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Notes diverses du cabinet du lettré

Une autre robe pour l’hiver de maître Jacques

Musiques des temps disparus. Extraits du Mengxi bitan de Shen Gua
François Picard

Texte intégral

  • 1 Toutes les utilisations ont été mobilisées. Outre les versions en ligne, on indiquera ici la référe (...)

1Ces quelques textes extraits du Mengxi bitan 夢溪筆談 (Notes au fil du pinceau de la rivière des Rêves) de Shen Gua [prononciation classique, prononciation actuelle Shen Kuo] 沈括 (1031-1095), s’inscrivent dans un projet collectif initié par Jacques Gernet et poursuivi par Pierre-Étienne Will d’une traduction totale de l’œuvre qui prenne en compte toutes les éditions, toutes les traductions existantes, et l’essentiel des commentaires1.

2Parmi toutes les notices consacrées à la musique par Shen Gua, voici encore un bouquet, qui dit à sa manière le dialogue nécessaire entre parole et musique, littérature et musicologie, art, sensibilité et érudition. Renvoyant à une époque passée, celle des Song (960-1279), il nous raconte aussi des histoires de notre présent : comment entendre le son et la musique dans les poèmes et les peintures.

  • 2 Guren dao, yiqie sheng shi fu sheng, yiqie se shi fu se. 古人道, 一切聲是佛聲, 一切色是佛色。 « Lettre à M. Zhu » ( (...)

3Comme l’écrit Huang Tingjian 黃庭堅 (1045—1105), reprenant Dōgen 道原 (Tt. 2076), « selon la voie des anciens, tous les sons sont la voix de Bouddha, toutes les formes ont la couleur de Bouddha »2.

Le tambour qui jouait des airs

Ce commentaire3 sur un ouvrage célèbre et déjà ancien offre un double intérêt : il exprime la musicalité propre, le répertoire même peut-on dire d’un tambour, chose rare dans les civilisations du monde. L’autre grand intérêt est de voir un lettré d’il y a mille ans entonner le célèbre air « Tout fout l’camp », « Les traditions se meurent ». Pour un anthropologue des traditions, plus que le constat d’une vérité historique (les vieux savoirs ont vraiment disparu), et ici déjà ancienne, c’est plutôt l’appel de la tradition à combler le vide laissé par la disparition du vide et du lointain. Un enseignement certes bien peu pimpanesque, quoique paradoxal.

  • 4 Nan Zhuo 南卓, Jiegu lu 羯鼓彔 (Dit du tambour de Jie), c. 850. Cet ouvrage est un classique de la music (...)

4Selon un passage de la préface du Dit du tambour de Jie4, ce tambour permettait de moduler les sons « avec le vide et le lointain » et donc de jouer des airs. Cette musique, il n'y a plus qu'un vieux de Binzhou qui soit encore capable d’en jouer quelques airs comme « Cigales de la grande harmonie » et « Goutte à goutte au printemps ». On ne l’a appris qu’avec retard, les officiels ont eu ordre de le faire venir au palais, mais quand les envoyés sont arrivés à Binzhou, le vieux était mort et les derniers sons du tambour de Jie ont disparu. Au département de la musique aujourd’hui il n’y a plus que le nom des airs mais l’art de moduler les sons avec le vide et le lointain, il n’y en a plus trace.

5
吾聞《羯鼓錄》序羯鼓之聲云:「透空碎遠,極異眾樂。」唐羯鼓曲,今唯有邠州一父老能之,有《大合蟬》、《滴滴泉》之曲。余在鄜延時,尚聞其聲。涇、原承受公事楊元孫因奏事回,有旨令召此人赴闕。元孫至邠,而其人已死,羯鼓遺音遂絕。今樂部中所有,但名存而已,「透空碎遠」了無餘跡。唐明帝與李龜年論羯鼓云:「杖之弊者四櫃。」用力如此,其為藝可知也。
[05/086] « "Jiegu lu" » xu jiegu zhi sheng » 《羯鼓錄》序羯鼓之聲

Le tambour à baguettes

Le lettré fait en sorte ici5 que les mots qui désignent un air renvoient à du sonore. Mais comme il le dit, « de nos jours les tambours à baguettes ne sont joués que pour la battue ».

  • 6 Le tambour en sablier changgo (même graphie) de Corée se joue encore ainsi.
  • 7 Les percussions en Chine jouent la mesure, marquée par des coups de claquettes ban 板 et des coups i (...)

6Le tambour à baguettes zhanggu de la dynastie Tang s'appelait à l'origine « tambour à deux baguettes », et des baguettes étaient utilisées aux deux extrémités. Pour le tambour à baguettes d’aujourd’hui, on joue avec une baguette sur une extrémité et l’autre est frappée à la main6. C’est ce que les gens de la dynastie Tang nommaient « le deuxième tambour de Hanzhen ». L’empereur Ming des Liu Song et le premier ministre Song Jing des Tang étaient tous deux bons à ce tambour. La plupart de ses airs sont en solo, comme la musique de tambour et de flûte. De nos jours, les tambours à baguettes ne sont souvent joués que pour la battue, et il y a peu de performances solo spéciales. Tous les classiques ont été dispersés et perdus. Il y a peu de temps, Wang Shi est allé dans le sud et a obtenu au An Nam l’air de tambour appelé « L’empereur Yan » ou « L’empereur de Sel ». Parmi les noms d’airs des Tang, il y a justement « Le sel des Turcs » et « Le sel de la pie ». Un poème de Shi Jianwu énonce : « La chanson de l’invité fou de Chu fait tomber la neige, et le sourire charmant de mademoiselle Wu est du sel », c’est bien la langue de cette époque. Aujourd’hui dans la notation du tambour à baguettes, il y a bien le son « yan »7.

  • 8 Yuankan juan 5 p. 16 écrit 于.

7唐之杖鼓,本謂之「兩杖鼓」,兩頭皆用杖。今之杖鼓,一頭以手拊之,則唐之「漢震第二鼓」也,明帝、宋開府皆善此鼓。其曲多獨奏,如鼓笛曲是也。今時杖鼓,常時只是打拍,鮮有專門獨奏之妙。古典悉皆散亡,頃年王師南征,得《黃帝炎》一曲於8交趾,乃杖鼓曲也。「炎」或作「鹽」。唐曲有《突厥鹽》、《阿鵲鹽》。施肩吾詩云:「顛狂楚客歌成雪,媚賴吳娘笑是鹽。」蓋當時語也。今杖鼓譜中有炎杖聲。
[05/087] « Zhanggu zhi sheng » 杖鼓之聲

Chants de victoire

Ce chant de victoire9 écrit par un lettré qui fut aussi un militaire pour être chanté par ses soldats contient en passant un détail d’importance historique : la première mention d’un instrument à corde frottée. Mais comme l’a remarqué malicieusement Jean-Pierre Diény lors de la séance collective de traduction, le « crin de cheval » mentionné ne désigne peut-être qu’une corde, et pas un archet, et rien ne dit ici que le mot huqin 胡琴 « instrument barbare » ait déjà la signification ultérieure de vièle à deux cordes.

8Chaque fois que les soldats de la frontière reviennent après avoir gagné, la compagnie qui s’est battue entonne le « chant de victoire », qui est l'héritage des temps anciens. Il y a beaucoup de paroles pour les « chants de victoire », qui sont toutes en argot de place de marché. Du temps où j’étais à Yan’an, j’ai écrit des dizaines de chansons et ordonné aux soldats de les chanter. Aujourd'hui, je me souviens à peu près de quelques-unes : …
« Les vièles barbares à crin de cheval suivent l'armée des Han, le son ondulant demeure en haine du Khan. De vos arcs tendus ne tirez plus sur les oies dans les nuages, aujourd'hui les oies s'en retournant n'apportent plus de lettres. » …

9邊兵每得勝回,則連隊抗聲凱歌,乃古之遺音也。凱歌詞甚多,皆市井鄙俚之語。余在鄜延時,制數十曲,令士卒歌之,今粗記得數篇。⋯⋯
其三:「馬尾胡琴隨漢車,曲聲猶自怨單于。彎弓莫射雲中雁,歸雁如今不記書。」 ⋯⋯
[05/090] « Kaige » 凱歌

La nonne qui dansait

Comme dans la notule « Le tambour qui jouait des airs », en partant de citations dans des ouvrages connus, Shen Gua remonte aux sources à la recherche de porteurs de tradition10. Il en donne le résultat sur le même air « Les traditions se meurent », mais ici la nonne arrive à transmettre. Nul doute que la nonne danseuse aurait plu au maître. On appréciera ici encore la transmission des noms sans signification, comme la danse Zhezhi, dont on peut juste dire qu’elle a l’air de désigner des baguettes de mûrier, alors que le nom probablement n’est qu’une approximation phonétique du nom de Zhizhi 郅支, un chanyu Xiongnu qui donna son nom de la région de Djamboul, dans l’actuel Kazakhstan, d’où, racontait-on, provenait cette danse, en vogue sous les Tang. Encore une histoire de signifiant phonétique dépourvu de sens, mais pas de signifié.

10Les anciens airs de la danse de Zhezhi ont été cités de nombreuses fois, comme « Libérer les poches » dans le Dit du tambour de Jie, mais ils n’ont pas été transmis jusqu'à maintenant. M. Kou Lai aimait la danse de Zhezhi, mais lorsqu'il recevait des invités il laissait les professionnelles spécialisées danser. Quand on dansait cela devait durer toute la journée, ce qui s'appelait autrefois « Renverser le Zhezhi ». Aujourd'hui, il y a une vieille nonne à Fengxiang, qui avait été autrefois une professionnelle spécialisée qui dansait le Zhezhi au manoir du duc de Lai. Elle a dit : « À cette époque, il y avait des dizaines de danses de Zhezhi. Les danses de Zhezhi d’aujourd’hui il n’y en a plus deux ou trois sur dix ». La vieille religieuse peut encore chanter ces airs, celles ou ceux qui font de bonnes choses les transmettent souvent.

11《柘枝》舊曲,遍數極多,如《羯鼓錄》所謂《渾脫解》之類,今無復此遍。寇萊公好《柘枝舞》,會客必舞《柘枝》,每舞必盡日,時謂之「柘枝顛」。今鳳翔有一老尼,猶是萊公時柘枝妓,云「當時《柘枝》,尚有數十遍。今日所舞《柘枝》,比當時十不得二三。」老尼尚能歌其曲,好事者往往傳之。⋯⋯
[05/091] « "Zhezhi" jiuqu » 《柘枝》舊曲

Identification d'un air d’après une peinture

Comme on l’a vu avec les airs « Cigales de la grande harmonie » et « Goutte à goutte au printemps », beaucoup de titres de musiques même instrumentales renvoient chez Shen Gua, et généralement en Chine, à des sons. Plus généralement, les noms d’airs ou de danses renvoient non pas à un signifiant symbolique, ou psychologique, mais à une suite de sons, un mouvement, un geste. Ici11 Shen Gua va encore plus loin, en nous apprenant à entendre les peintures.

  • 12 Gao Yi est un célèbre peintre khitan, qui était responsable sous l’empereur Taizu (960-976) des pei (...)
  • 13 Le pipa à l’époque Tang et jusqu’aux Song n’a pas d’accordage standard, mais néanmoins le plus util (...)

12Les anciennes peintures murales du temple Xiangguo ont été créées par Gao Yi 高益12. L'un des murs est peint de scènes de musiciens jouant de la musique, ce qui est le plus intéressant. Les gens notent souvent comme un défaut que le joueur de luth pipa 琵琶 joue la corde inférieure, alors que les instruments à vent jouent le la grave (si 四). En effet, le la grave sur le pipa est sur la corde supérieure13, mais la corde inférieure serait jouée ici, donc ce serait faux. Je ne pense pas que ce soit une erreur. Les instruments à vent produisent le son à travers les trous bouchés et débouchés par les doigts, tandis que le luth produit du son par les doigts pinçant les cordes requises. Ici, les doigts du musicien reposent sur la corde du bas, ce qui signifie simplement qu'il vient de pincer la corde du dessus. Ainsi ce qui est représenté sur la peinture de Gao Yi est tout à fait conforme, et son ingéniosité est évidente.

13相國寺舊畫壁,乃高益之筆。有畫眾工奏樂一堵,最有意。人多病擁琵琶者誤撥下弦,眾管皆發「四」字。琵琶「四」字在上弦,此撥乃掩下弦,誤也。余以謂非誤也。蓋管以發指為聲,琵琶以撥過為聲,此撥掩下弦,則聲在上弦也。益之布置尚能如此,其心匠可知。
[17/279] « Xiangguo si jiu huabi » 相國寺舊畫壁

Identification d'un air d’après une peinture

Shen Gua continue14 à écouter les peintures, en associant anecdotes, poèmes et musiques.

  • 15 Li Zhao 李肇, Guoshi bu 國史補 (Supplément à l’histoire des Tang), avant 836.
  • 16 Wang Wei, poète, peintre, calligraphe. Voir Wang Youcheng ji jianzhu 王右丞集箋注 (Recueil de notes de Wa (...)
  • 17 Le nom Nishang yuyi qu 霓裳雨衣曲 (La robe de plumes aux couleurs d’arc-en-ciel) s’applique à des airs d (...)
  • 18 Letian樂天 est le nom de courtoisie de Bai Juyi (772-846). Il s’agit bien ici du poème Nishang yuyi q (...)
  • 19 Le titre Tanqin tu 彈琴圖 fait peut-être référence à la très célèbre référence de Song Huizong 宋徽宗joua (...)
  • 20 « Sons dispersés sur les tombes de Guangling », la plus grande suite pour cithare transmise jusqu’à (...)

14Le Supplément à l'histoire du pays15 énonce : « Il y a des visiteurs qui prennent exemple de l'image « Prenons la musique » de Wang Wei16 pour lui faire dire que c’est le premier temps de la troisième section de la pièce « L’arc en ciel »17. Mais le visiteur ne suit pas l’avis de Wang Wei, il fait plutôt confiance aux spécialistes. » Voilà qui est tout à fait curieux. Si la peinture décrit des musiciens jouant, alors la musique fait entendre une seul son, les cloches, les pierres, les vents et les cordes jouent ensemble. Mais si ce son n’est pas dans la musique, comment cela peut-il être le premier temps de la troisième section de la pièce « L’arc en ciel » ? Pour certains il y a des sons étranges à rechercher dans les temps battus de la danse et d’autres techniques de battue des mouvements, mais ce n’est pas le cas. La pièce « L’arc en ciel » compte treize sections, les six premières ne sont pas battues, ce n’est qu’à partir de la septième qu’il y a battue et que la danse commence. C’est pourquoi le poème de Bai Juyi18 énonce : « Avec le mouvement central démarre la battue », le mouvement central est la section no 7, comment la troisième section pourrait-elle être battue ? Quand il est dit « le premier temps de la troisième section », on sait que c'est faux.
On dit encore qu’en regardant la peinture « En jouant la cithare »19, on sait que l’on joue [la grande pièce] « Guangling san »20, on peut tout à fait le penser, parce que dans « Guangling san », il y a beaucoup de sons qui ne sont dans aucune autre pièce, comme ceux produits par le claquement aller-retour à deux doigts bola.

  • 21 Yuankan juan 17, p. 5 écrit 佗.
  • 22 Ibid. écrit 佗.

15《國史補》言:「客有以《按樂圖》示王維,維曰:『此《霓裳》第三疊第一拍也。』客未然;引工按曲,乃信。」此好奇者為之。凡畫奏樂,止能畫一聲,不過金石管弦同用「一」字耳,何曲無此聲,豈獨《霓裳》第三疊第一拍也?或疑舞節及他21舉動拍法中,別有奇聲可驗,此亦不然。《霓裳曲》凡十三疊,前六疊無拍,至第七疊方謂之疊遍,自此始有拍而舞作。故白樂天詩云:「中序擘騞初入拍。」中序即第七疊也,第三疊安得有拍?但言「第三疊第一拍,」即知其妄也。或說:嘗有人觀畫《彈琴圖》,曰:「此彈《廣陵散》也。」此或可信。《廣陵散》中有數聲,他22曲皆無,如潑攦聲之類是也。
[17/282] « Anle tu » 按樂圖

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Notes

1 Toutes les utilisations ont été mobilisées. Outre les versions en ligne, on indiquera ici la référence à l’édition de Chen Renzi 陳仁子, Dongshan 東山, 1305. fac simile Yangzhou : Jiangsu Guangling, 2 vol., 1997, ci-après Yuankan. Nous avons aussi utilisé l’anthologie des notices concernant la musique avec traduction en chinois moderne : Zhongyang minzu xueyuan yishu xi wenyi lilun zu 中央民族学院艺术系文艺理论组 (ed.), Mengqi bitan yinyue bufen zhushi 『夢溪筆談』音乐部分注释 (Traduction annotée des parties sur la musique dans le Menqi bitan). Beijing : Renmin yinyue, 1979, reprint 1984, ci-après yinyue.

2 Guren dao, yiqie sheng shi fu sheng, yiqie se shi fu se. 古人道, 一切聲是佛聲, 一切色是佛色。 « Lettre à M. Zhu » (Zhu Shangzuo 諸上座), papier, musée du Gugong, Consultable en ligne à l'URL : https://kknews.cc/culture/x5g3y58.html ; image 27, col. 2.

3 Yuankan juan 5, p. 14. Yinyue 1. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/05

4 Nan Zhuo 南卓, Jiegu lu 羯鼓彔 (Dit du tambour de Jie), c. 850. Cet ouvrage est un classique de la musicologie chinoise, et une occasion de rendre hommage à un classique de l’érudition traductrice : Martin Gimm, Das Yiieh-fu tsa-lu des Tuan. An-chieh: Studien zur Geschichte von Musik, Schauspiel und Tanz in der T'ang-Dynastie. Wiesbaden : Otto Harrassowitz, « Asiatische Forschungen », Band 19, 1966, où, comme le texte excède l’image dans Blake et Mortimer*, la proportion de notes et de gloses envahit le texte original du Yuefu Zalu 樂府雜錄 (Récits divers du bureau de la musique) de Duan Anjie 段安節, un ouvrage qui déjà cite le Dit du tambour de Jie. Voir la notice de Martin Gimm, « Nan Zhuo », Die Musik in Geschichte und Gegenwart. MGG Online, 2004. Accessible en ligne à l'URL : https://www.mgg-online.com/article?id=mgg09326&v=1.0&rs=mgg09326. * Pour Blake et Mortimer, voir Charles Ombette, « La science comme mythologie. Réactualisation des mythes et structure de ceux-ci dans Les Aventures de Blake et Mortimer d’E.P. Jacobs », dans Les Dieux cachés de la science-fiction française et francophone (1950- 2010). Pessac : Presses Universitaires de Bordeaux, 2014, n. 8 ([en ligne] accessible à l'URL : http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pub/12466.

5 Yuankan juan 5, p. 15. yinyue 2. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/05 https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=771713

6 Le tambour en sablier changgo (même graphie) de Corée se joue encore ainsi.

7 Les percussions en Chine jouent la mesure, marquée par des coups de claquettes ban 板 et des coups intermédiaires yan , souvent indiqués dans la notation même dans les genres vénérables comme le Kunqu ou le Nanguan. Comme l’auteur joue ici avec les nombreux homophones de yan, c’est sans doute ce 眼 qui fait écho au 炎.

8 Yuankan juan 5 p. 16 écrit 于.

9 Yuankan juan 5, p. 17. yinyue p. 24. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/05, ainsi qu'à l'URL : https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=771713

10 Yuankan juan 5, p. 18. yinyue p. 31. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/05, ainsi qu'à l'URL : https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=771713

11 Yuankan juan 17, p. 2. yinyue p. 14. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/17, ainsi qu'à l'URL : https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=975981

12 Gao Yi est un célèbre peintre khitan, qui était responsable sous l’empereur Taizu (960-976) des peintures murales pour le temple officiel dédié à lempereur Ruizong des Tang, roi de Xiang. Voir Guo Ruoxu 郭若虛 (c. 1080), Tuhua jianwen zhi 圖畫見聞志, juan 3, consultable en ligne à l'URL : https://zh.wikisource.org/zh-hant/圖畫見聞誌/卷三.

13 Le pipa à l’époque Tang et jusqu’aux Song n’a pas d’accordage standard, mais néanmoins le plus utilisé est ADEA (ou la ré mi la), avec la corde la plus grave, jouant un la grave, en haut pour un instrument joué horizontalement comme sous les Song et encore aujourd’hui dans le Nanyin du Fujian.

14 Yuankan juan 17, p. 4. yinyue p. 33. Consultable en ligne à l'URL : https://zh.m.wikisource.org/wiki/夢溪筆談/17, ainsi qu'à l'URL : https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=975981

15 Li Zhao 李肇, Guoshi bu 國史補 (Supplément à l’histoire des Tang), avant 836.

16 Wang Wei, poète, peintre, calligraphe. Voir Wang Youcheng ji jianzhu 王右丞集箋注 (Recueil de notes de Wang Youcheng), Zhao Diancheng 趙殿成 (ed.), juan 1, § 9, Consultable en ligne à l'URL : https://ctext.org/wiki.pl?if=gb&chapter=840277, qui met à la suite de nombreuses discussions de l’anecdote, y compris celle de Shen Gua.

17 Le nom Nishang yuyi qu 霓裳雨衣曲 (La robe de plumes aux couleurs d’arc-en-ciel) s’applique à des airs de musique et des danses, on le retrouve depuis les Tang jusqu’à nos jours en passant par le Japon. C’est entre autres une pièce des Tang notée par Jiang Kui 姜夔, Baishi Daoren shiji 白石道人詩集 (Poèmes réunis du taoïste à la pierre blanche), 1202, juan 3. Consultable en ligne à l'URL :

https://ctext.org/library.pl?if=gb&file=78645&page=66

18 Letian樂天 est le nom de courtoisie de Bai Juyi (772-846). Il s’agit bien ici du poème Nishang yuyi qu 霓裳雨衣曲 (La robe de plumes aux couleurs d’arc-en-ciel), consultable en ligne à l'URL : https://zh.wikisource.org/zh-hant/霓裳羽衣歌. Bai Juyi cite l’air de « l’Arc-en-ciel » dans son célèbre poème « Le luth » Pipa xing 琵琶行.

19 Le titre Tanqin tu 彈琴圖 fait peut-être référence à la très célèbre référence de Song Huizong 宋徽宗jouant de la cithare Tingqin tu 听琴图 (Ecoutant la cithare). Du vivant de Shen Gua, il ne peut s’agir de la rencontre élégante yaji 雅集 autour des arts à laquelle participa Ma Yuan 馬遠 (actif 1190-1230).

20 « Sons dispersés sur les tombes de Guangling », la plus grande suite pour cithare transmise jusqu’à ce jour, la plus difficile, qui comprend en effet des doigtés particuliers. Voir Wang Shixiang 王世襄, « Guqin qu ’Guangling san’ shuoming 古琴曲廣陵散說明 (Explication de la pièce de cithare « Guangling san »), Minzu yinyue yanjiu lunwenji 民族音樂研究論文集 (Recueil d’articles de musicologie de la Chine), 1957, no 2, pp. 13-30, reproduit dans Tong Kin-Woon 唐健垣, Qin fu 琴府. Taibei : Lianguan 1974, pp. 2801-2816, traduit par John Thompson, « Explanation of the Guqin Piece Guangling San », consultable en ligne à l'URL : http://www.silkqin.com/02qnpu/07sqmp/sq02wsx.htm.

21 Yuankan juan 17, p. 5 écrit 佗.

22 Ibid. écrit 佗.

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Pour citer cet article

Référence électronique

François Picard, « Une autre robe pour l’hiver de maître Jacques »Impressions d’Extrême-Orient [En ligne], 16 | 2024, mis en ligne le 30 juin 2024, consulté le 22 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideo/3859 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11z89

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Auteur

François Picard

François Picard est professeur émérite d’ethnomusicologie à Sorbonne Université et chercheur à l’IReMus. Il suit d’abord des études de théâtre à Paris 8, puis opte pour les musiques Renaissance et la composition électro-acoustique, puis les musiques chinoises au Centre d’Études de Musiques Orientales, où il devient disciple de Tran Van Khê. Il entreprend alors un doctorat de musicologie à Paris I (Iannis Xenakis), et se rend au conservatoire de musique de Shanghai. À son retour, il joue de la flûte xiao et de l'orgue à bouche sheng au sein de l'ensemble Fleur de Prunus qu'il fonde et collabore avec des compositeurs contemporains et l’ensemble XVIII-21, le baroque nomade. Il a été président de la Société française d’ethnomusicologie.

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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