« Rendre justice à ces serviteurs muets » : le cabinet de travail de Jean Zay au ministère de l’Éducation nationale
Résumés
Plus jeune ministre de la IIIe République, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, Jean Zay (1904-1944) est resté longtemps dans l’oubli dans lequel l’avait plongé une France amnésique de son passé vichyssois. La redécouverte de son cabinet de travail au ministère de l’Éducation nationale, qu’il commanda à Jean Pascaud en 1937, a permis de reconstituer un décor, aujourd’hui détruit, révélateur de son goût et de sa personnalité. L’étude de fonds d’archives inédits et le témoignage de ses filles ont permis de retrouver, éparpillées au sein des collections nationales, les différentes œuvres d’art qu’il avait choisies.
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Mots-clés :
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- 1 - VAILLAT, Léandre. « Nouveaux cabinets de ministres ». L’Illustration, 2 décembre 1939.
1Le 2 décembre 1939, en pleine « drôle de guerre », un étonnant article paraît dans L’Illustration consacré aux « nouveaux cabinets de ministres1 ». Photos et descriptions à l’appui, il présente aux lecteurs les nouveaux aménagements des bureaux des ministres des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT), de la Marine marchande et de l’Air. Mais la place centrale est consacrée à celui « d’un ministre de l’Éducation nationale, [qui] avant que la guerre en fasse un soldat, M. Jean Zay, commanda au décorateur Jean Pascaud un cabinet de travail ».
- 2 - ZAY, Jean. Souvenirs et solitude. Paris : 2011, Belin, p. 151.
2Ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts de juin 1936 à septembre 1939, Jean Zay (1904-1944) fut le plus jeune ministre de la IIIe République et battit un record de longévité jamais égalé depuis (quarante mois sous cinq ministères)2. Commande achevée en décembre 1937, le jeune ministre ne profita de son bureau que moins de deux ans. Ne désirant pas se soustraire à ses obligations militaires, ce à quoi l’autorisait son statut de membre du gouvernement, Jean Zay écrivit, la veille de la mobilisation générale, à Édouard Daladier (1884-1970), président du Conseil : « Âgé de 35 ans, je n’entends pas bénéficier de cette disposition et désire partager le destin de cette jeunesse pour laquelle j’ai travaillé au gouvernement depuis plus de trois ans ». Au moment où paraît l’article, c’est Yvon Delbos (1885-1956) qui a récupéré le maroquin de l’Éducation. Assassiné par la milice en 1944, Jean Zay ne revit jamais son cabinet de travail qui avait été vidé de son mobilier et de sa décoration dès 1942, sur ordre d’Abel Bonnard (1883-1968), secrétaire d’État de l’Éducation nationale et de la Jeunesse du régime de Vichy, antisémite et collaborationniste zélé.
- 3 - Ibid.
- 4 - L’étude de la redécouverte du cabinet de travail de Jean Zay a paru pour la première fois dans la (...)
3Ainsi, le cliché de L’Illustration est la seule image connue de ce bureau. L’étude des archives du ministère de l’Éducation nationale, les témoignages des filles de Jean Zay et l’accès à leurs archives permettent aujourd’hui de faire renaître ce décor unique et disparu que Jean Zay avait voulu « à l’unisson de ses pensées3 ». Le mobilier et les œuvres d’art qui ornaient le cabinet sont aujourd’hui dispersés dans différentes institutions nationales (musée du Louvre, musée national d’Art moderne, musée des Années Trente, Mobilier national, Centre national des Arts plastiques, Conseil économique, social et environnemental)4.
Les lieux secrets de la République
- 5 - Ibid.
- 6 - Voir dans la base Mérimée : notice PA00088710.
4« Jusqu’alors [1939] les ministres de la Troisième République travaillaient dans les meubles de la royauté. Simple transmission de matériel qui conférait au nouveau venu, la majesté de l’Ancien Régime »5. En effet, lorsque Jean Zay (à 32 ans !) et sa femme s’installent à l’hôtel de Rochechouart6, ce lieu est le siège du ministère de l’Instruction publique (rebaptisé de l’Éducation nationale en 1932) depuis 1829. Les figures de François Guizot (1787-1874), Victor Duruy (1811-1894) ou de Jules Ferry (1832-1893) hantent les lieux (fig. 1). Cinquante-neuf ministres ont défilé depuis 1870 en ces murs, ce qui permet d’expliquer le peu d’attention au décor qu’ont montré ses ministres, ou leurs femmes pour leur lieu de travail.
Figure 1
André Brouillet, Jules Ferry signant les plans de la Sorbonne, 1903, huile sur toile, 235 x 321 cm. Faculté de la Sorbonne, dépôt du CNAP, FNAC 1645.
© RMN. http://www.photo.rmn.fr/archive/00-023063-2C6NU0V6MXDJ.html
- 7 - Papiers Zay, lettre de Madeleine Zay à ses parents (AN, 667 AP 12).
- 8 - Ibid.
- 9 - Souvenir de Catherine Zay et étude des albums de photographies familiaux.
5En 1850, devenu trop exigu, et face à l’agrandissement progressif des attributions du ministère de l’Instruction publique, l’hôtel de Rochechouart, qui date de la fin du XVIIIe siècle, a été agrandi d’une aile sur les plans d’Alphonse de Gisors (1796-1866). Ce nouveau bâtiment accueille le cabinet du ministre et de ses collaborateurs, organisé autour d’une grande bibliothèque éclairée par une verrière zénithale. La décoration reprend les grands poncifs du néo-Louis XVI en vogue sous le Second Empire. Le bureau du ministre occupe la plus grande pièce de l’étage, ouverte par trois fenêtres sur le parc de l’hôtel. Le jeune homme s’installe dans le grand bureau qu’avaient occupé tous les ministres depuis 1850, « aux jolies tapisseries et aux fauteuils splendides7 », qui a gardé son aspect du temps de Jules Ferry : boiserie Second Empire où s’entremêlent rinceaux de laurier et d’olivier, symbole des palmes académiques, Portière des Dieux des Gobelins, grand bureau à caisson en palissandre et bronzes ciselés, pendule Empire… Jean Zay y travailla de sa nomination à la fin 1937 (fig. 2). Le bureau est contigu à l’appartement de fonction du ministre, ce qui réjouit Madeleine Zay « qui pourra prendre (lorsqu’il est libre) ses repas avec Jean8 » et permettra au jeune père, entre deux rendez-vous, de venir profiter de sa fille Catherine, née en septembre 19369.
Figure 2
Jean Zay dans son ancien cabinet de travail, 1936.
DR. © Archives nationales, papiers Jean Zay.
- 10 - L’aménagement est inscrit sur l’inventaire du FNAC : FNAC 24-26, 74.
6En août 1937, un concours est lancé afin de réaménager le salon d’attente, le vestibule et le bureau du ministre. Des propositions non retenues ne subsistent que le projet avant-gardiste de Charlotte Perriand (1903-1999) avec la collaboration de Fernand Léger (1881-1955) et de Juan Miro (1893-1983). C’est Jean Pascaud (1903-1996) décorateur-ensemblier qui le remporte. Il s’engage à dessiner les décors et le mobilier et de proposer les œuvres d’art à acquérir et à disposer dans les pièces. La dépense de 220 000 francs (hors œuvres d’art) est prise en charge par la direction des Beaux-Arts par l’intermédiaire du bureau des ouvrages d’art10. Le chantier se déroule de septembre à novembre 1937, facilité par les déplacements du ministre en Europe de l’Est.
- 11 - VAILLAT, Léandre. Art. cit..
- 12 - Voir l’avant-propos de Jean Zay. Exposition française du Caire / Beaux-arts, arts décoratifs, Gra (...)
7« Depuis quinze années, la République a voulu […] se mettre dans ses meubles »11. En effet, la commande de Jean Zay n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un renouveau des décors ministériels et dans une période où l’État apporte son soutien aux artistes vivants par la commande publique : outre la décoration du ministère des PTT confiée à Jules Leleu (1883-1961), Eugène Printz (1889-1948), René Prou (1889-1947) et Maurice Jallot (1900-1971) et la construction des ministères de l’Air et de la Marine marchande citées dans l’article de L’Illustration, il convient de rappeler l’aménagement moderniste de Charlotte Perriand et André Arbus (1903-1969) pour le salon d’attente (fig. 3) et le salon de réception du ministère de l’Agriculture ou les salles de bains conçues par Jacques Adnet (1900-1984) et Auguste Labouret (1871-1964) au Quai d’Orsay pour la visite du roi George VI et de la reine Elizabeth d’Angleterre en 1938. Ces aménagements permettent de faire rayonner « le génie français12 » dans le sillage du succès de l’exposition des Arts et techniques.
Figure 3
Salon d’attente du ministère de l’Agriculture vantant la politique agricole du Front populaire. Décoration intérieure par Charlotte Perriand.
© Donation François Kollar, Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diffusion RMN.
8On ne sait comment les deux hommes se rencontrèrent, mais l’étude des archives montre une véritable implication de Pascaud et du ministre et de ses collaborateurs dans la progression du chantier et le choix des œuvres.
L’union de deux sensibilités
- 13 - Comme d’autres collectionneurs privés, Jean Zay la confia à la garde des Musées nationaux qui l’é (...)
- 14 - Une partie de la collection d’art moderne de Jean Moulin a été donnée par Laure Moulin au musée d (...)
- 15 - L’État acquit en 1937 une tête faunesque de Jacqueline Zay qui prit place au ministère (FNAC 4043 (...)
- 16 - Le Front populaire et l’art moderne : hommage à Jean Zay. Cat. exp., Orléans, musée des Beaux-Art (...)
9De culture classique, protestant, journaliste puis avocat, Jean Zay est avant tout un homme de lettres et la littérature représente pour lui le premier des arts. Humaniste et sensible à la dimension universelle de l’art, il est aussi collectionneur d’œuvres d’art13. Sa collection présente de fortes similitudes avec celle que constitue Jean Moulin (1899-1943) à la même période14. Peu de peintures ou de sculptures abstraites ou d’avant-garde mais des œuvres modernes où rayonne un classicisme libre (Marquet, Lhôte, Vlaminck, Friesz, Utrillo, Belmondo, Janniot, Malfray…). Originaire du Loiret, dont il est député depuis 1932, il soutient les artistes locaux tel le sculpteur Charles Malfray (1887-1940) et fréquente le cercle de sa sœur Jacqueline Zay (1907-1961), sculptrice, dont il est très proche15. Promoteur de l’idéal artistique du Front populaire16 sur le plan politique, Jean Zay, par ses goûts « classiques », s’ouvre à toutes les formes d’art.
- 17 - Pascaud dessina du mobilier pour l’appartement privé du ministre, rue de Bourgogne.
- 18 - « Salle à manger, revêtements muraux en travertin romain, stèle et sculpture de Yencesse, table e (...)
10Il n’est donc pas étonnant que Jean Zay ait sélectionné le projet de Pascaud, représentant d’un des deux courants des arts décoratifs de l’époque, les suiveurs de Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933), plutôt que les avant-gardistes de l’Union des Artistes modernes (UAM)17. Le jeune ministre connaissait-il la suite « Dieppe » du paquebot Normandie que le décorateur avait livrée en 1934 ? Avait-il vu ses réalisations aux Salons des artistes décorateurs où le créateur exposait ses ensembles depuis 1931 et notamment sa salle à manger, à l’Exposition de 1937, qui évoque les grands thèmes qu’il reprendra pour le cabinet du ministre18 ?
- 19 - COGNIAT, Raymond. « Jean Pascaud ». Art et décoration, 1935, p. 122.
- 20 - Ibid.
- 21 - PASCAUD, Jean. Mobilier et Décoration, mai 1954.
11Habitué à travailler pour une clientèle privée et fortunée, Jean Pascaud est la personne idoine pour installer un décor dans un bâtiment ancien qui « adapte le meuble à sa destination, respectant les exigences de la vie moderne tout en recherchant une élégance de formes, une préciosité de matières qui permettent à ces meubles d’être mis à côté des plus belles réalisations anciennes, sans que la comparaison puisse leur être défavorable »19. Pour l’ingénieur de formation qu’il est « chaque meuble est une pièce unique, conçue pour une destination particulière, souvent même pour un emplacement bien déterminé, en accord avec les dimensions de la pièce, son architecture et son décor »20. L’ordonnance architecturale conditionne la disposition des « éléments mobiliers d’une rigueur volontaire, de formes assez massives mais logiquement équilibrés21 ». Pascaud va pouvoir mettre en scène la philosophie et l’idéal de Jean Zay.
Un homme d’État en son décor
12Les trois pièces (antichambre, vestibule et bureau) sont entièrement décapées, dépourvues de leur décor Second Empire d’origine. Les cheminées et boiseries n’ont pas été retrouvées (fig. 4).
Figure 4
Louis Lafferre, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en 1918 dans son cabinet de travail.
- 22 - En attendant la livraison des fontes au printemps 1938, des moulages furent installés.
- 23 - FNAC 5036, FNAC 5037, FNAC 5038, FNAC 5039. Conservées au CNAP. Chaque artiste reçoit 10 000 fran (...)
13L’antichambre ou salon d’attente est une vaste pièce rectangulaire aveugle, éclairée désormais par une verrière géométrique entourée de gorges dissimulant l’éclairage électrique. Les murs sont revêtus de plaques de travertin romain d’environ deux mètres de hauteur sur lesquels prennent appui quatre stèles de travertin, placées face à face. Elles supportent quatre têtes de bronze « dédiées à la musique, aux arts plastiques, aux lettres et aux sciences22 ». Différents artistes furent sélectionnés, Alfred Janniot, Charles Malfray, Jacques Zwobada et Andruzoff mais ce furent Janniot (1889-1969), Malfray, Yencesse (1900-1987) et Belmondo (1898-1982) qui remportèrent la commande23. Compte tenu des délais et de l’insuffisance des crédits, il ne semble pas que ces sculpteurs aient créé des allégories spécifiques mais plutôt réutilisé des visages : la tête de Janniot est le portrait de sa femme Cécile, celle de Belmondo (fig. 5) est une réplique de sa Marianne de 1933 et Malfray de sa République de 1922…
- 24 - Albert Marquet, Venise. La Voile Jaune, 1936, huile sur toile, 65 x 80,5 cm, musée national d’Art (...)
14Un mobilier laqué noir, dessiné par Pascaud, recouvert de cuir rouille, rappelle la destination de la pièce. Un vase de Jean Mayodon (1893-1967), en forme de timbale à motif allégorique (fig. 6) est installé dans une vitrine tandis que le tout nouveau musée d’Art moderne dépose une huile sur toile d’Albert Marquet (1875-1947), Venise. La Voile jaune, acquise par l’État en 193724.
Figure 6
Jean Mayodon, Vase en forme de timbale à médaillons allégoriques, céramique.
© Bruno Montamat.
15Par son aménagement, cette antichambre à l’antique joue un prologue philosophique qui mène au bureau du maître des lieux et présente un échantillon de tous les savoir-faire français de l’époque. Le vestibule, qui mène soit au secrétariat particulier, soit au bureau du ministre, est une pièce aveugle dont les murs sont revêtus de boiseries de chêne verni au blanc d’argent et dont le sol est recouvert d’une moquette « nègre ». Une niche, qui cache l’accès aux appartements privés, est peinte d’effets nuagés. Deux appliques en dalles de verre et bronze doré illuminent cette pièce sombre.
- 25 - VAILLAT, Léandre. Art. cit..
- 26 - Le festival de Cannes, inventé par Jean Zay, ne remet-il pas des palmes d’or, qui sont en fait de (...)
16En entrant dans le nouveau bureau du ministre de l’Éducation nationale (fig. 7), le visiteur est saisi par la monumentalité du décor, l’harmonie des coloris dominée par un bleu « intense et lumineux25 » et le raffinement des détails. Cette couleur omniprésente dans le bureau est étonnante. Elle appelle bien sûr à la réflexion et au calme, mais peut évoquer aussi la voûte céleste – le but ultime à atteindre par la pensée – présente dans les temples des loges maçonniques… dont Jean Zay est membre depuis 192626. La suite des trois pièces rénovées évoque un passage quasi-initiatique, le visiteur traversant une longue galerie de bustes dans l’antichambre, passant dans une pièce aveugle au sol noir pour enfin pénétrer dans un bureau lumineux et harmonieux, tel le rite symbolisant le passage du monde profane au monde maçonnique.
Figure 7
Vue du cabinet de Jean Zay, dans l’article de l’illustration de Léandre Vaillat, « Nouveaux cabinets de ministres ». L’Illustration, 2 décembre 1939.
DR. © Collection particulière.
- 27 - AN, F 21/6809.
- 28 - FNAC 6099, Jacques Zwobada, La Jeunesse, pierre de Broussais, 170 x 170 x 12 cm, Boulogne-Billanc (...)
- 29 - Souvenirs de Mme Catherine Martin-Zay et de Mme Filali, fille de Jacques Zwobada.
17Une cheminée monumentale de travertin de Tivoli et de briquettes flammées occupe le pan de mur faisant face à la porte d’accès principal. Pascaud y installe, devant, un grand bureau, toujours en pierre d’Italie, porté par deux colonnes sanglées de cuivre doré tel un autel païen. Ce bureau ergonomique embrasse toute la pièce. Au-dessus de l’âtre, orné d’une paire de vases de Sèvres dessinée par René Prou et décorée d’un bouquet de fleurs peint par Maurice Herbillon, Pascaud envisage un bas-relief à sceller sur le mur réalisé dans la matière du bureau et de la cheminée. En novembre 1937, il propose Hubert Yencesse comme sculpteur, mais, finalement, c’est Jacques Zwobada qui reçoit la commande en janvier 193827. La traduction de l’œuvre en pierre de Broussais est achevée seulement en octobre 1939 et ne sera jamais accrochée dans le bureau28. Un plâtre est posé en attendant. Le choix de Zwobada est intiment lié à la famille du ministre : la femme de l’artiste, Marthe, est une amie d’Orléans liée à la famille de Madeleine Zay, née Dreux29.
Figure 8
Jacques Zwobada, La Jeunesse, pierre de Broussais, 170 x 170 x 12 cm, FNAC 6099.
© Bruno Montamat.
- 30 - Ancienne collection Jean Zay.
- 31 - Souvenirs de Mme Catherine Martin-Zay.
18Intitulé La Jeunesse et dans une veine néoclassique typique des années trente (fig. 8), le centre de la composition est occupé par une femme nue qui, avec tendresse, porte un enfant. Elle est encadrée d’un homme et d’une femme nus regardant la scène. Le choix du thème du bas-relief qui domine le bureau d’un ministre de l’Éducation est significatif. Cette Jeunesse est comme un symbole bienveillant, un but politique à atteindre mais aussi un regard porté sur l’action du ministre. Son sujet a souvent été pris pour une maternité. S’agirait-il d’une allégorie de la France républicaine veillant sur la formation et l’avenir de ses enfants ? Le bébé représenté serait-il un clin d’œil de l’artiste à son ami à propos de la naissance de Catherine, la première de ses filles, en septembre 1936 ? Le jeune père avait bien volontiers laissé Zwobada croquer le bébé dans son couffin30 ; de plus, l’artiste n’ignorait rien de la promenade quotidienne de Madeleine Zay et de sa fille dans le parc du ministère, accompagnées de la nurse corse Éva31. L’étude de l’album photo personnel de la famille Zay permet d’établir une comparaison troublante entre le profil de Madeleine et la mère protectrice représentée, ainsi qu’entre le bébé et la petite Catherine à la houppette bouclée, coiffure de ses premières années…
19Sur le mur face à la cheminée est disposé un meuble d’appui de près de trois mètres de long, sur un socle laqué noir brillant dont l’intérieur est en sycomore. Les cinq panneaux ouvrants sont décorés de médaillons de bronze doré illustrant les allégories des cinq éléments par Zwobada. Chaque médaillon du meuble d’appui a, outre sa fonction décorative, un thème philosophique fort. Le choix du chiffre cinq peut renvoyer à l’étoile flamboyante ou pentagramme des francs-maçons. La terre, le feu, l’eau, l’air et l’éther représentés font partie des symboles de la franc-maçonnerie.
- 32 - Despiau et non Mayol [sic], comme le mentionne le registre d’inventaire du mobilier du ministère. (...)
- 33 - Le neveu de Bonnard, Charles Terrasse (1893-1982) est chargé de mission au cabinet de Jean Zay, e (...)
20Une figure couchée en bronze de Charles Despiau (1874-1946) prend place au-dessus32. À l’origine, Édouard Vuillard (1868-1940) avait été sollicité pour réaliser une œuvre sur le pan de mur au-dessus du meuble mais celui-ci décline l’offre en février 1938, surchargé de commandes, notamment celle pour le palais des Nations à Genève. On ignore si une toile y fut finalement installée. Pascaud mentionne bien dans un courrier une œuvre de Pierre Bonnard (1867-1947) qu’il a montée et encadrée mais celle-ci n’a pu être identifiée dans les collections nationales33.
- 34 - Jules Flandrin, Bucolique, tapisserie de lice, H. 2,90 ; L. 3,70, collections du Mobilier nationa (...)
- 35 - Jules Flandrin, Églogue, tapisserie de lice, H. 2,95 ; L. 3,79, collections du Mobilier national (...)
21Face aux fenêtres, sur le plus grand pan de mur, le décorateur installe une tapisserie de la manufacture des Gobelins d’après un carton de Jules Flandrin (1871-1947) intitulée Bucolique, tissée de 1934 à 193634. Elle fut prêtée à l’exposition française du Caire de beaux-arts et arts décoratifs, présidée par le ministre, de février 1938, et ne fut installée qu’à son retour. Le thème de la tapisserie est tiré du recueil des Bucoliques de Virgile, composé de dix églogues, poèmes à sujet pastoral. Un pendant à cette tapisserie existe, intitulé Églogue, représentant des bergers faisant une halte à une fontaine35. Dans cette Arcadie rêvée par Flandrin, devant les montagnes de son Dauphiné adoré, une tendre pastorale se déroule où les hommes sont en harmonie avec la nature et où les enfants embrassent leur mère. Ces chants, célèbres, étaient parfaitement connus du ministre féru de culture classique, deuxième prix de composition sur la définition du poète au Concours général de 1922. Ce n’est que dans la quatrième églogue que Virgile évoque la naissance d’un enfant, signe annonciateur d’un nouvel âge d’or. Les couleurs douces et l’esthétique particulière de Flandrin participent de ce sentiment d’apaisement, d’irréalité et de mystère.
Figure 9
Anonyme, Tête barbue, marbre gris jaune. Photo prise en 2000 dans le salon d’attente.
SMD 39, DR. © Département des AGER, musée du Louvre.
- 36 - Tête barbue, marbre gris jaune, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques e (...)
- 37 - Tête de Mercure, marbre blanc, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et (...)
22De part et d’autre, deux stèles de pierre de Tivoli portent deux têtes d’antiques du musée du Louvre : une tête barbue36 (fig. 9) et une tête de Mercure37. Ça et là, de profonds fauteuils, recouverts de cuir bleu et laqués noir, au pied dans le style typique de Pascaud, complètent l’aménagement (fig. 10). Le jeune ministre prit possession de ce décor en décembre 1937 et en profita moins de deux ans.
Figure 10
Jean Pascaud, Fauteuil de bureau, bois laqué noir et cuir de vachette bleu.
GMT 14801, DR. © Mobilier national.
23Derrière l’apparence d’un cabinet en accord avec tous les critères décoratifs de la période, une lecture plus intime et plus secrète de la personnalité de Jean Zay apparaît : c’est un renouveau que le jeune ministre souhaite insuffler à l’Éducation nationale et aux Beaux-Arts. Il passe par le respect de la tradition et des anciens – évoqués par la composition monumentale de la pièce, les bustes d’antiques, Virgile, la technique du bas-relief…–, en s’appuyant sur un idéal philosophique maçonnique (les cinq éléments, le bleu céleste) pour qu’une nouvelle génération puisse naître et s’épanouir dans un monde apaisé (La Jeunesse et Bucolique) (fig. 11).
Un bien long purgatoire…
- 38 - PLANT, Louis. Au 110 rue de Grenelle : souvenirs, scènes et aspects du ministère de l’IP-Éducatio (...)
- 39 - Archives du Mobilier national, dossier consacré aux dépôts au ministère de l’Éducation nationale.
- 40 - GMT 14079 1 à 4, 14080 1 et 2, 14078, GME 9499 et 9500. Initialement inscrits sur les inventaires (...)
24En avril 1942, un nouveau secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse du régime de Vichy est nommé et se réinstalle à Paris. Abel Bonnard, collaborationniste et antisémite notoire, juge qu’il ne peut travailler dans le cabinet de Jean Zay, au décor endormi depuis mai 1940, représentatif du goût de cette France du Front populaire, exécrée par l’extrême droite. Paranoïaque, irascible, brutal et imprévisible38, il exige une nouvelle décoration. Une lettre de juin 1942 de Guillaume Janneau, administrateur du Mobilier national, précise la pensée de Bonnard qui souhaite « rétablir dans son cabinet une décoration plus conforme aux traditions décoratives françaises ». La tapisserie de Flandrin « aux tonalités électriques » sera remplacée par une de Le Brun représentant Euterpe tandis que le mobilier fait place au traditionnel bureau Second Empire des ministres de l’Instruction publique et à un tapis Directoire39. En janvier 1943, le bureau, les fauteuils, chaises et canapé ainsi que la tapisserie partent dans les réserves du Mobilier national40. Au moment où les traces du goût de Jean Zay disparaissent dans des camions de déménagement, celui-ci croupit dans la prison de Riom, où il se trouve depuis 1941.
- 41 - Il s’exile ensuite à Madrid où il fut condamné à la dégradation nationale (exclu de fait de l’Aca (...)
25Le 20 juin 1944, Jean Zay, 39 ans, est amené par la milice dans un bois pour y être assassiné. Face à l’arrivée imminente des Alliés dans Paris, Abel Bonnard, 60 ans, préfère fuir dans la nuit vers Sigmaringen, en laissant le coffre-fort du ministère ouvert, vidé de son contenu41.
- 42 - Archives du Mobilier national, dossier consacré aux dépôts au ministère de l’Éducation nationale.
26René Capitant (1901-1970), ministre de l’Éducation nationale du gouvernement provisoire se réinstalle rue de Grenelle mais renonce à « l’ensemble conçu pour M. Jean Zay42 ». Le cabinet de travail des ministres de l’Éducation nationale reste meublé « classiquement » puis devient un bureau secondaire, les ministres préférant installer leur bureau au rez-de-chaussée dans le salon doré XVIIIe de l’hôtel de Rochechouart. Dans les années 1990, la pièce est divisée en deux bureaux, détruisant moulures et cheminée. Les deux stèles avec les têtes d’antiques échouent dans l’ancien salon d’attente mais la nouvelle décoration d’Andrée Putman (1925-2013), en 2002, condamne ce décor. Les plaques de travertin disparaissent, les quatre têtes de bronze sont renvoyées dans les réserves du CNAP et les antiques dans les réserves du musée du Louvre. De l’époque de Jean Zay, le ministère ne conserve plus que les verrières et les gorges lumineuses de la première pièce et les deux appliques de bronze et dalle de verre dessinées par Jean Pascaud (fig. 12).
Figure 12
L’ancien salon d’attente au ministère de l’Éducation nationale avec sa verrière et ses gorges lumineuses, 2014.
© Bruno Montamat.
- 43 - 53 rue Saint-Dominique, 75007 Paris.
27La tapisserie de Flandrin et l’ensemble mobilier sont déposés en mars 1945 à la nouvelle direction générale des Arts et Lettres, à l’hôtel Kinsky43 pour décorer le vestibule d’honneur et le salon d’attente. Des cartels sont même installés, indiquant la provenance ministérielle. En 1958, le bureau retourne dans les réserves du mobilier national, tandis que Bucolique est accrochée au Conseil économique et social, au palais d’Iéna (ce n’est qu’en 1989 que le meuble d’appui le rejoindra). La vente par l’État de la Rue Saint-Dominique en 2008 renvoie le canapé et les fauteuils au Mobilier national.
- 44 - OPPERMANN, Fabien. L’Hôtel de Rochechouart. Paris : SCEREN/CNDP/CRDP, 2011.
28Il a fallu attendre la publication de l’ouvrage sur l’hôtel de Rochechouart par Fabien Oppermann44 en 2011 et le post-récolement des dépôts d’objets d’art déposés par le ministère de la Culture et de la Communication au ministère de l’Éducation nationale pour que le décor de Jean Zay sorte de l’oubli. Cette opération de récolement a permis une véritable redécouverte historique. La symbolique du bureau reste très présente dans la République et dans les hôtels ministériels. Pensons au geste de François Mitterrand qui, en quittant l’Élysée en 1995, a eu l’attention de faire réinstaller le bureau du général de Gaulle pour Jacques Chirac et plus près de nous,à Manuel Valls, qui, en prenant ses fonctions de Premier Ministre à Matignon, a souhaité travailler sur le bureau qui était celui de Léon Blum en 1936 ou le ministre de la Défense Jean Yves le Drian, qui a fait reconstituer à l’hôtel de Brienne, le bureau qu’occupait Georges Clémenceau durant la Première Guerre mondiale.
- 45 - Il s’agit en fait d’une copie. L’original se trouve au musée du Louvre (OA 6600).
29Certains ministères, plus respectueux de l’histoire et du décor de leur bâtiment, ont su conserver des œuvres emblématiques : les ministres de l’Intérieur travaillent sur le bureau de Cambacérès (1753-1824), les ministres des Affaires étrangères ont sur leur bureau l’encrier de Talleyrand (1754-1838) et leur table de travail est dite « de Vergennes » (1719-1787)45.
- 46 - La prochaine étape, on l’espère, sera la reconstitution du bureau complet de Jean Zay.
30À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Jean Zay, au printemps 2015, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a souhaité faire revenir le bureau de son illustre prédécesseur pour lui rendre un ultime hommage national46 (fig. 13).
Figure 13
Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, recevant les filles de Jean Zay, à l’occasion du retour du bureau de leur père au ministère au printemps 2015.
DR. © MENESR.
31L’hôtel historique du ministère de l’Éducation nationale étant en travaux jusqu’à la fin 2016, seule la table de travail de Jean Zay, mais à forte portée symbolique, est revenue dans l’actuel bureau de la Ministre, à l’hôtel de Rothelais-Charolais. Restauré par les équipes du mobilier national, le bureau ergonomique de Pascaud est de nouveau la table de travail d’un ministre de gauche, quatre-vingt ans après l’accession au pouvoir du Front populaire. Dans les feuillets que Madeleine Zay sort discrétement de la prison de Riom, dans le landau de sa petite Hélène et qui formeront, « Souvenirs et solitudes », Jean Zay a écrit :
- 47 - ZAY, Jean. Op. cit., p. 151, 24 août 1941.
Les meubles dont j’ai disposé jusqu’à présent, dans mes successives cellules, ont été assez rares pour me permettre de découvrir peu à peu leur importance. J’ai su qu’une table, une chaise et un lit suffisaient pour vivre, mais j’ai appris en même temps ce que contenaient d’agrément un fauteuil, une commode, un placard. Les meubles sont des amis méconnus […] Nous ne déchiffrons pas leurs visages familiers, changeants et multiples, modifiés à chaque instant par l’éclairage ou notre humeur. Il me semble que je saurai désormais rendre justice à ces serviteurs muets47.
Listes du décor du cabinet de travail
32Voir Annexe.
Notes
1 - VAILLAT, Léandre. « Nouveaux cabinets de ministres ». L’Illustration, 2 décembre 1939.
2 - ZAY, Jean. Souvenirs et solitude. Paris : 2011, Belin, p. 151.
3 - Ibid.
4 - L’étude de la redécouverte du cabinet de travail de Jean Zay a paru pour la première fois dans la revue des musées de France : MONTAMAT, Bruno. « Le cabinet de Jean Zay au ministère de l’Éducation nationale : le goût retrouvé d’un humaniste ». La revue des musées de France, revue du Louvre, 2015-1, mars 2015.
5 - Ibid.
6 - Voir dans la base Mérimée : notice PA00088710.
7 - Papiers Zay, lettre de Madeleine Zay à ses parents (AN, 667 AP 12).
8 - Ibid.
9 - Souvenir de Catherine Zay et étude des albums de photographies familiaux.
10 - L’aménagement est inscrit sur l’inventaire du FNAC : FNAC 24-26, 74.
11 - VAILLAT, Léandre. Art. cit..
12 - Voir l’avant-propos de Jean Zay. Exposition française du Caire / Beaux-arts, arts décoratifs, Grand Palais, Société royale d’agriculture, Guezireh. Cat. exp. Le Caire, février 1938.
13 - Comme d’autres collectionneurs privés, Jean Zay la confia à la garde des Musées nationaux qui l’évacuèrent, avec les collections nationales, en province. Sa veuve put, après-guerre, la retrouver. Les nazis pillèrent ce qui restait de leurs appartements de Paris et Orléans dès 1941.
14 - Une partie de la collection d’art moderne de Jean Moulin a été donnée par Laure Moulin au musée des Beaux-Arts de Béziers.
15 - L’État acquit en 1937 une tête faunesque de Jacqueline Zay qui prit place au ministère (FNAC 4043).
16 - Le Front populaire et l’art moderne : hommage à Jean Zay. Cat. exp., Orléans, musée des Beaux-Arts, 11 mars-31 mai 1995. Orléans : musée des Beaux-Arts, 1995.
17 - Pascaud dessina du mobilier pour l’appartement privé du ministre, rue de Bourgogne.
18 - « Salle à manger, revêtements muraux en travertin romain, stèle et sculpture de Yencesse, table en travertin et siège recouvert en Aubusson ». MOUTARD-ULDRY, Renée. « La classe des ensembles mobiliers ». Art et décoration, 1937, p. 373.
19 - COGNIAT, Raymond. « Jean Pascaud ». Art et décoration, 1935, p. 122.
20 - Ibid.
21 - PASCAUD, Jean. Mobilier et Décoration, mai 1954.
22 - En attendant la livraison des fontes au printemps 1938, des moulages furent installés.
23 - FNAC 5036, FNAC 5037, FNAC 5038, FNAC 5039. Conservées au CNAP. Chaque artiste reçoit 10 000 francs pour sa fonte.
24 - Albert Marquet, Venise. La Voile Jaune, 1936, huile sur toile, 65 x 80,5 cm, musée national d’Art moderne, centre Georges Pompidou (AMP 2115 P).
25 - VAILLAT, Léandre. Art. cit..
26 - Le festival de Cannes, inventé par Jean Zay, ne remet-il pas des palmes d’or, qui sont en fait des branches d’acacia, un symbole maçonnique fort ?
27 - AN, F 21/6809.
28 - FNAC 6099, Jacques Zwobada, La Jeunesse, pierre de Broussais, 170 x 170 x 12 cm, Boulogne-Billancourt, musée des Années Trente.
29 - Souvenirs de Mme Catherine Martin-Zay et de Mme Filali, fille de Jacques Zwobada.
30 - Ancienne collection Jean Zay.
31 - Souvenirs de Mme Catherine Martin-Zay.
32 - Despiau et non Mayol [sic], comme le mentionne le registre d’inventaire du mobilier du ministère. Charles Despiau, Nu couché, 1922, bronze, H. 0,35 ; L. 0,80 ; P. 0,22, musée national d’Art moderne, déposé au musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt (AM 841 S).
33 - Le neveu de Bonnard, Charles Terrasse (1893-1982) est chargé de mission au cabinet de Jean Zay, en charge des liens avec la Rue de Valois.
34 - Jules Flandrin, Bucolique, tapisserie de lice, H. 2,90 ; L. 3,70, collections du Mobilier national (GOB 821).
35 - Jules Flandrin, Églogue, tapisserie de lice, H. 2,95 ; L. 3,79, collections du Mobilier national (GOB 820).
36 - Tête barbue, marbre gris jaune, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines (SMD [Sculpture mise en dépôt] 39).
37 - Tête de Mercure, marbre blanc, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines (SMD 38). Et non pas une tête de Méduse, comme l’écrivent le registre d’inventaire et l’article de L’Illustration !
38 - PLANT, Louis. Au 110 rue de Grenelle : souvenirs, scènes et aspects du ministère de l’IP-Éducation nationale (1920-1944). Paris : R. Clavreuil, 1967.
39 - Archives du Mobilier national, dossier consacré aux dépôts au ministère de l’Éducation nationale.
40 - GMT 14079 1 à 4, 14080 1 et 2, 14078, GME 9499 et 9500. Initialement inscrits sur les inventaires du bureau des ouvrages d’art (voir note 8), le Mobilier national inscrivit le mobilier sur son inventaire lors du retour des œuvres.
41 - Il s’exile ensuite à Madrid où il fut condamné à la dégradation nationale (exclu de fait de l’Académie française) et condamné à mort par contumace. Il mourut à Madrid en 1968.
42 - Archives du Mobilier national, dossier consacré aux dépôts au ministère de l’Éducation nationale.
43 - 53 rue Saint-Dominique, 75007 Paris.
44 - OPPERMANN, Fabien. L’Hôtel de Rochechouart. Paris : SCEREN/CNDP/CRDP, 2011.
45 - Il s’agit en fait d’une copie. L’original se trouve au musée du Louvre (OA 6600).
46 - La prochaine étape, on l’espère, sera la reconstitution du bureau complet de Jean Zay.
47 - ZAY, Jean. Op. cit., p. 151, 24 août 1941.
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Figure 1 |
---|---|
Légende | André Brouillet, Jules Ferry signant les plans de la Sorbonne, 1903, huile sur toile, 235 x 321 cm. Faculté de la Sorbonne, dépôt du CNAP, FNAC 1645. |
Crédits | © RMN. http://www.photo.rmn.fr/archive/00-023063-2C6NU0V6MXDJ.html |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 220k |
Titre | Figure 2 |
Légende | Jean Zay dans son ancien cabinet de travail, 1936. |
Crédits | DR. © Archives nationales, papiers Jean Zay. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 88k |
Titre | Figure 3 |
Légende | Salon d’attente du ministère de l’Agriculture vantant la politique agricole du Front populaire. Décoration intérieure par Charlotte Perriand. |
Crédits | © Donation François Kollar, Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diffusion RMN. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 68k |
Titre | Figure 4 |
Légende | Louis Lafferre, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en 1918 dans son cabinet de travail. |
Crédits | © BNF. http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/btv1b530041412.r=lafferre.langFR |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 324k |
Titre | Figure 5 |
Légende | Paul Belmondo, Tête, bronze, 31 x 20 x 24 cm, FNAC 5038. |
Crédits | DR. © CNAP. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 28k |
Titre | Figure 6 |
Légende | Jean Mayodon, Vase en forme de timbale à médaillons allégoriques, céramique. |
Crédits | © Bruno Montamat. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 236k |
Titre | Figure 7 |
Légende | Vue du cabinet de Jean Zay, dans l’article de l’illustration de Léandre Vaillat, « Nouveaux cabinets de ministres ». L’Illustration, 2 décembre 1939. |
Crédits | DR. © Collection particulière. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 208k |
Titre | Figure 8 |
Légende | Jacques Zwobada, La Jeunesse, pierre de Broussais, 170 x 170 x 12 cm, FNAC 6099. |
Crédits | © Bruno Montamat. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 128k |
Titre | Figure 9 |
Légende | Anonyme, Tête barbue, marbre gris jaune. Photo prise en 2000 dans le salon d’attente. |
Crédits | SMD 39, DR. © Département des AGER, musée du Louvre. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 132k |
Titre | Figure 10 |
Légende | Jean Pascaud, Fauteuil de bureau, bois laqué noir et cuir de vachette bleu. |
Crédits | GMT 14801, DR. © Mobilier national. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 64k |
Titre | Figure 11 |
Légende | Jean Zay dans son cabinet de travail. |
Crédits | DR. © Archives nationales, papiers Jean Zay. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 88k |
Titre | Figure 12 |
Légende | L’ancien salon d’attente au ministère de l’Éducation nationale avec sa verrière et ses gorges lumineuses, 2014. |
Crédits | © Bruno Montamat. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 92k |
Titre | Figure 13 |
Légende | Madame la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, recevant les filles de Jean Zay, à l’occasion du retour du bureau de leur père au ministère au printemps 2015. |
Crédits | DR. © MENESR. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13268/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 181k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Bruno Montamat, « « Rendre justice à ces serviteurs muets » : le cabinet de travail de Jean Zay au ministère de l’Éducation nationale », In Situ [En ligne], 29 | 2016, mis en ligne le 19 juillet 2016, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/13268 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.13268
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