Notes
Définition d’É. Littré, Dictionnaire de la langue française [1877], t. iii, réimpr. Chicago, Encyclopaedia Britannica Inc., 1994, p. 3068.
Citation tirée du traité Affection, cause, traitement, fr. 109, P. J. van der Eijk (éd.), in Diocles of Carystus. A Collection of Fragments with Translation and Commentary, vol. i, Leyde, Brill, 2000, p. 188-195 (p. 190-191).
Galien, Des lieux affectés, iii, 10, C. G. Kühn (éd.), in Medicorum graecorum opera, vol. viii, Leipzig, Teubner, 1824, p. 188 ; trad. fr. C. Daremberg, Œuvres anatomiques, physiologiques et médicales de Galien, t. ii, Paris, Baillière, 1856, p. 567-568.
Hippocrate, Maladies, ii, J. Jouanna (éd.), Paris, Les Belles Lettres (CUF), 1983, p. 211-212. D’après J. Pigeaud, la cure d’ellébore impose le diagnostic de mélancolie (La Maladie de l’âme. Étude sur la relation de l’âme et du corps dans la tradition médico-philosophique antique, Paris, Les Belles Lettres, 1981, p. 126-127).
Cf. Galien, Des lieux affectés, C. G. Kühn (éd.), p. 190 (trad. Daremberg, p. 569) : « Les mélancoliques sont toujours en proie à des craintes, mais les images fantastiques ne se présentent pas toujours à eux sous la même forme » ; Galien cite divers exemples d’obsessions mélancoliques, dont celle d’un homme qui, s’imaginant être fait de coquilles, évitait tous les passants de peur d’être broyé ; il est, ajoute-t-il un peu plus loin, certains mélancoliques « chez qui l’essence même de la maladie est la crainte de la mort ».
Si les modernes ont assez souvent taxé Aelius Aristide de malade imaginaire, on ne trouve pas trace de pareil jugement sur son compte chez les auteurs anciens : bien au contraire, Galien range Aristide au nombre de ceux « dont l’âme est naturellement forte et le corps faible » ; il dit que « au cours de l’activité qu’il déploya toute sa vie à enseigner et à faire des discours, son corps tout entier fut rongé par la phtisie » (In Platonis Timaeum, trad. arabe citée par D. Gourevitch, Le Triangle hippocratique dans le monde gréco-romain. Le malade, sa maladie et son médecin, Rome, École française de Rome, 1984, p. 20) ; Philostrate, dans ses Vies des Sophistes, estime qu’Aristide était « de constitution maladive depuis sa première jeunesse » (ii, 9 = § 581).
D. Gourevitch avance le diagnostic de pneumonie (Le Triangle hippocratique…, p. 18).
Cf. C. A. Behr, Aelius Aristides and the Sacred Tales, Amsterdam, Hakkert, 1963, p. 165-168.
Voir notamment DS 2, 5 (πολλὰ καὶ παντοῖα συνειλοχὼϛ τῷ σώματι), 6 (ἕτερα ἀμύθητα ἠνώχλει), 46 (énumération de divers maux καὶ ἄλλα πολλὰ καὶ παντοῖα), 62 (accès de fièvre καὶ ἄλλα ἀμύθητα), 68 (ἠνώχλει τε οὐδὲν ὅ τι οὔ)…
DS 2, 69 : « Les médecins ne s’y retrouvaient pas dans une maladie aux symptômes si divers » (οὔτε ἐγνώριζον τὴν ποικιλίαν τῆϛ νόσου).
Cf. Od. 3, 113-115, où Nestor dit à Télémaque, qui le questionne sur la guerre de Troie : « Les maux <que nous avons subis au cours de cette guerre>, qui parmi les mortels pourrait les dénombrer dans leur totalité ? Tu pourrais demeurer chez moi cinq ou six ans, à me faire conter ce qu’ont souffert là-bas nos divins Achéens : avant de tout savoir, tu rentrerais, lassé, au pays de tes pères. »
Cf. DS 3, 17, où Aristide raconte avoir été atteint d’un spasme « qu’on ne saurait décrire ni même imaginer » et ajoute que l’étendue de ses souffrances « ne se pouvait dire ».
Mêmes références homériques en DS 2, 41-42 où Aristide raconte avoir eu une apparition d’Athéna, la protectrice attitrée d’Ulysse : « Elle me fit souvenir de l’Odyssée, me déclara que ce n’étaient pas là des fables […]. Il fallait résister avec force au mal : j’étais moi-même absolument Ulysse et Télémaque, et la déesse devait donc me porter secours. » Pareil passage montre bien comment Aristide se considère comme « le centre d’une aventure unique, d’une épopée fantastique dans l’ordre de la maladie comme dans celui de la médication », pour reprendre les termes de J. Dierkens, in G. Michenaud, J. Dierkens, Les Rêves dans les « Discours sacrés » d’Aelius Aristide (IIe siècle après J.-C.). Essai d’analyse psychologique, Mons, Université de Mons, 1972, p. 120.
A. Boulanger cite en parallèle aux Discours sacrés le témoignage de l’Or. 28, 132 (Sur la digression) : « Lorsque je suis atteint par la maladie, je n’adresse pas aux médecins d’humbles supplications. Mais bien que je compte parmi mes amis, soit dit avec la permission d’Asclépios, les meilleurs des médecins, c’est à Asclépios seul que j’ai recours. Je crois fermement en effet que, si je dois être sauvé, je le serai mieux par lui que par tout autre et que, s’il doit en être autrement, le temps est venu pour moi de mourir » (Aelius Aristide et la sophistique dans la province d’Asie au IIe siècle de notre ère, Paris, De Boccard, 1968, p. 205).
Cf. aussi DS 2, 39 (« Les médecins renoncèrent à me soigner et à la fin perdirent tout espoir ») ; 2, 69 (« Les médecins ne savaient comment m’assister »).
Voir aussi DS 2, 63-64 (inutilité des purges, scarifications, applications de ventouses prescrites par les médecins : « On ne savait que faire […]. On me donnait en vain de la thériaque et d’autres remèdes de toute espèce »).
DS 1, 1 : « Je ne saurais dire toutes les faveurs et tous les miracles dont le Sauveur m’a comblé jusqu’à ce jour. » De même, dans sa Lalia à Asclépios (Or. 42), 6-11, Aristide célèbre longuement les bienfaits du dieu à son égard. Pareils passages montrent quels bénéfices secondaires notre orateur retire de sa maladie, au point de ne pas souhaiter, sans doute, guérir réellement – son affectivité étant, comme le note D. Gourevitch, « falsifiée par l’inlassable sollicitude du dieu » : il a besoin de sa maladie pour bénéficier de l’élection divine, sans laquelle il cesserait d’exister (Le Triangle hippocratique…, p. 50-51).
Cf. DS 2, 1-4. La pratique du journal de cure était habituelle dans les Sarapeia, et conseillée par les prêtres du dieu guérisseur (d’après A. Boulanger, Aelius Aristide…, p. 164).
Cf. M.-H. Quet, « Parler de soi pour louer son dieu : le cas d’Aelius Aristide », in L’Invention de l’autobiographie, d’Hésiode à saint Augustin, M.-F. Baslez, P. Hoffmann, L. Pernot (éd.), Paris, Presses de l’École normale supérieure, 1993, p. 228. On peut noter nombre de rencontres entre les Discours sacrés et l’hymne composé par Aristide en l’honneur d’Asclépios (Or. 36) – voir notamment le § 124, où le sophiste évoque l’étrangeté des remèdes prescrits par le dieu à son intention (trad. A. Boulanger, Aelius Aristide…, p. 204-205).
Cf. M.-F. Baslez, « Écriture monumentale et traditions autobiographiques : l’apport des inscriptions grecques », in L’Invention de l’autobiographie…, p. 77-80.
Aristide lui-même estime qu’« il n’y a pas moins de trois cent mille lignes » dans la copie de son œuvre (DS 2, 3).
Sylloge inscriptionum graecarum, W. Dittenberger (éd.), 3e éd., t. iii, Leipzig, Hirzel, 1920, p. 327-330 (no 1170) ; trad. fr. A. Defrasse, H. Lechat, Épidaure, Paris, Quantin, 1895, p. 152-153.
M. Foucault, Histoire de la sexualité, t. ii, Le Souci de soi, Paris, Gallimard, 1984, p. 69-74.
G.W. Bowersock, Greek Sophists in the Roman Empire, Oxford, Clarendon Press, 1969, p. 59-75 (« The prestige of Galen ») ; voir notamment p. 64 (« The career of Galen betokens an exaggerated popularity of medicine as such among the educated classes of East and West ») et p. 66 (« The so-called Second Sophistic was accompanied by a wave of popular enthusiasm for medicine »).
Ibid., p. 72-73 : cf. M. P. J. van den Hout, M. Cornelii Frontonis Epistulae, vol. i, Leyde, Brill, 1954, Ad M. Caes. 3, 8, 3 ; 4, 5, 4 ; 4, 6, 1 ; 4, 8 ; 4, 9 ; 4, 11 ; 4, 12, 1-2 ; 5, 21 ; 5, 22 ; 5, 25 ; 5, 27-33 ; 5, 40 ; 5, 42 ; 5, 44 ; 5, 45 ; 5, 48 ; 5, 55 ; 5, 59 ; 5, 61-63 ; 5, 65 ; 5, 69-71 ; 5, 73 ; Ad Ant. imp. 1, 2, 10 ; 3, 10, 1. Sur la correspondance de Marc Aurèle et de Fronton, voir aussi J. E. G. Whitemore, « Was Marcus Aurelius a Hypocondriac ? », Latomus, 36, 1977, p. 413-421 ; l’auteur de cet article signale par ailleurs la fréquence avec laquelle Marc Aurèle recourt aux images médicales dans les Pensées.
Cf. D. Gourevitch, Le Triangle hippocratique…, p. 217-247 (« Une maladie paradigmatique : la goutte »).
Lucian’s Works, M. D. Macleod, Loeb, t. viii, p. 319-355 ; trad. fr. E. Talbot, Paris, Hachette, 1882, t. ii, p. 534-540.
Ep. 1534 (trad. A. Boulanger, Aelius Aristide…, p. 453-454, note 5) ; Libanios raconte ensuite à son correspondant Théodore qu’il avait demandé à un autre de ses amis de lui envoyer un portrait d’Aristide, mais qu’il avait des doutes sur l’identité de l’effigie qu’il avait reçue : « Car le visage n’était pas en accord avec la grave maladie <du sophiste> et la chevelure annonçait quelqu’un d’autre » par son abondance invraisemblable chez un individu d’aussi faible constitution ; Libanios achève sa lettre en émettant le souhait que Théodore lui envoie encore une autre statue d’Aristide (apparemment, cette fois, une statue en pied), car il a un vif désir « de voir aussi les bras et les jambes » de son idole. Cette lettre a l’intérêt de nous montrer non seulement avec quelle passion Libanios collectionnait les effigies de son grand modèle littéraire, mais encore à quel point la maladie occupait une place essentielle dans l’image qu’il s’était formée d’Aristide.
Voir notamment le récit de son entrevue avec Julien, calqué sur celui de la rencontre d’Aelius Aristide et de Marc Aurèle : cf. R. A. Pack, « Two Sophists and Two Emperors », CPh, 42, 1947, p. 17-20.
Sur cet accident, voir le récit figurant aux § 9-10 de l’Autobiographie.
Ce début rappelle les premières lignes du Discours isthmique à Poséidon (Or. 46) où Aristide dit n’avoir pu assister aux jeux Olympiques de 153 pour cause de problèmes de santé : ἀδυνάτωϛ ἔχων κατὰ τὸ σῶμα συμμετασχεῖν […] τῶν γιγνομένων, κινδύνου τε εἰϛ ἔσχατον ἐλθὼν ἐκ τοῦ τότε μοι συμπεσόντοϛ νοσήματοϛ.
Cf. aussi au § 246, à propos de crises d’angoisse : « Les médecins me conseillaient de chercher ailleurs la guérison, car leur art ne disposait d’aucun remède pour ce genre de choses. »
D. Gourevitch, Le Triangle hippocratique…, p. 60.
Autobiographie, § 183 et 216-217.
Autobiographie, § 235-237.
Autobiographie, § 101 (« Accablé par le fardeau de l’inaction comme le fils de Pélée, je me traitais moi-même de fardeau de la terre, et j’en vins à absorber des drogues pour préserver mon équilibre mental ») ; § 135 (à la mort de Julien, Libanios souhaite mourir) ; § 204 (mêmes pensées morbides après l’attaque qui a rendu son frère aveugle) ; § 243 et 246 (accablé par ses céphalées et ses crises d’angoisse, Libanios n’a plus d’autre désir que de mourir). Cf. aussi Ep. 375, 470, 518.
Autobiographie, § 281.
Autobiographie, § 101, 243.
Ep. 362 ; 378 ; 479 ; 496 ; 511 ; 738 ; 778 ; 992 ; 1018 ; 1027 ; 1494.
Ep. 12 ; 20 ; 25 (céphalées, vertiges, diarrhée) ; 48 (asthénie) ; 78 ; 316 ; 344 ; 362 ; 367 (céphalées) ; 375 (idées suicidaires) ; 378 (céphalées) ; 383 (céphalées) ; 386 ; 388 (céphalées) ; 390 ; 391 ; 393 (céphalées, néphrite) ; 405 (céphalées, néphrite) ; 409 (céphalées, néphrite) ; 423 ; 430 (céphalées, néphrite) ; 432 (agoraphobie) ; 433-436 ; 438 (néphrite) ; 440 ; 442 ; 462 ; 470 (néphrite, idées suicidaires) ; 473 (céphalées, néphrite) ; 474 ; 479 (néphrite) ; 480 ; 489 (céphalées, néphrite) ; 492 (néphrite) ; 495 (vieillissement prématuré) ; 497 (agoraphobie) ; 500 ; 502 ; 511 (céphalées) ; 518 (idées suicidaires) ; 529 ; 537 ; 555 (néphrite) ; 650 (céphalées) ; 685 ; 695 (céphalées) ; 697 (agoraphobie) ; 707 (céphalées) ; 721 ; 726 (céphalées) ; 727 (céphalées) ; 736 ; 738 (céphalées) ; 744 (céphalées) ; 770 (céphalées) ; 778 ; 798 (faiblesse des yeux) ; 802 ; 909 ; 924 ; 964 ; 1018 ; 1045 (céphalées) ; 1070 ; 1075 ; 1082 ; 1110 ; 1111 ; 1239 (podagre) ; 1274 (podagre) ; 1286 (podagre) ; 1300 (podagre) ; 1301 (podagre) ; 1303 ; 1374 (céphalées, vertiges) ; 1385 (céphalées) ; 1402 ; 1426 (céphalées) ; 1448 ; 1472 (podagre) ; 1483 (podagre).
Ep. 1, 9, 27, 30, 34, 48, 60, 76, 94, 99, 101, 112, 135-141, 143, 145, 156, 161-163, 172, 193, 194, 198-203, 206, 212, 213, 216-218, 225, 232, 236, 237, 256, 260, 267, 269, 271, 272, 277, 328 [Y. Courtonne (éd.), Paris, Les Belles Lettres (CUF), 1957-1961-1966, 3 vol.].
Ep. 41, 64, 67, 68, 70, 76, 80, 87, 90, 91, 95, 104-106, 122, 123, 125, 126, 129-131, 133, 139, 141, 142, 147, 152, 155, 171, 178, 183, 187, 194, 195, 197, 199, 200, 205, 207, 210, 221, 222, 224, 225, 227, 231, 242, 249 [P. Gallay (éd.), Paris, Les Belles Lettres (CUF), 1964-1967, 2 vol.].
Cf. toutefois Basile, Ep. 138, 162, 193 (où l’auteur se déclare dans un tel état de faiblesse qu’il « ne le cède en rien à une araignée »). Les lettres 138 et 162 sont adressées à Eusèbe, évêque de Samosate, l’un des amis fidèles de Basile – d’où sans doute l’abondance inhabituelle de détails que celui-ci donne sur son état de santé ; quant à la lettre 193, elle a pour destinataire l’ ἀρχίατροϛ Mélèce.
Basile, Ep. 30, 138, 141, 145, 161, 193, 198, 212 ; Grég. Naz., Ep. 64, 130, 152.
Sur les vertus spirituelles de la maladie, voir par exemple Basile, Ep. 194, 236 ; Grég. Naz., Ep. 36.
Lucian’s Works, M. D. Macleod, Loeb, t. viii, p. 356-377 ; trad. Talbot, t. ii, p. 541-545. Sur les problèmes d’attribution de cette pièce, voir D. Gourevitch, Le Triangle hippocratique…, p. 224-225 (l’auteur renvoie notamment à I. Zimmermann, Luciani quae feruntur Podagra et Ocypus, Leipzig, Teubner, 1909 et à P. Maas, Deutsch. Litt. Zeitsch., 30, 1909, fasc. 36, col. 2271-2276 = c.r. du précédent ouvrage).
Ep. 1286.
Ep. 1301.
Ep. 1483.
Demetrii et Libanii Τύποι ἐπιστολικοί et Ἐπιστολιμαῖοι χαρακτῆρεϛ, V. Weichert (éd.), Leipzig, Teubner, 1910, type 61 γ (p. 38) : « Puisque, séparés l’un de l’autre physiquement, nous sommes empêchés de nous entretenir en face à face, nous nous empressons de remédier par cette lettre au regret de l’absence (πόθοϛ) » ; même motif p. 59, § 98.
Cf. B. Schouler, La Tradition hellénique chez Libanios, Paris, Les Belles Lettres, 1984, t. i, p. 48.
Comme le note M. Mullett, « sickness, like separation and friendship, appears to be built into the Byzantine letters » (Theophylactos of Ochrid. Reading the Letters of a Byzantine Archbishop, Aldershot, Ashgate, 1997, p. 104).
Cf. A. Kazhdan, « The Image of the Medical Doctor in Byzantine Literature of the 10th to 12th Centuries », Symposium on Byzantine Medicine, DOP, 38, 1984, p. 43-51 ; M. Mullett, Theophylactos of Ochrid…, p. 108 : « In the 12th century medicine appeared to be at the centre of the intellectual life. »
Cf. G. Tornikès, Éloge d’Anne Comnène, in Georges et Dèmètrios Tornikès. Lettres et discours, J. Darrouzès (trad. et éd.), Paris, CNRS, 1970, p. 306-307 : « Quant à elle, elle avait acquis grâce à la science physique les connaissances raisonnées les plus générales et les plus parfaites de cet art, et il lui manquait bien peu de choses dans les détails, du moment qu’elle possédait les principes à la perfection » ; dans le domaine de la pratique, « son succès ne fut ni moins beau ni moins remarquable ; […] elle aurait pu rivaliser en fait d’expérience avec les meilleurs des Asclépiades. Qui en effet connaissait à ce point les vertus et les propriétés des simples, leurs combinaisons et leurs mélanges, leurs dosages croissants ou décroissants selon la gravité de la maladie et la force du patient ? ». L’intérêt de Tornikès lui-même pour la médecine est clairement prouvé par son goût pour les métaphores médicales (cf. Ep. 7, p. 220-222) et par la précision de ses descriptions cliniques (ibid., p. 208-209).
Cf. Kinnamos, 4, 21 : « L’art du basileus surpassait celui de beaucoup de gens qui consacrent leur vie à la médecine. Je l’ai vu moi-même pratiquer des saignées et donner des remèdes à des malades en l’absence de médecins » (trad. fr. J. Rosenblum, Paris, Les Belles Lettres, 1972, p. 127-128) ; Eust. Thess., Manuelis Comneni imp. laudatio funebris, § 42-43, Opuscula, T. L. F. Tafel (éd.), Francfort, Schmerber, 1832, p. 206).
Cf. M. Mullett, Theophylactos of Ochrid…, p. 102-111.
Souvenir de Basile, Ep. 193 (cf. note 44) ? Plaintes analogues dans les lettres 48, 76, 78, 96, 103, 108, 110, 113, 118, 120, 121, 124.
De l’intérêt et de l’admiration de Théophylacte pour Galien témoignent aussi les deux épigrammes qu’il a composées en l’honneur du médecin de Pergame, auquel il rend grâce pour ses bienfaits envers l’humanité : G. Mercati, « Poesi di Teofilatto di Bulgaria », in Collectanea Byzantina, t. i, Bari, Dedalo libri, 1970, p. 348-372 (poèmes 3 et 4).
Cf. A. Leroy-Molinghen, « Médecins, maladies et remèdes dans les Lettres de Théophylacte de Bulgarie », Byzantion, 55, 1985, p. 491.
Lettre à Eustathe de Thessalonique, J. Darrouzès (trad. et éd.), « Deux lettres de Grégoire Antiochos écrites de Bulgarie vers 1173 », ByzSlav, 24, 1963, p. 65-86 (p. 68-70 et 80-82).
On comparera ce portrait caricatural à la description, beaucoup plus sobre, que Georges Tornikès trace de lui-même en homme studieux, dans la lettre 15 : ̓Εγώ, ὁ τῷ σκιμποδίῳ προσπεπαττα-λευμένοϛ καὶ βιβλιδίῳ τὸ γόνυ τριβόμενοϛ καὶ τοῖϛ δέρρεσι προσκεκυφώϛ… (J. Darrouzès (éd.), Georges et Dèmètrios Tornikès…, p. 138).
Τὰ τούτων ἐκμυελίσαϛ πάχη : imitation de Nombres 24, 8 (καὶ τὰ πάχη αὐτῶν ἐκμυελιεῖ).
Σὴϛ ὀστέων καρδία αἰσθητική : citation de Prov., 14, 30.
Ep. 4-6, PG 133, col. 1249-1258.
Poèmes 68 et 77-78, W. Hörandner (éd.), Theodoros Prodromos. Historische Gedichte, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1974 ; à ces trois pièces héroïques on peut ajouter deux autres poèmes, d’un registre moins soutenu, où Prodrome détaille aussi à ses correspondants les souffrances que la maladie lui a infligées (nos 48 et 72).
G. Podesta (éd.), « Le satire lucianesche di Teodoro Prodromo », Aevum, 21, 1947, p. 12-25. En développant le thème du « docteur-bourreau », Prodrome s’inscrit dans une tradition littéraire déjà ancienne, qu’illustre notamment la série de quinze épigrammes Εἰϛ ἰατρούϛ, pour la plupart d’époque romaine, figurant dans l’Anthologie palatine (xi, 112-126).
Cf. P. Magdalino, The Empire of Manuel I Komnenos, 1143-1180, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, p. 365.
Cf. P. Magdalino, « The Literary Perception of Everyday Life in Byzantium. Some General Considerations and the Case of John Apokaukos », ByzSlav, 48, 1987, p. 31. Voir les extraits cités en annexe.
Cf. Ep. 48 (Grégoras parle de « fréquentes douleurs » qui « mènent une danse furieuse dans sa tête »), Ep. 79, 132, 146, 152 (même image que dans la lettre 48) : R. Guilland (éd.), Paris, Les Belles Lettres (CUF), 1967.
Opuscule inédit, cité par R. Guilland, Essai sur Nicéphore Grégoras. L’homme et l’œuvre, Paris, Geuthner, 1926, p. 170.
Cf. A. Boulanger, Aelius Aristide…, p. 452-457 : au nombre des lecteurs assidus d’Aristide, Boulanger cite Photius, Psellos, Thomas Magister, Nicéphore Choumnos. On pourrait leur adjoindre Démétrios Cydonès qui, dans une de ses lettres, mentionne Aristide aux côtés de Libanios, Basile et Grégoire de Nazianze, comme arbitre en matière de discours (Ep. 46, G. Camelli (éd.), Paris, Les Belles Lettres (CUF), 1930, p. 119).
Cf. A. Boulanger, Aelius Aristide…, p. 457.
Parmi les quelque deux cent cinquante manuscrits comprenant des discours d’Aristide, plus d’une trentaine contiennent le texte des Discours sacrés – dont cinq manuscrits des xe-xiie siècles, dix-neuf manuscrits des xiiie-xive siècles, neuf manuscrits des xve-xvie siècles ; les Discours sacrés figurent notamment dans le plus ancien des manuscrits d’Aristide, le Laurentianus pl. lx, 3, codex copié dans les dernières années du ixe siècle ou au début du xe, et annoté par Aréthas de Césarée (d’après la liste de manuscrits fournie par F. W. Lenz et C. A. Behr, P. Aelii Aristidis opera quae exstant omnia, Leyde, Brill, 1976-1980, p. xi-l).
L’un des manuscrits d’Aristide, le Pal. Vat. gr. 90 (qui contient notamment les Discours siciliens) porte une note de possession de Chortasmenos : cf. L. Pernot, Les Discours siciliens d’Aelius Aristide (or. 5-6). Étude littéraire et paléographique, édition et traduction, New York, Arno Press, 1981, p. 174.
Cf. H. Hunger, « Allzumenschliches aus dem Privatleben eines Byzantiners. Tagebuchnotizen des Hypochonders Johannes Chortasmenos », Festschrift F. Dölger, Heidelberg, Winter, 1966, p. 251.
DS 1, 3 (τῶν περὶ τὸ σῶμα τρικυμιῶν).
DS 1, 1.
DS 1, 5-59 : voir par exemple § 9 ( ̔Εβδόμῃ ἐπὶ έκα ἀλουσία ἐξ ὀνείρατοϛ), § 21 (Ὀγδόῃ ἔμετοϛ εἰϛ ἑσπέραν κατὰ ὄναρ καὶ οὗτοϛ), § 41 (τῇ δὲ ἐπιούσῃ κάδουϛ τινὰϛ ἔδει καταχέασθαι).
Cf. G. Cavallo, « I libri di medicina : gli usi di un sapere », in Maladie et Société à Byzance, É. Patlagean (éd.), Spolète, Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 1993, p. 43-56 (p. 55).
Tel est le jugement porté par A. Kazhdan sur les Byzantins du xiie siècle (« The Image of the Medical Doctor… », p. 51).
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