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L'archéologie dans les Amériques aujourd'hui
Les technologies numériques au service des techniques et de l'archéologie des Amériques

Archéologie et nouvelles technologies appliquées à l’étude des dynamiques contemporaines de destruction du patrimoine culturel : le cas du pillage en Méso-Amérique

Archaeology and new technologies applied to the study of contemporary dynamics of cultural heritage destruction: the case of looting in Mesoamerica
Arqueología y nuevas tecnologías aplicadas al estudio de las dinámicas contemporáneas de destrucción del patrimonio cultural: el caso del saqueo en Mesoamérica
Aura Fossati

Résumés

L’archéologie s’ouvre à l’étude de phénomènes récents, cherchant à comprendre les pratiques sociales actuelles pour contribuer à la résolution des défis sociétaux contemporains. Notre travail s'inscrit dans cette perspective en appliquant une approche archéologique à l'analyse des destructions anthropiques du patrimoine méso-américain. Nous nous concentrons ici sur les pratiques du pillage archéologique, des faits contemporains qui n’impactent pas seulement les vestiges, mais affectent également la connaissance scientifique par la perte d’informations précieuses. Ainsi, nous menons une archéologie des gestes et des usages, prenant soin de caractériser les stigmates et leur évolution dans le temps et dans l’espace, tout en identifiant les schémas récurrents liés aux contextes sociologiques, politiques et économiques. Cet article décrit la méthodologie élaborée pour aborder cette problématique, qui croise l’utilisation et l’adaptation des techniques traditionnelles archéologiques avec les possibilités offertes par les nouvelles technologies, ainsi que de nouveaux instruments empruntés aux sciences voisines. La structuration des données et la normalisation des processus visent à créer un système d’information interopérable en vue d’une analyse spatiale et statistique et du développement de modèles prédictifs. Nous exposons la réflexion ayant conduit à l'élaboration de cette démarche méthodologique, les questionnements sous-jacents, ainsi que les différentes étapes qui la composent.

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Texte intégral

Remerciements

L’autrice remercie l’UMR 8096 Archéologie des Amériques, en particulier Véronique Darras, Brigitte Faugère, Philippe Nondédéo et Grégory Péreira de lui avoir donné accès à leurs données et à leurs archives ; Jean-François Cuenot pour ses conseils et son aide dans l’acquisition d’images satellitaires de très haute définition ; l’École Universitaire de Recherche Archaeological Challenges et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour le soutien financier et logistique ; le comité de rédaction et les coordinateur.rice.s du numéro pour avoir accepté de publier cette contribution ; et, enfin, les évaluateurs anonymes pour leurs relectures et remarques enrichissantes.

Introduction

  • 1 À titre d’exemple, l'archéologie moderne et contemporaine, se focalisant sur l'étude des périodes r (...)

1L’archéologie, discipline qui étudie les vestiges matériels du passé, est de plus en plus souvent mise à profit pour l’analyse de phénomènes toujours plus récents. Tout en maintenant une démarche et des méthodes traditionnelles, la recherche dans ce domaine s’adapte à de nouveaux usages. Elle intègre la compréhension de pratiques sociales ou de phénomènes naturels et anthropiques actuels1, avec l’ambition d’apporter une contribution archéologique aux études scientifiques plus larges du monde contemporain (Hurard S., 2019). Ainsi, l’étude des traces matérielles est employée pour restituer les gestes, faits et actes d’un passé proche, lié aux défis sociétaux contemporains, afin de contribuer au développement de stratégies durables dans le futur. Notre travail propose d’appliquer cette approche archéologique à l’analyse des dynamiques de destruction modernes du patrimoine méso-américain.

2La découverte, l’étude et la conservation de biens archéologiques sont encadrées par des législations nationales et des instruments internationaux qui concourent à la mise en œuvre du système de protection du patrimoine culturel. Cependant, divers facteurs sociaux, économiques et politiques contribuent au développement de pratiques qui entraînent des dommages irréparables sur les sites et les artefacts archéologiques, impactant également la connaissance scientifique par la perte d'informations précieuses. Nous nous concentrons ici sur les pratiques de pillage archéologique, prenant soin de caractériser les stigmates et leur évolution dans le temps et dans l’espace, au travers d’études de cas au Mexique et au Guatemala. Dans cette optique, notre recherche s’attache également à comprendre comment ces activités transforment durablement le paysage et le territoire environnant, en identifiant les influences contextuelles qui les sous-tendent, afin de modéliser les dynamiques en jeu et de prédire les zones à risque pour mieux anticiper les impacts futurs de ces dégradations.

3Cet article propose de décrire la méthodologie développée, spécifique à cette problématique, qui croise l'utilisation et l'adaptation des techniques traditionnelles de l'archéologie avec les possibilités offertes par les nouvelles technologies désormais intégrées à la boite à outils de l'archéologue, ainsi que de nouveaux instruments empruntés aux sciences voisines. Cette approche interdisciplinaire vise aussi à identifier des schémas récurrents liés aux contextes sociologiques, politiques et économiques. Notre méthode repose sur un rapprochement réfléchi et structuré entre objets d'étude archéologiques, sciences de l'information et sciences computationnelles, afin de surmonter les cloisonnements disciplinaires et la complexité des données analysées. Sans prétendre présenter les résultats d'une analyse encore en cours, cet article expose la réflexion ayant conduit à l'élaboration de cette démarche méthodologique, les questionnements sous-jacents, ainsi que les différentes étapes qui la composent.

Contexte

Le pillage archéologique : défis, méthodes et enjeux contemporains

  • 2 Nous soulignons, d’ailleurs, qu’il est crucial d'établir une définition officielle et une terminolo (...)

4La conceptualisation du pillage archéologique est essentielle pour comprendre et combattre ce phénomène, cependant, une définition standardisée fait défaut2. Parmi les nombreuses tentatives visant à définir cette pratique, celle de Laurence Gillot offre une perspective éclairante : « La notion de pillage désigne le vol d’objets historiques provenant d’un site du patrimoine en violation de la loi. Le pillage archéologique est l’acte de fouiller de manière illégale un site archéologique, qui induit une destruction des données relatives à l’emplacement de l’objet, son intégration à un ensemble archéologique, sa position au sein des différentes couches stratigraphiques, qui sont autant d’indications sur sa provenance » (Gillot L., 2021). À cela, nous associons également le ramassage de surface non autorisé et la spoliation d'artefacts archéologiques non enfouis.

5Cette pratique représente bien plus que le simple vol des objets concernés ; elle constitue une atteinte à la mémoire collective et à l'identité culturelle, entraînant une perte patrimoniale irremplaçable. La destruction des structures bâties pour atteindre les niveaux recherchés occasionne également la disparition des expressions architecturales qui composent un site archéologique (Figure 1). L'effacement des données contextuelles contribue, en outre, à une perte scientifique considérable, compromettant notre compréhension du passé. L’extraction sauvage des objets, dénuée de la réflexion et des méthodes archéologiques, qui garantissent l’enregistrement et la documentation rigoureux du système contexte-objet, entrave la reconstruction des dynamiques du passé. En détruisant les relations entre les vestiges, le pillage introduit des biais dans les interprétations historiques, ce risque pouvant être renforcé par la disparition rapide des traces liées aux pillages.

Figure 1. Exemples de pillages archéologiques rencontrés au Mexique et au Guatemala. a) Naachtun, Petén, Guatemala, structure 50-69 : pillage en tranchée-tunnel détruisant une portion du mur de façade, trois sols en stuc et une chambre interne b) Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticule CM-36 : pillage en sondage-tunnel creusé au sommet d’une structure en terre crue c) El Infiernillo, Michoacán, Mexique, yácata Y10 : pillage en fosse rebouché avec empierrement, réalisé au sommet de l’une des pyramides du site

Figure 1. Exemples de pillages archéologiques rencontrés au Mexique et au Guatemala. a) Naachtun, Petén, Guatemala, structure 50-69 : pillage en tranchée-tunnel détruisant une portion du mur de façade, trois sols en stuc et une chambre interne b) Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticule CM-36 : pillage en sondage-tunnel creusé au sommet d’une structure en terre crue c) El Infiernillo, Michoacán, Mexique, yácata Y10 : pillage en fosse rebouché avec empierrement, réalisé au sommet de l’une des pyramides du site

Crédits : a) Proyecto Petén-Norte Naachtun, 2015 ; b) Aura Fossati, 2024 ; c) Aura Fossati, 2024.

  • 3 La frise est aujourd’hui conservée au Museo Nacional de Antropología de México.

6Le pillage archéologique recourt à divers moyens et techniques, allant de l'extraction manuelle, avec des outils de creusement ou de terrassement (pelle, pioche, binette, etc.), à l'utilisation d'engins mécaniques sophistiqués habituellement réservés aux chantiers de construction (Lundén S., 2012 ; Khamoosh K., 2024). L'utilisation de détecteurs de métaux pour localiser des objets d'intérêt, entraînant ensuite une excavation, est une pratique répandue depuis la fin des années 1970 (Gaucher G., 1984). Les solutions adoptées par les pilleurs peuvent également être particulièrement complexes et ingénieuses. Par exemple, le cas emblématique de la façade de temple du site maya classique de Placeres, dans l'État de Campeche au Mexique, dont la frise monumentale en stuc fut pillée à la fin des années 1960 (Freidel D., 2000). Ce travail commandité, a nécessité le défrichage d’une portion de jungle et l’aménagement d’une piste d'atterrissage pour le transport de la frise hors du pays. Une équipe a été déployée pour dégager la façade de la végétation, enduire la frise de plâtre polymère pour prévenir sa désintégration, puis la détacher du temple à l'aide de scies manuelles. Afin d'atteindre la frise dans ses parties antérieure et postérieure, un système de tunnels a été creusé facilitant, ainsi, la consolidation et la dépose des stucs. La frise, sectionnée en 48 morceaux, a été chargée dans un avion à destination des États-Unis, où elle a, par la suite, pu être récupérée et restituée au Mexique3.

  • 4 Nous considérons ici le pillage archéologique contemporain comme un fait archéologique à part entiè (...)

7Le pillage archéologique peut représenter le début de chaîne d’une série d’activités qui alimente la vente illicite de pièces archéologiques, ainsi que d’autres formes de criminalité, telles que le financement d'organisations criminelles (Hardy S. 2020, 2021), le blanchiment d'argent (Hehn L., 2016 ; FATF, 2023), des crimes de guerre (Hardy S., 2019) et le terrorisme (Brodie N. et S. Isber, 2018 ; FATF, 2023). Le pillage et le trafic illicite peuvent être associés à des réalités violentes, mettant en danger la vie des individus dans les pays en conflit ou exploitant des situations de pauvreté dans des pays plus vulnérables. En Amérique latine, les processus migratoires, les inégalités de développement, la pression liée à la gestion des terres, mais aussi les organisations criminelles, la corruption et l’instabilité politique entretiennent les tensions socio-économiques menant au pillage et à la destruction du patrimoine culturel (Yates D., 2014). Le phénomène n’étant pas exclusif aux pays instables, la compréhension des problématiques liées au pillage actuel de vestiges archéologiques est un enjeu global (Proulx B. B., 2013). Face à l’ampleur croissante de ces pratiques et de leurs conséquences, il est impératif de mettre en place une approche systémique qui permette d’appréhender la complexité de ces phénomènes, en intégrant la démarche archéologique afin de caractériser les dommages en tant que faits archéologiques contemporains, faisant partie intégrante de la vie du site4.

Le cas de la Méso-Amérique

8La Méso-Amérique, conceptualisée il y a plus de 70 ans par l'anthropologue et ethnologue Paul Kirchhoff (2009 [1960]), représente une zone culturelle régie par des traditions communes à l'époque préhispanique, tout en présentant une grande diversité ethnique, linguistique et géomorphologique. S'étendant du Mexique au Costa Rica actuel, cette région se caractérise par une variété d'écosystèmes, d'expressions culturelles et de vestiges archéologiques appartenant à divers horizons chronologiques. Elle rassemble aujourd’hui des pays présentant des niveaux de développement économique, de complexité sociale et politique variables, parfois en proie à des crises humanitaires et des conflits violents.

  • 5 Nous nous limitons ici au pillage archéologique survenu à partir du XVIe siècle, en particulier à l (...)
  • 6 Le mot chiclero désigne une personne récoltant la résine des arbres de chicozapote pour la producti (...)

9Berceau de plusieurs civilisations anciennes, la région méso-américaine a été touchée par le pillage archéologique depuis l’époque de la conquête espagnole5, une pratique qui persiste de nos jours, malgré les efforts déployés par les autorités locales et internationales. Le contexte d'instabilité, de pauvreté et d'insécurité dans certaines zones peut faciliter le développement de pratiques destructrices pour le patrimoine archéologique local, notamment par le pillage de subsistance, opportuniste ou organisé. L’agriculture intensive et le développement incontrôlé de monocultures peuvent non seulement endommager les vestiges, mais également empêcher l’accès aux sites archéologiques. Les changements d'affectation du territoire ou l’urbanisation sauvage font également partie des causes pouvant entraîner des destructions significatives. Toutefois, le dépeuplement des zones rurales accroît la vulnérabilité des sites, compliquant la protection de ce patrimoine, d'autant plus que les communautés actuelles ont parfois été elles-mêmes sujettes à une mobilité forcée et à une relocalisation (Paredes Maury S., 1999), ce qui soulève des questions sur le lien identitaire avec les vestiges archéologiques et leur perception en tant que patrimoine à sauvegarder. Certaines études (Hardy S., 2023) ont documenté le pillage lié aux migrations intervenues au Mexique, au Guatemala, au Belize, à San Salvador, au Honduras et au Nicaragua en raison de guerres civiles et de dégradations économiques, exploitées par des organisations criminelles ou politiques violentes. Enfin, d’autres zones faisant partie de réserves naturelles peuvent présenter des problèmes spécifiques liés à des activités saisonnières telles que celle des chicleros6. Des études ont pu établir un lien entre cette activité et les pillages archéologiques (Matsuda D., 1998 ; Paredes Maury S., 1999), opportunistes ou organisés.

État des recherches

  • 7 Ex. : Trafficking Culture. Researching the global traffic in looted cultural objects, European Rese (...)
  • 8 NETwork and social platform for Cultural Heritage Enhancing and Rebuilding, Horizon 2020, n° de sub (...)
  • 9 Applying New solutions for Cultural Heritage protection by Innovative, Scientific, social and econo (...)

10Pour la Méso-Amérique, le phénomène du pillage archéologique est étudié depuis les années 1960 (Coggins C., 1969 ; Meyer K. E., 1973) à travers le prisme du commerce illicite de pièces préhispaniques. Des classifications des pillages à partir des types de pillards et de leurs motivations ont été élaborées, par une analyse socio-criminologique et une méthode ethnographique, afin de reconstruire la chaîne opératoire du trafic à l’échelle latino-américaine (Yates D., 2015) ou dans des régions spécifiques, comme celle de l’aire maya (Matsuda D., 1998 ; Paredes Maury S., 1999). Plusieurs projets financés par la Commission européenne, suivant une approche méthodologique similaire, analysent le commerce illicite à plus large échelle, incluant des études de cas méso-américains7. D’autres initiatives européennes visent à développer des réseaux d’experts8 ou des outils spécifiques pour monitorer, détecter et stopper le pillage archéologique et le trafic9, mais les contextes géographiques ciblés ne considèrent ni la Méso-Amérique, ni l’Amérique latine. Quelques travaux ont abordé la règlementation en vigueur au Mexique en matière de protection du patrimoine culturel, traitant le sujet d’un point de vue juridique (Loes É., 2016 ; Schwarz, 2005 ; Sumano R., 2023). D’autres chercheurs ont étudié le marché des antiquités préhispaniques pour évaluer l’ampleur des actions de destruction des sites archéologiques (Levine M. et Martinez de Luna L., 2013 ; Tremain C., 2019).

11Une démarche plus archéologique voit le jour par l’intermédiaire de l’archéologie spatiale. Au Pérou, Contreras (2010) a mis au point une méthode de quantification des dommages par télédétection et d’estimation de la durée du pillage, s’appuyant sur des travaux en Irak et en Jordanie (Contreras D. et Brodie N., 2010). Lasaponara et Masini ont élaboré une approche semi-automatique (Lasaponara R. et al., 2012) puis automatique (Masini N. et Lasaponara R., 2021) basée sur les images satellitaires pour détecter les zones pillées à Cahuachi et Ventarron (Pérou). Au Moyen-Orient, plusieurs travaux ont testé l’efficacité des techniques de télédétection du pillage à l'aide de données satellitaires passives et actives (Casana J., 2015 ; Stone E.C., 2008 ; Van Ess et al., 2006 ; Tapete D. et al., 2016 ; Tapete D. et Cigna F., 2019 ; El-Hajj H., 2021) et des recherches et méthodologies spécifiques ont été développées selon une approche propre à l’archéologie (Mura M., 2021), une recherche fondamentale encore lacunaire en Méso-Amérique. Cependant, dans le cadre d’un certain nombre de projets archéologiques menés au Guatemala, les pillages ont été documentés et parfois fouillés dans le but d’examiner les contextes affectés et d’exploiter les informations scientifiques pouvant être obtenues à partir des puits, tranchées et tunnels pénétrant les structures (Cotom Nimatuj J.A., 2012 ; Torres Marzo R., 2011 ; données du projet Petén-Norte Naachtun). Toutefois, ces données ne sont ni collectées, ni analysées pour l’étude du pillage et de son évolution, en tant que fait archéologique contemporain à part entière. Toujours au Guatemala, un premier travail d’analyse du pillage archéologique exploitant la technologie Light Detection And Ranging (LiDAR) a été mené par Kirsty E. Escalante et al. (2023) à l’échelle d’un site, combinant analyse géospatiale et examen des archives archéologiques. Une autre approche spécialement élaborée pour l'utilisation des données LiDAR dans la détection du pillage archéologique, tirant parti des capacités d'extraction automatique et de prédiction de certaines méthodes associées, a été développée par Danese M. et al. (2022) dans un contexte étrusque.

12Du point de vue des techniques computationnelles, plusieurs applications ont été réalisées pour étudier les multiples aspects du trafic illicite de biens culturels, incluant l’analyse des réseaux sociaux et l’automatisation des processus via l’utilisation d’algorithmes de diverses natures. Des modèles de langage (Graham S. et al., 2023a) et prédictifs (Graham S. et al., 2023b ; Giovannelli R. et Traviglia A., 2024 ; Tsirogiannis C. et Tsirogiannis C., 2016) ont ainsi été élaborés à partir de graphes de connaissances, afin de décrire les réseaux et de révéler les facettes cachées du commerce illicite d’antiquités, mais n’ont pas été testées pour caractériser le phénomène du pillage archéologique.

Conception d’une approche méthodologique pour l'analyse du pillage archéologique en Méso-Amérique

Vers une approche intégrée

13Notre travail vise à caractériser et analyser le phénomène du pillage archéologique en Méso-Amérique, par le développement d’une méthode de formalisation de l’information et grâce à des technologies de télédétection de haute précision et des modèles prédictifs. La Méso-Amérique a été choisie comme région d'étude en raison de sa richesse en diversité culturelle, ainsi que de la grande variété de physionomies topographiques et d'environnements écologiques (forêts tropicales, marécages, zones arides, régions volcaniques avec coulées de lave récentes, entre autres). Elle offre, ainsi, un cadre particulièrement complexe et varié pour l'analyse approfondie des effets du pillage archéologique. Les différents types de sites (cités urbaines, groupes résidentiels, capitales régionales, centres cérémoniels…), de systèmes constructifs (terre crue, pierre sèche, stucs, maçonneries…) et les périodes d’occupation variées créent une riche mosaïque de cas d'étude. Cette complexité permet d'examiner les processus de dégradation et de pillage sous différents angles, en tenant compte des variations régionales et historiques. De par son contexte et les enjeux contemporains le caractérisant, le patrimoine archéologique méso-américain est particulièrement vulnérable, victime d’une persistance du phénomène du pillage sous toutes ses formes, rythmé par l’actualité politique et les évènements historiques. Ainsi, cette région offre un terrain particulièrement pertinent pour une étude diachronique des dommages, permettant de retracer l'évolution du pillage à travers le temps et d'évaluer les impacts cumulés des différentes vagues de destruction. Cette hétérogénéité multicritère permet non seulement de mieux tester différentes méthodes d'analyse et de protection, mais aussi d'évaluer leur applicabilité, leur adaptabilité et leur pertinence face aux défis spécifiques de chaque contexte. En étudiant une telle variété de situations, il est possible d'identifier les approches les plus percutantes, ainsi que les éventuelles inefficacités, fournissant ainsi des données cruciales pour l'élaboration de stratégies de conservation et de gestion du patrimoine applicables à d'autres régions du monde. En effet, la destruction des vestiges archéologiques et leur protection représentent un enjeu majeur non exclusif au continent américain. Nous raisonnons, donc, de manière multiscalaire pour proposer une approche qui participe aux réflexions à l’échelle globale, tout en développant des méthodes ciblées qui tiennent compte des spécificités et réalités du terrain. L’objectif est, ainsi, non seulement d’étudier les faits identifiés, mais également de mettre en place une méthode qui soit à la hauteur des enjeux et de l’ampleur du phénomène, tout en garantissant la reproductibilité des processus de recherche, ainsi que l’adaptabilité à différents contextes américains, voire mondiaux, dans une perspective « glocale ».

14La conception d’une démarche commune favorise le développement d’initiatives collectives à tous niveaux, du local à l’international, et les insèrent dans un cadre de coopération réfléchi. Dans cette optique, la gestion de l’information scientifique, la normalisation des processus associés, la structuration de la donnée et sa catégorisation sémantique sont des aspects fondamentaux pour l’élaboration d’outils analytiques interopérables et polyvalents. Si un certain nombre d’études ont été réalisées sur le phénomène du pillage archéologique, l'absence de coordination et de standardisation entrave la production de connaissances réellement exploitables et le transfert du savoir hors des cercles académiques, voire disciplinaires. En définitive, nous proposons un processus documentaire et analytique visant à restituer les pratiques de pillage archéologique, à retracer les gestes, méthodes et outils du pilleur, ainsi qu’à modéliser ces informations dans une démarche prédictive. En ce sens, la modélisation des facteurs de risque est conçue comme un instrument destiné au renforcement des mesures de protection existantes, tout en fournissant des données probantes pour orienter les politiques de protection du patrimoine.

15Cette méthodologie s'articule autour des processus clés du cycle de vie de l'information : construction, traitement et usage (Dragulanescu N. G., 2003). Pour identifier les dommages anthropiques, dater les pillages, estimer la période d’effacement des stigmates et établir une caractérisation diachronique, nous exploitons diverses données d’imagerie (aériennes, satellitaires, relevés topographiques, modèles numériques de terrain et LiDAR, ainsi que des éléments d’archive (photographies, rapports d’opération et notes de terrain). Les informations existantes sont complétées par un travail de vérification de terrain et l’acquisition de nouvelles données qui, ensemble, garantiront la fiabilité et la diversité du corpus. La validation empirique est réalisée sur quatre microrégions méso-américaines sélectionnées précisément pour leur représentativité (Figure 2) : différents contextes géographiques, chronoculturels, environnementaux et sociologiques. Ainsi, notre corpus se compose de la vallée de Acámbaro (Guanajuato, Mexique) ; de la région du Malpaís de Zacapu (Michoacán, Mexique) ; de la région de la Mixtequilla (Veracruz, Mexique) et du site de Naachtun et de son hinterland (Petén, Guatemala). Cette sélection cible aussi une diversité de vestiges et structures affectés, de types d’architecture, de destructions et d’usages des sols. Enfin, ce travail prévoit le développement d'outils adaptés, tels qu'un catalogue des sites archéologiques échantillonnés, une typologie des dommages, un Système d'Information Géographique (SIG) et une base de données pour l'analyse spatiale et statistique, ainsi que des modèles de projection et de microsimulation.

Figure 2. Localisation des zones d’étude sélectionnées pour la validation empirique

Figure 2. Localisation des zones d’étude sélectionnées pour la validation empirique

Les extraits d’images satellitaires rendent compte de la variété topographique et écologique de ces zones. Crédits : Aura Fossati (carte) ; images satellitaires (Airbus, CNES, INEGI, Maxar Technologies).

Formalisation des données et des processus de recherche

16Notre recherche repose sur la formalisation de l'information pour connecter et analyser des jeux de données disparates en particulier pour identifier, représenter, caractériser et modéliser les dommages archéologiques et leur contexte. La structuration des données passe par l'adoption d'un langage standardisé, composé d'une architecture normalisée pour la gestion de l'information et d'une terminologie partagée, fournissant des définitions des concepts, des classes et des relations utilisées. En effet, le volume et la variété des données impliquent la construction d’un système d’organisation des connaissances solide et reproductible, où la description des données et de leurs relations occupe un rôle fondamental afin de garantir l’encodage d’un langage commun et le transfert du savoir produit. Ainsi, le processus méthodologique devient lui-même un objet d’étude de ce travail.

17Cet article expose les processus de structuration, de traitement et d'analyse de notre méthode, incluant le prétraitement des données à des fins descriptives, la définition de règles d'usage et l'utilisation d'un vocabulaire contrôlé pour la catégorisation sémantique. Cependant, notre approche ne vise pas seulement à la documentation et à l’analyse de l’état actuel des sites, mais également à alimenter un modèle prédictif capable de projeter les futurs scénarios de dégradation. Des protocoles ont été établis pour garantir la standardisation et la reproductibilité des tâches, couvrant la nomenclature des dommages, la détection des anomalies et leur numérisation sur SIG, la combinaison des techniques de visualisation et de traitement de l'imagerie et le travail de vérification sur site. La description des données contribue à la formalisation de l'information en vue de la mise en place de la base de données relationnelle, favorisant l'interopérabilité par l'enrichissement des métadonnées et l'utilisation de référentiels scientifiques internationalement reconnus. La structuration des objets d’étude, de leurs propriétés et classification sous-tend l'élaboration de la typologie morphologique et technique des pillages, par l’analyse de leur forme, de leur structure et des méthodes et moyens employés. Ce travail intègre un catalogue de destructions anthropiques et un index de destruction des vestiges pour évaluer l'impact sur le territoire et les processus de transformation du paysage. Un cadre ontologique liant les enjeux, les acteurs, les anomalies et l'environnement permet de combiner les propriétés des destructions subies par le patrimoine archéologique et celles de leur contexte socio-économique, géographique et politique, facilitant la modélisation des relations sous-jacentes. Cet écosystème favorise également l’estimation de la précision des techniques utilisées et la comparaison des performances à chaque étape de la recherche.

Collecte de données

Les archives

18L’examen des archives, conformément au Code du Patrimoine français (art. L211-1), englobe tous les documents relatifs aux différents types de pillages, quelle que soit leur date ou format. Les rapports d’opérations archéologiques menées sur le territoire étudié, les notes de terrain, ou encore les fonds photographiques, fournissent des informations précieuses sur l’état des vestiges à un instant t. Certains rapports peuvent nous renseigner sur l’existence d’un pillage, mais également nous fournir des données stratigraphiques, métriques et spatiales. La présence éventuelle de fouilles programmées en contexte équivalent peut permettre, ainsi, de restituer le contexte manquant dans le secteur de pillage, de déterminer les caractéristiques des couches stratigraphiques touchées, leur chronologie et le type de mobilier associé. L’analyse des archives vise également à identifier les informations concernant les destructions anthropiques enregistrées lors de travaux précédents, pour enrichir l’analyse diachronique des dommages. Pour la région de La Mixtequilla, l’examen des rapports d’opérations archéologiques anciennes, conservés à l’Archivo Nacional de Arqueología à Mexico, a permis d’intégrer à l’analyse les données recueillies dans le cadre du Proyecto Arqueológico La Mixtequilla, dirigé par Barbara Stark de l’Arizona State University, qui a travaillé sur cette région depuis les années 1980. Un certain nombre d’indications sur les pillages et l’usage des sols avait pu être enregistré et un indice de destruction de structures avait été élaboré à partir des années 1990. De la même manière, la collecte en cours de données photographiques pour le site de Naachtun nous engage dans une réflexion sur la temporalité du phénomène, afin de déterminer le commencement de l’activité de pillage dans la région, les différentes époques de recrudescence, les structures et les objets visés.

Photographie aérienne et images satellitaires

19Les images obtenues par les satellites d’agences spatiales (telles que la National Aeronautics and Space Administration et la European Space Agency), de fournisseurs privés (tels que Maxar ou Planet), ou les photographies aériennes d’instituts nationaux (comme l’Instituto Nacional de Estadística y Geografía – INEGI – au Mexique et l’Instituto Geográfico Nacional au Guatemala) permettent la détection des vestiges archéologiques, des destructions et des pillages. Le traitement numérique des images et l'utilisation de différentes longueurs d'onde de la lumière élargissent les possibilités d'observation et offrent des perspectives remarquables pour la lecture et l’interprétation des anomalies détectées. En parallèle de l’examen de l’imagerie en accès libre et ses archives historiques, l’acquisition d’images satellitaires de très haute définition auprès de dispositifs de partage de données spatiales d’observation de la Terre (DINAMIS, Planet ESA Program, DigitalGlobe Foundation…) est essentielle pour obtenir une résolution probante et caractériser précisément les stigmates observés. Les images militaires anciennes déclassifiées (données CORONA, ARAGON et LANYARD) fournissent également une source importante pour observer et documenter rétroactivement les fouilles clandestines anciennes et mesurer les transformations des paysages archéologiques, permettant de mener une réflexion sur l’évolution du phénomène. Il convient de préciser que cette approche a ses limites, notamment pour les zones sous couvert forestier telles qu’on les rencontre dans les régions de Naachtun et du Malpaís de Zacapu, où les images satellitaires ne peuvent être utiles que pour la détection de destructions de très grande envergure ayant impacté la canopée, par exemple la construction de grandes routes, les zones déforestées et les incendies. À contrario, les zones de culture et de carrière qu’offrent les régions de La Mixtequilla, de la vallée d’Acámbaro, mais aussi du Malpaís de Zacapu, peuvent bénéficier d’une visibilité et d’une richesse d’images exploitables accrue par la nature des sites.

La donnée LiDAR

  • 10 LiDAR réalisé par le National Centre for Airborne Laser Mapping (NCLAM) de Houston dans le cadre du (...)
  • 11 LiDAR réalisé par le NCLAM de Houston dans le cadre du Proyecto Petén-Norte Naachtun de l’UMR 8096 (...)

20Instrument de télédétection active qui fournit des mesures directes de la distance entre l’émetteur-récepteur laser et la topographie terrestre, la technologie LiDAR nous permet de travailler sur un relevé tridimensionnel de très haute précision et géoréférencé. Le LiDAR est surtout une technique particulièrement indiquée dans des zones complexes telles que les sites des régions boisées, car elle permet de détecter la surface sous couvert végétal dense. Dans le contexte méso-américain, où grand nombre de vestiges archéologiques se trouvent sous couvert forestier, le Modèle Numérique d’Élévation (MNE) LiDAR s’est révélé très performant pour l’identification des stigmates des pillages et autres destructions difficilement repérables par imagerie satellitaire et aérienne, parfois compliquées à repérer aussi en prospection, voire inaccessibles. Le LiDAR permet aussi de réaliser des sections, restituer des profils, mesurer les emprises, la profondeur, la position géographique, ainsi que d'autres métriques utiles pour une analyse spatiale et statistique approfondie. Plusieurs techniques de visualisation des données LiDAR ont été développées à l’aide d’algorithmes de traitement divers : ombrages, classe de pentes (Challis K. et al., 2011), ouverture positive et négative (Doneus M., 2013), Sky View Factor (Zakšek K. et al. 2011), Principal Component Analysis (Devereux B.J. et al., 2008), Simple Local Relief Model (Hesse R., 2010), entre autres. Chacune de ces méthodes permet de mettre en évidence différentes typologies d’éléments. Si un certain nombre de techniques de visualisations, isolées ou combinées, ont déjà fait leur preuve pour la détection des vestiges archéologiques en Méso-Amérique (Chase A.F. et al., 2014 ; Canuto M. et al., 2018 ; Inomata T., 2018), dans le cadre des traces de pillage, la méthode a été adaptée à la problématique et aux objectifs spécifiques de ce travail. Nous avons notamment pu bénéficier de plusieurs jeux de données LiDAR existants : une couverture de 91,3 km2 pour le Malpaís de Zacapu, réalisée en 2015 et d’une résolution moyenne de 0,50 m par pixel10 ; un relevé de 135 km2 couvrant Naachtun et son hinterland, effectué en 2016 et d’une résolution de 1,10 m par pixel11 ; enfin, les données LiDAR mises à disposition par l’INEGI, captées en 2011 et 2012, d’une résolution de 5 m par pixel et couvrant la région de La Mixtequilla.

Traitement des données pré-terrain

Optimisation des techniques de visualisation des données LiDAR

21L'évaluation des différentes techniques de visualisation du MNE représente une étape cruciale, visant à déterminer les solutions optimales en fonction des spécificités géographiques et à la qualité des données LiDAR, pour la détection et la cartographie des pillages archéologiques (Figure 3). La mise en place d'un protocole de visualisation adapté à chaque jeu de données LiDAR vise à garantir l'efficacité de l'identification des anomalies et la précision de la vectorisation. Plusieurs techniques de visualisation sont testées systématiquement pour tenir compte des variations inhérentes aux caractéristiques des données LiDAR. Les anomalies identifiées comme des pillages sont repérées et numérisées sur le logiciel Quantum Geographic Information System (QGIS). Chaque test de visualisation est minutieusement documenté pour déterminer les meilleures pratiques en termes d'identification et de vectorisation. La description des combinaisons de techniques de visualisation, y compris la superposition de rendus et les réglages de contraste et de transparence, est formalisée dans le protocole pour garantir une interprétation optimale et assurer la reproductibilité de notre démarche.

Figure 3. El Kunal, Petén, Guatemala : projections des pillages vectorisés sur la donnée LiDAR modélisée en 3D et superposition de couches de données graphiques (de bas en haut : image satellitaire, visualisation LiDAR et données vectorisées)

Figure 3. El Kunal, Petén, Guatemala : projections des pillages vectorisés sur la donnée LiDAR modélisée en 3D et superposition de couches de données graphiques (de bas en haut : image satellitaire, visualisation LiDAR et données vectorisées)

L’image satellitaire rend compte du couvert forestier très dense de ce site localisé dans l’hinterland de Naachtun. Seul le recours aux données LiDAR permet l’identification et la cartographie des stigmates liés au pillage. Crédits : Aura Fossati (traitement et conception graphique) ; données LiDAR et vectorisation (Proyecto Petén-Norte Naachtun ; image satellitaire : Airbus, 2023).

Protocole de traitement des images aériennes et satellitaires pour la détection des changements

  • 12 Un mode de fusion est une fonction qui contrôle la manière dont les pixels de deux calques, dans no (...)

22Les images satellitaires et aériennes sont composées par des clichés récents, mais aussi par des séries temporelles, ressources précieuses pour l'analyse diachronique des pillages archéologiques. Dans les régions de la vallée d’Acámbaro et de La Mixtequilla, caractérisées par la présence de terres agricoles cohabitant, respectivement, avec une zone lacustre et des marécages, les images satellitaires à haute résolution prises à différentes périodes de l'année permettent de suivre les variations saisonnières qui influencent à la fois l'accessibilité des sites archéologiques et la visibilité des stigmates laissés par les pilleurs. La disponibilité et la fréquence des images historiques varient en fonction des caractéristiques et du calibrage du satellite, pouvant engendrer une quantité considérable de données à traiter. Afin de faciliter la détection des changements entre les différents clichés d'une même zone d'étude pris à différents intervalles de temps, un protocole de traitement spécifique a été développé. L'objectif est d'intégrer une méthode permettant de visualiser rapidement les différences de pixel entre les images, afin de repérer plus efficacement les altérations potentiellement liées à des pillages ou des destructions. Suite à cette étape de traitement, l'analyse et l'interprétation des résultats sont essentielles pour valider ou invalider la pertinence des anomalies identifiées. Contrairement aux modèles de détection automatisée (Masini N. et Lasaponara R., 2021), qui nécessiteraient un traitement distinct des données, le protocole adopté dans ce travail utilise divers outils disponibles dans les logiciels de traitement d'image ou d'information géographique, notamment les modes de fusion12. Plusieurs masques sont exploités pour ajuster les valeurs chromatiques des images superposées, permettant ainsi de comparer et de mettre en évidence les changements significatifs (Figure 4).

Figure 4. Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticules CM-31, CM-32 CM-33 et CM-34 : application du mode de fusion « mélange maximal » à une série temporelle d’images satellitaires captées en 2005, 2010 et 2015 (vignettes du bas)

Figure 4. Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticules CM-31, CM-32 CM-33 et CM-34 : application du mode de fusion « mélange maximal » à une série temporelle d’images satellitaires captées en 2005, 2010 et 2015 (vignettes du bas)

Les clichés sont fusionnés par paires pour mettre en évidence les différences significatives, signalées en rouge sur la synthèse (en haut à droite), afin de détecter de potentielles traces de pillages. Crédits : Aura Fossati (traitement et conception graphique) ; Maxar Technologies (images satellitaires).

Protocole de vectorisation des anomalies

23L'élaboration d'un protocole de vectorisation des anomalies télédétectées est fondamentale pour garantir la cohérence, l'homogénéité et la précision de la numérisation, ainsi que la reproductibilité du processus. Il est essentiel de formaliser cette approche pour analyser les valeurs et caractéristiques géométriques des dommages détectés et les comparer avec les mesures sur le terrain, comme l'emprise des zones affectées. C’est également nécessaire pour déterminer la marge d’erreur des valeurs qui ne feront pas l’objet d’un contrôle in situ. Chaque type de forme vectorisée, qu'il s'agisse de points, de lignes ou de polygones, est associé à une table attributaire distincte. Ces tables contiennent des informations telles que le type d'indice de visualisation utilisé pour la détection de l'anomalie, celui employé pour la vectorisation, ainsi que l'incertitude associée à l'identification et à la vérification sur le terrain, le cas échéant. Cette approche méthodologique rigoureuse permet d'assurer la traçabilité des données et la transparence dans le processus d'analyse des résultats de la télédétection.

Stratégie d’échantillonnage pré-terrain

24Si l'observation des traces de pillage archéologique par télédétection offre des informations précieuses, sa validation sur le terrain est indispensable pour garantir la fiabilité des identifications d'anomalies, enrichir les données, ajuster les techniques utilisées, établir un référentiel complet et réduire les marges d'erreur des analyses. Dans le cadre d'études portant sur des zones étendues, une sélection rigoureuse des anomalies télédétectées à vérifier sur le terrain est nécessaire pour constituer un échantillon représentatif et significatif, tant d'un point de vue quantitatif que qualitatif. Avant chaque mission sur le terrain, une stratégie d'échantillonnage est élaborée et les structures et complexes archéologiques à vérifier sont sélectionnés selon divers critères. Ces critères comprennent la morphologie présumée des dommages, leur position au sein des structures, leur concentration, leur temporalité, ainsi que les caractéristiques des structures, des complexes et de leur environnement. Ils intègrent également des éléments tels que la chronologie des structures, la fonction des complexes, la présence de systèmes de production agricole, de centres urbains ou d'autres activités humaines pouvant augmenter le risque de destruction. Les résultats de la télédétection, y compris le degré d'incertitude des identifications d'anomalies, ainsi que les travaux de terrain déjà réalisés dans les régions étudiées, sont également pris en compte dans la constitution de l'échantillon. Pour le Malpaís de Zacapu, par exemple, compte tenu des particularités architecturales des ensembles archéologiques de la région et de leur lisibilité sur les images LiDAR, il a été décidé de se concentrer sur une typologie spécifique de structures, distinctives et facilement identifiables, afin de minimiser la marge d'erreur lors de l'identification à distance des destructions affectant l'architecture. Par conséquent, l’étude a ciblé les soubassements pyramidaux (yácatas) et les complexes associés, tels que les autels et les places connexes. Un premier travail de télédétection a permis d’identifier et de vectoriser 304 anomalies, interprétées comme des pillages, réparties sur 77 yácatas et 8 sites distincts. Parmi ces structures, 25 pyramides ont été sélectionnées pour une vérification sur le terrain, en fonction de la forme et/ou de la répartition des anomalies, de leur position (latérale ou au sommet de la structure), de la chronologie des structures, de la présence ou absence de cultures intensives, de la proximité d'un centre urbain, de l'association ou non avec l'ensemble autel-place-grande maison, ou encore de la position isolée de la structure. Cependant, la sélection finale est souvent influencée également par les contraintes d'accès aux sites à vérifier, ce qui nécessite une adaptation de l'échantillon aux conditions spécifiques de chaque zone étudiée. Dans le Malpaís de Zacapu, notre sélection initiale a dû être adaptée sur le terrain en fonction des possibilités d'accès aux parcelles et l'échantillon a été ajusté au cours de la campagne en fonction des conditions spécifiques de chaque zone, ainsi que des cas particulièrement intéressants identifiés sur place.

Vérifications de terrain et enregistrement archéologique

Le protocole de terrain

25Un protocole méticuleux de vérification et de documentation sur le terrain a été conçu pour valider l'identification des anomalies détectées à distance et pour enregistrer les destructions confirmées ou identifiées directement sur le terrain. Ce processus implique la création de moyens de documentation spécifiques, incluant notamment une fiche d'enregistrement standardisée pour les destructions anthropiques. Les pillages sont documentés en adaptant les méthodes archéologiques traditionnelles telles que la prise de mesures, les dessins techniques et la prise de vues photographique systématique. Les coordonnées GPS de points de contrôle sont également consignées et les observations sont soigneusement enregistrées dans des notes de terrain exhaustives. Initialement, des croquis et des représentations graphiques sont réalisés à une échelle plus large, notamment celle de la structure, voire du complexe dans certains cas, avant que chaque destruction ne soit minutieusement examinée pour comprendre son organisation dans son contexte.

26Face à l'absence d'un modèle standard préexistant approprié, la fiche d'enregistrement des destructions anthropiques a été élaborée en s'inspirant des fiches d'enregistrement des unités stratigraphiques et/ou des faits archéologiques. Ce processus de conception a également marqué le début d'une réflexion terminologique et sémantique, contribuant à structurer l'information en vue de la création de la base de données. La fiche d'enregistrement a été conçue de manière à pouvoir être adaptable à différentes régions et est composée de plusieurs sections visant à documenter l'identification et la localisation de la destruction, le contexte associé, le type d'architecture et de vestige affecté, les caractéristiques de la destruction, ainsi que l'état de conservation, la vulnérabilité et le risque de dégradation de la structure. Elle permet également de consigner des informations sur la morphologie et la répartition de la destruction, ainsi que sur les techniques d'exécution, les traces d'outils visibles ou les éventuels matériels archéologiques abandonnés associés. Ainsi, la fiche d'enregistrement sert de base pour la classification typologique des pillages et permet de référencer les sources utilisées pour l'identification de la destruction (imagerie aérienne, satellitaire, LiDAR, notes, rapports, publications, terrain), ainsi que les éventuels prétraitements cartographiques réalisés (Figure 5). En effet, les vérifications de terrain visent également à valider et ajuster la méthode utilisée pour la télédétection de ce type de phénomène.

Figure 5. Partitions de la fiche d’enregistrement des destructions anthropiques normalisée

Figure 5. Partitions de la fiche d’enregistrement des destructions anthropiques normalisée

Crédits : Aura Fossati (conception et élaboration).

27Bien que la documentation des pillages soit un aspect spécifique de notre recherche, l'élaboration d'une méthode d'enregistrement rapide et exhaustive vise à répondre aux contraintes de temps auxquelles les projets archéologiques sont souvent confrontés. L'objectif est de faciliter et de systématiser la collecte de données sur les pillages sur le terrain de manière efficace, sans compromettre l'avancement des projets archéologiques.

La numérisation 3D

28La réalisation de relevés photogrammétriques des pillages et des structures associées constitue une étape essentielle dans l'enregistrement et la documentation en trois dimensions des données archéologiques. Cette démarche offre plusieurs avantages, notamment la facilitation des comparaisons volumétriques et la confrontation avec les données de télédétection, permettant ainsi d'évaluer la précision des différentes méthodes de collecte de données. En outre, la numérisation haute définition par photogrammétrie permet non seulement de produire une documentation graphique détaillée des destructions, mais également d'acquérir de nouvelles informations sur les caractéristiques des pillages, contribuant ainsi à l'élaboration du catalogue typologique des dommages (Figure 6). Les modèles 3D ainsi obtenus fournissent une base solide pour détecter les changements et les détériorations, évaluer l'état de conservation et réaliser un diagnostic précis des structures affectées. Le suivi dans le temps de ces modèles sur une même structure permet de suivre l'évolution temporelle des dommages à court terme. L'analyse des résultats peut également aider à identifier les risques potentiels de dégradation et de déformation des structures, permettant ainsi de prioriser les interventions nécessaires. En documentant les parties structurales affectées et en identifiant les mécanismes de destruction associés aux événements initiateurs tels que le pillage, ce suivi de l'état de dégradation contribue à une meilleure compréhension de leur impact à long terme sur les sites archéologiques. Cette approche fournit ainsi de nouvelles données archéologiques en permettant une vue inédite sur les structures et leur évolution au fil du temps, renforçant ainsi notre compréhension des processus de destruction et de dégradation dans le contexte archéologique.

Figure 6. Malpaís Prieto, Michoacán, Mexique, yácata Y12 : traitement photogrammétrique et génération de cartes pour l’interprétation des stigmates de pillage observables sur la structure

Figure 6. Malpaís Prieto, Michoacán, Mexique, yácata Y12 : traitement photogrammétrique et génération de cartes pour l’interprétation des stigmates de pillage observables sur la structure

Modèle Numérique des Pentes avec et sans relief ombré (en haut) ; MNE avec relief ombré et MNE avec emplacement des sections (au centre) ; vues orthographiques des faces ouest et sud en mode altimétrique avec sections longitudinale et transversale. Crédits : Grégory Péreira et Aura Fossati (captation des données dans le cadre du Proyecto Uacúsecha) ; Aura Fossati (photogrammétrie).

Analyse et modélisation des données

Intégration des données et outils d'analyse

  • 13 Un « raster » est une image numérique composée d’une grille de pixels, chaque pixel représentant un (...)

29L’ensemble de données collectées est centralisé dans le SIG et la base de données relationnelle associée. Notre choix s'est porté sur le logiciel QGIS pour le développement du SIG, en raison de son accessibilité et de son caractère open-source, favorisant ainsi la collaboration et l'interopérabilité de la recherche. De manière similaire, l'adoption du format GeoPackage pour la base de données facilite le dialogue avec le SIG élaboré tout en centralisant l’intégralité de nos données, permettant l'intégration fluide d’entités vectorielles, d’images rasters13 et de données non spatiales. Au sein de ces outils, nous cataloguons minutieusement une variété d'informations relatives aux sites archéologiques, aux structures affectées, ainsi qu’aux pillages eux-mêmes et à leurs caractéristiques chronologiques, dimensionnelles, formelles et environnementales associées. En outre, les processus de télédétection, de prétraitement cartographique, de validation et documentation sur site, ainsi que les détails relatifs à l'exécution des pillages et à l'état de conservation des structures sont également consignés de manière exhaustive. La création d'une table dédiée aux sources bibliographiques permet la reproductibilité de la démarche à tous les niveaux. La description normalisée et la formalisation des données garantissent une information pérenne, identifiable et disponible, tandis que son analyse permet de caractériser et d’évaluer la variabilité des propriétés concernant les types de dommages identifiés, la mise en évidence de schémas récurrents et l'exploration des données métriques, chronologiques et contextuelles.

Analyse spatiale et statistique

  • 14 La méthode Parzen-Rosenblatt est une méthode d’estimation par noyau qui permet de calculer la densi (...)

30L’analyse spatiale et statistique sont, ainsi, conduites à différentes échelles pour explorer les données en utilisant une variété de méthodes, afin de mieux appréhender la structure des informations et les relations qui les sous-tendent. L’approche spatiale nous permet d’étudier la répartition, les concentrations et la couverture géographique des pillages, ainsi que les évolutions et associations de différentes variables intégrant cette dimension spatiale (distance, formes d’espacement, relations de voisinage). Cartographier les densités d’attributs à plusieurs échelles (complexe, groupe, site, microrégion, région) permet de saisir la disposition des différents types de pillages en fonction de leurs propriétés métriques, morphologiques et chronologiques. Les procédures statistiques recoupent et complètent l’analyse spatiale, nous permettant d’établir et d'observer des relations entre les pillages et d'autres variables pertinentes telles que le type de structures affectées, les niveaux archéologiques touchés, les caractéristiques environnementales et les autres destructions volontaires. Les statistiques descriptives permettent d’ordonner ces observations et de mettre en évidence les caractéristiques principales et les tendances centrales des séries de valeurs observées. L’analyse de données multidimensionnelles permet de déterminer les dépendances entre plusieurs caractères et l’intensité des liaisons. De plus, l'analyse en composantes principales et l'analyse factorielle des correspondances nous permettent de détecter les structures sous-jacentes et les interactions complexes entre les variables (associations, oppositions, isolement), contribuant ainsi à une meilleure compréhension des facteurs qui influent sur les pillages archéologiques. Enfin, nous utilisons des techniques d'analyse de cluster (classification ascendante hiérarchique, algorithme du K-prototype) pour regrouper les données en classes homogènes et élaborer une typologie des dommages. Ces méthodes nous aident à identifier les similitudes et les différences entre les types de pillages, enrichissant ainsi notre compréhension de la variabilité des dommages observés. Nous utilisons l'analyse de la variance pour comparer les groupes typologiques obtenus, évaluant ainsi l'existence de différences significatives et la cohérence de notre regroupement. Pour estimer la densité des types de stigmates par rapport à leur contexte, nous recourons à la méthode de noyau de Parzen-Rosenblatt14. Enfin, nous utilisons des modules d'analyse des séries chronologiques pour étudier et caractériser les évolutions temporelles des phénomènes examinés et l’effacement des stigmates.

Analyse prédictive et modélisation des données

31Ce travail d’exploration approfondie vise à identifier les facteurs pertinents influençant le pillage archéologique, permettant ainsi d'expliquer sa genèse, sa configuration et sa dynamique. Cette formalisation aspire à rendre ces facteurs programmables au sein d'un système formel, dans le dessein de créer un modèle prédictif fondé sur les données observées. Nous recourons à une gamme d'outils de modélisation statistique pour anticiper une variable cible à partir de variables explicatives. Ainsi, l'analyse prédictive a pour objectif l’identification des schémas dans les données pour estimer les résultats potentiels et leur probabilité. L'analyse de régression nous permet de prédire les variables associées à l'impact d'une typologie de pillage spécifique ou de projeter les contextes archéologiques ou socio-économiques les plus susceptibles d'être affectés.

32La modélisation des données pour étudier le pillage archéologique représente une nouvelle approche en développement. Nous examinons les possibilités d'adapter des modèles existants et de collaborer avec des experts en mathématiques appliquées pour créer un modèle spécifique. Ces modèles, intégrant des approches empiriques, conceptuelles et formelles, visent à capturer la complexité du pillage archéologique et à permettre une microsimulation. En utilisant des indices existants issus de domaines tels que l'évaluation des risques et la modélisation des catastrophes, ainsi qu’en développant de nouveaux indicateurs si nécessaire, nous cherchons à établir des définitions formelles pour mesurer les évolutions du phénomène. L'analyse des données historiques est utilisée pour estimer quantitativement la probabilité et l'impact du pillage archéologique, en se basant sur les facteurs de risque définis à l'aide de variables spécifiques. De plus, la création de modèles de vulnérabilité vise à comparer différents territoires en agrégeant spatialement les dommages, dans le but de développer un indice de destruction adapté aux phénomènes étudiés.

Conclusions : connaître pour aller plus loin

33La méthodologie exposée dans cet article se concentre sur la production et le partage de connaissances scientifiques relatives au pillage archéologique et aux phénomènes associés. En caractérisant les pratiques d’extraction illicite d’objets archéologiques, notre méthode vise à dresser un état des lieux des destructions de vestiges en Méso-Amérique, afin d’identifier les tendances et schémas spécifiques à ce contexte. En parallèle, l’élaboration d’une démarche méthodologique partagée et la construction d’un système d’organisation des connaissances reproductible permet d’élargir géographiquement le champ d’application tout en intégrant les spécificités locales. Ensuite, elle met à disposition des archéologues une boîte à outils adaptée aux contextes de pillage, facilitant ainsi la documentation des stigmates et l’adaptation des stratégies de terrain. L’objectif est également d’informer les chercheurs sur les méthodes et processus à observer sur un site impacté, afin de combler autant que possible les lacunes archéologiques induites par ces pratiques, tout en contribuant à leur connaissance. La mise en application d’une méthode spécifique intégrée aux pratiques archéologiques par le plus grand nombre contribuera à assurer un suivi de l’évolution du phénomène. Enfin, le pillage étant un phénomène complexe, la méconnaissance des dynamiques et des processus le caractérisant se répercute sur l’efficacité des mesures de contrôle et de l’encadrement législatif mis en place. Notre démarche veut sortir du cadre strictement académique et ambitionne de contribuer à l’élaboration de politiques ciblées pour relever ce défi global, par l’apport de données scientifiques. Aussi, soucieux de participer aux réponses opérationnelles, la modélisation des données entend répondre au besoin d’évaluation et d’anticipation des risques, dans une démarche préventive.

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Notes

1 À titre d’exemple, l'archéologie moderne et contemporaine, se focalisant sur l'étude des périodes récentes, notamment depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, aborde des thématiques telles que les sites de conflits (p. ex. tranchées des guerres mondiales), l'archéologie industrielle (p. ex. usines abandonnées), le colonialisme et la post-colonialité (p. ex. infrastructures coloniales), les processus migratoires (p. ex. moyens de transport et lieux d’accueil abandonnés), les catastrophes naturelles (p. ex. tremblements de terre) ainsi que l'urbanisme contemporain. Ces recherches permettent d'éclairer des problématiques sociales actuelles, comme la gestion durable des ressources, la préservation du patrimoine, la réconciliation interculturelle, les transformations sociales et géopolitiques ou encore l'élaboration de politiques publiques inclusives.

2 Nous soulignons, d’ailleurs, qu’il est crucial d'établir une définition officielle et une terminologie collective afin de lutter efficacement contre ce fléau commun.

3 La frise est aujourd’hui conservée au Museo Nacional de Antropología de México.

4 Nous considérons ici le pillage archéologique contemporain comme un fait archéologique à part entière, au même titre qu’un pillage ancien ou tout autre événement modifiant le site. Un fait archéologique englobe, en effet, tout processus laissant des traces matérielles sur place, qu’il s’agisse de construction, de destruction, d’usage ou d’abandon. Le pillage, quelle que soit son époque, transforme l'état du site et devient ainsi un nouvel objet d'étude pour l'archéologie, révélant une facette essentielle de l'histoire et de l’évolution du lieu sous l'influence des activités humaines au fil du temps.

5 Nous nous limitons ici au pillage archéologique survenu à partir du XVIe siècle, en particulier à l'époque contemporaine, sans tenir compte des pillages réalisés à l'époque préhispanique, dont les traces ont été observées lors de fouilles archéologiques programmées.

6 Le mot chiclero désigne une personne récoltant la résine des arbres de chicozapote pour la production de la gomme.

7 Ex. : Trafficking Culture. Researching the global traffic in looted cultural objects, European Research Council, 2012-2016, https://traffickingculture.org ; ou encore Trafficking Transformations: Objects as Agents in Transanational Criminal Networks, European Research Council, n° de subvention 804851, 2020-2024, https://traffickingtransformations.org.

8 NETwork and social platform for Cultural Heritage Enhancing and Rebuilding, Horizon 2020, n° de subvention 822585, 2019-2021, https://netcher.eu.

9 Applying New solutions for Cultural Heritage protection by Innovative, Scientific, social and economic Engagement, Horizon Europe, n° de subvention 101094824, 2023-2026, https://www.anchise.eu ; ou encore Research, Intelligence and Technology for Heritage and Market Security, HORIZON-CL3-2021-FCT-01-08, n° de subvention 101073932, 2022-2025, https://rithms.eu.

10 LiDAR réalisé par le National Centre for Airborne Laser Mapping (NCLAM) de Houston dans le cadre du Proyecto Uacúsecha de l’UMR 8096 Archéologie des Amériques, CNRS – Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

11 LiDAR réalisé par le NCLAM de Houston dans le cadre du Proyecto Petén-Norte Naachtun de l’UMR 8096 Archéologie des Amériques, CNRS – Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

12 Un mode de fusion est une fonction qui contrôle la manière dont les pixels de deux calques, dans notre cas de deux images satellitaires, peuvent interagir et se combiner.

13 Un « raster » est une image numérique composée d’une grille de pixels, chaque pixel représentant une valeur, souvent utilisée pour représenter des données géospatiales, comme l’altitude ou la végétation sur une surface terrestre.

14 La méthode Parzen-Rosenblatt est une méthode d’estimation par noyau qui permet de calculer la densité de probabilité d’une variable à partir d’un échantillon de population statistique, comme les localisations des pillages vérifiées, permettant ainsi une visualisation des concentrations potentielles d'activité.

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Table des illustrations

Titre Figure 1. Exemples de pillages archéologiques rencontrés au Mexique et au Guatemala. a) Naachtun, Petén, Guatemala, structure 50-69 : pillage en tranchée-tunnel détruisant une portion du mur de façade, trois sols en stuc et une chambre interne b) Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticule CM-36 : pillage en sondage-tunnel creusé au sommet d’une structure en terre crue c) El Infiernillo, Michoacán, Mexique, yácata Y10 : pillage en fosse rebouché avec empierrement, réalisé au sommet de l’une des pyramides du site
Crédits Crédits : a) Proyecto Petén-Norte Naachtun, 2015 ; b) Aura Fossati, 2024 ; c) Aura Fossati, 2024.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 607k
Titre Figure 2. Localisation des zones d’étude sélectionnées pour la validation empirique
Légende Les extraits d’images satellitaires rendent compte de la variété topographique et écologique de ces zones. Crédits : Aura Fossati (carte) ; images satellitaires (Airbus, CNES, INEGI, Maxar Technologies).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 120k
Titre Figure 3. El Kunal, Petén, Guatemala : projections des pillages vectorisés sur la donnée LiDAR modélisée en 3D et superposition de couches de données graphiques (de bas en haut : image satellitaire, visualisation LiDAR et données vectorisées)
Légende L’image satellitaire rend compte du couvert forestier très dense de ce site localisé dans l’hinterland de Naachtun. Seul le recours aux données LiDAR permet l’identification et la cartographie des stigmates liés au pillage. Crédits : Aura Fossati (traitement et conception graphique) ; données LiDAR et vectorisation (Proyecto Petén-Norte Naachtun ; image satellitaire : Airbus, 2023).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 484k
Titre Figure 4. Cerro de las Mesas, Veracruz, Mexique, monticules CM-31, CM-32 CM-33 et CM-34 : application du mode de fusion « mélange maximal » à une série temporelle d’images satellitaires captées en 2005, 2010 et 2015 (vignettes du bas)
Légende Les clichés sont fusionnés par paires pour mettre en évidence les différences significatives, signalées en rouge sur la synthèse (en haut à droite), afin de détecter de potentielles traces de pillages. Crédits : Aura Fossati (traitement et conception graphique) ; Maxar Technologies (images satellitaires).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Figure 5. Partitions de la fiche d’enregistrement des destructions anthropiques normalisée
Crédits Crédits : Aura Fossati (conception et élaboration).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 245k
Titre Figure 6. Malpaís Prieto, Michoacán, Mexique, yácata Y12 : traitement photogrammétrique et génération de cartes pour l’interprétation des stigmates de pillage observables sur la structure
Légende Modèle Numérique des Pentes avec et sans relief ombré (en haut) ; MNE avec relief ombré et MNE avec emplacement des sections (au centre) ; vues orthographiques des faces ouest et sud en mode altimétrique avec sections longitudinale et transversale. Crédits : Grégory Péreira et Aura Fossati (captation des données dans le cadre du Proyecto Uacúsecha) ; Aura Fossati (photogrammétrie).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/docannexe/image/19140/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 767k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Aura Fossati, « Archéologie et nouvelles technologies appliquées à l’étude des dynamiques contemporaines de destruction du patrimoine culturel : le cas du pillage en Méso-Amérique »IdeAs [En ligne], 24 | 2024, mis en ligne le 01 octobre 2024, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/19140 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12hsf

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Auteur

Aura Fossati

Aura Fossati est doctorante en archéologie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UMR 8096 ArchAm), étudie les destructions anthropiques des vestiges archéologiques en Méso-Amérique. Ses recherches portent également sur le trafic illicite de biens culturels (Fossati, sous presse), le patrimoine culturel et le développement local (Fossati, 2021), la géopolitique du patrimoine (Echeverría-King et al., 2023 ; Fossati, 2022) et l’apport de la diplomatie scientifique dans ces domaines.
aura.fossati[at]gmail.com

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Droits d’auteur

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