le document de Thelepte que nous présentons ici ajoute un élément nouveau aux maigres connaissances relatives au même dossier. Y est mentionné, en effet, Magar suivi de la désinence -icus (à cheval entre les lignes 5 et 6). Ce suffixe sert à désigner, entre autres, l’origine ou l’appartenance d’un individu à une communauté ou une tribu52. À titre de comparaison, nous pouvons citer les exemples similaires suivants : Gaetulicus53, Punicus54, Asiaticus55, Numidicus56, Gallicus57, Mappalicus58… Ce nom générique Magaricus, qui n’est sans doute pas une création récente, rappelle singulièrement le nom de famille actuel Mageri = Majeri (ماجري), de la tribu Mager = Majer (قبيلة ماجر), qui campait au centre ouest de la Tunisie depuis l’Antiquité59, et celui du segment Magher cité dans un récit d’Ibn Khaldun60.

21Le lieu de découverte coïncide parfaitement avec ce que nous avons interprété puisque cette fraction est localisée dans la région de Thelepte. Mieux encore, c’est la carte topographique au 1 / 50 000e, f. XCI, qui fournit la preuve de la continuité du peuplement Magarenses dans la région comprise entre Thelepte et Bir Oum Ali puisqu’on y lit en effet le toponyme et l’hydronyme actuels « Oued Magroum » et « Hr. Magroum » (fig. 6).

Fig. 6 – Oued Magroum et Hr. Magroum sur la carte topographique de Tunisie au 1 / 50 000e, f. XCI, Feriana

Fig. 6 – Oued Magroum et Hr. Magroum sur la carte topographique de Tunisie au 1 / 50 000e, f. XCI, Feriana

22À travers cette dédicace, restée longtemps en marge des études sur l’Afrique antique, nous disposons d’une nouvelle attestation épigraphique qui enrichit le panthéon encore très peu fourni de Thelepte et rejette l’hypothèse d’assimilation des dieux des eaux Oceanos et Neptunus dans cette région des Hautes Steppes.

23Mais le principal apport de ce document est de nature onomastique. Certes, les Iulii sont nombreux en Afrique proconsulaire. Cependant la surprise vient de l’attestation d’un nouveau cognomen, absent des recensements onomastiques sous la forme Magaricus. Il renvoie à une fraction tribale connue désormais sous deux formes : Mager sur une inscription de Tituli et Magar sur l’inscription de Thelepte. De ce point de vue, ce document peut être considéré comme remarquable, tant les membres de la cité de Thelepte demeurent curieusement mal connus par ailleurs. Si nous ne connaissions dudit segment tribal que des contubernales Magarensium attestés à Tituli, Iulius Magaricus de Thelepte et Macaricus de Sicca Veneria seraient ses nouveaux membres.

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Bibliographie

Sources épigraphiques

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Études

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Benseddik N. (2012), « Un autel à Neptune dans la région de Theueste (Tebessa, Algérie) », in Visions de l’Occident romain. Hommages à Yann Le Bohec, B. Cabouret, A. Groslambert, C. Wolff (éd.), Lyon – Paris, CEROR – De Boccard (Collection du Centre d’études et de recherches sur l’Occident romain ; 40), vol. 1, p. 23-35.

Beschaouch A. (1966), « La mosaïque de chasse à l’amphithéâtre découverte à Smirat en Tunisie », CRAI, t. CX, 1, p. 134-157.

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Notes

1 Ben Baaziz 1996 ; Cadotte 2002 et 2007, 307-324 ; Mastino 2018.

2 Petitmengin 1967, 205.

3 Petitmengin 1967, 205 ; Ben Baaziz 2003, 40-41, note 6.

4 Ben Baaziz 2003, 40-41, note 6.

5 AAT, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, n° 14 ; Desanges et al. 2010, 238-240.

6 500 hectares d’après Gauckler 1899, 152.

7 Salama 1951, 25-26 ; Alouani & Lapierre 2010 ; Gascou 1982, 171.

8 Lassère 1977, 250.

9 Gascou 1982, 171.

10 Gascou 1972, 83-86.

11 Modéran 1993 et 1998.

12 Desanges 1992.

13 Gauckler 1899, 153.

14 Gauckler 1899, 152-155.

15 Bejaoui 2003, 147 ; Guérin 1862, 299 ; Nasr 2017 ; Nasr & Capelli 2018.

16 Benseddik 2012 (AE, 2012, 1903) : Nep(tuno).

17 CIL, VIII, 5709 = ILAlg, II, 2, 6527 : N(e)p(tuni).

18 AE, 1988, 940 = 1991, 1321 : Nep(tuno).

19 AE, 1901, 50 : Nept(uno).

20 On trouve des abréviation similaires sur des inscriptions d’Afrique proconsulaire comme à Mididi : CIL, VIII, 613, AE, 2000, 1669 ; Capsa : CIL, VIII, 130, 23170 ; Vicus Gemellae : CIL, VIII, 158, 162, 164, 11252, 11253 ; Mactaris : CIL, VIII, 651, 653, 11807 ; Thubursicum Numidarum : CIL, VIII, 4987, 5064, 17186, ILAlg, I, 1655 ; Sufetula : CIL, VIII, 11345, 11399, 11400 ; Sicca Veneria : CIL, VIII, 16055 ; Furnos Maius : CIL, VIII, 23807 ; Thugga : CIL, VIII, 26975 = MAD, 641 ; Ammaedara : ILAfr, 174, 16…

21 Kraft 1951, 19 ; Thylander 1952, 100 ; Lassère 1973, 27 ; Le Bohec 2005, 221-223.

22 Lassère 2005, 99-100 : « Au IIIe s. le prénom est presque toujours absent, sauf dans les familles de la grande noblesse […]. Le prénom tend donc à sortir de l’usage, à partir des Antonins ».

23 Kraft 1951, 18-19 ; Thylander 1952, 97-98 ; Lassère 1973, 16 et 129 ; Le Bohec 2005, 221-223.

24 CIL, VIII, 177, 181, 209, 11266, 11264…

25 CIL, VIII, 10033…

26 Les dieux Mânes (CIL, VIII, 177, 181 (= ILCV, 3939), 209, 11266…) et les dieux infernaux (CIL, VIII, 11264) sont mentionnés sur des épitaphes.

27 CIL, VIII, 211.

28 CIL, VIII, 23184.

29 Oceanus est aussi attesté comme nom de personnes : Kajanto 1965, 216.

30 Cadotte 2007, 466.

31 Si la documentation épigraphique relative aux autres cultes est absente, c’est avant tout à cause du hasard des découvertes, car il faut rappeler que le site est encore peu étudié, ce qui empêche de tirer des conclusions définitives.

32 Gauckler 1899, 155 ; Desanges et al. 2010, 238.

33 Toutain 1906, 372-375 et 378 ; Beschaouch 1985 ; Ben Baaziz 1985 ; Cadotte 2002 ; Ben Baaziz 2003 ; Khanoussi 2004 ; Cadotte 2007, 307-324 ; Benseddik 2012…

34 À la lumière du dernier recensement de S. Ben Baaziz réalisé en 2003, on comptait 57 documents épigraphiques relatifs au dieu Neptune dans toute l’Afrique. Sont depuis venus s’y ajouter AE, 1997, 1662 ; 2004, 1671 ; 2006, 1762 ; 2009, 1760 ; 2012, 1903… On peut signaler aussi un autre texte inédit du IIe ou du IIIe siècle découvert à Mustis. On y lit : Neptuno / Aug(usto) sacr(um). Sur le culte de cette divinité, voir en dernier lieu Mastino 2018 et Ruggeri & Ganga 2020.

35 Les trois aqueducs de Thelepte ramènent l’eau de plusieurs sources, dont celles de l’Aïn El-Kiss et d’Aïn Feriana. Gauckler 1899, 152-155.

36 Serv., ad Georg., IV, 29.

37 Cadotte 2002, 342 et 2007, 319-321 ; Ben Baaziz 2003, 42-43.

38 Gauckler 1899, 152-155.

39 Littéralement traduit par « la tête de la source ». AAT, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, entre n° 11 et n° 14. Cette source ne figure pas dans l’enquête de Gauckler 1899, 152-155.

40 Petitmengin 1967, 205.

41 On ne dispose pour l’instant d’aucun autre indice permettant d’aller au-delà de cette hypothèse. Seules les investigations par les prospections géophysiques, géo radar et les fouilles archéologiques peuvent fournir des éléments de réponse.

42 C’est le gentilice le plus répandu dans beaucoup de cités africaines. Voir indices du CIL, VIII, 34-41, les remarques dans MAD, 656-657 et Uchi Maius 2, 377-378.

43 CIL, VIII, 209 : D(is) M(anibus) sacru[m] / C(aius) Iulius [- - -] / Nouell[a - - -] / [- - -] uixi[t- - -].

44 CIL, VIII, 16122.

45 Toutain 1896, 172.

46 La célèbre mosaïque de Smirat datée entre 231 et 250 fait état de Magerius. Voir Beschaouch 1966 (AE 1967, 549) et Hanoune 2000.

47 Jongeling 2008, 346-347.

48 M’Charek 2008 et 2015.

49 Kallala 2006 ; AE, 2006, 1787 = 2008, 1685.

50 On lit sur les inscriptions libyques les formes MGRW (RIL, 394) et MKR (RIL, 651) et sur les inscriptions néo-puniques la forme MʿQR (Levi Della Vida et Amadasi Guzzo 1987, 10 et 26). Voir aussi mgrwʾ : CIS, I, 1459.

51 La région entre Thelepte et Theueste fut aussi le territoire des Frexes : Desanges 1998.

52 Ce suffixe est aussi formateur de très nombreux adjectifs et surnoms épicènes. On le trouve par exemple dans les surnoms attribués aux empereurs romains comme Britannicus, Dacicus, Germanicus, Arabicus, Parthicus…

53 Nummius Gaetulicus (IRT, 532) à Lepcis Magna ; Iulius Getulicus (CIL, VIII, 1943 = ILAlg, I, 3274) à Theueste ; Apertius Gaetulicus (CIL, VIII, 24050) à Abbir Maius ; M. Cerficius Gaetulicus (ILAfr, 166, 9) à Ammaedara ; Getulicus uer(na) Aug(usti) (CIL, VIII, 13035) à Carthage ; Gaetulicus (AE, 2015, 1811) à Gor ; Gaetulicus Domitiani (CIL, VIII, 5415) à Calama ; Iulius Gaetulicus (ILAfr, 162, 36) à Ammaedara ; Victorinus Getulicus Ianuarius (CIL, 27550) à Jeradou… Concernant ce cognomen, voir Gascou 1970. L’étude des noms Gaetulus et Gaetulicus a permis de savoir qu’ils avaient été réservés surtout à des Africains qui se trouvaient au-delà de la Fossa Regia, dans le Nord-Ouest, dans les régions d’Haïdra et de Thala, donc à des Gétules.

54 M. Iunius Punicus (IRT, 392, 403, 422) à Lepcis Magna

55 C. Geminius Asiaticus (CIL, VIII, 12753) à Carthage ; Asiaticus (CIL, VIII, 24711) à Carthage…

56 L. Iulius Numidicus (CIL, VIII, 25660) à Simitthus ; T. Largius Numidicus (CIL, VIII, 16104) à Sicca Veneria

57 M. Tettius Gallicus (CIL, VIII, 25834) à Municipium Septimium ; Sergius Gallicus (ILAfr., 588, 174) à Thugga

58 Mappalicus (CIL, VIII, 11550) à Ammaedara

59 Ganiage 1966, 877. Cet auteur place la tribu Mager entre Thala et Djilma, sur le versant méridional de la dorsale. Thelepte, lieu de découverte de l’autel votif à Neptune, se situe à mi-chemin entre ces deux villes. Voir aussi M’Charek 2008, 146, 150.

60 M’Charek 2008, 146, 150 et 2015, 450.

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Table des illustrations

Titre Fig. 2 – Autel à Neptune, vue d’ensemble (cliché M. Chaouali)
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Titre Fig. 3 – Autel à Neptune, vue de face (cliché M. Chaouali)
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Titre Fig. 4 – Autel à Neptune, texte de l’inscription (cliché M. Chaouali)
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Titre Fig. 5 – Atlas archéologique de la Tunisie, 1 / 100 000e, f. 53, Feriana, n° 11 et 14 (extrait)
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Titre Fig. 6 – Oued Magroum et Hr. Magroum sur la carte topographique de Tunisie au 1 / 50 000e, f. XCI, Feriana
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Pour citer cet article

Référence papier

Moheddine Chaouali, « Remarques sur un autel votif dédié à Neptune découvert à Thelepte (Hautes Steppes, Tunisie) »Kentron, 37 | 2022, 199-214.

Référence électronique

Moheddine Chaouali, « Remarques sur un autel votif dédié à Neptune découvert à Thelepte (Hautes Steppes, Tunisie) »Kentron [En ligne], 37 | 2022, mis en ligne le 20 janvier 2023, consulté le 15 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kentron/5937 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/kentron.5937

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Auteur

Moheddine Chaouali

Institut national du patrimoine, Tunis

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