Le “Roccolo” de la famille d’Azeglio. Roman épistolaire d’un jardin
Résumé
A partir de la correspondance entre Emanuele d’Azeglio (neveu de Massimo) et ses parents, Costanza et Roberto, cet article retrace l’histoire du « Roccolo », un parc de 500 000 m2 situé au cœur du Piémont.
Entrées d’index
Mots-clés :
Alfieri (Costanza), Azeglio (Emanuele d’), Azeglio (Massimo d’), Azeglio (Roberto d’), jardin, Pellico (Silvio), Pes di Villamarina, RoccoloIndex géographique :
PiémontIndex chronologique :
XIXeTexte intégral
Le Roccolo
1Le 9 avril 1831, le marquis Roberto Tapparelli d’Azeglio (27 septembre 1790 - 23 décembre 1862), frère aîné de Massimo d’Azeglio, signait auprès du notaire Vincenzo Deandreis un acte par lequel il se rendait acquéreur d’une propriété appelée Roccolo située à Busca, un petit bourg de la province de Cuneo, au cœur du Piémont. Roberto, qui dirigeait depuis 1826 la Regia Galleria sabauda de Turin, voulait en faire un lieu de séjour estival, où il pourrait mener une existence retirée, loin de l’agitation de la cour turinoise.
- 1 Emanuele Tapparelli d’Azeglio, Una famiglia piemontese in via di estinzione, Traduzione e cura di (...)
- 2 Ibidemp. 63. Emanuele voulut reconstituer le patrimoine des d’Azeglio. Il racheta les terres de Mar (...)
2En effet, bien que les titres de la famille d’Azeglio fussent : « Signori di Maresco, conti di Lagnasco, Genola e di Cortandone, marchesi d’Azeglio e di Montanera »1 Roberto ne possédait en propre aucune de ces propriétés : le château et les terres de Maresco avaient déjà été vendus, Lagnasco était divisé en 48 parts, Genola en 192, Roberto et Massimo avaient vendu les propriétés dont ils avaient hérité à Azeglio, Cortandone et Montanera. Roberto pensait acheter à son frère la moitié qui lui était revenue des terres de Genola mais le château ne leur appartenait pas2.
- 3 À Luisa d’Azeglio Blondel, Roccolo 8 agosto 1838 : « Non ho perduto tutto il tempo questi giorni h (...)
3Après l’achat de la propriété, des travaux furent entrepris afin de transformer le bâtiment en un château qui est aujourd’hui un témoin du revival néo-médiéval piémontais du XIXe siècle. Au fil des années, Roberto d’Azeglio créa autour de ce château un magnifique parc orné de fontaines, de cascades, de promenades, de serres et d’un jardin anglais. Ce parc fit l’admiration de ses nombreux et illustres visiteurs parmi lesquels on compta Silvio Pellico, la Regina Margherita et la famille royale ; Massimo d’Azeglio en peignit une vue générale et fit une étude de la chapelle3.
- 4 Maria Carla Visconti Cherasco, Il castello del Roccolo : gusto neogotico nella villeggiatura dei d (...)
- 5 Emanuele légua par testament à son neveu Emanuele Pes di Villamarina le Roccolo ainsi que toutes l (...)
4Aucun document officiel ne permet de reconstituer la genèse de cette œuvre. Comme le souligna Maria Carla Visconti Cherasco à l’occasion d’un colloque consacré à Emanuele Tapparelli d’Azeglio4, il n’existe aucun acte dans les archives de l’Opera Pia Tapparelli de Saluzzo ni dans l’Archivio Storico de Turin ni dans celui de Busca. Les documents relatifs au Roccolo se trouveraient dans les archives privées de la famille Pes di Villamarina qui hérita de la propriété à la mort d’Emanuele, dernier représentant de la famille d’Azeglio5.
5Il existe cependant de nombreuses traces d’une réalisation qui fut le fruit du travail d’une famille tout entière, aidée par ses plus chers amis, pour autant que l’on se penche sur ce qui constitue également un legs précieux de cette famille à la postérité : sa correspondance privée.
- 6 Massimo d’Azeglio, Epistolario, cit., À ce jour, cinq volumes ont été publiés.
6En août 1839, après des études de droit à Turin et un poste d’attaché au Ministère des affaires étrangères, alors dirigé par Clemente Solaro della Margarita, Emanuele, âgé de vingt-trois ans, partit pour Munich. Ce fut le début d’une longue et brillante carrière de diplomate et la naissance d’une dense et riche correspondance épistolaire avec ses parents. Comme dans toutes les familles nobles au XIXe siècle, Roberto et son épouse, Costanza Alfieri di Sostegno (27 janvier 1793 - 23 avril 1862), fille du marquis Carlo Emanuele Alfieri et sœur de Cesare Alfieri, soucieux de donner une bonne éducation à leurs enfants, Melania (27 décembre 1814 - 9 mai 1841) et Emanuele (17 septembre 1816 - 24 avril 1890), avaient veillé à leur faire enseigner l’art épistolaire. De plus, il existait dans la famille d’Azeglio une longue tradition dont Emanuele était conscient et dont témoigne la correspondance de Massimo6.
- 7 En 1884 Emanuele publia certaines lettres de sa mère et de son père (Souvenirs historiques de la m (...)
- 8 Emanuele fit don d’une remarquable collection de faïences italiennes du XVIIIe siècle au Museo Civ (...)
7De 1839 à 1862 Costanza et Roberto écrivirent des centaines de lettres à leur fils qui leur répondit régulièrement de Munich, Vienne (1840), La Haye (1841-1845), Bruxelles (1845-1847), Saint-Petersbourg (1847-1848) et enfin de Londres où pendant vingt ans il représenta le Royaume d’Italie en qualité de ministre plénipotentiaire. Ces lettres ne se contentaient pas d’informer. Elles dénotent un réel talent d’écriture et un plaisir certain à raconter7. Il leur décrivait les pays où il séjournait, les spectacles et les fêtes auxquels il était convié, leur faisait partager ses émotions et ses trouvailles de collectionneur8 ; ils lui rendaient compte fidèlement de la situation politique, de la vie mondaine de Turin et de leur vie familiale.
8L’été, lorsqu’ils quittaient Turin où il faisait très chaud pour l’accueillante fraîcheur de leur propriété de Busca, le Roccolo, leur Roc bien aimé, ils l’informaient aussitôt de leur départ afin que leur correspondance ne s’interrompît pas :
- 9 Mardi, 29 août [1848]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. I, p. 911.
- 10 Du Roc, 24 juillet 1849. Ibidem, p. 1017.
le 16. Aussitôt ton père s’est trouvé libre, contre toute attente, il lui a pris une telle passion de s’enfuir que j’ai pu à peine obtenir un sursis […]9
Nous sommes dans notre solitude depuis huit jours. Nous avons été agréablement surpris de ne trouver ici aucune trace de sècheresse, dont on se plaignait ailleurs. Tout est vert, fleuri que c’est un plaisir à voir et après avoir fondu un mois durant à Turin, nous avons trouvé ici la température du mois de mai, qui nous a tout à fait restaurés [...]10
- 11 Mardi, 26 juillet [1853]. Ibidem, vol. II, p. 1317.
- 12 Roc le 18 juillet 1855. Ibidem, p. 1470.
Pour nous, nous sommes dans nos bois depuis le 11. On ne pouvait plus vivre en ville à cause de la chaleur, et il fallait pourtant s’exécuter tous les jours pour quelque corvée. Ici je goûte l’otium cum dignitate, dans toute sa plénitude, dans la canicule, je ne connais que cela [...]11
Voilà 15 jours que nous respirons l’air de nos montagnes, à l’abri des chaleurs qui commençaient à se faire sentir à Turin [...]12
9C’est à travers ces lettres, toutes écrites en français (et dont bien sûr nous respecterons, comme il se doit, la graphie), que nous allons tenter de reconstituer l’histoire de ce jardin, pendant les quelques trente années où son aménagement et son entretien furent au centre des préoccupations familiales. Les citations seront abondantes. Car notre propos n’est pas de faire une étude analytique mais de faire revivre au lecteur les émois, les plaisirs et les soucis que la propriété occasionna à la famille, et surtout de donner des d’Azeglio une tout autre image que celle communément reçue de la tradition universitaire. Au centre de ce véritable “roman épistolaire”, deux figures sympathiques et pittoresques : Costanza, la mère, et Emanuele, le fils. On sera étonné de constater à quel point, Emanuele, de ses lointaines résidences, suit avec intérêt l’évolution des travaux.
Le voyage
10Le voyage n’était pas toujours facile et il le resta au fil des années malgré la construction de deux lignes de chemin de fer : l’une reliait Turin à Savigliano, l’autre, plus pratique, allait vers Cuneo :
- 13 Samedi matin [15 juillet 1838]. Ibidem, vol. I, p. 124.
- 14 Dimanche 12 août [1838]. Ibidem, p. 131.
Nous n’avons point rencontré de brigand, je voudrais qu’il n’y eût pas (plus) de charettiers, mais ils étaient innombrables et endormis, ils nous ont accrochés deux fois [...]. Au total nous avons pris peu de goût au voyage nocturne, nous avons bien évité la chaleur, mais pas entièrement la poussière dont les yeux de papa se ressentent encore [...]. Nous sommes arrivés ici à 3 heures fort empressés de gagner nos lits.13
C’est assez joli de mettre 24 heures pour arriver du Roc à Turin : j’ai raison de dire que personne n’est pressé dans ce pays, on parle de chemin de fer et on n’a même pas de diligences [...]14
Le voyage de retour fut parfois mouvementé :
- 15 Turin, vendredi [30 septembre] 1842. Ibidem, p. 422.
Nous avons quitté le Roc par un tems assez douteux, il avait plu toute la nuit, mais nous avons fini par avoir une bonne journée et d’assez bonnes routes. Il n’y a eu que le Pô qui, se trouvant fort grossi, nous a présenté quelque difficulté. J’ai dû passer toute seule dans une petite nacelle un bras ajouté au fleuve où le bac ne pouvait pas passer. Papa et le chasseur ont passé à Paticole ainsi que tous nos gens arrivés plus tard.15
En septembre 1855, les transports s’améliorèrent enfin :
- 16 Le 17 septembre 1855. Ibidem, p. 1482.
J’ai oublié de te dire que nous espérons una fermata du chemin de fer de Saluzzo à Lagnasco, ce qui aura son utilité et son agrément.16
11Le calme que Costanza et Roberto trouvaient au Roc les récompensait de leur voyage et cette impression ne se démentit pas au fil des années, bien que le silence qui succédait au tumulte de la vie turinoise fût parfois un peu oppressant :
- 17 Dimanche 29 [juillet 1838]. Ibidem, vol. I, p. 130.
Tu me parles de venir ici, mon cher fils, je ne dis ni oui, ni non, car sous un certain rapport et à certaines conditions je ne demande pas mieux. J’avais pensé que la vie plus animée de S. Martin et la saison du raisin aurait mieux convenu pour tes vacances. La vie du Roc, qui convient à nos âges et à nos goûts, est fort sérieuse et monotone pour toi, je le sens parfaitement [...]17
12Cette tranquillité retrouvée fit qu’ils se rendirent régulièrement au Roc, même lorsque les événements politiques se bousculaient :
- 18 Mardi, 29 août [1848]. Ibidem, pp. 911-914.
Ici tout est si tranquile, rien n’a changé, on pourrait se croire toujours en l’an de grâce 1847, mais on apporte avec soi des pensées poignantes et, quand par moment on est tenté de se laisser aller à l’oubli, influencé par l’aspect de ce calme qui vous entoure, on est bientôt réveillé en sursaut par le souvenir de ce qui se passe un peu plus loin et tout autour de nous, et l’anxiété reprend son empire ; il n’y a qu’une préoccupation et une conversation possible, il n’y a aucun intérêt auprès de celui-là [...]. Enfin je voudrais que tu pusses venir et nous trouver encore aux bords de la fontaine, on y a fait un bon chemin, nous y allons après déjeuner et nous y établissons, il y fait si bon qu’il paraît impossible qu’aucune mauvaise influence puisse arriver là.18
13En 1852, Roberto écrit à son tour :
- 19 28 juin 1852. A.O.P.T.
Voici l’époque où l’amour du Roc prévaut sur celui de la Patrie, et l’attrait du château sur les attraits du Sénat. Il est vrai que ce ne serait pas une expression hyperbolique, car les attraits de ce dernier sont loin de suivre la loi de progrès que le siècle s’attribue.19
14En 1860, son plaisir de retrouver le calme du Roc est encore plus manifeste :
- 20 20 juillet 1860. A.O.P.T.
Nous voilà posés sur le rocher qui brave les tempêtes du monde et aux pieds du quel viennent se briser ses flots agités. C’est ici notre séjour de prédilection ; on s’y sent rajeunir et le calme de cette solitude est un beaume qui guérit les maux physiques et les maux politiques.20
15Par deux fois, Roberto et Costanza d’Azeglio ne purent profiter du calme et de la fraîcheur du Roc : en 1854 à cause du choléra et en 1859 à cause de la guerre et de leur engagement dans la gestion des hôpitaux militaires turinois.
Les travaux
16Chaque année, Roberto et Costanza s’empressaient de décrire à leur fils l’avancement des travaux qui n’était pas toujours satisfaisant :
- 21 Piémontais : rampe.
- 22 Piémontais : au mieux.
- 23 Le 10 juin 1837, Carlo Alberto avait autorisé l’installation d’un asile pour les nécessiteux dans (...)
- 24 Mardi 18 juillet 1837. Op. cit., pp. 118-119.
Baptiste n’a fait que la garniture de l’autel, qui mérite d’être citée. La chapelle est en progrès. Maintenant tous les ouvriers se hâtent de réparer le tems perdu. Conti met de belles corniches et chapitaux aux pilastres de la grille, j’oubliais de dire qu’une bonne mantegna21garnit la sortie de la grille. Tous les serruriers de Busca travaillent aux gardes-fous de la terrasse de l’escalier de la tour (point couverte) que Sambuga devait avoir mis en place le Ier juin. Les petites grilles à côté de la grande n’étant point faites, la circulation était libre autour des pilliers ; j’ai fait fermer a la bela mej22, car tous les mendians qui ne veulent pas aller à Vineuv, viennent, je crois au Roc23. La remise était sans porte, on y a mis l’ancien rastel, j’en suis bien fâchée parce que j’en avais besoin ailleurs. On fait aussi un placard pour les harnais et une dépense considérable en tôle pour empêcher la pluie de pénétrer dans la maison.24
17Parfois, ils firent effectuer certains travaux pendant leur séjour pour pouvoir les diriger :
- 25 Busca le 23 août [1838].Ibidem, p. 136.
Hors de la maison on travaille à construire une jolie fontaine en pierre sous les saules vers le Bouthier ; si on parvient à garnir d’arbustes cet endroit, il finira par être joli et il est si près de la maison qu’il demande à être soigné. Après on entreprendra la grande route, il est question d’adoucir la montée entre les deux ponts en gagnant sur le pré de gauche. Papa a envie de voir un peu par lui-même ces ouvrages, pour qu’on ne les exécute pas de travers.25
- 26 Busca le 4 septembre [1838]. Ibidem, p. 139.
L’Amis a trouvé bien des nouveautés ici, en commençant par la grande route qu’on avait faite et couverte de gravier pour son arrivée. Elle fait maintenant un coude dans le chemin du ciabot, et passe dans le pré du jardinier, ce qui adoucit fort le tournant qui était si rude. On l’a élevée dans cet endroit de la hauteur d’un homme. Le jardinier qui a dirigé cette entreprise, se croit un Archimède et en parle un peu plus à contresens. L’année prochaine on placera des barrières aux endroits les plus dangereux.26
18À cause de la lenteur et de l’ampleur des travaux, la rénovation de la chapelle et l’aménagement des abords immédiats de la maison et des chemins d’accès se poursuivirent sur plusieurs années, mais un nouveau chantier s’ouvrit : celui des façades. Parallèlement, la décoration du parc commença par la mise en place d’un monument à la mémoire de leur fille, Mélanie, décédée le 9 mai 1841 :
- 27 Dimanche, 31 juillet [1842]. Ibidem, pp. 406-407.
[...] Hier nous avons mis en place le monument de cette pauvre enfant, qui fait très bien sous la grande roche ; il sera entouré d’un ovale de cyprès, mais il faudra du tems pour que ceux-ci remplissent bien leur objet. Le monument a très bien réussi comme sculpture, il a beaucoup plu à Turin et a été imité pour le Camposanto. Mr Gussoni est venu le mettre en place, il a aussi placé une flore, à l’endroit où il y avait l’année dernière ce petit arbre si rare que nous appelions scarpenton. Cette blanche statue ressort très bien sur ce fond vert, papa en est fort satisfait, tourne continuellement autour et prétend que tu en seras fort joyeux quand tu le verras [...].27
19Dans le parc, le choix fut difficile. Fallait-il se contenter de végétaux ou les accompagner de constructions ? En juillet 1853, la façade fut enfin terminée. Deux ans plus tard, ce fut la chapelle. Il avait fallu presque dix ans pour qu’elle revêtît l’aspect désiré par ses propriétaires.
Le parc
20Ces travaux achevés, Roberto et Costanza commencèrent l’aménagement du jardin. Dans un premier temps, on s’était félicité des progrès de la végétation qui avait compensé le manque de fleurs et de fruits et l’on s’était inquiété lorsqu’elle avait paru moins luxuriante :
- 28 Mardi 18 juillet 1837. Ibidem, p. 118.
Félix n’a rien fait du tout et il n’y a ni fleurs ni fruits au jardin ; ce qui a gagné c’est la végétation, tout est couvert autour de la maison, c’est un bon pas de fait et l’eau des cascades qui coule jour et nuit avec une certaine abondance, te fera plaisir à voir.28
- 29 Samedi matin [15 juillet 1838]. Ibidem, pp. 124-125.
Hier matin nous avons débuté comme de raison par aller voir les nouveautés. Le vase était déjà placé au milieu du petit pré et il est très beau, mais il ne se trouve pas vis-à-vis de la porte du salon et c’est dommage, cependant sur une extrémité du petit pré je crois qu’il n’irait pas bien du tout [...]. Les dehors sont moins beaux que l’année passée, les arbres moins fournis, j’ignore pourquoi, et il n’y a pas une fleur. Il fait bien moins chaud qu’à Turin, il n’y a qu’un moment dans la journée où l’on sent l’été.29
21Pour sa part, Emanuele leur décrivait inlassablement les cultures de fleurs en Hollande :
- 30 La Haye le 9 mai 1842, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin. Par la France. (...)
Nous avons eu notre partie pour aller voir les fleurs dans les environs de Katayk. C’est très beau et surtout dans les environs de Harlem où les champs sont sur de plus grandes échelles cela doit être magnifique. Ce sont de longues platebandes où les hiacintes et les tulipes sont semées par couleurs et par espèces ou bien mélangées.30
22Il s’efforçait aussi de trouver des espèces inconnues qu’il pourrait expédier à ses parents, et des idées pour l’aménagement du parc :
- 31 La Haye 28 juin 1842, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin. Par la France. A (...)
Nous avons été ces jours derniers passer une journée à leur campagne avec une huitaine de collègues et j’ai vu des arbres très singuliers dont on m’a promis des graines, des choux dont le feuillage est moitié blanc moitié vert, non pas panaché mais par larges taches comme les vaches suisses et dans ces larges espaces les feuilles sont ou très blanches ou très vertes. Les cèdres du Liban sont ici comme celui du jardin des plantes […]. Dans les allées du bois le terrain ici est presque élastique tellement il est imprégné. On a la singulière habitude de sabler les allées dans les jardins non pas avec du gravier mais avec de petites coquilles marines.31
23Tandis que sa mère se lamentait de l’état du gazon :
- 32 Dimanche, 31 juillet [1842].Daniela Maldini Chiarito, op. cit., pp. 406-407.
Nos gazons feraient grande pitié à quelqu’un qui viendrait de Hollande malgré le raigrass, une quantité de terreau immense et une main d’œuvre considérable, il faudra faire d’autres essays. Les arbres au moins vont leur train avec une espèce d’arrogance. Je voudrais seulement avoir l’autorité d’en faire ôter un bon tiers du côté des cascades, mais papa les deffend ; je suis cependant persuadée que s’il voyait la chose faite il la trouverait belle [...]. Nous devons l’année prochaine avoir les fameuses hortensia bleu, après plusieurs expériences nous avons vu que c’est la terre de bruyère qui fait l’affaire.32
24Les lettres d’Emanuele se succédaient. Il décrivait toujours de nouveaux jardins et faisait partager ses découvertes à ses parents. Il les encourageait, afin de leur faire oublier leurs déconvenues en matière de jardinage, leur promettant même la matière première de nouvelles plantations :
- 33 La Haye 30 août 1842, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre de S. M dir (...)
Quant aux plantations elles ont non seulement mon suffrage ainsi que vous voulez bien le dire mais toute ma reconnaissance ainsi que pour tous les soins que vous prenez en ce genre et je tâcherai de m’acquitter de la commission botaniste dont vous me chargez. D’autant plus que les plus belles tulipes ont maintenant baissé [...]. Je tâcherai d’avoir le chêne [...] plus une magnifique plante qui fait mon admiration aux fenêtres d’ici : une espèce de campanule qui produit une colonne serrée de fleurs d’un beau lilas et dont on dispose une demie douzaine en croissant derrière une large fenêtre avec une corbeille de belles fleurs à couleurs tranchantes et variées dedans [...]33
25Ainsi il leur envoya une caisse de graines et de bulbes pour apporter sa contribution à la décoration florale du parc.
26Dans le jardin, décoration et implantation de nouvelles espèces allaient de pair, selon le désir des propriétaires de mêler étroitement pierre et végétaux :
- 34 Turin, samedi 13 décembre [1845]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., p. 659.
On avait déjà exécuté les travaux décidés cet été. Adouci la rampe du chemin des voitures en prenant sur le Lisiard, arrangé tout le prés supérieurs pour l’avoir en gazon, aggrandi la terrasse du potager pour l’ensemencer et le planter. Le mur d’enceinte, qui commence au Lisiard et monte au-dessus des châtaigners jusque vers le chemin des fontaines, est construit. Maintenant il y a encore mon pont en bas à construire. Pour le 46 nous en tiendrons là.34
- 35 Samedi, 5 septembre [1846]. Ibidem, p. 699.
Notre nouveau jardin fait notre désir le soir, le gazon semé grâce à la pluie verdoie partout, maintenant il faut penser aux massifs de fleurs. J’ai envie de continuer pour le bord de cette terrasse, un échantillon de décoration, qui y est déjà et y fait très bien : ce sont de petites pyramides de bois brut avec des pots de fleurs étagés, chaque trois pyramides un oranger, mais je mettrai d’abord les pyramides et plus tard les orangers, parce que ceux-ci coûtent cher, et qu’il faudrait bâtir une maison pour les loger l’hiver.35
Des projets pour la nouvelle serre furent imaginés et soumis à Emanuele :
- 36 Dimanche, 27 septembre 1846. Ibidem, p. 704.
Nous avons été bien embarassés ces jours passés pour trouver un endroit propre à construire une serre, qui devient indispensable ; nous avons fait dix projets qui tous paraissaient admirables, et qui à la discussion devenaient impraticables enfin on s’est arrêté à la placer dans la cour des écuries, faisant face à l’entrée, et coupant la cour en deux. En été, elle servira de remise et fermera la cour de ce côté-là. La nouvelle terrasse sera garnie dans sa longueur par des orangers et des pyramides de vases, qui borderont l’abyme et aux deux têtes un petit mur masqué par des arbustes ; c’est ce que j’ai pu trouver de mieux et je m’en charge.36
27Mais ils furent aussitôt contrariés à cause de leur coût. Vingt ans étaient passés depuis le moment où Roberto d’Azeglio avait entamé les travaux de rénovation du Roc et il était désormais impossible de ne pas effectuer un élagage sévère des arbres, même si le résultat, dans un premier temps, ne serait pas esthétique car il détruirait l’harmonieuse alliance de la verdure et de l’architecture :
- 37 Du Roc, le 28 juillet [1850]. Ibidem, vol. II, p. 1102.
Nos alentours présentent cette année un triste spectacle : on a coupé tous nos bois, on dit que c’était indispensable pour conserver les arbres, qui auraient péri sans cela. Je n’en suis pas moins honteuse de présenter cette carcasse toute nue et décharnée à ceux qui viennent pour admirer. On dit que l’inconvénient ne durera pas longtems et que nos bois en seront ensuite plus beaux et pour longtems, figure-toi les deux flancs du Roccol qui ne présentent que des suc et quelques cespugli, et la promenade supérieure, où il y avait tant de jolis sites mystérieux, où les rochers, les grottes, le torrent s’entrevoyaient à travers un riche feuillage, qui leur donnait l’air de choses fort romantique ; à présent on voit que c’est rien du tout, que de vilaines pierres, un ruisseau sans eaux, et un terrain jaune et inégal.37
28L’élagage leur permit de financer la serre à laquelle ils avaient dû renoncer quelques années plus tôt, d’effectuer quelques travaux et de réparer les dégâts causés par le tremblement de terre de l’année précédente.
29Une fois aménagé le jardin proprement dit, on entreprit de tracer de nouveaux itinéraires qui permettraient de jouir pleinement des perspectives :
- 38 Mardi, 26 juillet [1853]. Ibidem, pp. 1317-1318.
On a mis une nouvelle grille du côté du Bouthier, et tracé une promenade qui va rejoindre la promenade supérieure ; arrivé au bout de celle-ci, on descend le long du torrent que l’on traverse sur plusieurs ponts rustiques et on vient rentrer à la petite grille près du monument de Mélanie. On pourrait se fatiguer à parcourir tout ce chemin, si on n’y avait placé des reposoirs très rapprochés, et les sites en sont très agréables.38
- 39 Roc le 18 juillet 1855. Ibidem, pp. 1470-1471.
On a fait une nouvelle promenade, qui monte sur la montagne au grand midi ; elle a assez bien réussi, je l’appelle le Mont-cenis et je m’y aventurerai rarement, car elle est peu dans mes moyens.39
30Ces promenades constituaient l’attrait principal de la propriété et Costanza était soucieuse de les décrire du mieux possible à son fils, afin qu’il puisse imaginer l’aspect du parc et partager avec elle le plaisir de la découverte. Puis, de nouvelles constructions plus originales furent mises en chantier :
- 40 Le 30 juillet 1861. Ibidem, pp. 1845-1846.
J’ai trouvé en arrivant ici ton père très fatigué pour s’être éreinté après ses ouvriers [...]. Je pense qu’il t’a écrit du terrible ouragan que nous avons eu il y a huit jours, qui a boulversé tout le terrain depuis la promenade supérieure jusqu’à S. Quentin [...]. Ferrero t’a parlé de la grotte que ton père a construite et dont il voulait faire un secret. Elle est fort jolie et fait l’admiration des visiteurs. Je ne l’ai vue qu’une fois, ce n’est pas une grotte pour S. Jérôme, c’est plutôt une grotte à Calypso. Les cascades ont aussi changé de forme, elles tombent sur des quartiers de roche et font bon effet.40
- 41 Dimanche, 1 octobre [1843].Ibidem, vol. I, p. 493.
Ensuite Mr Panizza étant bon ingénieur idraulico, on lui ferait voir le canal qui nous fourni les cascades. Cette année ce canal était rempli de la plus belle eau, et les cascades n’en donnaient qu’un mince filet, où et comment se perd-elle, on n’en sait rien, mais si elle arrivait toute, on aurait des cascades très riches.41
- 42 Turin, samedi 13 décembre [1845]. Ibidem, p. 659.
Nous avons la menace d’une nouvelle dépense au Roc. Mme Losa a mis en vente sa propriété de Mont Peau, où il y a les sources, qui alimentent nos cascades ; avec elle nous nous entendions bien, il n’y avait pas de difficultés, mais d’autres pourraient nous chicaner, détourner ces eaux, et ce serait un grand détriment pour cette campagne.42
- 43 Du Roc, 25 août [1846]. Ibidem, p. 696.
[...] Malheureusement, nous n’avions aucune fontaine jaillissante. L’Amis a beau dire que c’est la sècheresse qui en est cause, jamais je n’ai vu l’eau tarir complettement comme cette année, et même à présent qu’il a plu plusieurs jours et encore cette nuit, outre ce que nous aurons encore.43
31Au problème de l’eau s’ajouta sans cesse celui du financement des travaux pour lequel les revenus agricoles ne suffisaient pas :
- 44 Dimanche 18 juillet [1842]. Ibidem, pp. 404-405.
Papa m’a bien intimé de ne pas proposer de dépenses pour le Roc cette année, parce qu’il ne peut et veut absolument pas en faire ; je n’ai aucune intention de contrarier ses idées là-dessus, mais cela m’amuse parce qu’il semble que ce soit moi qui les exige, et ordinairement je les combats ou il les fait sans que j’en sache rien ; d’ailleurs je propose quelquefois des dépenses qui me paraissent nécessaires de 40 à 50 francs, il grogne et il en fait de bien plus considérables.44
- 45 Le 30 juillet 1861. Ibidem, p. 1845.
J’ai trouvé en arrivant ici ton père très fatigué pour s’être éreinté après ses ouvriers [...]. Je pense qu’il t’a écrit du terrible ouragan que nous avons eu il y a huit jours, qui a boulversé tout le terrain depuis la promenade supérieure jusqu’à S. Quentin [...]. Maintenant les dégâts sont à peu près réparés, mais l’ouragan et la grêle nous feront une dépense de quinze cent francs, sur lesquels nous n’avions pas compté [...]45
Projets de vente
32Les dépenses occasionnées par l’entretien et l’embellissement de la propriété, mais aussi son éloignement de Turin incitèrent à plusieurs reprises Roberto d’Azeglio à vendre le Roc pour acheter une autre propriété, plus proche de la ville. Il ne s’y résolut jamais :
- 46 15 août [1843]. Ibidem, vol. I, p. 483.
Je ne sais pas si nous vendrons le Roc, cela ne paraît pas facile ; mais enfin si cela arrivait, je n’encouragerais pas papa à acheter une autre campagne, dont je suis persuadée qu’il se dégoûterait encore au bout de quelque tems [...]. Je n’ai pas été fâchée de trouver une extension de barrières sur la montée, et des pilastres neufs vis-à-vis de S. Quentin ; pour tout le reste on m’a dit qu’on avait eu ordre de surseoir. Il est sûr que rien ne désaffectionne comme l’idée de vendre, et que je ne me sens plus disposée à placer ici mes épargnes.46
- 47 Dimanche, 15 octobre [1843]. Ibidem, p. 497.
Papa est tout à fait revenu sur l’idée de vendre le Roc, sur lequel nous n’avions pourtant aucune proposition tentante. Il semble s’être persuadé qu’il pourrait bien prendre chaque année deux mois de vacances sans que ses entreprises charitables eussent trop à souffrir de son absence.47
Cette lettre rassura Emanuele qui répondit à sa mère :
- 48 La Haye 24 octobre 1843, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin pour Busca. Pa (...)
Je vois ensuite avec la plus vive satisfaction et une reconnaissance non moins grande la conservation du Roc et les embellissemens auxquels vous songez pour lui. Les souvenirs de jeunesse qui s’y rattachent peuvent se vendre mais ne se rachètent plus ailleurs au poids de l’or. Et surtout le souvenir des années que j’y avais passé avec ma sœur était l’un de ceux dont il me coûtait le plus pour à présent de me séparer. Quant à l’avis que vous avez la bonté de me demander pour ces mêmes embellissemens je ne puis dire autre chose que je les approuve dans leur totalité.48
33Quelques temps plus tard, il écrivit à son père :
- 49 La Haye le 16 novembre 1843, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre du R (...)
Je vous remercie de tout cœur de ce que vous m’apprenez relativement [à la] résolution que vous avez prise de ne plus vous défaire du Roc de ses fontaines et de ses lacs ; les projets d’embellissemens que vous m’annoncez me font également un bien grand plaisir en me prouvant que vous affectionnez également cette campagne qui a pour nous tant de souvenirs de famille qui font un de ses plus grands charmes à mes yeux en laissant aux localités tout leur mérite.49
Un mois et demi plus tard, il évoquait encore cet épisode avec émotion :
- 50 29 déc 43, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre du Roi, Commandeur de (...)
Vous m’avez donné dernièrement une preuve de votre grand attachement en renonçant au projet et au désir que vous aviez de troquer le Roc contre quelque campagne plus commode pour vous. Vous m’avez dit alors avec votre bonté habituelle que connaissant mon attachement pour cette campagne que j’ai pendant mes jeunes années habité avec vous et ma sœur, cette considération était entrée pour beaucoup dans votre changement de détermination et moi j’aime à lui faire là dedans la plus large part parce que de telles marques de l’affection de son père vont droit au cœur et y restent tracés pour toujours.50
34En 1845 Roberto d’Azeglio songea à nouveau à vendre la propriété. Emanuele écrivit une longue lettre à sa mère dans laquelle il tenta de trouver des arguments qui auraient pu convaincre son père de conserver le Roc, mettant en avant notamment la construction de futures lignes ferroviaires qui faciliteraient les trajets et en diminueraient la durée. Une fois encore, Roberto renonça à son projet. Et, comme en 1843, Emanuele réaffirma toute sa reconnaissance à son père :
- 51 Bruxelles 26 octobre 1845.
Je savais que le beau Roc, avec son fier regard qui domine la vaste et riante plaine du Piémont en passant dédaigneusement sur toutes ces masures qui l’entourent plaiderait sa cause à lui tout seul auprès de vous quand bien même il n’aurait pas eu un avocat aussi puissant, votre affection pour moi. C’est pour cette raison que je désirais vivement que vous y fissiez encore un séjour avant de prendre une décision à cet égard, car je comptais beaucoup sur les séductions du bois de chataigners, du jardin anglais et des richesses et décors intérieurs. N’oublions pas la chapelle, le lac, les pyramides et toutes ces créations venues en aide à la nature qui se retrouveraient si difficilement ailleurs. En somme toute je vous remercie beaucoup de la part que vous m’avez donné dans votre détermination que vous m’autorisez à regarder cette fois comme immuable et j’espère que bientôt un bon chemin de fer viendra donner gain de cause complet à ma théorie.51
Il ne fut jamais plus question de vendre la propriété.
Réceptions
35Venus au Roc pour trouver le repos et la tranquillité, Roberto et Costanza d’Azeglio y recevaient néanmoins des amis régulièrement :
- 52 La famille Crotti di Costigliole.
- 53 Michele Benso di Cavour.
- 54 Paolo Costa della Trinità e di Carrù et son épouse Costanza, née Luserna di Rorà.
- 55 Eufrasia Valperga di Masino. C’était la tante de Luisa Costa della Trinità, épouse de Cesare Alfie (...)
- 56 Felix Ludwig Johann de Schwarzemberg (1800-1877), ministre, représentant de l’Autriche à Turin et (...)
- 57 Busca le 4 septembre [1838]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. I, pp. 144-145.
Les nouvelles du Roc sont bonnes. L’Amis est arrivé hier matin, il est tombé au milieu d’un dîner ; nous avions tous les Costiolles52, le général Podrin et notre vicaire53, ce qui a fait une journée composée de baguenaudage. Nous devions avoir aujourd’hui les Garo et les Grimaldi, puis le courage nous a manqué. Demain nous voudrions faire une course à Lagnasc. Jeudi nous allons dîner à Costiolles et j’engagerai l’oncle à venir lundi, car jeudi nous devons quitter ces montagnes, nous allons à Turin [...]. Paul et sa femme54 se sont annoncés pour lundi, ils resteront je pense jusqu’à la fête du Pession, dimanche 14. Alors doit arriver la comtesse de Masin55 ; on croit aussi avoir le prince de Schwarzemberg56 à son retour de Parme [...].57
- 58 Elisabetta, épouse de Claudio Seyssel d’Aix et de Sommariva.
- 59 Du Roc, 25 août [1846]. Op. cit., pp. 696-697.
Hier, comme je fermais ma lettre, ma lettre, Mme de Cornelissen et la marquise de Sommariva58 avec ses fils sont arrivés [...]. Elles ont été très contentes de tout ce que je leur ai fait voir [...].59
- 60 Polissena della Chiesa di Benevello.
- 61 Dimanche, 27 septembre 1846. Op. cit., p. 704.
Avant hier j’ai reçu la visite de la comtesse Benevel60 avec ses filles et son fils ; je lui ai fait les honneurs des localités [...]. Ce matin un domestique des Grimaldi est venu officiellement s’informer du tems que nous resterions encore ici pour nous amener le prince et la princesse de Lucinge, qui sont attendus à Eremo [...].61
- 62 Carlo Tolomei de Lucques. Massimo avait écrit à son frère Roberto le 16 décembre 1846 : « Si tratt (...)
- 63 [Roccolo] Dimanche 15 août [1847]. Op. cit., pp. 771-772.
Nous avons eu la visite d’un comte Tolomei62 de Lucques que nous ne connoissions pas du tout, un protégé de Max qui vient prendre du service.63
- 64 Le 29 juin 1858. Ibidem, pp. 1634-1635.
Nous attendons dimanche la marquise Arconati qui vient passer quelques jours au Roc. C’est une bonne visite, point gênante, avec qui on peut parler de toutes choses et qui sait aussi rester dans sa chambre.64
36Ces amis visitent toujours avec plaisir le parc et certains prodiguent même des conseils :
- 65 Du Roc, 25 août [1846]. Ibidem, pp. 696-697.
Mme Cornellisen m’a dit que les dahlias de Gand étaient les plus renomées, tu devrais m’en envoyer deux ou trois plantes, ce qu’on peut envoyer par une occasion quelconque.65
- 66 [Roccolo] Mercredi 16 septembre 1846.Ibidem, pp. 701-702.
Hier matin nous avons eu la visite de Mr Busson, [...]. Il a été émerveillé du Roc et dit que quoique Pamparà ait dépensé le double à Morozzo dans un immense parc, il ne fait pas autant de figure que ceci. Il dit que le gazon doit être ensemencé au mois d’octobre pour qu’il réussisse bien. Il nous conseille d’ôter les deux tiers des arbres verts pour que les autres aient la latitude nécessaire pour s’étendre, qu’alors ils auraient toute leur beauté, autrement ils ne seraient jamais que maigres et rabougris. Il conseille de replanter les autres par masses dans les endroits où la montagne est dégarnie, persuadé que la plupart reprendront ; il nous enverra une provision de petits sapins pour en faire un autre massif dans la montagne, parce qu’ils sont d’un bon effet et ont une valeur. Nous aurons aussi des arbustes pour venir à l’ombre dans les massifs, et des sorbiers à grappes de corail pour la route du bois et le jardin ; on mettra des sapins dans la partie neuve de la route où le terrain rouge chagrinait l’Amis.66
37Parmi tous ces amis, le plus cher à tous les membres de la famille d’Azeglio, et qui porte pour ce motif le surnom de “l’Amis”, est Guglielmo Moffa di Lisio. Il fait une affaire personnelle de l'aménagement de la propriété ce qui irrite Costanza, inquiète des dépenses que ses idées pourraient occasionner :
- 67 Dimanche 18 juillet [1842]. Ibidem, pp. 404-405.
L’Amis viendra plus tard avec sa lorgnette, m’impatienter de ses plans, alors c’est moi qui grogne ; d’abord ils sont extravagans de dépense, et souvent point en harmonie avec leur destination et ce qui existe. Maintenant il ne rêve que terrasses et balustrades [...]67
- 68 Du Roc, le 27 août [1842]. Ibidem, p. 413.
Nous avons donc l’Amis, qui erre avec sa lorgnette pour chercher de nouvelles décorations au Roc, il tient toujours à ses cinq terrasses et des statues dans les niches du potager au-dessous de la terrasse du lac.68
- 69 Vendredi, 6 septembre 50.Ibidem, vol. II, p. 1109.
L’Amis qui n’était pas venu l’année dernière, a trouvé bien des nouveautés à admirer et il ne s’en est pas fait sa faute ; maintenant que la première impression est passée, il recommence à vouloir tout boulverser, il est insupportable avec sa lorgnette et ses projets qu’il veut imposer, mais je le laisse dire.69
- 70 [17 septembre 1850]. Ibidem, p. 1111.
Tu penses bien que l’Amis n’a pas passé 15 jours ici sans me fournir des sujets d’impatience avec ses projets et ses idées de tout défaire pour tout refaire ici. Il voudrait que tout l’intérieur de la maison fût gothique et il ne veut pas comprendre qu’on ne saurait faire que du pseudo-gothique, comme l’est déjà à l’extérieur [...]70
38Roberto et Costanza d’Azeglio reçoivent ces amis avec simplicité. Ils leur font les honneurs du parc, les régalent des fruits du jardin mais sans apparat. La visite des enfants de Victor Emmanuel II, les princes Umberto, Amedeo et Oddone et de leur suite est à ce sujet emblématique :
- 71 Le 12 septembre 1855. Ibidem, pp. 1478-1479.
On leur offrit une collation de fruits : nous avions des pêches monstres de Lagnasc, qui eurent le plus grand succès, de belles poires beurées, des fraises, des framboises et des petits gâteaux. On admira le salon, les vieilles armes, le cabinet gothique, la chapelle qui est un vrai bijou, et puis le jardin d’en bas, où la gondole, que ces petites Altesses purent conduire, parut leur faire grand plaisir, en y joignant encore celui de se mouiller sous le triton, et le jeu de bague et les escarpolettes finirent le divertissement. À trois heures ils remontaient dans leurs équipages et nous étions tous contens.71
- 72 Cf. les lettres suivantes : De Londres 17 novembre 1849. A.O.P.T. ; 27 novembre 1849. A.O.P.T. ; L (...)
39Au même moment, Emanuele décrit à ses parents les maisons de campagne de l’aristocratie anglaise et les réceptions fastueuses qui s’y déroulent72. La lettre que Costanza lui adressa en réponse démontre que le modèle anglais qui semble fasciner le fils ne convient pas à la mère :
- 73 Du Roc, le 28 juillet [1850], Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. II, pp. 1102-1103.
Nous voici dûment établis sur la montagne et nous y trouvant fort confortablement : rien ne ressemble moins à une campagne anglaise que notre villeggiatura buscquoise, les mérites de celle-ci sont la tranquillité et l’indépendance dont on y jouit. Point de toilette, point de contrainte, point d’amabilité factice, de conversation étudiée, aucune torture pour inventer des passe-tems ou des ragoûts pour aiguiser l’appétit ou détourner l’ennui. Je ne sais pas pourquoi je souhaiterais de la compagnie, je me trouve si bien d’avoir la libre disposition de mon tems et de ma personne [...].73
40Mais Emanuele était bien trop charmé par la beauté et le luxe des campagnes où il résidait. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir faire partager son enthousiasme à ses parents :
- 74 Chatsworth 13 août 1850. Adolfo Colombo I, p. 173.
Quand on parle de villas ici on vous demande : avez-vous vu Chatsworth ? Si vous admirez un parc on vous répond : vous verrez Chatsworth. Enfin l’endroit où me voici passe en Angleterre pour le specimen le plus parfait comme la merveille unique. Et je dois dire avec raison [...]74
41Suit une longue description dithyrambique, à laquelle sa mère fit une réponse cinglante :
- 75 Chatsworth house, propriété du Derbyshire qui appartenait au duc de Devonshire. Son grand parc est (...)
- 76 Mot illisible. Il s’agit de l’ambassadeur de France à Londres, Drouyn de Lhuys.
- 77 Mot illisible.
- 78 15 août [1850]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. II, p. 1106.
Ce matin, après avoir lu ton Chatsworth75 avec beaucoup d’intérêt, nous avons été voir le Ciabot de notre garde-forestier [...]. Cet homme se trouvait aussi bien partagé que le duc du Devonshire et avait par dessus le marché, autant de soleil qu’il en voulait. Il est sûr que ces descriptions sont faites pour rabattre le caquet de nous autres, pauvres propriétaires qui mous sang et eau pour avoir ce qui ne formerait qu’une fabrique dans un parc anglais, mais bah ! Si en Angleterre, on demande avez-vous vu Chatsworth ? Ici dans la contrée on demande : avez-vous vu le Roc ? J’aurais voulu lorsque Mr [...]76 est venu porter son spleen dans ta chambre, que vous eussiez eu un ballon qui vous transportât ici pour deux heures, vous auriez trouvé un soleil rayonnant, des merles, des [...]77, des cigales, après des tourterelles, des grillons etc.78
Fin d’un rêve
42…Mais il était difficile de se faire soigner correctement à la campagne et ce ne fut pas sans appréhension que Costanza envisagea d’y passer l’été, les dernières années de sa vie :
- 79 Le 20 juin 1858. Ibidem, p. 1632.
Nous devons nous en aller le 30, ce n’est jamais sans appréhension, maintenant, que j’arrive au Roc. Cette année je redoute les privations pour ton père, qui peut peu supporter la lumière.79
- 80 Lundi 9 juillet 1860. Ibidem, p. 1798.
Nous partons après demain pour le Roc [...]. J’y vais à mes risques et périls, ces jours passés j’étais bien souffrante de ces spasmes nerveux, qui me tourmentaient le corps et l’esprit.80
- 81 Le 23 août 1861. Ibidem, p. 1847.
Je n’ai pas descendu un escalier depuis un mois que je suis ici, et n’ai même pas vu le jardin devant la maison.81
- 82 Le 2 octobre 1861. Ibidem, p. 1851.
Dimanche, j’ai été voir la nouvelle grotte et la fontaine qu’on a fait à la fontaine Castelar. C’est fort joli, fort confortable, j’y ai été sur mes jambes et ai dû me faire porter au retour. C’est là le désagrément de mes sorties.82
Ce sont les dernières annotations de Costanza sur le Roccolo où elle vient de passer l’été pour la dernière fois. Elle s’éteignit le 23 avril dans sa résidence turinoise.
43La propriété du Roccolo léguée par Emanuele d’Azeglio à son neveu Emanuele Pes di Villamarina fut vendue vers 1930. Depuis 2002, elle est en cours de restauration grâce à l’action des pouvoirs publics (Province et Région) et son parc sert de cadre à des manifestations culturelles d’importance.
Notes
1 Emanuele Tapparelli d’Azeglio, Una famiglia piemontese in via di estinzione, Traduzione e cura di Rosanna Roccia, Cuneo, Società per gli studi storici, archeologici ed artistici della Provincia di Cuneo, 2001, p. 83.
2 Ibidemp. 63. Emanuele voulut reconstituer le patrimoine des d’Azeglio. Il racheta les terres de Maresco, le château et les terres qui complétaient Genola et tout ce qui ne lui appartenait pas du château et des terres de Lagnasco.
3 À Luisa d’Azeglio Blondel, Roccolo 8 agosto 1838 : « Non ho perduto tutto il tempo questi giorni ho fatto una veduta gener[ale] del Roccolo, e uno studio della chiesetta. Gli ho dati a Rob[erto] ma col patto di lasciarmeli portare a Milano per farteli vedere, e dopo li rimanderemo qua ». Massimo d’Azeglio, Epistolario, a cura di Georges Virlogeux, Torino, Centro Studi Piemontesi, 1987, vol. I (1819-1866) p. 340. Georges Virlogeux précise en note (n. 2 p. 341) : « Furono esposti a Torino nel 1866 una Veduta del Roccolo sui colli di Busca presso Cuneo [cm 27x36] e La cappella del Roccolo [cm 27x36] (Mostra dei dipinti di Massimo d’Azeglio fatta a cura del Municipio di Torino nel Palazzo Carignano, Catalogo della mostra, 1866, n° 147, n° 148, p. 131) ». Ces deux tableaux n’ont pas été présentés lors de l’exposition Massimo d’Azeglio e l’invenzione del paesaggio istoriato organisée du 8 novembre 2002 au 23 février 2003 par la Galleria Civica d’Arte Moderna e Contemporanea de Turin.
4 Maria Carla Visconti Cherasco, Il castello del Roccolo : gusto neogotico nella villeggiatura dei d’Azeglio a Busca, in Emanuele Tapparelli d’Azeglio, collezionista, mecenate e filantropo, Cuneo, Società per gli studi storici, archeologici ed artistici della provincia di Cuneo, 1992, pp. 149-159.
5 Emanuele légua par testament à son neveu Emanuele Pes di Villamarina le Roccolo ainsi que toutes les œuvres d’art contenues dans sa résidence turinoise, à l’exception de celles réservées au Musée de Turin. Les testaments d’Emanuele (1862 et 1888) se trouvent dans les archives de l’Opera Pia Tapparelli de Saluzzo.
6 Massimo d’Azeglio, Epistolario, cit., À ce jour, cinq volumes ont été publiés.
7 En 1884 Emanuele publia certaines lettres de sa mère et de son père (Souvenirs historiques de la marquise Constance d’Azeglio née Alfieri tirés de sa correspondance avec son fils Emmanuel avec l’adition de quelques lettres de son mari le marquis Robert d’Azeglio, de 1835 à 1861, Turin, 1884). En 1920 pour le volume I et en 1946 pour le volume II qui ne fut pas terminé, Adolfo Colombo publia très partiellement celles d’Emanuele, car il n’en retint que les passages présentant quelque intérêt historique, critère qui avait déjà guidé le choix d’Emanuele (Carteggi e documenti diplomatici inediti di Emanuele d’Azeglio, a cura di Adolfo Colombo, Torino, Società per la Storia del Risorgimento italiano, 2 vol.). Daniela Maldini Chiarito publia celles de Costanza dans leur intégralité en 1996 (Costanza d’Azeglio, Lettere al figlio (1829-1862),a cura diDaniela Maldini Chiarito, Roma, Istituto per la Storia del Risorgimento italiano, 1996, 2 vol.). Dans cet article, nous avons utilisé, pour les lettres de Costanza l’édition de Daniela Maldini Chiarito, et pour celles d’Emanuele et de Roberto les manuscrits originaux des archives de l’Opera Pia Tapparelli de Saluzzo (désormais A.O.P.T.) que nous avons complétés par des extraits cités par Adolfo Colombo lorsque les manuscrits étaient manquants.
8 Emanuele fit don d’une remarquable collection de faïences italiennes du XVIIIe siècle au Museo Civico de Turin.
9 Mardi, 29 août [1848]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. I, p. 911.
10 Du Roc, 24 juillet 1849. Ibidem, p. 1017.
11 Mardi, 26 juillet [1853]. Ibidem, vol. II, p. 1317.
12 Roc le 18 juillet 1855. Ibidem, p. 1470.
13 Samedi matin [15 juillet 1838]. Ibidem, vol. I, p. 124.
14 Dimanche 12 août [1838]. Ibidem, p. 131.
15 Turin, vendredi [30 septembre] 1842. Ibidem, p. 422.
16 Le 17 septembre 1855. Ibidem, p. 1482.
17 Dimanche 29 [juillet 1838]. Ibidem, vol. I, p. 130.
18 Mardi, 29 août [1848]. Ibidem, pp. 911-914.
19 28 juin 1852. A.O.P.T.
20 20 juillet 1860. A.O.P.T.
21 Piémontais : rampe.
22 Piémontais : au mieux.
23 Le 10 juin 1837, Carlo Alberto avait autorisé l’installation d’un asile pour les nécessiteux dans le château de Vinovo. Il n’ouvrira que trois ans plus tard.
24 Mardi 18 juillet 1837. Op. cit., pp. 118-119.
25 Busca le 23 août [1838].Ibidem, p. 136.
26 Busca le 4 septembre [1838]. Ibidem, p. 139.
27 Dimanche, 31 juillet [1842]. Ibidem, pp. 406-407.
28 Mardi 18 juillet 1837. Ibidem, p. 118.
29 Samedi matin [15 juillet 1838]. Ibidem, pp. 124-125.
30 La Haye le 9 mai 1842, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin. Par la France. A.O.P.T.
31 La Haye 28 juin 1842, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin. Par la France. A.O.P.T.
32 Dimanche, 31 juillet [1842].Daniela Maldini Chiarito, op. cit., pp. 406-407.
33 La Haye 30 août 1842, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre de S. M directeur Gral des musées, chevalier de plusieurs ordres. Turin pour Busca. Par la France. A.O.P.T.
34 Turin, samedi 13 décembre [1845]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., p. 659.
35 Samedi, 5 septembre [1846]. Ibidem, p. 699.
36 Dimanche, 27 septembre 1846. Ibidem, p. 704.
37 Du Roc, le 28 juillet [1850]. Ibidem, vol. II, p. 1102.
38 Mardi, 26 juillet [1853]. Ibidem, pp. 1317-1318.
39 Roc le 18 juillet 1855. Ibidem, pp. 1470-1471.
40 Le 30 juillet 1861. Ibidem, pp. 1845-1846.
41 Dimanche, 1 octobre [1843].Ibidem, vol. I, p. 493.
42 Turin, samedi 13 décembre [1845]. Ibidem, p. 659.
43 Du Roc, 25 août [1846]. Ibidem, p. 696.
44 Dimanche 18 juillet [1842]. Ibidem, pp. 404-405.
45 Le 30 juillet 1861. Ibidem, p. 1845.
46 15 août [1843]. Ibidem, vol. I, p. 483.
47 Dimanche, 15 octobre [1843]. Ibidem, p. 497.
48 La Haye 24 octobre 1843, À Madame la Marquise Constance d’Azeglio née Alfieri Turin pour Busca. Par la France. A.O.P.T.
49 La Haye le 16 novembre 1843, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre du Roi de Sardaigne, décoré de plusieurs ordres etc. etc. etc Turin. Par la France. A.O.P.T.
50 29 déc 43, À Monsieur le Marquis Robert d’Azeglio Gentilhomme de la chambre du Roi, Commandeur de plusieurs ordres etc. etc. Turin. Par la France. A.O.P.T.
51 Bruxelles 26 octobre 1845.
52 La famille Crotti di Costigliole.
53 Michele Benso di Cavour.
54 Paolo Costa della Trinità e di Carrù et son épouse Costanza, née Luserna di Rorà.
55 Eufrasia Valperga di Masino. C’était la tante de Luisa Costa della Trinità, épouse de Cesare Alfieri di Sostegno.
56 Felix Ludwig Johann de Schwarzemberg (1800-1877), ministre, représentant de l’Autriche à Turin et à Parme.
57 Busca le 4 septembre [1838]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. I, pp. 144-145.
58 Elisabetta, épouse de Claudio Seyssel d’Aix et de Sommariva.
59 Du Roc, 25 août [1846]. Op. cit., pp. 696-697.
60 Polissena della Chiesa di Benevello.
61 Dimanche, 27 septembre 1846. Op. cit., p. 704.
62 Carlo Tolomei de Lucques. Massimo avait écrit à son frère Roberto le 16 décembre 1846 : « Si tratta di un Tolomei nobile lucchese, di 20 anni, mai impicciato in politica, che i ministri e il duca appoggeranno con raccomandazioni, che vorrebbe entrare nell’armata, ma sott’ufficiale ». Massimo d’Azeglio, Epistolario, a cura di Georges Virlogeux, Torino, Centro Studi Piemontesi, III, p. 102.
63 [Roccolo] Dimanche 15 août [1847]. Op. cit., pp. 771-772.
64 Le 29 juin 1858. Ibidem, pp. 1634-1635.
65 Du Roc, 25 août [1846]. Ibidem, pp. 696-697.
66 [Roccolo] Mercredi 16 septembre 1846.Ibidem, pp. 701-702.
67 Dimanche 18 juillet [1842]. Ibidem, pp. 404-405.
68 Du Roc, le 27 août [1842]. Ibidem, p. 413.
69 Vendredi, 6 septembre 50.Ibidem, vol. II, p. 1109.
70 [17 septembre 1850]. Ibidem, p. 1111.
71 Le 12 septembre 1855. Ibidem, pp. 1478-1479.
72 Cf. les lettres suivantes : De Londres 17 novembre 1849. A.O.P.T. ; 27 novembre 1849. A.O.P.T. ; Londres 21 janvier 1850. A.O.P.T. ; Londres 27 juin 1850. A.O.P.T.
73 Du Roc, le 28 juillet [1850], Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. II, pp. 1102-1103.
74 Chatsworth 13 août 1850. Adolfo Colombo I, p. 173.
75 Chatsworth house, propriété du Derbyshire qui appartenait au duc de Devonshire. Son grand parc est l’un des premiers exemples de jardin à l’anglaise. Emmanuel en avait longuement parlé à sa mère dans sa lettre du 13 août.
76 Mot illisible. Il s’agit de l’ambassadeur de France à Londres, Drouyn de Lhuys.
77 Mot illisible.
78 15 août [1850]. Daniela Maldini Chiarito, op. cit., vol. II, p. 1106.
79 Le 20 juin 1858. Ibidem, p. 1632.
80 Lundi 9 juillet 1860. Ibidem, p. 1798.
81 Le 23 août 1861. Ibidem, p. 1847.
82 Le 2 octobre 1861. Ibidem, p. 1851.
Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Colette Gros, « Le “Roccolo” de la famille d’Azeglio. Roman épistolaire d’un jardin », Italies, 8 | 2004, 61-86.
Référence électronique
Colette Gros, « Le “Roccolo” de la famille d’Azeglio. Roman épistolaire d’un jardin », Italies [En ligne], 8 | 2004, mis en ligne le 27 mars 2009, consulté le 14 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/italies/1174 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/italies.1174
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page