Notes
Diod. VI, 1, 4.
Diod. V, 42, 4.
Cf. notamment Auberger 2001 et Mund-Dopchie & Vanbaelen 1989.
L’île Sacrée fait en partie exception, car elle pratique le commerce de l’encens (cf. Diod. V, 42, 3). Il y a donc un processus de gradation dans l’éloignement.
Cf. DELG 1980, 1240. Block 1876, 23, accentue χαΐος. Sur la formation des noms propres inventés par Évhémère, cf. Ferguson 1975, 105.
Nous employons le modalisateur « paraissent » car Diodore ne dit nulle part explicitement que les Panchaïens sont heureux.
La Panchaïe est qualifiée régulièrement de terre d’utopie : cf. par exemple Thraede 1965, 878 ; Mossé 1969 ; Zumschlinge 1976, 25 ; Bichler 1984, 187 ; Holzberg 1996 ; Peterson 2001, 4 ; Winiarczyk 2002, 23-25. Dans la mesure où il s’agit d’un concept moderne, on doit le manier avec précaution.
Le terme « utopie » vient du latin moderne utopia. C’est en effet le nom qu’en 1516 Thomas More a donné à une île de son invention dans son ouvrage De optimo reipublicae statu deque noua insula Utopia. Étymologiquement, le mot utopia signifie « qui n’existe nulle part » et est formé à partir du grec τόπος (lieu) précédé de la négation οὐ. Le Dictionnaire historique de la langue française (A. Rey (dir.), Paris, Dictionnaires Le Robert, 1992, p. 2203-2204) définit l’utopie dans son sens premier comme un « pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux ». L’idée de bonheur est en effet importante dans le concept d’utopie et, de fait, le neveu même de Thomas More proposait une variante étymologique du mot, en le supposant formé non plus à partir de la négation οὐ mais de l’adverbe εὖ (bon) (cf. sur ce dernier point Perterson 2001, 4) : l’utopie ne désigne donc pas seulement le « lieu de nulle part », mais aussi le « bon lieu », le lieu idéal.
Diod. V, 42, 7.
Diod. V, 46, 8 et VI, 1, 5.
C’est ce que suggère le vocabulaire employé par Diodore (V, 46, 8), qui, pour décrire le contenu de la stèle, parle de γράμματα ἱερά et emploie le verbe ἀναγράφειν : Κατὰ μέσην δὲ τὴν κλίνην ἕστηκε στήλη χρυσῆ μεγάλη, γράμματα ἔχουσα τὰ παρ' Αἰγυπτίοις ἱερὰ καλούμενα, δι' ὧν ἦσαν αἱ πράξεις Οὐρανοῦ τε καὶ Διὸς ἀναγεγραμμέναι (c’est nous qui soulignons).
On sait par Athénée (XIV, 658 E-F) que l’ouvrage comptait au moins trois livres, et que, dans le troisième, il était question de Cadmos. On peut imaginer, même s’il ne s’agit que d’une hypothèse, que le premier livre présentait la Panchaïe, et les suivants le contenu de la stèle. Le deuxième livre pourrait avoir porté sur les dieux, et le troisième sur les héros.
Cicéron, De natura deorum, I, 119 : Ab Euhemero autem et mortes et sepulturae demonstrantur deorum.
Cf. Lactance, Institutions divines, I, 14, 6.
En particulier, il met fin au cannibalisme (Lact., ibid., I, 13, 2).
Lact., ibid., I, 13, 2 ; I, 11, 45.
Lact., ibid., I, 11, 35.
Lact., ibid.
Lact., ibid., I, 11, 46 : Aetate pessum acta in Creta uitam commutauit et ad deos abiit.
Lact., ibid.
Lact., ibid., I, 11, 63 et Diod. VI, 1, 9. Le passage d’Ennius, qu’il n’y a pas lieu de discuter ici, est quelque peu ambigu en raison de l’homonymie entre Caelus, grand-père de Jupiter, et caelus désignant le ciel. On peut penser que Jupiter instituait un culte conjoint à son grand-père et au ciel.
Cf. Lact., ibid., I, 22, 21-26. Le texte d’Ennius fait la part belle à l’instauration par Jupiter lui-même de sa propre apothéose, et il n’est pas question, dans les passages conservés par Lactance, d’une divinisation spontanée de Jupiter par les différents peuples en raison de ses bienfaits. L’existence dans l’ouvrage d’Évhémère d’une telle reconnaissance spontanée du caractère divin de Zeus n’est cependant pas à exclure ; le texte d’Eusèbe (Diodore VI, 1, 9) semble même plutôt inviter à une telle interprétation : Ἄλλα δὲ [τὸν Δία] πλεῖστα ἔθνη ἐπελθόντα παρὰ πᾶσιν τιμηθῆναι καὶ θεὸν ἀναγορευθῆναι.
Le risque inhérent à toute étude partielle de l’ouvrage, ne s’intéressant qu’à la description de la Panchaïe ou au contenu de la stèle est, aussi intéressante qu’elle soit, de livrer une vision quelque peu faussée de l’ensemble.
Diod. V, 41, 5.
Diod. V, 41, 7.
Diod. V, 45, 2 : Τὴν δὲ χώραν ὅλην εἶναι καρποφόρον.
Diod. V, 43, 3.
Diod. V, 41, 5 : πολλὴν εὐωδίαν ; 42, 4 : τῷ μηκει πολλῶν τινων σταδίων ; 42, 5 : πολλὰ τῆς ἱστορικῆς ἀναγραφῆς ἄξια ; 43, 2 : εἰς πολλὰ μέρη ; λειμῶνες πολλοί ; 43, 3 : καρύαι πολλαί ; ἄμπελοί […] πολλαί.
Diod. V, 41, 5 : σμύρνης πλῆθος διάφορον ; 43, 1 : πλήθοντος τοῦ τόπου ναματιαίων ὑδάτων ; 43, 2 : ὀρνέων τε πλῆθος ; 45, 1 : ζῴων παντοδαπῶν πλῆθος et ἄλλα θηρία πλείω διάφορα ταῖς τε προσόψεσι καὶ ταῖς ἀλκαῖς θαυμαστά ; 45, 2 : οἴνων παντοδαπῶν […] πλῆθος ; la population est également nombreuse : 43, 2 : πλῆθος ἀνδρῶν.
Cf. aussi Diod. V, 45, 2 : Τὴν δὲ χώραν ὅλην εἶναι καρποφόρον.
Par exemple : Diod. V, 43, 2 : κατὰ πάντα τὸν τοῦ πεδίου τόπον.
Diod. V, 43, 3.
Diod. ibid. cf. aussi 43, 2 : ταῖς χρόαις διάφορα ; λειμῶνες πολλοὶ καὶ διάφοροι ταῖς χλόαις καὶ τοῖς ἄνθεσιν ; 44, 3 : ῥεῦμα τῇ λευκότητι καὶ γλυκύτητι διαφέρον ; 45, 1 : ἄλλα θηρία πλείω διάφορα ταῖς τε προσόψεσι καὶ ταῖς ἀλκαῖς θαυμαστά ; 45, 6 : πρόβατα […] διαφέροντα τῶν ἄλλων.
Pour la faune, Diodore précise en V, 45, 1 que la Panchaïe compte, entre autres animaux, de nombreux éléphants.
Diod. V, 41, 5.
Diod. V, 43, 1.
Diod. V, 43, 2.
Diod. ibid.
Diod. V, 43, 3.
Diod. V, 45, 1.
Diod. V, 45, 2.
Diod. V, 46, 4 (toutes les citations en français de Diodore sont des traductions personnelles).
Diod. V, 45, 6.
Diod. V, 46, 2.
Diod. V, 46, 5 et VI, 1, 4.
Diod. V, 46, 6
Diod. ibid.
Diod. V, 46, 8 et VI, 1, 5.
Diod. V, 41, 6.
Pline l’Ancien, Histoire naturelle, VII, 197 ; Hygin, Fables, 274, 4 : Aeacus Iouis filius in Panchaia in monte Taso aurum primus inuenit ; Cassiodore, Divers, IV, 34, 3.
Diod. V, 43, 1.
Diod. V, 43, 2.
Diod. V, 43, 1 : κυπαρίττων τε γὰρ ἐξαισίων τοῖς μεγέθεσι ; V, 43, 2 : συνάγκειαι δένδρων ὑψηλῶν πεφύκασι συνεχεῖς.
Diod. V, 44, 3.
Diod. ibid. : πρός τε τὴν τοῦ σώματος ὑγίειαν πολλὰ συμβαλλόμενον τοῖς χρωμένοις.
Diod. V, 43, 2.
Cf. Diod. V, 44, 2-3.
Diod. V, 43, 2.
Cf. Diod. VI, 1, 6 et Lact. Inst. I, 11, 63.
Diod. V, 42, 7.
Diod. V, 43, 3.
Diod. V, 43, 1.
Diod. V, 43, 2.
Diod. V, 45, 1.
Diod. V, 43, 2.
Diod. V, 41, 5.
Cf. par exemple Homère, Odyssée, I, 22-26. Cette commensalité des hommes et des dieux est le souvenir d’une époque ancienne où hommes et dieux vivaient côte à côte.
Voir les vers 55 à 77.
Hom. Od. V, 75-76.
Hom. Od. V, 73-74 (nous reprenons, dans les passages cités en français d’Homère, la traduction de V. Bérard : Bérard 1953) : ἔνθά κ' ἔπειτα καὶ ἀθάνατός περ ἐπελθὼν // θηήσαιτο ἰδὼν καὶ τερφθείη φρεσὶ ᾗσιν.
Hom. Od. VII, 112-132.
Hom. Od. VII, 132 : τοῖ' ἄρ' ἐν Ἀλκινόοιο θεῶν ἔσαν ἀγλαὰ δῶρα. Comme Hermès devant la grotte de Calypso, c’est cette fois Ulysse qui, par ailleurs, reste admiratif devant le jardin d’Alkinoos, et dans l’un et l’autre cas, ce sont justement les deux mêmes vers, au changement de nom près, qui traduisent l’admiration du dieu et du héros (cf. Od. V, 75-76 et VII, 133-134).
Voir Platon, Critias, 113-119.
Plat. Critias 113 e.
Plat. Critias 113 c.
Diod. V, 44, 6.
Diod. V, 46, 3.
Diod. VI, 1, 9.
Diod. V, 46, 3.
Diod. V, 46, 3 et 8.
Diod. V, 43, 2.
Diod. V, 44, 1.
Diod. V, 46, 6.
Cf. Zumschlinge 1976, 34.
Diod. V, 44, 1.
Diod. ibid.
Diod. ibid.
Diod. V, 46, 6. Remarquons également que dans le passage de Diodore transmis par Eusèbe, l’auteur de la Bibliothèque mentionne rapidement les curiosités de la Panchaïe dont il a rendu compte dans le livre précédent et évoque à cette occasion l’habileté dont témoigne leur architecture [τὴν τῆς κατασκευῆς πολυτεχνίαν] (Diod. VI, 1, 5) : il pourrait bien s’agir là d’une allusion à la magnificence du temple de Zeus.
Cf. Diod. V, 44, 3.
Lact. Inst. I, 11, 46. Quant à Ouranos, il est, toujours selon Ennius, in Oceania mortuum et in oppido Aulacia sepultum (Lact. Inst. I, 11, 65). La ville d’Aulacia n’est pas connue par ailleurs, et l’Océanie semble être un pays inventé par Évhémère que l’étymologie invite à situer au bord de l’Océan, probablement encore conçu comme fleuve du monde. Parmi les peuples étrangers habitant la Panchaïe, Diodore mentionne les Océanites, qu’on peut, d’après leur nom, aisément supposer originaires d’Océanie (cf. Diod. V, 42, 5). L’Océanie est donc un pays étranger à la Panchaïe, et comme Zeus, Ouranos n’est pas enterré en territoire panchaïen.
Diod. VI, 1, 4.
Diod. VI, 1, 5.
Diod. V, 46, 3.
Diod. V, 45, 4.
Diod. V, 46, 2.
Diod. V, 44, 6.
Diod. V, 44, 7.
Cf. Lact. Inst. I, 11, 63.
Diod. V, 44, 6.
Diod. V, 46, 3.
Diod. ibid.
Deux éléments permettent un tel rapprochement : d’une part, le récit de l’arrivée des Crétois sur l’île a toute sa place sur la stèle, puisqu’il constitue l’un des épisodes des aventures de Zeus, et d’autre part Lactance, dans ses Institutions divines, raconte que c’est Jupiter lui-même qui écrivit le détail de ses exploits, ce qui nous invite à mettre sur le même plan le texte de la stèle et ces inscriptions montrées par les prêtres, elles aussi rédigées par Zeus (cf. Lact. Inst. I, 11, 33 : auream columnam positam esse ab ipso Ioue titulus indicabat, in qua columnam sua gesta perscripsit).
Platon, Timée, 23 a : εἴ πού τι καλὸν ἢ μέγα γέγονεν ἢ καί τινα διαφορὰν ἄλλην ἔχον, πάντα γεγραμμένα ἐκ παλαιοῦ τῇδ' ἐστὶν ἐν τοῖς ἱεροῖς καὶ σεσωσμένα.
Cf. déjà chez Hérodote (II, 143) le récit de la rencontre entre Hécatée et des prêtres de la Thèbes d’Égypte, qui prouvent à l’historien grec que le monde est beaucoup plus ancien qu’il ne le croit.
Platon avait d’ailleurs d’autant mieux assuré le succès de son récit que, par un habile retournement, l’ancienne Athènes était ensuite donnée par le prêtre pour antérieure de 1000 ans à la cité de Saïs. In fine, la Grèce reprenait le pas sur l’Égypte pour l’ancienneté, ce qui ne devait pas déplaire au lecteur athénien, fier de son autochtonie.
Cf. Diod. V, 46, 8.
Cf. note 5.
Diod. VI, 1, 5.
Diod. V, 42, 7.
Diod. V, 46, 8. Le texte transmis par Eusèbe (Diod. VI, 1, 5) parle de son côté de lettres panchaïennes [τοῖς Παγχαίοις γράμμασιν (…) γεγραμμένας (…) πράξεις] et il est donc peu probable qu’il faille comprendre dans l’expression utilisée par Diodore que la stèle était écrite en égyptien ; c’est moins de la langue qu’il est question ici que de la nature spéciale des caractères utilisés dans le domaine du sacré chez les Égyptiens : le texte de la stèle est rédigé dans une écriture hiéroglyphique.
Diod. V, 45, 3. Les habitants de l’ancienne Atlantide combattent également sur des chars (cf. Plat. Critias 119 a-b).
Cf. Aristote, Politique, VII, X, 1-2 [1329 a 40-1329 b].
Cf. Hérodote II, 164 ; 167-168.
Cf. Plat. Timée 24 a-b.
Aucun des fragments conservés ne dit explicitement que cette vérité avait été oubliée du reste du monde, ce qui n’est pas obligatoirement dû à une omission de Diodore, mais peut très bien correspondre à un choix d’Évhémère lui-même, qui n’a pas, dans ce cas, jugé nécessaire d’expliciter ce qui paraissait évident : si la véritable histoire de Zeus – qui concerne l’ensemble du monde, puisqu’il avait conquis toute la terre habitée – n’est conservée qu’en Panchaïe, c’est que le reste du monde l’a, sinon oubliée, du moins déformée. C’est d’ailleurs ce que rapportait Philon de Biblos dans un récit probablement inspiré d’Évhémère, dont des passages nous ont été transmis par Eusèbe de Césarée (Préparation évangélique, I, IX, 22-30).
Cf. Diod. VI, 1, 9.
Cf. Diod. V, 46, 8.
Diod. V, 44, 6.
Diod. ibid.
Les habitants de la ville de Panara sont en effet appelés « suppliants de Zeus Triphylios » (V, 44, 6) et le sanctuaire se nomme « sanctuaire de Zeus Triphylios » (V, 44, 7).
Ces trois premiers peuples, Panchaïens, Océanites et Doïens, sont à l’origine de l’épiclèse de Zeus Triphylios (cf. Diod. V, 44, 6), ils sont donc présents dans l’île à l’arrivée de Zeus.
Diod. V, 42, 5.
Cf. Diod. V, 44, 6.
L’expression « suppliant de Zeus Triphylios » (V, 44, 6) laisse en effet penser que Zeus est arrivé en conquérant sur l’île et qu’un certain nombre de peuples se sont soumis à lui et placés sous sa protection en prenant la posture de suppliants.
Lact. Inst. I, 11, 45.
Diod. V, 42, 3.
Cf. par exemple Diod. V, 42, 3 et 45, 6.
Diod. V, 45, 3. Voir aussi V, 43, 2 et 45, 6.
Diod. V, 45, 6.
Pour ces trois exemples, se reporter successivement à Diod. V, 45, 4 ; 45, 4 ; 45, 5.
Diod. V, 42, 1.
Le texte du livre V de Diodore est dans l’ensemble rédigé au présent de l’indicatif, mais avec parfois des passages à l’aoriste et à l’imparfait (44, 1-2) ou au discours indirect libre (45, 2-3).
Cf. Diod. V, 45, 4 : οἱ δὲ γεωργοὶ τὴν γῆν ἐργαζόμενοι […].
Cf. Diod. V, 45, 5.
Diod. V, 46, 1 : Οἱ δὲ στρατιῶται […] φυλάττουσι τὴν χώραν.
Diod. V, 45, 4.
« Les prêtres », écrit Diodore en V, 45, 5, « perçoivent la totalité des produits et des revenus, et distribuent à chacun sa part de façon équitable » : πάντα δὲ τὰ γεννήματα καὶ τὰς προσόδους οἱ ἱερεῖς παραλαμβάνοντες τὸ ἐπιβάλλον ἑκάστῳ δικαίως ἀπονέμουσι.
Il est très peu probable que cette absence soit imputable à une omission de Diodore, le système en vigueur sur l’île rendant en fait la monnaie inutile.
Cf. Diod. V, 45, 5.
On peut en effet imaginer deux limites au partage égalitaire des récoltes : il peut produire des frustrations chez ceux qui ne trouvent pas leur mérite reconnu, et il peut conduire à une baisse de productivité, chacun comptant finalement sur les autres pour assurer sa subsistance. Pour Évhémère, la communauté ne peut faire totalement abstraction du désir individuel.
Diod. V, 45, 4.
Le texte de Diodore dit explicitement qu’il s’agit de leur principale occupation (V, 46, 2) : Προσεδρεύουσι δὲ μάλιστα ταῖς τῶν θεῶν θεραπείαις.
Diod. V, 46, 5.
À propos de la localisation des trois îles, Diodore lui-même emploie le terme ἐσχατιά (V, 41, 4), qui sert traditionnellement chez les Grecs à désigner les confins : ταύτης δὲ κατὰ τὰς ἐσχατιὰς τῆς παρωκεανίτιδος χώρας (χώρας désigne ici l’Arabie heureuse).
« Qui de bon gré parcourrait une étendue d’eau salée aussi immense ? », répondait déjà Hermès à Calypso, qui constatait avec amertume qu’elle ne recevait pas souvent la visite des dieux dans son île du bout du monde (Od. V, 100-101 : τίς δ' ἂν ἑκὼν τοσσόνδε διαδράμοι ἁλμυρὸν ὕδωρ / ἄσπετον ;) [traduction personnelle].
Peterson 2001, 30 imagine que la Panchaïe était à la fois le nom de l’archipel et de son île principale (cf. Hawai). L’idée est séduisante mais ne semble pas pouvoir être prouvée. L’expression « la Panchaïe » est en tout cas une manière commode de désigner par métonymie l’ensemble de l’univers créé par Évhémère.
Diod. V, 41, 5 et 42, 3.
Diod. V, 42, 3 : [Οἱ Παγχαῖοι] τόν τε λιβανωτὸν καὶ τὴν σμύρναν κομίζουσιν εἰς τὸ πέραν καὶ πωλοῦσι τοῖς τῶν Ἀράβων ἐμπόροις, παρ' ὧν ἄλλοι τὰ τοιαῦτα φορτία ὠνούμενοι διακομίζουσιν εἰς τὴν Φοινίκην καὶ Κοίλην Συρίαν, ἔτι δ' Αἴγυπτον, τὸ δὲ τελευταῖον ἐκ τούτων τῶν τόπων ἔμποροι διακομίζουσιν εἰς πᾶσαν τὴν οἰκουμένην.
Voir déjà sur ce point Dochhorn 2000, 281 : « Die Araber, traditionnel als Produzenten des Räucherwerks bekannt, werden damit zu Zwischenhändlern herabgestuft ».
Diod. V, 46, 4.
Cf. Diod. V, 45, 6.
Diod. V, 46, 4.
Diod. V, 44, 4.
Cf. Zumschlinge 1976, 37.
Il ne faut en aucun cas considérer que le contenu de la stèle devait être, par principe, tenu secret. L’écrivain Évhémère avait simplement besoin d’inventer une justification au fait que la Panchaïe et la stèle avaient jusque-là échappé à la connaissance de tous. L’interdit est d’ordre narratif et non d’ordre théologique.
Diverses hypothèses narratives peuvent être imaginées pour lever la contradiction, mais, ne pouvant être étayées, elles n’ont qu’un intérêt tout relatif. On peut imaginer, par exemple, que la zone interdite aux profanes ne comprend pas le temple, le texte de Diodore ne permettant pas d’être absolument affirmatif, ou encore que, pour un étranger, les prêtres avaient fait une entorse à la règle… En fait, et plus simplement, il est très possible que la description de la Panchaïe ait été présentée avec le point de vue d’un narrateur omniscient, ce qui, tout en donnant une impression de neutralité et d’objectivité, dispensait justement Évhémère d’avoir à inventer dans le détail toutes sortes de justifications narratives pour maintenir la cohérence de l’ouvrage : ce qui lui importait était évidemment la description de la Panchaïe plus que le récit d’une (prétendue) expérience personnelle, dont la mise en avant ponctuelle ne servait en fait qu’à garantir la véracité de son propos.
Mossé 1969, 299.
Diod. V, 42, 1.
Cf. Diod. V, 42, 6.
Diod. V, 41, 8 : Τοῦ δὲ παλιούρου συλλέγουσι τὸν καρπόν, καὶ χρῶνται […] πρὸς τὰς κοιλίας τὰς ῥεούσας φαρμάκῳ.
Pindare, Pythiques, X, v. 41-42 : νόσοι δ' οὔτε γῆρας οὐλόμενον κέκραται / ἱερᾷ γενεᾷ·.
Cf. Hésiode, Les Travaux et les Jours, v. 113-115.
Diod. V, 46, 1 : ἔστι γάρ τι μέρος τῆς χώρας ἔχον λῃστήρια θρασέων καὶ παρανόμων ἀνθρώπων, οἳ τοὺς γεωργοὺς ἐνεδρεύοντες πολεμοῦσι τούτους.
Cf. par exemple Chamoux 1987, 61-62 ; voir aussi Gabrielsen 2004.
Étant donné le goût de Diodore pour tout ce qui pouvait avoir un caractère étonnant, il n’est pas vraisemblable que l’absence de traits véritablement merveilleux soit due à une omission de l’auteur de la Bibliothèque.
Cf. Diod. II, 58, 2-4. Chez Évhémère les bêtes sauvages ont certes un aspect extraordinaire et des forces étonnantes, mais ce sont des animaux existant réellement : éléphants, lions, panthères, antilopes (cf. Diod. V, 45, 1) !
Chez Iamboulos, par exemple, les hommes vivent jusqu’à cent cinquante ans (Diod. II, 57, 4) et possèdent une double langue qui leur permet de discuter avec deux interlocuteurs en même temps (Diod. II, 56, 5).
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