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Éclairages

Les grèves de 2023 dans le secteur automobile : un retour de la lutte des classes ?

Clément Petitjean

Texte intégral

1À l’automne 2023, le syndicat United Auto Workers (UAW) a mené une grève de 46 jours qui a débouché sur une victoire historique, en termes d’augmentations salariales notamment. Très médiatisée, elle a fait de Joe Biden le premier président en exercice à se rendre sur un piquet de grève dans le Michigan, le 26 septembre, pour apporter son soutien aux grévistes et à leur revendication d’augmentations salariales de 40 %. Dans ce texte, je voudrais défendre l’idée selon laquelle cette anecdote, plutôt que de constituer la preuve que Biden serait « le président le plus favorable aux syndicats de l’histoire », comme il l’a maintes fois répété pendant son mandat, marque un moment d’inflexion de la lutte des classes. Après avoir expliqué la dimension innovante de la grève de l’UAW, dans sa forme comme dans ses revendications, je reviendrai sur le contexte socioéconomique qui l’a rendue possible, pour enfin identifier certaines de ses répercussions sociales et politiques.

From « sitting down » to « standing up »

2La grève a commencé le 15 septembre 2023, après expiration de la convention collective en vigueur depuis 2019 entre le syndicat UAW et les trois principaux constructeurs automobiles états-uniens, lorsque 13 000 ouvrier·es se sont mis·es en grève dans trois usines du Michigan, du Missouri et de l’Ohio, à l’appel de l’UAW. Né des mouvements de grève qui ont secoué le secteur automobile en 1936-1937, représentant environ 150 000 travailleur·euses de cette industrie à travers le pays, ce syndicat organisait, pour la première fois de son histoire, une grève ciblant en même temps les Big Three : General Motors, Ford, et Stellantis. Le nom de stand-up strike donné à la grève par Shawn Fain, président actuel de l’UAW, est d’ailleurs une référence explicite et un hommage direct aux sit-down strikes des années 1930, venant réaffirmer les origines radicales et contestataires du syndicat (Fine S., 2020).

3Inédite, la grève de 2023 l’est également par sa forme même. Plutôt que d’appeler tous·tes les salarié·es à se mettre en grève en même temps, comme c’est habituellement le cas, le syndicat a choisi certaines usines, appelées à débrayer quelques heures avant le début de la grève par le biais de textos et de messages et vidéos sur les réseaux sociaux. Non seulement cet effet de surprise a généré un « cauchemar logistique », selon une expression utilisée par des analystes financiers de Wall Street (Stewart E. et E. Ioanes, 2023), mettant en péril toute la chaîne d’approvisionnement, mais il a également entretenu un effet d’émulation galvanisant pour les syndiqué·es, chacun·e espérant que son lieu de travail soit le prochain à être appelé. De même, le fait que le syndicat ait volontairement fait circuler de fausses informations sur les usines qui allaient se mettre en grève, pour tromper les employeurs et les cadres, est un exemple parlant de l’inventivité tactique dont témoigne la stand-up strike. Ce faisant, la grève de l’UAW constitue une innovation notable dans le répertoire d’actions syndical états-unien, rompant avec les routines grévistes auxquelles sont habitués les employeurs (Lichtenstein N., 2003).

  • 1 Introduit en 2007, ce système distingue les employé·es embauché·es avant cette date de celles et ce (...)

4Au-delà de ces dimensions morphologiques, la caractéristique principale de la stand-up strike réside sans doute dans sa dimension politique. Tandis que la direction du syndicat avait, depuis la crise économique de 2008, adopté une posture conciliante vis-à-vis des constructeurs automobiles renfloués par l’État fédéral, la stand-up strike constitue une grève offensive, particulièrement rare dans le contexte états-unien. En exigeant une augmentation salariale de 40 %, des titularisations massives, la fin du système des tiers morcelant les statuts d’emploi et de rémunération1, la semaine de 32 heures, et la participation aux décisions stratégiques de l’industrie telles que le développement des véhicules électriques, la nouvelle direction syndicale de l’UAW menée par Shawn Fain a formulé des revendications d’envergure, portant tant sur les salaires que sur les fondements de l’organisation du travail, et présentées comme une réponse logique à l’augmentation de près de 40 % des profits des constructeurs ces dernières années. C’est ce que résume le slogan « record profits mean record contracts » (« des profits sans précédent, ça veut dire des conventions collectives sans précédent »), repris pendant des semaines par Fain dans ses nombreuses interventions publiques, ainsi que sur les piquets de grève, pancartes et banderoles, et dans la bouche des grévistes et de leurs soutiens.

5Bien que le syndicat n’ait pas obtenu gain de cause sur toutes ses revendications, il a non seulement forcé les Big Three à accepter des augmentations salariales de 25 % au moins pour tous·tes les salarié·es ainsi que la revalorisation d’autres contributions sociales, mais il a également obtenu la réouverture d’une usine d’assemblage dans l’Illinois récemment fermée par Stellantis – une première.

Un contexte favorable à la grève

6La grève ne sort pas de nulle part. Elle est le produit d’éléments de contexte imbriqués qui l’ont rendue possible. Au niveau du syndicat lui-même, d’abord, Shawn Fain est le premier dirigeant à être élu au suffrage direct, en mars 2023, portant des positions de réforme du fonctionnement de l’organisation au sein du caucus dont il est membre, Unite All Workers for Democracy (UAWD). L’élection de Fain fait suite à une décision de justice de 2021 obligeant l’UAW à transformer le système de désignation de sa direction, qui jusqu’à présent se faisait de manière indirecte et opaque, alors que des scandales de corruption entachaient le syndicat depuis plusieurs années. Ce tournant démocratique dans le fonctionnement interne de l’UAW confère donc une légitimité sans précédent à Fain. On peut ainsi faire l’hypothèse que cet apport en légitimité démocratique a nourri la dynamique innovante et offensive de la stand-up strike.

7Plus fondamentalement, la grève victorieuse de l’UAW s’inscrit dans une vague contestataire dans les lieux de travail particulièrement soutenue depuis 2021, marquée notamment par les grèves des acteur·ices et scénaristes de Hollywood (la première grève conjointe en 63 ans), dans le secteur de la santé, dans celui du transport aérien, de l’hôtellerie-restauration, ainsi que par la syndicalisation d’entreprises multinationales connues pour leurs pratiques antisyndicales virulentes, comme Amazon ou Starbucks (Sauviat C., 2022). Début août 2023, le journal Vox titrait un article « Workers are mad as hell this summer » qui s’ouvrait sur le constat suivant : « Tout le monde, on dirait, est en grève ou menace de l’être » (Molla R., 2023). De nombreux·ses commentateur·ices ont ainsi parlé d’un « hot labor summer » (« été syndical chaud ») se prolongeant même, selon l’expression du sociologue Barry Eidlin, dans un « fiery labor fall » (« automne syndical ardent ») (Eidlin B., 2023).

8Cette séquence estivale et automnale est par ailleurs enchâssée dans une vague gréviste de plus grande ampleur. Pour l’année 2023, le Bureau of Labor Statistics a recensé 33 « major work stoppages », c’est-à-dire des interruptions du travail qui impliquent au moins 1 000 employé·es, un record depuis 2000. Selon le Labor Action Tracker de l’Université de Cornell, qui recense également les conflits du travail de moindre envergure, ce sont près de 500 000 travailleur·euses qui ont débrayé en 2023, soit deux fois plus qu’en 2022 et quatre fois plus qu’en 2021. Au-delà de ces chiffres, cette séquence est, comme d’autres épisodes contestataires, caractérisée par des phénomènes de circulation, d’emprunts et d’imitation dans les mots d’ordre et les revendications, ainsi que des références mutuelles aux luttes des un·es et des autres voire à des formes de solidarité concrète par-delà les secteurs d’activité marquant un décloisonnement et une reconfiguration des identités collectives en jeu (McAdam D., S. Tarrow et C. Tilly, 2001).

9La vigueur de cet épisode contestataire gréviste ne serait certainement pas advenue sans un contexte socioéconomique favorable, marqué notamment par un taux de chômage relativement bas (3,4 %), qui donne davantage de pouvoir de négociation aux travailleur·euses face à des propositions d’emploi indignes. Car ce qui prime ici n’est peut-être pas tant la réalité objective d’un taux de chômage bas que la perception qu’en ont les individus et sa traduction en termes d’action collective possible. Comme le résume un employé des supermarchés Trader Joe’s qui est l’un des fondateurs du syndicat indépendant Trader Joe’s United, cité par la journaliste Alex Press : « Ce que nous faisons est risqué, mais je n’ai pas peur. (…) Je peux trouver autre chose si j’ai besoin, et c’est en partie de là que vient l’absence de peur. Être sous-payé ? Je peux trouver ça ailleurs s’il le faut. » (Press A., 2023)

10Si les réalités des emplois précaires et sous-payés dans des secteurs comme les services à la personne, la grande distribution, la logistique, mais aussi la santé ou l’éducation, sont documentées depuis de nombreuses années, la crise sanitaire entraînée par la pandémie de COVID-19 a mis en relief de manière inédite les enjeux de pouvoir et d’exploitation au sein de la sphère du travail. Ainsi, l’écart entre, d’une part, les déclarations souvent lyriques de soutien aux « travailleur·euses essentiel·les » assurant le travail reproductif nécessaire au maintien des activités sociales, et, de l’autre, l’absence concrète de revalorisation de ces métiers, est venu alimenter un mouvement sur le long terme de politisation s’appuyant à la fois sur un sentiment de défiance vis-à-vis des élites économiques et politiques et sur une valorisation, en miroir, de la dignité au travail et du sentiment d’appartenance à un groupe partageant une même condition (Philipps C., 2023). Mais là où la grève de l’UAW introduit une rupture, c’est qu’elle formule ce sentiment d’appartenance en termes de classe et n’hésite pas à utiliser le langage de la lutte des classes.

« Eating the Rich »

11L’une des images les plus commentées de la grève de l’UAW est certainement celle des interventions de Shawn Fain sur Facebook Live vêtu d’un t-shirt floqué du slogan « Eat the Rich », qui a fait tiquer plus d’un·e journaliste dans les médias dominants (Streitfeld D., 2023). Affirmant sans détours que « les milliardaires ne devraient pas exister », rappelant à l’envi que General Motors, Ford et Stellantis ont accumulé 21 milliards de dollars de profits au premier semestre 2023, Fain reprend des catégories de pensée popularisées par Bernie Sanders lors de sa campagne pour l’investiture démocrate en 2016, qui marquait une opposition nette entre « nous tous » (all of us) et « the few », « la classe des milliardaires ». Quelques jours après le début de la grève, d’ailleurs, Sanders s’adresse à une foule de grévistes à Détroit, partageant la tribune avec Fain, et commençant son discours par ces mots :

« Je voudrais remercier l’UAW de s’être levé, non seulement pour ses adhérent·es, mais pour toute la classe laborieuse de ce pays. La lutte que vous menez ne se limite pas à des salaires, des conditions de travail et des retraites décentes dans l’industrie automobile. Elle vise l’avidité des multinationales et dit aux élites que ce pays nous appartient à nous tous·tes, pas seulement à quelques-un·es. » (Sanders B., 2023)

12S’il s’agit là de positions politiques que Sanders défend avec constance depuis les années 1980, elles ont gagné en visibilité médiatique grâce au mouvement Occupy Wall Street, en 2011, puis se sont diffusées dans le champ politique et dans le reste de la société à partir de 2016.

13Avec la grève de l’UAW, ce langage explicite de la classe, avec les antagonismes qu’il implique entre la working class et la billionaire class, est introduit au cœur d’un monde syndical qui s’est construit sur la défense d’un syndicalisme cogestionnaire, acquis aux bienfaits du capitalisme, marginalisant voire neutralisant les voix militantes de gauche (Lichtenstein N., 2003). Si, comme le notait Pierre Bourdieu, les classes n’existent que dans la mesure où elles sont parlées, c’est-à-dire où des porte-parole parlent en leur nom (Bourdieu P., 2001), alors le fait que le président de l’UAW appelle à défendre les intérêts collectifs et la dignité de la working class, et à « manger les riches », marque un tournant notable dans la mesure où l’industrie automobile a longtemps constitué l’un des piliers du capitalisme étatsunien et de ses représentations culturelles, et où l’UAW est aujourd’hui le principal syndicat industriel du pays, comptant environ 400 000 membres. Longtemps cantonné aux marges du monde syndical, le langage de la lutte des classes en occupe désormais l’un des centres institutionnels et symboliques.

14Au moment où s’achevait la grève, le tableau d’ensemble du syndicalisme étatsunien était paradoxal : alors que le taux d’approbation des syndicats, mesuré dans les enquêtes d’opinion comme celles de Gallup, n’avait jamais été aussi haut depuis les années 1960 (71 % d’opinions favorables), le taux réel de syndicalisation de la population active n’avait jamais été aussi bas. En 2023 il s’élevait alors aux alentours de 10 %, avec des différences marquées entre le secteur public (34 %) et le privé (6 %). Outre les effets de la désindustrialisation, ce déclin continu est largement imputable à la faiblesse du droit du travail et aux obstacles administratifs et juridiques qu’il faut franchir pour qu’un syndicat soit reconnu comme interlocuteur officiel et légitime par un employeur.

15S’il est trop tôt pour saisir toutes les répercussions sociales et politiques de la stand-up strike, on peut déjà identifier trois domaines qui sont venus étendre l’espace des possibles et des pensables sociopolitiques. Le premier front ouvert est géographique : le lancement d’une campagne de syndicalisation de treize constructeurs automobiles non syndiqués, notamment dans les États du Sud, et notamment les constructeurs de véhicules électriques comme Tesla. On peut y voir un prolongement de la dynamique offensive impulsée par la grève contre les Big Three, alors que le Sud est un bastion antisyndical notoire, dans lequel aucune campagne de syndicalisation d’envergure n’a eu lieu depuis l’après-guerre. Dans la foulée de sa victoire de l’automne, l’UAW annonçait au début de l’année 2024 consacrer 40 millions de dollars à cette campagne. À la mi-avril, les salarié·es de l’usine Volkswagen de Chattanooga (Tennessee), seule usine au monde de la marque allemande à ne pas être syndiquée, votaient aux trois quarts pour rejoindre l’UAW.

16Le second front est syndical. À plusieurs reprises depuis novembre 2023, Shawn Fain a lancé un appel à tous les syndicats du pays pour faire coïncider la fin de leurs conventions collectives respectives et pour faire en sorte que le jour d’expiration tombe, symboliquement, le 30 avril 2028 à minuit, pour organiser le lendemain, 1er mai, une grève générale, seul outil collectif efficace pour défendre les intérêts des travailleur·es en tant que classe face aux « milliardaires et leurs laquais » (Fain S., 2024). Pour Fain, le militantisme syndical tel qu’il est conçu par la direction de l’UAW doit nécessairement intégrer les questions de solidarité transnationale et trouver des moyens collectifs de dépasser les frontières et les divisions de race, de genre, de sexualité et de nationalité. Cela implique de prendre des positions sur le terrain politique, comme en témoigne le soutien apporté par l’UAW aux Palestinien·nes et l’appel à un cessez-le-feu immédiat en décembre 2023.

17Le dernier front est écologique. Cela peut paraître contre-intuitif dans la mesure où la voiture individuelle (et toute l’infrastructure qui la rend possible) est l’un des symboles des modes de vie capitalistes qui ont conduit au réchauffement climatique. Même si le sujet des modes de transport en commun a été peu mis en avant pendant la grève de l’UAW, celle-ci a placé au cœur du débat public la question de la place et du rôle des travailleur·euses dans la transition. En cherchant à syndiquer les usines de voitures électriques et en parlant de la nécessité d’une « transition juste », l’UAW affirme que la transition écologique ne peut pas se faire en laissant le monde du travail de côté. Or c’est ce que font les Big Three, Joe Biden, et la classe dominante dans son ensemble, en faisant primer la compétitivité économique sur toute autre considération, en dissociant les enjeux environnementaux des enjeux sociaux et économiques, voire en jouant volontairement l’un contre l’autre le mouvement climat et le mouvement syndical (Lazare S., 2023).

18Le discours de Shawn Fain lors de la convention démocrate de Chicago, au cours de laquelle la vice-présidente sortante Kamala Harris a officiellement accepté la nomination de son parti, a confirmé le tournant politique qu’a constitué la grève de l’automne. Car au-delà du soutien apporté à Harris et son colistier, Tim Walz, au-delà des remerciements adressés à Joe Biden pour avoir rejoint le piquet de grève de l’UAW, son intervention disait quelque chose de plus profond. Faisant son entrée sur scène le poing levé, vêtu d’un t-shirt rouge cette fois floqué d’un « Donald Trump Is a Scab / Vote Harris » qu’il a théâtralement révélé en enlevant sa veste sous les acclamations, Fain a mis au centre la question du travail, de sa légitime interruption pour défendre les intérêts des travailleur·euses, et de l’illégitimité politique de celles et ceux qui préfèrent briser les grèves pour défendre la corporate class. Derrière le portrait de Kamala Harris en championne de la classe laborieuse, élogieux portrait sans doute imposé par l’exercice, c’est davantage le « nous » au nom duquel Fain parle qui apparaissait comme le véritable sujet collectif agissant – loin de la valorisation vide et consensuelle de la middle class qui s’est affiché en grandes lettres sur l’écran géant devant lequel passe Fain pour rejoindre le pupitre : « Strong middle class / Strong America ».

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Bibliographie

Bourdieu, Pierre, Langage et pouvoir symbolique, Paris, Éditions du Seuil, 2001.

Eidlin, Barry, « The UAW Strike May Be a Watershed for the US Labor Movement », Jacobin, 25 septembre 2023, https://jacobin.com/2023/09/uaw-strike-shawn-fain-big-three-drum-administration-caucus-history, consulté le 5 mai 2024.

Fain, Shawn, « Shawn Fain: May Day 2028 Could Transform the Labor Movement—and the World », In These Times, 30 avril 2024, https://inthesetimes.com/article/may-day-2028-general-strike-working-class, consulté le 5 mai 2024.

Fine, Sidney, 2020, Sit-Down: The General Motors Strike of 1936-1937, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2020 [1969].

Lazare, Sarah, « The Big 3 Want You To Think Striking Workers and the Climate Are at Odds. They’re Not », In These Times, 18 septembre 2023, https://inthesetimes.com/article/uaw-striking-workers-climate, consulté le 5 mai 2024.

Lichtenstein, Nelson, State of the Union: A Century of American Labor, Princeton, Princeton University Press, 2003.

McAdam, Doug, Sidney Tarrow et Charles Tilly, Dynamics of Contention, Cambridge et New York, Cambridge University Press, 2001.

Molla, Rani, « Workers are mad as hell this summer », Vox, 2 août 2023, https://www.vox.com/technology/2023/8/2/23815980/hot-strike-summer-labor-union-actors-writers-drivers, consulté le 5 mai 2024.

Philipps, Christian Dyogi, « ‘Where you stand, depends on where you work’: Essential Workers’ Political Attitude Formation », working paper présenté au Organizing Forum [en ligne], juin 2023.

Press, Alex, « In 2023, the US Working Class Fought Back », Jacobin, 31 décembre 2023, https://jacobin.com/2023/12/year-in-review-labor-2023-uaw-teamsters-amazon-hollywood, consulté le 5 mai 2024.

Sanders, Bernie, « Bernie Sanders to Big 3 CEOs: “It is time for you to end your greed” », In These Times, 18 septembre 2023, https://inthesetimes.com/article/bernie-sanders-uaw-autoworkers-strike, consulté le 5 mai 2024.

Sauviat, Catherine, « Deux victoires syndicales historiques chez Starbucks et Amazon. Et après ? », Chronique internationale de l’IRES, n° 128, vol. 2, 2022, p. 47-60.

Stewart, Emily et Ellen Ioanes, « Everything you need to know to feel smart about the UAW strike », Vox, 22 septembre 2023, https://www.vox.com/2023/9/15/23875044/uaw-strike-news-contract-demands-wentzville-toledo-wayne, consulté le 17 juin 2024.

Streitfeld, David, « New U.A.W. Chief Has a Nonnegotiable Demand: Eat the Rich », The New York Times, 5 octobre 2023, https://www.nytimes.com/2023/10/05/business/economy/shawn-fain-uaw-profile.html, consulté le 5 mai 2024.

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Notes

1 Introduit en 2007, ce système distingue les employé·es embauché·es avant cette date de celles et ceux qui ont été embauché·es après, ces dernier·es recevant un salaire inférieur ne bénéficiant pas d’une assurance maladie et ne cotisant pas pour leur retraite.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Clément Petitjean, « Les grèves de 2023 dans le secteur automobile : un retour de la lutte des classes ? »IdeAs [En ligne], 24 | 2024, mis en ligne le 01 octobre 2024, consulté le 08 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ideas/18085 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12hs5

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Auteur

Clément Petitjean

Maître de conférences en études américaines à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rattaché au Centre de recherche de l’Institut de démographie de Paris 1 (Cridup) et chercheur associé au Centre européen de sociologie et de science politique (Cessp).
clement.petitjean[at]univ-paris1.fr

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