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Préserver les lieux de spectacle, leur patrimoine mobilier comme immobilier

La restauration du théâtre du château de La Roche-Guyon

Restoring the theatre at the chateau of La Roche-Guyon
Riccardo Giordano

Résumés

Inauguré en 1768 dans une salle hypogée préexistante du pavillon d’Enville, le théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) constitue un très rare exemple de théâtre de société du troisième quart du xviiie siècle ayant conservé ses dispositions générales, bien que des loges d’avant-scène et des balcons aient été ajoutés au début du siècle suivant.
Il a exceptionnellement conservé une part significative de la machinerie de scène d’origine et de nombreuses traces d’éléments aujourd’hui manquants. Pour leur interprétation, des parallèles ont été dressés, entre autres analogies, avec le théâtre de la Reine à Versailles.
À l’abandon depuis des décennies, cet ensemble théâtral unique par son positionnement chronologique précoce nécessite une opération de sauvegarde et restauration d’envergure, ayant donné lieu depuis les années 1990 à l’établissement d’études successives.
Sa conservation étant aujourd’hui fortement menacée, il a nécessité une restauration fondamentale pour laquelle le cabinet d’architecture Arch-R, placé sous la direction de l’auteur et associé à un groupement de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire, établit actuellement le projet.

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Texte intégral

  • 1 Sous la responsabilité d’Antoine Madelénat, architecte en chef des monuments historiques.

1La « comédie » du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) constitue un rare exemple de théâtre de société, datant du troisième quart du xviiie siècle, ayant conservé ses dispositions générales originelles et, encore plus exceptionnellement, une part très significative de sa machinerie de scène. . Délaissé, il a néanmoins au cours des dernières décennies fait l’objet de nombreuses études préalables à sa restauration, ayant mis tout autant en évidence son importance et son état de dégradation. Après une campagne de travaux de sauvegarde1 conduite en 2021, ce lieu attend désormais une restauration d’ensemble, qui doit commencer en 2025, confiée à l’auteur de ces lignes.

2Le château de La Roche-Guyon, classé au titre des monuments historiques par liste de 1862 et par arrêté du 6 janvier 19432, s’étend sur un site remarquable en bordure de Seine, à la limite occidentale du département du Val-d’Oise.

  • 3 Parmi lesquelles figuraient « Turgot, Mably, Caraccioli, Lavoisier, Condorcet, des hommes de scienc (...)
  • 4 VIRÉ Marc, Étude d’archéologie architecturale du château de la Roche-Guyon, t. I, Étude générale – (...)

3Le donjon, perché depuis la fin du xiie siècle au sommet du rocher surplombant la vallée creusée par la Seine, fut écrêté à la Révolution. Au château médiéval, agrandi au xvisiècle et remanié au xviie, s’ajoutèrent au siècle suivant, par volonté de la duchesse Louise-Élisabeth-Nicole de La Rochefoucauld, soucieuse de se doter d’un château moderne pouvant accueillir convenablement ses hôtes et relations3, le pavillon d’Enville, les communs, les écuries monumentales et le pavillon Villars4 ainsi qu’un grand potager s’étendant jusqu’à la rive de la Seine. Ces constructions ont été faites en creusant la falaise de craie, taillée et excavée au fil des siècles et des aménagements.

4Propriété de la famille de La Rochefoucauld, le château est ouvert au public depuis le printemps 1994 et administré depuis janvier 2004 par un établissement public de coopération culturelle (EPCC) [fig. 1].

Figure 1

Figure 1

Vue générale du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) et repérage du pavillon d’Enville, janvier 2017.

© UMR ArScAn CNRS (licence OdBl, UMR ArScAn et Global Digital Heritage).

  • 5 L’archéologue Marc Viré situe la construction du pavillon d’Enville « à partir de 1767 » (ibid., t. (...)
  • 6 Duchesse d’Enville, comtesse d’Aubijoux, marquise de Barbezieux et baronne d’Artye, née à Paris le (...)
  • 7 Horace-Bénédict de Saussure est un physicien, géologue et naturaliste genevois né le 17 février 174 (...)
  • 8 LABLAUDE Pierre-André, op. cit., t. I, août 2013, p. 77.

5Le théâtre fut aménagé sous l’aile sud du pavillon d’Enville. Ce dernier, qui prolonge vers l’ouest le corps principal du château, fut construit sur le terre-plein de la grande terrasse, dont la création fut entreprise entre 1659 et 1660 afin d’agrandir le château vers l’ouest, en détruisant d’anciens ouvrages de fortification. Si la question de la datation de la construction et de l’aménagement du pavillon d’Enville et des plans par Louis de Villars [fig. 2] reste ouverte5, celle du parachèvement du théâtre est quant à elle bien établie grâce à une lettre datée du 18 octobre 1768 de Louise-Élisabeth-Nicole de La Rochefoucauld, duchesse d’Enville6, à Horace-Bénédict de Saussure7. Cette correspondance entre la duchesse et son ami évoque la fin des travaux du théâtre et les premières représentations, prévues fin octobre et début novembre de la même année8 :

  • 9 BARATAULT Anne-Claire & COUFFY Annick (dir.), Curiositas humana est. Le château de La Roche-Guyon. (...)

Pour moi, je suis au milieu de vingt-cinq personnes dans la douce espérance d’un opéra-comique que me donnent demain mes enfants pour l’ouverture d’un théâtre que je leur ai fait faire, il sera suivi d’une comédie, samedi deux autres et tout le mois de novembre des représentations9

Figure 2

Figure 2

Plan de projet du pavillon d’Enville, château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), architecte Louis de Villars, deuxième moitié du xviiie siècle, collection particulière.

Reproduction Arch-R.

  • 10 Le parcours reliant le théâtre à la cour d’honneur traversait, entre autres, la bibliothèque, le ca (...)
  • 11 CROGIEZ LABARTHE Michèle, art. cit., p. 121.
  • 12 Auprès de la sœur de la duchesse, Marie (1718-1789) et son mari, Louis-François-Armand de La Rochef (...)
  • 13 Ibid., p. 122.

6L’aménagement permanent du théâtre, lieu somptuaire du château10, équipé à grands frais et tapissé de tissus et papiers de grande valeur11, est alors destiné à compléter et remplacer le dispositif scénique démontable utilisé lors des séjours à La Roche-Guyon, où la duchesse avait l’habitude de se rendre en octobre et novembre, après un mois de villégiature au château de Liancourt12. Le théâtre démontable fut encore utilisé après la construction de la salle de comédie, comme l’atteste une liasse de 1776 contenant des factures et mémoires liés à son démontage et remontage « au grenier » et à la réparation de ses décors13.

  • 14 LABLAUDE Pierre-André, op. cit., t. I, p. 76.
  • 15 VIRÉ Marc, op. cit., t. I, p. 136.

7La salle hypogée dans laquelle il fut décidé d’installer le théâtre, de plan rectangulaire et voûtée en berceau suivant un arc surbaissé, était probablement préexistante à la construction du pavillon d’Enville14, bien que sa destination originale ne soit pas connue. Elle est éclairée par cinq soupiraux pourvus de fenêtres à coulissement vertical. Les sondages et fouilles archéologiques ont montré sa continuité avec les structures fortifiées du château médiéval : le mur oriental, à grand appareil régulier, se révèle être la courtine fermant l’ancien front occidental15 tandis que le mur au sud sépare le théâtre de l’ancienne barbacane de la porte fortifiée ouest.

8S’adaptant avec intelligence à un contexte bâti souterrain complexe et exigu, la scène du théâtre du château de La Roche-Guyon comporte des dispositions techniques cohérentes permettant le « changement à vue » des décors, c’est-à-dire sans fermeture de rideau entre les actes. Pour ce faire, son ingénieuse machinerie inclut [fig. 3] :

  • les cintres, non praticables, supportant les frises et les toiles de fond,

  • les portants ou périactes, châssis de coulisses sur pivots, bordant la scène,

  • l’avant-scène, ou proscenium, supportant le rideau de scène,

  • la rampe lumineuse escamotable.

Figure 3

Figure 3

Analyse restitutive du fonctionnement de la machinerie de scène du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.

© Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).

  • 16 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maq (...)

9Les vestiges de ces machineries, heureusement conservés, ont fait l’objet fin 1992 d’un relevé consciencieux et détaillé dressé sous l’autorité de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques. Ce travail documentaire méthodique, dont la minutie témoigne, d’une part, de sa vocation à nourrir un projet précis de restauration et, d’autre part, de l’inquiétude de voir progressivement disparaître cet ouvrage remarquable, a bénéficié du concours de Jean-Paul Gousset, alors régisseur de l’Opéra royal et du théâtre de la Reine du château de Versailles, chargé d’en restituer et décrire le fonctionnement : « la conception de la machinerie atteste que des hommes de l’art ont œuvré dans ce théâtre. Les menuisiers qui sont intervenus pour le compte de la duchesse d’Enville avaient de solides connaissances du fonctionnement d’un théâtre16. »

10Un ensemble d’arbres, de roues et de fils commandait les machineries afin de relever les châssis des ciels, faire pivoter les portants ou périactes et remonter les toiles de fond. Les machinistes pouvaient ainsi changer « à vue » jusqu’à quatre décors pour lesquels des inscriptions sur les supports de toiles de fond mentionnent encore un « intérieur paysan », une « place publique », un « hameau » ainsi qu’un « jardin ».

11Le dessous de scène, dont le niveau unique présentait une hauteur insuffisante pour que les machinistes circulent ou effectuent des mouvements, était cependant accessible. Il permettait d’entretenir et régler la rampe lumineuse grâce à une roue de manœuvre et pouvait loger le souffleur [fig. 4].

Figure 4

Figure 4

Analyse restitutive des dispositions de la rampe lumineuse et du trou du souffleur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.

© Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).

12À l’arrière, masquée par la toile de fond « au lointain », une large ouverture offrait un accès aux comédiens depuis les loges. Ces dernières, chauffées par un poêle en faïence, comportaient une mezzanine et étaient reliées à la fois à la galerie ouest et au cabinet de curiosités situé en rez-de-cour du pavillon d’Enville.

13Le cadre d’ouverture, de 4,90 m de largeur par 3,70 m de hauteur, ouvrait sur un proscenium de 2 m de profondeur, tandis que 4,80 m séparaient la dernière toile de fond du cadre de scène.

  • 17 Au sujet du répertoire joué, moderne et novateur, et de ses auteurs, voir CROGIEZ LABARTHE Michèle, (...)

14Les dispositions de la salle, « de taille modeste mais luxueusement équipée et vouée à de vraies représentations17 », permettaient d’accueillir tout au plus une cinquantaine de spectateurs, ce qui correspondait à un usage « en société », dans un cadre familial élargi, la duchesse logeant au château ses amis et ses hôtes qu’une journée de voyage pouvait relier à Paris.

  • 18 Archives départementales du Val-d’Oise (ADVO), 10J 538.

15Le parquet de la salle était originellement constitué d’un simple parterre agrémenté, au xixe siècle, d’une fosse d’orchestre. L’amphithéâtre était formé d’une corbeille et d’une loge en mezzanine (les découvertes latérales ont été calculées pour être dissimulées à l’œil du spectateur assis dans cette dernière). Également chauffée par un poêle en faïence, la loge de corbeille abritait les meilleures places. Au niveau le plus élevé, un balcon bénéficiait d’un accès dédié, quelque peu escarpé, aménagé dans l’un des soupiraux donnant vers la Cour aux chiens. À l’exception des bancs de l’orchestre, les spectateurs s’installaient sur des fauteuils dont il ne reste plus trace mais dont les marchés de travaux indiquent le retapissage en toile d’Alençon cramoisie en 178618.

16Les deux accès susmentionnés complètent celui de la vaste galerie ouest, dont les baies ouvrent sur le jardin anglais et qu’un escalier monumental relie au rez-de-cour du pavillon d’Enville [fig. 5]. Un couloir pratiqué sous la scène la relie au parterre de la « comédie ». Comme le rappelle Pierre-André Lablaude en 2013 :

  • 19 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. La Roche-Guyon. Étude préalable de diagnostic et de (...)

[…] ces aménagements, et nous demeurons ici dans la tradition du Théâtre et de son caractère intrinsèquement éphémère, ont en effet été conçus et réalisés en matériaux modestes et économiques : solives en charpente, pans de bois, torchis, briques et carrelages en terre cuite pour les structures secondaires de la scène et de la salle, revêtement de sols et cloisonnement en planches, avec des ouvrages de menuiserie très simples, toiles peintes pour certains parements « de La Salle », peintures décoratives à la détrempe directement appliquées sur les parements menuisés, etc. L’équipement de scène, dans ses différentes pièces constitutives (telles qu’analysées dans l’étude de 1994), se caractérise également par la modestie de ses matériaux, représentative de cette tradition « foraine » du théâtre : bois blanc, emploi extrêmement réduit du fer forgé, fer blanc, chanvre tressé, toiles peintes pour les décors, etc.19.

Les études et recherches menées en 1994 ont permis de mettre en évidence deux états principaux d’évolution du théâtre [fig. 6].

Figure 5

Figure 5

Plan général du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) et des structures adjacentes, extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.

© Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).

Figure 6

Figure 6

Analyse de l’évolution des dispositions du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.

© Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).

17Le premier, issu du projet originel de 1768, atteste d’un décor de la salle à dominante de tons ocre rouge et or, peint à la détrempe. De cette période subsistent les remarquables panneaux peints de l’hémicycle du parterre, représentant des allégories et trophées décoratifs dédiés aux arts et à la guerre [fig. 7]. Les montants entre ces panneaux sont décorés en faux marbre. Le cadre de scène conserve également, sur le manteau d’arlequin, des traces de peinture décorative en trompe-l’œil imitant les plis d’un rideau de scène. En 1994, on pouvait encore observer des motifs floraux sur sa voussure à caissons.

Figure 7

Figure 7

Vue des panneaux peints de l’hémicycle du parterre du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) : allégories et trophées décoratifs dédiés aux arts et à la guerre, mai 2022.

© Arch-R.

  • 20 À partir de 1797, à la disparition de la duchesse d’Enville, le château passa par succession à la f (...)

18Le second état est le fruit de travaux entrepris au cours du xixe siècle20 dans le but de modifier la salle et le proscenium, résultant, probablement, d’une évolution du répertoire, et de la volonté de réformer les principes de distribution de la salle et d’en accroître la capacité.

  • 21 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation d (...)

Les avancées des balcons et des corbeilles d’avant-scène sont ajoutées et l’ambiance décorative entièrement reprise par un garnissage de toiles peintes à dominante bleue, venant alors revêtir tant les parties du xviiisiècle et leurs décors originaux que les nouvelles structures en plancher mises en œuvre de façon extrêmement sommaire.
Les circulations empruntées par les spectateurs sont transformées : l’accès à l’avant-scène est condamné par la création d’une fosse d’orchestre. Une clôture la distingue du parterre ainsi redessiné. Ce dernier est doté de bancs.
Enfin, une troisième campagne de réfection de décors semble avoir été ultérieurement réalisée, peut-être dans la seconde moitié du xixe siècle, à partir de papiers peints tendus, soulignés de liserés décoratifs21.

  • 22 Entre 1952 à 1966, « la réalisation d’un très important programme de travaux qui permettra la répar (...)

19Occupé par l’état-major allemand lors de la Seconde Guerre mondiale, le château a souffert des bombardements alliés à la fin de la guerre. Contrairement aux niveaux en surface, remis en état au titre des dommages de guerre22, le théâtre n’a bénéficié d’aucune mesure significative de préservation ou d’intervention de sauvegarde jusqu’à très récemment.

20En 1989, la richesse et l’envergure nationale du site incitent l’État, associé aux collectivités territoriales et locales, à promouvoir la création d’une Association pour la sauvegarde et l’animation du château de La Roche-Guyon et son domaine, présidée par le préfet du Val-d’Oise.

  • 23 Ibid.
  • 24 Avec le mécénat de la société privée Rank Xerox.

21L’étude préalable de diagnostic général du château, réalisée en 1990 par Pierre-André Lablaude, alors chargé de l’édifice23, met pour la première fois en lumière « l’état de ruine » du théâtre [fig. 8]. En 1992, l’administration du château commande à l’architecte en chef une nouvelle étude de diagnostic, spécifique à ce dernier24. Outre les recherches documentaires et l’analyse des ouvrages en présence, cette dernière inclut le précieux carnet de relevés mentionné précédemment, afin de dresser une maquette restituant les dispositions du théâtre à la fin du xviiie siècle [fig. 9]. À défaut de pouvoir admettre les visiteurs dans le théâtre, c’est cette maquette qui est présentée au public depuis l’ouverture du château. Jean-Paul Gousset concluait ainsi le rapport de présentation de cette étude, qui aura duré près de deux ans :

  • 25 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maq (...)

Cette étude du fonctionnement de la machinerie ne demeurera qu’une ébauche tant que l’exploitation des archives ne sera pas possible. En fonction des dimensions, d’une tradition et des réflexes des hommes de théâtre, il sera néanmoins possible de restituer le théâtre de La Roche-Guyon tout simplement parce que le moment venu nous serons confrontés aux mêmes difficultés que nos anciens pour monter un spectacle25.

Figure 8

Figure 8

État de ruine du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) en 2010, avant les travaux de sauvegarde de 2021.

© Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).

Figure 9

Figure 9

La maquette du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) réalisée en novembre 1993 d’après les travaux de l’architecte en chef, restituant l’état identifié à la fin du xviiisiècle, septembre 2023.

© Arch-R.

  • 26 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation d (...)
  • 27 Il fut alors estimé que les aménagements fonctionnels ou décoratifs, équipements scénographiques et (...)
  • 28 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation d (...)

22Deux décennies plus tard, en 2013, une nouvelle étude préalable dédiée cette fois au diagnostic et à la programmation d’ensemble du pavillon d’Enville et son théâtre fut commandée à l’architecte en chef des monuments historiques par l’établissement public de coopération culturelle créé en 200426. Elle confirma « l’évidente évolution » de la dégradation au cours des décennies passées27 et un « point de non-retour » atteint par ce processus affectant l’ensemble du second œuvre du théâtre dont « plus de 50 % des matières ligneuses et végétales » s’avéraient détruites (cet état s’est depuis encore dégradé). Il parut alors évident que pour sauver et ouvrir au public cet ensemble patrimonial exceptionnel, la restauration de la salle et de la scène devait impérativement prévoir le traitement de l’humidité intérieure, la stabilisation systématique des vestiges subsistants (et leur documentation), et s’accompagner de la restitution d’une partie significative du second œuvre. L’hypothèse d’une restauration dans l’état de la fin du xviiie siècle reçut ainsi l’avis favorable de la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) d’Île-de-France28.

  • 29 MADELÉNAT Antoine, Travaux de restauration du théâtre, Avant-projet sommaire, janvier 2022.

23Cette étude, dont les conclusions liées à l’état de dégradation de l’existant ont été actualisées en 2022 par Antoine Madelénat29, architecte en chef des monuments historiques, demeure une base fondamentale de réflexion pour les perspectives de restauration du monument.

24Plus récemment, une première étape de travaux, dits « de sauvegarde », a été menée de juillet à janvier 2021 sous la maîtrise d’œuvre d’Antoine Madelénat [fig. 10 et 11].

Figure 10

Figure 10

État intérieur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) après les travaux de sauvegarde menés en 2021 ; la salle déblayée, les vestiges mobiles ont été triés et mis en dépôt, décembre 2021.

© Arch-R.

Figure 11

Figure 11

État intérieur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) après les travaux de sauvegarde menés en 2021 ; la machinerie de scène a été étayée, décembre 2021.

© Arch-R.

  • 30 Le capteur posé sur la scène a relevé un taux d’humidité relative de l’air intérieur du théâtre com (...)

25Si ces travaux ont permis de neutraliser les principales voies d’infiltration d’eaux pluviales par les soupiraux donnant sur la Cour aux chiens ou dissimulés dans l’emmarchement de la terrasse d’Enville, le taux d’humidité de la salle reste très élevé30.

  • 31 En 2021, les fragments pouvant être conservés en place ont été consolidés, les autres, jugés trop f (...)
  • 32 La note scientifique no B -18-09, émise le 9 janvier 2018 par le Laboratoire de recherche des monum (...)

26Aussi, un large pan du second œuvre est encore dans un état de dégradation très avancé, rendant indispensable, à court terme, une campagne de restauration fondamentale : les peintures de la voûte restent fragiles, malgré les travaux de refixage réalisés en 2021, les toiles tendues sur châssis et les tissus d’ameublement ont disparu dans leur quasi-entièreté31 ; une large partie des bois conservés se trouve dans un état de dégradation ne permettant pas d’envisager son maintien32, notamment les bois tendres employés pour les balustres ou les bois blancs des planchers et châssis.

27L’option d’une intervention limitée à la stricte conservation de l’existant, pour une présentation du théâtre « en l’état » où les visiteurs devraient se contenter, en raison de sa fragilité, de le regarder de l’extérieur, à travers des ouvertures, a été étudiée puis écartée en 2013. Cette hypothèse supposerait néanmoins la mise en œuvre préalable de dispositifs de drainage, pour la collecte et l’assainissement des eaux extérieures, et de traitement de l’air. L’état de dégradation, d’infestation et la fragilité des éléments organiques, ligneux et textiles, ne permettrait pas de surcroît leur traitement in situ, mais imposerait au contraire de déposer l’ensemble pour un traitement en atelier et laboratoire puis de le remonter après restauration « archéologique » des vestiges maçonnés et de leurs parements enduits, largement lacunaires, voire manquants, en particulier sur les parois nord et sud.

  • 33 Ceux-ci devront être, après sélection, traités en conservation et mis en réserve à titre documentai (...)
  • 34 La complexité des interventions à prévoir et la perspective de choix collégiaux complexes, nécessit (...)

28L’hypothèse la plus adaptée semble alors une intervention sur la salle et la scène, machinerie comprise, en envisageant, d’une part, la restauration des éléments lacunaires ou résiduels susceptibles d’être conservés dans l’œuvre et, d’autre part, la restitution à l’identique des éléments structurels, de second œuvre, de machinerie de scène, et des éléments décoratifs en trop mauvais état33 ou encore visibles en 1994 et aujourd’hui disparus, dans un chantier alliant l’emploi de techniques scientifiques de conservation, en particulier pour les vestiges de nature organique, à la mise en œuvre de techniques (maçonnerie, charpente, menuiserie, décors, tapisserie, etc.) conformes à celles d’origine34.

29Dans cette perspective, les informations insuffisantes devront être complétées par des observations et recherches sur les éléments matériels conservés in situ et dans les sources documentaires. Par conséquent, la méthodologie d’intervention, identifiée avec la Conservation régionale des monuments historiques, inclura entre autres, dès les prochaines phases d’étude et de définition du projet :

    • 35 ADVO, 10 J 1-130, 132-2025, Chartrier de La Roche-Guyon, [978]-1927 : 2018 cotes, 103 ml. Répertoir (...)

    une étude archivistique et documentaire ayant pour objectif de parfaire la connaissance historique du théâtre et d’étayer le programme de restauration. Elle sera principalement axée sur le riche fonds du chartrier du château, conservé aux archives départementales du Val-d’Oise35, et en particulier sur les sources relatant la construction, l’aménagement et l’usage de « la comédie » ;

  • l’analyse des vestiges, qui correspondent pour la plupart à des éléments décoratifs ou liés à la machinerie théâtrale, déposés lors des travaux de 2021, avec une méthodologie empruntée aux chantiers de collections, visant à relever, identifier, documenter, stabiliser et préparer la conservation de l’ensemble dans la perspective du chantier architectural ;

  • une étude climatique intérieure du théâtre, nécessaire à la définition des solutions techniques d’assainissement et des conditions de traitement de l’air intérieur.

  • 36 Les conditions de financement de l’opération, en cours de définition, vont de pair avec la complexi (...)
  • 37 À titre d’exemple, l’équipe opérant les machineries du théâtre de la Reine à Versailles a également (...)

30Une fois restauré, équipé et ouvert au public36, le théâtre s’intégrera dans le parcours de visite du château, dont il ne pourra que contribuer à enrichir l’intérêt patrimonial et culturel général. Comme au théâtre de la Reine à Versailles [fig. 12], des visites guidées pourraient alors, grâce à une médiation culturelle adaptée, exposer l’histoire et le fonctionnement du lieu. De même, une équipe expérimentée et formée ad hoc pourrait montrer la manipulation des machines et des décors scéniques traditionnels37.

Figure 12

Figure 12

Théâtre de la Reine, domaine de Versailles, dispositifs d’éclairage restitués au revers des châssis des décors latéraux, 2023.

© Arch-R.

31Devenant théâtre vivant, la scène pourra de nouveau accueillir les représentations d’un répertoire en adéquation avec le cadre patrimonial et l’histoire de ce théâtre de société du xviiie siècle, à condition de l’adapter avec sensibilité à l’existant, et de limiter le public à un petit effectif en raison des contraintes d’espace. Ainsi sa renaissance en fera, avec le théâtre de la Reine, ceux des châteaux de Fontainebleau et de Compiègne, un lieu de conservation des techniques scénographiques et un musée vivant de l’évolution du patrimoine théâtral du xviiie au xixe siècle.

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Notes

1 Sous la responsabilité d’Antoine Madelénat, architecte en chef des monuments historiques.

2 https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00080181 [lien valide en juin 2024].

3 Parmi lesquelles figuraient « Turgot, Mably, Caraccioli, Lavoisier, Condorcet, des hommes de science et des politologues aujourd’hui moins connus : le jeune Bonstetten, Mazzei, Crèvecœur, Rochon », voir CROGIEZ LABARTHE Michèle, « Le Théâtre du château de la Roche-Guyon », in PLAGNOL-DIÉVAL Marie-Emmanuelle & QUÉRO Dominique (dir.), Les Théâtres de société au xviiie siècle, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, coll. « Études sur le xviiie siècle », 2005, p. 119-128, ici p. 123.

4 VIRÉ Marc, Étude d’archéologie architecturale du château de la Roche-Guyon, t. I, Étude générale – Évolution historique et architecturale, Service archéologique du Val-d’Oise, 2004.

5 L’archéologue Marc Viré situe la construction du pavillon d’Enville « à partir de 1767 » (ibid., t. II, État des lieux et perspective de recherches, p. 11). L’hypothèse « la plus vraisemblable » avancée par Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques, consiste en revanche à « dater le projet du Pavillon d’Enville de la fin des années 1730, sa construction des années 1740-1750 et à envisager l’achèvement des travaux de gros-œuvre consécutivement à la destruction de la galerie troglodytique à partir de 1765. La dépose en conservation, en 1766, des décors d’un “ancien théâtre” et de la galerie troglodytique en 1767, pour un réemploi dans le nouveau bâtiment, expliquerait ainsi la présence de décors de la première moitié du xviiie siècle dans le Pavillon d’Enville. » (LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation du Pavillon d’Enville et son théâtre, t. I, août 2013, p. 15.)

6 Duchesse d’Enville, comtesse d’Aubijoux, marquise de Barbezieux et baronne d’Artye, née à Paris le 22 septembre 1716 et morte le 31 mai 1797.

7 Horace-Bénédict de Saussure est un physicien, géologue et naturaliste genevois né le 17 février 1740 à Conches, près de Genève, où il est mort le 22 janvier 1799.

8 LABLAUDE Pierre-André, op. cit., t. I, août 2013, p. 77.

9 BARATAULT Anne-Claire & COUFFY Annick (dir.), Curiositas humana est. Le château de La Roche-Guyon. Un salon scientifique au siècle des Lumières, Nesle-la-Vallée, Val-d’Oise éditions, coll. « Empreinte et création / Mission patrimoine », 1998, p. 43.

10 Le parcours reliant le théâtre à la cour d’honneur traversait, entre autres, la bibliothèque, le cabinet de curiosités et les salons nouvellement aménagés dans le logis médiéval et le pavillon d’Enville.

11 CROGIEZ LABARTHE Michèle, art. cit., p. 121.

12 Auprès de la sœur de la duchesse, Marie (1718-1789) et son mari, Louis-François-Armand de La Rochefoucauld de Roye, duc d’Estissac (1695-1783). Ibid., p. 120.

13 Ibid., p. 122.

14 LABLAUDE Pierre-André, op. cit., t. I, p. 76.

15 VIRÉ Marc, op. cit., t. I, p. 136.

16 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, mars 1994.

17 Au sujet du répertoire joué, moderne et novateur, et de ses auteurs, voir CROGIEZ LABARTHE Michèle, art. cit., p. 125 et suivantes.

18 Archives départementales du Val-d’Oise (ADVO), 10J 538.

19 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. La Roche-Guyon. Étude préalable de diagnostic et de programmation du Pavillon d’Enville et de son théâtre, op. cit., p. 90.

20 À partir de 1797, à la disparition de la duchesse d’Enville, le château passa par succession à la famille de Rohan avant de retourner à la famille de La Rochefoucauld en 1829 par cession à François XIII, petit-neveu de la duchesse.

21 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation du Pavillon d’Enville et de son théâtre, op. cit., t. I, p. 86.

22 Entre 1952 à 1966, « la réalisation d’un très important programme de travaux qui permettra la réparation des dégâts dus aux bombes mais assurera, bien au-delà de ceux-ci, la restauration complète de l’édifice. Le montant total de la dépense, financée en totalité par l’État au titre des dommages de guerre, s’élèvera en francs de l’époque à la somme considérable de 4 499 186 francs ». LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic général des bâtiments et programme d’opération de la première tranche de travaux, juin 1990.

23 Ibid.

24 Avec le mécénat de la société privée Rank Xerox.

25 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, op. cit., p. 127.

26 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation du Pavillon d’Enville et de son théâtre, op. cit., t. I et II, août 2013.

27 Il fut alors estimé que les aménagements fonctionnels ou décoratifs, équipements scénographiques et techniques, avaient perdu 15 à 20 % de leur matière constitutive depuis 1994.

28 LABLAUDE Pierre-André, La Roche-Guyon. Château. Étude préalable de diagnostic et de programmation du Pavillon d’Enville et de son théâtre, op. cit., t. II, p. 115. Ce principe est avalisé dès 2013 par la CRMH d’Île-de-France, référence courrier IL/DC/2014 – no 263.

29 MADELÉNAT Antoine, Travaux de restauration du théâtre, Avant-projet sommaire, janvier 2022.

30 Le capteur posé sur la scène a relevé un taux d’humidité relative de l’air intérieur du théâtre compris entre 60 % et 95 %, pour une médiane d’environ 87 %.

31 En 2021, les fragments pouvant être conservés en place ont été consolidés, les autres, jugés trop fragiles ou instables, ont été déposés, conditionnés et mis en réserve.

32 La note scientifique no B -18-09, émise le 9 janvier 2018 par le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) à la demande du maître d’œuvre, rappelle que les tissus ont quasiment tous disparu ou sont dans un état « désastreux » et que les bois sont altérés de manière hétérogène selon leur essence et leur localisation. « Les bois de panneaux peints, en résineux, sont peu touchés et peuvent être conservés en place, tous les autres éléments altérés dans des proportions différentes par des champignons ou des insectes (larves xylophages, petite et grosse vrillette) devront être en grande partie évacués voire détruits. » Les champignons constatés dès les premières études des années 1990 ne seraient plus actifs. Pour les insectes, l’état de délabrement de certains bois atteste d’une infestation majeure. Cependant, la saison automnale et les difficultés d’accès aux bois n’ont pas permis de conclure sur l’activité actuelle de ces infestations, qui reste à établir.

33 Ceux-ci devront être, après sélection, traités en conservation et mis en réserve à titre documentaire, voire pour une partie d’entre eux, en fonction du projet de présentation, exposés au public.

34 La complexité des interventions à prévoir et la perspective de choix collégiaux complexes, nécessitant des compétences de suivi pluridisciplinaires, ont conduit la CRMH d’Île-de-France à promouvoir la création d’un comité scientifique pour le suivi du projet et du chantier, qui s’est réuni pour la première fois au château le 9 février 2024.

35 ADVO, 10 J 1-130, 132-2025, Chartrier de La Roche-Guyon, [978]-1927 : 2018 cotes, 103 ml. Répertoire méthodique : https://archives.valdoise.fr/archive/fonds/FRAD095_00060 [lien valide en juin 2024].

36 Les conditions de financement de l’opération, en cours de définition, vont de pair avec la complexité de sa mise en œuvre et font appel à l’implication de l’État, de la région Île-de-France et du département du Val-d’Oise, et à la sensibilité de grands mécènes et aux dons collectés dans le cadre d’une campagne de financement participatif du public, fédérés par la Fondation du patrimoine qui administre également les fonds relevant de la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern.

37 À titre d’exemple, l’équipe opérant les machineries du théâtre de la Reine à Versailles a également la charge de celles des théâtres des châteaux de Compiègne et de Fontainebleau.

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Table des illustrations

Titre Figure 1
Légende Vue générale du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) et repérage du pavillon d’Enville, janvier 2017.
Crédits © UMR ArScAn CNRS (licence OdBl, UMR ArScAn et Global Digital Heritage).
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Fichier image/jpeg, 297k
Titre Figure 2
Légende Plan de projet du pavillon d’Enville, château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), architecte Louis de Villars, deuxième moitié du xviiie siècle, collection particulière.
Crédits Reproduction Arch-R.
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Titre Figure 3
Légende Analyse restitutive du fonctionnement de la machinerie de scène du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.
Crédits © Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).
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Titre Figure 4
Légende Analyse restitutive des dispositions de la rampe lumineuse et du trou du souffleur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.
Crédits © Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).
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Titre Figure 5
Légende Plan général du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) et des structures adjacentes, extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.
Crédits © Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).
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Titre Figure 6
Légende Analyse de l’évolution des dispositions du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), extrait d’Étude préalable du théâtre et réalisation d’une maquette, Pierre-André Lablaude, mars 1994.
Crédits © Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).
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Titre Figure 7
Légende Vue des panneaux peints de l’hémicycle du parterre du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) : allégories et trophées décoratifs dédiés aux arts et à la guerre, mai 2022.
Crédits © Arch-R.
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Titre Figure 8
Légende État de ruine du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) en 2010, avant les travaux de sauvegarde de 2021.
Crédits © Pierre-André Lablaude / Reproduction Colette di Matteo-Lablaude (ayant droit).
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Titre Figure 9
Légende La maquette du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) réalisée en novembre 1993 d’après les travaux de l’architecte en chef, restituant l’état identifié à la fin du xviiisiècle, septembre 2023.
Crédits © Arch-R.
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Titre Figure 10
Légende État intérieur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) après les travaux de sauvegarde menés en 2021 ; la salle déblayée, les vestiges mobiles ont été triés et mis en dépôt, décembre 2021.
Crédits © Arch-R.
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Titre Figure 11
Légende État intérieur du théâtre du château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) après les travaux de sauvegarde menés en 2021 ; la machinerie de scène a été étayée, décembre 2021.
Crédits © Arch-R.
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Titre Figure 12
Légende Théâtre de la Reine, domaine de Versailles, dispositifs d’éclairage restitués au revers des châssis des décors latéraux, 2023.
Crédits © Arch-R.
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Pour citer cet article

Référence électronique

Riccardo Giordano, « La restauration du théâtre du château de La Roche-Guyon »In Situ [En ligne], 53 | 2024, mis en ligne le 01 juillet 2024, consulté le 08 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/41790 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/122pf

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Auteur

Riccardo Giordano

Architecte en chef des monuments historiques

agence@arch-r.fr

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Droits d’auteur

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