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Connaissance et protection

Protéger une « œuvre d’art totale » au titre des monuments historiques : la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse, chef-d’œuvre de l’Art déco dans l’Ain

Preserving a ‘total work of art’ protected as a historic monument: the Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse chapel, an Art Deco masterpiece in the Ain department
Gilles Soubigou

Résumés

En l’absence d’une réglementation en termes d’attachement à perpétuelle demeure d’ensembles d’objets conçus pour un même édifice qui les abrite, les services de l’État-Ministère de la Culture doivent imaginer des stratégies de protections adaptées. En région Auvergne-Rhône-Alpes, le cas de la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse (Ain) a constitué un cas d’école. Construite en 1933-1935 par l’architecte lyonnais Georges Curtelin (1899-1968), elle constitue un exemple remarquable d’« œuvre d’art totale » de style Art déco, qui a justifié sa protection au titre des monuments historiques en deux temps, l’édifice en 2013 et le mobilier en 2014.

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Texte intégral

1En l’absence, à ce jour, d’une réglementation spécifique en termes d’attachement à perpétuelle demeure d’ensembles d’objets intrinsèquement liés à l’édifice qui les abrite, les services de l’État en charge des monuments historiques doivent développer des stratégies de protection ciblées, complémentaires et compatibles pour favoriser le maintien in situ de tout ou partie d’éléments de décor ou de mobilier présentant un intérêt évident.

  • 1 - Cet article reprend les éléments du dossier de protection que nous avions instruit au sein de la (...)
  • 2 - La bibliographie portant sur la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse est peu fournie. Cit (...)

2Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le cas de la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse (Ain) et de son mobilier, protégés au titre des monuments historiques en 2013-20141, a constitué un cas d’école2. Cette chapelle d’hospice (fig. 1), construite entre 1933 et 1935 par un disciple de Dom Bellot, présente en effet un bel exemple de ce qu’il est devenu coutumier de désigner sous le vocable d’« œuvre d’art totale ». On désigne communément par là – à l’exemple des plus belles créations de l’Art nouveau, de l’Art déco ou du Bauhaus –, l’unification intime et inextricable de l’architecture et du décor porté comme des éléments meublants, voulue, pensée et exécutée par un créateur, généralement un architecte. On ne parlera donc pas ici, on l’aura compris, de Gesamtkunstwerk wagnérien, mais d’une vision plus strictement architecturale de l’œuvre d’art totale, qui constate et souligne la répétition de motifs et de détails dans la structure comme dans le décor, dans l’immeuble comme dans son ornementation, fonctionnant par analogies et correspondances formelles. À cet égard, donc, la chapelle Sainte-Madeleine présente un cas unique, à notre connaissance, dans le département de l’Ain, de création architecturale complète de style Art déco, renfermant toujours son mobilier d’origine, largement dessiné par l’architecte, ou a minima expressément voulu par lui.

Figure 1

Figure 1

La chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse. Vue générale intérieure.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques de Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

3Si la chapelle Sainte-Madeleine nous a été léguée comme un ensemble cohérent, la désaffectation de l’hospice auquel elle appartenait, la construction d’un immeuble contemporain accolé et des perspectives de cession actuellement en cours ont posé et posent encore la question de sa préservation. Le label « Patrimoine du XXsiècle » du ministère de la Culture et de la Communication, puis la protection de l’édifice au titre des monuments historiques et enfin l’inscription de son mobilier, ont été les réponses apportées, étape par étape, à ces questionnements.

Histoire d’une chapelle d’hôpital

  • 3 - Sur l’historique de cet hôpital, voir BUREAU, Agnès. Saint-Georges et Sainte-Madeleine : de l’asi (...)
  • 4 - Le traité créant l’hospice est signé par le préfet de l’Ain le 20 septembre 1826.
  • 5 - Congrégation fondée en 1650 par le père jésuite Jean-Pierre Médaille, elle se caractérise par des (...)

4Longtemps, les Burgiens n’ont connu de cette chapelle que sa façade, aux lignes très dépouillées, qui s’élève sur le boulevard Paul-Bert, à Bourg-en-Bresse, aux n° 41-43 (fig. 2). Les façades des bâtiments de l’ancien hospice Sainte-Madeleine3 bordaient encore il y a peu un très large périmètre en quinconce, compris entre le boulevard Paul-Bert, l’avenue Alsace-Lorraine, l’avenue Alphonse-Baudin, l’avenue Pierre-Semard et l’avenue de la Victoire. C’est sur ce site que s’était implanté, en 18264, l’hospice Sainte-Madeleine pour les femmes aliénées, tenu par la congrégation des Sœurs de saint Joseph5. Cette institution accueillait alors 70 patientes internées, confiées à dix religieuses et un médecin, le Dr Antoine Peloux. La distribution actuelle du site s’est figée vers 1879, même si plusieurs bâtiments sont postérieurs. L’architecture de l’hospice est de type pavillonnaire, afin de séparer et répartir les internées en fonction de leur degré d’autonomie. On y trouve encore, au cœur de ce complexe, le « château », ou pensionnat Sainte-Marie, inauguré en 1879, qui accueillait les pensionnaires à la charge des familles argentées, tandis que les anciens bâtiments d’accueil et de traitement des malades se répartissent sur le pourtour du périmètre, dégageant au centre un vaste parc, anciennement partiellement mis en culture par les malades elles-mêmes. Il faut encore signaler la présence d’un ancien château d’eau et d’un édifice de la seconde moitié du XXe siècle, originellement dédié à la formation des infirmiers.

Figure 2

Figure 2

La façade sur rue de la chapelle Sainte-Madeleine en 2011. Les bâtiments situés à gauche de l’image ont depuis été rasés.

Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

  • 6 - Plan des alignements de Bourg-en-Bresse dressé en 1875 par les Ponts et Chaussées (Léon Parant), (...)

5Hospice tenu par des religieuses, Sainte-Madeleine se devait de posséder un espace dédié au culte. La première chapelle, déjà dédiée à sainte Marie-Madeleine, avait été construite dès 1828, mais on en ignore l’implantation. Une seconde chapelle fut édifiée en 1839, sur l’emplacement de la chapelle actuelle. Elle est bien visible, notamment, sur un plan d’alignement dressé en 18756. Devenue trop petite pour un établissement qui s’agrandit et accueille, en 1884, 579 aliénées et près de 1000 vers 1900, la décision d’élever une nouvelle chapelle est prise par la supérieure, Mère Angélique. Cette dernière décède toutefois en 1902 sans avoir pu mettre à exécution son projet, lequel ne fut finalement réalisé qu’en 1933-1935.

  • 7 - Sauf mention contraire, tous les éléments biographiques relatifs à Curtelin sont tirés de DUFIEUX (...)
  • 8 - Paul-Louis-Denis Bellot (1876-1944), architecte français, moine de la congrégation bénédictine de (...)
  • 9 - Fondée en 1839 à Rome par Henri Lacordaire, c’est en son sein que se développe la section des Ate (...)
  • 10 - Bulletin de la Diana, vol. 26, 1939, p. 26.
  • 11 - ARNAUD D’AGNEL, Gustave. L’Art religieux moderne. Paris : Artaud, 1936, p. 463.
  • 12 - Située en Ardèche, au lieu-dit Frayol, près de Viviers, cette église en moellons et béton (entrep (...)
  • 13 - Le carmel de Oullins, fondé en 1861 par des carmélites d’Arles, est exproprié en 1926. Les carmél (...)
  • 14 - Sur Paul Curtelin, voir CHALABI, Maryannick. « Les églises paroissiales construites dans la secon (...)

6Le chantier est alors confié par la nouvelle supérieure, Mère Ambroise, à l’architecte lyonnais Georges Curtelin (1899-1968)7. Celui-ci s’est formé dans l’atelier de Tony Garnier à l’École régionale d’architecture de Lyon, puis à l’École des beaux-arts de Paris où il intègre les ateliers de Gustave Umbdenstock (1866-1940) puis d’Emmanuel Pontremoli (1865-1956). En 1923, il rencontre l’architecte et théoricien bénédictin Dom Bellot8 grâce à l’intermédiaire de l’architecte Maurice Storez (1875-1959), rencontre qui va le marquer durablement. Diplômé en novembre de la même année, il revient à Lyon où il ouvre son cabinet au 18, cours Suchet, en 1926. Architecte catholique engagé, membre de la Société de Saint-Jean pour le développement de l’art chrétien9, il conçoit architecturalement, avec son confrère lyonnais Louis Mortamet (1897-1956), l’Exposition catholique de Lyon en 1936 au palais de la Foire. Membre, à la fin de sa vie, de la commission diocésaine d’Art sacré de Lyon, il réalise tout au long de sa carrière plusieurs chantiers d’églises, restaurant et modifiant plusieurs édifices entre 1930 et 1933. Il a ainsi remonté la voûte effondrée de l’église de Chevrières10 et doté l’église de La Gimond, dans le canton de Chazelles-sur-Lyon, d’un nouveau porche qualifié de « rustique » par Arnaud d’Agnel en 193611. Dans l’église de Chazelles-sur-Lyon, il réalise une salle d’œuvre pour le comité paroissial en 1932. Il construit entièrement en 1929-1930 une église paroissiale, le Sacré-Cœur du Teil12, au lieu-dit Frayol-la-Violette (Ardèche). Il est également en charge de la construction de deux monastères : le monastère de la congrégation des Auxiliaires du Sacerdoce, dit de Bethléem, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), 1928-1933, et le monastère des religieuses Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur à Écully (Rhône), 1931-1934 (détruit en 1992). Il achève aussi un carmel au Point-du-Jour13 en 1931. Il aménage la chapelle des Oblats de Lyon en 1935 et, dans la commune limitrophe de Caluire-et-Cuire, établit les plans de l’église du quartier de Vassieux (1937) et de l’église Sainte-Bernadette (1953-1958). Avec son fils Paul, qui devait l’achever, il commence la construction de l’église Sainte-Anne-de-Ménival à Lyon (1964)14. Le vocabulaire formel et décoratif de Curtelin, dans la plupart de ses réalisations religieuses, révèle l’influence de la revue L’Arche, instituée par Dom Bellot, et des théories des ateliers d’Art sacré de Georges Desvallières et Maurice Denis (1919), véhiculées par la revue du même nom (qui commence à paraître en 1935, année d’achèvement de la chapelle de Bourg-en-Bresse).

7Dans le domaine de l’architecture civile, il construit également quelques villas – notamment celle de son ami Jean Coquet à Sainte-Foy-lès-Lyon –, un hôtel particulier (avenue Verguin à Lyon), des lieux culturels (théâtre du Point du Jour, Lyon, 1928 ; centre culturel Le Cercle, Lyon, 1927 [détruit]) et plusieurs immeubles lyonnais (surélévation du 20, cours Suchet, 1893 ; immeuble des Soieries Rosset, 1934 ; immeuble no40, rue Duquesne, 1951).

  • 15 - Situé en Saône-et-Loire, le monastère de Bethléem est la maison-mère de la congrégation des Auxil (...)

8Pour la construction de la nouvelle chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse, qui doit venir remplacer la chapelle de 1839, il procède en deux tranches de travaux, à la demande des religieuses et afin de permettre au culte de continuer à se tenir pendant la durée du chantier (fig. 3). Les travaux, confiés à l’entrepreneur burgien A. Senetère, commencent donc en 1934 par l’abside, les chapelles rayonnantes et la croisée du transept, et se poursuivent en 1935 par la nef, les bas-côtés et la façade sur rue. Pour le dessin général de cette construction, Curtelin reprend des dispositions qu’il avait mises en œuvre l’année précédente pour le chantier de la chapelle du monastère de Bethléem à Paray-le-Monial15. La ressemblance entre ces deux édifices est, à cet égard, frappante.

Figure 3

Figure 3

Le chantier de construction de la chapelle. Sur ce cliché datant de 1935, le nouveau chœur est isolé du chantier par une palissade (à droite). La démolition des arcades de la chapelle néogothique est en cours.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Archives familiales Curtelin.

9La nouvelle chapelle Sainte-Madeleine prend place entre deux bâtiments antérieurs, accueillant les malades. Un porche au nord-ouest permet la circulation entre le boulevard Paul-Bert et le parc de l’asile. Ce porche préexistait ; Georges Curtelin réaménage le rez-de-chaussée côté chapelle pour installer la sacristie, et travaille d’une façon particulièrement soignée le raccordement entre le bâtiment ancien et la chapelle.

  • 16 - Joseph Belloni (1898-1964) est un sculpteur religieux d’origine italienne, arrivé à Lyon en 1921. (...)
  • 17 - Roger de Villiers (1887-1958) est un sculpteur religieux français, élève de Mercier et Peter, qui (...)

10La façade principale ouvrant sur le boulevard Paul-Bert, seule visible depuis l’espace public, conserve la hauteur et la forme générale de la façade de la chapelle du XIXe siècle, bien discernable sur des clichés anciens. On retrouve dans cette nouvelle façade tripartite un fronton interrompu – surmonté d’une croix en béton armé – et des pilastres monumentaux, encadrant une structure en niche ouverte d’une porte au rez-de-chaussée et d’une rose au niveau supérieur. La statue de la Vierge à l’Enfant (fig. 4) en bronze du porche sur rue est due à Joseph Belloni16. Elle fait une référence explicite à la Vierge à l’Enfant de Roger de Villiers17 pour le Pavillon pontifical de l’Exposition internationale de Paris en 1937 (aujourd’hui à Baillet-en-France). Elle est fondue chez Tessin et, initialement prévue à l’angle du boulevard Paul-Bert et de l’avenue Alsace-Lorraine, elle n’est posée sur la façade qu’en 1958.

Figure 4

Figure 4

Vierge à l’Enfant, Joseph Belloni (1898-1964), bronze.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

  • 18 - Notamment le dernier niveau du clocher de Notre-Dame du Raincy (1932), que l’on retrouve ensuite (...)

11Nettement plus marqué par le répertoire formel de Curtelin que la façade principale, le chevet (fig. 5) à l’architecture très dépouillée se signale par les baies géométriques stylisant et géométrisant le style gothique, employant la brique pour créer des motifs décoratifs très épurés. Si Curtelin avait originellement prévu d’ériger un campanile – assez similaire à celui qu’il avait conçu pour le monastère de Bethléem à Paray-le-Monial –, la mère supérieure de la congrégation imposa la réalisation d’un petit clocher octogonal fermé et ajouré par un dispositif de claustra, en ciment armé et surmonté d’une croix en fer forgé (fig. 6). Pour son dessin, Curtelin semble s’être souvenu des réalisations d’Auguste Perret18. Il abrite depuis sa création un carillon de neuf cloches synchronisées par un système de transmission électrique breveté par l’abbé Amphoux, aumônier de l’hôpital Debrousse à Lyon.

Figure 5

Figure 5

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, le chevet.

Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

Figure 6

Figure 6

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, le clocher.

Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes.

  • 19 - Cette colonnade, encore présente lors de l’instruction du dossier de protection de la chapelle, a (...)

12La façade latérale de la chapelle de la Vierge, au niveau de l’entrée empruntée par les religieuses (au nord-est de l’édifice), est décorée d’une colombe du Saint-Esprit inscrite dans un réseau en ciment armé (fig. 7). Elle est sommée d’une croix carrée en béton armé. Une colonnade en béton armé, formant pergola, partait de cette porte et venait s’appuyer contre le bâtiment plus ancien dit des Glycines19. Quant à la façade latérale donnant au nord-ouest, elle est ouverte de deux petites portes, l’une ouvrant sur la sacristie et l’autre sur la chapelle de saint Joseph.

Figure 7

Figure 7

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, façade latérale nord-est. La pergola en béton armé venait d’être détruite (à droite).

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

  • 20 - Dans un rapport de 1851 cité dans les notes manuscrites du chanoine Beau (Historique de Sainte-Ma (...)
  • 21 - L’arc « en chaînette » épouse une courbe telle qu’elle pourrait être dessinée par une chaînette s (...)

13Curtelin reprend, dans l’état des connaissances que nous pouvons en avoir, les grandes lignes structurantes de la chapelle du XIXsiècle : une nef divisée en un vaisseau central et deux collatéraux de moindre hauteur, sans transept, mais terminés par un chœur profond entouré de ce que l’on peut supposer avoir été déjà au XIXsiècle des chapelles rayonnantes dédiées à l’accueil des malades20. L’espace intérieur de la chapelle est conçu selon les préceptes dispensés par Dom Bellot afin que le chœur et le maître-autel soient visibles en tout point de l’édifice par l’assemblée. Les nouvelles chapelles rayonnantes créées par Curtelin sont plus grandes, et le chœur gagne en élévation (fig. 8). L’abside est devenue polygonale, et s’ouvre sur sept chapelles rayonnantes couvertes de toits plats percés de verrières. Le chœur liturgique est de la sorte divisé en deux parties ; le premier espace est réservé aux sœurs de Saint-Joseph, l’autre accueille les malades, placées pendant les offices dans les chapelles entourant le chœur, originellement fermées par des grilles ouvragées. Ces chapelles ont été murées dans les années 1960 pour être aménagées en bureaux et en salles de réunion. Le sol du chœur est en marbre et pierre (Hauteville, Chassagne rose et Escalette), formant un motif géométrique. La nef principale est séparée des bas-côtés par des colonnes en pierre polie à chapiteaux décorés, sans bases. Les arcs « en chaînette » – ou en « courbe funiculaire »21 – et les voûtes sont en briques creuses enduites. L’arc triomphal en ciment armé supporte le poids du clocher. Les murs latéraux sont largement aveugles – principalement en raison de l’insertion de la chapelle dans un tissu bâti préexistant –, ce qui est compensé par un éclairage zénithal dans la nef, grâce à des verrières ouvertes dans des oculi, et à des vitraux aménagés dans les chapelles de la Vierge et de saint Joseph. Enfin, une tribune est aménagée contre le mur de revers de façade.

Figure 8

Figure 8

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vue générale du chœur.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

14Les cloches du carillon sont bénites le 18 mars 1934 par Mgr Virgile Béguin, évêque de Belley. La chapelle terminée est bénite et consacrée le 24 octobre 1935 par Mgr Amédée Maisonobe (1882-1954), nouvel évêque de Belley (fig. 9). La chapelle Sainte-Madeleine reste en activité tout au long des dernières années de fonctionnement de l’hospice, devenu hôpital psychiatrique en 1947. Le 2 juillet 1972, la propriété de la chapelle est transférée par la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph à l’Organisation pour la santé et l’accueil (ORSAC), association reconnue d’utilité publique, à but non lucratif, moyennant une rente annuelle versée pendant 25 ans pour la retraite des sœurs âgées. Le site devient le Centre psychothérapique de l’Ain, qui intègre l’hôpital Saint-Georges. La chapelle Sainte-Madeleine entre alors dans son histoire patrimoniale.

Figure 9

Figure 9

Cérémonie de consécration de la chapelle Sainte-Madeleine, le 24 octobre 1935.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Archives familiales Curtelin.

La protection de l’édifice au titre des monuments historiques : une lente reconquête patrimoniale

15Le 13 juillet 2001, le Département de l’Ain acquiert l’ensemble du tènement immobilier comprenant les bâtiments du site de l’ancien asile, y compris la chapelle. Le Centre psychothérapique de l’Ain conserve le site de l’hôpital Saint-Georges pour ses activités. Le projet du Conseil général de l’Ain est alors d’aménager le site pour permettre le regroupement de tous les services de la collectivité dispersés dans la ville et d’élever un nouvel Hôtel du Département, ce qui aurait entraîné la destruction de la chapelle. Le projet, trop coûteux, est abandonné en 2008. Le Conseil général fait alors le choix d’installer dans les bâtiments existants, progressivement rénovés, plusieurs de ses services. Le bâtiment Sainte-Anne accueille depuis 2009 les directions de l’Éducation, des Affaires culturelles, les services des Sports et des Politiques de la jeunesse. En 2011, la porterie accueille la direction des Moyens généraux. Le « château » est dédié en 2012 à la direction de la Solidarité.

16Dans le même temps, à l’autre extrémité de la parcelle, la chapelle de Curtelin se retrouve au cœur du projet de cité judiciaire, annoncé en 2005 par le garde des Sceaux de l’époque, Pascal Clément. La cité, après plusieurs hésitations et revirements, doit finalement s’implanter sur le site de l’ancien hôpital psychiatrique de la Madeleine, à la pointe formée par le boulevard Paul-Bert et l’avenue Alsace-Lorraine. Le Département de l’Ain cède dans ce but les terrains à l’État-ministère de la Justice pour l’implantation de nouvelle cité judiciaire. Le projet nécessite la démolition de l’aile accolée à la façade latérale nord-est de la chapelle Sainte-Madeleine, démolition qui commence en 2013.

  • 22 - Parmi les articles de presse consacrés à ce projet, on consultera « Bourg-en-Bresse. Site de La M (...)

17Enfin, la cession d’une grande partie du site, à l’est, est en projet depuis 2012 et s’est traduite, après le rendu d’une étude patrimoniale souhaitée par l’architecte des bâtiments de France, par une modification du bâti existant à l’intersection de la rue Alphonse-Baudin et de l’avenue Alsace-Lorraine. Cédés à la ville de Bourg-en-Bresse, les terrains du parc de l’ancien hôpital doivent être à terme transformés en parc public22.

18Au milieu de ces divers projets et chantiers, la chapelle Sainte-Madeleine était plutôt perçue comme une gêne. L’enjeu, pour les services patrimoniaux de l’État – Conservation des antiquités et objets d’art de l’Ain, Service départemental de l’architecture et du patrimoine de l’Ain et Conservation régionale des monuments historiques de Rhône-Alpes – qui l’avaient repérée depuis le début des années 2000, était donc d’affirmer la valeur artistique de cet ensemble, afin d’éviter sa destruction ou son abandon par les pouvoirs publics.

19Une démarche d’instruction de dossier de protection au titre des monuments historiques est donc initiée. Le 1er février 2002, la délégation permanente de la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) de Rhône-Alpes émet un avis favorable à la constitution d’un dossier de recensement en vue d’une présentation à la CRPS de la chapelle Sainte-Madeleine. Cette instruction a connu un délai d’exécution important en raison des projets de démolition et de construction sur le site, qui ont un temps fait craindre la destruction de la chapelle, sauvée par une prise de conscience progressive de son intérêt patrimonial, largement portée par des associations, par le diocèse et par les services du Conseil général de l’Ain.

20Dans l’intervalle, la chapelle Sainte-Madeleine se voit donc attribuer par la CRPS de Rhône-Alpes, le 14 mai 2012, le label « Patrimoine du XXe siècle » (fig. 10). Ce label national, s’il constitue un premier pas dans la reconnaissance patrimoniale d’un édifice – matérialisée par une plaque métallique apposée sur la façade – ne s’accompagne toutefois d’aucune contrainte réglementaire susceptible de protéger un bâtiment du manque d’entretien, de la ruine ou de la destruction.

Figure 10

Figure 10

La plaque du label « Patrimoine du XXe siècle » posée sur la façade sur rue de la chapelle Sainte-Madeleine.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

21Le dossier d’instruction de la demande initiale de protection au titre des monuments historiques ayant pris du retard, une nouvelle demande est déposée le 24 janvier 2013 par Christophe Grange, alors architecte des bâtiments de France de l’Ain. Instruit en 2013, le dossier est présenté à la commission régionale du patrimoine et des sites de Rhône-Alpes lors de sa séance du 16 avril 2013.

  • 23 - Ces deux édifices sont dessinés par Dom Bellot et exécutés par son élève François Bérenger, archi (...)

22La commission vote favorablement cette proposition, et l’arrêté d’inscription au titre des monuments historiques de la chapelle Sainte-Madeleine, en totalité, est pris par le préfet de la région Rhône-Alpes le 22 octobre 2013. À cette occasion, l’intérêt patrimonial de cet édifice a été rapproché de plusieurs réalisations contemporaines. On a signalé certaines similitudes entre la chapelle de Bourg et l’œuvre d’Auguste Perret, mais l’œuvre architecturale de Curtelin se place d’abord et surtout dans la postérité et la continuité des recherches de Dom Bellot, visible dans plusieurs édifices, tels, en Rhône-Alpes, la basilique Saint-Joseph-des-Fins à Annecy (1937, label « Patrimoine du XXe siècle » en 2003) ou l’église Saint-Joseph d’Annemasse (1941, sans protection)23. Plusieurs œuvres de Dom Bellot en France sont protégées au titre des monuments historiques, telles l’église Notre-Dame des Trévois à Troyes (Aube), construite en 1931 (classée le 6 juillet 2001) ; l’église Saint-Chrysole de Comines (Nord), édifiée en 1922 (classée le 9 septembre 2002) ; la chapelle du petit séminaire Saint-Louis à Neuvy-sur-Barangeon (Cher), bâtie en 1935-1937 (inscrite au titre des monuments historiques le 31 juillet 2008) ou encore l’église de l’Immaculée-Conception d’Audincourt (Doubs), construite en 1929 (inscrite au titre des monuments historiques le 8 décembre 2009).

23Des œuvres d’élèves et suiveurs de Dom Bellot sont également protégées ; parmi celles-ci, signalons la chapelle de l’ancien grand séminaire de Meaux (Seine-et-Marne), élevée en 1936 par Henri Faucheur (inscrite au titre des monuments historiques le 9 avril 1998 avec son décor intérieur et ses stalles) ou l’église Saint-Jean Bosco de Paris, construite en 1933 par Demetrius Rotter (inscrite en totalité « à l’exception de l’église basse et du presbytère » le 14 mai 2001). On peut également noter la parenté qui existe entre cet édifice et la synagogue de Boulogne-Billancourt (1911), œuvre d’Emmanuel Pontremoli, l’un des deux maîtres de Curtelin, inscrite au titre des monuments historiques le 10 juillet 1986.

  • 24 - GUEGAN, Catherine. « La chapelle de l’Université catholique de Lyon ». Les carnets de l’Inventair (...)

24À l’échelle de l’actuelle région Auvergne-Rhône-Alpes, la chapelle conçue par Curtelin offre un complément utile à d’autres protections plus anciennes de chefs-d’œuvre de l’architecture religieuse de la première moitié du XXsiècle en Rhône-Alpes. Ainsi, le 11 juin 2004 avait été classée au titre des monuments historiques l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy à Passy (Haute-Savoie), construite de 1937 à 1946 par Maurice Novarina. L’élaboration du dossier de protection a été l’occasion d’un bilan des édifices religieux de Curtelin présents en Rhône-Alpes, notamment l’oratoire de l’Institut catholique de Lyon24, réalisé par Curtelin en 1939-1940, peu de temps après son chantier burgien, et où l’architecte fit appel aux mêmes artistes et artisans.

25Cependant, la CRPS devait rappeler dans ses débats son incompétence sur les éléments autres qu’immeubles. Or, l’une des raisons de l’intérêt manifesté dès le départ envers la chapelle de Bourg-en-Bresse était précisément la présence de nombreux éléments mobiliers conçus par Curtelin.

Un immeuble, des objets

26Si l’immeuble de Curtelin méritait amplement une protection au titre des immeubles, il est très rapidement apparu qu’il devait une grande partie de son intérêt à la présence d’un ensemble mobilier et immeuble par destination parfaitement cohérent et dans un état de conservation in situ quasi parfait.

27Cette cohérence et cette homogénéité s’expliquent par les circonstances de la commande comme par l’esprit du travail de Curtelin, proche des « ensembliers » de l’Art déco. Pour les aménagements intérieurs, Curtelin s’entoura d’une équipe de Lyonnais avec laquelle il avait déjà travaillé par le passé, notamment à Paray-le-Monial. Pour le décor peint et les dessins des vitraux (fig. 11), il fit appel à Jean Coquet (1907-1990), peintre décorateur et sculpteur, élève de Georges Décôte (1870-1951) et qui devait devenir en 1960 directeur de l’École des Beaux-Arts de Lyon. Le travail de ce dernier se fit d’ailleurs sous le contrôle étroit de l’architecte, puisque l’on sait que Curtelin tint à dessiner lui-même un certain nombre d’éléments, par exemple les autels ou les lustres. Le décor peint par Jean Coquet est principalement dédié aux litanies de la Vierge et à la vie de saint Joseph ; il orne les parois situées derrière les autels latéraux (fig. 12), ainsi que l’arc triomphal, qui lui porte les armoiries du pape Pie XI et de Mgr Maisonobe, évêque de Belley. La peinture murale, posée directement sur l’enduit, n’est pas vernie, afin d’évoquer les tonalités d’une fresque. Les sept vitraux du chœur, quant à eux, représentent des épisodes de la vie du Christ et répondent à la dédicace des autels latéraux à la Vierge et à saint Joseph. Le chemin de croix, en bois, a été dessiné par Curtelin.

Figure 11

Figure 11

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vitraux dessinés par Jean Coquet.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

Figure 12

Figure 12

Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vue de la chapelle Saint-Joseph. Les peintures murales (1935) sont de Jean Coquet. Le bas-relief, daté 1947, est de Joseph Belloni.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques de Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, Lyon.

  • 25 - Amédée Cateland (1876-1938), architecte et orfèvre français, acquiert les ateliers lyonnais de l’ (...)

28Les marbres colorés, dont la polychromie tient une place importante dans le projet de Curtelin, furent fournis par l’entreprise de sculpture et marbrerie lyonnaise Gotard-Debrut. Le maître-autel en marbre blanc veiné, décoré de six anges en relief portant les instruments de la Passion, est toujours à son emplacement d’origine, quoique élargi pour permettre la célébration face aux fidèles. Avec la réforme liturgique consécutive au concile Vatican II, le tabernacle, œuvre de l’orfèvre lyonnais Amédée Cateland25, a été déplacé en fond de chœur, sur un piédestal assorti.

  • 26 - L’École d’apprentissage supérieur est créée en 1920 sur le cours Gambetta à la demande du cardina (...)

29Plusieurs ensembles de boiseries, ainsi que les portes, sont dessinés par Georges Curtelin. Il a également conçu le dessin des lustres en fer forgé. L’exécution de ces éléments en bois et fer forgé a été confiée à l’École d’apprentissage supérieur26 du chanoine Maurice La Mache (1887-1976), à Lyon, un proche de Curtelin. Les élèves de l’institution exécutent notamment les confessionnaux (fig. 13), dessinés par Curtelin. Le grand lustre en fer forgé et ses six petits lustres assortis ont tous été dessinés par Curtelin et son système d’accroche a été spécialement étudié pour éviter les ombres portées.

Figure 13

Figure 13

Confessionnal d’une chapelle du chœur exécuté par les élèves de l’École d’apprentissage supérieur du chanoine Maurice La Mache à Lyon, d’après un dessin de Georges Curtelin.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

  • 27 - Sainte Flavienne est une vierge romaine martyrisée dont le corps est retrouvé dans les catacombes (...)
  • 28 - Maria Goretti, née en 1890, originaire de la région des Marches italiennes, est assassinée en 190 (...)

30Curtelin veilla également à insérer dans son programme un certain nombre d’objets provenant de l’ancienne chapelle, et auxquels les sœurs étaient très attachées. Dans le bas-côté nord a été installée la châsse des reliques de sainte Flavienne27, intégrée dans une structure en marbre très graphique (fig. 14). Ces reliques arrivent à Sainte-Madeleine en 1843, à la demande de l’aumônier, le chanoine Perrier. On y ajouta dans les années 1950 des reliques de sainte Maria Goretti28. De même, l’« Enfant Jésus de Prague », réplique d’une statue miraculeuse tchèque offerte en 1628 au couvent des Carmélites de Prague, en cire et textiles, commandé à la fin du XIXsiècle pour l’ancienne chapelle, fut placé par Curtelin sur un piédestal qu’il avait lui-même dessiné. Enfin, un grand tableau à l’huile sur toile (fig. 15), accroché dans le bas-côté est, représente sainte Madeleine repentante.

Figure 14

Figure 14

Châsse des reliques de sainte Flavienne (1843), intégrée dans une structure en marbre dessinée par Georges Curtelin en 1935.

Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.

Figure 15

Figure 15

Anonyme, Sainte Madeleine repentante, huile sur toile, XIXe siècle. Le cadre semble avoir été dessiné par Georges Curtelin en 1935.

Phot. C.G. 01. © Conseil général de l’Ain – SRPC.

31Non signé, il est réputé avoir été offert par un peintre à qui la Maison avait jadis porté secours. Il porte une longue inscription, non datée, reprenant les paroles adressées par Mgr Alexandre Devie (1767-1852) aux religieuses de l’asile lors de la bénédiction de la seconde chapelle en 1839 :

À sainte Madeleine, choisie comme patronne de cette Maison, afin que son application à se tenir aux pieds de Jésus serve de modèle aux âmes qui, vouées aux soins incessants des malades, doivent, pour soutenir leur dévouement, vivre dans un commerce intime avec Dieu. Sainte Madeleine, intercédez pour nous, entraînez-nous dans les voies de l’amour et du sacrifice. 

32Les vases sacrés conservés dans la sacristie sont pour la plupart caractéristiques de la production lyonnaise du milieu et de la fin du XIXsiècle. Certaines pièces portent les poinçons de Favier Frères. Les plus récentes, de style Art déco, portent le poinçon de Villard et Fabre – pour le calice en argent dit « de l’abbé Naillod » offert par ses anciens paroissiens lors de sa prise de fonction comme aumônier de la chapelle – ou de Charles Favier, auteur d’un ciboire (fig. 16) et d’un ostensoir en métal doré assez probablement acquis lors de la consécration de la nouvelle chapelle. Des commandes sont également passées à d’autres maisons lyonnaises ; ainsi les tissus des ornements sont-ils du marchand de soieries lyonnais Jean-Baptiste Joanny-Coquillat (mort en 1941).

Figure 16

Figure 16

Charles Favier et Cie, ostensoir en métal doré, v. 1930.

Phot. C.G. 01. © Conseil général de l’Ain – SRPC.

33Il faut signaler encore quelques ajouts postérieurs, notamment les bas-reliefs de la chapelle Saint-Joseph, commandés en 1942 par les sœurs et sculptés en 1947 par le sculpteur Belloni, auteur de la Vierge à l’Enfant en façade, et avec qui Curtelin, on l’a vu, avait travaillé.

34Enfin, certains éléments du décor intérieur qui ne sont plus en place ont été retrouvés à l’évêché de Bourg par la Conservation des antiquités et objets d’art (CAOA) de l’Ain. Il s’agit des grilles qui clôturaient les chapelles des malades, exécutées sur un dessin de Coquet, et de la table de communion. Les premières servent de grilles de jardin, tandis que la seconde a été convertie en balcon.

  • 29 - Sur le plan méthodologique, nous renvoyons à JAMOT, Francis et MARX, Jean. La protection des imme (...)

35La saisine de la délégation permanente en 2002 avait eu pour conséquence l’étude du mobilier de la chapelle par la CAOA, menant à un projet de protection du mobilier au titre des monuments historiques. L’inventaire complet du mobilier réalisé en 2004 par la CAOA de l’Ain permit le recensement de plus de 300 objets (tableaux, statues, crèche en cire, orfèvrerie, sièges et bancs, confessionnaux, tapis, vases...). La présentation du dossier de la chapelle en CRPS a insisté sur la présence d’éléments immeubles par nature, automatiquement compris dans cette inscription. Il s’agissait d’éléments tels que définis par l’article 518 du Code civil, constituant un tout indivisible avec l’immeuble, en assurant le clos et le couvert et/ou y ayant été spécialement incorporés dès l’origine29. On a ainsi considéré, pour donner quelques exemples, que le maître-autel, les autels latéraux dédiés à la Vierge et à saint Joseph et leur fond peint, le chasublier double de la sacristie (fig. 17), la châsse de sainte Flavienne, le support des vitrines de la chapelle de la Vierge, ou encore le piédestal de la statuette de l’Enfant Jésus de Prague, étaient protégés avec l’immeuble.

Figure 17

Figure 17

Chasublier double de la sacristie, dessiné par Georges Curtelin.

Phot. Penez, Catherine, 2015. © Conseil général de l’Ain – SRPC.

  • 30 - Note concernant la protection des objets mobiliers au titre des monuments historiques. Bilan et p (...)

36En revanche, les éléments mobiliers et immeubles par destination ont fait l’objet d’une sélection motivée en vue d’une protection complémentaire, proposée à la commission départementale des objets mobiliers (CDOM) de l’Ain le 3 juin 2014. Il a été rappelé à cette occasion à la commission les dispositions du Code civil, qui définit à ses articles 524 et 525 la notion d’« immeuble par destination », désignant par là des objets ou d’éléments mobiliers attachés juridiquement à son fonds par un propriétaire, ou indispensables au fonctionnement d’un immeuble. Le ministère de la Culture et de la Communication recommande30 que les objets relevant de cette catégorie fassent l’objet de protections monuments historiques au titre des objets mobiliers. Sept éléments ou ensembles d’éléments conservés dans la chapelle Sainte-Madeleine et relevant de cette catégorie ont en conséquence été soumis aux membres de la CDOM de l’Ain et ont recueilli un vote favorable. Ont été ensuite présentés 17 objets ou ensembles d’objets appartenant à la catégorie des objets mobiliers tels que définis par l’article 528 du Code civil. Neuf objets ou ensembles d’objets ont recueilli un vote favorable pour leur inscription au titre des monuments historiques. Les huit objets ou ensembles d’objets mobiliers pour lesquels l’intérêt patrimonial n’a pas été jugé suffisant pour une inscription au titre des monuments historiques ont été portés au répertoire départemental. Nous donnons en annexe un tableau complet des objets présentés au cours de cette CDOM. L’arrêté d’inscription au titre des monuments historiques des immeubles par destination et objets mobiliers conservés dans la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse a été signé par le préfet de l’Ain le 2 octobre 2014.

Conclusion

37Il a été bien compris par les membres des deux commissions sollicitées par les services patrimoniaux de Rhône-Alpes que l’ensemble formé par l’édifice de Curtelin et par son mobilier, dessinés de la même main et pensés dans une démarche unique, devait à tout prix être maintenu dans son intégrité, et que ces protections devaient y contribuer, à l’heure où la chapelle et son mobilier, actuellement propriétés du Conseil départemental de l’Ain, pourraient changer de propriétaire, la Ville de Bourg-en-Bresse s’étant montrée intéressée.

38En l’absence, comme nous l’avions indiqué en introduction du présent article, d’une législation relative à l’attachement à perpétuelle demeure, les protections au titre des monuments historiques obtenues ont pour effet de signaler aux propriétaires publics comme aux habitants de Bourg-en-Bresse la valeur significative de ce patrimoine. La conservation in situ des éléments immeubles par nature est garantie par l’obligation de consultation de l’architecte des bâtiments de France et de la Conservation régionale des monuments historiques en cas de projets de travaux nécessitant une demande de permis de construire. Tout projet de déplacement ou de vente des éléments mobiliers ou immeubles par destination, s’il n’est pas interdit ni impossible, requiert une information préalable des services patrimoniaux de l’État, occasion d’une information au propriétaire et d’une argumentation en faveur du maintien de ces éléments dans la chapelle. Leur vente est, quoiqu’il en soit, peu probable, puisqu’elles appartiennent au domaine public et nécessiterait donc une procédure de déclassement du domaine public, par acte administratif prévu par l’article L. 2141-1 du Code général de la propriété des personnes publiques et saisine pour avis de la Commission scientifique nationale des collections instituée par la loi dite « têtes maories » de 2010.

39Mais le meilleur allié du maintien et de la préservation d’un tel patrimoine reste la publicité qui en est faite et la possibilité pour le grand public d’y avoir accès. Le succès des ouvertures exceptionnelles lors des Journées européennes du Patrimoine, ces dernières années, et le projet d’ouverture d’un parc public qui familiarisera les Burgiens avec le chevet méconnu de cette chapelle sont les meilleurs garants pour l’avenir de ce chef-d’œuvre de l’Art déco lyonnais dans le département de l’Ain.

Voir Liste des objets en annexe

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Document annexe

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Notes

1 - Cet article reprend les éléments du dossier de protection que nous avions instruit au sein de la Conservation régionale des monuments historiques. Il a bénéficié des informations fournies par Catherine Penez, conservatrice des antiquités et objets d’art (CAOA) de la Loire, et de son amicale relecture.

2 - La bibliographie portant sur la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse est peu fournie. Citons LOUIS, Claude, VANDEMBEUSCHE, Marie-Claude, GROS, Alain et PLAGNE, Henri. Richesses touristiques et archéologiques de la ville de Bourg-en-Bresse. Pré-Inventaire. Bourg-en-Bresse : Patrimoine des Pays de l’Ain et Département de l’Ain, 2003, p. 95-96, ainsi que SAVEREUX, Violaine. « La chapelle Sainte-Madeleine à Bourg-en-Bresse : 1935 ». Article mis en ligne sur le site du diocèse de Belley-Ars. URL : http://catholique-belley-ars.cef.fr/La-chapelle-Sainte-Madeleine-a-Bourg-en-Bresse-1935.html [consulté le 28/04/2016]. Le Conseil général de l’Ain a publié une plaquette sur le site de l’ancien hospice : Conseil général de l’Ain. « La Madeleine » d’hier à aujourd’hui. Histoire du nouveau site départemental à Bourg-en-Bresse. Bourg-en-Bresse : Conseil général de l’Ain, 2012. Disponible en téléchargement. URL : http://www.ain.fr/upload/docs/application/pdf/2012-09/madeleine_plaquette_bd.pdf [consulté le 28/04/2016].

3 - Sur l’historique de cet hôpital, voir BUREAU, Agnès. Saint-Georges et Sainte-Madeleine : de l’asile à l’hôpital. Bourg-en-Bresse : Musnier & Gilbert, 1998. Les principales indications que nous donnons sur l’historique de cet établissement sont tirées de cet ouvrage.

4 - Le traité créant l’hospice est signé par le préfet de l’Ain le 20 septembre 1826.

5 - Congrégation fondée en 1650 par le père jésuite Jean-Pierre Médaille, elle se caractérise par des missions de charité menées dans le monde, pour soulager la misère « corporelle et spirituelle ».

6 - Plan des alignements de Bourg-en-Bresse dressé en 1875 par les Ponts et Chaussées (Léon Parant), 104 x 98 cm, archives municipales de Bourg-en-Bresse (1 Fi 42).

7 - Sauf mention contraire, tous les éléments biographiques relatifs à Curtelin sont tirés de DUFIEUX, Philippe. L’architecture religieuse de Georges Curtelin (1889-1968). Maîtrise d’histoire de l’art, sous la direction de Dominique Bertin. Lyon : Université Lyon II, 1995 (non publiée).

8 - Paul-Louis-Denis Bellot (1876-1944), architecte français, moine de la congrégation bénédictine de Solesmes, rencontre Curtelin en Hollande, à l’abbaye d’Oosterhout, en 1923, alors que le jeune architecte effectue un stage dans le cadre de sa formation à l’École des Beaux-Arts de Paris.

9 - Fondée en 1839 à Rome par Henri Lacordaire, c’est en son sein que se développe la section des Ateliers d’Art sacré créée en 1920.

10 - Bulletin de la Diana, vol. 26, 1939, p. 26.

11 - ARNAUD D’AGNEL, Gustave. L’Art religieux moderne. Paris : Artaud, 1936, p. 463.

12 - Située en Ardèche, au lieu-dit Frayol, près de Viviers, cette église en moellons et béton (entreprise Hennebique), à trois vaisseaux, est construite en 1929-1930 et inaugurée le 23 mars 1930. Le clocher est construit quelques années plus tard, toujours sur les plans de Curtelin (1938-1956).

13 - Le carmel de Oullins, fondé en 1861 par des carmélites d’Arles, est exproprié en 1926. Les carmélites s’installent au Point-du-Jour dans les bâtiments commandés à l’architecte Boirivant, qui décède en 1931. La Société civile du refuge du Point-du-Jour fait alors appel à Curtelin pour achever la chapelle, commencée par son prédécesseur. Curtelin confie la sculpture intérieure à Bertola. Les carmélites quittent finalement Lyon en 1968 pour Yzeron, et les bâtiments de Curtelin sont repris par les salésiens pour leur école de l’instruction des Minimes. C’est l’actuel Institut Notre-Dame des Minimes, établissement d’enseignement religieux toujours en activité.

14 - Sur Paul Curtelin, voir CHALABI, Maryannick. « Les églises paroissiales construites dans la seconde moitié du XXe siècle et leur devenir : l’exemple de Lyon (Rhône) ». In Situ [En ligne], 11 | 2009, mis en ligne le 22 juillet 2009, consulté le 23 janvier 2015. URL : http://insitu.revues.org/5887 ; DOI : 10.4000/insitu.5887.

15 - Situé en Saône-et-Loire, le monastère de Bethléem est la maison-mère de la congrégation des Auxiliaires du Sacerdoce (fondée par Marie Galliod en 1923 et reconnue par l’Église en 1926). Il est bâti à partir de 1928 sur la colline de Vignement, au-dessus du monastère des clarisses de Sainte-Claire. Curtelin réalise l’aile droite et la chapelle entre 1928 et 1933 ; la seconde aile ne fut bâtie que plus tard, en 1963-1964. Curtelin est chargé de la réalisation de l’ensemble des bâtiments monastiques de Bethléem. La chapelle, consacrée au Cœur de Jésus Souverain Prêtre, est commencée par Curtelin en 1931. Elle est consacrée le 21 juin 1933. Les huit vitraux du chœur sont confiés à Jean Coquet. Il s’agit sur bien des points d’une première pensée pour la chapelle de Bourg-en-Bresse, très proche dans sa structure comme dans son répertoire formel et décoratif. Le monastère, converti en maison d’accueil médicalisé, héberge aujourd’hui des sœurs du Sacerdoce âgées. La chapelle n’est pas protégée au titre des monuments historiques.

16 - Joseph Belloni (1898-1964) est un sculpteur religieux d’origine italienne, arrivé à Lyon en 1921. Naturalisé en 1931, il expose régulièrement au Salon des Artistes français et exécute un grand nombre de commandes pour des édifices religieux de Rhône-Alpes, notamment pour Fourvière à partir de 1941.

17 - Roger de Villiers (1887-1958) est un sculpteur religieux français, élève de Mercier et Peter, qui expose au Salon des Artistes français à partir de 1910 (médaille de bronze 1920 ; médaille d’argent 1922 et médaille d’or 1927). Il contribue dès leur création en 1919 aux Ateliers d’Art sacré, dont il prendra la tête de l’atelier de sculpture. Il réalise de très nombreuses œuvres pour des édifices religieux en France et dans le reste de l’Europe.

18 - Notamment le dernier niveau du clocher de Notre-Dame du Raincy (1932), que l’on retrouve ensuite dans l’église Saint-Joseph du Havre (1951-1956).

19 - Cette colonnade, encore présente lors de l’instruction du dossier de protection de la chapelle, a depuis disparu, tout comme l’ensemble des bâtiments de la pointe de l’îlot, en raison des travaux de construction de la nouvelle cité judiciaire de Bourg-en-Bresse, confiée par le ministère de la Justice au cabinet d’architectes Arodié & Damian.

20 - Dans un rapport de 1851 cité dans les notes manuscrites du chanoine Beau (Historique de Sainte-Madeleine, notes manuscrites, v. 1950, archives de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph), l’architecte Dupasquier parle d’un chœur de l’ancienne chapelle divisée en cinq oratoires où les malades étaient placées selon leurs origines sociales. Le chanoine Beau, auteur d’un travail historique (inédit) sur la chapelle, avait été aumônier de la chapelle entre 1948 et 1958.

21 - L’arc « en chaînette » épouse une courbe telle qu’elle pourrait être dessinée par une chaînette suspendue à ses extrémités, obéissant aux seules contraintes de son propre poids, et ensuite retournée. Cette forme a été utilisée dans l’architecture du XXe siècle, notamment chez Gaudi (qui avait conçu un modèle suspendu pour les voûtes de l’église de la Colonia Güell, aujourd’hui visible à Barcelone, Muséu de la Sagrada Familia).

22 - Parmi les articles de presse consacrés à ce projet, on consultera « Bourg-en-Bresse. Site de La Madeleine : le maire défend son parc public ». La Voix de l’Ain, 23 novembre 2012 et PYTHON, Fabienne. « Parc de la Madeleine : l’ouverture au public se prépare pour 2016 ». Le Progrès de l’Ain, 21 novembre 2014, p. 17.

23 - Ces deux édifices sont dessinés par Dom Bellot et exécutés par son élève François Bérenger, architecte à Valence.

24 - GUEGAN, Catherine. « La chapelle de l’Université catholique de Lyon ». Les carnets de l’Inventaire : études sur le patrimoine – Région Rhône-Alpes [en ligne], 27 février 2012 [consulté le 14/01/2013] http://inventaire-rra.hypotheses.org/644.

25 - Amédée Cateland (1876-1938), architecte et orfèvre français, acquiert les ateliers lyonnais de l’orfèvre Marie-Joseph Armand-Calliat en 1924 et introduit les formes de l’Art déco dans l’orfèvrerie lyonnaise.

26 - L’École d’apprentissage supérieur est créée en 1920 sur le cours Gambetta à la demande du cardinal Maurin, qui charge l’abbé La Mache de concevoir « une école destinée à former des jeunes techniciens et cadres pour l’industrie et l’artisanat ». Elle est transférée en 1936 au Bachut et est toujours en activité en tant que lycée professionnel et lycée technologique.

27 - Sainte Flavienne est une vierge romaine martyrisée dont le corps est retrouvé dans les catacombes Saint-Cyriaque de Rome en 1836. Ses reliques sont solennellement transportées dans la chapelle le 3 octobre 1845. Dans les années 1840, la papauté envoie en effet en France plusieurs corps saints destinés à remplacer les reliques détruites par les révolutionnaires ; la cathédrale de Lyon reçut alors le corps de saint Exupère, l’église de Marboz le corps de sainte Urbaine... Voir BOUTRY, Philippe, FABRE, Pierre-Antoine et JULIA, Dominique. Reliques modernes : cultes et usages chrétiens des corps saints des Réformes aux Révolutions, volume I. Paris : Éditions de l’EHESS, 2009, p. 151.

28 - Maria Goretti, née en 1890, originaire de la région des Marches italiennes, est assassinée en 1902 par un jeune homme qui tentait de la violenter. Vierge et martyre, elle est canonisée en 1950 par le pape Pie XII, en présence de sa mère et de son assassin à qui elle avait pardonné avant de mourir. Sa dépouille est exposée dans une châsse dans la crypte du sanctuaire Notre-Dame-des-Grâces de Nettuno. La statue en cire est exécutée par le sculpteur Volterrano Volterrani, et contient son squelette recomposé, à l’exception d’un os du bras droit exposé dans un reliquaire au sanctuaire Sainte-Maria-Goretti de Corinaldo. Les phalanges et les côtes ont été utilisées pour la préparation des reliques à exposer aux fidèles, dont celles de Bourg-en-Bresse.

29 - Sur le plan méthodologique, nous renvoyons à JAMOT, Francis et MARX, Jean. La protection des immeubles au titre des monuments historiques. Paris : ministère de la Culture et de la Communication, 2003. Disponible en téléchargement. URL : http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/guides/dapa-protection/introduction.pdf.

30 - Note concernant la protection des objets mobiliers au titre des monuments historiques. Bilan et perspectives, émise par le ministère de la Culture. Paris : ministère de la Culture et de la Communication, 2012.

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Table des illustrations

Titre Figure 1
Légende La chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse. Vue générale intérieure.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques de Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-1.jpg
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Titre Figure 2
Légende La façade sur rue de la chapelle Sainte-Madeleine en 2011. Les bâtiments situés à gauche de l’image ont depuis été rasés.
Crédits Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-2.jpg
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Titre Figure 3
Légende Le chantier de construction de la chapelle. Sur ce cliché datant de 1935, le nouveau chœur est isolé du chantier par une palissade (à droite). La démolition des arcades de la chapelle néogothique est en cours.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Archives familiales Curtelin.
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Titre Figure 4
Légende Vierge à l’Enfant, Joseph Belloni (1898-1964), bronze.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
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Titre Figure 5
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, le chevet.
Crédits Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-5.jpg
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Titre Figure 6
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, le clocher.
Crédits Phot. STAP 01, 2011. © Service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Ain, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-6.jpg
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Titre Figure 7
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, façade latérale nord-est. La pergola en béton armé venait d’être détruite (à droite).
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-7.jpg
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Titre Figure 8
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vue générale du chœur.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-8.jpg
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Titre Figure 9
Légende Cérémonie de consécration de la chapelle Sainte-Madeleine, le 24 octobre 1935.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Archives familiales Curtelin.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-9.jpg
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Titre Figure 10
Légende La plaque du label « Patrimoine du XXe siècle » posée sur la façade sur rue de la chapelle Sainte-Madeleine.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 268k
Titre Figure 11
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vitraux dessinés par Jean Coquet.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 148k
Titre Figure 12
Légende Bourg-en-Bresse, chapelle Sainte-Madeleine, vue de la chapelle Saint-Joseph. Les peintures murales (1935) sont de Jean Coquet. Le bas-relief, daté 1947, est de Joseph Belloni.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques de Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 352k
Titre Figure 13
Légende Confessionnal d’une chapelle du chœur exécuté par les élèves de l’École d’apprentissage supérieur du chanoine Maurice La Mache à Lyon, d’après un dessin de Georges Curtelin.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 120k
Titre Figure 14
Légende Châsse des reliques de sainte Flavienne (1843), intégrée dans une structure en marbre dessinée par Georges Curtelin en 1935.
Crédits Phot. Soubigou, Gilles, 2013. © Conservation régionale des monuments historiques d’Auvergne-Rhône-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 356k
Titre Figure 15
Légende Anonyme, Sainte Madeleine repentante, huile sur toile, XIXe siècle. Le cadre semble avoir été dessiné par Georges Curtelin en 1935.
Crédits Phot. C.G. 01. © Conseil général de l’Ain – SRPC.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 272k
Titre Figure 16
Légende Charles Favier et Cie, ostensoir en métal doré, v. 1930.
Crédits Phot. C.G. 01. © Conseil général de l’Ain – SRPC.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Figure 17
Légende Chasublier double de la sacristie, dessiné par Georges Curtelin.
Crédits Phot. Penez, Catherine, 2015. © Conseil général de l’Ain – SRPC.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/docannexe/image/13050/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 633k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Gilles Soubigou, « Protéger une « œuvre d’art totale » au titre des monuments historiques : la chapelle Sainte-Madeleine de Bourg-en-Bresse, chef-d’œuvre de l’Art déco dans l’Ain »In Situ [En ligne], 29 | 2016, mis en ligne le 08 juillet 2016, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/insitu/13050 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/insitu.13050

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Auteur

Gilles Soubigou

Conservateur des monuments historiques, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes gilles.soubigou@culture.gouv.fr

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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