Le déplacement de l’apothicairerie de la Charité de Tournus dans l’hôtel-Dieu-musée Greuze de la ville
Résumés
À partir de 1720, André-Hercule de Fleury, seigneur abbé de Tournus, fait construire dans sa ville une maison de Charité, destinée à l’accueil des indigents valides et orphelins. Dans cet établissement, l’apothicairerie, oubliée depuis le XIXe siècle, a été redécouverte dans les années 1980 puis restaurée. En 2010, à la suite de la décision de vendre la maison de Charité, propriété de l’hôpital, l’établissement de santé et la Ville de Tournus ont choisi, avec l’accord de la DRAC, de la transférer dans l’hôtel-Dieu-musée Greuze du centre-ville. Cette apothicairerie ne bénéficiant pas d’une protection au titre des monuments historiques, la Ville de Tournus a fait appel à un mécène pour en financer le déplacement en 2011. Dans le parcours de visite, cette apothicairerie a été remontée dans une salle du musée Greuze, non loin de l’apothicairerie de l’hôtel-Dieu construite vers 1685. Le public est ainsi amené à faire une comparaison entre deux décors rares, d’époques et d’esprit différents.
Entrées d’index
Mots-clés :
apothicairerie, pharmacie, pots, maison de charité, Hôtel-Dieu, Musée Greuze, Tournus, Sœurs de Saint-Vincent de Paul, Sœurs de Sainte-Marthe, réseau des hôtels-Dieu et apothicaireries, XVIIIe siècle, meubles, boiseries, 1814, Mâcon, Préty, incendiePlan
Haut de pageTexte intégral
Introduction
- 1 - Nous remercions Isabelle Duhau et Cécile Lestienne (Revue In Situ), Isabelle Vernus (Direction de (...)
1Tournus possède un riche patrimoine hospitalier : un hôtel-Dieu et une maison de Charité. Cette dernière a été vendue par l’hôpital local. Afin de protéger son apothicairerie du XVIIIe siècle, l’établissement de santé et la Ville ont pris la décision de son transfert dans l’hôtel-Dieu-musée Greuze, dont les bâtiments exceptionnels rassemblent un musée hospitalier et un musée des beaux-arts et d’archéologie ouverts au public1.
Tournus
- 2 - JUENIN, Pierre. Nouvelle histoire de l’abbaye royale et collégiale de Saint Filibert et de la vil (...)
- 3 - DARD, Charles. Le Vieux Tournus. s. l. : Res Universis, 1993, reprint de l’édition de 1934, Tourn (...)
2Cette cité de Bourgogne est située à égale distance de Dijon au nord et de Lyon au sud. Elle s’épanouit sur la rive droite de la Saône, cours d’eau qui sépare le plat pays de Bresse des collines du Mâconnais. La ville se trouve à la limite de deux régions aux paysages différents : à l’est le plateau bressan, aux douces collines entrecoupées de cours d’eau et d’étangs, à l’ouest, le Tournugeois, au paysage plus marqué, avec des sommets dont les pentes les mieux exposées sont couvertes de vignobles. En Bourgogne du Sud, Tournus est aussi la porte du Midi, avec les premiers toits de tuiles rondes, à la romaine. Cette petite ville de 5 690 habitants se niche au creux d’un amphithéâtre de verdure baigné par la Saône (fig. 1). Le Val de Saône, par son orientation nord-sud et sa position en prolongement du couloir rhodanien, est un axe naturel de transit comme l’attestent les nombreux vestiges préhistoriques trouvés dans la région. Les Éduens, peuple de la Gaule celtique, occupaient déjà le site, devenu sous les Romains un lieu de garnison. Au Moyen Âge, un centre religieux important s’installe dans la cité grâce au rayonnement de l’abbaye Saint-Philibert, chef-d’œuvre de l’art roman2. La ville est saccagée durant les guerres de Religion par les protestants puis trouve un nouveau souffle grâce au soutien constant de seigneurs abbés de premier plan : les cardinaux de La Rochefoucauld, de Bouillon et de Fleury. En 1814, la cité est pillée par les Autrichiens en déroute. Au XIXe et XXe siècles, Tournus s’industrialise. Aujourd’hui, c’est une ville aux deux visages avec sa cité ancienne3 contenue dans le tracé du rempart médiéval, et sa périphérie aux quartiers neufs pourvus d’habitations et d’entreprises ; elle reste un carrefour majeur de communication (autoroute A6, route nationale 6, chemin de fer, trafic fluvial).
Figure 1
Le quartier abbatial autour de Saint-Philibert (classé M.H.) ainsi que la vieille ville (secteur sauvegardé).
© Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM.
André Hercule de Fleury : l’abbé providentiel
- 4 - CHAUSSINAND-NOGARET, Guy. Le Cardinal de Fleury. Le Richelieu de Louis XV. Paris : Payot, 2002.
- 5 - Tournus méconnu : à travers les collections de la bibliothèque municipale et du musée Greuze, exp (...)
- 6 - L’édifice est devenu un palais de justice avant d’être transformé en bâtiment municipal affecté à (...)
3André Hercule de Fleury4 (Lodève 1653 - Issy-les Moulineaux 1743) est un cardinal éminent doublé d’un homme politique influent, au destin hors du commun. Nommé évêque de Fréjus puis abbé de Tournus de 1715 à son décès, il devient précepteur du roi Louis XV, dont il modèle le caractère, avant d’être ministre d’État, de 1726 à 1743. Il acquiert cette charge suprême à un âge avancé et règne sans partage pendant dix-sept ans. Dans la cité bourguignonne, son statut de seigneur abbé lui permet, à la suite des cardinaux de La Rochefoucauld et de Bouillon, d’embellir la ville. La façade de l’abbaye Saint-Philibert est ainsi transformée : le portail roman est rebâti dans un style classique avec des colonnes et un fronton. Il offre au chapitre une bibliothèque somptueuse composée d’ouvrages qui se rapportent principalement au règne de Louis XIV5. Les portes anciennes de l’église de la Madeleine font place à des boiseries rocaille. Des casernes, nouvellement construites, accueillent des soldats6. Hors les murs, une promenade plantée d’arbres est créée ; elle porte toujours le nom de « Pas Fleury ».
4L’abbé de Fleury est surtout un des bienfaiteurs des hospices. L’hôtel-Dieu a pour mission la prise en charge intra-muros des malades pauvres. Cet abbé fait construire dans un second temps la Charité, établissement conçu pour l’accueil extra-muros des indigents valides et des orphelins.
L’hôtel-Dieu-musée Greuze
Figure 2
Les bâtiments (classés M.H.) de l’hôtel-Dieu-musée Greuze, situés au cœur de la ville ancienne.
© Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM.
- 7 - AVAZERI, Joseph-Louis. L’Hôpital de Tournus au XVIIIe siècle. Thèse de doctorat en histoire. Besa (...)
5L’hôtel-Dieu de Tournus7 est un témoin exceptionnel de l’histoire hospitalière en France (fig. 2). Construit dès 1661 au centre de la ville, l’établissement ne comprend alors qu’une vaste salle meublée de dix-huit lits. Administré par un conseil civil et religieux, le service hospitalier est assuré par les sœurs de Sainte-Marthe dont l’ordre a été créé au XVe siècle par le chancelier Nicolas Rolin, fondateur des hospices de Beaune. Pour faire face à l’afflux croissant d’indigents, l’hôtel-Dieu est agrandi par l’abbé de Fleury dans la première moitié du XVIIIe siècle. On bâtit une deuxième grande salle commune, identique à la première, afin de séparer les hommes des femmes. Un campanile domine alors la chapelle axiale qui permet aux malades de suivre les offices religieux depuis leur lit. Une troisième salle de malades, baptisée salle des soldats, est aménagée pendant la période révolutionnaire. D’agrandissements successifs en modernisations, l’hôtel-Dieu de Tournus est confié aux sœurs de la communauté de Sainte-Marthe. La dernière religieuse quitte les lieux en 1981 et l’hôtel-Dieu cesse de fonctionner en 1985. Le transfert des malades, puis des personnes âgées, se fait dans le nouvel hôpital de Belnay construit dans la cité, non loin de l’autoroute. L’hôtel-Dieu fait alors l’objet d’une réflexion municipale pour devenir un lieu patrimonial ouvert à la visite. Le projet prévoit également l’aménagement du musée Greuze dans l’aile conventuelle et le déplacement des collections situées alors rue du Collège. La mairie de Tournus signe en 1985 un bail emphytéotique avec l’hôpital pour la gestion du bâtiment et de ses fonds patrimoniaux. Après quinze ans de travaux, le musée de l’hôtel-Dieu est inauguré en 1999 et le musée Greuze en 2000. En 2002, toutes les collections ont bénéficié du label « musée de France » (fig. 3).
Figure 3
L’hôtel-Dieu de Tournus vu depuis le jardin de simples.
Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
- 8 - L’artiste Jean-Baptiste Greuze (Tournus 1725-Paris 1805) a donné son nom au musée. Peintre du roi (...)
- 9 - ROCHETTE, Christelle. Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et les collections du musée Greuze de Tour (...)
6Le musée Greuze accueille des fonds riches et diversifiés : peintures des écoles françaises, flamandes et italiennes du XIVe au XXe siècle, sculptures des XIXe et XXe siècles ainsi que des œuvres d’art contemporaines. Un espace dédié à l’archéologie met en valeur des pièces exceptionnelles, de la période paléolithique à l’époque mérovingienne. La section consacrée au peintre Greuze (1725-1805)8, natif de Tournus, comprend trois salles : peintures originales, attributions et copies, cabinet d’art graphique9.
- 10 - Voir sur le site : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=RE (...)
- 11 - La première mention d’une apothicairerie dans le royaume de France remonte au XIIIe siècle. Après (...)
- 12 - DEGRIECK, Marieke. L’apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus et sa collection de pots de pharma (...)
7L’hôtel-Dieu est l’un des rares établissements hospitaliers anciens à n’avoir pas été démembré. Ce monument tournusien présente encore ses volumes d’origine ainsi que son mobilier. Classé monument historique en 196410, le bâti adopte le plan en croix typique des hôpitaux de la seconde moitié du XVIIe siècle, rappelant le caractère religieux de ces établissements. L’édifice s’impose par ses dimensions impressionnantes d’où émerge un campanile élancé. Les salles anciennes ont été restaurées avec leur mobilier de façon à restituer l’atmosphère que l’on pouvait trouver sous l’Ancien Régime. Les traditionnels lits clos en chêne sont encore alignés le long des murs et la muséographie présente divers ustensiles utilisés du XVIIIe au XIXe siècle. Dans un lieu à l’écart, presque caché, à une extrémité du bâtiment s’ouvre l’apothicairerie11. Installée vers 1685, elle a été classée monument historique en 190312 (fig. 4).
Figure 4
Apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus (1685), avant son aménagement muséographique destiné à recevoir du public.
Phot. Sorieul, J.B. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
- 13 - Le plafond peint du XVIIe montrant des cieux animés par deux angelots en vol dispersant des fleur (...)
- 14 - D’autres apothicaireries du XVIIe siècle en Bourgogne, Franche-Comté et dans la région lyonnaise (...)
- 15 - Les pots à pharmacie constituent, avec les boiseries, le principal élément décoratif de la majori (...)
8Avec son plafond peint13, son mobilier à colonnettes torsadées reliées par de fines arcatures à filet or14, sa collection de pots en faïence de Nevers et de Dijon15, c’est l’une des plus belles apothicaireries hospitalières conservée in situ en France. Son décor ne cesse d’étonner. Le pavement en pierre dure de trois couleurs a servi de modèle au XVIIIe siècle pour celui l’apothicairerie de la Charité de Tournus.
La maison de Charité de Tournus
- 16 - DARD, Charles. « Histoire de l’hospice de la Charité de Tournus ». Bulletin de la SAAST, 1926, p. (...)
- 17 - DOUSSET, Jean-Claude. Histoire des médicaments des origines à nos jours. Paris : Payot, 1985 ; DI (...)
- 18 - Voir le dossier d’Inventaire général du patrimoine culturel établi par Virginie Inguenaud en 2002 (...)
9En 1675, Mgr de Maupeou, évêque de Chalon-sur-Saône, établit à Tournus une « maison de Charité16 » « pour servir à domicile les malades indigents, leur procurer des aliments et des médicaments17, et leur donner les consolations de la religion »18. Cet établissement administré par un conseil religieux et civil a pour mission d’assister les malades à domicile en les ravitaillant et en leur prodiguant divers secours. Plusieurs dames pieuses et charitables préparent chez elles et à leurs frais de quoi nourrir les patients, dont des soupes, et distribuent secours et aumônes pour venir en aide aux plus pauvres. Plusieurs « dames officières » contrôlent la Charité : une supérieure, une trésorière et une garde-meubles. La fonction de cette première Charité, installée en ville dans une maison curiale, est d’aider les pauvres, qui ne peuvent pas rentrer à l’hôpital – donc à l’hôtel-Dieu – en raison des risques de contagion, ou parce qu’il leur est impossible de quitter leur domicile du fait de leur état.
- 19 - Archives de l’hôpital de Tournus, (A D Saône-et-Loire, H dépôt 870).
- 20 - « Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présents et avenir, salut […]. (...)
- 21 - Archives communales de Tournus (AD Saône-et-Loire, BB, 22 et 30).
- 22 - « Il sera l’azile des pauvres enfants que l’on doit y former à la religion et à toutes sortes d’o (...)
- 23 - Le travail consistait à « filer du chanvre, fabriquer des toiles, tricoter des bas et chaussons d (...)
- 24 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, II G. I.
10L’établissement ne prend de l’ampleur qu’à partir de la fondation d’une nouvelle Charité, en 1716, par l’abbé de Fleury. En accord avec les ecclésiastiques et les Tournusiens, il édicte à cette date un règlement de dix-huit articles19 afin d’établir un conseil pour gérer les biens de la Charité et confirmer l’association de dames pour servir les pauvres. Il intervient auprès du roi, dont il est le précepteur, et obtient au mois de septembre 1719 l’octroi par lettres patentes d’une rente annuelle de 300 livres prélevée sur les aumônes de Sa Majesté ; le document comprend alors un règlement de vingt articles20. Le 2 avril 172421, après avoir fait l’acquisition de terrains hors les murs, près des fossés, l’abbé finance de nouveaux bâtiments sur ses deniers. La construction ne sera achevée qu’en 173322 (fig. 5). Fleury crée à l’intérieur de cette Charité une filature et une manufacture de textiles23 afin de faire travailler les indigents valides et les orphelins24. L’école, dirigée par des laïques, reçoit également, moyennant rémunération, d’autres enfants de la ville.
Figure 5
En haut au centre, la maison de Charité entourée d’un îlot de verdure est bordée d’un côté par la nationale qui traverse Tournus et de l’autre par la ligne de chemin de fer.
© Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM.
- 25 - Le règlement comprend vingt articles (AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, H dépô (...)
- 26 - « Lesdites filles de la Charité seront tenues de préparer les médicaments nécessaires pour le sou (...)
11En 1764, la congrégation des sœurs de Saint-Vincent de-Paul remplace l’association des Dames de charité25. L’article six du règlement parle de la préparation et de l’administration de médicaments26 ; l’article dix-huit prévoit le regroupement potentiel des sœurs grises à l’hôpital de Tournus et la possibilité de les équiper chacune « d’un étuy garni de six lancettes, un autre étuy garni des instruments de chirurgie, les livres à leur usage et pour la pharmacie. »
- 27 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, (AD Saône-et-Loire H dépôt Tournus, 1 L 8).
12Sous la Révolution, avant l’expulsion des religieuses, un état des comptes de l’établissement est dressé ; il énumère les bénéfices et produits de l’apothicairerie27. La Charité est gérée en 1798 par un « bureau » dit « des hospices », tandis que 1805 voit le retour des religieuses.
- 28 - Pour l’historique de la Charité au XIXe siècle, voir DARD, Charles. « Histoire de l’hospice de la (...)
13En 1824 un autre règlement organise un service de santé : « Les médecins et chirurgiens attachés au service de l’hôpital sont tenus de visiter les malades de l’hospice de Charité ou autres. Les médicaments nécessaires sont fournis par la pharmacie de l’hôpital, d’après les prescriptions signées des médecins et chirurgiens, et que les sœurs sont tenues de produire »28.
14En 1853, un nouveau règlement, en 15 articles, reprend dans les grandes lignes le texte précédent. Une période de difficultés financières commence ; les bâtiments sont en mauvais état, d’après un rapport architectural du 24 septembre 1875. Grâce à de généreux donateurs, des travaux de consolidation et la construction d’une nouvelle chapelle de style néo-gothique sont entrepris en 1879. En 1886, l’état de vétusté des locaux est à nouveau constaté. En 1901 un dédommagement versé par la compagnie de chemin de fer gérant la ligne qui traverse la propriété permet de financer des agrandissements de bâtiments. La Charité devient un asile de vieillards, hospice dépendant de l’hôpital de Tournus, c’est-à-dire de l’hôtel-Dieu. Jusqu’en 2010, ces locaux accueillent la maison de retraite des 7-Fontaines, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPADH).
L’apothicairerie de la Charité
- 29 - VIGNERESSE, Thibaud. « Mâcon, chronique d’une ville envahie ». Dans BENOÎT, Bruno (dir.). Séminai (...)
- 30 - GUIRONDE, J. Tournus en 1814 et en 1815. Tournus : Impr. Adolphe Miège, 1903, p. 57. Voir le site (...)
- 31 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, (AD Saône-et-Loire, H dépôt Tournus, R 11).
15L’érudit local Charles Dard, dans son étude de la Charité de 1926, mentionne la présence d’une apothicairerie à l’intérieur des bâtiments sous la Révolution et l’Empire. Il nous apprend qu’elle a été vandalisée le soir du 19 février 1814 par des Autrichiens mis en déroute à la suite d’une bataille aux environs de Mâcon29. « Le passage des troupes affolées à Tournus fut marqué par des scènes de pillage qui jetèrent la terreur parmi les habitants… La maison des pauvres, la Charité, ne fut même pas respectée »30. Les religieuses ont cependant eu le temps de déserter l’édifice aux premiers coups donnés à la porte d’entrée. Le lendemain du désastre, les membres de la commission des Hospices, avertis du pillage de la Charité, constatent les dégâts et établissent dans un procès-verbal les faits suivants : « la grande porte brisée à coups de hache […], et tout l’intérieur dévasté d’une manière épouvantable : la cuisine et tous les appartements, ainsi que les caves et greniers, ne présentent plus que des objets de désolation ». Tout l’intérieur a été pillé (linge, vêtements, provisions…). Il est fait mention de « 4 tonneaux de vin tant bu que répandu ». Les dégâts sont évalués par la supérieure à 5 200 francs, « dont 1 200 tant pour la valeur des meubles, verrerie et vases brisés, notamment ceux en fayances de l’apoticairerie31 » (fig. 6).
Figure 6
La Charité : on distingue l’arrière des bâtiments du XVIIIe siècle ainsi que la chapelle, plus tardive. L’apothicairerie se trouvait dans le corps en retour d’angle situé au centre du cliché. Carte postale ancienne.
Phot. Rochette, Christelle. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
16Au XIXe siècle, période de l’hygiénisme, le mobilier de l’apothicairerie est masqué derrière d’ordinaires lambris peints en blanc et tombe dans l’oubli. Le sol en pierre dure du XVIIIe siècle (blanc de Tournus, rose de Préty, noir du Jura) reste en place. En 1980, l’apothicairerie est découverte à l’occasion de travaux. À la surprise de tous, le mobilier est intact, à l’exception de deux vantaux de portes de rangement manquants. La direction de l’hôpital passe alors cinq années à réunir les fonds nécessaires à sa remise en état. En 1985, elle charge la société d’ébénisterie Rhétat, de Tournus, de restaurer et réinstaller in situ, en plusieurs phases, les boiseries.
La décision de transfert de l’apothicairerie dans l’hôtel-Dieu-musée Greuze
- 32 - « Je reviens vers vous au sujet des boiseries installées dans le bureau de la cadre de santé de l (...)
- 33 - Municipalité Jean Legros jusqu’au 30 mars 2014 ; Monique Monnot, 1e adjointe en charge de la cult (...)
- 34 - « Madame la directrice expose aux membres du conseil d’administration que les résidents de l’EHPA (...)
- 35 - « Par courrier du 6 décembre 2010, vous avez transmis le projet du remontage des boiseries et du (...)
17Le 4 mars 2010, Ingrid Schneider, directrice du nouvel hôpital reconstruit de Belnay, propose à la conservation de l’hôtel-Dieu-musée Greuze de « récupérer » et exposer les boiseries32. Le service de la conservation transmet cette proposition à la municipalité de Tournus33 pour qu’elle soit examinée. Le conseil d’administration de l’hôpital, présidé par le maire de Tournus, traite la demande lors de sa séance du 25 mai 201034 : après délibération, le transfert des boiseries de l’EHPAD des 7-Fontaines à l’hôtel-Dieu est accepté. La mairie sollicite alors l’autorisation de la DRAC de Bourgogne pour ce mouvement ; le service des Monuments historiques y répond favorablement le 3 février 201135.
Les travaux d’aménagement à l’hôtel-Dieu-musée Greuze
- 36 - Voir le site de la Fondation du Patrimoine : http://www.fondation-patrimoine.org [consulté le 25/ (...)
18Les travaux sont réalisés au printemps 2011 grâce au soutien d’un mécène resté anonyme, la fondation du Patrimoine assurant la gestion du don36. Deux sociétés d’artisans répondant aux critères de qualification qualibat - restauration du patrimoine ancien auprès des monuments historiques sont chargées du transfert. La Maison de la pierre de La Chapelle-Thècle (Saône-et-Loire) assure le remontage des pavements anciens (fig. 7). Le sol est réinstallé, après un soigneux travail de calepinage au démontage, selon une mise en œuvre traditionnelle, ragréage de mortier à la chaux et joints de barbotine.
Figure 7
Préparation de la pose de la rosace centrale et de son entourage de pierre noire par la société La Maison de la Pierre de La Chapelle-Thècle (Saône-et-Loire).
Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
19La société Rhétat-Cardon, entreprise d’ébénisterie de Tournus, se voit confier le remontage des boiseries (fig. 8) et des pièces de serrurerie (fig. 9).
Figure 8
L’entreprise tournusienne Rhétat-Cardon procède au transfert et remontage des boiseries qu’elle avait restaurées 26 ans auparavant, opérant de subtiles adaptations des éléments aux dimensions légèrement différentes de la pièce.
Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Figure 9
Précision des ajustages des éléments de serrurerie de la porte d’entrée : acier au carbone forgé manuellement avec brasage et polissage manuels.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
- 37 - Article paru dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus du 11 avril 2015 et l’Indépendant(...)
- 38 - Articles parus dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus, du 26 décembre 2013 : L’appren (...)
- 39 - Article paru dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus, du 17 octobre 2016 : La fumée a (...)
20Le résultat final répond à toutes les exigences du cahier des charges. L’apothicairerie est ainsi restituée dans son intégralité (fig. 10, 11, 12). L’ensemble est inauguré le mardi 5 avril 2011 et fait la une de la presse locale37. L’apothicairerie de la Charité, installée aujourd’hui dans l’hôtel-Dieu, est ainsi préservée, contrairement à la Charité elle-même qui connaît depuis un triste sort. Entre la vente des bâtiments à un aménageur privé38 le 1er avril 2013 et la demande de permis de construire déposée en 2015 pour transformer l’édifice en hôtel de luxe, l’ensemble a été vandalisé et a subi l’installation de squatters. Les bâtiments de la Charité ont été hélas victimes d’un important incendie le 17 octobre 201639.
Figure 10
Façade nord avec porte d’entrée ornée d’un demi-dôme.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Figure 11
Façade sud avec, au centre, les portes de placards manquantes. Les tentures rouges correspondent à l’ancien emplacement des fenêtres.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Figure 12
Les façades est et ouest sont identiques.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Deux apothicaireries d’esprit différent
21On peut désormais comparer les deux apothicaireries présentées dans l’hôtel-Dieu : celle construite au XVIIe siècle in situ (fig. 13) et celle qui se trouvait à la Charité au XVIIIe siècle et récemment déplacée. Les boiseries en noyer, communes aux deux ensembles, révèlent le travail raffiné de maîtres ébénistes qui alternent les rythmes tout en employant le nombre d’or. Pour l’une, que l’on peut dater vers 1685, un décor baroque avec des niches supportées par des colonnettes torses inspirées du baldaquin du Bernin à Saint-Pierre de Rome. Pour l’autre, entre 1724 et 1733, une porte d’entrée surmontée d’un magnifique demi-dôme et des vitrines de rangement pour les pots à pharmacie. Elles ouvrent à l’anglaise, c’est-à-dire de façon coulissante, et sont décorées en hauteur d’éléments en arbalète, typiques de l’époque Transition. Ces deux décors traduisent une esthétique différente.
Figure 13
Apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
- 40 - BOLOTTE, Marcel. Les hôpitaux et l’assistance dans la province de Bourgogne au dernier siècle de (...)
22Le placement des pots dans des vitrines est une disposition sans doute pratique, destinée à les mettre à l’abri de la poussière. Cet usage commence à se développer dans les apothicaireries de Bourgogne40 et Franche-Comté au siècle des Lumières. L’aménagement de tels rayonnages se retrouve en 1715 à Chagny, en 1775 à Mâcon et aussi à Dole. Cette habitude s’étend ensuite au XIXe siècle en Bourgogne à Beaune, Cluny, et dans la région lyonnaise, à Villefranche-sur-Saône.
- 41 - Quinze guides conférenciers assurent les visites de l’hôtel-Dieu-musée Greuze (en français, angla (...)
23Pour l’apothicairerie de la Charité, le choix muséographique qui a été retenu consiste à présenter les vitrines vides afin de respecter son histoire, et donc prendre en compte la destruction des pots de pharmacie par les troupes d’occupation autrichiennes, en 1814. Un panneau explicatif amovible en français a été placé à l’intérieur de la partie incurvée qui abritait les deux vantaux manquants. L’intégration de pistes sonores en français, anglais, allemand aux audioguides existants est à l’étude pour assurer une médiation destinée aux visiteurs individuels. Des visites guidées de l’hôtel-Dieu-musée Greuze, assurées sur réservation par l’office de tourisme du Tournugeois, soulignent l’originalité de l’histoire des deux apothicaireries et la singularité de leurs décors41. La manipulation des vitrines coulissantes est d’ailleurs montrée au public lors des présentations. Les sols des deux apothicaireries offrent des similitudes : l’origine locale des pierres et la présence, au centre du damier de dalles, d’une rosace taillée dans un seul bloc ; les motifs de l’étoile à cinq branches ayant été incrustés à l’intérieur dans un second temps (fig. 14, fig. 15). La reprise de la forme géométrique en étoile ne serait-elle pas à la Charité une sorte de citation, hommage du cardinal Fleury au cardinal de Bouillon, en référence au décor de l’apothicairerie de l’hôtel-Dieu ?
Figure 14
Rosace du sol de l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Figure 15
Rosace du sol de l’apothicairerie de la Charité.
Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
Conclusion
- 42 - La nouvelle association des Amis des musées de Tournus est devenue une section de la SAAST en mai (...)
- 43 - Municipalité Claude Roche, depuis le 30 mars 2014 ; Fabien Cler, conseiller délégué au patrimoine (...)
24D’autres meubles, qui formaient l’encadrement de la porte de l’apothicairerie dans la maison de Charité de Tournus, attendent d’être remontés dans l’hôtel-Dieu. En lien avec l’actuel hôpital et l’association des Amis des musées de Tournus42, la municipalité43 projette une nouvelle campagne de mécénat avec l’appui de la fondation du Patrimoine afin d’achever le transfert de l’ensemble (fig. 16).
Figure 16
Un des deux meubles de l’apothicairerie de la Charité en attente de restauration pour être placés dans l’hôtel-Dieu.
Phot. Rochette, Christelle. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus.
25L’hôtel-Dieu-musée Greuze de Tournus a la chance d’abriter aujourd’hui deux apothicaireries d’époques différentes.
- 44 - Créé en 2007, le réseau des hôtels-Dieu et apothicaireries (association loi 1901) est né de la vo (...)
26Le musée a pour vocation de faire découvrir au public, entre autres, le patrimoine lié aux soins des plus démunis, dans un cadre prestigieux. Ouvert aux visiteurs individuels d’avril à octobre, et toute l’année pour les groupes, le site patrimonial reçoit jusqu’à 15 000 visiteurs par an. L’adhésion au Réseau européen des hôtels-Dieu et apothicaireries44 renforce cet objectif de faire connaître le patrimoine hospitalier d’Ancien Régime au plus grand nombre en transmettant cet héritage exceptionnel aux générations futures.
Notes
1 - Nous remercions Isabelle Duhau et Cécile Lestienne (Revue In Situ), Isabelle Vernus (Direction des Archives départementales de Saône-et-Loire), ainsi que Thierry Perrin (enseignant). Une pensée particulière pour : Muriel Cousin, Audrey Reynaud (adjoints territoriaux du patrimoine, musées de Tournus), Brigitte Martin et Chantal Coquillet (adjoints techniques, musées de Tournus), Pauline Robat (agent récoleur, musées de Tournus), Maryline Changea (directrice de la B.M., Tournus), Audrey Beining et Émilie Savot (service communication, Tournus), Ingrid Schneider (directrice de l’hôpital de Belnay, Tournus), Lawrence Quirinali et Olivier Charollais (La Maison de la Pierre, La Chapelle Thècle), Daniel Rhétat et Pascal Cardon (SARL Rhétat-Cardon, Tournus), André Talmard (Président des Amis des musées municipaux de Tournus et de la SAAST, Tournus), Xavier Cotte (Président du Réseau européen des hôtels-Dieu et apothicaireries), Jean-Yves Gonod et Roland Billet (association Julien Griffon, Cluny), les différents élus de la municipalité de Tournus cités dans l’article. Cet article est dédié à Marie-Madeleine Vidonne et Jean-Jacques Vidonne (+26 octobre 2015).
2 - JUENIN, Pierre. Nouvelle histoire de l’abbaye royale et collégiale de Saint Filibert et de la ville de Tournus. Dijon : Antoine Defay, 1730 et 1733. Voir le site : SAINT JEAN VITUS, Benjamin. Tournus : le castrum, l'abbaye, la ville, XIe-XIVe siècles et prémices : analyse archéologique d'un développement monastique et urbain, thèse sous la direction de Jean-François Reynaud, Lion 2, 2006.
3 - DARD, Charles. Le Vieux Tournus. s. l. : Res Universis, 1993, reprint de l’édition de 1934, Tournus : Société des amis des arts et des sciences ; MEULIEN, Émile. Histoire de la ville et du canton de Tournus. Péronnas : éditions de la Tour Gile, 1995, reprint de l’édition de 1893, Tournus : Société des amis des arts et des sciences/A. Miège ; Tournus : cité d’art et d’histoire. Tournus : s.n. 1999.
4 - CHAUSSINAND-NOGARET, Guy. Le Cardinal de Fleury. Le Richelieu de Louis XV. Paris : Payot, 2002.
5 - Tournus méconnu : à travers les collections de la bibliothèque municipale et du musée Greuze, exposition, 27 mai-31 juillet 1984. Dijon : Le Coin du miroir, 1984. Cette bibliothèque aux armes de l’abbé de Fleury se trouvait à l’origine dans les bâtiments abbatiaux de Tournus. Après la Révolution française, elle a été transférée dans l’église Saint-André, dans la salle du conseil de l’hôtel de ville puis dans le grenier de l’ancien musée Greuze avant de retrouver sa place dans les bâtiments abbatiaux en 1972, au sein de la bibliothèque municipale. Le fonds ancien de ce prestigieux lieu patrimonial compte environ 13 000 volumes. Informations aimablement transmises par Maryline Changea, directrice de la bibliothèque municipale de Tournus.
6 - L’édifice est devenu un palais de justice avant d’être transformé en bâtiment municipal affecté à l’école de musique de la ville et à des espaces dévolus principalement aux associations, pour des réunions et des expositions.
7 - AVAZERI, Joseph-Louis. L’Hôpital de Tournus au XVIIIe siècle. Thèse de doctorat en histoire. Besançon : université de Franche-Comté, 1982.
8 - L’artiste Jean-Baptiste Greuze (Tournus 1725-Paris 1805) a donné son nom au musée. Peintre du roi, ami du philosophe Diderot, il connaît un immense succès au siècle des Lumières, jusqu’en Russie. On retrouve ses œuvres dans les musées du monde entier. À Tournus, huit peintures originales témoignent de son art, de la jeunesse à la maturité. Des copies montrent aussi le succès remporté par le peintre auprès d’autres artistes. Digne d’intérêt, le cabinet d’art graphique rassemble des dessins du maître ainsi que des gravures d’après son œuvre. Une sélection est proposée par rotation.
9 - ROCHETTE, Christelle. Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et les collections du musée Greuze de Tournus. Tournus : hôtel-Dieu-musée Greuze, 2000 ; DUPUY-VACHER, Marie-Anne. Greuze et l’affaire du « Septime Sévère ». Paris : Somogy, 2005 ; POIVET, Clémence. Une donation : hôtel-Dieu-musée Greuze, Tournus, peintures, dessins, XVIIIe-XXe siècles. Tournus : Ville de Tournus-musée Greuze, 2004 ; VIDONNE, Florence. « L’Art de mettre de l’expression dans les figures (dessins et gravures d’après l’œuvre de Greuze) », Bulletin de la SAAST (Société des amis des arts et des sciences de Tournus), t. CXII, 2013, p. 179-186 ; Ead., « Acquisitions 2013-2014, Libéralités », La Revue des musées de France-Revue du Louvre, 2015, no 2 p. 10,11 ; Ead. « Acquisitions 2014-2015 », Libéralités, La Revue des musées de France-Revue du Louvre, 2016, n°2, p. 40) ; Ead. « Pathographie de la mort de Diderot sur un dessin de Greuze : le dernier souffle, nouvelles observations sur une sanguine de Montargis », Actes du Ve colloque de pathographie.de Bergues, dans CHARLIER, Philippe, GOUREVITCH, Danielle (dir.).2013. Paris : De Boccard, 2015, p. 189-196 ; Ead. « Diderot par Greuze, le dernier souffle : nouvelles observations sur une sanguine du musée de Montargis ». Diderot Studies, t. 34, 2014 (cet article à paraître vient compléter le précédent par des sources inédites).
10 - Voir sur le site : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00113493.
11 - La première mention d’une apothicairerie dans le royaume de France remonte au XIIIe siècle. Après l’accueil des pauvres par les institutions ecclésiastiques durant le Moyen Âge, les apothicaireries se mettent en place dans les hôpitaux et les hôtels-Dieu. Ceux-ci deviennent alors la traduction architecturale de cette orientation sanitaire, et les apothicaireries le témoignage d’un savoir-faire ancestral. STRASBERG, André (dir.). Regards sur le patrimoine hospitalier : apothicaireries, chapelles et mobilier. Arles : Actes Sud, 2003 ; PICARD, Jean-Daniel. Voyage vers les apothicaireries françaises. Paris : Les éditions de l’Amateur, Paris, 2004.
12 - DEGRIECK, Marieke. L’apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus et sa collection de pots de pharmacie. Thèse de pharmacie. Université de Dijon, 2014.
13 - Le plafond peint du XVIIe montrant des cieux animés par deux angelots en vol dispersant des fleurs avait été recouvert du temps de l’abbé de Fleury par une toile marouflée représentant une Charité entourée de trois anges. Ce plafond a été remonté dans une salle donnant sur le jardin de simples afin que le plafond d’origine de l’apothicairerie puisse être admiré du public. On retrouve dans l’apothicairerie de Thoissey (Ain) un plafond sur toile marouflée, peint en 1735 par V. Lugnot. Il reprend en partie la composition du plafond du XVIIe siècle de l’hôtel-Dieu de Tournus.
14 - D’autres apothicaireries du XVIIe siècle en Bourgogne, Franche-Comté et dans la région lyonnaise présentent des niches avec des colonnettes torses : Louhans (Saône-et-Loire), Moutiers-Saint-Jean (Côte-d’Or), Villefranche-sur-Saône (Rhône), hôtel-Dieu de Lyon (Rhône), Montluel (Ain). À Thoissey (Ain) les colonnettes sont d’ordre dorique.
15 - Les pots à pharmacie constituent, avec les boiseries, le principal élément décoratif de la majorité des apothicaireries. À Tournus, le nom des produits et des drogues est inscrit en français sur une grande partie des pots en faïence à décor bleu sur fond blanc ; par exemple : m(i)el de Narbonne, thériaca A, ongant rosat, sucre rouge... Les formes des récipients à pharmacie sont variées, mais non exhaustives, pot-canon et pot couvert contenant des mélanges de corps gras ou de substances résineuses (baumes, onguents, opiats, électuaires) ; chevrette, pour conserver les sirops : la lèvre à large ouverture, le bec verseur et l’anse caractérisent ce type de pot ; pilulier (en forme de petit pot canon) recevant des pilules de toutes substances réduites en poudre ; pot de monstre ou pot de monstration, à usage purement décoratif. Ils surmontent de leur belle taille les boiseries de l’apothicairerie. Dans les collections de l’apothicairerie ne figurent pas de bouteilles.
16 - DARD, Charles. « Histoire de l’hospice de la Charité de Tournus ». Bulletin de la SAAST, 1926, p. 39-41.
17 - DOUSSET, Jean-Claude. Histoire des médicaments des origines à nos jours. Paris : Payot, 1985 ; DILLEMANN, Georges, BONNEMAIN, Henri et BOUCHERLE, André. La Pharmacie française : ses origines, son histoire, son évolution. Paris : Lavoisier, 1992 ; BROHARD, Yvan. Remèdes, onguents, poisons : une histoire de la pharmacie. Paris : Université Paris Descartes/Éditions de La Martinière, 2012.
18 - Voir le dossier d’Inventaire général du patrimoine culturel établi par Virginie Inguenaud en 2002 : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA71001407. BAZIN, J.-Louis. Histoire des évêques de Chalon-sur-Saône. Chalon-sur-Saône : Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, 1914-1918, t. VII, p. 145. Archives de l’hôpital de Tournus, conservées aux archives départementales de Saône-et-Loire (H dépôt 852).
19 - Archives de l’hôpital de Tournus, (A D Saône-et-Loire, H dépôt 870).
20 - « Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présents et avenir, salut […]. Notre royaume […] n’étant uniquement occupé qu’à soulager nos pauvres sujets et les mettre en état de travailler et les empêcher de périr de faim et de misère, lesdits recteurs et administrateurs [de la Charité] ont espérance de faire cesser la mandicité, fénéantise en faisant travailler incessamment les pauvres qui (ne) seront en état de le faire » (archives de l’hôpital de Tournus, (A D Saône-et-Loire, H dépôt 294).
21 - Archives communales de Tournus (AD Saône-et-Loire, BB, 22 et 30).
22 - « Il sera l’azile des pauvres enfants que l’on doit y former à la religion et à toutes sortes d’ouvrages ». JUENIN, Pierre. Nouvelle Histoire de l’abbaye royale…, op. cit., p. 5).
23 - Le travail consistait à « filer du chanvre, fabriquer des toiles, tricoter des bas et chaussons de fil, carder la laine, faire des bas, bonnets et chaussons » (AD Saône-et-Loire H dépôt 870 et 876).
24 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, II G. I.
25 - Le règlement comprend vingt articles (AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, H dépôt 875).
26 - « Lesdites filles de la Charité seront tenues de préparer les médicaments nécessaires pour le soulagement et service des pauvres malades et infirmes de la ville non reçus, comme on a déjà dit dans l’hôtel Dieu dudit lieu, elles feront et composeront elles-mêmes les remèdes, onguents, sirops, tisannes, etc. et il leur sera fourni à cet effet l’argent nécessaire pour l’achat de drogues dont elles rendront compte ; et quant aux médecins, remèdes, onguents, sirops et autres médicaments que lesdites filles pourront distribuer à prix d’argent aux riches et aux bourgeois marchands et autres non nécessiteux de ladite ville, elles en rendront compte ainsy que du travail desdits enfants au Bureau d’administration ou à l’économe et receveur dudit hopital ». Référence : voir note 25.
27 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, (AD Saône-et-Loire H dépôt Tournus, 1 L 8).
28 - Pour l’historique de la Charité au XIXe siècle, voir DARD, Charles. « Histoire de l’hospice de la Charité de Tournus ». Op. cit., p. 35-57.
29 - VIGNERESSE, Thibaud. « Mâcon, chronique d’une ville envahie ». Dans BENOÎT, Bruno (dir.). Séminaire d’histoire politique. Lyon : I.E.P. Lyon II, 2004-2005. Voir sur le site : http://doc.sciencespo-lyon.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/Cyberdocs/MFE2005/vigneresse_t/pdf/vigneresse_t.pdf.
30 - GUIRONDE, J. Tournus en 1814 et en 1815. Tournus : Impr. Adolphe Miège, 1903, p. 57. Voir le site : http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k56137499.r=.langFR [consulté le 25/01/2017].
31 - AD Saône-et-Loire, archives de l’hôpital de Tournus, (AD Saône-et-Loire, H dépôt Tournus, R 11).
32 - « Je reviens vers vous au sujet des boiseries installées dans le bureau de la cadre de santé de la maison de retraite des7-Fontaines. Ces boiseries ne bénéficiant d’aucune protection particulière, seriez-vous intéressée pour les récupérer si toutefois vous disposiez d’une pièce au musée pour les exposer ? Je suis à votre disposition pour une visite sur site et vous remercie de votre réponse ».
33 - Municipalité Jean Legros jusqu’au 30 mars 2014 ; Monique Monnot, 1e adjointe en charge de la culture.
34 - « Madame la directrice expose aux membres du conseil d’administration que les résidents de l’EHPAD des 7-Fontaines intégreront le site de Belnay à la fin du mois de mai et qu’il convient de prendre une décision à propos des boiseries (ancienne apothicairerie) qui se trouvent dans le bureau du cadre de santé aux 7-Fontaines. Elle rappelle que les boiseries ne sont pas inscrites à l’inventaire des monuments historiques, qu’elles ne font l’objet d’aucune protection au titre des objets mobiliers mais que l’EHPAD des 7-Fontaines se situe dans le secteur sauvegardé de Tournus. Cette question a déjà été débattue à plusieurs reprises en conseil et notamment le transfert éventuel des boiseries à l’hôtel-Dieu. Monsieur le Président fait part aux membres du conseil qu’une pièce de l’hôtel-Dieu pourrait être aménagée pour accueillir les boiseries, qu’elle servirait à présenter une partie de la collection permanente de vaisselle actuellement non visible et que cette pièce serait ouverte aux visiteurs, dans le prolongement de la salle du buffet des étains. Il informe les membres qu’il a obtenu un accord verbal de M. Blanc, architecte des bâtiments de France et qu’un mécène prendrait à sa charge le démontage et le remontage de l’apothicairerie à l’hôtel-Dieu. Après avoir délibéré, décide d’accepter le transfert des boiseries de l’EHPAD des 7-Fontaines à l’hôtel-Dieu, qui fera l’objet d’un avenant au bail emphytéotique signé entre l’hôpital et la Ville de Tournus le 11 janvier 1985, pour une durée de 99 années, et qui viendra à expiration le 31 décembre 2083. »
35 - « Par courrier du 6 décembre 2010, vous avez transmis le projet du remontage des boiseries et du sol de l’ancienne apothicairerie de la maison de Charité de Tournus dans une salle de l’hôtel-Dieu. Il convient de veiller à ce que ces travaux soient réalisés par une entreprise ayant des références similaires en reprises de dallages de pierre, ayant l’habitude de l’utilisation du mortier à la chaux grasse et de la barbotine à base de chaux teintée. D’autre part, ces éléments prennent place au sein du parcours « musée Greuze-hôtel-Dieu » de Tournus. Il conviendra donc de nous tenir informés du statut de ces éléments patrimoniaux. L’affectation de ces éléments sur les inventaires du musée est subordonnée à leur présentation devant la commission scientifique interrégionale des musées de France de Bourgogne/Franche-Comté ».
36 - Voir le site de la Fondation du Patrimoine : http://www.fondation-patrimoine.org [consulté le 25/01/2017].
37 - Article paru dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus du 11 avril 2015 et l’Indépendant du 15 avril 2011.
38 - Articles parus dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus, du 26 décembre 2013 : L’apprenti devenu patron ; 16 juillet 2015 : Un complexe hôtelier avec une quarantaine d’emplois.
39 - Article paru dans le Journal de la Saône-et-Loire, page Tournus, du 17 octobre 2016 : La fumée a envahi tout le carrefour le long de la RD906.
40 - BOLOTTE, Marcel. Les hôpitaux et l’assistance dans la province de Bourgogne au dernier siècle de l’Ancien Régime. Dijon : Association bourguignonne des sociétés savantes, 1968 ; DRAC Bourgogne. Patrimoine hospitalier de la Bourgogne. Dijon : DRAC, 1980 ; HUGONNET-BERGER, Claudine, RÉVEILLON, Élisabeth, FROMAGET, Brigitte, et al. Patrimoine hospitalier en Bourgogne. Paris/Dijon : Somogy/Région Bourgogne, service patrimoine et inventaire, 2011.
41 - Quinze guides conférenciers assurent les visites de l’hôtel-Dieu-musée Greuze (en français, anglais, allemand, italien, espagnol, portugais et néerlandais), sur réservation auprès de l’office de tourisme du Tournugeois.
42 - La nouvelle association des Amis des musées de Tournus est devenue une section de la SAAST en mai 2015 (André Talmard, président).
43 - Municipalité Claude Roche, depuis le 30 mars 2014 ; Fabien Cler, conseiller délégué au patrimoine.
44 - Créé en 2007, le réseau des hôtels-Dieu et apothicaireries (association loi 1901) est né de la volonté de certains hôtels-Dieu et apothicaireries de se regrouper afin d’avoir plus de moyens pour mettre en valeur leur patrimoine et effectuer des actions communes en vue de sa promotion auprès de tous. « Ce patrimoine hospitalier très important, tant en France qu’en Europe, est un témoignage de la vie de nos cités et de nos pays et nous nous devons d’en faire profiter le plus grand nombre. » Xavier Cotte, président du réseau. Voir le site : http://www.apothicaireries.eu/le-reseau.html [consulté le 25/01/2017]. Le réseau diffuse auprès de ses membres l’exposition itinérante intitulée « De Pourpre et d’Or » consacrée aux tissus liturgiques (photographies de René Auger et poèmes de Martine Chantereau, commissariat F. Vidonne). Présentée en 2010 à l’hôtel-Dieu de Tournus, cette manifestation a été accueillie à Lessines (Belgique), Seurre (Côte-d’Or), Charlieu (Loire). Présentée en 2010 à l’Hôtel-Dieu de Tournus, cette manifestation a été accueillie à Lessines (Belgique), Seurre (Côte-d’Or), Charlieu (Loire), Cluny (Saône-et-Loire). Hautefort (Dordogne) étudie la possibilité de son emprunt.
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Figure 1 |
---|---|
Légende | Le quartier abbatial autour de Saint-Philibert (classé M.H.) ainsi que la vieille ville (secteur sauvegardé). |
Crédits | © Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 608k |
Titre | Figure 2 |
Légende | Les bâtiments (classés M.H.) de l’hôtel-Dieu-musée Greuze, situés au cœur de la ville ancienne. |
Crédits | © Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 616k |
Titre | Figure 3 |
Légende | L’hôtel-Dieu de Tournus vu depuis le jardin de simples. |
Crédits | Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 252k |
Titre | Figure 4 |
Légende | Apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus (1685), avant son aménagement muséographique destiné à recevoir du public. |
Crédits | Phot. Sorieul, J.B. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 204k |
Titre | Figure 5 |
Légende | En haut au centre, la maison de Charité entourée d’un îlot de verdure est bordée d’un côté par la nationale qui traverse Tournus et de l’autre par la ligne de chemin de fer. |
Crédits | © Ville de Tournus, Frédéric Pillot – Altimage ULM. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 648k |
Titre | Figure 6 |
Légende | La Charité : on distingue l’arrière des bâtiments du XVIIIe siècle ainsi que la chapelle, plus tardive. L’apothicairerie se trouvait dans le corps en retour d’angle situé au centre du cliché. Carte postale ancienne. |
Crédits | Phot. Rochette, Christelle. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 240k |
Titre | Figure 7 |
Légende | Préparation de la pose de la rosace centrale et de son entourage de pierre noire par la société La Maison de la Pierre de La Chapelle-Thècle (Saône-et-Loire). |
Crédits | Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 324k |
Titre | Figure 8 |
Légende | L’entreprise tournusienne Rhétat-Cardon procède au transfert et remontage des boiseries qu’elle avait restaurées 26 ans auparavant, opérant de subtiles adaptations des éléments aux dimensions légèrement différentes de la pièce. |
Crédits | Phot. Reynaud, Audrey. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 488k |
Titre | Figure 9 |
Légende | Précision des ajustages des éléments de serrurerie de la porte d’entrée : acier au carbone forgé manuellement avec brasage et polissage manuels. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 496k |
Titre | Figure 10 |
Légende | Façade nord avec porte d’entrée ornée d’un demi-dôme. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 352k |
Titre | Figure 11 |
Légende | Façade sud avec, au centre, les portes de placards manquantes. Les tentures rouges correspondent à l’ancien emplacement des fenêtres. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 796k |
Titre | Figure 12 |
Légende | Les façades est et ouest sont identiques. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 260k |
Titre | Figure 13 |
Légende | Apothicairerie de l’hôtel-Dieu de Tournus. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 548k |
Titre | Figure 14 |
Légende | Rosace du sol de l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 544k |
Titre | Figure 15 |
Légende | Rosace du sol de l’apothicairerie de la Charité. |
Crédits | Phot. Robat, Pauline. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 428k |
Titre | Figure 16 |
Légende | Un des deux meubles de l’apothicairerie de la Charité en attente de restauration pour être placés dans l’hôtel-Dieu. |
Crédits | Phot. Rochette, Christelle. © Hôtel-Dieu – Musée Greuze, Tournus. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/14209/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 367k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Florence Vidonne, « Le déplacement de l’apothicairerie de la Charité de Tournus dans l’hôtel-Dieu-musée Greuze de la ville », In Situ [En ligne], 31 | 2017, mis en ligne le 23 février 2017, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/14209 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.14209
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page