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Architecture et objets de l’hygiène du corps

Les « valeurs de santé » de l’hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine) entre 1935 et 2023

Health Values at the Beaujon Hospital at Clichy (Hauts-de-Seine), between 1935 and 2023
Lila Bonneau

Résumés

Cet article traite des principes d’hygiène intégrés dans le projet de l’hôpital Beaujon, inauguré à Clichy (actuel département des Hauts-de-Seine) en 1935 par l’Assistance publique (AP) et ses principaux maîtres d’œuvre, Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey.
Ces principes tentent de participer à la lutte contre les fléaux sanitaires de l’époque (la tuberculose, le cancer, la syphilis, l’alcoolisme) et de remédier aux dégâts engendrés par la Première Guerre mondiale, à une époque où la société considère que l’environnement insalubre ou encore une hygiène inadaptée, avec de mauvaises habitudes sanitaires, peuvent contribuer au développement des maladies. À cet égard, l’établissement de soins devient le lieu qui offre aux malades les conditions optimales pour guérir.
Cette proposition souhaite mettre en lumière les dispositifs architecturaux utilisés durant l’entre-deux-guerres pour contribuer à une amélioration des conditions d’hygiène, et donc à une meilleure santé des usagers (patients et membres du personnel) du premier hôpital de grande hauteur en France. Ces dispositifs, qui ont fait l’objet de transformations de même ordre depuis sa construction, forment aujourd’hui ce que nous pourrions appeler les « valeurs de santé » du site.
Nous nous attacherons ainsi à introduire les enjeux actuels de son patrimoine architectural, urbain et paysager, dans le respect de l’œuvre originelle, face à la future désaffectation du site, prévue en 2030.

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Texte intégral

Le patrimoine hospitalier face aux enjeux sanitaires

  • 1 Définition du nom féminin « hygiène », dictionnaire Larousse, disponible en ligne, https://www.laro (...)

1L’hygiène se définit comme l’ensemble des principes et des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé1. Dans le domaine de l’aménagement de l’espace, et plus spécifiquement des établissements de soins, elle se rapporte aux dispositifs architecturaux, urbains, paysagers et de design instaurés par les maîtrises d’ouvrage (MOA) et d’œuvre (MOE) pour contribuer à la santé de ses usagers. L’association d’architectes avec des médecins (élargie à des équipes interdisciplinaires) s’est avérée particulièrement féconde dans l’histoire des équipements sanitaires, donnant lieu à des projets en symbiose avec les exigences médicales et s’adaptant à leur « milieu » spatio-temporel.

2D’une part, ces dispositifs font référence aux « valeurs de santé » introduites en 1928 par l’architecte américain Edward F. Stevens dans l’ouvrage The American Hospital of the Twentieth Century :

  • 2 STEVENS Edward F., The American Hospital of the Twentieth Century. A Treatise on the Development o (...)

Un hôpital qui n’est pas riche en valeurs de santé est un échec. Les valeurs de santé ne résident pas exclusivement dans des murs lisses, des pieds lisses et des coins intérieurs arrondis ; elles sont nombreuses et variées, y compris certaines valeurs qui tendent directement à la promotion de la santé, telle que l’orientation correcte des salles, l’exposition au soleil des balcons, des terrains ou des toits plats accessibles aux patients, une ventilation efficace, des chambres calmes pour les infirmières de nuit, des dortoirs et des salles de loisirs avantageusement placés pour le personnel résidant, des dortoirs adéquats pour les autres employés résidants, des vues joyeuses et toniques ; et des caractéristiques qui tendent à la prévention des maladies ou à l’atténuation de la souffrance, telles que des salles de réception, des chambres calmes, des salles d’isolement, des équipements de stérilisation de toutes sortes, des constructions sanitaires, des dispositifs de prévention du bruit, des couleurs reposantes, etc.2.

  • 3 RIEGL Alois, Le Culte moderne des monuments. Sa nature et ses origines [1903], traduit de l’allema (...)

3D’autre part, les valeurs de santé comprises dans le projet initial ont évolué au fil de l’utilisation des lieux et feraient partie aujourd’hui, dans une optique patrimoniale, des « valeurs » du site. La reconnaissance des valeurs a été, entre autres, introduite par l’historien de l’art autrichien Alois Riegl3 et est définie ainsi dans le glossaire du ministère de la Culture portant sur les termes relatifs aux interventions sur les monuments historiques en France :

Indication de l’importance que des individus ou une société attribuent à un bien.

Note 1. La valeur peut être de différents types, par exemple : artistique, symbolique, historique, sociale, économique, scientifique, technologique, etc.

  • 4 Ministère de la Culture et de la Communication, direction générale des Patrimoines, Termes relatif (...)

Note 2. La valeur assignée peut varier selon les circonstances, par exemple selon la méthode d’évaluation, le contexte et le moment où cette évaluation est réalisée4.

4L’analyse historique et architecturale de l’hôpital Beaujon, inauguré en 1935 à Clichy (act. dép. des Hauts-de-Seine) [fig. 1] permet d’illustrer cette démarche.

Figure 1

Figure 1

Façade nord de l’hôpital Beaujon, Clichy, 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi4Beaujon0081).

© N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

5Sans être exhaustive, l’identification des valeurs de santé de l’hôpital Beaujon est ancrée dans l’histoire mais aussi tournée vers l’avenir. En effet, un regard attentif est porté au lieu afin de tenter d’anticiper ses futures transformations.

Prémices

Choix du site

6Les principes sanitaires de l’hôpital Beaujon sont hérités du mouvement hygiéniste qui accordait un rôle majeur au contexte, à l’environnement insalubre et aux mauvaises habitudes sanitaires dans le développement des maladies. L’établissement de soins devient à l’aube du xxe siècle le lieu de refuge du malade et lui offre, alors qu’il n’en dispose pas chez lui, des conditions favorables d’hygiène.

  • 5 Le premier congrès international des hôpitaux, organisé par l’American Hospital Association, eut l (...)
  • 6 DUPONT Marc & SALAÜN RAMALHO Françoise, « L’assistance publique à Paris : Approche historique (des (...)

7Lors de la naissance de l’hôpital Beaujon, la culture internationale était déjà présente et les années de l’entre-deux-guerres furent décisives sur le plan des relations entre l’architecture et le monde de la santé. Le premier Congrès international des hôpitaux de 19295 et l’évolution de la médecine pour faire face aux tragédies planétaires – la Première Guerre mondiale, les épidémies ou les maladies comme la tuberculose, le cancer, la syphilis ou l’alcoolisme – générèrent de nouvelles réponses architecturales dédiées aux lieux de soins et principalement à l’hôpital moderne. À l’échelle locale, l’institution hospitalière française est marquée par le vote de lois sur l’assistance médicale gratuite ou les assurances sociales qui accélérèrent l’amélioration des conditions sanitaires dans les hôpitaux de l’époque. Les structures sanitaires n’étaient plus adaptées au nombre croissant de malades, aux exigences graduelles des patients et des médecins, ni aux traitements émergents, de plus en plus longs, et à la technique moderne. Le système de santé national devait alors évoluer et l’Assistance publique (AP)6 prit conscience de la nécessité de réformer son univers hospitalier en construisant de nouveaux établissements.

  • 7 Nicolas Beaujon (1718-1786) est un philanthrope bordelais.

8L’origine du nom « Beaujon » vient de la création, en 1784, par Nicolas Beaujon7, d’un orphelinat pour les enfants démunis rue du faubourg du roule (aujourd’hui rue du faubourg Saint-Honoré), à Paris. Cet orphelinat fut transformé en hôpital mais devint, à partir de la fin du xixe siècle, insuffisant pour répondre aux besoins de l’AP. La décision de fermer cet édifice fut hâtée à la suite de la Première Guerre mondiale et le choix de délocaliser l’établissement hors des murs de la Capitale, soutenu par le préfet de la Seine, refléta une ouverture de Paris à la première couronne.

  • 8 « Les inconvénients qui peuvent résulter du voisinage des usines sont atténués par le fait que le (...)

9Une parcelle d’une superficie de près de 10 hectares située au nord-est de la ville de Clichy, près de la Seine, entre le boulevard de Lorraine et la rue du Général-Roguet, fut choisie comme terre d’accueil du nouveau Beaujon. La désignation du site eut des conséquences certaines sur le projet. Le nouvel établissement aurait pu être implanté au cœur du centre-ville, près des patients, de leurs familles et des réseaux de communication (transports en commun, artères de circulation) ou, a contrario, à sa périphérie, pour permettre de profiter des bienfaits de la nature. La situation géographique joua un rôle significatif dans les valeurs de santé puisqu’elle détermina la relation à la nature et à la végétation, l’orientation, l’ensoleillement, la lumière, les vues, les perspectives et la qualité de l’air. La parcelle désignée pour implanter l’hôpital Beaujon permettait des liaisons rapides avec la Capitale et se trouvait dans une zone maraîchère, près d’un parc et de la Seine. Toutefois, le terrain était également situé à proximité d’usines. La pollution atmosphérique et les nuisances sonores engendrées par le monde industriel pouvaient donc être nocives pour les patients. Dans un premier temps, l’AP tenta de minimiser ce paramètre, puis elle demanda aux industriels de substituer les combustibles les plus malsains (charbon et mazout) par du coke8.

Planification et projet médical, maîtrise d’ouvrage et premier concours

  • 9 Potel est un ancien inspecteur principal de l’Assistance publique ; il dirigea les travaux de Beau (...)
  • 10 André Turin (1881-1966) est ingénieur en chef des travaux techniques à l’Assistance publique de Pa (...)
  • 11 Archives AP-HP, 9L38, Devis descriptif sommes, conditions, mode de bâtir à imposer aux preneurs po (...)

10Le directeur général de l’AP, Louis Mourier, assisté de Potel9, conducteur des travaux, et de l’ingénieur André Turin10, chargé des éléments techniques, eurent un rôle notable dans le projet. La force de la MOA apparaît dans la précision du devis descriptif de 1928 qui établit les sommes, le mode de bâtir et les conditions d’hygiène à imposer aux preneurs11. Quelques partis inventifs contribuaient aux vertus hygiéniques, comme des prescriptions paysagères concernant les revêtements de sols, le choix des essences d’arbres, d’arbustes et de plantes diverses. Se souciant également du confort thermique des futurs usagers l’AP élabora différents procédés, dont l’intégration de réseaux et de gaines de ventilation passant par des galeries souterraines reliant les pavillons entre eux, ainsi que des menuiseries en double vitrage ventilées par un vide d’air dans les salles d’opération. Les types de verre souhaité, de stores persiennes ou de rideaux furent aussi détaillés en fonction des espaces et de l’orientation des locaux. Les éléments relevant de la sécurité, de l’hygiène et de l’ergonomie furent aussi pris en compte. Les garde-corps devaient dominer le nez-de-marche à 1,70 m et les enduits intérieurs apporter des réponses aux exigences de l’hygiène interne de l’établissement. Tous les angles, qu’ils soient rentrants ou saillants, devaient être arrondis, les murs et les sols carrelés, antidérapants (en grès cérame uni) et établis avec gorge à la rencontre des murs. À la lecture de ce descriptif très complet, nous pouvons constater que certains points évoqués ci-dessus, même s’ils évoluèrent au fil des années, ont été maintenus jusqu’à la réalisation du projet.

  • 12 Les cinq équipes d’architectes étaient : Lemaresquier, Labro, Madeline et Varenne, Brillaud de Lau (...)
  • 13 Archives AP-HP, 9L38, Résultat de l’examen des cinq projets pour la reconstruction de l’hôpital Be (...)

11Un premier concours put être lancé. Cinq projets12 furent présentés pour la construction du nouveau Beaujon. En réponse au programme de l’AP, ces esquisses proposèrent une typologie pavillonnaire en peigne. Le rapport d’analyse13 énonça certaines priorités participant aux futures valeurs de santé de Beaujon. L’entrée principale devait être facilement accessible pour l’arrivée depuis Paris et les accès hiérarchisés en fonction de leur utilisation (publique, technique, morgue). Des logements de fonction de qualité, ainsi qu’une crèche pour le personnel, furent intégrés au programme hospitalier afin de rendre l’hôpital plus attractif et pour que le personnel puisse bénéficier de conditions de travail optimales. Chaque pavillon devait être isolé et son implantation choisie en fonction de son programme et de son contexte proche. Les services généraux étaient situés de manière à ce que les vents ne se rabattent pas sur l’hôpital et donc que les fumées ne contaminent pas les malades, les patients, notamment à la maternité, devant de préférence bénéficier de « l’air pur » du parc Denain. Le service des morts devait être positionné de manière discrète et près du cimetière implanté à proximité, les consultations au sud près de l’entrée, le bâtiment des tuberculeux, au nord, bien séparé des autres. Des terrasses, balcons ou solariums dédiés à la cure devinrent l’une des priorités du projet. Les dents des peignes, intégrant les dortoirs, devaient être orientées au sud afin de jouir d’un maximum d’ensoleillement tandis que les salles d’opération ou d’examen tournées vers le nord. Enfin, la sécurité s’imposa naturellement comme l’un des enjeux, les fenêtres étant tenues de ne pas donner sur les voies publiques pour assurer la sûreté de l’hôpital.

12Si aucune de ces cinq équipes ne sortit lauréate, les conclusions de l’AP inspirées de ces propositions alimentèrent le cahier des charges du concours suivant.

Lauréats et projet

  • 14 Archives de l’AP-HP AL66, Procès-verbal du conseil de surveillance, séance du 26 mars 1931, p. 599
  • 15 Archives du sous-sol des services techniques, Cahier des clauses, conditions et charges générales (...)
  • 16   Mémoire conseil municipal, 15 juin 1931, p. 17.
  • 17 Louis Victor Plousey (1880-1936) est un architecte parisien. Il est reçu chevalier de la Légion d’ (...)
  • 18 Urbain Cassan (1890-1979) est un architecte-ingénieur qui a une riche carrière administrative (che (...)
  • 19 René Patouillard-Demoriane (1867-1957) est architecte, Premier Grand Prix d’Architecture en 1895 e (...)
  • 20 GAIMARD Marie, Hygiène, morale, rentabilité. Jean Walter, architecte (1883-1957), thèse de doctora (...)
  • 21 Archives AP-HP 9L38, Sous-commission du 4 février ; l’année n’est pas précisée mais nous pouvons d (...)

13Le 9 août 1930, un nouveau concours fut organisé14. Un Cahier des clauses, conditions et charges générales fut imposé aux entrepreneurs des travaux de l’AP15. En mai 193116, les personnalités majeures de l’équipe lauréate, Urbain Cassan (1890-1979)17, Louis-Victor Plousey (1880-1936)18, René Patouillard-Demoriane (1867-1957)19 reçurent une approbation officielle. Le choix de l’entreprise pour exécuter le projet fut acté : la Société anonyme de constructions industrielles (SACI), dirigée par l’architecte-entrepreneur Jean Walter20. La conception de l’hôpital Beaujon doit beaucoup à ce dernier, car la possibilité d’innover dans la typologie et la composition architecturale du nouveau Beaujon découle notamment d’un échange préalable entre Louis Mourier et Jean Walter. Le 4 février 1929, une sous-commission21 souligna l’intérêt de la proposition de Jean Walter de construire en deux ans un hôpital de grande hauteur.

14Dans le projet lauréat [fig. 2], certains éléments du trio guérison, confort, bien-être s’avérèrent être le prolongement du programme de l’AP tandis que d’autres émanèrent de l’engagement, du savoir et de l’expérience de la maîtrise d’œuvre.

Figure 2

Figure 2

Maquette de l’hôpital Beaujon réalisée par la société Perfecta, Clichy, vers 1935, conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi3_2_Beaujon_Clichy_001).

© Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey © photographe inconnu / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

15L’hôpital Beaujon fut le premier hôpital de grande hauteur de France, conçu comme une « machine à guérir ». Outre le fait évident de diminuer les coûts financiers (d’où la réduction de l’utilisation de l’espace au sol et l’optimisation des parcours et des déplacements), cette transition typologique permit de promouvoir l’hygiénisme et d’offrir un meilleur accès à la lumière et à l’air pur dans un environnement pollué. La construction en hauteur libérait un jardin au sud pour que les patients puissent déambuler dans un environnement naturel et arboré. Il était accompagné d’une serre pour les cultures. Le projet prévoyait une orientation des chambres offrant des vues sur les jardins des malades, les parcelles agricoles et le parc Denain [fig. 3]. Les tuberculeux étaient installés aux étages supérieurs afin qu’ils puissent bénéficier d’un « air pur » au-dessus de la masse de pollution générée par la Capitale et les industries clichoises [fig. 4]. La séparation des flux sur le site permit aussi de réduire l’impact de l’automobile et de ses nuisances (bruit et pollution) au sud du terrain [fig. 5].

Figure 3

Figure 3

Façade sud de l’hôpital Beaujon, Clichy, environ 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (3Fi4 Beaujon 0068).

© N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Figure 4

Figure 4

Contexte des industries clichoises depuis les solariums, Clichy, vers 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi3 2_Beaujon_Clichy_065).

© N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Figure 5

Figure 5

Plan de la parcelle de l’hôpital Beaujon, architectes Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey, Clichy, vers 1935, plan conservé aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 9Fi124).

© Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

16Les logements furent disposés aux lisières nord et ouest de la parcelle, ce qui permettait au personnel de faire une coupure avec ses activités professionnelles tout en restant à proximité des locaux médicaux et en étant proches du centre-ville. Des salles de loisirs étaient prévues dans le bâtiment des internes, où se déroulaient les bals de l’internat. La crèche se situait dans un endroit privilégié puisqu’elle fut installée dans le prolongement du parc des malades et des logements de fonction, ce qui rendait la partie ouest du site plus vivante.

  • 22 LAGET Pierre-Louis & LAROCHE Claude, L’Hôpital en France, histoire et architecture, Lyon, Lieux Di (...)
  • 23 THORAVAL Paul, « Une gigantesque usine à guérir : le nouvel hôpital Beaujon », À la page. L’hebdom (...)

17Les espaces, vastes et aérés, étaient calculés en fonction des volumes en m3 nécessaires selon la « Note sur les constructions hospitalières22 » publiée en 1929 par le ministère du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociale, qui actualisait les exigences devant guider la conception d’un établissement. Une hauteur sous plafond de 3,80 m et des façades ventilées (brique Dizy) permettaient à l’air de circuler au maximum dans les étages. Les dortoirs, débouchant sur des balcons en demi-lune, proposaient une triple orientation tandis que chaque salle était, a minima, dotée d’une fenêtre [fig. 6 et 7]. Les menuiseries des espaces dédiés aux malades, à soufflet ou à guillotine, étaient conçues pour assurer la sécurité des usagers. Le confort acoustique du patient fut également considéré comme une priorité dans le projet. Un service de porte, soit un service dédié aux malades accueillis pendant la nuit, fut mis en place afin de ne pas altérer le sommeil des hospitalisés. Ce dispositif fut estimé comme une innovation dans le monde hospitalier, avec l’ambition de faciliter un sommeil réparateur. Les patients n’étaient hospitalisés que le lendemain matin suivant leur arrivée à l’hôpital, pour limiter les nuisances sonores. En complément, des salles d’isolement étaient prévues afin de maintenir le calme dans les salles communes. L’intégration des technologies, dont une TSF avec casque et un bouton d’appel à la tête de chaque lit, évitait aussi de troubler le silence de la salle. Une attention particulière fut également portée par les architectes à la beauté, aux détails, au dessin du second œuvre et à la composition architecturale, dans un souci d’ergonomie et d’amélioration du cadre de vie. Des cloisons amovibles rythmaient les généreux volumes afin d’offrir un peu d’intimité, tout en étant réversibles et évolutives. Les huisseries vitrées permettaient à la fois de faire entrer la lumière dans les espaces de circulation et de s’assurer, d’un regard, de la sécurité des patients. Le travail de second œuvre, d’inspiration Art déco, déployait une riche palette de couleurs puisque chaque étage avait sa tonalité propre [fig. 8]. Dans les salles d’opération, il semblerait que la mosaïque bleue ait été choisie pour des questions d’hygiène et pour éloigner les mouches23. L’ingéniosité du mobilier, proposant par exemple une petite table orientable et une bibliothèque ambulante, offrait la possibilité de prendre ses repas et de lire sans avoir besoin de se déplacer.

Figure 6

Figure 6

Dortoir de l’hôpital Beaujon, Clichy, vers 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (3Fi3 2_Beaujon_Clichy 096).

© N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Figure 7

Figure 7

Étage type de chirurgie de l’hôpital Beaujon, architectes Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey, Clichy, vers 1935, plan conservé aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (9Fi 135).

© Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Figure 8

Figure 8

Image de synthèse issue de la restitution en trois dimensions de l’intérieur d’un étage d’origine du bâtiment d’hospitalisation de l’hôpital Beaujon, 2021.

© Daniel Hazanas (Maàpa).

18Cette réalisation, fruit d’un travail de collaboration interdisciplinaire, démontre la complexité de la formalisation d’un projet d’architecture hospitalière. L’ensemble Beaujon s’imposa comme un témoin essentiel des changements de paradigme du milieu médical de l’entre-deux-guerres, notamment si on le compare avec la typologie des hôpitaux Grange-Blanche de Tony Garnier à Lyon (1913-1933)24 ou Raymond-Poincaré à Garches (1932-1936).

19Il ne cessera de se transformer et de se réinventer afin de rester à la pointe de la modernité et des techniques associées censées améliorer le confort des usagers, faciliter le travail des personnels soignants et tendre vers toujours plus de guérisons.

Mémoire, anamnèse et transformations

20À partir de son inauguration, Beaujon devint un sujet « vivant » et ne put échapper aux mutations permanentes. S’il n’est pas question de retracer ici toutes les transformations engagées sur le site, nous tenterons de citer celles qui sont liées aux valeurs de santé et ce, à travers les points suivants : les évolutions et les planifications médicales, les schémas directeurs, l’amélioration du confort ainsi que les avancées normatives et techniques du milieu de la construction.

Maladies et évolutions sociétales

21Malgré la découverte des premiers antibiotiques actifs et efficaces contre les infections tuberculeuses, la tuberculose demeurait l’une des principales causes de mortalité en France. Comme la capacité en lits des deux étages du bâtiment d’hospitalisation dédiés aux personnes tuberculeuses (les 10e et 11e étages) devint, à partir des années 1950, insuffisante, le pavillon Sergent fut construit, entre 1952 et 1954, dans le parc des malades, le long de la limite sud de la parcelle. Édifié en réponse immédiate à une épidémie, il fut conçu comme un bâtiment « léger » et « provisoire ». De fait, les concepteurs ne privilégièrent pas la pérennité du bâtiment, mais la rapidité de sa construction. Quelques années plus tard, la tuberculose ayant été traitée, le pavillon Sergent fut mis au service d’autres causes. Dans les années 1970, les 10e et 11e étages n’étant plus réservés aux tuberculeux et les solariums perdant de leur utilité, les deux peignes centraux de l’immeuble de grande hauteur (IGH) furent surélevés afin d’agrandir les deux derniers étages réaménagés. Ces campagnes de travaux ont amoindri deux valeurs de santé d’origine de l’édifice : la relation qu’entretiennent les malades avec le parc et la mise à disposition des solariums pour prendre le soleil et profiter de la vue [fig. 9].

  • 25 150 ans de l’AP-HP. Témoignages sur l’histoire du groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, Paris, (...)

22Au début des années 1960, le nombre de lits dans les salles des malades tripla, on passa de dortoirs en contenant quatorze à une quarantaine. Par la suite, en conséquence de l’évolution des normes d’hospitalisation, les salles communes furent remplacées par des chambres à quatre lits, des chambres doubles et enfin, de façon générale, par des chambres à un lit avec des sanitaires individuels, entraînant une réduction du nombre de lits. Face à cette situation, et afin de pallier les besoins en lits dans le secteur nord-ouest de Paris, en 1971, le ministère de la Santé approuva le programme de construction du nouvel hôpital Bichat (inauguré le 31 décembre 197925). Durant les dernières décennies du xxe siècle, tous les étages courants de l’hôpital Beaujon ont été remaniés. La politique d’« humanisation » a contribué à améliorer les conditions d’hospitalisation et le bien-être des patients, même si les dortoirs disparus pouvaient présenter certaines qualités.

Figure 9

Figure 9

Surélévation et escaliers de secours des peignes sud de l’hôpital Beaujon, Clichy, 2021.

© Lila Bonneau.

23Différentes campagnes de travaux, même si elles ne concernent pas l’intégralité des locaux et que certaines restent à réaliser, ont également été envisagées pour améliorer le confort du personnel : réaménagement du bâtiment des internes, création d’un vestiaire central ou encore restructuration des logements (logements des infirmières et des agents gradés) et extension de la crèche du personnel.

24De plus, dans un hôpital où les événements quotidiens peuvent être pesants, les espaces de détente, de convivialité, de repos et de partage deviennent indispensables au bien-être et à la santé des usagers. La cuisine de l’hôpital Beaujon, que jouxtent ses réfectoires, est l’un des lieux qui a subi les plus nombreuses transformations. À partir des années 2000, une cafétéria avec une terrasse adossée a été aménagée à l’est du hall principal, programme récent au sein de l’hôpital, tandis qu’une médiathèque a été installée au centre du bâtiment Nicolas-Beaujon. Une salle est encore dédiée au culte, mais elle a été déplacée et sa taille réduite. Des locaux sportifs ont également été incorporés sur la parcelle.

Planification et schémas directeurs

  • 26 FERMAND Catherine, Les Hôpitaux et les Cliniques. Architectures de la santé, Paris, Le Moniteur, c (...)

25Les schémas directeurs d’hôpitaux accompagnent les planifications et les transformations successives des établissements de soins. Selon l’architecte Catherine Fermand26, l’objectif de cette planification de l’offre de soins est de rationaliser l’organisation des services médico-techniques. La carte sanitaire définit dans le territoire les Centres hospitaliers universitaires (CHU) et les hôpitaux comme des établissements de soins distincts des établissements sociaux, entraînant la construction de structures spécialisées. L’hôpital Beaujon a ainsi accueilli un bâtiment d’enseignement devant l’entrée principale, ce qui altère la lisibilité des flux (l’accès monumental et son emmarchement en gradins.

26Certaines avancées de la construction (mise aux normes thermiques, techniques, de sécurité incendie et d’accessibilité) ont donné lieu à des transformations, mais aussi à des améliorations sur le bâti de Beaujon. L’établissement s’inscrit dans une politique de réduction des consommations d’énergie thermique et d’amélioration du confort des patients : le changement des menuiseries, vétustes et à simple vitrage, le passage à un chauffage urbain, l’intégration de la climatisation dans certaines salles d’opération, nécessitant l’installation de faux plafonds pour passer des canalisations diverses, et l’obturation des impostes vitrées de l’édifice d’hospitalisation. La sécurité incendie a aussi provoqué des modifications majeures telles que la construction d’escaliers de secours au niveau des balcons en demi-lune des quatre peignes sud du bâtiment d’hospitalisation. Ces dernières contribuent à la sécurité des usagers, bien qu’elles aient fortement altéré les valeurs de santé originelles que constituaient les balcons en demi-lune et l’apport de lumière dans les étages.

27Toutes ces transformations ont participé à donner un nouveau visage à l’hôpital Beaujon. Aujourd’hui, les usagers parlent d’un « esprit Beaujon ». Ce sentiment peut-il être le résultat de l’accomplissement des valeurs de santé de ce lieu « d’humanité » et d’hospitalité ?

Vers un écosystème du prendre soin

28Les dispositifs d’origine reflètent les idées hygiénistes ainsi que les exigences médicales, techniques ou réglementaires appliquées. Ces différents éléments, perfectionnés ou modifiés au fil des années, et qui concourent aux valeurs de santé actuelles, témoignent de l’engagement réel des concepteurs à prendre soin de ses usagers.

29En 2030, l’hôpital Beaujon devrait être amené à perdre l’usage pour lequel il a été conçu27 : l’enjeu sera donc de trouver un prolongement à cet édifice sanitaire emblématique de l’entre-deux-guerres et à ses valeurs de santé. En effet, celui-ci a intégré diverses innovations médicales et est devenu le témoin de l’engagement de ses acteurs, dont le but commun était d’améliorer la santé, de participer au bien-être et au confort du personnel, des patients et des visiteurs. Certains de ces principes mériteraient d’être conservés, restitués, révélés, voire hybridés pour s’adapter aux nouveaux besoins sociétaux.

30Enfin, face aux crises environnementales et sanitaires d’aujourd’hui, la valeur de santé, reflet de l’attention portée au « prendre soin » à travers l’aménagement de l’espace, ne devrait-elle pas également être amenée à sortir de l’hôpital, afin d’être pensée et présente dans chaque milieu « habité » ?

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Notes

1 Définition du nom féminin « hygiène », dictionnaire Larousse, disponible en ligne, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/hygi%C3%A8ne/40927#40834 [lien valide en juillet 2023].

2 STEVENS Edward F., The American Hospital of the Twentieth Century. A Treatise on the Development of Medical Institutions, both in Europe and in America, since the Beginning of the Present Century [1918], New York, Dodge, 3e éd., 1928, p. 12-13, traduction de l’auteure.

3 RIEGL Alois, Le Culte moderne des monuments. Sa nature et ses origines [1903], traduit de l’allemand par Matthieu Dumont & Arthur Lochmann, Paris, Allia, 2016, p. 10-11.

4 Ministère de la Culture et de la Communication, direction générale des Patrimoines, Termes relatifs aux interventions sur les Monuments historiques, Glossaire, janvier 2013, p. 11, disponible en ligne, https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Monuments-historiques-Sites-patrimoniaux-remarquables/Fichiers/Glossaire-des-termes-relatifs-aux-interventions-sur-les-monuments-historiques-2021 [lien valide en juillet 2023].

5 Le premier congrès international des hôpitaux, organisé par l’American Hospital Association, eut lieu en 1929 à Atlantic City et rassembla un grand nombre de nations afin d’activer la formation de groupements nationaux et d’établir des liens entre les hôpitaux du monde entier.

6 DUPONT Marc & SALAÜN RAMALHO Françoise, « L’assistance publique à Paris : Approche historique (des origines à 1970) », in Ead., L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je », 2010, p. 5-53.

7 Nicolas Beaujon (1718-1786) est un philanthrope bordelais.

8 « Les inconvénients qui peuvent résulter du voisinage des usines sont atténués par le fait que le vent d’ouest, régnant le plus souvent, éloigne les fumées et les poussières de l’édifice à élever. Cet inconvénient disparaîtrait complètement si l’usine la plus proche faisait usage du coke au lieu du charbon ordinaire. » Lettre du docteur au directeur de l’AP-HP, 1er juin 1931, reproduite dans le BMO, 7 juillet 1931.

9 Potel est un ancien inspecteur principal de l’Assistance publique ; il dirigea les travaux de Beaujon. Archives AP-HP 9L36, « Le nouveau Beaujon, premier hôpital gratte-ciel européen », Le Siècle médical no 192, vendredi 1er février 1935, p. 1.

10 André Turin (1881-1966) est ingénieur en chef des travaux techniques à l’Assistance publique de Paris. BnF, André Turin, [en ligne], https://data.bnf.fr/13322340/andre_turin/ [lien valide en juillet 2023].

11 Archives AP-HP, 9L38, Devis descriptif sommes, conditions, mode de bâtir à imposer aux preneurs pour la reconstruction de l’hôpital Beaujon à Clichy, dressé par l’architecte divisionnaire de l’administration de l’Assistance publique, le 18 juillet 1928.

12 Les cinq équipes d’architectes étaient : Lemaresquier, Labro, Madeline et Varenne, Brillaud de Laujardière et Raymond Puthomme, ainsi que la Société d’études pour la construction d’habitations.

13 Archives AP-HP, 9L38, Résultat de l’examen des cinq projets pour la reconstruction de l’hôpital Beaujon, à Clichy, 17 décembre 1928.

14 Archives de l’AP-HP AL66, Procès-verbal du conseil de surveillance, séance du 26 mars 1931, p. 599.

15 Archives du sous-sol des services techniques, Cahier des clauses, conditions et charges générales imposé aux entrepreneurs des travaux de l’Assistance publique, 1930.

16   Mémoire conseil municipal, 15 juin 1931, p. 17.

17 Louis Victor Plousey (1880-1936) est un architecte parisien. Il est reçu chevalier de la Légion d’honneur lors de la promotion de l’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes, J.O. du 22 mai 1926. Voir Agorha (INHA), et AN, AJ/52/410.

18 Urbain Cassan (1890-1979) est un architecte-ingénieur qui a une riche carrière administrative (chef de service des Bâtiments des chemins de fer, architecte-conseil, directeur général de la Construction au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme). Voir Centre d’archives de l’IFA, « SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du xxe siècle ».

19 René Patouillard-Demoriane (1867-1957) est architecte, Premier Grand Prix d’Architecture en 1895 et pensionnaire de l’Académie de France à Rome entre 1896 et 1900. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1910. Voir Centre d’archives de l’IFA, « SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du xxe siècle » ; son dossier est consultable (contrairement à celui de Plousey) dans la base Léonore : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/286893 [lien valide en juillet 2023].

20 GAIMARD Marie, Hygiène, morale, rentabilité. Jean Walter, architecte (1883-1957), thèse de doctorat, histoire de l’art, Paris, Paris I Panthéon-Sorbonne, 2013.

21 Archives AP-HP 9L38, Sous-commission du 4 février ; l’année n’est pas précisée mais nous pouvons déduire des informations citées qu’il s’agit de 1929.

22 LAGET Pierre-Louis & LAROCHE Claude, L’Hôpital en France, histoire et architecture, Lyon, Lieux Dits, coll. « Cahiers du patrimoine », 2012, p. 377.

23 THORAVAL Paul, « Une gigantesque usine à guérir : le nouvel hôpital Beaujon », À la page. L’hebdomadaire des jeunes, no 255, 5 février 1935, p. 88-89, disponible en ligne, https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k958431w/f8.item [lien valide en juillet 2023].

24 Archives municipales de Lyon, Hôpital Grange-Blanche, [en ligne], https://www.archives-lyon.fr/mini-site/hopital_grangeblanche [lien valide en juillet 2023].

25 150 ans de l’AP-HP. Témoignages sur l’histoire du groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, Paris, Assistance publique des Hôpitaux de Paris, 1999.

26 FERMAND Catherine, Les Hôpitaux et les Cliniques. Architectures de la santé, Paris, Le Moniteur, coll. « Techniques de conception », 2000.

27 AP-HP, Campus hospitalo-universitaire Saint Ouen Grand Paris-Nord, [en ligne], https://www.aphp.fr/nous-connaitre/projet-detablissement/campus-hospitalo-universitaire-grand-paris-nord [lien valide en juillet 2023].

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Table des illustrations

Titre Figure 1
Légende Façade nord de l’hôpital Beaujon, Clichy, 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi4Beaujon0081).
Crédits © N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 146k
Titre Figure 2
Légende Maquette de l’hôpital Beaujon réalisée par la société Perfecta, Clichy, vers 1935, conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi3_2_Beaujon_Clichy_001).
Crédits © Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey © photographe inconnu / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 402k
Titre Figure 3
Légende Façade sud de l’hôpital Beaujon, Clichy, environ 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (3Fi4 Beaujon 0068).
Crédits © N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 192k
Titre Figure 4
Légende Contexte des industries clichoises depuis les solariums, Clichy, vers 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 3Fi3 2_Beaujon_Clichy_065).
Crédits © N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-4.JPG
Fichier image/jpeg, 382k
Titre Figure 5
Légende Plan de la parcelle de l’hôpital Beaujon, architectes Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey, Clichy, vers 1935, plan conservé aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (inv. 9Fi124).
Crédits © Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 455k
Titre Figure 6
Légende Dortoir de l’hôpital Beaujon, Clichy, vers 1937, photographie conservée aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (3Fi3 2_Beaujon_Clichy 096).
Crédits © N. Grégoire / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 262k
Titre Figure 7
Légende Étage type de chirurgie de l’hôpital Beaujon, architectes Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey, Clichy, vers 1935, plan conservé aux archives de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (9Fi 135).
Crédits © Jean Walter, Urbain Cassan et Louis Plousey / Reproduction Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 310k
Titre Figure 8
Légende Image de synthèse issue de la restitution en trois dimensions de l’intérieur d’un étage d’origine du bâtiment d’hospitalisation de l’hôpital Beaujon, 2021.
Crédits © Daniel Hazanas (Maàpa).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 242k
Titre Figure 9
Légende Surélévation et escaliers de secours des peignes sud de l’hôpital Beaujon, Clichy, 2021.
Crédits © Lila Bonneau.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/39528/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 290k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Lila Bonneau, « Les « valeurs de santé » de l’hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine) entre 1935 et 2023 »In Situ [En ligne], 51 | 2023, mis en ligne le 14 septembre 2023, consulté le 20 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/39528 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.39528

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Auteur

Lila Bonneau

Architecte, enseignante-chercheuse, École nationale supérieure d’architecture Paris-Val de Seine (ENSAPVS)
lila.bonneau@gmail.com

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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