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Images en chantier

L’image et le son comme moyens pour saisir les dimensions mentales du travail domestique : les activités de coordination et de gestion

Image and sound as means to grasp the mental dimensions of domestic work: coordination and management activities
Sebastián Pizarro Erazo

Résumés

Comment saisir le travail domestique ? Les Enquêtes Emploi du Temps constituent un puissant dispositif qui permet de mesurer et de caractériser la production domestique. Cela dit, en étant adossées aux carnets d’activités, celles-ci enregistrent davantage les activités exigeant un effort physique que celles relevant de la « charge mentale ». Cet article se propose de montrer en quoi l’image et le son permettent de pallier cette limite et d’accéder aux dimensions mentales du travail domestique. Il est suggéré que l’usage du filmage audiovisuel, de manière complémentaire à d’autres méthodes de collecte de données (carnets d’activités, entretien, observation directe), peut être un moyen pour enrichir les analyses sur des thématiques telles que le travail domestique. Également, cet article se veut une contribution aux recherches sur la « charge mentale ».

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Texte intégral

1Dans le contexte des économies marchandes, les activités produites au sein du foyer en vue de satisfaire les besoins humains sont considérées comme invisibles et font à ce titre partie de ce que les sciences économiques féministes désignent comme la « face cachée de l’iceberg » (Pérez, 2014 ; Kruzynski, 2017). Les Enquêtes Emploi du Temps (EET) constituent un puissant dispositif qui permet à la fois de mettre en lumière et de caractériser ce type de production tout en mesurant le temps passé au travail domestique et en rendant compte des inégalités de genre dans l’usage du temps. Cela dit, cette méthode fait tout de même l’objet de critiques concernant sa capacité à saisir la production domestique. Car, en étant adossées aux carnets d’activités, les EET ne permettraient de relever que les activités les plus évidentes du point de vue des enquêté-e-s, à savoir les tâches domestiques et familiales qui exigent un effort physique. Ainsi, elles laisseraient dans l’ombre les opérations mentales (travail de surveillance, d’orchestration, de planification, etc.) sur lesquelles repose également la production de biens et de services dans le foyer (Carrasco, 2006 ; Domínguez, 2020). Pourtant, les dimensions mentales du travail domestique sont loin d’être négligeables en même temps qu’elles ne cessent de se développer. En effet, les recherches montrent que depuis la fin du XXème siècle, période qui se caractérise par l’explosion des services d’aide aux familles (dans la prise en charge des tâches ménagères, des soins d’autrui, des activités parentales, etc.), l’on assiste à une intellectualisation du travail domestique (Delaunay, 2003) : avec le développement du recours aux services extra-domestiques, les activités de gestion et de coordination prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien des familles. Or, l’extraordinaire extension du rôle parental autour de l’injonction à la « bonne parentalité » (Martin, 2014) et de la gestion des emplois du temps des enfants explique, elle aussi, la dimension davantage managériale qu’auparavant de la production domestique (Vandelac et al., 1988 ; Haicault, 1996).

  • 1 Pour tangibles qu’ils soient, la collecte de données sur les activités domestiques ou les services (...)

2Cet article se propose de montrer en quoi la méthodologie audiovisuelle peut outiller les recherches s’intéressant au travail domestique dans les familles. Plus particulièrement, nous verrons comment l’usage de l’image et du son permet d’accéder aux activités et capacités mentales engagées dans la production domestique qui sont, par ailleurs, largement invisibilisées par le biais d’autres méthodes de collecte de données (carnets d’activités, entretien1, observation directe). Ainsi, ce travail se propose d’une part de prolonger les travaux qui, en s’appuyant sur des données audiovisuelles récoltées dans le cadre d’observations à domicile, ont forgé le concept de « charge mentale » (Haicault, 1984), et d’autre part de contribuer aux recherches en sciences sociales qui mobilisent ce type de matériau pour donner à voir la part cognitive de l’activité humaine (Haicault, 2009).

3Pour étayer notre propos, nous allons nous appuyer sur un court film, La face mentale du travail domestique que nous avons élaboré à partir des données audiovisuelles récoltées dans le cadre d’une recherche doctorale en sociologie (2017-2022). Cette investigation avait pour objectif de saisir le travail domestique dans les familles et les pratiques de sa prise en charge. Nous avons alors pris contact avec des individus ayant des enfants à charge, et ce d’autant plus que leur présence influence l’amplitude de la production domestique et la nature des tâches réalisées (Allègre et al., 2015). Menée auprès de 38 familles localisées en Île-de-France, l’un des buts de notre enquête a été d’identifier la diversité des activités réalisées au sein du foyer. Étant donné les difficultés à en rendre compte par le biais des EET, nous avons fait le choix d’entrer dans l’intimité des familles afin d’observer le travail domestique. Compte tenu de la place des femmes dans la division sexuelle du travail (Champagne, Pailhé & Solaz, 2015), c’est principalement auprès des mères que les observations ont été menées. Enfin, celles-ci ont été filmées à l’aide d’une caméra pour essayer de saisir la part mentale de la production domestique. En effet, le filmage audiovisuel a constitué un moyen pour capter durablement des gestes, des mouvements et des sons a priori anodins et éphémères et rendre ainsi observables et analysables les conditions d’exercice du travail domestique et, plus spécifiquement, la manière dont les enquêté-e-s mobilisent des aptitudes profondément mentales au moment de s’en occuper : nous avons enregistré des séquences d’observation caractérisées par la réalisation d’activités comptables, de coordination, de surveillance, de planification et de classement.

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Film (durée : 03’57’’). La face mentale du travail domestique

1. Les tâches simultanées : un révélateur du travail de coordination

5La satisfaction des besoins des individus à travers la production domestique implique en grande partie des actes physiques : préparer à manger, assurer le rangement du cadre matériel de vie, entretenir le linge, etc. Cela dit, dès lors que les nécessités s’expriment de manière simultanée, les responsables de la production domestique (majoritairement des femmes) doivent également mettre en œuvre des opérations mentales. En effet, quand, par exemple, la prise en charge du travail de propreté du domicile s’enchevêtre avec les sollicitations enfantines, c’est toute la capacité à coordonner des demandes plurielles qui est mise à l’épreuve.

6C’est ainsi que le donne à voir Saria, qui est mère de trois enfants de six, huit et neuf ans (cf. Image 1). Il est 18h00 et nous sommes dans son appartement, situé dans un bâtiment HLM (Habitation à Loyer Modéré). Au moment où elle s’occupe de nettoyer les plaques du four dans la cuisine, sa fille se rapproche d’elle pour lui dire que l’un de ses frères l’attend pour qu’elle aille lui faire prendre son bain (00’04’’). « Dis-lui d’attendre », dit Saria pendant qu’elle frotte avec un chiffon les plaques du four tout en faisant ainsi acte d’orchestration de deux activités qui viennent à se superposer : l’entretien physiologique de son fils et le travail de propreté de l’électroménager. Cette orchestration est vécue « par corps » : Saria est pressée et se consacre au nettoyage du four en employant des gestes accélérés. Et la pression vécue est d’autant plus forte que ce moment de la journée condense plusieurs activités qui exigent une prise en charge et mobilisent, ainsi, l’attention de Saria dans plusieurs sens : dans la vidéo on entend certes le frottement et les demandes des enfants, mais aussi la machine à laver en plein fonctionnement et dont la fin du cycle approche, ce qui obligera l’enquêtée de faire de la place dans son planning ménager pour étendre le linge. Ainsi, si Saria tâche d’être à la fois une « bonne mère » et une « bonne ménagère », l’usage de l’image et du son permet de saisir la « pression du temps » (Sebag, Durand, 2009) qui pèse sur l’enquêtée dans l’intention de satisfaire ces deux rôles d’une part, et le travail d’orchestration dont elle se double d’autre part : loin de faire l’expérience du « temps de la lenteur » (Haicault, 2021), Saria se dépense pour répondre à l’ensemble des attentes de sa famille.

Image 1. Saria et la propreté du four

Image 1. Saria et la propreté du four

© Sebastián Pizarro Erazo

7Comme Saria, Maella est habituée au chevauchement des tâches qui exige, par ailleurs, sa capacité à gérer l’ensemble simultanément. C’est la fin de la journée et l’enquêtée se trouve dans la cuisine en train de préparer le dîner. En parallèle son fils de trois ans prend son bain dans la salle de bain qui est reliée à la cuisine par un long couloir. En regardant ses mouvements corporels nous voyons comment elle articule ce travail alimentaire avec celui de surveiller son fils (cf. Image 2) : c’est en se retournant à différentes reprises, souvent avec un sourire dans le visage, qu’elle va assurer la réalisation de ces deux activités (01’11’’). Autrement dit, si elle pense à son fils pendant qu’elle prépare le dîner, c’est son corps qui porte la trace de l’opération mentale consistant à coordonner le travail alimentaire et parental. Ainsi, s’il s’agit ici d’un mouvement (se retourner) en apparence banal, le filmage permet de retenir une performance dont l’analyse peut restituer ensuite toute la complexité (Pentimalli, 2009) : elle atteste d’un travail en train de se faire et complètement invisible à l’œil nu, à savoir celui d’articuler l’activité nourricière et la surveillance.

Image 2. Maella : entre la préparation du dîner et le bain de son fils

Image 2. Maella : entre la préparation du dîner et le bain de son fils

© Sebastián Pizarro Erazo

8Enfin, l’expérience de Louise témoigne, elle aussi, de la manière dont la réalisation du travail domestique s’accompagne d’opérations cérébrales non négligeables. Nous sommes vers la fin du mois de juillet et l’enquêtée prépare les valises pour partir en vacances avec son mari et leur fille de trois ans. Or, sa fille étant présente au domicile pendant qu’elle s’en occupe, on voit que Louise doit jongler l’organisation de la trêve estivale avec les sollicitations de celle-ci. En effet, il lui arrive de devoir répondre aux demandes de sa fille alors même qu’elle fait l’inventaire des produits (crème solaire, médicaments, etc.) dont sa famille aura besoin pour les vacances tout en se servant de ses doigts (cf. Image 3, 02’21’’). En d'autres termes, dans un contexte de présence enfantine, la préparation du départ en vacances est une activité susceptible d’être interrompue et des enquêtées comme Louise font preuve de leur aptitude à se dédoubler, c’est-à-dire à mobiliser leur attention dans deux sens différents afin de gérer l’ensemble. C’est à nouveau par le biais de l’image et du son que nous saisissons finement la situation. En effet, le filmage audiovisuel permet de retenir des activités dont les mécanismes d’expression (compter avec les doigts, interagir avec l’enfant) et leur coordination peuvent paraître sans intérêt au moment de l’observation sous peine que les tâches en question soient oubliées par l’observateur, et ce d’autant plus qu’elles ont lieu dans une durée très courte de temps.

Image 3. Louise et la préparation des vacances

Image 3. Louise et la préparation des vacances

© Sebastián Pizarro Erazo

9Le filmage réalisé auprès des mères enquêtées donnent donc à voir le travail de coordination qui découle de la réalisation de tâches domestiques simultanées. À notre sens, ce travail atteste des dimensions mentales du travail domestique d’autant qu’il repose sur des facultés cognitives considérables : on voit comment la production domestique peut exiger la mobilisation des femmes dans des sens divers à un même moment, ce qui suppose des capacités d’attention, de perception et de concentration. Ce travail de coordination n’a donc rien d’«  évident » et s’avère, au contraire, saisissable dès lors que l’on tient à la fois compte des mouvements corporels, des sons (demandes enfantines, électroménagers) et des réactions des individus. En d’autres termes, si au moment de l’observation in situ, ces données peuvent passer de manière inaperçue à l’œil du chercheur, le filmage audiovisuel apparaît, par sa capacité à capter durablement certes les sons, les mouvements et les gestes, mais aussi leur enchevêtrement, comme une méthode favorable à leur restitution et analyse.

2. Gérer la vie du foyer : compter, planifier, classer

10Notre filmage audiovisuel fait ressortir d’autres activités témoignant également de la face mentale de la production domestique, à savoir des tâches et des aptitudes comptables, de planification et de classement.

11Revenons d’abord au travail de préparation des vacances qui est effectué par Louise. Tel que nous l’avons déjà vu, l’enquêtée vérifie que sa famille portera avec elle tous les produits dont elle aura besoin pendant les vacances. Il s’agit donc ici d’un véritable travail de planification du répit familial qui, lui, vient s’adosser à des compétences de listage, voire de comptabilité (cf. Image 3). Également, on observe l’enquêtée en train de faire à la main une liste précisant d’une part les « trucs à acheter », et d’autre part les « trucs à ne pas oublier » (cf. Image 4, 02’45’’) : c’est par le biais d’écritures domestiques reposant certes sur des compétences écrites (Lahire, 1993), mais aussi sur des capacités à s’organiser, que Louise range les besoins des membres de la famille en vue du bon déroulement des vacances. Exigeant peu d’effort physique et ayant rarement une traduction matérielle (par exemple, la liste), tout porte à croire que les opérations mentales du travail domestique, en l’occurrence planifier, lister et classer, ne sauraient guère être saisies par le discours ou la seule observation directe. En effet, ces opérations relèvent d’une discrétion (contrairement au rangement, par exemple) et d’une subtilité (autant faire une liste est perceptible, autant créer des catégories au sein de celle-ci peut sembler aller de soi) dont l’image permet de dégager le sens tout en attirant l’attention du chercheur.

Image 4. Le listage de Louise

Image 4. Le listage de Louise

© Sebastián Pizarro Erazo

12On constate le déploiement de compétences similaires du côté d’Anaëlle, mère de deux enfants de sept et neuf ans. En étant séparée et mère d’un enfant en situation de handicap (autisme), elle se trouve dans une situation économique qu’elle juge très délicate. Elle est bénéficiaire de différentes aides sociales (venant des Caisses d’allocations familiales, de la Ville de Paris, de la Maison départementale des personnes handicapées, etc.) qui servent, en partie, à financer le recours à une aide à domicile. Dès lors, l’enquêtée est habituée à la gestion de la paperasse et aux enjeux intellectuels et organisationnels qu’elle suppose. Le travail de classement qu’elle réalise en est l’illustration (cf. Image 5) : nous l’observons en train d’organiser des papiers domestiques de nature variée (tickets de caisse, dessins, etc.) jusqu’à arriver à des piles cohérentes en contenu. Si cette activité semble être réalisée de façon mécanique, les gestes d’Anaëlle disent le contraire (03’17’’) : nous la voyons en train de chercher une posture favorable à un examen plus minutieux et efficace des documents. Ainsi, le filmage audiovisuel rend compte de toute la densité du travail de classement : d’une part, l’acte de classer revient à trier et empiler, à savoir des tâches fondées sur des véritables compétences cognitives et pas toujours perceptibles d’emblée ; d’autre part, le classement est doté de « dimensions esthétiques » (Pentimalli, 2009) qui, davantage saisissables par le biais de l’image, s’avèrent très éloquentes quant à sa complexité (chercher une posture confortable pour effectuer le classement).

Image 5. Anaëlle et le classement des « papiers domestiques »

Image 5. Anaëlle et le classement des « papiers domestiques »

© Sebastián Pizarro Erazo

13Enfin, la manière dont María s’occupe du linge montre, elle aussi, en quoi le travail domestique peut solliciter des compétences mentales importantes. Nous sommes dans la buanderie de son domicile et l’enquêtée s’apprête à lancer la machine à laver, acte qui implique d’avoir séparé en amont le blanc du noir afin d’éviter tout accident de coloration (cf. Image 6, 03’36’’). Nous voyons donc ici qu’entretenir linge n’est pas un domaine d’activité uniquement physique : il implique, au contraire, un travail de classement, voire une certaine vigilance de la part de l’enquêtée. À cet égard, la prise de vue permet de restituer la part cognitive du travail de María qui donne lieu à deux pôles chromatiques – blanc d’une part, noir d’autre part – qui se distinguent clairement. Or, cette dimension était passée inaperçue au moment de l’observation et c’est plutôt le matériau visuel qui nous a permis d’aborder le travail domestique de manière plus approfondie : en captant durablement cette scène domestique, l’image constitue une donnée à partir de laquelle on peut mettre en avant les compétences cognitives auxquelles s’adosse le travail d’entretien du linge et qui, comme pour d’autres activités ménagères, sont habituellement négligées.

Image 6. María et le tri du linge

Image 6. María et le tri du linge

© Sebastián Pizarro Erazo

14Pour aborder le travail domestique dans toute sa complexité, il ne suffit donc pas d’aller l’observer sur place, mais de l’enregistrer. En effet, si pendant les séquences d’observation la question des opérations mentales de ce domaine d’activité ne s’était pas posée, c’est à partir du matériau visuel collecté que nous en avons saisi sa portée : l’image a attiré notre attention sur les activités et compétences profondément cognitives qui sous-tendent le travail domestique. En nous servant de l’image, nous avons alors essayé de relever les activités comptables, de classement et de planification et les conditions dans lesquelles elles sont réalisées : autant d’aspects qui, souvent considérés comme allant de soi, peinent à être restitués par le biais des méthodes telles que l’entretien, l’observation directe ou les carnets d’activité.

Conclusion

15Quels sont les apports de l’image et du son aux recherches sur le travail domestique dans les familles ? En captant durablement des données diverses, dont le bruit ambiant, le temps (Haicault, 2000 ; Cardi, 2021), les corps au travail et les dimensions esthétiques qui accompagnent la réalisation des travaux domestiques, le filmage audiovisuel favorise davantage la restitution des dimensions mentales de ce champ d’activité que d’autres dispositifs, dont l’observation directe notamment. En effet, l’image et le son ont la capacité d’attirer l’attention de l’observateur sur des données qui peuvent paraître anodines au moment du travail de terrain et qui se caractérisent, par ailleurs, par leur caractère éphémère. Ainsi, l’usage de l’image et du son de manière complémentaire à d’autres méthodes de collecte de données ne peut qu’enrichir les analyses portant sur des thématiques telles que le travail domestique. De notre côté, à partir de données audiovisuelles nous avons tenté de contribuer aux recherches sur la charge mentale, celle-ci n’étant pas entendue uniquement comme la gestion de l’imbrication de champs d’activités hétérogènes (professionnelles v/s domestiques et familiales) (Haicault, 1984), mais aussi comme les différentes opérations mentales qui interviennent dans la production domestique (Haicault, 2020). Et dans notre travail de terrain, ces opérations s’avèrent très diverses (classer, compter, trier, coordonner, etc.) en même temps qu’elles sont loin d’être négligeables : pour discrètes qu’elles soient, les dimensions mentales paraissent occuper une place importante dans la production domestique quotidienne des familles rencontrées, et ce d’autant plus que celles-ci s’emparent à la fois de la norme contemporaine liée à la « bonne parentalité » et des services à domicile.

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Bibliographie

Lahire B. (1993) La raison des plus faibles. Rapport au travail, écritures domestiques et lecture en milieux populaires, Lille, Presses Universitaires de Lille.

Cardi F. (2021) Photographie et sciences sociales. Essai de sociologie visuelle, Paris, L’Harmattan.

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Haicault M., Eckert H. & Eyraud C. (2021) » Pour une sociologie audiovisuelle du travail », Images du travail, travail des images, nº11, p. 1-31.

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Martin C. (2014) « Être un bon parent » : une injonction contemporaine, Rennes, Presses de l’EHESP.

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Pérez A. (2014) Subversión feminista de la economía. Sobre el conflicto capital-vida, Madrid, Traficantes de sueños.

Pitrou A. (1992) Les solidarités familiales. Vivre sans famille ?, Toulouse, Privat.

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Vandelac L., Bélisle D., Gauthier A. & Pinard Y. (1988) Du travail et de l’amour. Les dessous de la production domestique, Montréal, Éditions Saint-Martin.

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Notes

1 Pour tangibles qu’ils soient, la collecte de données sur les activités domestiques ou les services produits dans l’univers familial par le biais de l’entretien n’est pas aisée (Pitrou, 1992 ; Cresson, 1995). Nous faisons alors l’hypothèse que cela est d’autant plus compliqué que nous avons affaire à des tâches plutôt immatérielles.

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Table des illustrations

Titre Image 1. Saria et la propreté du four
Crédits © Sebastián Pizarro Erazo
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Titre Image 4. Le listage de Louise
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Titre Image 5. Anaëlle et le classement des « papiers domestiques »
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Titre Image 6. María et le tri du linge
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Pour citer cet article

Référence électronique

Sebastián Pizarro Erazo, « L’image et le son comme moyens pour saisir les dimensions mentales du travail domestique : les activités de coordination et de gestion »Images du travail, travail des images [En ligne], 15 | 2023, mis en ligne le 20 juillet 2023, consulté le 21 septembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/itti/4258 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/itti.4258

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Auteur

Sebastián Pizarro Erazo

Sebastián Pizarro Erazo est Docteur en sociologie du Conservatoire National des Arts et Métiers, membre associé au Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Économique (UMR 3320 CNRS-CNAM) et ATER à l’Université Paris-Est Créteil. Il s’intéresse aux pratiques sociales de prise en charge des activités reproductives (tâches ménagères, alimentaires, vestimentaires, du care, etc.) dans la société française contemporaine. Ainsi, ses travaux croisent travail domestique, politiques publiques, rapports de genre et de classe.

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