Notes
Cf. Murray 1995, 148.
Aristote, Rhétorique, II, 21, 1395 a (traduction Dufour 1938, 109).
Depuis Hésiode, l’âge de Cronos fait figure d’âge d’or dans la littérature grecque. Les Travaux et les Jours, 109-125 et 134-135, rappellent ainsi que les hommes vivant au temps de Cronos appartiennent à la race d’or et que, tels des dieux, ils mènent une existence tranquille à l’abri des maux, de la misère, de la vieillesse et, à la différence des hommes de la race d’argent, de la démesure. Sur l’âge d’or et son utilisation littéraire, cf. Baldry 1952.
Aristote, Constitution d'Athènes, XIII, 1-2. Sur la solidité du régime de Pisistrate, son acceptation par les Athéniens et l’apaisement des tensions politiques, voir Sancisi-Weerdenburg 2000, 1-15 (notamment 8 sq.).
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 7 (traduction Sève 2006, 84).
Sur le débat autour des qualités d’historien prêtées à Aristote, voir Gregorio 2001, notamment 71.
Selon N. Loraux, « Thucydide n’est pas un collègue », Quaderni di storia, 12, 1980, p. 55-81 (notamment p. 55, 56 et 70), l’historien ne doit pas s’incliner dans une crainte révérencielle devant les sources littéraires anciennes, dont la qualité est telle que bien souvent elles sont considérées comme « un monument, à jamais élevé dans le jardin des humanités, soustrait à la corrosion du temps comme à la relativité des lectures, et auquel on a rapport sous le signe de l’admiration : on en exalte la beauté […], on en proclame l’inaltérable actualité, celle même des chefs-d’œuvre qui savent dire ce que l’homme a d’humain ». Un travail de contextualisation historique est dès lors nécessaire pour les transformer en documents d’étude.
À la différence de Zatta 2010, qui montre, à partir d’Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 7, comment Pisistrate a pu utiliser le mythe de l’âge de Cronos pour asseoir son autorité et faire accepter son programme politique aux Athéniens du VIe siècle, nous préférons éviter tout risque de surinterprétation anachronique en retenant uniquement la lettre du texte d’Aristote et en proposant de comprendre le on-dit à la lumière des sources du IVe siècle qui le mentionnent pour la première fois.
Sans prétendre donner une solution à l’épineuse question de l’identité de l’auteur de la Constitution d'Athènes, nous proposons, par commodité, de l’attribuer à Aristote, tout en étant conscient que le Stagirite a présidé un travail d’équipe lors de la rédaction des 158 politeiai.
Pour la datation de la Constitution d'Athènes, nous privilégions l’hypothèse d’une période de rédaction assez longue (335-322).
Sur la tradition légendaire entourant la figure de Pisistrate depuis la fin de l’époque archaïque jusqu’à Plutarque, cf. M. V. Skrzinskaja, « The Oral Tradition about Pisistratus », VDI, 110, 1969, p. 83-96, qui dégage trois phases dans l’histoire de la tradition de Pisistrate (la première phase, orale et favorable à Pisistrate, serait née du vivant du tyran ; la deuxième, défavorable à Pisistrate, aurait duré de la chute de la tyrannie jusqu’au milieu du Ve siècle ; la dernière, littéraire, se baserait sur des récits à l’authenticité douteuse) ; Calabro 1984 estime, quant à elle, que la tradition d’anecdotes sur Pisistrate choisit, d’Hérodote à Plutarque, de le présenter comme un partisan de la véritable démocratie.
Pour Day & Chambers 1962, 175, l’examen du chapitre XVI de la Constitution d'Athènes montre qu’Aristote ne sait rien de l’administration de Pisistrate, à l’exception de ce qu’Hérodote et Thucydide peuvent lui en apprendre. Voir aussi Pesely 1995.
Hérodote compte parmi les penseurs les plus estimés par Aristote. Considéré comme le type même de l’historikos par Aristote, Poétique, 9, 1451 b 1-4, seul historien cité dans la Constitution d'Athènes (XIV, 4), il est utilisé comme source aussi bien des œuvres de sciences naturelles que des travaux de sciences humaines (cf. Weil 1960, 316). Le parcours de Pisistrate dans la Constitution d'Athènes s’inspire souvent d’Hérodote (pour l’automutilation, la ruse du char, la coalition des factions de Mégaclès et de Lycurgue, la durée du second exil, le durcissement du régime sous les Pisistratides, confronter respectivement Constitution d'Athènes, XIV, 1 ; 4 ; 3 ; XV, 1-2 ; XVI, 7, et Hérodote, I, 59, 19-24 ; I, 60, 9-29 ; I, 60, 1 ; I, 52, 1-2 ; V, 55, 5-7).
Hérodote, I, 59 (traduction Barguet 1964, 73). Pour une mise en perspective critique des relations entretenues par Pisistrate avec les institutions athéniennes existantes au VIe siècle, voir Sancisi-Weerdenburg 2000, 7-9.
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 8 (traduction Sève 2006, 85).
Cf. Thucydide, I, 17.
Cf. Thucydide, VI, 54, 6.
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XIII, 4.
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 2 (traduction Sève 2006, 83 sq.).
L’influence d’Éphore sur Aristote est probable. Ses analyses sur la tyrannie de Pisistrate (Éphore FGH 70 F 181) pourraient notamment inspirer Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 6 (sur ce point, voir Rhodes 1981, 191 et 216).
Sur le travail de compilation d’Éphore et son goût du savoir encyclopédique, voir Van Effenterre 1967, 33-35, et Momigliano 1983, 28. Sur la collecte systématique des informations par Aristote dans la littérature qui le précède, voir I. Düring, « Notes on the History of the Transmission of Aristotle’s Writings », Göteborgs Högskolas Ǻrsskrift, 56, 1950, p. 35-70, notamment 57 sq.
Nous nous rangeons ici à l’avis de J. Souilhé, selon lequel le dialogue Hipparque ou l’homme cupide a été composé durant la première moitié du IVe siècle. Pour les débats historiographiques sur la datation du dialogue, voir Platon, Œuvres complètes. Tome XIII. Deuxième partie, Dialogues suspects, J. Souilhé (éd., trad.), Paris, Les Belles Lettres (CUF ; 57), 1930 (rééd. 1981), p. 54-58.
L’influence d’Isocrate sur Aristote est d’autant plus probable que le Stagirite est passé par son école en 367 avant de se diriger vers l’Académie de Platon (cf. Louis 1990, 25).
Xénophon, Helléniques, V, 1, 4, considère ainsi que l’étude des personnalités marquantes est « l’occupation la plus digne d’un homme ».
Xénophon est notamment l’auteur d’une histoire idéalisée de la jeunesse de Cyrus le Grand (Cyropédie) et de l’éloge du roi spartiate Agésilas.
On retiendra par exemple les éloges des rois Agamemnon et Évagoras (Panathénaïque [XII], 72-88, et Évagoras [IX]).
Sur le rôle historique majeur accordé à Philippe de Macédoine dans Les Philippiques de Théopompe, voir Duff 2003, 46 sq.
D’une façon plus générale, on notera qu’Aristote s’intéresse aussi, dans la Constitution d'Athènes, au caractère d’autres grandes figures politiques athéniennes (Solon, Thémistocle, Aristide, Cimon, Éphialte, Périclès) et qu’il structure l’Éthique à Nicomaque autour d’une galerie de portraits moraux (cf. Aubenque, 1963, 37).
Selon Rhodes 1981, 189, l’anecdote sur la réaction de Solon face à la demande de Pisistrate d’obtenir une garde (cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XIV, 2 sq.) serait tirée des Atthis.
Voir ici Jacoby 1949, 185 sq., et Day & Chambers 1962, 175.
Hartog 2005, 69, remarque à ce sujet : les cités du IVe siècle « sont soucieuses de fixer publiquement par écrit leur "généalogie" politique et de rendre ainsi manifestes l’ancienneté et la continuité de leur histoire. Présence du passé et massif appel à lui, instrumentalisation de ce passé par les orateurs, tel est le climat dans lequel les études sur le passé […] et les histoires locales vont prendre un grand essor. Participant de ce contexte, elles sont aussi une façon de répondre aux doutes du temps, en fournissant des rappels et des repères, à un moment où les destructions, les épreuves et les morts dues à la guerre du Péloponnèse devaient renforcer l’impression de rupture avec une époque désormais révolue. […] ».
Voir ici Petre 2000.
Sur la conception linéaire de l’histoire dans les Atthis, voir Hartog 1997, 133 notamment ; Hartog 2005, 85 sq., et Darbo-Peschanski 2001, 17 en particulier.
Sur les Atthis comme chroniques articulées autour des règnes de rois et des magistratures officielles, voir Harding 2008, 2.
Symptomatique de l’intérêt que portent au passé des cités qui entreprennent au IVe siècle de publier sur leurs murs des listes de magistrats afin de montrer la continuité et l’ancienneté de leur histoire (cf. Hartog, 2005, 83 sq.), le goût d’Aristote pour les chronologies officielles se retrouve encore dans son élaboration de la liste des vainqueurs des Jeux Pythiques (cf. Jaeger, 1997, 330 ; 338, et Louis 1990, 68) et confirme une fois de plus la proximité de son travail avec l’œuvre d’un Atthidographe, Hellanikos de Lesbos, qui, intéressé par les histoires régionales, a lui aussi publié des listes chronologiques de prêtresses d’Héra à Argos et de vainqueurs aux Karnea (cf. Harding 2008, 6).
Par exemple, Aristote, Constitution d'Athènes, XVII, 1-2, considère comme anachronique la tradition suivant laquelle Pïsistrate a été aimé par Solon. Sur l’attention de la Constitution d'Athènes aux détails chronologiques, consulter Pearson, 1942, 102 sq.
Sur la diversité des sources exploitées par les Atthis, cf. Harding 2008, 3 sq.
Aristote, Constitution d'Athènes, XIII, 5, exploite ainsi des listes de citoyens révisées après l’expulsion des Pisistratides pour comprendre la composition sociale de la faction des Diacriens menée par Pisistrate.
Aristote, Constitution d'Athènes, XIX, 3, et XX, 5, utilise ainsi d’anciennes chansons de table pour étayer ses analyses sur la résistance alcméonide aux Pisistratides.
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 8 : « Ce qu’on citait le plus, c’était son amour du peuple et son humanité ». Sur l’habitude de Phanodèmos, de Démon comme d’Éphore d’exploiter ce type de parole populaire, voir Rhodes 1990, 78 sq. notamment, et Pearson 1942, 96.
Il partage ce souci avec les Atthidographes : cf. Harding 2008, 3.
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 6 (traduction Sève 2006, 84). Voir encore la tradition légendaire de la réaction de Solon face à la demande d’une garde par Pisistrate (legetai) (Aristote, Constitution d'Athènes, XIV, 2).
Comme le rappellent Lycurgue, Contre Léocrate, 95 sq., et son anecdote sur l’origine du nom du Champ de la Piété en Sicile, les Athéniens, comme la plupart des Grecs du dernier tiers du IVe siècle, goûtent les relectures patriotiques de leur paysage quotidien, car elles sont à même de rappeler la grandeur et l’ancienneté de leur cité.
Alors que Thucydide, VI, 54, 5, estime que Pisistrate exigeait des Athéniens le vingtième de leurs revenus, Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 4, considère qu’il « prélève une dîme des produits ». Pour Aristote, les tyrans ont pour habitude d’appauvrir leurs sujets au moyen de taxes et de prélèvements afin d’entretenir leur garde et d’empêcher leurs sujets, absorbés par leur travail, de conspirer (Aristote, Politique, V, 11, 1313 b 18-28). Il en va ainsi des Pisistratides, mais aussi de Denys de Syracuse et de Cypsélos de Corinthe, lequel leva lui aussi une dîme sur ses sujets (cf. Aristote, Économique, II, 1 et 20 b). Sur les taxes de Pisistrate et l’épineuse question de leur prélèvement, voir Mathieu 1915, 41 sq. et Sancisi-Weerdenburg, « Solon’s hektemoroi and Pisistratid dekatemoroi », in De agricultura : in memoriam Pieter Willem De Neeve (1945-1990), H. Sancisi-Weerdenburg, R. J. van der Spek, H. C. Teitler & H. T. Wallinga (éd.), Amsterdam, J. C. Gieben (Dutch Monographs on ancient history and archaeology), 1993, p. 13-30.
Voir respectivement ici : le compte rendu par H. Diels de F. G. Kenyon, Aristotle, On the Constitution of Athens, Londres, British Museum – Longmans and Co, 1891, in Deutsche Literaturzeitung, 12, 1891, p. 240 ; U. von Wilamowitz-Moellendorff, Aristoteles und Athen, Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1893, p. 346 sq. ; Jacoby 1949, et Chambers 1993, 44 en particulier ; B. Niese, « Ueber Aristoteles Geschichte der athenischen Verfassung », Historische Zeitschrift, 69, 1892, p. 38-68 [38 sq.] ; F. Cauer, Hat Aristoteles die Schrift vom Staate der Athener geschrieben ? Ihr Ursprung und ihr Werth für die ältere athenische Geschichte, Stuttgart, Göschen, 1891, p. 76-78.
Cf. J. de Romilly 1991.
Cf. Mathieu 1915, V-VI.
Sur l’influence des recherches biologiques sur le vocabulaire et la pensée politiques d’Aristote, cf. Day & Chambers 1962, 38 sq. Sur le rapport chez Aristote entre l’enquête (historia) et l’expérience (empeiria), voir Premiers Analytiques, I, 30, 46 a 4-27, et Darbo-Peschanski 2007, 112-118.
Sur l’absence de prétention encyclopédique de la zoologie aristotélicienne, voir Crubellier & Pellegrin 2002, 286. Sur la visée théorique des traités aristotéliciens de sciences naturelles, cf. ibid., 265 sq.
Aristote, Politique, IV, 4, 1290 b 25 sq., rappelle combien la méthode comparative des constitutions politiques est similaire à celle utilisée pour classer les animaux. Voir aussi Weil 1960, 317 sq.
Cf. Jaeger 1997, 341 ; I. Düring, Aristoteles, Darstellung und Interpretation seines Denkens, Heidelberg, Universitätsverlag Winter (Bibliothek der klassischen Altertumswissenchaften, N.F., 2. Reihe ; 114) 1966 (20052), p. 524 sq. ; Lynch 1972, 87.
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XIII, 5 (sèmeion).
Il en va ainsi du nom du « champ non imposable » (cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 6).
Cf. Larran 2011, 216-219.
Cf. Aristote, Rhétorique, II, 21, 1395 a.
Par exemple Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 4, 2-4 ; De l’âme, II, 1, 403 b ; Politique, I, 3, 1253 b 15-21 ; I, 13, 1260 b 20-24.
Cf. S. Mansion, « Le rôle de l’exposé critique des philosophies antérieures chez Aristote », in Aristote et les problèmes de méthode, S. Mansion (dir.), Louvain-la-Neuve, Publications universitaires (Aristote. Traductions et Études), 1961, p. 35-56, et Crubellier & Pellegrin 2002, 27.
Pour Aristote, Topiques, I, 1, 100 b 21, un endoxon est une opinion (doxa) admise « par tout le monde, ou par la majorité des gens, ou par les plus réputés et ceux qui ont les opinions les plus valables ». Darbo-Peschanski 2007, 126 sq., traduit endoxa par « opinions communes » ; Crubellier & Pellegrin 2002, 112 et 134 sq., par « opinions valables ».
Pour Aristote, les hommes du commun comme les philosophes peuvent avoir part à la vérité (cf. Crubellier & Pellegrin 2002, 393).
Pour Crubellier & Pellegrin 2002, 134 sq., « Il est important de remarquer que cette liste des opinions qui comptent comme opinions valables a un ordre qui va du plus au moins. Une opinion qui reçoit l’agrément de tout le monde est plus valable que celles qui reçoivent celui d’une majorité de gens ou des sages. Ces dernières ne comptent comme opinions valables qu’en l’absence d’opinion valable de rang supérieur ». La Constitution d'Athènes accorde ainsi un grand crédit aux on-dit colportés par tous (cf. XVI, 7), retient les opinions partagées par tous les savants (cf. V, 3), se range souvent à l’avis de la majorité (cf. VI, 4 ; XII, 1) et accorde enfin une attention particulière aux historiens les plus réputés, tels Hérodote et Thucydide.
La Constitution d'Athènes cherche à suivre les interprétations historiques les plus vraisemblables (cf., par exemple, VI, 2-4, et IX, 2).
Au sujet du portrait de Pisistrate dans la Constitution d'Athènes, Rhodes 1981, 180, 185 et 189, note qu’Aristote donne, contre le récit d’Hérodote, une dimension politique à la faction de Pisistrate, modifie son nom (Diakrioi contre Hyperakrioi : cf. Constitution d'Athènes, XIII, 4 / Hérodote, I, 59, 3) et puise dans les Atthis des détails chronologiques en conflit avec l’Enquête. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 4 ; XVIII, 2 et 4, prend également le contre-pied de Thucydide au sujet de l’impôt prélevé par le tyran, du nombre de conjurés contre les Pisistratides et du désarmement des Athéniens par Hippias (cf., respectivement, Thucydide, VI, 54, 5 ; VI, 56, 3 ; VI, 56, 2).
Pour la ruse du char de Pisistrate, Aristote, Constitution d'Athènes, XIV, 4, présente ainsi une version moins poétique que celle d’Hérodote, I, 60 (cf. Larran 2011, 205 sq.).
Pour Aristote, Métaphysiques, II, 1, 993 a 30-b 5, le progrès de la connaissance scientifique résulte d’un processus cumulatif de contributions individuelles. La Constitution d'Athènes compile ainsi la version d’Hérodote et celle de l’Atthis pour livrer l’histoire la plus complète de la tyrannie de Pisistrate (cf. Rhodes 1981, 191 ; 203 ; 205).
Pour Mathieu 1915, 50 sq., Aristote fusionne ainsi des versions contradictoires dans son récit des dénonciations d’Aristogiton (cf. Constitution d'Athènes, XVIII, 4 sq.).
Aristote, Rhétorique, I, 1, 1355 a 16 sq. Voir aussi Aristote, Métaphysiques, II, 993 a 30-b 5.
Les œuvres d’Aristote se composent de deux sortes de traités : les traités exotériques, produits pour être publiés et qui sont aujourd’hui tous perdus ; les traités ésotériques, destinés à l’usage interne du Lycée.
Cf. Crubellier & Pellegrin 2002, 29-35.
Voir ici Hadot 1995, 139-141, et Darbo-Peschanski 2007, 125-132. Ober 1998, 353-358, considère ainsi qu’Aristote joue, dans la Constitution d'Athènes, le rôle d’arbitre et de modérateur entre les différentes interprétations partisanes de l’histoire athénienne.
Pour l’ensemble de ces qualités, voir Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 2-8. Sur l’importance nouvelle de la douceur et de l’indulgence dans l’éthique d’Aristote, voir J. de Romilly 1979, 194 sq.
Aristote, Rhétorique, I, 9, 1366 b 1-5 (traduction Dufour 1932, 108). Voir aussi Aristote, Éthique à Nicomaque, III-VI, VIII-IX.
Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, VI, 5, 5. L’échec des Pisistratides confirme par ailleurs l’hypothèse d’Aristote, Éthique à Nicomaque, X, 9, 18, selon laquelle la prudence n’est pas une qualité transmissible aux descendants. Voir aussi Aubenque 1963, 58.
Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, VI, 12, 1 ; VI, 12, 6.
Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, V, 1, 8 ; V, 1, 13.
Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, VIII, 1, 3-4, et J. de Romilly 1979, 190.
Cf., respectivement, Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 2 ; Politique, VII, 2, 1324 a 37-38 ; Constitution d'Athènes, XVI, 7.
Pour Aristote, Politique, VII, 13, 1332 a 31-33, une cité est vertueuse quand ses dirigeants le sont. Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 13, 2, pense que « l’homme véritablement apte à diriger la cité consacre, plus que quiconque, ses efforts à faire régner la vertu. Il désire en effet faire des hommes de bons citoyens, dociles aux lois » (traduction Voilquin 1950, 45).
Pour Aristote, la fin de la politique est le bonheur de la communauté civique (to eu zèn) (cf. Politique, I, 2, 1252 b 27-30 ; III, 10, 1281 a 34-35), lequel passe par l’existence vertueuse de ses membres (cf. Politique, III, 9, 1280 b 5-9 ; VII, 8, 1328 a 36-43).
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XIV-XV.
Cf. Aristote, Politique, V, 4, 1304 b 7-17, et Contogiorgis 1978, 227-230.
Aristote, Politique, V, 11, 1314 a 34-1315 b 3 (traduction Aubonnet 1973, 87-90).
Voir Vergnières 1995, 244 sq.
D’après Aristote, Politique, V, 11, 1314 a 15-29, le tyran cherche à réduire la cohésion sociale (philia) de sa cité et à détourner ses sujets de la sphère politique en avilissant leur âme et en leur retirant tout pouvoir d’agir. Voir ici Contogiorgis 1978, 132-136, et Petit 1993, 84 sq. notamment.
Sur la volonté de Pisistrate de mimer la royauté, voir éventuellement Larran 2011, 227-234.
Cf. Aristote, Politique, IV, 2, 1289 a 37-b 4 ; V, 10, 1310 b 1-7 ; voir aussi Petit 1993, 73.
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 9 (traduction Sève 2006, 85).
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 9 ; XVII, 1, et Politique, V, 12, 1315 b 11-39.
Cf. Aristote, Politique, II, 9, 1269 a 14-29.
Cf. Vergnières 1995, 236 ; 244.
Cf. Aristote, Politique, VI, 5, 1319 b 33-41.
Alors qu’en matière éthique, l’éloge d’Aristote va à celui qui est prompt à adopter le juste milieu en évitant l’excès et le défaut (cf. Éthique à Nicomaque, VI, 1, 1), dans le domaine politique, il revient aux dirigeants modérés capables, tel Solon, de mener une politique du juste milieu (cf. Constitution d'Athènes, V, 1-3 ; VI, 2-4 ; XII, 2) ou susceptibles, tel Théramène, d’agir en citoyen modèle en soutenant toutes les formes de gouvernement qui respectent les lois (cf. Constitution d'Athènes, XXVIII, 5).
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XI, 2. – Aristote, Rhétorique, II, 23, 1398 b, rappelle clairement que les Athéniens qui ont suivi les lois de Solon ont connu une existence heureuse.
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 8.
Sur les continuités entre la démocratie solonienne et le régime de Pisistrate, cf. Day & Chambers 1962, 67 sq. ; 92.
En faveur auprès d’Aristote, le régime de Solon mêle ainsi savamment des caractéristiques démocratiques, oligarchiques et aristocratiques (cf. Aristote, Politique, II, 1273 b 35-1274 a 17). La politie est, quant à elle, un heureux mélange d’institutions démocratiques et oligarchiques (cf. ibid., IV, 8-9, 1293 b 22-1294 b 41 ; et Moraux 1964, 143 sq. notamment).
Sur le caractère polémique de la littérature politique athénienne du IVe siècle, cf. Carlier 1995, 255.
Cf. Mossé 1963, 164 sq.
Platon (La République, Le Politique), Xénophon (La Cyropédie, Agésilas) et Isocrate (À Nicoclès, Évagoras) se penchent ainsi sur la question de la supériorité du pouvoir monarchique. Sur l’affirmation possible d’un courant idéologique monarchiste au IVe siècle, voir Carlier 1995, 254 sq., et Mossé 2001, 156 sq. ; 164.
D’après Aulu-Gelle, Nuits attiques, 14, 3, 3, et Diogène Laërce, III, 34, Xénophon aurait ainsi composé la Cyropédie pour répondre au système de gouvernement proposé par Platon dans la République.
Sur le réalisme aristotélicien, son opposition à l’idéalisme platonicien et sur sa remise en cause actuelle, voir Châtelet 1974, 180-183 ; Contogiorgis 1978, 160 ; Louis 1990, 53 ; Crubellier & Pellegrin 2002, 152 sq.
Sur l’opposition entre le Lycée d’Aristote et l’Académie de Platon, cf. Diogène Laërce, V, 2, et Crubellier & Pellegrin 2002, 20-22 ; 24 ; 46. Sur la rivalité entre Aristote et Isocrate, voir Isocrate, Lettre à Alexandre (cf. Mathieu 1925, 185) ; Denys d’Halicarnasse, Isocrate, 18 ; Diogène Laërce, V, 11.
Le portrait aristotélicien de Pisistrate emprunte ainsi des traits au topos de la figure tyrannique classique. Comme chez Platon (cf. République, I, 344 a ; Lois, X, 908 d) et Xénophon (cf. Mémorables, III, 9, 10), le tyran dépeint par Aristote accède au pouvoir par la ruse. Comme chez Platon (cf. République, VIII, 566 d-e ; IX, 577 a-b), il s’y maintient par son jeu d’acteur (chez Xénophon, Cyropédie, VIII, 1, 40, Cyrus assure également qu’il est nécessaire de jouer la comédie devant le peuple). Comme Platon, République, VIII, 565 d, Aristote, Politique, V, 10, 1310 b 8-31, constate que le tyran agit en démagogue. Comme la plupart des théoriciens du IVe siècle influencés par le portrait du tyran du livre VIII de la République de Platon, Aristote reproche à la tyrannie, d’une façon générale, son caractère arbitraire et despotique (cf. Politique, III, 8, 1279 b 17-18 ; et Mossé 1963, 169).
Inscrite dans le prolongement des conseils de modération donnés par Xénophon au tyran dans Hiéron, la position d’Aristote s’oppose ici, par sa souplesse et par son attention à la complexité historique, aux remarques de Platon, Lettres, VIII, 354 a-c, selon lesquelles le tyran doit nécessairement se convertir en roi pour aspirer au rang de bon dirigeant.
Cf. Platon, République, VIII, 562 a.
Cf. Aristote, Politique, V, 12, 1316 a 1 sq ; 1316 a 35 sq.
Cf. Aréopagitique (VII), 15-16 ; Panathénaïque (XII), 148.
Cf. Constitution d'Athènes, XVI, 6 ; XVI, 8. Sur la tradition représentant Pisistrate comme partisan de la démocratie, voir Calabro 1984.
Même si Aristote, Constitution d'Athènes, XIV, 1, et XLI, 2, voit dans le régime institué par Pisistrate la quatrième rupture (metabolè) de l’histoire athénienne, il rappelle qu’il se distingue par son respect du peuple et des lois de Solon (cf. Constitution d'Athènes, XVI ; Day & Chambers 1962, 67 sq. ; 92 sq.).
Voir Platon, Politique, 276 e ; 301 a-c ; Xénophon, Mémorables, IV, 6, 12 ; Aristote, Politique, III, 14, 1285 a 24-29 ; IV, 1295 a 17 sq. ; V, 10, 1311 a 2 sq. ; Rhétorique, I, 8, 1365 b 37 sq. ; Éthique à Nicomaque, VIII, 10, 2. Sur les notions de basileus et tyrannos chez Platon, voir M. Piérart, « Les figures du roi et du tyran dans les Lois de Platon », Ktèma, 16, 1991, p. 219-227 ; chez Isocrate : J.-P. Liou, « Isocrate et le vocabulaire du pouvoir personnel : roi, monarque et tyran », ibid., p. 211-217.
Pour Platon, République, IV, 427 c-435 d, la cité parfaite compte quatre vertus cardinales : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice.
Cyrus : Anabase, I, 9, 16 (justice) ; I, 9, 22 (générosité) – Jason de Phères : Helléniques, VI, 1, 16 (tempérance) – Agésilas : Agésilas, III, (humanité et loyauté) ; IV (désintéressement) ; V (tempérance, justice) ; VI (courage) ; VII (respect des lois).
Démonicos : À Démonicos (I), 15, 20, 21 (modération, maîtrise de soi, douceur, justice) – Évagoras : Évagoras (IX), 23 (courage) ; 43 (humanité) ; 44 sq. (modération, maîtrise de soi, bienfaisance) ; 49 (douceur) ; 65 (prudence) – Nicoclès : À Nicoclès (II), 16 ; 20 ; 23 (justice) ; 26 et 29-32 (tempérance, maîtrise de soi, justice) ; 15-16 et 23-24 (douceur).
Pisistrate agit ainsi de la même façon qu’Évagoras (cf. Isocrate, Évagoras [IX], 46).
L’obéissance consentie est généralement tenue comme la marque des bons dirigeants (cf. Xénophon, Économique, IV, 19 ; Cyropédie, I, 1, 3 ; I, 6, 21 ; III, 1, 28, etc.).
Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 2-3 (traduction Sève 2006, 84) ; cf. aussi Constitution d'Athènes, XVI, 5. – Sur les prêts accordés par Pisistrate aux petits paysans pour résoudre la crise agraire athénienne, voir notamment L.-M. L’Homme-Wéry, « La législation de Solon : une solution à la crise agraire d’Athènes ? », Pallas, 64, 2004, p. 144-155.
Cf. Xénophon, Cyropédie, I, 6, 17-18.
Cf. Isocrate, Lettre à Timothée, 3.
Cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 7 ; Isocrate, Aréopagitique (VII), 51 sq. Sur l’interprétation de l’idéal de la tranquillité civique au IVe siècle, voir Demont 1990, 47-51.
Cf. Platon, Lettres, VII, 326 a-b ; République, V, 463 a sq., 473 d ; Politique, 293 d-e, 297 a-b ; Lois, III, 688 e, 690 b-c.
Pour Xénophon, Mémorables, III, 9, et IV, 2, l’art du commandement s’acquiert par l’expérience et par le conseil. Chez Isocrate, le bon souverain doit tirer son savoir politique de l’expérience, des conseils comme des spéculations théoriques (cf. À Nicoclès [II], 4 ; 10-13 ; 35).
Si Hippias semble avoir hérité des vertus de son père, on notera que la tyrannie se durcit après l’assassinat d’Hipparque et précipite ainsi sa fin (cf. Aristote, Constitution d'Athènes, XVI, 7 ; XVIII-XIX). Sur la question de la transmission héréditaire du pouvoir politique chez Aristote : cf. Politique, III, 15, 1286 b 22-27 ; V, 10, 1312 b 18-33.
Pour une idée partielle des principaux enjeux de ce débat, cf. Xénophon, Cyropédie, VIII, 1, 1 ; VIII, 1, 44 ; Agésilas, VII ; Hiéron, XI ; Platon, République ; Lois ; Lettres, VII, 327 d ; Isocrate, Nicoclès (III), 31-32 ; Évagoras (IX), 43 et 49 ; Aristote, Rhétorique, II, 23, 1298 b. Voir aussi Châtelet 1974, 161.
Platon, Lois, IV, 713 b-714 a (traduction des Places 1951, 61 sq.). Voir encore Platon, Politique, 271 d-272 c, 275 b-c. À la différence du Critias, 109 b-e, Platon renonce ici à présenter comme contemporains l’ordre non politique de Cronos et l’ordre politique du gouvernement de Zeus.
Pour Isocrate, Aréopagitique (VII), 15-16 ; 58-59, l’idéal est le retour à la constitution des ancêtres.
Voir Châtelet 1974, 167 ; Weil 1964, 180-182.
Aristote, Politique, VII, 2, 1325 a 7-10, fixe ainsi les devoirs du législateur : « Et l’office du sage législateur est de considérer, pour un État, une famille de peuples ou toute autre communauté, comment sera réalisée leur participation à une vie bonne, et au bonheur qu’il est leur possible d’atteindre » (traduction Tricot 1962, 477) ; voir encore Politique, VI, I, 3, 1288 b 37.
Les conseils donnés par Aristote au livre V de la Politique en vue de modérer la politique des tyrans de son temps s’inscrivent ainsi dans le prolongement de ceux prodigués par Platon à Denys l’Ancien (cf. Lettres, VIII, 354 a) ou bien encore par Xénophon (cf. Hiéron, IX-XI) et par Isocrate (cf. Hélène [X], 32 sq.).
Déjà lors de son séjour à Atarnée, il cherche sans doute à influencer le tyran Hermias, qu’il croit acquis aux idées de la philosophie : cf. Diogène Läerce, V, 3, 9, 10 ; Jaeger 1997, 112-117 ; Louis 1990, 50-53. Avec Diogène Laërce, V, 4, et Louis 1990, 80, on retiendra que des éléments légendaires assurent qu’Aristote a donné des lois à la cité de Stagire une fois refondée.
Aristote, Éthique à Nicomaque, X, 9, 23 (traduction Voilquin 1950, 509).
Sur le rôle de l’exemple historique dans l’élaboration des théories politiques d’Aristote, voir notamment Gregorio 2001, 79 sq.
Les comparaisons historiques menées dans la Politique permettent notamment d’approfondir la connaissance des dirigeants tyranniques : cf. Politique, V, 10, 1310 b 8-31.
Sur l’histoire comme règne de la contingence chez Aristote, cf. Poétique, XXIII, 1459 a 17 sq. ; Châtelet 1974, 194 sq. ; 205 ; Vergnières 1995, 229 sq.
En réaction probable aux histoires banales et annalistiques de l’Atthis, Aristote, Poétique, IX, 1451 a 36-b 1, rappelle que la poésie a un caractère plus philosophique et plus intéressant que l’histoire, car la première traite du général, la seconde du particulier. Sur la célèbre opposition entre histoire et poésie chez Aristote, voir par exemple Gregorio 2001, 72 ; Hartog 2005, 41.
Cf. Weil 1964, 162 sq. ; Vergnières 1995, 230 ; Darbo-Peschanski 2007, 130-132.
Cf. Aristote, Rhétorique, I, 8, 1365 b : « Ce qu’il y a de plus important et de plus efficace pour pouvoir persuader et bien conseiller est de connaître toutes les constitutions, d’en distinguer les habitudes, les institutions et les intérêts » (traduction Dufour 1932, 106). Voir encore Rhétorique, I, 4, 1360 a 20-23 ; 30-36 ; Politique, II, 1, 1260 b 27-35 ; IV, 1, 1288 b 22-33 et 1289 a 11-23.
Une connaissance approfondie des différentes constitutions est ainsi indispensable au dirigeant politique pour connaître la constitution la mieux adaptée au réel et déterminer la marche à suivre pour redresser une constitution déviée (cf. Aristote, Politique, IV, 1, 1288 b 21-1289 a 10 ; IV, 14, 1297 b 37-38).
Tel est en tout cas l’avis de Plutarque (notamment Vie d’Alexandre, 7, 2).
Sur l’ambition prêtée à Aristote de faire d’Alexandre un philosophe roi, cf. Louis 1990, 64.
Cf. Aréopagitique (VII), 78 sq. ; N. Loraux, L’invention d’Athènes. Histoire de l’oraison funèbre dans la « cité classique », Paris, Éditions de l’EHESS – La Haye, New York, Mouton (Civilisations et Sociétés ; 65), 1981, p. 120 ; F. Hartog, L’histoire, d’Homère à Augustin. Préfaces des historiens et textes sur l’histoire, Paris, Seuil (Points essais ; 388), 1999, p. 103 sq.
Cf. Rhétorique, I, 9, 1368 a, et II, 20, 1394 a. Au IVe siècle, la représentation du passé comme source d’exemples pour guider le présent est largement partagée : cf. Démosthène, Sur la couronne, 95 et 210 ; Lycurgue, Contre Léocrate, 100 ; Hartog 2005, 34 ; 43 ; 67-68.
Aristote, Politique, V, 11, 1313 b 21-25, compare ainsi la politique tyrannique des pharaons et celle des Pisistratides, car elles consistent toutes deux à appauvrir, par le biais de constructions monumentales, leurs sujets.
Aristote, Politique, V, 10, 1311 a 28-b 6, rappelle ainsi que l’outrage déclenche la révolte de Pausanias contre Philippe comme celle d’Harmodios et d’Aristogiton contre les Pisistratides.
Voir ici Diogène Laërce, V, 1 ; V, 4 ; Plutarque, Vie d’Alexandre, 7, 1-5 ; Louis 1990, 61 ; 65-67. Selon Dascalakis 1965, 175 notamment, et Louis 1990, 68, le traité d’Aristote Sur la royauté – dont il ne reste presque rien – aurait été destiné à l’éducation du prince Alexandre.
Cf. Jaeger 1997, 331.
Cf. Jaeger 1997, 122, et Louis 1990, 95 sq.
Voir notamment Goukowsky 1978, 22 sq. ; 25 ; Pédech 1984, 15 sq., et Mossé 2001, 78.
Cf. Plutarque, Vie d’Alexandre, 7 sq. ; 10 sq.
Plutarque, Vie d’Alexandre, 8, 4 (traduction Flacelière & Chambry 1975, 38 sq.). Voir aussi Sur la fortune d’Alexandre, I, 4 (Moralia, 327 F).
Cf. Crubellier & Pellegrin 2002, 15.
Cf. Louis 1990, 69. Les échanges épistolaires qu’on a pu leur prêter sont probablement apocryphes (pour le débat historiographique sur l’authenticité de la correspondance entre Aristote et Alexandre, voir notamment P. Carlier, « Étude sur la prétendue lettre d’Aristote à Alexandre », Ktèma, 5, 1980, p. 277-288, et R. Weil, « Sur la Lettre d’Aristote à Alexandre », in Aristoteles Werk und Wirkung. Mélanges P. Moraux, I, Aristoteles und seine Schule, J. Wiesner (éd.), Berlin – New York, de Gruyter, 1985, p. 485-498).
Pour Goukowsky 1978, 51-56, la Lettre d’Aristote à Alexandre sur la politique envers les cités (Texte arabe établi et traduit par J. Bielawski, commentaires de M. Plezia, Wroclaw – Varsovie – Cracovie, [Archivum Filologiczne ; XXIV], 1970) doit être considérée comme un authentique programme de gouvernement assorti de conseils relatifs à l’art de bien gouverner et d’une mise en garde contre l’influence nocive de certains flatteurs (Anaxarque). Alexandre doit ainsi préférer la gloire du législateur à celle du soldat (Préambule, 1, 1-4) et s’astreindre à respecter la justice pour éviter de se comporter en un tyran détesté (7, 5 et 9-10 ; 12, 1-9).
Voir ici Pédech 1984, 15 sq.
Sur la rivalité entre Callisthène et Anaxarque, voir Plutarque, Vie d’Alexandre, 52, 8-9 ; Arrien, Anabase, IV, 10, 1, et Goukowsky 1978, 267.
Sur le meurtre de Cleitos et la différence de son exploitation politique par le modéré Callisthène et le partisan de l’absolutisme Anaxarque, voir Plutarque, Vie d’Alexandre, 50-52 ; Goukowsky 1978, 46.
Sur la rivalité de Callisthène et d’Anaxarque au sujet de la proskynèse et de son utilisation politique par Alexandre, cf. Arrien, Anabase, IV, 10, 5-12, 6, et Goukowsky 1978, 47-49.
Callisthène tenait des conférences devant de hauts dignitaires comme devant de jeunes pages, attirés par le franc-parler de l’historien ainsi que par son refus des dérives tyranniques d’Alexandre, que certains d’entre eux auraient même tenté d’assassiner. Callisthène, impliqué dans l’affaire, est alors exécuté (cf. Plutarque, Vie d’Alexandre, 55, 2-9 ; Arrien, Anabase, IV, 13 sq., et Goukowsky 1978, 49 ; 55).
Cf. Arrien, Anabase, IV, 10, 3-4, et Pédech 1984, 16 sq. Sur l’évocation du tyrannicide par Callisthène chez Plutarque, voir Vie d’Alexandre, 55, 2-4.
Sur la situation politique athénienne au temps d’Alexandre, voir Mossé 1963, 164 notamment.
Cf. Démosthène, Sur la couronne, 203-206.
Sur la politique de Lycurgue visant à redonner force, grandeur et indépendance à la cité athénienne après Chéronée, voir notamment Habicht 2000, 26 sq. ; 41-43 ; 47 sq. Aristote montre un intérêt manifeste pour la politique de renouveau athénien menée par Lycurgue, comme le suggère la minutieuse description de l’éphébie livrée au chapitre XLII de Constitution d'Athènes (cf. Habicht 2000, 43).
Cf. Contre Léocrate, 98.
Voir ici respectivement : Première Olynthienne, 3-4 ; Deuxième Olynthienne, 17-19 ; Première Philippique, 3, 37 ; Sur l’Halonnèse, 44 ; Troisième Philippique, 32.
Voir respectivement : Seconde philippique, 21 ; 24 ; 25, et Sur la couronne, 65-66 ; 72 ; Seconde Philippique, 7.
Cf. Pseudo-Démosthène, Sur le traité avec Alexandre, 4 ; 5 ; 6 ; 10 ; 12 ; 25 ; 29.
D’une façon générale, le topos du mauvais tyran est régulièrement incarné, dans la seconde moitié du IVe siècle, par les Pisistratides. Tel est le cas chez les Athéniens comme chez les Macédoniens (cf. Démosthène, Lettre de Philippe, 6 sq.).
Pseudo-Démosthène, Sur le traité avec Alexandre, 3-4 (traduction de M. Croiset in Démosthène, Harangues II, Paris, Les Belles Lettres [CUF ; 26], 1925, p. 165).
Cf. Habicht 2000, 45-48.
Pour une analyse de ces épisodes, voir Habicht 2000, 34 ; 39 ; 40 ; 46.
Cf. Athénée de Naucratis, IX, 398 e ; Élien, Histoire variée, IV, 19 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle, 8, 44 ; Lynch 1972, 83, et Louis 1990, 89.
Cf. Diogène Laërce, V, 11, et Jaeger 1997, 323.
Cf. Jaeger 1997, 323. Les Athéniens considéraient Aristote comme un homme lié à la Macédoine, comme le suggèrent les railleries dont il l’accablèrent (cf., par exemple, Plutarque, De l’exil, 10, 604 d) et la violente réaction anti-macédonienne qui le frappa à la mort d’Alexandre le Grand (cf. Diogène Laërce, V, 5 sq. ; Élien, Histoire variée, III, 36 ; Jaeger 1997, 30 ; Louis 1990, 100 ; Crubellier & Pellegrin 2002, 18 sq.).
Entre 331 et 324, Athènes est effectivement touchée par une durable pénurie de blé (cf. P. Garnsey, Famine and Food Supply in the Graeco-Roman World. Responses to Risk and Crisis, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, p. 154-166, et Habicht 2000, 44 sq.).
Sur la prospérité économique athénienne au temps de Pisistrate, cf. Day & Chambers 1962, 175.
Cf. Habicht 2000, 32.
D’après Levi 1978, Alexandre donne, à la différence de son père, l’impression de rechercher l’alliance des Grecs plutôt que leur soumission.
Cf. Plutarque, Vie d’Alexandre, 16 ; 17-18 ; 34, 1-2 ; Arrien, Anabase, I, 16, 6 sq. ; 29, 5 ; III, 6, 2. Voir aussi Goukowsky 1978, 19 sq. ; 245 ; Habicht 2000, 34 ; 37, et Mossé 2001, 72.
Cf. Arrien, Anabase, III, 16, 7 sq., et Habicht 2000, 32.
Sur le silence d’Aristote au sujet de l’œuvre politique d’Alexandre, voir notamment Sinclair 1953, 222 ; Châtelet 1974, 199 ; Carlier 1995, 117.
Cf. Châtelet 1974, 203 sq.
Cf. Hadot 1995, 124.
Sur l’idéal théorétique et ses conséquences éthiques et politiques, voir Hadot 1995, 124-129 ; 142-144, et Crubellier & Pellegrin 2002, 111 sq. ; 187 ; 203-205.
Sur la construction des figures politiques par les hommes de savoir, voir R. Bodéüs, « Figures du politique », in Le savoir grec. Dictionnaire critique, J. Brunschwig, G. E. R. Lloyd et P. Pellegrin, Paris, Flammarion (Mille et une pages), 1996 (rééd. 2011), p. 198-222.
Sur l’utilisation des figures mythologiques et historiques comme exemples paradigmatiques au service des théories aristotéliciennes, voir notamment Aubenque 1963, 49 sq.
Cf. Isocrate, Évagoras (IX), 37-39.
Voir ici, par exemple, Jacoby 1949, 77.
Cf. Platon, Lettres, VIII, 354 a-c.
Cf. C. Mossé, « Comment s’élabore un mythe politique : Solon, père fondateur de la démocratie athénienne », Annales E.S.C., 34, 1979, p. 425-437.
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