Santé et alimentation dans l’Occident islamique médiéval
Résumés
Le rôle conféré à l’alimentation de garante de la santé et de remède contre la maladie explique l’essor des conceptions diététiques dans la matière médicale de l’Islam médiéval. L’intégration dans l’Empire islamique du Maghreb et de la péninsule Ibérique a dynamisé la circulation des hommes, des biens et des savoirs en Méditerranée. Les traités diététiques rédigés dans l’Occident islamique entre le ixe et le xive siècle révèlent des traits communs au Dār al-Islām ainsi que des spécificités qui amènent à interroger la place concédée au modèle oriental.
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Cette étude s’appuie partiellement sur notre thèse de doctorat L’alimentation carnée dans l’Occident islamique. Productions, consommations et représentations, Université Lumière-Lyon 2, 2018, sous la direction de Dominique Valérian (à paraître aux éditions De Boccard) ; et sur la communication « Manger, soigner. Alimentation et santé dans l’Islam médiéval » en collaboration avec Anne Troadec et en partenariat avec l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (UMS 2000, EHESS/CNRS), dans les Rendez-vous de l’Histoire de l’Institut du Monde Arabe, Paris, 13 avril 2019 : https://soundcloud.com/imarabe/manger-soigner-alimentation-et-sante-dans-lislam-medieval (consulté le 10 septembre 2019).
Texte intégral
- 1 Le système de translittération arabe suivi est celui de la revue Arabi (...)
- 2 Le qualificatif d’« arabe » est appliqué aux disciplines scientifiques (...)
- 3 Pour exemple : Marie-Hélène Marganne, « Recommandations diététiques et (...)
1Dans l’Islam médiéval (viie-xve siècle), le rôle conféré aux aliments dans la conservation de la santé et dans la prévention de la maladie justifia l’importance conférée à la diététique dans la matière médicale et l’émergence d’un genre littéraire indépendant dédié aux aliments (kitāb al-aġḏiya), au régime de vie (tadbīr) ou à la conservation de la santé (ḥifẓ al-ṣiḥḥa)1. La diététique constituait une des branches de la médecine (ṭibb) à vocation prophylactique et thérapeutique et reposait, à l’instar d’autres sciences, sur des concepts antiques compilés, assimilés et approfondis par des savants arabo-musulmans avant d’être transmis à la Chrétienté médiévale. La médecine arabe2 participait ainsi de la circulation des hommes, des connaissances et des biens (que ce soit les denrées alimentaires ou les manuscrits) au sein d’un vaste Empire (Dār al-Islām) qui allait du fleuve Indus à l’océan Atlantique, incluant le Maghreb à partir du viie siècle et la péninsule Ibérique au viiie siècle. L’étude des diètes alimentaires bénéficie d’un nombre croissant de sources et d’approches3, l’inégale disponibilité des textes limite notre connaissance des théories et des pratiques de l’Occident islamique, de leurs évolutions et de leurs spécificités par rapport à un éventuel modèle commun à l’Empire. Notre contribution interroge comment les discours diététiques entre le entre le ixe et le xive siècle diffusent des conceptions communes au Dār al-Islām, s’inscrivant ainsi dans une filiation livresque tout en intégrant des variations d’ordre régional et socioculturel.
Diffusion et essor des savoirs diététiques dans l’Occident islamique médiéval
Une pluralité de traditions médicales ?
- 4 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb (Compendio de medicina), éd. (...)
- 5 Les abbréviations suivantes sont utilisées dans l’article : m. (...)
- 6 Biblioteca de al-Andalus, Almeria, (...)
- 7 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb…, op. cit., p. 19-22 ; (...)
- 8 Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La médecine arabe et l’Occident médiéval, Paris, (...)
- 9 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb…, op. cit., éd. p. 42, 59, trad. p. 74, (...)
2Les savoirs et les pratiques diététiques de l’Occident islamique médiéval se fondent sur trois traditions distinctes, inégalement documentées : la médecine arabe ou islamique reposant sur les traductions en arabe des corpus gréco-hellénistique, la médecine prophétique rattachée aux sciences musulmanes, et enfin la médecine monastique ou mozarabe qui demeure largement méconnue. Peu d’informations nous sont parvenues des principes prévalant au moment des conquêtes islamiques (viie-viiie siècle)4. Le plus ancien traité diététique arabe qui nous est parvenu est le Muḫtaṣar fī l-ṭibb (Abrégé de médecine) de ‘Abd al-Mālik Ibn Ḥabīb (m. 8535). Ce savant polygraphe proche du pouvoir est surtout renommé pour ses connaissances juridiques malikites acquises, comme nombre de lettrés, à l’occasion de son pèlerinage, auprès de maîtres égyptiens et médinois6. Son ouvrage révèle deux traditions ayant cours dans le Dār al-Islām, à savoir la médecine prophétique (ṭibb al-nabī ou al-ṭibb al-nabawī) fondées sur les faits et dires de Muḥammad (ou ḥadīṯ-s)7, et celle d’inspiration gréco-hellénistique reposant sur les corpus hippocratiques et galéniques traduits en arabe au tournant du viiie-ixe siècle8. L’ouvrage témoigne de la coexistence de ces deux paradigmes, en rapportant par exemple à propos des laitages, que « l’Envoyé de Dieu a dit : “Vous disposez de vaches : leur lait (laban) est une chose merveilleuse, leur beurre clarifié (samn) est un remède et leur chair (laḥm) est un médicament. […] En lui se trouve un remède pour quelconque maladie, excepté la vieillesse” », mais aussi que le lait est « en général, froid et humide, même si le lait de vache est épais, celui de chamelle fin et celui de brebis équilibré »9. Le discours révèle pleinement l’appropriation de la théorie humorale hippocratique, qui considère que
- 10 Ibid., éd. p. 53, trad. p. 84- (...)
dans la composition de tous les aliments, boissons, fruits et plantes aromatiques sont les quatre qualités (aḫlāṭ) du chaud, du froid, du sec et de l’humide […]. Les éléments naturels du corps, qui sont celles qui le soutiennent sont au nombre de quatre : le sang, le phlegme, la bile rouge [sic] et la bile noire. […] Si prévaut le sang (dam), qui est chaud, humide et doux, il faut insister sur l’ingestion d’aliments (ṭa‘ām) et de boissons froids, secs et acides. […] Quand on agit ainsi, on obtient l’équilibre humoral avec lequel on maintient la santé (siḥḥa) et on évite la maladie, avec la permission de Dieu10.
3Le régime alimentaire adapté à la complexion ou tempérament (mizāğ) de l’individu, permettait dès lors un équilibre (i‘tidāl) garant du maintien en bonne santé.
- 11 Amador Díaz García, « El Kitāb ḫawāṣṣ al-aġḏiya de Ibn Māsawayh. Edición, (...)
- 12 Cyril Elgood, « The medecine of the Prophet », Medical History(...)
4Le Muḫtaṣar fī l-ṭibb s’avère déterminant pour réviser la chronologie des savoirs médicaux et de l’« orientalisation » de l’Occident islamique qui, dès le début du ixe siècle, s’inscrivait dans des dynamiques communes au Dār al-Islām. Ibn Ḥabīb vivait en effet à l’époque d’Ibn Māsawayh (m. 857), médecin nestorien de la cour califale abbasside de Bagdad et réputé spécialiste de la diététique dont le Kitāb hawāṣṣ al-aġḏiya (Livre des propriétés des aliments) est parvenu jusqu’à nous11. Le Muḫtaṣar fī l-ṭibb est également contemporain d’un des premiers traités de médecine prophétique, dédié par ‘Alī al-Riẓa au calife abbasside al-Ma’mūn (r. 813-833)12. Bien que ce genre littéraire se soit maintenu tout au long du Moyen Âge, la conception humorale s’est toutefois imposée comme précepte dominant en Orient comme en Occident. Ibn Ḥabīb témoigne ainsi de la diffusion en parallèle de divers savoirs et dans différentes régions de l’Empire islamique.
La prédominance des conceptions hippocratique et galénique
- 13 Traduction de Ahmed Chérif, Histoire de la médecine arabe (...)
- 14 Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La médecine arabe et l’Occident médiéval, (...)
- 15 Les polygraphes les plus célèbres seraient Ibn Rušd dit al-Ḥaf (...)
- 16 Angel Custodio López, « Vida y obra del famoso poligrafo cordo (...)
- 17 ‘Arīb Ibn Sa‘īd, Le calendrier de Cordoue, éd. Reinhart Do (...)
- 18 L’un des plus anciens conservés est celui d’Ibn Māsawayh : Pau (...)
- 19 Le soin dédié à l’enfant serait inspiré du kairouanais Ibn al- (...)
- 20 ‘Arīb ibn Sa‘īd, Kitāb ḫalq al-ğanīn wa tadbīr al-ḥabālā w (...)
- 21 Un exemple plus tardif serait le Minhāğ al-bayān fī-mā yas (...)
5Au Maghreb, l’Ifrīqiya (actuelle Tunisie) apparaît comme un pôle essentiel des transferts scientifiques en Méditerranée médiévale et notamment de la diététique humorale arabe. C’est en effet elle qui prédomine dans le Kitāb al-aġḏiya wa l-adwiya (Traité des aliments et des médicaments) d’Isḥāq b. Sulaymān al-Isrā’īlī (m. v. 955), qui indique avoir « réuni dans ce livre tout ce qu’on a besoin de savoir sur les aliments d’après Galien et d’autres savants. […] Je traite de chaque aliment en particulier, avec les résultats de mes expériences personnelles. J’ai divisé la première partie en plusieurs chapitres pour en faciliter l’étude aux élèves et permettre aux praticiens des recherches rapides13 ». La triple finalité – encyclopédique, pédagogique et pratique – de l’ouvrage mobilisait les connaissances que ce médecin avait acquises par l’auteur pendant sa formation commencée dans son Égypte natale, poursuivie en Ifrīqiya auprès d’Isḥāq ibn ‘Imrān (ixe-xe siècle), et approfondies par sa pratique de médecin et d’enseignant établi à Kairouan vers 90514. Le catalogue des aliments d’al-Isrā’īlī démontre comment, tout en s’inscrivant dans la filiation hippocratique et galénique, la diététique arabe connut des dynamiques qui associaient la transmission dans le Dār al-Islām et l’approfondissement des connaissances. Toutefois, à l’image d’Ibn Ḥabīb, un certain nombre d’auteurs s’avèrent être des polygraphes ayant des connaissances en médecine, parmi lesquels ‘Arīb ibn Sa‘īd (m. 980)15. Ses biographes le présentent avant tout comme un lettré (adīb), un historien (ta’rīḫī) et un chroniqueur (aḫbārī) mais dont la carrière politique semble avoir commencé après avoir été médecin (ṭabīb) à la cour de ‘Abd al-Raḥmān III16. Ses connaissances dans des domaines très divers se reflètent dans son Kitāb tafṣīl al-azmān wa-maṣāliḥ al-abdān (Livre de la division des temps et l’hygiène du corps) plus connu sous le nom de Calendrier de Cordoue, qui inclut des recommandations diététiques au mois de décembre17. Il appartient aux genres calendaires (Kitāb al-azmina et Kitāb al-anwā’) originaires et importés d’Orient mais dont le contenu requérait une nécessaire adaptation aux caractéristiques de l’Occident18. Dédié à son successeur al-Ḥakām II (r. 961-976), son Kitāb ḫalq al-ğanīn wa tadbīr al-ḥabālā wa-l-mawlūdīn (Livre de la génération du fœtus, du traitement des femmes enceintes et des nouveau-nés) montre sa maîtrise des textes d’Ibn Māsawayh et d’Isḥāq ibn ‘Imrān, ce qui incite à considérer que leurs traités sont rapidement parvenus dans la péninsule Ibérique19. La recette, relativement détaillée, d’un mets dénommé ğūḏāba d’origine orientale, destinée à « augmenter la force virile20 » permet l’hypothèse d’une diffusion des savoirs, au xe siècle, sous la forme de réceptaires rédigés par des médecins21.
6Malgré leur parcimonie, les sources textuelles conservées tendent à montrer que l’Occident islamique contribuait pleinement à l’essor d’une diététique arabe, dès le début du ixe siècle. Les sources montrent l’absence de décalage chronologique entre les débuts de la littérature diététique en Occident et en Orient érigée en modèle par l’historiographie. Ils suggèrent enfin l’existence d’une diversité de traditions et de formes textuelles avant une période d’accroissement du nombre et de la diversité des traités à partir du xe siècle.
Filiation, diversification et diffusion des discours diététiques
Émergence et diversification du genre diététique
- 22 Expiración García Sánchez, « La diététique alimentaire arabe, (...)
- 23 Ibn Rušd, Kitāb al-kulliyāt fī l-ṭibb, éd. José M.ª Fórnea (...)
- 24 Alors que la médecine hippocratique a fondé la diaeta sur l’équilibre entre alimentation (...)
7Comme dans l’ensemble du Dār al-Islām, les prescriptions alimentaires occupaient une place variable dans les traités de l’Occident islamique car, comme le souligne Expiración García Sánchez, « la plupart des textes médicaux de caractère général, en plus des grandes encyclopédies, avaient pour habitudes d’inclure des indications sur le régime alimentaire à suivre pour chaque maladie exposée22 ». Ainsi, dans le Kitāb al-kulliyāt fī l-ṭibb (Livre des généralités de la médecine) d’Ibn Rušd [Averroès] (m. 1198), la diététique trouve une place prédominante dans le cinquième chapitre dédié aux médicaments et aux aliments (al-adwiya wa l-aġḏiya) – incluant les « aliments médicamentaux » (aġḏiya dawā’īya) – et dans le sixième consacré à la conservation de la santé (ḥifẓ al-ṣiḥḥa) dans lequel il pose le problème de la prédisposition naturelle, se demandant pourquoi deux individus de mêmes caractéristiques et de même régime peuvent présenter des états différents23. En accord avec les conceptions galéniques, l’alimentation y comptait parmi les six « choses nécessaires » (umūr ḍarūrīya) ou « choses non naturelles » (ġayr ṭabi‘īya) sur lesquelles reposait la notion de régime (tadbīr)24. Les médecins antiques, en premier lieu Galien, et orientaux tels qu’Ibn Sīnā (m. 1037), demeurent des autorités de références, puisqu’Ibn Rušd aurait rédigé le Kulliyāt afin d’offrir à l’Occident islamique son propre Qānūn. Il n’en démontre pas moins la volonté et la capacité des savants de l’Occident islamique d’égaler ces modèles.
- 25 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya (Tratado de los Alimentos), éd. (...)
- 26 Al-Uryūlī, Un tratado nazarí sobre alimentos : al-Kalām ‘a (...)
- 27 « Pour le second objectif – Dieu te rende la santé et guérisse (...)
- 28 Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl li-ḥifẓ al-ṣiḥḥa fī l-fuṣūl ( (...)
8L’approfondissement des savoirs et la diffusion des pratiques en al-Andalus et au Maghreb conduisirent à l’accroissement du nombre d’ouvrages spécifiquement consacré à la diète et ainsi à l’émergence d’un genre littéraire. Le catalogue des aliments, illustré par le traité d’al-Isrā’īlī, exposait les propriétés humorales des denrées d’origine animale et végétale, en précisant leurs effets bénéfiques et nocifs et la manière de les consommer. Si la vocation encyclopédiste du savant de Kairouan est caractéristique du xe siècle, lui a toutefois succédé une forme plus condensée et, sans doute, plus pratique à utiliser, à l’image du Kitāb al-aġḏiya (Livre des aliments) d’Ibn Zuhr (m. 1162) qui indique « parler des aliments et des médicaments qui sont accessibles, de ceux que l’on peut trouver avec facilité dans la majorité des lieux, dans un exposé résumé, ni très bref, ni trop étendu25 ». Cette forme succincte caractérise également le Kalām ‘ala l-aġḏiya (Discours sur les aliments) d’al-Uryūlī, vivant au xiiie siècle ou au début du xive siècle, et le Kitāb al-aġḏiya d’al-Rundī (m. 1390)26. La visée était d’informer sur les qualités des denrées ou des plats cuisinés, afin que le lecteur – sans être médecin de formation – sache lesquels étaient les plus appropriés au tempérament du mangeur, et quels ingrédients ou procédés culinaires pouvaient réduire les préjudices consécutifs à leur consommation. Par le contenu et la forme de ces ouvrages, la diététique n’est plus circonscrite, au xiie-xive siècle, au cercle des théoriciens ou praticiens puisqu’un lettré pouvait y trouver les informations de base pour consommer une nourriture appropriée. Toutefois, dans les représentations, le maintien en bonne santé ne se limitait pas à inclure ou éviter une denrée particulière dans ses habitudes alimentaires, puisqu’il dépendait d’un ensemble de facteurs mis en évidence dans le traité d’hygiène (kitāb al‑ṣiḥḥa). Le lecteur pouvait ainsi adopter un régime de vie garantissant la conservation de la santé, dans lequel l’alimentation occupe néanmoins une place majeure, sans avoir à consulter un médecin. C’est ce que suggère l’introduction du Kitāb al-aġḏiya wa ḥifẓ al-ṣiḥḥa (Livre des aliments et de la conservation de la santé) d’Ibn Ḫalṣūn27, ouvrage relativement composite combinant un catalogue des aliments, un traité d’hygiène et un régime de santé énonçant les principes à suivre pour les quatre saisons. En somme, l’essentiel des savoirs utiles pour vivre en bonne santé et éviter la maladie. Les variations discursives d’un ouvrage à l’autre relevaient moins des principes fondamentaux que du degré de concision ou d’érudition de l’auteur. Ibn al-Ḫaṭīb accentua l’importance de la dimension saisonnière dans son Kitāb al-wuṣūl li-ḥifẓ al-ṣiḥḥa fī-l-fuṣūl (Livre du soin de la santé durant les saisons de l’année). À la suite d’un exposé théorique (ta‘rīf), une partie pratique (taṣrīf) décline les recommandations, complexion par complexion et saison par saison, ayant trait aux six choses non naturelles, avant de considérer le régime des enfants, des anciens et des voyageurs28. Si sa formulation et son lexique choisis visent à mettre en exergue l’érudition de l’auteur, l’œuvre parcourt toutes les situations évoquées par la littérature médicale, et qu’un praticien serait amené à rencontrer dans sa carrière.
9Tout en conférant une importance aux canons et autorités du genre, les sources occidentales témoignent ainsi d’une relative individualité des discours, qui s’assimile ponctuellement à une forme de régionalisation.
Une relative régionalisation des discours ?
10Au-delà d’une conception commune, les ouvrages diététiques révèlent une certaine part de différenciation et d’individualité de l’auteur. Au xvie siècle encore, la Tuḥfat al-qādim du médecin d’Ifrīqiya Abū l-‘Abbās Aḥmad al-Ḥimyarī, connu sous le nom d’al-Maġāzilī, considérait que
- 29 Voir Françoise Micheau, « La connaissance d’Ibn al-Ǧazzār, méd (...)
- 30 D’après Khader Musa, « La paidología … », art. cité, p. 103.
parmi les grands abrégés médicaux, leurs auteurs ne sont pas de cette province ; c’est le cas d’Ibn Sīnā qui est de Buḫārī ; al-Mağūsī [m. v. 994], auteur d’al-Kāmil, est de Mağūsa, dans la contrée de l’Iraq ; et ainsi les autres livres ne sont pas de cette province. Il convient pour les gens de cette province de regarder les livres d’Ibn al-Ğazzār [m. 979]29, parce qu’il est d’Ifrīqiya ; cependant le reste des livres ne sont pas convenables (adéquates) pour le médecin expert qui prescrit ses remèdes (recettes) tels qu’ils sont écrits, sans avoir auparavant pris en considération les différentes natures par rapport au pays, et l’effet des médicaments d’un pays à l’autre, selon les climats et les habitudes30.
- 31 Cécile Callou, De la garenne au clapier : étude archéozool (...)
- 32 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 27, (...)
- 33 Ibn Ḫalṣūn, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 73, 86, trad. p. 99, (...)
- 34 Ibn Ḫalṣūn, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 80, (...)
11La prise en considération des variations environnementales et socio-culturelles transparaît à travers l’inclusion de denrées, de pratiques culinaires et d’appellations caractéristiques d’une région du Dār al-Islām. Un exemple significatif est celui du lapin (Oryctolagus cuniculus L.) dont la particularité est d’avoir une zone d’indigénat circonscrite à la péninsule Ibérique, lieu de sa diffusion et de sa probable domestication survenues au cours de l’époque médiévale31. Les noms arabes témoignent de l’origine ibérique de l’espèce dénommée qunilya et qunayna, dérivant de l’ibérisme latin cuniculus. Absent des traités orientaux, le lapin est mentionné par Ibn Zuhr qui souligne qu’« aucun médecin classique [ancien] ne mentionne le lapin ; les contemporains disent qu’il est froid et sec32 ». Ce lagomorphe apparaît également dans le traité d’Ibn Ḫalṣūn pour qui la chair est moins atrabilaire que celle du lièvre (arnab), et dans celui d’al-Uryūlī qui déconseille le lapin ainsi que d’autres gibiers aux personnes qui réalisent peu d’effort33. L’exemple du lapin s’oppose ainsi à l’idée d’une fidélité ou d’une dépendance aveugle des traités occidentaux vis-à-vis du modèle oriental, et révèle au contraire une forme de régionalisation perceptible également à travers le couscous mentionné par Ibn Ḫalṣūn, al-Uryūlī et Ibn al-Ḫaṭīb, dont les plus anciennes recettes culinaires conservées datent du xiie-xiiie siècle34. La diététique met ainsi en évidence les liaisons opérées entre la cuisine et la médecine et entre les divers genres littéraires.
Normes diététiques et habitudes alimentaires
Au fondement de la diététique : cuisine et médecine
- 35 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala fī alwān al-aṭ‘ima, (...)
- 36 Ce livre s’intitule Fī aṭ‘ima al-marḍā wa kaṯīr min al-aṣi (...)
12Bien que les filiations demeurent parfois délicates à retracer, des aspects de la tradition diététique témoignent d’une convergence entre la santé et l’alimentation attestée, au-delà de la littérature médicale, dans les deux livres de cuisine conservés de l’Occident islamique datés du xiie-xiiie siècle. Le premier, connu sous le titre d’Anwā‘ al-ṣaydala fī alwān al-aṭ‘ima (Les genres de pharmacopée dans la préparation de toutes sortes de mets) ou Kitāb al-ṭabīḫ (Livre de cuisine) est une compilation anonyme réalisée au xiie-xiiie siècle. Sur environ cinq cents recettes de cuisine, une quarantaine comporte un commentaire diététique ou une finalité thérapeutique relevant de la théorie humorale. Des plats sont ainsi recommandés à une saison particulière, ou alors aux personnes âgées, jeunes ou souffrant de fièvre. Est par exemple rapportée une « recette d’un plat mentionné par al-Rāzī [qui] donne des forces aux convalescents et à ceux affaiblis par une longue maladie35 ». Malgré le doute posé par les homonymes, il semble probable qu’il s’agisse du persan (m. 925) surnommé le « Galien des Arabes » dont les ouvrages étaient, dès le tournant du xe et du xie siècle, des références d’autorité tant dans l’Orient que dans l’Occident islamique, comme le montre notamment l’encyclopérique Kitāb al-taṣrīf li-man ‘ağiza ‘an al-ta’līf (Livre du classement [de la médecine] pour qui n’a pu faire la compilation [pour lui-même]) d’al-Zahrāwī (m. v. 1013) dont le 26e traité (maqālā) est consacré à l’alimentation en fonction des maladies36.
- 37 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala …, op. cit., p. 50 ; Catherine Guillaumond, Cuisin (...)
- 38 Kisrā/Kosroès Ier Anū Širwān était un souverain sassanide de P (...)
- 39 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān fī ṭayyibāt al-ṭa’ām (...)
- 40 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān…, op. cit., p. 273 ; (...)
- 41 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān…, op. cit., p. 31 ; (...)
- 42 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. (...)
13D’autres passages du réceptaire culinaire témoignent d’une filiation médicale certaine puisqu’un paragraphe énonce qu’« Hippocrate a dit : “Il convient de choisir pour les malades les aliments qui ont le plus de goût”. Galien affirme dans son commentaire que ce qu’a voulu dire Hippocrate par l’expression “les aliments qui ont le plus de goût” ce sont les aliments que le malade désire et pour lesquels il a un penchant, même s’ils sont dépourvus de vertus ou de nature à engendrer une humeur viciée37 ». À la filiation grecque s’ajoute un héritage de la Perse sassanide, l’Anwā‘ al-ṣaydala se référant au « traité culinaire d’Anū Širwān [où il est dit que] celui qui veut conserver la santé ne doit pas manger d’aliment ayant passé la nuit dans un ustensile en cuivre (nuḥḥās), car même un excellent mets, ayant passé la nuit ou ayant été préparé dans du cuivre, tournera et prendra mauvais goût38 ». Les remarques diététiques des réceptaires révèlent ainsi une transmission entre l’Orient et l’Occident islamiques, et une connexion entre les genres médical et culinaire dont la périodisation s’avère toutefois complexe. L’auteur du second livre de cuisine intitulé Fuḍalāt al-ḫiwān fī ṭayyibāt al-ṭa‘ām wa-l-alwān (Reliefs de table, à propos des délices de la nourriture et des différents plats), Ibn Razīn al-Tuğībī (m. 1293), considérait en effet les aliments comme une « source de santé corporelle et cause première de l’équilibre de la complexion humaine39 ». Pourtant, les remarques diététiques se révèlent très ponctuelles dans son ouvrage, la seule autorité explicitement mentionnée étant le médecin Ibn Ğanāḥ (m. 1040) réputé pour son dictionnaire bilingue et son traité de pharmacopée40. L’une des rares recommandations d’ordre médicale déconseille de « cuisiner deux fois dans la même marmite de terre cuite ; un médecin a insisté sur ce point […]. Quant aux récipients en argile (faḫḫār) et en céramique glaçurée (ḥantam), ce même médecin déconseille de cuisiner avec eux plus d’une fois quand ils sont en argile, et plus de cinq quand ils sont vernissés »41. L’autorité en question est vraisemblablement Ibn Zuhr dont le Kitāb al-aġḏiya déconseille aussi de cuisiner dans les ustensiles en cuivre en raison de la nocivité de ce matériau, prescriptions qui furent aussi copiées ou résumées par al-Uryūlī et Ibn al-Ḫaṭīb42.
- 43 Manuela Marín, David Waines, « The Balanced way: Food for plea (...)
- 44 Ibn Sayyār al-Warrāq, Kitāb al-ṭabīḫ, éd. Kaj Öhrnberg, Saḥbān (...)
- 45 Expiración García Sánchez, « La diététique alimentaire arabe… (...)
14Les deux réceptaires de l’Occident attestent ainsi une connexion entre médecine et cuisine perceptible dans l’Orient islamique dès le ixe-xe siècle dans le califat abbasside43, à travers le Kitāb al-ṭabīḫ d’Ibn Sayyār al-Warrāq (xe siècle)44. Expiración García Sánchez constate que « ce phénomène de convergence se produit aussi en al-Andalus, quoique beaucoup plus tard, aux xiie-xive siècles45 », l’absence de témoins textuels empêchant certes toute révision chronologique. Il convient toutefois de souligner les rapprochements observables entre le livre abbasside et l’Anwā‘ al-ṣaydala, en particulier dans la part concédée à la diététique, qui tend à les caractériser par rapport aux autres ouvrages du genre. Des indices suggèrent qu’une partie de la compilation anonyme est antérieure au xiie-xiiie siècle et posent dès lors l’hypothèse d’une précocité de la connexion entre médecine et cuisine, ou de la diffusion entre Orient et Occident.
15Alors que traités culinaires et médicaux s’adressaient de manière privilégiée aux élites urbaines, ils témoignent néanmoins d’une relative prise en considération de la diversité socioculturelle et socio-économique des populations de l’Occident islamique.
Régimes alimentaires et catégories socioprofessionnelles
- 46 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala …, op. cit (...)
- 47 Maxime Rodinson, « Recherches sur les documents arabes relatif (...)
16La pluralité des composantes sociales de l’Occident islamique est manifeste dans un commentaire de l’Anwā‘ al-ṣaydala concernant un type de rafīs, à base de pain azyme (faṭīr) « comme le rafīs berbère ou le rafīs du marché, qui n’est pas bon (lā yaṣlaḥu) excepté pour les couches laborieuses (ahl al-kadd wa-l-ta‘ab) ou pour gaver la volaille (‘allafa al-dağāğ)46 ». L’image négative de rusticité associant les habitudes alimentaires des Berbères et celles des marchés s’opposerait en filigrane au raffinement attribué aux élites et aux Arabes, selon un topos couramment développé par les milieux lettrés d’al‑Andalus. M. Rodinson observe une attitude analogue dans l’Orient islamique, où « un lieu commun fréquent [était] la comparaison entre la rude alimentation des Arabes et les riches nourritures iraniennes que dédaignèrent les premiers conquérants47 ».
- 48 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 10, trad. p. 46.
- 49 Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl, op. cit., éd. p. 58, (...)
- 50 Al-Isrā’īlī, Kitāb al-aġḏiya wa-l-adwiya, op. cit., (...)
- 51 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. (...)
17Néanmoins, l’expression ahl al-kadd wa-l-ta‘ab – littéralement « les gens de labeur et de peine » – renvoie à un autre registre, celui du discours médical. Ibn Zuhr considère en effet que le pain azyme est recommandé pour les personnes qui exercent un travail (ta‘ab wa ğahd), selon le principe théorique associant la texture d’un aliment, la durée de sa digestion et son apport nutritif à l’activité réalisée par le mangeur48. Ibn al-Ḫaṭīb recommande ainsi le ṯarīd épais pour les personnes ayant une activité intense ou à l’air libre (li-ahl al-kadd wa-l-ḥurka wa-l-tawaḥḥaš), parce qu’il fortifie le corps et adoucit la peau49. La distinction socio-économique reposerait ici sur l’activité personnelle et professionnelle et donc, indirectement, sur la richesse. Déjà au xe siècle, le traité d’al-Isrā’īlī emploie la formule « gens de labeur et d’efforts » (ahl al-ta‘ab wa-l-riyāḍa) en opposition aux « gens de la tranquillité et du repos » (ahl al-da‘a wa-l-sakūn)50. La dualité du mode de vie justifie, pour les médecins, une différenciation du régime alimentaire, les personnes oisives devant consommer des aliments légers, rapides à digérer et peu nourrissants, alors que les actifs doivent s’orienter vers les nourritures aux propriétés inverses. L’attribution d’une alimentation particulière concernait également les diverses pièces de viande, car les têtes d’animaux, et notamment celles des chèvres et des ovins, sont appropriées pour les personnes réalisant de gros travaux et activités d’après Ibn Zuhr51. Ce médecin considère ces aliments comme peu recommandables et en rien bénéfiques, excepté pour les groupes en question. Alors que ce propos tend à associer une alimentation de mauvaise qualité aux couches laborieuses, d’autres traités présentent cependant une réflexion plus complexe et nuancée.
- 52 Al-Uryūlī, Un tratado nazarí, op. cit., éd. p. 131, 133-134, trad. (...)
- 53 Al-Rundī, « Kitāb al-aġḏiya », op. cit., p. 199, 201.
18Les deux ouvrages diététiques qui développent le plus finement les distinctions sociales en matière de régime alimentaire sont ceux d’al-Uryūlī et d’al-Rundī. À propos des propriétés générales des viandes, al-Uryūlī ne formule qu’une allusion d’ordre socio-économique, en qualifiant la viande bovine de nourriture appropriée aux personnes réalisant des travaux de force (kaṯīr al-kadd wa-l-ta‘ab). Le médecin complète néanmoins son propos en dédiant un aparté aux choix des espèces en fonction de l’activité physique du consommateur52. Sont ainsi recommandées aux couches laborieuses les viandes de mouton adulte, de vache non engraissée et de caprin castré. À l’inverse, ceux qui réalisent peu d’activités et ont beaucoup de repos (qalīl al-riyāḍa kaṯīr al-rāḥa) doivent s’orienter vers la viande de chevreau pour les quadrupèdes, et celle de poule parmi les oiseaux. Cette consommation différenciée se trouve confirmée et approfondie par le traité d’al-Rundī. La viande bovine – présentée comme froide et sèche, lente à digérer, difficile à évacuer et la plus nourrissante au corps parmi toutes les viandes – convient aux couches laborieuses « telles que les forgerons (ḥaddādūn) et les paysans (fallāḥūn) » qui en tirent le plus de bénéfices en comparaison des autres espèces à condition, toutefois, qu’ils ne consomment pas des légumes atrabilaires – comme les choux et le chou-fleur – et qu’ils la consomment avec du vinaigre et du murrī53. Cette précision permet donc d’associer les notions d’effort et de travail à des catégories professionnelles, en l’occurrence des métiers manuels.
- 54 Ibid., p. 186, 202.
19De manière plus générale, il oppose le régime alimentaire des gens d’efforts et d’activités (ahl al-ta‘b wa-l-riyāḍa), à qui sont recommandées les viandes grasses comme celles de bovins et d’ovins engraissés, à celui des personnes faisant peu d’activité, qui ont besoin de manger de la viande jeune et grasse d’ovins ou de chevreaux, du beurre et du lait frais ainsi que des douceurs (ḥalāwāt). Enfin, pour les personnes ayant une vie d’oisiveté et d’abondance (al-tarf wa-l-na‘m), pour celles qui réalisent une activité modérée ou pour les convalescents, la meilleure des viandes est celle de poule suivie de la perdrix. Al-Rundī élargit de plus son raisonnement aux nourritures préparées et aux mets, en indiquant que l’isfīḏabāğ, plat d’origine persane, convient aux couches laborieuses, mais non la viande cuite au ṭāǧin sur les braises54. L’attribution d’un régime alimentaire à une catégorie socio-économique manifeste ainsi une certaine flexibilité car, si les viandes de choix sont, de manière privilégiée, destinées aux personnes réalisant peu d’activités, donc aux élites, certains mets estimés sont recommandés pour les couches laborieuses.
⁂
20Le corpus diététique de l’Occident islamique demeure moins bien doté que celui de l’Orient et oblige dès lors à laisser des questions en suspens. Les textes conservés tendent toutefois à montrer une pleine intégration aux dynamiques scientifiques du Dār al-Islām et à réviser le décalage chronologique qui aurait marqué la Méditerranée occidentale puisqu’y circulaient, dès le début du ixe siècle, des discours nés avec l’émergence de l’Empire. L’essor de la littérature diététique au Maghreb et en al-Andalus révèle l’appropriation de concepts communs à la matière médicale arabe et aussi, ponctuellement, des spécificités révélatrices de leur région d’origine. Au-delà de l’autorité conférée aux prédécesseurs antiques et orientaux, une relative individualité se dessine voire se dissimule derrière l’aura concédée au modèle de l’Orient en général et de la Bagdad abbasside en particulier.
Notes
1 Le système de translittération arabe suivi est celui de la revue Arabica, voir http://www.inalco.fr/sites/default/files/asset/document/translitteration_arabica.pdf (consulté le 30 mars 2020).
2 Le qualificatif d’« arabe » est appliqué aux disciplines scientifiques telles que la médecine ou l’agronomie, en raison de la primauté de cette langue pour la production et la diffusion des textes. Il conviendrait toutefois de préférer les adjectifs « islamique » ou « arabo-musulman-e », dans la mesure où des auteurs médiévaux appartenaient à une autre ethnie (par exemple perse ou berbère) ou à la confession chrétienne ou juive.
3 Pour exemple : Marie-Hélène Marganne, « Recommandations diététiques et thérapeutiques dans l’Égypte byzantine (284-641). L’apport de la papyrologie », Antiquité tardive, 27, 2019, p. 57-68 ; Michelle Alexander, Alejandra Gutiérrez, Andrew R. Millard, Michael P. Richards et Christopher M. Gerrard, « Economic and socio-cultural consequences of changing political rule on human and faunal diets in medieval Valencia (c. vth–xvth century AD) as evidenced by stable isotopes », Archaeological and Anthropological Sciences, 11, 2019, p. 3875-3893 ; Miriam Shefer-Mossensohn et Keren Abou Hershkovitz, « Early Muslim Medicine and the Indian Context: A Reinterpretation », Medieval Encounters, 19, 2013, p. 274-299 ; Efraim Lev et Chipman Leigh, Medical Prescriptions in the Cambridge Genizah Collections. Pratical Medicine and Pharmacology in Medieval Egypt, Leyde/Boston, Brill, 2012.
4 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb (Compendio de medicina), éd. et trad. Camilo Álvarez de Morales et Fernando Girón Irueste, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto de cooperación con el Mundo Árabe, 1992, p. 11-18 ; Raymond Le Coz, Les chrétiens dans la médecine arabe, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 142-161.
5 Les abbréviations suivantes sont utilisées dans l’article : m. = mort ; r. = règne de ; m. v. = mort vers.
6 Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes, 2009-2013, vol. III, p. 219-227.
7 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb…, op. cit., p. 19-22 ; Manfred Ullmann, La médecine islamique, Paris, PUF, 1995 [1978], p. 8-10.
8 Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La médecine arabe et l’Occident médiéval, Paris, Maisonneuve et Larose, 1996 [1990], p. 13-54 ; Dimitri Gutas, Greek Though, Arabic Culture. The Graeco-Arabic Translation Movement in Baghdad and Early ‘Abbāsid Society (2nd-4th/8th-10th centuries), Londres/New York, Routledge, 1998.
9 Ibn Ḥabīb, Mujtaṣar fī l-ṭibb…, op. cit., éd. p. 42, 59, trad. p. 74, 89.
10 Ibid., éd. p. 53, trad. p. 84-85.
11 Amador Díaz García, « El Kitāb ḫawāṣṣ al-aġḏiya de Ibn Māsawayh. Edición, traducción y estudio con glosarios (I) », Miscelánea de estudios árabes y hebraicos, 27-28/1, 1978, p. 7-63 ; Gérard Troupeau, « Le premier traité arabe de diététique : le Kitāb ḫawāṣṣ al-aġḏiya de Ibn Māsawayh », Mecidina nei Secoli Arte e Scienza, 7, 1995, p. 121-139 repris dans Raymond Le Coz, Les chrétiens dans la médecine arabe, op. cit., p. 205-213.
12 Cyril Elgood, « The medecine of the Prophet », Medical History, 6/2, 1962, p. 146‑153; Id., « Tibb‑ul‑Nabbi or Medicine of the Prophet, being a translation of two works of the same name: I. The Ṭibb‑ul‑Nabbi of al‑Suyūṭī. II: The Ṭibb‑ul‑Nabbi of Maḥmūd bin Mohamed al‑Chaghhayni, together with introduction, notes and glossary », Osiris, 14, 1962, p. 33-192.
13 Traduction de Ahmed Chérif, Histoire de la médecine arabe en Tunisie, thèse pour le doctorat de l’Université de Bordeaux mention médecine, Bordeaux, Imprimerie Moderne A. Destout, 1908, p. 48 ; Isḥāq ibn Sulaymān al-Isrā’īlī, Kitāb al-aġḏiya, 3 vol., Francfort, Institute for the History of Arabic-Islamic Science, 1986 ; Id., Kitāb al-aġḏiya wa-l-adwiya, éd. Muḥammad al-Ṣabbāḥ, Beyrouth, Mu’assasat ‘Izz al‑Dīn li‑l‑Ṭibā’ah al‑Našr, 1992.
14 Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La médecine arabe et l’Occident médiéval, op. cit., p. 109-113.
15 Les polygraphes les plus célèbres seraient Ibn Rušd dit al-Ḥafīd (m. 1198) – Averroès –, Maïmonide (m. 1204) et Ibn al-Ḫaṭīb (m. 1374). Moins bien connus, Ibn Ḫalṣūn (m. v. 1266-7) et al-Rundī (m. 1390) étaient juristes (faqīh), prédicateurs (imām) et soufis. En revanche, la famille des Banū Zuhr, à laquelle appartiennent Abū l-’Alā (m. 1131) et son fils Abū Marwan (m. 1162), se distingua essentiellement par son exercice de la médecine : Biblioteca de al-Andalus, op. cit., vol. I, p. 530-534, vol. III, p. 611-614, p. 643-698, vol. IV, p. 516-617, vol. VI, p. 340-368.
16 Angel Custodio López, « Vida y obra del famoso poligrafo cordobes del siglo x: ‘Arīb ibn Sa‘īd », dans Expiración García Sánchez (éd.), Ciencias de la naturaleza en al-Andalus. Textos y estudios I, Grenade, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Escuela de Estudios Árabes, 1990, p. 317-347 ; Biblioteca de al-Andalus, op. cit., vol. V, p. 119-126.
17 ‘Arīb Ibn Sa‘īd, Le calendrier de Cordoue, éd. Reinhart Dozy, trad. Charles Pellat, Leyde, Brill, 1961, éd. p. 175, trad. p. 174.
18 L’un des plus anciens conservés est celui d’Ibn Māsawayh : Paul Sbath, « Kitāb al-azmina. Le livre des temps d’Ibn Massawaïh, médecin chrétien célèbre décédé en 857 », Bulletins de l’Institut d’Égypte, 15, 1933, p. 235-257 ; trad. Gérard Troupeau, « Le Livre des Temps de Jean Ibn Māsawayh : traduit et annoté », Arabica, 15/2, 1968, p. 113-142. Voir Jean Barbaud, « Hygiène, diététique et médecine dans les calendriers agricoles arabes », Revue d’histoire de la pharmacie, 86/317, 1998, p. 41-48 ; Expiración García Sánchez, « Las normas dietéticas a través de los calendarios andalusíes », dans Alexander Fodor (éd.), Proceedings of the 14th Congress of the UEAI, Budapest, 29th August 3rd September 1988, 1, Budapest, Eötvös Loránd University Chair for Arabic Studies, Csoma de Kőrös Society Section of Islamic Studies, 1995, p. 227-250.
19 Le soin dédié à l’enfant serait inspiré du kairouanais Ibn al-Ğazzār (m. 979) : Khader Musa, « La paidología de ‘Arīb al-Qurṭubī e Ibn al-Ŷazzār al-Qayrāwanī. ¿Coincidencia o plagio? », Anaquel de Estudios Árabes, 10, 1999, p. 97-132.
20 ‘Arīb ibn Sa‘īd, Kitāb ḫalq al-ğanīn wa tadbīr al-ḥabālā wa l-mawlūdīn. Le livre de la génération du fœtus et le traitement des femmes enceintes et des nouveau-nés, éd. et trad. Henri Javier et ‘Abd al-Qādir Nūr al-Dīn, Alger, Ferraris, 1956, éd. p. 16, trad. p. 23.
21 Un exemple plus tardif serait le Minhāğ al-bayān fī-mā yasta‘milu al-insān (La description de tout ce que l’homme utilise) d’Ibn Ğazla (m. 1100) : Daniel Newman, Medieval Arab Pharmacology and Dietetics: Ibn Jazla’s Manual of Popular Drugs and Food (11th Century) (en préparation). Dans le domaine thérapeutique, on peut signaler qu’à la suite de ses recettes pharmaceutiques, Abū l-‘Alā’ Zuhr (m. 1131) mentionne ponctuellement les mets appropriés : Abū l-‘Alā’ Zuhr, Kitāb al-Muŷarrabāt (Libro de las experiencias médicas), éd. trad. Cristina Álvarez Millán, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Agencia española de cooperación internacional, 1994.
22 Expiración García Sánchez, « La diététique alimentaire arabe, reflet d’une réalité quotidienne ou d’une tradition fossilisée ? (ixe-xve siècles) », dans Frédérique Audoin-Rouzeau et Françoise Sabban (éd.), Un aliment sain dans un corps sain. Perspectives historiques, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2007, p. 68.
23 Ibn Rušd, Kitāb al-kulliyāt fī l-ṭibb, éd. José M.ª Fórneas Besteiro et Camilo Álvarez de Morales, 2 vol., Grenade/Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Escuela de Estudios Árabes, 1987 ; Ibn Rušd, El libro de las generalidades de la medicina, trad. M.ª Concepción Vázquez de Benito et Camilo Álvarez de Morales, Madrid, Totta, 2003.
24 Alors que la médecine hippocratique a fondé la diaeta sur l’équilibre entre alimentation et exercice, Galien a introduit les autres facteurs appelés les « choses nécessaires », systématisées par les médecins arabes sous le nom de « choses non naturelles ». Comme le souligne Marilyn Nicoud, « de ces rapports entre la santé et la maladie d’un côté, l’alimentation et plus largement l’environnement naturel de l’autre, découle le double sens du mot diaeta utilisé au Moyen Âge […], dans une acception étroite, la diète prend le sens de régime alimentaire […] [alors que] dans un sens large, diététique est synonyme de “régime de vie” et regroupe un ensemble de facteurs déterminants pour la conservation de la santé ou pour son recouvrement » : Marilyn Nicoud, « Savoirs et pratiques diététiques au Moyen Âge », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 13, 2006, p. 239-247 ; Ead., Les régimes de santé au Moyen Âge. Naissance et diffusion d’une écriture médicale, xiie-xve siècle, Rome, École française de Rome, 2007, p. 4-5.
25 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya (Tratado de los Alimentos), éd. et trad. Expiración García Sánchez, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto de cooperación con el Mundo Árabe, 1992, éd. p. 9, trad. p. 45.
26 Al-Uryūlī, Un tratado nazarí sobre alimentos : al-Kalām ‘alā l-aġḏiya de al-Arbūlī, éd. et trad. Amador Díaz García, Mojácar Almeria, Arráez, 2008 [1979-1980] ; al-Rundī, « Kitāb al-aġḏiya », dans Muḥammad al-‘Arabī al-Ḫaṭṭābī (éd.), Al-aġḏiya wa-l-adwiya ‘inda mu’allifī al-ġarb al-islāmī (Pharmacopée et régimes alimentaires dans l’œuvre des auteurs hispano-musulmans), Beyrouth, Dār al‑Ġarb al‑Islamī, 1990, p. 181-210.
27 « Pour le second objectif – Dieu te rende la santé et guérisse tes maux –, je ne peux remplacer le médecin à cause de leur diversité et de la difficulté du diagnostic ; je souhaite que Dieu te permette de t’en passer et ne t’inflige pas de maladie » : Ibn Ḫalṣūn, Kitāb al-aġḏiya. Le livre des aliments. Santé et diététique chez les arabes au xiiie siècle, éd. et trad. Suzanne Gigandet, Damas, Institut français de Damas, 1996, éd. p. 11, trad. p. 33.
28 Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl li-ḥifẓ al-ṣiḥḥa fī l-fuṣūl (Libro del cuidado de la salud durante las estaciones del año o « Libro de higiene »), éd. et trad. M.ª Concepción Vázquez de Benito, Salamanque, Universidad de Salamanca, 1984. Voir aussi M.ª Concepción Vázquez de Benito, « Sobre el concepto de dietética en la medicina árabe », dans Pablo García Castillo (éd.), Trabajos y días salmantinos. Homenaje a D. Miguel Cruz Hernández, Salamanque, Globalia Ediciones Anthema, 1998, p. 369-385.
29 Voir Françoise Micheau, « La connaissance d’Ibn al-Ǧazzār, médecin de Kairouan, dans l’Orient arabe », Arabica, 43/3, 1996, p. 385-405.
30 D’après Khader Musa, « La paidología … », art. cité, p. 103.
31 Cécile Callou, De la garenne au clapier : étude archéozoologique du lapin en Europe occidentale, Paris, Publications scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle, 2003.
32 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 27, trad. p. 59.
33 Ibn Ḫalṣūn, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 73, 86, trad. p. 99, 110 ; al-Uryūlī, Un tratado nazarí sobre alimentos…, op. cit., éd. p. 133-134, trad. p. 51.
34 Ibn Ḫalṣūn, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 80, trad. p. 104 ; al-Uryūlī, Un tratado nazarí…, op. cit., éd. p. 127, trad. p. 45 ; Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl…, op. cit., éd. p. 58, trad. p. 131. Voir Mohamed Oubahli, La main et le pétrin. Alimentation céréalière et pratiques culinaires dans l’Occident musulman au Moyen Âge, Casablanca, Fondation du Roi Abdul-Aziz, 2012, p. 405-473.
35 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala fī alwān al-aṭ‘ima, nouv. éd., Rabat, Manšurat dirasat al‑Andalus wa hiwar al‑hadarat, 2010 [2003], p. 5 ; Catherine Guillaumond, Cuisine et diététique dans l’Occident arabe médiéval d’après un traité anonyme du xiiie siècle, Paris, L’Harmattan, 2017, p. 85.
36 Ce livre s’intitule Fī aṭ‘ima al-marḍā wa kaṯīr min al-aṣiḥḥā’ murattaba ‘alā al-amrāḍ (Sur l’alimentation des malades et beaucoup de bien portants, classé selon les maladies) : Biblioteca de al-Andalus, op. cit., vol. III, p. 219-227. Au xiiie siècle encore, le Kitāb al-Manṣūrī d’al-Rāzī faisait l’objet d’un glossaire rédigé par Ibn al-Ḥaššā’ à la demande du premier souverain hafside d’Ifrīqiya : Ibn al-Ḥaššā’, Glossaire sur le Mans’uri de Razès. Mufīd al-‘ulūm wa mabīd al-humūm (wa huwa tafsīr al-alfāz al-ṭibbiyya wa-l-luġawiyya al-wāqi‘a fī Kitāb al-Manṣūrī li-l-Rāzī), éd. Georges Séraphin Colin et Henri-Paul-Joseph Renaud, Rabat, Imprimerie économique, 1941.
37 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala …, op. cit., p. 50 ; Catherine Guillaumond, Cuisine et diététique…, op. cit., p. 68.
38 Kisrā/Kosroès Ier Anū Širwān était un souverain sassanide de Perse, ayant régné de 531 à 579 : ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala…, op. cit., p. 57 ; Catherine Guillaumond, Cuisine et diététique…, op. cit., p. 77.
39 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān fī ṭayyibāt al-ṭa’ām wa-l-alwān. Ṣūra min fann al-ṭabḫ fī l-Andalus wa-l-Maġrib fī bidāyat ‘aṣr Banī Marīn li-Ibn Razīn al-Tuğībī, éd. Muḥammad Ibn Šaqrūn, Tunis, Dār al‑Ġarb al‑Islamī, 2012 [1984], p. 29 ; Id., Relieves de las mesas, acerca de las delicias de la comida y los diferentes platos, trad. Manuela Marín, Gijón, Trea, 2007, p. 71.
40 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān…, op. cit., p. 273 ; Id., Relieves de las mesas…, op. cit., p. 305-306 ; Paul B. Fenton, « Jonah Ibn Ğanāḥ’s Medical Dictionary, the Kitāb al-talḫīṣ: Lost and Found », Aleph, 16/1, 2016, p. 107-143.
41 Ibn Razīn al-Tuǧībī, Fuḍālat al-ḫiwān…, op. cit., p. 31 ; Id., Relieves de las mesas…, op. cit., p. 73.
42 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 136, trad. p. 147 ; al-Uryūlī, Un tratado nazarí, op. cit., éd. p. 149, trad. p. 82-83 ; Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl, op. cit., éd. p. 61, trad. p. 137.
43 Manuela Marín, David Waines, « The Balanced way: Food for pleasure and Health in Medieval Islam », Manuscripts of the Middle East, 4, 1989, p. 123-132 ; Manuela Marín, « Aspectos médicos de la literatura culinaria árabe », Sharq al-Andalus, 10-11, 1993-1994, p. 535-546 ; Waines David, « Dietetics in Medieval Islamic Culture », Medical History, 43, 1999, p. 228-240 ; Véronique Pitchon, La gastronomie arabe médiévale. Entre diététique et plaisir, Paris, Erick Bonnier, 2018 ; Paulina B. Lewicka, « Diet as Culture. On the Medical Context of Food Consumption in the Medieval Middle East », History Compass, 12-7, 2014, p. 607-617.
44 Ibn Sayyār al-Warrāq, Kitāb al-ṭabīḫ, éd. Kaj Öhrnberg, Saḥbān Murūwah, Helsinki, Finnish Oriental Society, 1987 ; Id., Kitāb al-ṭabīkh wa iṣlāḥ aghdhiyyāt al-ma’kūlāt wa ṭayyib al-aṭ‘ima al-maṣnū‘āt, éd. Iḥsān Dannūn al-Shāmīrī Muḥammad ‘Abd Allāh al-Qadaḥāt et Ibrāhīm Shabbūḥ, Beyrouth, Dār Ṣādir li’l- Ṭibā‘a wa-l-Našr, 2012 ; Id., Annals of the Caliphs’ Kitchens. Ibn Sayyār al-Warrāq’s Tenth-Century Baghdadi Cookbook, trad. Nawal Nasrallah, Leyde/Boston, Brill, 2007.
45 Expiración García Sánchez, « La diététique alimentaire arabe… », art. cit., p. 73.
46 ‘Abd al-Ġanī Abū l-‘Azm (éd.), Anwā‘ al-ṣaydala …, op. cit., p. 185 ; Catherine Guillaumond, Cuisine et diététique…, op. cit., p. 189.
47 Maxime Rodinson, « Recherches sur les documents arabes relatifs à la cuisine », Revue d’études islamiques, 17, 1949, p. 148.
48 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 10, trad. p. 46.
49 Ibn al-Ḫaṭīb, Kitāb al-wuṣūl, op. cit., éd. p. 58, trad. p. 131.
50 Al-Isrā’īlī, Kitāb al-aġḏiya wa-l-adwiya, op. cit., éd. p. 13.
51 Ibn Zuhr, Kitāb al-aġḏiya…, op. cit., éd. p. 131, 134, trad. p. 143, 145.
52 Al-Uryūlī, Un tratado nazarí, op. cit., éd. p. 131, 133-134, trad. p. 50‑51.
53 Al-Rundī, « Kitāb al-aġḏiya », op. cit., p. 199, 201.
54 Ibid., p. 186, 202.
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Référence papier
Marianne Brisville, « Santé et alimentation dans l’Occident islamique médiéval », Histoire, médecine et santé, 17 | 2021, 41-55.
Référence électronique
Marianne Brisville, « Santé et alimentation dans l’Occident islamique médiéval », Histoire, médecine et santé [En ligne], 17 | été 2020, mis en ligne le 28 juillet 2021, consulté le 17 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/hms/3689 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/hms.3689
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