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Notes
On trouve aussi les graphies chol, chowl, howl, khol, parfois avec un accent circonflexe.
Cf. Hubaux & Leroy 1939, 49 et 105, qui ne se prononcent pas ; Van den Broek 1972, 59 sq. et n. 1, qui élimine – avec raison, selon nous, mais trop rapidement – l’hypothèse d’un phénix dans Jb 29, 18.
Jb 29, 1 – 30, 2.
Il est utile de donner aussi pour le verset 18 une translittération de l’hébreu avec une traduction plus littérale : wā·’ō·mar « je pensais » ‘im - qin·nî « avec = dans ? mon nid » ’eḡ·wā‘ « je mourrai » wə·ḵa·ḥō·wl, « comme le sable (ou le phénix ?) » ’ar·beh « je multiplierai » yā·mîm « (mes) jours » (site http://biblehub.com).
Voir Noegel 1996, 94.
Voir Van der Lugt 1995, 325-335.
Figure de l’hysteron proteron. Voir Driver & Gray 1921, ad loc.
Code Strong 2344 – et encore en hébreu moderne (traduit par le grec ἄμμος, code Strong 285), d’une racine chuwl (code Strong 2342), qui signifie au sens propre « tourner, tourbillonner », sens qui s’accorde bien avec le sable, mais guère avec le phénix. En aucun cas hol ne signifie « palmier » comme on le lit parfois.
On en trouve vingt-trois occurrences dans la Bible, dont une quinzaine au sens figuratif. Le sable peut aussi renvoyer au poids, comme dans Jb 6, 3.
Code Strong 3117.
Code Strong 3220. D’après la glose d’un Targum araméen, mentionné infra ; voir Tur-Sinai 1957 et Blommerde 1974, 550 sq.
On trouve hul dans certaines publications.
Pour 300 000 mots correspondant à 8 000 vocables différents, la Bible comporterait 2 000 hapax. Voir Greenspahn 1980.
Voir Wazana 2009, 128.
Cf. Frg. 304 (éd. R. Merkelbach & M.L. West, Fragmenta Hesiodea, Oxford, Clarendon Press, 1967, p. 158-159).
En grec, il devient par périphrase un « grand monstre marin ».
Alors que la Septante en affirme la réalité, la vie après la mort n’est que probabilité dans le texte massorétique ; voir Gard 1954 et Mangin 2008.
Voir Gorea 2007, 122 et n. 233 : le mot στέλεχοϛ, « tronc, tige », apparaît aussi en Jb 14, 8, où il traduit l’hébreu geza, le « tronc coupé » d’un arbre.
Les mots « sable » et « palmier » sont en hébreu formés chacun de trois lettres dont les deux dernières peuvent se ressembler pour le non-spécialiste : חול hôl, « sable » = hêt, wâw, lamed ; תמר tamar, « palmier » = tâw, mêm, rêsh.
Hypothèse non négligeable : une erreur de copiste peut aboutir à la génération spontanée d’un phénix ; voir Turdeanu 1968 : incompris, le mot Ophannim, qui désigne les compagnons des Chérubins et des Séraphins, a été lu ο’ φοῖνικεϛ, « soixante-dix phénix ».
Un ancien Dictionnaire des sciences naturelles donne machla, nachl, ou nachal comme nom égyptien du palmier-dattier (t. 27, Paris, Leprince, 1823, p. 493). Nachal se rencontre dans la Bible, mais au sens de « torrent, vallée » (code Strong 5158).
Voir Delitzsch 1866, vol. II, ad loc.
Tels Driver & Gray 1921.
Les différents types d’écarts de traduction entre la Septante et l’hébreu ont depuis longtemps été classifiés : altération, interpolation, suppression sont les cas de figure les plus fréquents (voir Marguerite Harl, http://septante.editionsducerf.fr/chapitre5.htm).
Voir Gorea 2007, 122 : « Les deux textes, l’hébreu et le grec, se valent. L’un décrit sans nommer et l’autre nomme sans décrire » ; et 226 : « Le cas le plus fréquent et le moins équivoque de suppression de versets isolés ou de groupes de versets est celui de la contraction que le traducteur opère d’un ou plusieurs versets pour en faire des segments plus concis. La partie absente n’est pas toujours et totalement absente, mais souvent il en subsiste des traces, de l’ordre des idées ou des mots ».
L’oiseau, non nommé dans le fragment, est tel que Lactance, plus tard, décrira le phénix. Contra, Wacholder & Bowman 1985, qui y voient un aigle tiré et de l’Exode et du livre du Prophète homonyme – ce que nous ne croyons pas.
Voir les étymologies qui font du phénix « l’oiseau phénicien », rouge comme la pourpre (voir Van den Broek 1972, 52, n. 6). Pour Heath 2006, Ézéchiel inscrit l’oiseau dans l’histoire biblique passée comme une promesse d’avenir pour les Hébreux, liant l’oiseau, l’arbre et sans doute aussi le peuple phénicien homonyme. Pour Noegel 1996, 94, l’hébreu hol signifie, en plus de « sable », « côte » et « phénix », et donc le peuple côtier phénicien – il nous semble que c’est là un jeu de mots en grec, et non en hébreu. Dans le texte apocryphe de L’Assomption de Moïse, les traducteurs hésitent entre « l’oiseau » et « le pays » pour l’expression profectio phoenicis (2 Mos. 15.27). Contra, Chyutin 2011, 171-207 (chap. 9 : « Exagoge – An Exodus to Heliopolis »), pour qui la destination de l’exode est la ville même d’Héliopolis et donc le phénix, l’oiseau égyptien.
Par exemple Jb 30, 29.
Par exemple Jb 39, 9-10.
Jb 4, 11.
On trouve dans la Bible vingt-huit occurrences de tamar (code Strong 8558) pour φοῖνιξ l’arbre (code Strong 5405). Aucune référence au palmier dans Jb.
Voir Heater 1982, 6 et, pour Jb 29, 18, 89-91.
Voir Diaz de Bustamante 1980, 49-55 (symbole de durée).
Préparation évangélique 14, 25.
L’hébreu tamar – ou tomer selon la vocalisation – vient d’une racine « être érigé ». Saint Augustin commente ainsi le verset 18b : Et ero sicut arbor palmae in honore sempiterno et celsitudine et rectitudine / « Et je serai comme un palmier dans un honneur, une élévation et une droiture éternels » (Adnotationes in Iob, ad loc., notre trad.). Il ne commente pas le verset précédent.
Sur le symbolisme de l’arbre dans le Livre de Job, voir Mies 2006, 141-166 ; sur l’arbre du juste, ibid., 142-147 ; pour une explication de nos trois versets, ibid., 155 sq.
Voir Lecocq 2011a.
Voir Lecocq 2001.
Voir Épiphane, Ancoratus 84.
L’obel – ou obèle – marquait les ajouts de la Septante, l’astérisque ce qu’elle avait omis.
« Ma racine s’étend le long des eaux ; et la rosée restera (toute la nuit) sur mes branches. / Ma gloire sera toujours nouvelle, et mon arc se fortifiera dans ma main » (trad. P. Giguet, La Sainte Bible. Traduction de l’Ancien Testament d’après la Septante, t. III, Paris, Poussielgue, 1872, p. 63).
Il y avait une polémique entre eux sur l’interprétation du Cantique des cantiques ; voir Kimelman 1980.
Cf. 4, 98.
Cf. Épître aux Corinthiens 1, 25 ; sans référence scripturaire, la notice mêle les récits d’Hérodote et Manilius via Pline l’Ancien (nat. 10, 4) : c’est l’oiseau du temple d’Héliopolis.
Cf. Homélies sur Job, 378.
On y a vu une preuve supplémentaire que Job parlait bien de l’oiseau. En 1, 26, 3, Clément cite Jb 19, 25, toujours à propos de la résurrection. Il n’a pas cité 29, 18 à l’appui de la légende de l’oiseau. Il connaît la traduction de la Septante et certaines variantes, mais il ne fait pas référence à la Bible pour le phénix, alors qu’il en fait en général de longues citations, dont deux précisément avant ou après sa mention du phénix.
Cf. Photius, Bibliothèque 126 ; voir Himuro 1998, 530 et 535 : il y eut, justement à cause de la présence du phénix, un fort scepticisme au sujet de l’authenticité de la lettre à sa première publication.
Eusèbe, Vie de Constantin 4, 72 ; Zénon 1, 16, 9 ; Grégoire, De cursu stellarum ratio 12.
Sauf le Physiologus du Ps. Épiphane, dont nous mentionnons plus loin le « Prophète » à propos de Tertullien.
Cf. Catéchèses 18, 7 sq.
Cf. De resurrectione carnis 13, 2-3 : Illum dico alitem Orientis peculiarem, de singularitate famosum, de posteritate monstruosum […]. Quid expressius atque signatius in hanc causam ? aut cui alii rei tale documentum ? Deus etiam in scripturis suis : Et florebis enim, inquit [Ps 91, 13], uelut phoenix (notre trad.).
Cependant certains voient un lien logique entre les deux textes, tel Bertrand 1996, 233 sq. (article sans bibliographie), pour qui il y a un phénix dans Jb.
Voir Chelcea 2005.
Verset 13, suite : Septante, ὡσεὶ κέδρος ἡ ἐν τῷ Λιβάνῳ πληθυνθήσεται ; Vulgate : ut cedrus Libani multiplicabitur (« il poussera comme un cèdre du Liban ») ; verset 14 : Septante, πεφυτευμένοι ἐν τῷ οἴκῳ κυρίου ἐν ταῖς αὐλαῖς τοῦ θεοῦ ἡμῶν ἐξανθήσουσιν ; Vulgate : Transplantati in domo Domini in atriis Dei nostri germinabunt (« Planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu ») ; verset 15 : Septante, ἔτι πληθυνθήσονται ἐν γήρει πίονι καὶ εὐπαθοῦντες ἔσονται ; Vulgate : Adhuc fructificabunt in senectute pingues et frondentes erunt (« Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur », traduction œcuménique biblique, version liturgique, Paris, Le Cerf, 1995). Les deux arbres, palmier et cèdre, sont très souvent associés dans la Bible.
Comme l’a bien vu Deproost 2005, 125, ce peut être à la suite de « certains témoins vieux-latins de la Bible ». En revanche, nous ne sommes pas d’accord pour dire avec lui que le phénix est un symbole de justice, ce qui autoriserait la confusion avec l’arbre.
Ad Physiologum, 11. De phoenice : « Le Prophète a dit de lui : “Le juste fleurira comme le phénix” » (notre trad.).
Cf. De trinitate 34, qui glose : […] etiam Spiritus sanctus, qui Deus est, in Scripturis posuit sanctis dicens : Et florebunt uelut phoenix, hoc est, florebunt de morte, de funere suo, sicut phoenix resurget de puluere suo. Si ergo caro auis de cineribus suis resurgit […] / « L’Esprit Saint aussi, qui est Dieu, l’a placé dans les Saintes Écritures en disant : Et ils fleuriront comme le phénix, c’est-à-dire ils fleuriront de la mort, de leurs funérailles comme le phénix renaîtra de sa cendre. Si donc la chair d’un oiseau renaît de ses cendres, […] » (Migne, PL XVII, col. 575A [notre trad.]). La référence biblique est Is 35, 1, mais il n’y s’agit même pas du palmier : l’hébreu chabatstseleth (code Strong 2261) désigne un narcisse (krinon dans la Septante), lilium dans la Vulgate.
Tout cela a déjà été dit et est répété par Van den Broek 1972, 57 et n. 2, indiquant que seuls un traité gnostique et le Physiologus byzantin reprennent la traduction de « phénix » pour le psaume.
L’auteur du grand poème christianisant sur le phénix ne prend jamais l’exemple de l’oiseau dans son œuvre en prose.
Cf. exc. Sat. 2, 59.
Voir C. Gerzaguet, « Ambroise de Milan et le texte des Écritures », in Citer, comparer et traduire, Cahiers de Biblindex, série des Cahiers de Biblia Patristica (à paraître en 2014). Nous remercions l’auteur de nous avoir aimablement communiqué son article avant publication.
Exc. Sat. 2, 59 : Atqui hoc relatione crebra et scripturarum auctoritate cognouimus memoratam auem quingentorum annorum spatia uitali usui habere praescripta (notre trad.).
C’était l’opinion d’Otto Faller, éditeur d’Ambroise dans le CSEL (vol. LXXIII ; 1955). On a supposé que l’évêque pouvait avoir en tête soit le psaume avec le mot φοῖνιξ translittéré (comme Tertullien), soit la Lettre de Clément, et non la Bible. La seconde hypothèse nous paraît la plus vraisemblable – pour ne pas avoir à douter de la bonne foi d’Ambroise. Les Lettres de Clément étaient lues à l’église, et on les trouve aux côtés de l’Ancien et du Nouveau Testament dans le Codex Alexandrinus, daté de la fin du IVe siècle ou du début du Ve : le canon des Écritures n’était pas encore fixé. Cela semble d’autant plus probable qu’un nom bizarre du texte d’Ambroise, Lycaoniam, ne s’explique à peu près bien que par la mélecture du mot coloniam dans la traduction latine de Clément datée du IIe siècle (hypothèse d’A. von Harnack ; voir Van den Broek 1972, 306, n. 5) ; il ne s’agit certainement pas d’une autre tradition, comme le propose Gosserez 2009, 315. Irénée, par exemple, cite Clément comme « écriture » (Contre les hérésies 3, 3, 3). Ambroise – ou un glossateur ? – remplace aussi l’Arabie par l’Éthiopie, patrie du phénix dans les romans, mais la conserve dans son Hexaemeron 5, 23, 79.
Cf. hex. 5, 23, 79 sq.
Homélie 8, sur la création des oiseaux.
Ambroise sera suivi en cela par le Ps. Eusthate, qui cite dans son commentaire de l’Hexaemeron le passage d’Ézéchiel sur le phénix (Migne, PG 18, col. 729C).
Voir Klostergaard Petersen 2003, 164.
Ecclesia fere tota consentit : quod eam non inaniter credidisse credendum est, undecumque hoc traditum sit, etiamsi canonicarum Scripturarum hinc expressa non proferatur auctoritas / « L’Église presque tout entière en convient : il faut croire qu’elle n’y a pas cru sans raison, quelle que soit la source qui l’a transmis, même si l’autorité des Écritures canoniques ne peut être mise en avant comme en ayant expressément parlé » (Lettre 164, 3, 6, au sujet d’Adam [notre trad.]).
À deux exceptions près, très marginales : un sermon copte gnostique du VIe siècle : « Il est écrit […] : “Le juste croîtra comme un phénix” » (Van den Broek 1972, 45 ; voir Tardieu 1973, 122), et le Old English Phoenix. Voir Lecocq 2014 (les vers 548-569 sont une variation autour de Jb 29, 18).
Cf. epist. 30, 8 ; De spiritu sancto 2, 10, 108.
Voir Niehoff 1996, 251 et 255 sq.
Leur vocalisation peut différer d’autres versions hébraïques de la Bible et être tout aussi légitime que celle des Massorètes.
Ce sont des traductions-interprétations avec des paraphrases explicatives.
Elle ajoute même la précision habituelle du mot : « de la mer ».
Ramban (XIIIe siècle) et Metzudat(h) David (XVIe siècle).
Nous récusons l’assimilation faite par Niehoff 1996, 260-262, après d’autres, du Ziz au phénix et chez les rabbins et dans l’Apocalypse grecque du Ps. Baruch : le nom de phénix employé par ce dernier cache un autre oiseau mythique, coq cosmique ou héliodrome, comme le dit explicitement le texte, à deux reprises (ὄρνεον περιτρέχον ἔμπροσθεν τοῦ ἡλίου, Τοῦτο τὸ ὄρνεον παρατρέχει τῷ ἡλίῳ) ; voir Wazana 2009, pour qui cet oiseau Ziz est l’Anzu sumérien.
Genesis Rabbah 19.5, commentaire à la Genèse 3, 6 ; voir Niehoff 1996, 257-259.
Ils sont suivis par Rashi (XIe siècle) et Malbim (XIXe siècle).
Ces variantes comportent l’une la crémation, l’autre la décomposition, comme dans le mythe gréco-romain – autre indice d’emprunt selon nous.
Tractatus Sanhedrin 108b (codifié vers 500 ?) ; voir Niehoff 1996, 259 sq.
Ou avarshina, nom pour lequel on a parfois proposé une étymologie… grecque (voir Niehoff 1996, 256). C’est Rashi qui procède à son assimilation avec « l’oiseau appelé chol dans la langue de l’Écriture et qui ne meurt jamais » (ad loc.) ; le nom médiéval de l’oiseau est Milcham.
Trois animaux sont problématiques pour Noé : le caméléon, le lion et le phénix – le seul pour lequel il y a une citation biblique à l’appui.
Contradiction notée par Yefeh Toar dans son commentaire à Midrash Bereshit Rabbah 19:5 (voir Slifkin 2007, 237) ; mais Y. Toar ajoute à la confusion en parlant de l’invulnérabilité de l’oiseau aux flèches, trait du phénix emprunté à l’oiseau-cannelle (voir Lecocq 2011c). Il est plus convaincant quand il commente le phénix de l’arche comme étant allégorique.
À part, dans certains récits, les prêtres du temple d’Héliopolis et la foule.
Comme le propose Van den Broek 1972, 60.
Elles se fondent sur le Codex de Léningrad.
Voir Niehoff 1996, 255 sq., qui pense que la Septante a pu elle aussi, comme les rabbins, voir originellement un oiseau dans hol ; mais il n’y explique pas l’absence du nid, qui fait disparaître le parallélisme mis en avant pour justifier le choix des rabbins : sa logique est prise en défaut.
La seule autre mention pré-rabbinique du phénix est celle de l’Apocalypse, Ps. Baruch (6) ; mais sous ce nom se cache un oiseau tout à fait différent et bien attesté par ailleurs : le coq cosmique ziz, dont le seul point commun avec le phénix est son caractère solaire. Les traits que ce coq emprunte au vrai phénix se mélangent de façon incohérente : le ver est son excrément, qui se change en cannelle ! L’assimilation est d’autant plus abusive que la pauvre bête a pour destin d’être mangée à la fin des temps – comme le Léviathan.
Cette anecdote a d’ailleurs inspiré un conte d’Andersen (L’Oiseau Phénix, 1850).
Carmen de aue phoenice, v. 1-30.
De mundi initio 1, 218-245.
Les représentations du phénix dans les textes et dans les images – païennes ou chrétiennes – sont différentes ; voir Lecocq 2009a et Id., « The Phoenix Bird in Paradise : Literature and Iconography », in Tierreich der Himmel – Animal Kingdom of Heaven. Anthropozoologische Aspekte in Kult und Kultur der spätantike Welt – Anthropozoological Aspects in Cult and Culture of the Late World, I. Schaaf (dir.), 12-14 décembre 2013, Université de Constance (à paraître dans les Actes du colloque).
Par exemple, saint Augustin et Vincent Victor (De natura et origine animae 4, 33).
Voir Lecocq 2013. Ce raisonnement est repris à la Renaissance par le naturaliste Ulisse Aldrovandi (1522-1605) qui, dans son Ornithologia, livre XII, chap. 28 (Bologne, Francesco de’ Franceschi, 1599), consacre pas moins de dix-sept pages au phénix – et par plusieurs exégètes de la Bible ; voir Himuro 1998, 524 et 526 sq.
Cette objection avait été prévue, non par Lactance, mais par le rabbin Aba b. Kahana, ou Rav Kahana (IIIe siècle apr. J.-C.), qui appelle l’oiseau Thushl’mi – encore un hapax – dans son commentaire au Tractatus Sanhedrin 11. Les logiciens ont le même problème, de l’Antiquité au Moyen Âge : le phénix unique est-il un universel ou pas ?
« 18. Car j’ai dit : Mon âge vieillira comme l’arbre palmier, je vivrai longtemps / 19. Ma racine a accès aux eaux et la rosée s’attardera sur mes branches / 20. Ma gloire se renouvellera avec moi et mon arc se fortifiera dans ma main » (éd. P. Sabatier, Bibliorum sacrorum latinae versiones antiquae seu Vetus italica, Reims, Regnauld Florentain, 1743-1749, 3 vol. [notre trad.]) ; c’est le texte d’Augustin (cf. Adnotationes in Iob [ad loc.]).
L’expression arbor palmae est attestée chez Suétone, Aug. 94, 11.
Voir Bogaert 2012.
Cf. adu. Ruf. 3, 6 : Ego (sc. Jérôme) philosophus, rhetor, grammaticus, dialecticus, Hebraeus, Graecus, Latinus, trilinguis […].
Cf. epist. 57 (à Pammachius), « Sur la meilleure méthode de traduction ». Voir Svenbro 2006.
Cf. epist. 48, 4 (à Pammachius) : « J’ai traduit aussi depuis peu en latin le livre de Job […]. Tâchez de le lire en grec et en latin ; comparez l’ancienne édition avec ma traduction, et vous verrez quelle différence il y a entre la vérité et le mensonge » (trad. Benoît Matougues [Paris, Auguste Desrez, 1838, p. 498b]).
« 18. Et je disais : Je mourrai dans mon nid et comme le palmier je multiplierai mes jours / 19. Ma racine s’ouvre le long des eaux et la rosée s’attardera sur mon branchage / 20. Ma gloire se renouvellera toujours et mon arc se fortifiera dans ma main » (notre trad.).
Dans la Lettre sur le cierge pascal au diacre Praesidius (cf. PL 30, 182), dont l’authenticité a été autrefois contestée, le phénix figure à la fin dans une liste d’animaux tirée du catalogue du Physiologus, qui n’a pourtant aucun rapport avec le sujet de la lettre, et qui intervient après ce qui paraît en être la formule conclusive. Pour nous, comme pour plusieurs éditeurs, le passage est une interpolation évidente, même si Jérôme commençait sa lettre par l’exemple des abeilles de Virgile. En tout cas, aucune référence à la Bible.
1 R 17, 4, au sujet du prophète Élie « ravitaillé par les corbeaux » – traduction pourtant conservée après lui. Mais Jérôme a répété des erreurs de la Septante, comme dans le Psaume CXIV, 9, où il traduit par placebo, « je plairai », l’hébreu « je marche », autre faux-sens destiné à une longue postérité.
Palma autem arbor secundum Graecos φοῖνιξ dicitur. Auis quoque illa quam multis saeculis uiuere autumant φοῖνιξ eodem nihilominus uocabulo nuncupatur. Potuit fortassis de eadem hoc loco dixisse […]. Fieri ergo potest ut sanctus Job in similitudine auis illius dicat se post mortem in cinere carnis uelut in nido pro tempore futurum et inde resurrecturum in gloriam […] (Expositio in Iob 2, 12, ad Jb 29, 18 [notre trad.]). Voir Fransen 1949 (cette œuvre fut autrefois attribuée à Bède ou au Ps. Bède, ce que fait encore Van den Broek 1972, 60, n. 5). À notre connaissance, on ne retrouvera cette indication que dans le poème médiéval anglo-saxon The Old English Phoenix, qui, à la suite de la traduction du Carmen de aue Phoenice de Lactance, en fait une paraphrase où il cite Jb 29, 18 aux vers 552 sq., mentionnant le nid et le phénix (voir Lecoq 2014).
À l’exception notable du cas d’Ézéchiel le Tragique ; voir notre article « Inventing the Phoenix : a Myth in the Making through Ancient Texts and Images », in The Role of Animals in Ancient Myth and Religion (Actes du colloque de Grumento Nova, 5-7 juin 2013), P.A. Johnston, A. Mastrocinque, G. Casadio (éd.), Newcastle, Cambridge Scholars Publishing, à paraître en 2015.
À un siècle d’intervalle, le sujet rhétorique et galvaudé du phénix donne lieu à un concours de poésie entre Lactance et Claudien, les deux seuls grands poèmes de l’Antiquité sur l’oiseau : voir Lecocq 2014, ainsi que Lecocq 2011b.
Voir Lecocq 2013.
Un seul manuscrit du Vatican propose la correction arena pour palma ; voir McDonald 1960, 189. La Bible de Gutenberg donne palma, et encore la Vulgate sixto-clémentine en 1592, quand la Bible de Luther donne « sable » (Sand) en 1545.
Voir Sajo 2005.
Il fut professeur de langues et littératures ougaritique et phénicienne à l’Institut biblique pontifical de Rome de 1957 à 1982.
Cf. Dahood 1974 (la moitié de la première page est consacrée à une longue citation de R. Van den Broek). Il était précédé dans cette interprétation par W.F. Albright et suivi par J. Aistkleitner : voir Fisher 1971, 51.
Cf. Keilalphabetische Texte aus Ugarit (KTU) 1.5 i 1-2.
La fille du roi malade invoque le dieu Baal sur la montagne Zaphon : voir Margalit 1999, 227.
Cf. la dernière traduction en date du texte par Greenstein 1997, 31 : hl est traduit par « domaine » – auparavant par « circuit ».
En revanche, le mot ougaritique pour « sable, poussière, cendre » a bien la même racine que le mot hébreu hol.
Voir Dahood 1967 et 1974. On signale aussi une communication orale sur ce sujet.
Lactance la désigne comme le nectar et l’ambroisie versés du ciel (v. 111-112) ; la rosée se trouvait, avec la manne, dans l’Apocalypse grecque de Baruch, 6-8 (vers 120 après J.-C.), où il s’agit d’un coq cosmique héliodrome contaminé par le phénix, dont il n’emprunte que le nom et la cannelle. C’est là la seule source pré-rabbinique avec Ézéchiel le Tragique.
En hébreu nesher (code Strong 5404).
Cf. Ceresko 1980, 22-26. Le philologue Lester L. Grabbe avalise sans complément d’enquête : voir Grabbe 1977, 98-101, donnant en bibliographie seulement deux titres, dont un mauvais article de H. Heras (« Standard of Job’s immortality [Job 29:18] », Catholic Biblical Quarterly, 11, 1949, p. 263-279), pour qui l’oiseau qu’il voit dans Job non seulement vient de l’Inde, mais porte un nom indien ! Ils ne sont pas suivis par Day 1996, 252 et n. 59.
Il suit là encore les développements de Hubaux & Leroy 1939 et de Van den Broek 1972.
Watson 2007, 109 liste curieusement comme nom propre de mois un hlt, traduit « phoenix ». De fait, un mois du calendrier ancien d’Ébla portait le nom de hl, parfois noté hlt, vocalisé en hali ou halitu(m), que William H. Shea rattache bien à l’hébreu chuwl, mais dans son sens de « tourbillonner », comme le sable chowl de même racine, et employé dans ce contexte calendaire sans doute à propos du vent : il traduit par « Month of Whirling (Winds) », correspondant à septembre-octobre (cf. Shea 1980, 131 sq.). Ce n’est donc pas un nom d’animal ici. Gelb 1992, 138 ne prend position ni pour l’étymologie ni pour l’interprétation.
Cf. Driver 1955, 138 sq. (le phénix et Jb 29, 18). Même analyse pour Gorea 2007, 122.
Sur ce phénomène de « traduction multiple » dans le Targum, voir Stec 1994, 85-94 (qui donne (195) le texte hébreu de Jb 29, 18, malheureusement sans la traduction).
De fait, la traduction de Samuel Terrien suit Driver 1955, 138 sq. pour ken, mais pas pour hol (cf. Terrien 1963, 248) : « Je me disais donc : “je mourrai en pleine vigueur, et je multiplierai mes jours comme le phénix” ». Son commentaire n’est pas cohérent avec sa traduction : Job « s’attendait à vivre jusqu’à un âge avancé, au milieu de ses enfants » ; « au milieu de ses enfants » renvoie en effet à ken compris comme « nichée, maisonnée, famille », et n. 2 : « L’expression […] “J’expirerai en la communion de mon nid” est plutôt bizarre […], ce qui peut supporter la conjecture d’un mot égyptien, qn, “vigueur physique” (d’après Merz, cité par Dhorme, in loc.) ».
Code Strong 7064. Voir Barr 1991. Pour lui, la solution est encore plus simple : ken signifie d’abord « le séjour », « la maison », voire « la famille », et spécifiquement « le nid » seulement si l’on parle d’oiseaux. Même analyse pour Gorea 2007, 122.
« Pour la cannelle, il me semble que c’est un terme d’origine hébraïque ou arabe, du mot ken, qui signifie « nid » ; d’aucuns rapportent qu’on la faisait tomber des nids de l’oiseau-phénix ou oiseau-cannelle. J’ai raconté cela ci-dessus [cf. chap. 38], dans l’histoire de l’oiseau-cannelle » (Ornithologia, chap. 102 [notre trad.]). Sur l’amalgame fait par Pline l’Ancien de l’oiseau-cannelle et du phénix, voir Lecocq 2011c, ainsi que Lecocq 2009b et Lecocq 2012.
Comme G.R. Driver l’a fait pour les autres oiseaux – bien réels, eux – de la Bible, avec des critères précis et rigoureux. Pour faire logiquement suite à l’étymologie et au sens donnés par W.H. Shea au mois éblaïte hl (voir note 122), nous proposons de comprendre le nom d’oiseau de la tablette bilingue comme « le tourbillonnant ».
Mais avec un chiasme des idées : 42, 16, vie et famille, mort et durée (en 29, 18, mort et famille, vie et durée).
Voir Joosten 2008, 31 sur l’influence de passages parallèles : « Il arrive très souvent qu’un passage biblique soit altéré dans le processus de copiage à cause de l’influence exercée par un autre passage plus ou moins parallèle ». Par ailleurs, la Septante prolonge le Livre de Job au-delà de ces versets sur le thème de la résurrection ; donc le passage de 42, 18 ne peut rien prouver pour celui de 29, 18.
En hébreu translittéré : 17 way·yā·māṯ « mourut » ‘î·yō·wḇ, « et Job » zā·qên « âgé » ū·śə·ḇa’ « et plein » yā·mîm. « de jours ».
« 16. Et après ses jours d’affliction Job vécut cent soixante-dix ans, et la durée de toute sa vie fut de deux cent quarante-huit ans. Et Job vit ses fils et les fils de ses fils, jusqu’à la quatrième génération, 17. et Job mourut fort âgé et rassasié de jours » (notre trad.).
« 16. Et après cela Job vécut cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils, jusqu’à la quatrième génération. 17. Puis il mourut âgé et rassasié de jours » (notre trad.).
On a parfois lu à la place de « nid » le mot za-ken, « vieil homme » (code Strong 2205), comme dans Jb 42, 17 (voir n. 132), ce qui pourrait expliquer la traduction γηράσει de la Septante pour Jb 29, 18 ; voir, par exemple, Pope 1973, ad loc.
Il emploie le même verbe multiplicare pour sa traduction du Ps 91, 13, où la comparaison se fait avec un arbre : Iustus ut palma florebit ut cedrus in Libano multiplicabitur.
Ce texte est signalé par Hubaux & Leroy 1939, 48 : « [Dieu] fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière / et comme le sable des mers les oiseaux » (Ps 77, 27), à propos d’un ravitaillement miraculeux du peuple juif. Pour des exemples de contamination par voisinage, voir notre article cité à la note 106.
C’était déjà la conclusion, avant McDonald 1960, 192 et 204, de Thomas d’Aquin dans son Expositio super Iob ad litteram au XIIIe siècle, et de nombreux savants de la Renaissance, dont le Caennais Samuel Bochart [1599-1667], le premier à dresser l’inventaire des animaux de la Bible dans son Hierozoicon (Londres, Thomas Roycroft, 1663), et encore de Dom Augustin Calmet (1672-1757), qui a consacré une « Dissertation » de neuf pages à ce verset 29, 18 dans son Commentaire littéral sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament : Le Livre de Job (Paris, Émery Père & Fils, Saugrain et Martin, 1722, p. XLIII-LI).
Bertrand 1996, 233-235.
Gosserez 2013, 85.
Par exemple « phénix » dans la catholique Bible de Jérusalem, et « sable » dans l’Orthodox Jewish Bible. On trouve sur Internet des sites comparatifs des traductions et commentaires de très nombreuses éditions de la Bible dans diverses langues, anciennes et modernes.
Sauf de la Bible grecque orthodoxe, toujours fidèle à la Septante, et des éditions qui proposent simultanément deux ou trois traductions, « sable », « phénix » et « palmier », sans choisir.
Il s’agit de l’ardea bennuides, trouvée en 1977 ; voir Hoch 1979. Nous n’avions pas connaissance de cette découverte lorsque nous rédigions notre article « Les sources égyptiennes du mythe du phénix », in L’Égypte à Rome, F. Lecocq (éd.), Cahiers de la MRSH de Caen, nº 41, 2005, p. 211-264 (rééd. rev. et corr. 2008, p. 211-266 + 17 fig.). En milieu gréco-romain, le phénix n’est un héron que sur les monnaies impériales. Dans les textes, sur les mosaïques et les fresques, il est tantôt un rapace – suivant la description d’Hérodote –, tantôt un faisan, un paon ou un coq, tantôt une colombe : voir Lecocq 2009a.
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