Navigation – Plan du site

AccueilNuméros2010-3Le temps des signesRéplicateurs visuels et sonores d...

Le temps des signes

Réplicateurs visuels et sonores du monde néo-médiéval

Gérard Chandès
p. 167-175

Résumés

La dissémination culturelle du néo-Moyen Âge peut se comprendre par le fait que le Moyen Âge peut se représenter visuellement et verbalement par des formes basiques liées à la perception sensorielle de l’espace et à la perception personnelle du corps (le créneau, l’expression verbale « Oyez »). Ces formes peuvent se décrire comme des réplicateurs : leurs propres caractéristiques leur permettent de s’étendre, elles peuvent résister à la sélection culturelle et elles peuvent s’appliquer à des domaines différents.

Haut de page

Texte intégral

  • 1  « L’archive, c’est aussi ce qui fait que toutes ces choses dites ne s’amassent pas indéfiniment co (...)
  • 2  Yves Jeanneret, Penser la trivialité, t. I : La vie triviale des êtres culturels, Paris, Lavoisier (...)

1Lorsqu’elle circule en milieu hétérogène, l’information (idées, textes, formes plastiques) s’altère et se transforme. Comme le souligne Yves Jeanneret, à la suite de Michel Foucault1, « l’altération des êtres [culturels] n’est pas un accident mais une réalité structurelle2 », qui engendre à son tour de nouveaux êtres culturels. La néo-médiévalité fait partie de ces êtres, et le médiévalisme en est la discipline d’étude.

  • 3  Régis Debray, Transmettre, Paris, Odile Jacob, 1997, p. 25.

2Cependant, le processus évolutif n’est intelligible que dans la mesure où des éléments du « génotype » vont se conserver, faute de quoi on change radicalement d’objet. C’est un fragment de ce quelque chose qui se conserve malgré les changements culturels radicaux intervenus depuis le Moyen Âge que je voudrais observer, en appliquant à la civilisation médiévale la question que Régis Debray posait un jour, lorsqu’il se demandait avec étonnement « comment il se fait qu’il subsiste aujourd’hui en Occident, deux mille ans après Jésus, quelque chose comme du christianisme3 ».

  • 4  Autres que la Seconde Guerre mondiale, qui appartient encore à l’histoire contemporaine, puisque b (...)

3Autre fait remarquable, qui surdétermine la problématique : non seulement l’information d’origine médiévale à traversé les siècles mais, dans les sociétés européennes et nord-américaines, qui sont les scènes d’une évidente compétition culturelle entre périodes historiques4, le Moyen Âge tient la tête, au moins quant au nombre de ses discours.

  • 5  Gérard Chandès, Sémiosphère transmédiévale, 2006 (en ligne depuis novembre 2007 : http://epublicat (...)

4Les explications couramment admises par les médiévalistes prennent en compte différents facteurs. Le Moyen Âge favorise les investissements de l’imaginaire ; il bénéficie de la dynamique propre au récit mythique : élucidation des origines, ambivalence axiologique, redondance narrative. Le Moyen Âge fait miroir, avec une variante que j’ai avancée par ailleurs5 sur le modèle de la psychanalyse transgénérationnelle : le Moyen Âge est une figure de l’aïeul avec qui son arrière-petite fille, la civilisation postindustrielle – violente et pulsionnelle mais obsessionnelle, fanatique des droits individuels mais addictive aux réseaux communautaires, obsédée par le corps mais dématérialisante – cherche à régler les comptes.

5Mais quittons ici les larges perspectives anthropologiques pour nous concentrer sur les formes manifestées – et manifestes – du Moyen Âge, en établissant trois hypothèses. La première est que la présence du Moyen Âge sur la scène patrimoniale et culturelle tient à la capacité de figuration par des formes simples dont ne disposent pas ou peu la plupart des autres époques historiques. La deuxième est que ces formes figuratives ne sont pas seulement un véhicule (de l’identité médiévale), mais aussi un pilote (du discours néo-médiéval) : autrement dit qu’elles ne servent pas seulement à dupliquer le discours médiéval, mais plus encore à le répliquer. Cela revient à supposer qu’elles n’exercent pas seulement la fonction de connecteurs signalétiques, mais plus encore celle d’excitateurs. La troisième hypothèse est que ces formes ne sont pas seulement visuelles mais sonores, à travers la formule canonique et internationale : « Oyez ! Oyez ! » d’usage ludique en France, mais encore cérémoniel en Angleterre et aux États-Unis.

Les réplicateurs : l’exemple du créneau

  • 6  François de La Bretèque, L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004.

6François de La Bretèque6 a identifié une gamme de formes visuelles qui « codent » le Moyen Âge, permettent son identification et sa reconnaissance parmi la multitude des signes culturels. Ces « iconogrammes » ou « petites unités de figuration » interagissent avec les « concepts-cadres » tels que la chevalerie ou la féodalité, avec des lieux communs narratifs tels que le banquet ou le combat singulier. Ce sont des éléments premiers, en nombre limité mais irréductibles, constants dans la structure, quoique variables dans le détail : l’armure, la muraille crénelée, la croix, l’épée et l’arc, l’ogive et la voûte, le pignon, la flèche et le hennin. Récurrents au cinéma ou à la télévision, on les retrouve dans l’appareil décoratif des fêtes médiévales, en bannières de sites internet dédiés au Moyen Âge, ou encore dans les galeries d’images accessibles en pages d’accueil des moteurs Google et Yahoo. Leur capacité d’itération me paraît mériter plus d’attention qu’elle n’en a fait l’objet jusqu’à maintenant, du moins à ma connaissance.

7La reproduction d’un signe peut passer par deux voies : celle de la duplication, qui consiste simplement à copier en double – ce que peut faire une machine – et celle de la réplication, qui porte une dimension cognitive et praxique supplémentaire : celle de l’imitation. Aussi, les iconogrammes répertoriés par La Bretèque sont interprétables comme des réplicateurs.

  • 7  Sur le concept de « propagation », cf. Aaron Lynch, Thought Contagion. How Belief Spreads Through (...)

8J’utilise le terme « réplicateur » par emprunt à l’anglais « replicator », concept issu de la théorie darwinienne. Un réplicateur est une réalité dont la structure, la morphologie ou la « matière » ont une incidence sur ses possibilités d’être reproduite dans son environnement et de se propager. Un objet est un « réplicateur » s’il peut connaître des variations non critiques, s’il est le résultat d’une sélection puis d’une conservation par propagation en milieu évolutif7.

  • 8  Richard Dawkins, The Selfish Gene [1976], nouv. éd., Oxforf, Oxford University Press, 1989 ; trad. (...)
  • 9  Cf. Daniel C. Dennet, Darwin’s Dangerous Ideas, New York, Simon & Schuster, 1995, p. 77 sq.

9Selon Richard Dawkins, dont le darwinisme extrémiste nous impose la mise à distance critique, mais dont nous ne négligerons pas les potentialités heuristiques, le réplicateur est une « unit of imitation », ou « unit of cultural transmission8 ». La qualité de l’imitation et la durée de sa propagation dépendent de la fitness de cette unité : de sa bonne forme, de sa pertinence, de son aptitude à faire quelque chose, bref de tout ce qui concourt à son efficience9 et qui détermine ses capacités de s’adapter aux pressions de sélection qui s’exercent dans son environnement.

10Les signes visuels lisibles comme des unités culturelles de transmission médiévale me paraissent être le cercle, présent à la fois sur les façades des cathédrales et dans le légendaire de la Table Ronde, la croix qui conjugue, sous les deux espèces de la croix chrétienne et de l’épée, les propriétés les plus élémentaires de la géométrie euclidienne (intersection orthogonale de deux segments de droite, ligne médiatrice, symétrie axiale), et enfin le créneau. Je ne traite ici que de ce dernier : la présentation hors-contexte d’une croix ou d’un cercle pourra évoquer des réalités autres que celles contenues dans l’encyclopédie médiévale, alors que le créneau, toujours en situation décontextualisée, suscitera probablement dans la plupart des cas, chez les non-médiévistes, la référence au monde réel ou légendaire du Moyen Âge.

11Le créneau, en physique et en mathématiques, correspond au tracé des premiers harmoniques d’un signal périodique carré (série et synthèse de Fourier). C’est une « bonne forme ». Sa simplicité la rend particulièrement apte au traitement graphique imposé par les contraintes inhérentes à la lisibilité des discours concentrés que sont les logos, les affiches, les bannières de sites. C’est la raison pour laquelle le créneau et son support, le donjon ou le château-fort, dominent le paysage iconique néo-médiéval. L’adaptation à l’environnement s’exprime aussi bien par son emploi en fonction référentielle qu’en fonction symbolique. Pour faire par exemple accroche à un dossier de presse sur les croisades. Pour suggérer la présence sur un territoire d’un patrimoine remarquable, comme dans le logo du Conseil Général d’Indre-et-Loire, où nous voyons que le tracé de base résiste aisément à la déformation imposée par la volonté d’exprimer le dynamisme de la collectivité territoriale et sa confiance en sa capacité de valoriser son patrimoine. Pour signifier la solution à des attentes élémentaires et dominantes dans le discours global de la modernité : la protection, la fiabilité et la sécurité. Toutes valeurs attendues, par exemple, en ces temps de SIDA, d’un préservatif Durex, dont voici le porte-clef :

Dans un film au décor minimaliste, Perceval le Gallois d’Éric Rohmer, le créneau est conservé, sinon accentué.

12Ces réplicateurs, auxquels on ajoutera le mâchicoulis (cf. infra) donnent au sujet sémiotique « Moyen Âge » un avantage sélectif sur les périodes historiques qui ne disposent pas d’un tel langage figuratif. Seule l’Égypte ancienne nous a légué avec les pyramides une forme euclidienne de base, le triangle, et un volume : celui d’un cristal élémentaire.

Un réplicateur sonore : oyez !

  • 10  Date de consultation : 14 novembre 2009.
  • 11  Voir la page de l’agence (http://blog.oyez.fr/lagence), consultée le 14 novembre 2009. Depuis cett (...)

13Le créneau rencontre son équivalent sonore avec la forme verbale « Oyez », développée le plus souvent en série de deux ou trois. Cette figure fait à la fois accroche et signature du sujet médiéval qui va s’exprimer. Une mesure de sa popularité opérée par requêtes sur Internet donne les résultats suivants : sur Google, « oyez » apporte 209 0000 occurrences, « oyez oyez » 269 000 et « oyez oyez oyez » 268 000. Sur Yahoo, respectivement 2 490 000, 2 480 000 et 2 270 000 occurrences10. La formule s’applique à des objets divers : fêtes médiévales, restaurants, faire-part de mariages, nom d’une agence de conseil en communication11, dont voici le nom et le logo (nom et logo « embrayés ») :

14Dans une société qui est le théâtre d’une guerre des signes généralisée, donc dans un environnement à très fortes pressions de sélection, dans une actualité de sévère concurrence entre agences, toute entreprise (énonciateur) dont le métier est d’être entendue par les annonceurs (énonciataires) a obligation d’inventer les opérateurs de connexion efficaces avec ces derniers. Il apparaît ici que la formule médiévale a été évaluée par les professionnels créateurs de l’entreprise comme un connecteur efficace…

15Une analyse phonétique élémentaire de la forme « oyez » montre un déplacement régulier du point d’articulation de l’arrière vers l’avant et un système complet de contrastes entre l’initiale et la finale :

  • une opposition du point d’articulation : initiale postérieure et finale antérieure ;

  • une opposition du système externe : initiale labialisée, finale non labialisée ;

  • une opposition rythmique : initiale faible, finale tonique.

Les effets de contrastes sont redoublées par la mise en série, que l’on peut figurer graphiquement par référence :

  • au déplacement du point d’articulation et à l’accentuation :

  • à l’opposition classique entre le son, qui est le régime acoustique de la voyelle, et le bruit, qui est le régime acoustique de la consonne :

Comparons maintenant ce graphe avec le tracé de la muraille crénelée, ou ornée de modillons ou de mâchicoulis :

16Le texte visuel et le texte sonore paraissent isomorphes, ce dont le graphisme du logo Oyez !… rend compte explicitement. Ils possèdent en commun la morphologie et la syntaxe des systèmes cadencés et périodiques, fondés sur des systèmes sémiotiques d’opposition binaire.

  • Ouvert/fermé, plein/creux, horizontal/vertical, haut/bas, monter/descendre, pour la forme iconique ; ces oppositions décrivent le système de repérage élémentaire de l’individu dans son environnement spatial.

  • Avant/arrière, fort/faible, tendu/détendu, contracté/dilaté, pour la forme sonore ; ces oppositions participent à la perception de son corps propre par le sujet qui prononce. La prononciation de la forme isolée et plus encore de la triade Oyez ! Oyez ! Oyez ! est un événement kinésique : il active les sensations produites par les mouvements des organes sensoriels en contact ainsi que par les contractions et les dilatations de la chair.

Réplicateurs et sensori-motricité

  • 12  Voir Jacques Fontanille, Sémiotiques du corps : l’enveloppe et le mouvement : « L’idée d’une corré (...)

17La phénoménologie du corps élaborée par Merleau-Ponty et reprise par la sémiotique du sensible (J. Fontanille12) peut permettre d’affirmer, au minimum, l’hypothèse de la capacité réplicatrice – la fitness – de certaines formes puisque ces oppositions perceptives visuelles et auditives, tout en exprimant les processus les plus archaïques de la perception, renvoient à la sensori-motricité, instance universelle et instinctuelle de la relation entre le sujet et le monde. Ces formes sont, par conséquent, propices à l’imitation qui permet la propagation.

  • 13  Gilbert Durand, Structures anthropologiques de l’imaginaire [1960], 3e éd., Paris, Bordas, 1969, p (...)

18De son côté, l’archétypologie de l’imaginaire proposée par Gilbert Durand établissait la corrélation entre sensori-motricité et représentations. La sensori-motricité amorce son processus de mise en figure par des schèmes qui ne sont pas encore des images mais des instances médiatrices entre « les dominantes réflexes et les représentations13 ». Résistantes, à ce titre, aux forces d’altération locales et à l’oubli.

  • 14  Jean-Marie Klinkenberg, Précis de sémiotique générale [1996], Paris, Seuil, 2000, p. 159.
  • 15  Gilbert Simondon, L’Individuation psychique et collective, Paris, Aubier, 2007, p. 54. « Le carré, (...)
  • 16Ibid.

19Les travaux de Gilbert Simondon sur le concept et le processus d’individuation (des objets, des individus et des groupes humains) n’infirment pas les propositions précédentes. Simondon oppose la quantité d’information à la tension d’information d’un signe donné. Les « formes » simples, telles que le carré, le cercle, auxquels j’ajouterai les tracés périodiques, véhiculent peu d’information. Aussi, leur identification est facile et demande une faible dépense énergétique de la part de l’observateur. Si la loi d’économie préside à toute opération sémiotique, comme l’affirme J.-M. Klinkenberg14, la faiblesse de leur coût perceptif favorise la diffusion de ces formes. Celles-ci sont caractérisées, en revanche, par une « tension d’information » élevée. La tension d’information est « la propriété qu’aurait un schème de structurer un domaine, de se propager à travers lui, de l’ordonner15 ». Par conséquent le schème possède la « capacité de traverser, d’animer et de structurer un domaine varié, des domaines de plus en plus variés et hétérogènes16 » : autant de propriétés des réplicateurs culturels ici décrits et que l’on peut qualifier de « schèmes structuraux » autant que de « formes ».

  • 17  « … Oyez ! Au temps des troubadours, dont nous revendiquons d’un pied de Net la filiation, la répé (...)

20L’interventionnisme ludique du mantra Oyez ! se manifeste dans les univers les plus variés : son utilisation comme « enseigne », comme discours minimal immédiatement identifiable par des publics aux compétences de lecture hétérogènes, avec fonction d’« excitateur », en est une occurrence. La formule porte les valeurs médiévales17 dans un environnement radicalement différent de leur milieu source. Ailleurs, elle fait intrusion dans le monde – rural, il est vrai – de la Renaissance par le moyen d’un paratexte filmique.

Voici le début de la notice critique publiée par Télérama à l’occasion d’une rediffusion du Retour de Martin Guerre (Daniel Vigne, 1982) :

Pour sûr, ç’é lui, ç’é bin Martin. Dame non, ç’t’un autr’ ! Oyez, oyez, braves spectateurs, c’est la zizanie au village gaulois, pardon, ariégois, d’Artigat […]. Un film popu bien charnu en bure, sayon et cornette, qui fleure bon le foin et la miche.

  • 18  Et non pas simplement informative, ni technique, ni mythique.

21Le domaine : l’histoire. Son hétérogénéité : le temps gaulois, le xvie siècle, une province reculée, qui sont les territoires de propagation. Le pouvoir de structuration sémantique : reconstruction de l’histoire en mémoire par agrégation, autour de Oyez en position dominante d’intonation (seconde phrase de la notice, après l’accroche ludique), de clichés et poncifs médiévaux (bure, foin, miche) à fort investissement sensoriel (« charnu », « fleure bon »). Le pouvoir d’ordonnancement : tout ce passé lointain, ce temps de la ruralité ancienne et sensorielle est indexable par la formule médiévale. La capacité à situer la rationalité énonciative de la notice : hédonique18. Efficience du réplicateur…

  • 19Op. cit., p. 14.

22L’analyse des deux objets présentés ici, à la fois formes constituées en textes et figures à fonctionnalité schématique, n’épuise évidemment pas le sujet. Concluons pour l’instant que le Moyen Âge possède ce privilège d’être figurable par des signes qui ne peuvent être attribués à d’autres périodes historiques, ni partagés par elles. Des signes robustes parce que capables d’activer à la production comme à la réception des actions et réactions sensorielles élémentaires – robustes au point de structurer des discours dont la visée et la thématique sont étrangères à leur univers d’origine. Selon Yves Jeanneret, « Dans la trivialité, il y a de la transmission, de la traduction, de l’interprétation et de la tradition, mais il y a surtout plus que la simple somme de ces idées19 ». On peut estimer que ces signes circulent dans notre actualité car ils possèdent les capacités de réplication qui leur permettent d’ouvrir les routes de la trivialité.

Haut de page

Notes

1  « L’archive, c’est aussi ce qui fait que toutes ces choses dites ne s’amassent pas indéfiniment comme une multitude amorphe […] mais qu’elles se groupent en figures distinctes, se composent les unes avec les autres selon des rapports multiples, se maintiennent ou s’estompent selon des régularités spécifiques ; ce qui fait qu’elles ne reculent point du même pas avec le temps, mais que celles qui brillent très fort comme les étoiles proches nous viennent en fait de très loin, tandis que d’autres toutes contemporaines sont déjà d’une certaine pâleur » (Michel Foucault, Archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, p. 170).

2  Yves Jeanneret, Penser la trivialité, t. I : La vie triviale des êtres culturels, Paris, Lavoisier, 2008, p. 87.

3  Régis Debray, Transmettre, Paris, Odile Jacob, 1997, p. 25.

4  Autres que la Seconde Guerre mondiale, qui appartient encore à l’histoire contemporaine, puisque beaucoup de ceux qui l’ont vécue à l’âge adulte ou dans leur enfance, vivent toujours.

5  Gérard Chandès, Sémiosphère transmédiévale, 2006 (en ligne depuis novembre 2007 : http://epublications.unilim.fr/revues/as/4783).

6  François de La Bretèque, L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004.

7  Sur le concept de « propagation », cf. Aaron Lynch, Thought Contagion. How Belief Spreads Through Society, New York, Basic Books, 1996, p. 12 sq.

8  Richard Dawkins, The Selfish Gene [1976], nouv. éd., Oxforf, Oxford University Press, 1989 ; trad. Le gène égoïste, Paris, Odile Jacob, 2003, p. 261.

9  Cf. Daniel C. Dennet, Darwin’s Dangerous Ideas, New York, Simon & Schuster, 1995, p. 77 sq.

10  Date de consultation : 14 novembre 2009.

11  Voir la page de l’agence (http://blog.oyez.fr/lagence), consultée le 14 novembre 2009. Depuis cette date, l’habillage du logo a été modifié notamment par suppression de la couronne qui surmonte le « O ». URL au 20 août 2010 : http://www.oyez.fr/oyez-communication-agence-paris-danzin-nachba-pelegrin,1.media?a=65).

12  Voir Jacques Fontanille, Sémiotiques du corps : l’enveloppe et le mouvement : « L’idée d’une corrélation entre la sensori-motricité et les figures sémiotiques n’est pas neuve » (en ligne : http://unilim.fr/pages_perso/jacques.fontanille/textes-pdf/Csemiotique_corps1998_2000.pdf).

13  Gilbert Durand, Structures anthropologiques de l’imaginaire [1960], 3e éd., Paris, Bordas, 1969, p. 60.

14  Jean-Marie Klinkenberg, Précis de sémiotique générale [1996], Paris, Seuil, 2000, p. 159.

15  Gilbert Simondon, L’Individuation psychique et collective, Paris, Aubier, 2007, p. 54. « Le carré, le cercle et plus généralement les formes simples et prégnantes, sont des schèmes structuraux plutôt que des formes » (p. 78). L’archétypologie de l’imaginaire ne dit pas autre chose : « ce sont les schèmes qui forment le squelette dynamique, le canevas fonctionnel de l’imagination » (Gilbert Durand, op. cit., p. 60).

16Ibid.

17  « … Oyez ! Au temps des troubadours, dont nous revendiquons d’un pied de Net la filiation, la répétition, la variation, l’interactivité et le croisement des messages avaient déjà prouvé leur redoutable efficacité » (Agence Oyez !, novembre 2009).

18  Et non pas simplement informative, ni technique, ni mythique.

19Op. cit., p. 14.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Gérard Chandès, « Réplicateurs visuels et sonores du monde néo-médiéval »Itinéraires, 2010-3 | 2010, 167-175.

Référence électronique

Gérard Chandès, « Réplicateurs visuels et sonores du monde néo-médiéval »Itinéraires [En ligne], 2010-3 | 2010, mis en ligne le 01 novembre 2010, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/itineraires/1889 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/itineraires.1889

Haut de page

Auteur

Gérard Chandès

Université de Limoges – CeReS (EA 3648)

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search