● Versailles : le théâtre de la Reine à Trianon, musée et conservatoire
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1Deux théâtres du xviiie siècle existent encore à Versailles : l’Opéra royal, inauguré en 1770, et le théâtre de la Reine à Trianon, achevé dix ans plus tard. Le premier, très fortement restauré, a perdu une bonne part de son authenticité, malgré tous les soins dont il a pu faire l’objet. Si la salle offre – à certains détails près – un aspect relativement proche de son état d’origine, la scène, en revanche, a considérablement souffert de la restauration achevée en 1957 : la machinerie historique, à de très rares vestiges près – a entièrement disparu. Une restauration récente a pourtant été l’occasion de supprimer le mur coupe-feu en béton équipé d’un rideau de fer, mis en place à cette époque, et de restituer le premier plan du plateau. Cependant, cette opération, toute légitime qu’elle ait été, n’est pas suffisante pour rendre à la scène son aspect originel. L’Opéra royal, lourdement exploité aujourd’hui, fonctionne désormais comme un théâtre moderne.
2À Trianon, en revanche, le théâtre commandé par Marie-Antoinette à son architecte Richard Mique (1728-1794) a pu, pour des raisons diverses, être conservé à peu près intact. Les restaurations successives menées en 1810, 1836, 1928, 1935 et 2001 ont surtout concerné la salle et donc peu touché la scène. L’état actuel de celle-ci est demeuré très proche de celui du xviiie siècle. La machinerie subsiste en grande partie dans son état d’origine, surtout au gril, où les treuils à palettes n’ont jamais été modifiés et sont toujours en état de fonctionner. Dans les dessous en revanche, on peut noter quelques modifications effectuées au xixe siècle, comme le remplacement des chariots et des faux-cadres d’origine (toujours conservés par ailleurs, mais inutilisables). L’opération la plus dommageable a été menée vers 1928-1929 au niveau du deuxième dessous, dont le sol pavé d’origine a été recouvert d’une cuve d’étanchéité en béton dont la parfaite inutilité ne fait hélas aujourd’hui plus aucun doute. Ce lourd chantier, qui a surélevé le niveau du sol de près d’un mètre, a nécessité la dépose intégrale de la scène et la reconstruction, non exempte de défauts, n’a pas forcément tenu compte de la réalité du fonctionnement d’une machinerie traditionnelle. Aujourd’hui, celle-ci joue tout de même, mais souvent au prix de réglages minutieux et souvent complexes. Toujours est-il que, dans l’ensemble, le théâtre de la Reine peut encore utiliser cette machinerie, remise en ordre de marche par Jean-Paul Gousset il y a une vingtaine d’années.
- 1 Voir GOUSSET Jean-Paul & RICHTER Damien, « Les décors de scène conservés au théâtre de la Reine et (...)
3Lors de l’importante restauration ordonnée par Louis-Philippe en 1836, le théâtre, qui ne conservait aucun décor de scène d’origine, a été doté d’un fonds de décorations scéniques commandées à Pierre-Luc-Charles Ciceri (1782-1868), le peintre décorateur de l’Opéra de Paris1. Il s’agissait de décors de répertoire considérés comme suffisants pour les rares représentations données pour le roi des Français à Trianon. Furent ainsi livrés une Forêt, un Intérieur rustique, une Place publique et un Salon. Retrouvé parmi les vestiges des décors d’Ancien Régime rassemblés à Paris à la Révolution, le remarquable tableau du Temple de Minerve datant de 1752 [fig. 1] fut également envoyé sur la scène de Trianon, dont les dimensions lui correspondaient parfaitement. On y ajouta quelques éléments épars du xviiie siècle, dont l’identification n’est pas toujours aisée : arbres isolés et divers éléments d’architecture. Cet ensemble quelque peu disparate subit, vers 1880, des amputations assez incohérentes. L’administration des Domaines vendit en effet, pour des raisons mal connues, certains éléments. La Forêt fut ainsi amputée des deux châssis composant son premier plan. L’Intérieur rustique et la Place publique perdirent leur toile de fond, et même quelques châssis dans le cas de ce dernier tableau. Le Salon fut quant à lui entièrement vendu et n’est plus connu que par les inventaires, dont le dernier remonte au Second Empire. Ce qui restait demeura rangé au lointain de la scène et fut peu à peu oublié. Il est vrai que, durant une longue période, le théâtre de la Reine ne suscita guère d’intérêt. Après la monarchie de Juillet, durant la seconde moitié du xixe siècle et la totalité du xxe, il ne fut utilisé que dans le cadre de très rares manifestations mondaines ou officielles. Les premiers historiens de Versailles, tout comme les guides officiels, ne se sont guère attardés à en faire une description, se contentant de citer quelques anecdotes – toujours les mêmes et souvent erronées – sur l’usage que Marie-Antoinette fit de son théâtre. Longtemps fermé au public, le théâtre avait fini par tomber dans un certain oubli.
Figure 1
Dominique-François Slodtz (1711-1764), Le Temple de Minerve, décor du premier acte de Thésée de Philippe Quinault et Jean-Baptiste Lully, réalisé pour la reprise de l'ouvrage à Fontainebleau en 1754. Le décor est ici planté sur la scène du théâtre de la Reine, en 2016. Conservé à Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et Trianon. (inv. 2011.00.416.0).
© Christophe Fouin (Château de Versailles, Dist. GrandPalaisRmn).
4À la toute fin du xxe siècle, la remise en ordre de marche de la machinerie, assortie d’une remarquable restauration de la salle, a permis de poser un regard neuf sur les lieux. Les décors historiques ont peu à peu été identifiés, étudiés, et figurent désormais sur les inventaires du musée, comme n’importe quel objet des collections. Leur présentation au public a fait l’objet d’une réflexion qui a mené d’une part à l’organisation de visites spécifiques, et d’autre part à une démarche de création « à la manière de », pour que l’on puisse présenter des tableaux de nouveau complets.
5Pour être visible et compréhensible, un décor de théâtre doit obligatoirement être planté sur une scène dans sa disposition cohérente et éclairé selon les techniques qui étaient celles employées lors de sa création. À Trianon, la scène du théâtre réunit toutes les conditions de présentation pour aider le public à comprendre l’essence même d’un décor traditionnel. Depuis les années 2000, la machinerie historique est progressivement remise en état de fonctionner. Les éléments en bois défaillants sont consolidés, réparés, voire remplacés à l’identique (avec l’emploi rigoureux des mêmes essences ainsi que la réintégration systématique dans les ferrures historiques). Ceux qui doivent être déposés sont répertoriés et conservés dans l’un des locaux du théâtre. Les dessous de la scène, fortement affectés par la dépose totale de 1928, au moment de la mise en place du cuvelage en béton, sont toujours équipés d’éléments de machinerie, mais ceux-ci ont très souvent été mal remontés, ce qui nécessite de les reprendre cas par cas pour les remettre en marche. Certains des grands arbres longitudinaux destinés à équiper plusieurs plans ensemble ont ainsi subi des transformations inutiles au xxe siècle, sur lesquelles il faut revenir. Par ailleurs, d’autres opérations ont permis de restaurer une trappe à tiroir avec son tampon, ou encore de faire apparaître des châssis de terrain depuis les dessous [fig. 2]. Au gril, en revanche, la machinerie du xviiie siècle, intacte [fig. 3], ne nécessite que quelques consolidations et de ponctuels remplacements de pièces, ces opérations étant parfaitement réversibles. Chacune de ces interventions, par exemple un remplacement de douelle sur un tambour, demeure volontairement visible et le bois neuf utilisé garde sa teinte brute. Ce choix délibéré facilite une lecture plus précise de l’état général de ce patrimoine exceptionnel en signalant les interventions modernes.
Figure 2
Premier dessous avec un châssis prêt à apparaître au plateau, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2021.
© Raphaël Masson.
Figure 3
Le gril et sa machinerie, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles,
© Jean-Marc Manaï / EPV.
6Après de nombreux essais, l’éclairage de scène, composé de mâts à lumières accrochés aux faux-cadres qui portent les châssis, et de herses suspendues au cintre, a permis de recréer des sources lumineuses se rapprochant au plus près de la couleur et de la température de la flamme. Les peintures des décors retrouvent ainsi l’éclairage pour lequel elles ont été réalisées au xixe siècle.
- 2 Il faut préciser que l’ensemble est volontairement considéré avant tout comme un musée. Il n’est ut (...)
- 3 Clouée à l’aide de broquettes, de petits clous à têtes rondes très proches des semences de tapissie (...)
7Toutes les conditions sont donc aujourd’hui réunies pour présenter le théâtre de la Reine et son patrimoine au public2. Des visites spécifiques organisées une à deux fois par mois sont l’occasion, grâce à l’intervention de machinistes spécialisés, de montrer non seulement la salle, mais aussi la scène et ses décors qui, dans ce cadre, sont mis en mouvement. Les visiteurs sont ensuite accueillis sur le plateau où leur sont présentés divers aspects techniques et artistiques qui contribuent à l’esthétique théâtrale des xviiie et xixe siècles. Au fil des opérations de remise en état des installations scéniques et de l’avancée des connaissances sur les décors historiques, le théâtre de la Reine peut s’apparenter à un musée vivant des techniques théâtrales anciennes, voire à un conservatoire de ces techniques, dans la mesure où celles-ci sont toujours pratiquées et surtout transmises. L’étude et la restauration progressive des décors ont contribué elles aussi à mieux connaître ce patrimoine négligé et à retrouver techniques et procédés de fabrication. Cette connaissance nouvelle à laquelle concourent naturellement conservateurs, restaurateurs et peintres décorateurs, chacun apportant un savoir spécifique différent mais complémentaire, a permis d’envisager plusieurs chantiers d’envergure, comme la copie du rideau d’avant-scène [fig. 4] et la création d’éléments de décor manquants. L’impulsion de ces nouvelles créations a été donnée en 2001, lorsqu’une nouvelle toile de fond pour l’Intérieur rustique a été réalisée pour remplacer celle qui avait disparu à la fin du xixe siècle. Face à la réussite de cette opération, qui redonnait à voir un décor complet et donc cohérent, d’autres chantiers de complément ont été menés. Lors du dernier en date (2022), a été planté de nouveau sur la scène le tableau de la Place publique [fig. 5], dont les éléments disparus ont été construits par les machinistes du théâtre sur la base des anciens inventaires puis peints en raccord avec les châssis historiques, en utilisant strictement les mêmes matériaux et les mêmes techniques : châssis en sapin et peuplier assemblés à clous retournés, toile de lin doublée de papier puis broquetée3, et peinture à la détrempe, à la colle de peau de lapin. L’exemple du rideau d’avant-scène détaillé ci-après en témoigne.
Figure 4
La copie du rideau d’avant-scène réalisée en 2020 par Antoine Fontaine, Pasquale Mascoli, Éric Gazille et Adrien Dauvillier, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2021.
© Raphaël Masson.
Figure 5
La Place publique plantée en rue, décor de Pierre-Luc Charles Ciceri en 1836, complété par Antoine Fontaine, Pasquale Mascoli, Arthur Lamon, Adrien Dauvillier en 2022, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2023.
© Raphaël Masson.
La copie du rideau d’avant-scène du théâtre de Trianon : de l’analyse scientifique et historique à la mise en œuvre d’un chantier expérimental
- 4 Le rideau d’avant-scène est le rideau permanent du théâtre qui est actionné au début et à la fin du (...)
8Livré en 1838 pour servir de rideau de manœuvre4 au théâtre de Trianon, ce rideau devint, un siècle plus tard, le nouveau rideau d’avant-scène, lorsque le théâtre fut restauré dans les tons bleus pour remplacer le rouge imposé par Louis-Philippe en 1836. En 2018, un constat d’état a très clairement fait apparaître que la couche picturale et le support de ce rideau étaient fragilisés par l’usure du temps et une utilisation régulière. Les opérations nécessaires à sa conservation ainsi que de sa sanctuarisation définitive devenaient indispensables [fig. 6].
Figure 6
L’ancien rideau d’avant-scène, peinture par Pierre-Luc Charles Ciceri en 1838, toile de lin du xviiie siècle réutilisée, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles.
© Raphaël Masson.
9Un des maîtres mots dans la chaîne patrimoniale est celui de la collégialité. Toute étude doit reposer sur une approche transversale entre différentes disciplines, qui analysent l’objet de la collection, son histoire, sa technique ainsi que sa valeur d’usage. Le cadre d’étude technologique de ce rideau visait à constituer une équipe pluridisciplinaire pour effectuer un constat de l’état de conservation du rideau et procéder aux interventions d’urgence susceptibles d’empêcher la dégradation de la toile. Mais cette opération avait également pour objectif d’étudier les éléments constitutifs de l’œuvre par le biais d’analyses scientifiques afin de confronter les résultats au savoir-faire d’un décorateur de théâtre, aux connaissances des conservateurs-restaurateurs ainsi qu’aux recettes des manuels anciens connus. Le but était de trouver un consensus équilibré entre les techniques et le rendu esthétique et d’établir un protocole pour la réalisation d’un nouveau rideau remplaçant l’ancien, en essayant, dans la mesure du possible, de se rapprocher des techniques originales qui réservaient quelques surprises [fig. 7].
Figure 7
L’analyse du rideau d’avant-scène historique à partir de la peinture de Pierre-Luc Charles Ciceri de 1838, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles.
© Kyriaki Tsesmeloglou.
- 5 Antoine Fontaine, peintre décorateur, Laboratoire ArtInLab analyses, Tristan Mahéo, conservateur-re (...)
- 6 Azurite : carbonate hydroxyle de cuivre, d’une belle couleur bleue. C’est l’azur de cuivre. On la t (...)
10La constitution d’une équipe pluridisciplinaire5 a été l’occasion de confronter les expériences de chacun avec les résultats d’analyses effectués par un laboratoire spécialisé. Les points de prélèvement ont été choisis en fonction de nos interrogations à propos de la nature du liant, de la charge et de rehauts des pampilles qui, sous la loupe, montraient des traces de dorure par endroits. Les résultats d’analyses ont mis en évidence du sulfate de calcium (gesso, plâtre ou gypse) en mélange avec des ocres et du blanc de plomb sur la partie bleue. Nous n’avions pas vu jusqu’alors de mention de l’utilisation du gypse dans le mélange de préparation. En revanche, la technique de la préparation à base d’ocre brune et de terre d’ombre sur la partie inférieure a été confirmée par le décorateur Antoine Fontaine, qui a rappelé que selon les techniques traditionnelles, le peintre gagne du temps sur l’exécution du décor en utilisant une préparation déjà teintée. Le bleu utilisé sur la couche colorée est l’azurite6. Grâce à ces données, l’équipe a pu établir un cahier des charges en vue d’une restitution du décor la plus proche possible de l’original.
11Pendant les journées où cette étude s’est déroulée, notre immersion dans l’univers technique de décoration de théâtre d’hier et d’aujourd’hui nous a permis d’effectuer des essais comparatifs sur les matériaux qui s’approchaient le plus fidèlement possible de l’original. Nous avons également pu réaliser à quel point il est complexe d’obtenir un rendu esthétique en faisant abstraction, jusqu’à un certain point, des altérations que le temps a laissées sur l’original. Le résultat du rendu pictural obtenu sur les toiles d’essai est issu des nombreux échanges sur l’ontologie de l’œuvre, l’honnêteté du degré d’une copie, le souci de trouver un stade intermédiaire entre « le neuf » et « l’altéré » [fig. 8].
Figure 8
Rideau avec le châssis-test peint par Antoine Fontaine, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2019.
© Raphaël Masson.
- 7 « Pigment blanc composé de sulfure de zinc et de sulfate de baryum, dans des proportions variables (...)
12En ce qui concerne l’approche technique matérielle qui a été appliquée sur le nouveau rideau, elle respecte celle de l’original dans la mesure du possible. Des produits de substitution ont été appliqués pour les matériaux interdits d’utilisation aujourd’hui comme le plomb, remplacé par le lithopone7, très proche d’aspect d’après les essais. Le support toile choisi d’après les tests comparatifs de toile (Chagall 170 g/m2) a été confectionné par le tapissier Sébastien Ragueneau qui a suivi le protocole traditionnel de couture des lés et des fourreaux.
- 8 En ce qui concerne les traces de dorure, l’analyse a mis en évidence un mélange de cire, de grains (...)
- 9 WATIN Jean-Félix, L’Art du peintre, doreur, vernisseur, Paris, Grangé, 1773, p. 116-117 : « Des reh (...)
13Le dialogue permanent et l’interaction entre l’équipe des décorateurs et les conservateurs-restaurateurs ont apporté aux uns et aux autres des connaissances sur les techniques traditionnelles et leur mise en application. L’exemple le plus caractéristique de cette collaboration est celui de la recréation de la dorure au clinquant8 et la recherche de la méthode d’application du mordant de cire sur la couche colorée à partir de la recette de Watin9. La mise en pratique de cette recette était plus difficile qu’elle ne semblait. De nombreux essais d’outils et de mise en œuvre sur les toiles de tests ont conduit au choix d’application qui a apporté au nouveau rideau tout l’éclat souhaité et la mise en volume des éléments feints : festons, galons, rinceaux et franges (Ill. III). Le mordant mis au point a pu conférer à la dorure une épaisseur comparable à celle que l’on trouve sur le rideau d’origine.
14Cette collaboration interdisciplinaire de mise en place d’un protocole de copie à l’identique constitue une première dans cette tâche compliquée de recherche d’équilibre, du juste milieu entre le respect de la patine du temps, de l’époque de l’élaboration de l’objet original et d’un objet fait à l’identique.
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« Versailles : le théâtre de la Reine à Trianon, musée et conservatoire » est publié dans la partie Versailles, Compiègne et Fontainebleau. À la redécouverte d’un patrimoine théâtral longtemps négligé avec les articles suivants :
- Jean-Paul Gousset, de l’Opéra de Paris aux théâtres des palais nationaux : à l’origine de la redécouverte d’un patrimoine oublié. Entretien mené par Raphaël Masson
Raphaël Masson et Jean-Paul Gousset - Compiègne, une restauration attendue
Étienne Guibert - Fontainebleau, le cadet des théâtres de cour
Vincent Cochet, Émilie Énard, Élodie Remazeilles, Nina Robin et Alexia Soldano
Notes
1 Voir GOUSSET Jean-Paul & RICHTER Damien, « Les décors de scène conservés au théâtre de la Reine et à l’Opéra royal de Versailles », Versalia. Revue de la Société des amis de Versailles, no 6, 2003, p. 18-35.
2 Il faut préciser que l’ensemble est volontairement considéré avant tout comme un musée. Il n’est utilisé comme salle de spectacle que de façon exceptionnelle, avec une jauge de spectateurs limitée et des conditions scéniques très strictes.
3 Clouée à l’aide de broquettes, de petits clous à têtes rondes très proches des semences de tapissier.
4 Le rideau d’avant-scène est le rideau permanent du théâtre qui est actionné au début et à la fin du spectacle. On lui adjoint souvent un rideau dit de manœuvre qui est utilisé le cas échéant au cours du spectacle, pour indiquer un changement d’acte ou masquer un changement de décor.
5 Antoine Fontaine, peintre décorateur, Laboratoire ArtInLab analyses, Tristan Mahéo, conservateur-restaurateur, Pasquale Mascoli, peintre décorateur, Raphaël Masson, conservateur, Valérie Tremoulet, conservatrice-restauratrice, Kyriaki Tsesmeloglou, conservatrice-restauratrice.
6 Azurite : carbonate hydroxyle de cuivre, d’une belle couleur bleue. C’est l’azur de cuivre. On la trouve dans les gisements de cuivre, provenant de l’altération des sulfures de ce métal. Elle tend à se transformer en malachite. C’est un pigment toxique et incompatible avec les couleurs à base de soufre. Elle est également nommée « bleu des montagnes » ou « chessylite » (mine de Chessy, près de Lyon). À ne pas confondre avec la lazurite (lapis-lazuli).
7 « Pigment blanc composé de sulfure de zinc et de sulfate de baryum, dans des proportions variables. Il est obtenu par précipitation simultanée des deux composants. Créé en France vers 1850, par G. B. de Douhet de Romananges, le lithopone, dit aussi blanc couvrant parce que plus couvrant que le blanc de zinc, est très utilisé dans la peinture en bâtiment, à l’huile avec laquelle il sèche assez vite – avec des dispersions synthétiques. Il est inaltérable. On le trouve dans le commerce dans plusieurs qualités. Sa teinte est blanc pastel. Il fait l’objet de la norme française NF T 31.007 » (BÉGUIN André, Dictionnaire technique de la peinture, Bruxelles, Paris, A. Béguin, 1978-1984, vol. 4).
8 En ce qui concerne les traces de dorure, l’analyse a mis en évidence un mélange de cire, de grains de cuivre et de zinc appliqué sur une couche composée de jaune de chrome, de barytine (sulfate de baryum servant de charge) et de grains de vermillon. Ce résultat a créé beaucoup de surprise et d’interrogations sur la technique de sa mise en œuvre pour le nouveau décor, car aucun descriptif d’application et d’outils adaptés n’existait à notre connaissance.
9 WATIN Jean-Félix, L’Art du peintre, doreur, vernisseur, Paris, Grangé, 1773, p. 116-117 : « Des rehauts d’or en détrempe ».
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Figure 1 |
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Légende | Dominique-François Slodtz (1711-1764), Le Temple de Minerve, décor du premier acte de Thésée de Philippe Quinault et Jean-Baptiste Lully, réalisé pour la reprise de l'ouvrage à Fontainebleau en 1754. Le décor est ici planté sur la scène du théâtre de la Reine, en 2016. Conservé à Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et Trianon. (inv. 2011.00.416.0). |
Crédits | © Christophe Fouin (Château de Versailles, Dist. GrandPalaisRmn). |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/42130/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 377k |
Titre | Figure 2 |
Légende | Premier dessous avec un châssis prêt à apparaître au plateau, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2021. |
Crédits | © Raphaël Masson. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/42130/img-2.jpg |
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Titre | Figure 3 |
Légende | Le gril et sa machinerie, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, |
Crédits | © Jean-Marc Manaï / EPV. |
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Titre | Figure 4 |
Légende | La copie du rideau d’avant-scène réalisée en 2020 par Antoine Fontaine, Pasquale Mascoli, Éric Gazille et Adrien Dauvillier, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2021. |
Crédits | © Raphaël Masson. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/42130/img-4.jpg |
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Titre | Figure 5 |
Légende | La Place publique plantée en rue, décor de Pierre-Luc Charles Ciceri en 1836, complété par Antoine Fontaine, Pasquale Mascoli, Arthur Lamon, Adrien Dauvillier en 2022, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2023. |
Crédits | © Raphaël Masson. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/42130/img-5.jpg |
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Titre | Figure 6 |
Légende | L’ancien rideau d’avant-scène, peinture par Pierre-Luc Charles Ciceri en 1838, toile de lin du xviiie siècle réutilisée, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles. |
Crédits | © Raphaël Masson. |
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Titre | Figure 7 |
Légende | L’analyse du rideau d’avant-scène historique à partir de la peinture de Pierre-Luc Charles Ciceri de 1838, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles. |
Crédits | © Kyriaki Tsesmeloglou. |
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Titre | Figure 8 |
Légende | Rideau avec le châssis-test peint par Antoine Fontaine, Petit Trianon, théâtre de la Reine, château de Versailles, 2019. |
Crédits | © Raphaël Masson. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/42130/img-8.jpg |
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Pour citer cet article
Référence électronique
Raphaël Masson et Kyriaki Tsesmeloglou, « ● Versailles : le théâtre de la Reine à Trianon, musée et conservatoire », In Situ [En ligne], 53 | 2024, mis en ligne le 05 juillet 2024, consulté le 13 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/42130 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/122pm
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