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ARCVM CVM STATVA : les dédicaces des arcs monumentaux dans leur contexte

Caroline Blonce
p. 141-162

Résumés

L’étude des dédicaces des arcs monumentaux montre qu’elles se trouvent au centre d’un double dialogue, avec, d’une part, le décor statuaire et figuré de l’arc, et, d’autre part, l’espace urbain. Les interactions ont donc lieu à la fois dans le monument lui-même et entre le monument et son environnement. On observe en outre l’utilisation contrôlée d’un vocabulaire spécifique, caractérisant à la fois l’aspect architectural et l’utilisation politique de ces monuments.

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Notes de la rédaction

Cet article est issu d’une communication prononcée lors du XIVe congrès international d’épigraphie grecque et latine (Berlin, 27-31 août 2012), « L’espace public – les textes – les monuments », dans la section « Espace, image et inscription ». Une version abrégée en a été publiée dans les actes du colloque ; cf. Blonce 2014.

Texte intégral

Introduction

  • 2 Comme Richard 2008, 215, l’a analysé pour les fontaines monumentales, les arcs (...)
  • 3 RIC, IV, 259 : denier d’argent daté d’entre 202 et 210 apr. J.-C.
  • 4 Nous renvoyons sur ce point à Corbier 2006, 13 ; 42-45 ; 60 ; 62 ; 75.

1L’arc monumental peut se définir comme une gigantesque base de statue. Le groupe statuaire sommital constitue le point focal du monument. En raison de son architecture particulière, la localisation de l’arc monumental dans la ville obéit à des règles d’axialité. Aussi l’arc bénéficie-t-il le plus souvent d’un emplacement isolé, toujours sur le parcours ou au débouché d’une rue ou d’une route2. L’arc monumental offre ainsi une visibilité de premier plan au groupe statuaire qu’il porte, comme en témoignent les monnaies représentant l’arc sévérien du forum romain3. De nos jours, alors que les groupes statuaires placés à leur sommet ont disparu, le point focal des arcs monumentaux est la dédicace qu’ils portent – lorsque celle-ci est conservée –, comme le montre l’arc sévérien du forum romain dans son état actuel. Les dédicaces d’arcs monumentaux possèdent, en effet, des caractéristiques particulières4 :

  • leur champ épigraphique de forme rectangulaire soigneusement délimité, qu’il s’agisse d’une inscription directement gravée sur la pierre de l’édifice ou bien d’une plaque indépendante apposée ;

  • leur emplacement toujours identique, sur l’attique ou sur l’entablement (sur l’architrave ou parfois la frise) ; la grande taille des lettres et l’utilisation de techniques pour en faciliter la lecture (anamorphose, bronze, peinture) ;

  • la duplication à l’identique sur les deux façades principales de l’édifice (dans la majorité des cas).

  • 5 Susini 1982, 49-50.
  • 6 Corbier 2006, 60, parle d’une « étroite imbrication des usages de l’image et de l’écritur (...)
  • 7 On parle ici d’intertextualité dans le sens d’une interaction que l’on peut ide (...)

2Ce soin apporté à la visibilité du texte, joint à l’axialité du monument, conduit à une forte lisibilité de ces dédicaces, manifestement destinées à être lues par les passants / marcheurs devenant ainsi lecteurs / exégètes du texte et de l’édifice5. La dédicace constitue un point de repère constant pour l’observateur dans son appréhension globale de l’arc : le monument est d’abord perçu dans son ensemble avec l’inscription, qui fait partie intégrante du décor architectural et / ou sculpté de l’arc. La dédicace sert à caractériser le monument comme monument officiel, émanant du pouvoir (impérial ou civique), indépendamment du contenu du texte. Cependant, plus l’observateur se rapproche, plus le contenu spécifique du texte lui apparaît. La présence de l’arc dans la rue induit, en effet, un temps d’arrêt dans le parcours urbain pour le passant, qui doit passer dessous ou bien le contourner. Malgré un aspect et un formulaire fortement codifiés, chaque texte offre un contenu particulier, qu’il est possible de déchiffrer et qui confère son unicité à chaque arc. Dans ce contexte, la dédicace joue donc un rôle crucial dans la dénomination et la compréhension du monument. C’est pourquoi il apparaît intéressant d’examiner la dénomination des arcs dans les dédicaces qu’ils portent. Ces dédicaces offrent des cas d’autoréférence particulièrement intéressants pour étudier les rapports et les interactions entre le texte (de la dédicace) et l’image (du décor sculpté)6. Peut-on parler d’une certaine forme d’intertextualité7 entre le texte de la dédicace et le reste du décor de l’arc ? Pour tenter de répondre à cette question, nous nous intéresserons d’abord au décor des arcs, puis à la relation de l’arc à son environnement urbain immédiat.

Le décor des arcs : entre texte et image

  • 8 CIL, VI, 1033 = 31230 = ILS, 425 (203 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) Lucio Septimio (...)
  • 9 CIL, VIII, 4591 = 18648 (165 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) [Aurelio Anto]n (...)
  • 10 CIL, VIII, 306 ; 307 (195 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Septimio (...)
  • 11 CIL, IX, 1558 (114 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caesari, divi Nervae filio, / Ner (...)
  • 12 Corbier 2006, 75, insiste justement sur le rôle du formulaire stéréotypé, des abréviation (...)
  • 13 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau I.
  • 14 CIL, II, 3558 : [- - -] Porcio Rufino / [- - - - - - - - - - -] / [- - - - - - - - - - -  (...)
  • 15 CIL, VIII, 587 ; ILTun, 500 : Pro salute Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Aureli Antonini (...)
  • 16 CIL, VIII, 7105 ; ILAlg, II, 1, 683 : Q(uintus) Fulvius, Q(uinti) fil(ius), Qui[rin]a (tr (...)
  • 17 AE, 1992, 1763 : [[[D]ominis nostris D[iocletiano et] / Maximiano Augg(ustis)]] et Constanti(o) et (...)

3Le dépouillement des inscriptions dédicatoires permet de mettre en série les termes et les expressions employés pour désigner le décor des arcs, ainsi que les circonstances de leur utilisation. Toutes les dédicaces d’arcs monumentaux ne mentionnent pas leur objet. À titre d’exemples, nous pouvons citer la dédicace de l’arc sévérien du forum romain déjà évoqué8, ou celle des arcs de Diana Veteranorum9 et d’Haïdra10. Parmi les plus célèbres figure celle de l’arc de Bénévent11. Sans le contexte de l’arc, exceptionnellement conservé, la nature de l’hommage est indécelable à la lecture seule de l’inscription, qui se focalise sur la titulature de l’empereur, dans une formulation stéréotypée réduite à l’essentiel (destinataire, dédicant)12. Parmi les dédicaces qui mentionnent leur objet, la majorité13 se cantonne au seul terme arcum, servant à désigner l’arc monumental depuis le début de l’époque impériale. Nous le trouvons par exemple dans les dédicaces des arcs de Lucentum (IIe s.)14, du Saltus Massipianus (169 apr. J.-C.)15, de Cirta (début IIIe s. apr. J.-C.)16, ou de Sufes (293-294 apr. J.-C.)17. Cette seule mention est déjà en soi importante, car elle instaure une relation entre le texte et le monument sur lequel elle est apposée en indiquant au lecteur la nature de l’édifice qu’il contemple. Ainsi la mention d’éléments du décor dans les dédicaces des arcs monumentaux est-elle très rare ; elle résulte donc d’un véritable choix de la part des rédacteurs du texte – qui sont sans doute (?) également les concepteurs de l’édifice. Deux types d’expressions, des formules stéréotypées, se dégagent des inscriptions : arcum cum statua (on trouve aussi la variante arcum et statuam, les deux pouvant être déclinées au pluriel arcum cum statuis et statuas) ; arcum cum ornamentis – ce dernier terme étant toujours au pluriel. Nous nous proposons d’examiner les deux formules l’une après l’autre, en essayant d’en dégager les motivations – pourquoi (d)écrire ce que l’on voit ? –, mais aussi de mesurer le degré d’adéquation entre le texte et la réalité de l’édifice.

  • 18 Le terme statua désigne « toute représentation sculptée en pied », le plus souvent celle (...)
  • 19 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau II.
  • 20 CIL, VIII, 98 : arcum cum statua et quadriga.
  • 21 CIL, II, 3997 : arcum […] et statuas.
  • 22 CIL, VIII, 4679 : arcum et statuam ; ILAlg, I, 2130 : arcum et statuam.
  • 23 Voir Susini 1982, 120. Corbier 2006, 68, met en évidence la place de plus en plus grande (...)
  • 24 CIL, VIII, 8313 = 20142 ; ILAlg, II, 3, 7644 (160-161 apr. J.-C.) : For[tu]nae Aug(ustae) (...)
  • 25 CIL, VIII, 7095 = 19435 = ILAlg, II, 1, 675 (212-217 apr. J.-C.) : [M(arcus) Ca]ecilius, (...)
  • 26 Soulignons au passage qu’il s’agit de la première inscription où est employée l’expressio (...)
  • 27 CIL, VIII, 1858 = 16504 ; ILAlg, I, 3040 ; AE, 1942-1943, 56 ; AE, 1988, 1120 ( (...)
  • 28 Pour le détail de l’analyse du décor, nous renvoyons aux études d’Accame 1941 ; Bacchiell (...)
  • 29 CIL, VIII, 1856 = 16504 = ILAlg, I, 3038 (façade ouest) : Iuliae Domnae Aug(ust (...)
  • 30 CIL, VIII, 1855 = 16504 = ILAlg, I, 3037 (façade est) (213-214 apr. J.-C.) : Divo Pio Sev (...)
  • 31 CIL, VIII, 1857 = 16504 = ILAlg, I, 3039 (façade sud) (213-214 apr. J.-C.) : Imp(eratori) (...)
  • 32 Les fragments des trois statues de marbre (Septime Sévère divinisé, Minerve et Virtus) on (...)

4Le terme statua est le terme générique désignant les statues de l’empereur mais aussi de divinités, qui peuvent lui être associées18. Dans les dédicaces d’arcs, ce terme semble toujours avoir désigné la statue ou le groupe statuaire disposés sur l’attique de l’arc, et non les statues pouvant être placées dans des niches sur les façades, qui doivent sans doute être comprises comme des éléments des ornamenta, que nous étudierons dans un second temps. Nous voyons ces statues par exemple19 à Capsa (137 apr. J.-C.)20, à Jérica (IIe s.)21 et à Madaure (entre la 2e moitié du IIe s. et le début du IIIe s.)22. La mention de ces statues reste le plus souvent indéfinie : cela se comprend si l’on considère que la statue mentionnée est forcément celle de l’empereur, dont la titulature occupe déjà les trois quarts du texte de la dédicace. Cette présence de plus en plus importante de la titulature impériale confère ampleur et solennité au texte et, par extension, à l’ensemble de l’édifice23. Il était dès lors superflu de préciser la nature de la statue. Dans certains cas cependant, le texte est plus détaillé et mentionne le nombre et / ou l’identité de ces statues. Ainsi le décor statuaire de l’arc de Cuicul (160-161 apr. J.-C.)24 est-il connu avec précision : arcum (…) et insu[per] statuas du[as Fort]unae et Martis (…) a[ddita st]atua Imp(eratoris) [An]toni/ni Aug(usti) Pii, p(atris) p(atriae). On peut donc restituer un groupe statuaire sur l’attique comportant trois statues en pied, sans doute Antonin le Pieux au centre, entouré de Fortuna et de Mars. Il en va de même pour le décor statuaire de l’arc de Cirta (date probable : 214 apr. J.-C.)25 : arcum triumphalem cum statua aerea Virtutis domini nostri Antonini Augusti. Ici, l’attique de l’arc portait une statue en bronze, non pas de l’empereur, mais d’une vertu impériale – la Virtus de Caracalla. Il est difficile de déterminer si cette statue était unique ou si d’autres statues – groupes équestres ? trophées ? – l’accompagnaient. Cette présence de Virtus oriente en tout cas le lecteur dans la compréhension du monument, destiné à célébrer la valeur guerrière et les victoires militaires de Caracalla, ce que confirme l’emploi du qualificatif triumphalis appliqué à l’arc26. Enfin, le décor statuaire de l’arc de Théveste (211-212 apr. J.-C. pour la première rédaction ; 213-214 apr. J.-C. pour la dédicace)27 a pu lui aussi être reconstitué : arcum cu[m] statuis / [Aug(ustorum) n(ostrorum duorum) it]em tetrastylis duobus cum statuis / [divi Severi e]t Minervae. C’est sans doute la complexité de ce décor qui a conduit le dédicant à en donner une description dans l’inscription. Sans entrer dans le détail des problèmes posés par la restitution du monument28, il faut souligner l’importance accordée aux statues et à leur disposition, en correspondance avec le motif sculpté de la clé de voûte. On peut reconstituer la disposition suivante. Sur la façade ouest prenait place un buste de Fortuna ou de la Tychè de la ville, associé à un aigle aux ailes déployées tenant le foudre dans ses serres ; ce buste était accompagné d’une dédicace à Julia Domna29 et d’une statue de marbre de l’impératrice assimilée à Minerve. Sur la façade était placé un buste de Minerve, accompagné de la tête de Méduse, d’une dédicace à Septime Sévère divinisé30 et d’une statue de marbre de l’empereur, dans la nudité héroïque. Sur la face nord, aucune sculpture n’est conservée ; on suppose que devaient s’y trouver une dédicace à Geta, non conservée, ainsi qu’une statue de ce prince prévue, mais non réalisée. Enfin, la façade sud possède un buste très abîmé d’Hercule, associé à un lion et à une dédicace à Caracalla31 ; il devait exister une statue de Caracalla, non retrouvée. La troisième statue retrouvée32 figure Virtus. Il apparaît certain que cette statue de Virtus vint occuper l’édicule de la façade nord initialement prévu pour Geta. Il s’agit vraisemblablement d’une statue de la Virtus Augusti, exaltant les qualités militaires de Caracalla au lendemain de sa victoire germanique. Associé aux groupes statuaires, le texte a alors pour rôle de renforcer l’intérêt du lecteur / observateur / exégète vers le point focal de l’édifice. Il souligne l’importance de ces statues comme raison d’être de l’arc : le groupe statuaire sommital surplombe non seulement le monument, mais aussi la rue, le quartier, voire la ville entière. Il insiste également sur l’importance du don consenti par l’évergète. Il agit ainsi comme un révélateur de la richesse et de la gloire du donateur, qui rejaillissent sur sa famille.

  • 33 En plus de l’inscription (CIL, IX, 5894) écrite en lettres de bronze sur l’attique, les t (...)
  • 34 Sur la nécessité de prendre en compte ces éléments disparus dans la compréhension de l’in (...)
  • 35 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau III.
  • 36 CIL, VIII, 2373 ; AE, 1985, 879 : [arcu]m cum statuis et [ornamen]t[is].
  • 37 CIL, XII, 2590 : arcu[m] cum suis ornamentis.

5En plus des statues, l’arc peut posséder d’autres éléments de décor, qui sont couramment désignés par le terme ornamenta. Ce terme, difficile à définir – « ornements », « décor », « éléments décoratifs » –, peut avoir servi à désigner plusieurs éléments des arcs : on pense d’abord au décor sculpté comme les reliefs, les statues dans les niches, mais aussi aux appliques en bronze, dont l’arc d’Ancône fournit un exemple emblématique33. Ces éléments ont le plus souvent disparu34. Dans les inscriptions35, comme on le voit à Timgad (171 apr. J.-C.)36 ou à Genève (1re moitié du IIIe s.)37 par exemple, on constate à chaque fois la même mention vague et générale des « ornements », sans plus de précisions.

  • 38 Baratte 2006, 273-274.

6Concernant le décor des arcs, François Baratte avait justement relevé que les inscriptions africaines sont nombreuses à mentionner la présence d’« ornements », mais que les arcs africains se distinguent par l’absence de décor sculpté38. On peut toujours penser que ces décors mentionnés dans les inscriptions ont disparu, mais on peut aussi se poser la question de savoir si les ornamenta renvoient véritablement et uniquement à un décor de bas-reliefs ou non. Nous pensons, en effet, que ce terme peut sans doute aussi s’étendre aux éléments architecturaux que sont les colonnes libres et les pilastres, lisses ou cannelés, avec leurs chapiteaux souvent d’ordre corinthien, les différents éléments de l’entablement (architrave, frise, corniche), souvent richement sculptés. Ainsi, par exemple, l’arc sévérien d’Haïdra apparaît-il d’emblée très dépouillé, mais il est en réalité très finement orné de sculptures au niveau de l’entablement – moulures de la frise et de la corniche, ressaut au droit des colonnes libres –, éléments qui mériteraient la dénomination d’ornamenta.

  • 39 CIL, VIII, 24 = 10999 ; IRT, 232 (163-164 apr. J.-C.) : Imp(eratori) C[aes(ari) (...)
  • 40 CIL, VIII, 10 ; IRT, 353 (109-110 apr. J.-C.) : [Imp(eratori) Cae]sari, divi (...)
  • 41 CIL, VIII, 9993, 9996, 10950-10951, 21828, 21851-21852 (p. 976 et 980) ; ILAf, 608 ; ILM, (...)
  • 42 Trois fragments appartenant assurément à ce groupe nous sont parvenus : un jarret, un pat (...)
  • 43 L’arc est construit à la jonction des quartiers nord-est, centre et ouest de la ville, à (...)
  • 44 Voir Domergue 1963-1964 ; Risse 2001, 52-57 ; Panetier 2002, 27-29.

7Seuls trois arcs africains conservés se distinguent par leur abondant décor sculpté : l’arc de Marc Aurèle et Lucius Verus à Oea ; l’arc sévérien de Lepcis Magna (dont la dédicace est perdue) ; l’arc de Caracalla à Volubilis. Il est intéressant de confronter ces différents édifices et leurs dédicaces respectives. À Oea, alors que l’arc possède un riche décor sculpté sur ses quatre façades, la dédicace mentionne arcum seulement39. On peut faire le rapprochement avec un autre arc à quatre faces, celui de Trajan à Lepcis Magna40. Aucun élément de décor sculpté n’a été retrouvé parmi les vestiges de ce monument ; cependant, la dédicace le désigne comme arcum cum ornamentis. On peut dès lors comprendre les ornamenta comme un décor sculpté non retrouvé, mais sans doute aussi – plus probablement – comme les éléments du « décor architectural », les colonnes libres et les pilastres cannelés, les chapiteaux, l’entablement finement sculpté. À Volubilis41, la formulation est extrêmement intéressante : arcum cum seiugibus et ornamentis omnibus (fig. 1). Le rédacteur de la dédicace a bien distingué le groupe statuaire sommital et le décor des façades. Le texte met l’accent sur la nature exceptionnelle du premier, représentant l’empereur dans un char à six chevaux (c[u]m seiugibus)42, visible dans toute la ville et même au-delà (fig. 2)43 ; on ignore cependant si Julia Domna, associée à l’empereur dans la dédicace, était représentée dans le char avec son fils ou par une statue en pied placée à côté. Il insiste également sur le caractère exceptionnel du second (ornamentis omnibus) : ces « ornements » se composent de reliefs abondants, de niches, de colonnes libres et de fontaines au pied des piles de l’arc (fig. 3)44. La dédicace conforte donc le lecteur / observateur dans son appréciation d’un monument unique, extraordinaire, qui témoigne à la fois de la richesse de la cité et du pouvoir de l’empereur, souligné également dans la dédicace (o]b singularem eius / [erg]a universos [et novam] supra omnes [retro prin]cipes indu[lgenti]am). L’emphase du texte trouve ainsi un écho dans le décor surabondant de l’édifice.

Fig. 1 – Volubilis, arc de Caracalla, dédicace

Fig. 1 – Volubilis, arc de Caracalla,           dédicace

Photographie de S. Lefebvre, 2007

Fig. 2 – Volubilis, plan d’ensemble de la ville

Fig. 2 – Volubilis, plan d’ensemble de la           ville

D’après Panetier 2002, 50

Fig. 3 – Volubilis, arc de Caracalla

Fig. 3 – Volubilis, arc de Caracalla

Photographie de S. Lefebvre, 2007

8L’étude de ces monuments fait ressortir l’existence d’un véritable jeu entre texte et image, entre inter-textualité et inter-visibilité. Le déchiffrement du texte et celui du décor se font ainsi en parallèle. Le texte précise le décor, mais en partie seulement : il focalise l’attention sur certains éléments cruciaux pour les concepteurs / dédicants. En retour, le décor enrichit le texte, souvent formulé de manière très concise. Ainsi, sur l’arc d’Oea déjà évoqué, la présence des trophées flanqués de captifs sur les façades pourrait être comprise comme une illustration de la tonalité guerrière évoquée dans le titre d’Armeniacus porté par Lucius Verus.

  • 45 L’ensemble du décor peut en effet être compris comme une mise en images du prog (...)

9En ce qui concerne l’arc de Bénévent, on a déjà remarqué l’extrême concision de cette dédicace, la place prise par la titulature impériale en son sein, mais aussi la grande visibilité de celle-ci. On peut se demander dans quelle mesure le décor figuré de l’arc n’agit pas à la fois comme une illustration et une justification de l’appellation optimus princeps décernée à Trajan par le Sénat et de la formule fortissimus princeps employée dans la dédicace. Ici, c’est donc le décor figuré qui viendrait expliquer le texte de la dédicace45. La mention du décor établit donc un lien très spécifique entre le texte de la dédicace et l’arc qui le porte. L’arc monumental est donc le lieu d’un dialogue, d’interactions spécifiques, entre le texte et l’image. Un même type de relation peut se nouer via la dédicace avec l’environnement de l’arc.

L’arc dans l’espace urbain

10Les arcs sont des monuments indépendants, mais ils ne sont pas pour autant complètement isolés : ils s’insèrent au contraire dans le tissu urbain, parfois préexistant, parfois aussi construit en même temps qu’eux. Comme pour la mention des décors, seuls quelques textes précisent une relation de l’arc avec son environnement immédiat. Cette relation est difficile à appréhender aujourd’hui, en raison de l’état de conservation des vestiges. On retrouve donc la même double lecture des dédicaces. Pour les contemporains, ces précisions attirent l’attention des spectateurs / lecteurs vers l’environnement immédiat de l’arc, qui est aussi précisément celui du spectateur / lecteur ; elles mettent également l’accent sur la richesse de l’évergète, en soulignant la réalisation de travaux de grande ampleur. Pour nous, c’est une source pour reconstituer un « paysage urbain » souvent disparu et replacer les arcs dans leur contexte, corriger cette vision souvent faussée d’un arc debout au milieu de nulle part. Deux formules intéressantes se dégagent des inscriptions : arcum cum porticibus ; arcum cum gradibus (avec des variantes).

  • 46 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau IV.
  • 47 CIL, XIII, 11810 : arcum et porticus.
  • 48 AE, 1999, 1612 : arcum [… cum] porticibus e[t… omni orn]atu.
  • 49 CIL, VIII, 25500 (196 apr. J.-C.) : [Iovi Optimo Maximo], Iunoni Reg( (...)
  • 50 CIL, VIII, 608 = 11772 = ILS, 637 (294 apr. J.-C.) : Felicissimo saeculo domino (...)

11L’élément de la parure urbaine que l’on retrouve le plus souvent associé à l’arc est le portique. On le voit par exemple46 à Mayence (1re moitié du IIIe s.)47 et à Antioche de Pisidie (311-313 apr. J.-C.)48. L’arc constitue un élément de structuration de l’espace urbain : il sert par exemple à marquer l’entrée du forum, comme à Mactar, ou à rythmer les artères principales de la ville, comme à Cuicul. L’utilisation de l’arc comme élément structurant d’un espace est manifeste dans la dédicace du Capitole de Saia Maior (196 apr. J.-C.)49 : aedem Capitoli cum porticibus et arcu et statuis numero duodecim. L’arc et les portiques servent à délimiter l’enceinte du sanctuaire et à en marquer l’entrée. La mention des douze statues peut renvoyer au Panthéon. Il est difficile de déterminer si ces statues prenaient place sur l’arc ou dans le temple. Un autre exemple intéressant est celui de la rénovation / restauration du forum de Mididi (294-295 apr. J.-C.)50 : porticum cum arcu suo quae foro ambiendo deerat. L’inscription insiste sur la valorisation du forum et la régularisation de l’espace de la place par la construction d’un portique et d’un arc pour en marquer l’entrée de manière monumentale.

  • 51 Khanoussi & Maurin 2000, 64 et note 18.
  • 52 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau V.
  • 53 CIL, VIII, 1320 : [arcum…] cum gradibus [et statua].
  • 54 CIL, VIII, 23749 : arcum cum gradibus suis.
  • 55 L’état du forum au Ier siècle est très difficile à connaître en raison des grands bouleve (...)
  • 56 ILAfr, 558 ; ILTun, 1498 ; Khanoussi & Maurin 2000, nº 23 : Imp(eratori) Ti(berio) Caesar (...)
  • 57 Cf. Christol 1991, 616-618 ; Khanoussi & Maurin 2000, 59-62 ; Saint-Amans 2004, 61-64 ; 8 (...)
  • 58 Saint-Amans 2004, 300.
  • 59 ILAfr, 520 ; Khanoussi & Maurin 2000, nº 24 : Imp(eratori) Ti(berio) C[l]audio Caesari Au(...)
  • 60 Saint-Amans 2004, 300 (citation) ; 61-64 ; 78. Cf. Christol 1991, 618-621 ; Khanoussi & M (...)
  • 61 Notamment par Christol 1991, 613.
  • 62 Saint-Amans 2004, 77-78.
  • 63 Cf. Richard 2008, 220.

12Un autre élément joue un rôle important pour l’insertion de l’arc dans son contexte urbain : les gradus, que l’on peut traduire par « marches », « escaliers » ou « gradins ». Il s’agit le plus souvent de « larges degrés monumentaux qui compensaient une dénivellation et permettaient l’accès à l’ouverture de l’arc »51. Ils sont attestés par exemple52 à Thuccabor (139-161 apr. J.-C.)53 et à Vazi Sarra (212 apr. J.-C.)54. Ces gradus sont plus rarement attestés, mais ils n’en sont pas moins intéressants, car leur présence souligne l’emplacement privilégié de l’arc, toujours au sommet de ces marches, souvent situées en bordure d’un espace privilégié, sanctuaire ou forum. C’est notamment le cas à Dougga avec les arcs érigés au Ier siècle en bordure du forum55. Deux arcs furent en effet érigés à peu d’années d’intervalle, dédiés l’un à Tibère, l’autre à Caligula. La dédicace du premier arc, daté de 36-37 apr. J.-C.56, fait état du programme urbanistique d’envergure financé par L. Postumius Chius57. Les blocs ont été trouvés en remploi « dans la face externe de la muraille sud de la forteresse, presque à l’aplomb de quatre larges marches qui relient le forum à la rue qui le contourne au sud »58. Ces marches ne sont pas mentionnées dans l’inscription, qui fait état du seul arcus – sans doute en raison de leur caractère secondaire au regard des réalisations majeures énumérées dans la dédicace : dallage du forum, construction d’une aedes Saturni. La dédicace du second arc, lequel fut dédié une première fois à Caligula entre 37 et 41 apr. J.-C., puis à Claude en 43 apr. J.-C.59, fut trouvée « en remploi dans la partie occidentale du forum »60. Cette seconde dédicace mentionne uniquement la construction d’un arc (arcum) associé à des marches (et gradus). Nous voudrions ici mettre en parallèle ces deux textes. Le parallélisme dans la rédaction et la formulation même des dédicaces, qui a déjà été bien mis en évidence61, doit aussi sans doute se comprendre comme le reflet d’une recherche de parallélisme dans la réalisation architecturale. À la fin du règne de Tibère fut construite une entrée monumentale au sud-est du forum (près de l’emplacement supposé du templum Caesaris)62, précédée de marches, ensemble qui contribuait à l’isolement progressif et à la solennité de l’accès au forum. Sous le règne de Caligula, une entrée parallèle fut construite au sud-ouest : non seulement un arc monumental, mais aussi les marches d’accès, dans un souci de symétrie. Dès lors, la mention des gradus dans la dédicace de 43 apr. J.-C. permet de préciser à la fois la nature du don de l’évergète, C. Caesetius Perpetuus, et son contexte : non seulement le contexte urbanistique du forum, mais aussi celui de rivalité et d’émulation entre les notables du pagus. Les mentions de portiques et de marches dans les inscriptions fournissent donc des indices précieux pour reconstituer l’environnement urbain des arcs. D’une manière plus générale, ces textes permettent d’entrevoir les préoccupations urbanistiques et fonctionnelles, mais aussi les préoccupations d’ordre esthétique qui guidaient la construction des arcs monumentaux dans l’espace urbain63. La relation avec les édifices environnants semble avoir été bien prise en compte, dans une volonté de soigner les vues d’ensemble et de créer des effets visuels et de perspective, dont les colonnades / portiques et les marches apparaissent comme les instruments privilégiés.

Conclusion

13Dans l’ensemble, la documentation épigraphique se révèle ainsi être une source précieuse pour connaître l’aspect et l’environnement urbain des arcs honorifiques. Ces indications, même rares, permettent de mieux saisir l’insertion du discours impérial, porté par ces monuments, dans le tissu urbain. Les dédicaces mettent en évidence l’aspect de l’arc, que ce soit le monument lui-même (arcum), son décor (statua, ornamenta) ou son lien avec l’environnement (portiques et marches). À chaque fois, il s’agit d’insister sur l’originalité de l’édifice, sur les aspects remarquables et les plus importants. Le texte est destiné à la fois aux contemporains et à la postérité. Au-delà de la glorification immédiate de l’évergète, il est gage de l’éternité de sa mémoire. Quel que soit leur contenu, les dédicaces d’arcs monumentaux ne peuvent donc s’apprécier pleinement que dans leur contexte. Isolées, elles perdent une partie importante de leur signification.

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Annexe

Tableau I – Tableau des attestations du mot arcus dans les dédicaces d’arcs monumentaux

Localisation Date Référence Vocabulaire
N° 1 Thugga 36-37 ILAfr, 558 ; Khanoussi & Maurin 2000, 23 arcum
Nº 2 Seia début IIe s. PUAES, II, A, 6 [τὸ]ν πύλον
Nº 3 Thala début IIe s. ? CIL, VIII, 11677 arcum
Nº 4 Arascal 117-138 CIL, VIII, 6047 arcum
Nº 5 Aïn Golea 117-138 CIL, VIII, 25955 arcum
Nº 6 Gigthis 150-180 (?) CIL, VIII, 22693 arcum
Nº 7 Oea 163 CIL, VIII, 24 arcum
Nº 8 Avitta Bibba 166-169 CIL, VIII, 801 arcum
Nº 9 Saltus Massipianus 169-170 CIL, VIII, 587 arcuus duos
Nº 10 Timgad 172-174 AE, 1985, 880 arcus
Nº 11 Lepcis Magna 173-174 AE, 1967, 536 arcus
Nº 12 Lambèse 184-185 CIL, VIII, 2698 ar[cum]
Nº 13 Henchir el-Oust 187-188 CIL, VIII, 16417 arcum
Nº 14 Celtianis IIe s. ILAlg, II, 2095 arcum
Nº 15 Lucentum IIe s. CIL, II, 3558 arcum
Nº 16 Vicus Phosphorianus fin IIe s. ? ILAlg, II, 2, 6225 arcus IIII
Nº 17 Tigisis 198 AE, 1957, 186 arcu
Nº 18 Thubursicu Numidarum 202-205 ILAlg, I, 1256 arcum at (= ad) ornamentum templi Saturni
Nº 19 Vaga 209 CIL, VIII, 1217 = 14395 arcum
Nº 20 Balboura (198-211) 211 ? IGRP, III, 468 ; SEG, 41, 1355 τὸ τρίπυλον
Nº 21 Sululos 200-211 AE, 1997, 1643 [ar]cum
Nº 22 Numluli 180-217 (?) CIL, VIII, 15390 = 26128 arcum
Nº 23 Eburacum 221 AE, 1983, 643 ar]cum
Nº 24 Cirta début IIIe s. CIL, VIII, 7105 arcum
Nº 25 Avedda début IIIe s. AE, 1973, 604 arcus
Nº 26 Theueste début IIIe s. ? ILAlg, I, 2997 arcum
Nº 27 Madauros IIIe s. CIL, VIII, 4684 arcum
Nos 28 et 29 Ad Maiores 286-287 CIL, VIII, 2480-2481 [arc]u[m] - [ar]cu[m]
Nº 30 Sufes 293-294 AE, 1992, 1763 arcum
Nº 31 Macomades 20 nov. 303 CIL, VIII, 4764 arcum
Nº 32 Rome 315 CIL, VI, 1139 arcum triumphis insignem
Nº 33 Aïn-Rchine 329-332 AE, 1981, 878 arcum
Nº 34 Lambèse ? CIL, VIII, 2723 arcus
Nº 35 Thibilis ? CIL, VIII, 18913 arcus

Tableau II – Tableau des attestations de statue(s) associée(s) à des arcs monumentaux

Localisation Date Référence Vocabulaire
Nº 1 Gerasa 129-130 IGRP, III, 1347 τὴν πύλην σὺν θριάμϐῳ
Nº 2 Capsa 137 CIL, VIII, 98 [arcum…] cum statua et quadriga
Nº 3 Cyrène 138 SEG, 9, 136

καὶ τοῖς ἀγάλμασιν

Nº 4 Tuccabor 139-161 CIL, VIII, 1320 Arcum […] cum gradibus et statua
Nº 5 Cuicul 160-161 CIL, VIII, 8313 [arcum et insuper s]tatuas duas [Fortunae et Martis]
Nº 6 Timgad 171 CIL, VIII, 2373 ; AE, 1985, 879 [arcu]m cum statuis et [ornamen]t[is]
Nº 7 Saia Maior 196 CIL, VIII, 25500 aedem Capitoli cum porticibus et arcu et statuis n(umero) (duodecim)
Nº 8 Madauros 2e moitié du IIe s. ? CIL, VIII, 4679 arcum et statuam
Nº 9 Jérica IIe s. CIL, II, 3997 arcum […] et statuas
Nº 10 Madauros IIe-IIIe s. ILAlg, I, 2130 arcum et s[tatuam]
Nº 11 Seressi 212-217 ? CIL, VIII, 937 arcus + quadrigam
Nº 12 Cirta 212-217 CIL, VIII, 7094 arcum t[riumphalem cum statu]a aerea [Vi]rtut[is domini nostri] Anto[nini Aug(usti)]
Nº 13 Theueste 214 CIL, VIII, 1858 = 16504 = ILAlg, I, 3040 arcum cum statuis / [Aug(ustorum) n(ostrorum duorum) it]em tetrastylis duobus cum statuis / [divi Severi e]t Minervae
Nº 14 Volubilis 216-217 CIL, VIII, 9993-9996 Arcum c[u]m seiugibus e[t orname]ntis omnibus
Nº 15 Mustis 239 CIL, VIII, 1577 Arcum + [a]di[ec]t[is ornamentis omnibus cum imaginibus et] statuis
? Nº 16 Uchi Maius 230 CIL, VIII, 26262 ar[cum et statua]m (?)
Nº 17 Uchi Maius 241 CIL, VIII, 26264 arcum + sta]/tuis orn[avit
Nº 18 Iader IIIe s. ? CIL, III, 2922 arcum fieri et statuas superponi

Tableau III – Tableau des attestations des « ornements » d’arcs monumentaux

Localisation Date Référence Vocabulaire
Nº 1 Lepcis Magna 109-110 IRT, 353 arcum cum ornamentis
Nº 2 Timgad 171 CIL, VIII, 2373 ; AE, 1985, 879 [arcu]m cum statuis et [ornamen]t[is]
Nº 3 Genève 1re moitié du IIIe s. CIL, XII, 2590 arcum cum suis ornamentis
Nº 4 Volubilis 216-217 CIL, VIII, 9993-9996 arc[u]m cum seiugibus e[t orname]ntis omnibus
Nº 5 Mustis 239 CIL, VIII, 1577 arcum + [a]di[ec]t[is ornamentis omnibus cum imaginibus et] statuis
Nº 6 Antioche de Pisidie 311-313 AE, 1999, 1612 arcum [--- cum] porticibus e[t --- omni orn]atu

Tableau IV – Tableau des attestations de portiques associés à des arcs monumentaux

Localisation Date Référence Vocabulaire
Nº 1 Pagus Thac[iensium] IIe s. ? CIL, VIII, 27416 arcum cu[m columnis ? ou porticibus ? ou gradibus ?]
Nº 2 Sua 166-169 CIL, VIII, 1310 [tem]plum cum arcu et porticibus et osteis et opere albari
Nº 3 Isaura 166-169 CIG, III, 4385 = IGRP, III, 287

τὴν στοὰν κειόνων εἰκοσι πέντε καὶ τὰ ἐν αὐτῇ ἐργαστήρια σὺν τῷ ψα[λ]ιδώματι

Nº 4 Saia Maior 196 CIL, VIII, 25500 aedem Capitoli cum porticibus et arcu et statuis n(umero) (duodecim)
Nº 5 Mustis fin IIe-début IIIe s. ? CIL, VIII, 15578 arcum cum parietibus coniunctis et porticus
Nº 6 Mayence Ire moitié du IIIe s. CIL, XIII, 11810 arcum et porticus
Nº 7 Mididi 294-295 CIL, VIII, 608 porticum cum arcu suo quae foro ambiendo deerat
Nº 8 Antioche de Pisidie 311-313 AE, 1999, 1612 arcum [… cum] porticibus e[t… omni orn]atu

Tableau V – Tableau des attestations de « marches » associées à des arcs monumentaux

Localisation Date Référence Vocabulaire
Nº 1 Thugga 43 CIL, VIII, 1478 + 15503 + 26519 ; ILAfr, 520 ; Khanoussi & Maurin 2000, 24 arcu[m et gradus
Nº 2 Pagus Thac[iensium] IIe s. ? CIL, VIII, 27416 arcum cu[m columnis ? ou porticibus ? ou gradibus ?]
Nº 3 Tuccabor 139-161 CIL, VIII, 1320 [arcum] cum gradibus [et statua]
Nº 4 Gigthis 160-180 CIL, VIII, 22694 arcum cu[m gradibus ?]
Nº 5 Vazi Sarra 212 CIL, VIII, 23749 arcum cum gradibus suis
Nº 6 Aïn-Lebba 260-261 ILTun, 652 = AE, 1930, 42 arcum [et gra]dus cu(m) pariete frontale signino
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Notes

2 Comme Richard 2008, 215, l’a analysé pour les fontaines monumentales, les arcs monumentaux « posent la question du rapport entre fonction de la rue, fonction propre des édifices qui y sont associés et décor ».

3 RIC, IV, 259 : denier d’argent daté d’entre 202 et 210 apr. J.-C.

4 Nous renvoyons sur ce point à Corbier 2006, 13 ; 42-45 ; 60 ; 62 ; 75.

5 Susini 1982, 49-50.

6 Corbier 2006, 60, parle d’une « étroite imbrication des usages de l’image et de l’écriture, faites pour être vues et lues chacune pour elle-même, mais aussi associées ».

7 On parle ici d’intertextualité dans le sens d’une interaction que l’on peut identifier avec précision et dans laquelle on reconnaît un rappel intentionnel d’un élément dans l’autre de la part de l’auteur. Pour la définition de l’intertextualité, voir Genette 1997, 8-19 et passim. Pour l’application de cette notion à l’analyse du décor sculpté des arcs monumentaux, cf. Liverani 2004, 385 sq. et, en dernier lieu, A. Cooley, « Paratextual readings of imperial discourse in the Res Gestae divi Augusti », in Épigraphie et discours impérial : mettre en scène les mots pour le dire (Actes de la journée de la SFER du 8 juin 2013), S. Benoist (éd.), à paraître dans les Cahiers du Centre Gustave Glotz.

8 CIL, VI, 1033 = 31230 = ILS, 425 (203 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) Lucio Septimio, M(arci) fil(io), Severo Pio Pertinaci Aug(usto), patri patriae, Parthico Arabico et / Parthico Adiabenico, pontific(i) maximo, tribunic(ia) potest(ate) (undecima), imp(eratori) (undecimum), co(n)s(uli) (tertium), proco(n)s(uli) et / Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aurelio, L(ucii) fil(io), Antonino Aug(usto) Pio Felici, tribunic(ia) potest(ate) (sexta), co(n)s(uli), proco(n)s(uli), p(atri) p(atriae), / optimis fortissimisque principibus, / ob rem publicam restitutam imperiumque populi Romani propagatum, / insignibus virtutibus eorum domi forisque, S(enatus) P(opulus)Q(ue) R(omanus).

9 CIL, VIII, 4591 = 18648 (165 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) [Aurelio Anto]ni[no Aug(usto), Arme]n[iaco, pontifici maximo, trib(unicia) p]ot(estate) (duodevicesima), [imp(eratori) (tertium), c]o(n)s(uli) (tertium), et / Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) [Aurelio Vero A]ug(usto), Arme[niac]o, po[nt(ifici), trib(unicia) pot(estate) (quarta), imp(eratori)] (tertium), co(n)s(uli) (secundum), divi Antonini [Pii fil(iis)], / divi Hadri[ani nepot(ibus), divi] Traiani Pa[rt]hici [pronepot(ibus), divi Ner]vae adnepo]tibus, [dedicante/ C(aio) Maesio P[icatiano, leg(ato) A]ugustor(um) pro pr[aetore, patron]o muni[ci]pi, d(ecreto) [d(ecurionum), p(ublica) p(ecunia)].

10 CIL, VIII, 306 ; 307 (195 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Septimio Severo Pertinaci Aug(usto), p(ontifici) m(aximo), / trib(unicia) pot(estate) (tertia), imp(eratori) (quintum), co(n)s(uli) (secundum), p(atri) p(atriae), Parthico Ara/bico et Parthico A<d=Z>iabenico, d(ecreto) d(ecurionum), p(ublica) p(ecunia).

11 CIL, IX, 1558 (114 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caesari, divi Nervae filio, / Nervae Traiano Optimo Aug(usto), / Germanico, Dacico, pontif(ici) max(imo), trib(unicia) / potest(ate) (duodevicesima), imp(eratori) (septimum), co(n)s(uli) (sextum), p(atri) p(atriae), / fortissimo principi, Senatus P(opulus)Q(ue) R(omanus).

12 Corbier 2006, 75, insiste justement sur le rôle du formulaire stéréotypé, des abréviations courantes et de la syntaxe simplifiée dans le déchiffrement et la compréhension des inscriptions.

13 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau I.

14 CIL, II, 3558 : [- - -] Porcio Rufino / [- - - - - - - - - - -] / [- - - - - - - - - - - -] / [- - -] arcum fecit [- - -].

15 CIL, VIII, 587 ; ILTun, 500 : Pro salute Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Aureli Antonini Aug(usti) li/berorumq(ue) eius, coloni Saltus Massipiani aedificia, vetustate / conlapsa, s(ua) p(ecunia) r(efecerunt), item arcuus duos a s(olo) f(ecerunt), iubente provin/ciale Aug(usti) lib(erto) proc(uratore) eodemque dedicante.

16 CIL, VIII, 7105 ; ILAlg, II, 1, 683 : Q(uintus) Fulvius, Q(uinti) fil(ius), Qui[rin]a (tribu), F[aus]tus, q[uinquenn(alis)], pr[aef(ectus) col(oniarum), II]Ivir, aed(ilis) qua[e]stori/ciae potestatis, o[b h]onorem aedil[itatis], arcum quem pollicit[us] erat, / sua pecunia fecit idem[q(ue)] dedicavit.

17 AE, 1992, 1763 : [[[D]ominis nostris D[iocletiano et] / Maximiano Augg(ustis)]] et Constanti(o) et [[Maximiano nobb(ilissimis) Caess(aribus)]], / [col(onia) Aur(elia) Au]g(usta) Sufes arcuma solo p(ecunia) p(ublica), perfi(cien)do op[ere ab Aurelio Aristobulo, v(iro) c(larissimo), / proco(n)s(ule) Africae], una cum Macrinio Sossiano, leg(ato) suo, [v(iro) c(larissimo), - - - -].

18 Le terme statua désigne « toute représentation sculptée en pied », le plus souvent celle de l’empereur ; cf. Hurlet 2000, 302.

19 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau II.

20 CIL, VIII, 98 : arcum cum statua et quadriga.

21 CIL, II, 3997 : arcum […] et statuas.

22 CIL, VIII, 4679 : arcum et statuam ; ILAlg, I, 2130 : arcum et statuam.

23 Voir Susini 1982, 120. Corbier 2006, 68, met en évidence la place de plus en plus grande de la titulature impériale dans les inscriptions : formant « un véritable cartouche », celle-ci devient « un élément décoratif important des arcs honorifiques ».

24 CIL, VIII, 8313 = 20142 ; ILAlg, II, 3, 7644 (160-161 apr. J.-C.) : For[tu]nae Aug(ustae), Imp(eratori) Antonino Aug(usto) Pio, p(atri) p(atriae), Marti Genio col(oniae) Aug(usto) [sacrum (?)]. / arcum q[ue]m C(aius) Iulius Crescens, flamen Aug(usti) provinciae Africae, qu[i pr]imus / col(onia) sua Cuiculita[na hu]nc honorem gessit, testamento suo, e[x] (sestertium) (quindecim milibus nummum), / et insu[per] statuas du[as Fort]unae et Martis fieri iussi[t], / C(aius) [Iul]ius Crescens Didius Cresc[ent]ianus, [nepos eiu]s, fl(amen) p(er)p(etuus) (quattuor) colo/niarum Cirtensium item Cuiculitanae, a[ddita st]atua Imp(eratoris) [An]toni/ni Aug(usti) Pii, p(atris) p(atriae), duplicata pec(unia) fecit, / dedicante [D(ecimo) Fo]nteio Frontiniano, leg(ato) [Aug(ustorum) pr(o) p]r(aetore), c(larissimo) v(iro), pa[tro]no col(oniae).

25 CIL, VIII, 7095 = 19435 = ILAlg, II, 1, 675 (212-217 apr. J.-C.) : [M(arcus) Ca]ecilius, Q(uinti) f(ilius), Q(uirina tribu), Natalis, aed(ilis), (trium)vir, quaes/tor, q(uin)q(uennalis), praef(ectus) coloniarum Milevitanae et / Rusicadensis et Chullitanae, praeter (sestertium) / (sexaginta milia) n(ummum) quae ob honorem aedilitatis et (trium)vir(atus) / et q(uin)q(uennalitatis) rei p(ublicae) intulit, et statuam aeream Securi/tatis saeculi et aediculam tetrastylam / cum statua aerea Indulgentiae do/mini nostri, quas in honore aedili/tatis et (trium)viratus posuit, et ludos scae/nicos diebus septem quos cum missi/lib(us) per (quattuor) colonias edidit, arcum tri/umphalem cum statua aerea Virtutis domini n(ostri) / Antonini Aug(usti), quem ob honorem quinquen/nalitatis pollicitus est, eodem anno sua / pecunia extruxit.

26 Soulignons au passage qu’il s’agit de la première inscription où est employée l’expression d’« arc triomphal ». La formule se retrouve à Cuicul un peu plus tard, en 216 apr. J.-C., dans le contexte de la campagne parthique (CIL, VIII, 8321 = 20137).

27 CIL, VIII, 1858 = 16504 ; ILAlg, I, 3040 ; AE, 1942-1943, 56 ; AE, 1988, 1120 (face interne de la pile nord-ouest) (211-212 apr. J.-C.) : [Ex test]amento C(aii) Corneli Egriliani, / praef(ecti) leg(ionis) (quartae decimae) Geminae. Quo testamen/to, ex (sestertium) CCL mil(ibus) n(ummum), arcum cum statuis / [Aug(ustorum) n(ostrorum duorum) it]em tetrastylis duobus cum statuis / [divi Severi e]t Minervae, quae in foro fieri prae/[cepit, pra]eter alia (sestertium) CCL mil(ia) n(ummum), quae rei p(ublicae), ita ut / [certis diebus gy]mnasia populo publice in thermis prae/[berentur, legavit, et a]d Kapitol(ium) arg(enti) lib(ras) CCLXX, id est lances (quattuor) / [ - - -, et a]uri lib(ras) (quattuordecim), id est phial(as) (tres) scyphos (duos), / [haec]e om[ni]a, secundum voluntatem eius, in con/[tione populi], Corneli Fortunatus et Quinta fratres et / [heredes eius a]dsignaverunt et opus perfecerunt.

28 Pour le détail de l’analyse du décor, nous renvoyons aux études d’Accame 1941 ; Bacchielli 1986 ; Mühlenbrock 2003, 200-205.

29 CIL, VIII, 1856 = 16504 = ILAlg, I, 3038 (façade ouest) : Iuliae Domnae Aug(ustae), matri / castrorum et Aug(usti) et sen(atus) / et patriae.

30 CIL, VIII, 1855 = 16504 = ILAlg, I, 3037 (façade est) (213-214 apr. J.-C.) : Divo Pio Severo, patri / Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Aureli Severi Antonini / Pii Felicis Aug(usti), Arab(ici), Adiab(enici), Parth(ici) max(imi), Brit(annici) / max(imi), Germ(anici) max(imi), pont(ificis) max(imi), trib(unicia) pot(estate) (septima decima), imp(eratoris) (secundum), / co(n)s(ulis) (quartum), proco(n)s(ulis), p(atris) p(atriae).

31 CIL, VIII, 1857 = 16504 = ILAlg, I, 3039 (façade sud) (213-214 apr. J.-C.) : Imp(eratori) [Caesar]i, d[ivi Se]ver[i Pii Ara]b(ici) Adiab(enici) / Par[th(ici)] max(imi) [Bri]t(annici) m[ax(imi) f(ilio), div]i M(arci) [Antonin]i Pii Germ(anici) / Sarm(atici) n[e]p(oti), d[ivi Ant]o[n]i[ni] P[ii pr]o[n]e[p(oti), divi Ha]dr(iani) abnep(oti), / divi Traian[i Pa]r[th(ici) e]t div[i N]er[vae adn]epoti, / M(arco) Aurelio S[ever]o Antonino [P]io [Felici Aug(usto)], Arabic(o), / Adiab(enico), Part[h(ico) max(imo)], Brit(annico) max(imo), Ger[m(anico) max(imo), pon]tific(i) max(imo), / trib(unicia) pot(estate) [(septima decima), imp(eratori) (secundum), co(n)s(uli) (quartum), proco(n)s(uli), p(atri) p(atriae)].

32 Les fragments des trois statues de marbre (Septime Sévère divinisé, Minerve et Virtus) ont été découverts en 1863 près de l’arc et sont actuellement conservés au musée de Tébessa.

33 En plus de l’inscription (CIL, IX, 5894) écrite en lettres de bronze sur l’attique, les traces laissées par des attaches métalliques dans les écoinçons font supposer l’existence d’un décor de bronze appliqué, peut-être des Victoires. Enfin, différents groupes de trous laissés par d’autres attaches métalliques disposées en triangle avec la pointe vers le bas, présents dans plusieurs parties de l’édifice (les façades et les côtés des piles, les angles de l’attique sur la façade côté mer), attestent l’existence d’autres décorations de bronze, selon toute probabilité des proues de navires ; il y en a 24 en tout. Cf. De Maria 1988, 227-229.

34 Sur la nécessité de prendre en compte ces éléments disparus dans la compréhension de l’inscription, cf. Susini 1982, 53-54.

35 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau III.

36 CIL, VIII, 2373 ; AE, 1985, 879 : [arcu]m cum statuis et [ornamen]t[is].

37 CIL, XII, 2590 : arcu[m] cum suis ornamentis.

38 Baratte 2006, 273-274.

39 CIL, VIII, 24 = 10999 ; IRT, 232 (163-164 apr. J.-C.) : Imp(eratori) C[aes(ari) M(arco)] Aurelio Antonino Aug(usto), p(atri) p(atriae), et Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Aurelio Vero Armeniaco Aug(usto), / Ser(vius) Co[rnelius Scipio Salvidienus] Orfitus, proco(n)s(ul), cum Vttedio Marcello leg(ato) suo, dedicavit. // C(aius) Calpurnius Celsus, curator muneris pub(lici), munerarius, (duo)vir q(uin)q(uennalis), flamen perpetuus, / arcum pecunia sua [solo publ]ico et fund[avit et] marmore solido fecit.

40 CIL, VIII, 10 ; IRT, 353 (109-110 apr. J.-C.) : [Imp(eratori) Cae]sari, divi Nerv[ae f(ilio), Nervae T]raiano Au[g(usto), Germ(anico), Dac(ico), / pont(ifici)] max(imo), trib(unicia) pot(estate) (quarta decima), im[p(eratori) (sextum), co(n)s(uli) (quintum)], p(atri) p(atriae), con[sensu omnium, / ordo et populus] coloniae Vlpiae Tr[aianae Fid]elis Lepcis [Magnae / arcum] cum ornament[is pecunia pub]lica feceru[nt].

41 CIL, VIII, 9993, 9996, 10950-10951, 21828, 21851-21852 (p. 976 et 980) ; ILAf, 608 ; ILM, 70-71 ; IAM, 390-391 (216-217 apr. J.-C.) : Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) [A]ur[ellio Anto]nino Pio Felici [Aug(usto), Pa[rth(ico)] max(imo), Britt(anico) [m]ax(imo), Germ(anico) max(imo), / pontifici max(imo), tri[b(unicia) pot(estate) (vicesima), imp(eratori)] (quartum), co(n)s(uli) (quartum), p(atri) p(atriae), p[roco(n)s(uli)], et Iuliae A[ug(ustae)] Piae Felici, matri / Au[g(usti) e]t castroru[m et senat]us et patriae, res p(ublica) [Volubil]itanoru[m], ob singularem eius / [erg]a universos [et novam] supra omnes [retro prin]cipes indu[lgent]iam, arcum / c[u]m seiugibus e[t orname]ntis omnibus, in[cohant]e et dedica[nte M(arco)] Aurellio / Sebasteno pr[oc(uratore) Aug(usti) d]evotissimo nu[min]i eius, a solo fa[ciendu]m cur[a]vit.

42 Trois fragments appartenant assurément à ce groupe nous sont parvenus : un jarret, un paturon et un sabot en bronze. Un fragment de paludamentum richement décoré de motifs militaires (boucliers et trophée encadré de prisonniers parthe et breton) pourrait avoir appartenu à la statue de Caracalla, mais cette attribution demeure hypothétique. Les fragments du cheval ont été trouvés lors du dégagement de l’arc, en 1916, à proximité de ce dernier, ce qui assure leur appartenance ; cf. Boube-Piccot 1969, vol. 1, 103-104 ; vol. 2, 47, pl. 39. En revanche, on ne connaît pas l’origine précise du fragment de paludamentum ; il se pourrait donc qu’il appartienne à une autre statue impériale. Boube-Piccot 1969, vol. 1, 87-103, défend l’attribution au groupe statuaire de l’arc, notamment en raison du thème du décor, où elle reconnaît des prisonniers parthe et breton, qui feraient allusion aux victoires de Caracalla. Pour l’étude détaillée de ce décor, cf. Boube-Piccot 1966.

43 L’arc est construit à la jonction des quartiers nord-est, centre et ouest de la ville, à 90 m au nord du forum, sur une petite éminence. Cf. Chatelain 1968², 199-200.

44 Voir Domergue 1963-1964 ; Risse 2001, 52-57 ; Panetier 2002, 27-29.

45 L’ensemble du décor peut en effet être compris comme une mise en images du programme politique de l’optimus princeps. Cf. Hannestad 1986, 177-186 ; De Maria 1988, 232-235 ; Torelli 1997 ; Torelli 2002, 202-205.

46 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau IV.

47 CIL, XIII, 11810 : arcum et porticus.

48 AE, 1999, 1612 : arcum [… cum] porticibus e[t… omni orn]atu.

49 CIL, VIII, 25500 (196 apr. J.-C.) : [Iovi Optimo Maximo], Iunoni Reg(inae), Minervae Au[g(ustae) sacrum, / pro salute Imp(eratoris) Caes(aris), divi M(arci) Antonini f(ili), di]vi Commodi frat(ris), divi Pii nep(otis), divi Hadr(iani) pro[nep(otis), divi Traiani abnep(otis), divi Nervae adnep(otis), / L(ucii) Septimi Severi Pii Pertinacis Aug(usti), Arabici, Adiabe]nici, pontificis maximi, trib(unicia) pot(estate) (quarta), imp(eratoris) (octavum), [co(n)s(ulis) (secundum), proco(n)s(ulis), p(atris) p(atriae), - - - / - - - ] (duo)vir q(uin)q(uennalis) (iterum), aedem Capitoli cum porticibus et arcu et statuis n(umero) (duodecim), sol[vens votum (?), de suo fecit idemque dedicavit].

50 CIL, VIII, 608 = 11772 = ILS, 637 (294 apr. J.-C.) : Felicissimo saeculo dominorum nostrorum C(aii) Aureli Valeri [[[Dio]cletiani Pii Fel(icis) Invict(i) Aug(usti) / [et M(arci) Aureli Valeri Maximiani Pii Fel(icis) Invict(i) Aug(usti)]]] et M(arci) Fl(avi) Valeri Constanti et [[C(aii) Galeri / Valeri Maximiani]] nobilissimorum Caess(arum) et consulum, quorum virtute ac providen/tia omnia in melius reformantur, porticum cum arcu suo quae foro ambiendo deerat / a solo coeptam et perfectam p(ecunia) p(ublica), Aur(elius) Aristobulus, v(ir) c(larissimus), proco(n)s(ul) Africae, per instantiam Macrini Sos/siani, c(larissimi) v(iri), leg(ati), cum eodem dedicavit, curante rem p(ublicam) Ca[ - - - -]iano, d(ecreto) d(ecurionum), p(ublica) p(ecunia).

51 Khanoussi & Maurin 2000, 64 et note 18.

52 Les attestations sont regroupées en Annexes dans le tableau V.

53 CIL, VIII, 1320 : [arcum…] cum gradibus [et statua].

54 CIL, VIII, 23749 : arcum cum gradibus suis.

55 L’état du forum au Ier siècle est très difficile à connaître en raison des grands bouleversements consécutifs à la construction de la citadelle byzantine. La localisation des édifices demeure donc hypothétique. Cf. Saint-Amans 2004, 23 ; 76-77.

56 ILAfr, 558 ; ILTun, 1498 ; Khanoussi & Maurin 2000, nº 23 : Imp(eratori) Ti(berio) Caesari divi Aug(usti) f(ilio) Aug(usto) pontif(ici) maximo tribunic(ia) potest(ate) XXXVIII co(n)s(uli) V / L(ucius) Manilius L(uci) f(ilius) Arn(ensi) Bucco IIvir dedicavit / L(ucius) Postumius C(ai) f(ilius) Arn(ensi) Chius patron(us) pag(i) nomine suo et Firmi et Rufi filiorum / forum et aream ante templum Caesaris stravit aram Aug(usti) aedem Saturn(i) arcum d(e) s(ua) p(ecunia) f(acienda) c(uravit).

57 Cf. Christol 1991, 616-618 ; Khanoussi & Maurin 2000, 59-62 ; Saint-Amans 2004, 61-64 ; 86 ; 300-301, nº 26.

58 Saint-Amans 2004, 300.

59 ILAfr, 520 ; Khanoussi & Maurin 2000, nº 24 : Imp(eratori) Ti(berio) C[l]audio Caesari Au[g(usto) Ger]mani[co] patri patriae / pontific[i] maximo tribunicia po[tes]tate III co(n)s(uli) i[t]er(um) co(n)s(uli) desig(nato) III / L(ucius) Iulius L(uci) f(ilius) C[o]r(nelia) Crassus aedil(iciis) ornam(entis) tr(ibunus) m[i]l(itum) leg(ionis) XXI Rapacis in Germania / praef(ectus) fab[r(um) I]Ivir augur IIvir quinque[n(nalis)] patronus pagi dedicavit / C(aius) Caesetiu[s] C(ai) f(ilius) Arn(ensi) Perpetuus sacerd(os) Cer(erum) anni LXIIX aedilis praef(ectus) iur(e) dic(undo) c(oloniae) C(oncordiae) I(uliae) K(arthaginis) / patro[n]us pagi Thuggensis nom[i]ne suo et filiorum H[on]orati / et Perpetui arcum et gradus d(e) s(ua) p(ecunia) [f(aciendos) c(uravit)].

60 Saint-Amans 2004, 300 (citation) ; 61-64 ; 78. Cf. Christol 1991, 618-621 ; Khanoussi & Maurin 2000, 62-64.

61 Notamment par Christol 1991, 613.

62 Saint-Amans 2004, 77-78.

63 Cf. Richard 2008, 220.

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Titre Fig. 1 – Volubilis, arc de Caracalla, dédicace
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Titre Fig. 2 – Volubilis, plan d’ensemble de la ville
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Titre Fig. 3 – Volubilis, arc de Caracalla
Crédits Photographie de S. Lefebvre, 2007
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Pour citer cet article

Référence papier

Caroline Blonce, « ARCVM CVM STATVA : les dédicaces des arcs monumentaux dans leur contexte »Kentron, 31 | 2015, 141-162.

Référence électronique

Caroline Blonce, « ARCVM CVM STATVA : les dédicaces des arcs monumentaux dans leur contexte »Kentron [En ligne], 31 | 2015, mis en ligne le 19 octobre 2016, consulté le 13 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/kentron/362 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/kentron.362

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Auteur

Caroline Blonce

CRAHAM – Centre Michel de Boüard (UMR 6273), Université de Caen Normandie

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