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Essai bibliographique

L’historien·ne passe-muraille

Bilan et perspectives pour l’histoire francophone de la folie et de la psychiatrie
The “passe-muraille” historian. Outcome and perspectives for the francophone history of madness and psychiatry
El historiador “passe-muraille”. Balance y perspectivas para la historia francófona de la locura y la psiquiatría
Hervé Guillemain
p. 143-151

Texte intégral

1Si on mesure le dynamisme d’un champ de recherches à l’aune de la multiplication des thèses et des publications qui le nourrissent, et à l’aune de la diversité des approches mises en œuvre, force est de constater que l’histoire de la psychiatrie et de la folie a pris depuis quelques années une dimension nouvelle. D’abord confinée dans le milieu professionnel médical qui le concernait, puis travaillée par les grandes théorisations des sciences humaines et sociales, elle a commencé à être l’objet d’études d’histoire sociale dans les années 1980 et 1990. Mais c’est véritablement au xxie siècle que ce champ de recherches a pu prendre de l’ampleur et acquérir ses lettres de noblesse. Cet essai est destiné d’une part à faire un bilan historiographique de cette production dans l’espace francophone – en me concentrant sur les productions des cinq dernières années – et d’autre part à esquisser quelques propositions sur les voies que pourrait emprunter dans les prochaines années l’histoire de la folie et de la psychiatrie. Compte tenu de l’abondance de biens, cet essai est forcément partiel. Mais il se veut également partial, considérant qu’écrire l’histoire de la folie aujourd’hui impose, je crois, de briser un certain nombre de murs qui enclosent trop souvent nos réflexions.

2À l’occasion de deux articles, publiés en 2011 et en 2015, passant en revue l’histoire de la psychiatrie de la première décennie du siècle, Benoît Majerus et Isabelle von Bueltzingsloewen, procédaient à deux constats sur lesquels on doit d’abord revenir.

3Le premier s’interrogeait sur les modèles historiographiques les plus pertinents pour amorcer le chantier colossal que représentait alors la construction d’une histoire de la psychiatrie dans la seconde moitié du xxe siècle, une période alors encore peu connue des historiens universitaires [Majerus et Hess, 2011]. Alors que les études sur le xixe siècle étaient imprégnées par l’approche foucaldienne et tournées vers la description d’un système asilaire disciplinaire, les études sur le xxe siècle, qui doivent notamment expliquer la progressive déprise de ce système asilaire, lui paraissaient orphelines théoriquement parlant. Il est vrai que, nous en faisons le constat tous les jours, les historien·ne·s sont aussi dépendant·e·s de l’hôpital que les soignant·e·s et les patient·e·s qu’elles décrivent et peinent à engager l’évolution nécessaire de leurs objets et de leurs méthodes au prisme des évolutions de la psychiatrie après la Seconde Guerre mondiale. L’historien·ne gagne donc à se désinstitutionnaliser. Il était aussi nécessaire, ce que rappelait Majerus, de se départir des représentations marquées par l’empreinte des années 1960 et 1970 qu’elles soient antipsychiatriques ou au contraire portées par le progressisme médical le plus béat pensant par exemple la fin de l’histoire à partir de l’avènement des neuroleptiques. La nouvelle histoire matérielle de la psychiatrie mise en œuvre individuellement et collectivement par Majerus favorise une relecture des dispositifs quotidiens de gestion des corps et des esprits qui, bien que centraux, sont restés longtemps impensés par les historiens. Développée aujourd’hui par des acteurs divers du champ, elle porte notamment son attention sur le médicament [Majerus, 2010 et 2016], sur les thérapies [Parada, 2016 ; Caire, 2019 ; Guillemain, 2020] ou encore sur les machines et productions graphiques [Woolner, 2020].

4Isabelle von Bueltzingsloewen appelait, quant à elle, à sortir d’une vision trop internaliste de la discipline en la réinsérant dans la grande histoire [von Bueltzingsloewen, 2015]. Les historien·ne·s universitaires, « arrivés après la bataille » des pro et anti psychiatrie, ont dû longuement s’immerger dans les archives asilaires afin de construire un récit plus nuancé, ni progressiste, ni apocalyptique, faisant la part belle aux monographies locales [Roekens, 2014, par exemple] et aux parcours individuels. L’apport le plus important en termes de sources, souligné par Majerus autant que par von Bueltzingsloewen, résidait dans le recours de plus en plus systématique aux séries de dossiers patients conservés plus ou moins rigoureusement dans les archives des hôpitaux [Thifault, Perreault, Klein et Caron, 2016]. À une histoire de la psychiatrie souvent fondée sur les portraits de médecins et les théories médicales succédait, au début du xxie siècle, une histoire de la psychiatrie désormais en grande partie centrée sur le parcours des anonymes. Ce patient turn était réévalué par Aude Fauvel et Alexandra Bacopoulos-Viau en 2016 dans un article relevant la difficulté de concrétiser le projet d’une histoire from below telle que proposée notamment par Roy Porter dans les années 1980 [Bacopoulos-Viau et Fauvel, 2016]. En faisant de l’histoire des asiles et des fous au xixe siècle une véritable histoire culturelle et politique, les travaux d’Aude Fauvel ont ouvert des horizons qui devraient se déployer également pour le xxe siècle. Le désenclavement de l’histoire de la psychiatrie, constaté par Isabelle von Bueltzingsloewen en 2011, n’a donc fait que se confirmer depuis, comme le montrent les nombreuses études consacrées aux interrelations entre les conflits du xxe siècle, la folie et la psychiatrie [Vissière et Trévisi, 2016] : sur la Grande Guerre [Guillemain et Tison, 2013 ; Derrien, 2015b ; Majerus et Roekens, 2018], sur la Seconde Guerre mondiale [Guillemain et Tison, 2015], sur la guerre froide [Le Bonhomme, 2016 ; Dufaud, 2014] ou encore les travaux consacrés à la psychiatrie coloniale [Marquis, 2019 ; Scarfone, 2016].

5Portée par le material turn et le patient turn, largement désenclavée et intégrée à l’histoire sociale, culturelle et politique, l’écriture de l’histoire de la folie et de la psychiatrie peut désormais emprunter de nouvelles voies. La métaphore de l’historien « passe muraille » est un peu facile, je le reconnais, mais je la reprendrai tout de même à mon compte en appelant à briser les murs qui enclosent encore trop souvent les travaux universitaires produits dans ce champ. Le premier mur à briser est chronologique. L’extrême clôture temporelle, qu’elle concerne les quatre grandes périodes ou qu’elle découle de spécialisations exagérées – il est vrai bien dépendantes de nos pauvres conditions humaines et académiques –, est devenue néfaste à la compréhension des évolutions de notre objet, qu’il s’agisse des institutions ou des conceptions de la maladie, pour ne prendre que ces exemples. Les rares travaux qui s’affranchissent de ce carcan sont le plus souvent des œuvres de vulgarisation menées à la serpe, déconnectées du savoir universitaire et portées par la vindicte anti foucaldienne, à l’exception du bel ouvrage de Majerus sur Paris dont les vignettes historiques sont richement illustrées [Majerus, 2018]. Dans cette optique, nous avons mieux à faire car il existe dans les différentes périodes des travaux novateurs qui précisément affaiblissent les ruptures chronologiques usuelles et mettent en valeur des sources qu’il serait heureux de suivre sur la longue durée. La thèse de Pierre-Henri Ortiz sur l’Occident romain [Ortiz, 2017] illustre la manière dont les sources littéraires peuvent être utilisées à meilleur escient. La recherche de Maud Ternon sur les archives civiles de la fin du Moyen Âge ouvre également de belles pistes de réflexion sur la longue durée à partir de ces archives méconnues de la folie [Ternon, 2018]. Le chantier de l’histoire moderne de la folie, un temps freiné par l’omniprésence de la thèse du grand renfermement, devrait faire l’objet de nouvelles recherches s’affranchissant de la rupture du xvie siècle comme de celle des années 1800. L’histoire contemporaine, quant à elle, s’enrichit d’études qui visent à combler les angles morts d’une chronologie encore trop marquée par les périodisations médicales. Les études d’Aude Fauvel sur le xixe siècle [Fauvel, 2015], de Marie Derrien sur l’avant-guerre [Derrien, 2019], de Nicolas Henckès sur les projets de réforme législative des xixe et xxe siècles [Henckès, 2017], celles d’Alexandre Klein sur les années 1950 à 1970 [Klein, 2017 ; Klein, Guillemain et Thifault, 2018], celles de Jean-Christophe Coffin sur Mai 68 [Coffin, 2015] complètent notre connaissance d’un siècle pour lequel nos représentations sont encore trop souvent dépendantes de textes visant à établir des ruptures franches et souvent mythiques dans l’histoire institutionnelle de la psychiatrie (Toulouse et le service libre, les réformateurs et le secteur, etc.). Les historien·ne·s québécois·es nous montrent la voie d’une histoire contemporaine qui avance vers la fin du xxe siècle en prenant à bras-le-corps les processus de désinstitutionnalisation – la fin de l’asile – et en soulignant la variété des rythmes et des approches [Thifault et Dorvil, 2014 ; Klein et al., 2018]. Il est vraisemblable que l’histoire de la psychiatrie de la fin du xxe siècle, prise dans les considérations économiques et médiatiques notamment, s’écrive collectivement tant l’institution autrefois bien isolée derrière ses murs est, à partir des années 1970, devenue plurielle : les cultures de services divergent, les acteurs professionnels se diversifient (psychologues, assistantes sociales), les lieux du soin sont éclatés (CMP, visites à domicile, etc.), les publics ont été l’objet de prises en charge spécifiques (enfants, adolescents, personnes âgées, alcooliques, toxicomanes, etc.). Le développement progressif d’alternatives à l’asile est un chantier qui n’est pas près de se refermer comme en témoigne le récent numéro de la Revue d’histoire moderne & contemporaine dont les articles sont consacrés à la psychiatrie postasilaire [von Bueltzingsloewen, 2020].

  • 1 GRID | École, armée, prison, asile, hospice, hôpital… : le carnet du groupe de recherche sur les i (...)

6À cet effort de transpériodisation devrait s’adjoindre un effort de transinstituionnalisation. À ce propos, les travaux des jeunes historien·ne·s du Groupe de recherche sur les institutions disciplinaires (GRID) montrent la voie, qui explore l’histoire des sujets institutionnalisés au-delà des murs des établissements dont elles ont fait leur terrain : asile, prison, maison de retraite, hôpital1. La démarche est heuristique comme l’illustre l’étude transinstitutionnelle menée par Anatole Le Bras sur Paul Taesch, un jeune homme dont le parcours de Bicêtre à Quimper est tout à fait emblématique de l’institutionnalisation d’une partie de la jeunesse vers 1900 [Le Bras, 2018]. Les études sur les transferts de patient·e·s d’une institution vers l’autre [Guillemain, 2016 ; Guillemot, 2020 ; Derrien, 2020 ; Scarfone, 2020] exhument de bons points d’observation qui mériteraient d’être étendus dans l’espace à partir d’approches thématiques renouvelées, telle que l’histoire des migrations. Les espaces qui relèvent à la fois de la sphère carcérale et/ou judiciaire [Perreault, 2015] et de la sphère psychiatrique, comme le « Bagne des fous » étudié par Véronique Fau-Vincenti sont par nature des lieux pertinents pour interroger l’histoire transinstitutionnelle [Fau-Vincenti, 2019]. L’étude menée par Laurence Guignard sur Antoine Léger montre à quel point les individus sont déplacés d’un champ du savoir à l’autre, juridique, médical et folklorique [Guignard, 2018]. Cet effort de décloisonnement des objets et des sujets peut également bénéficier d’une nouvelle approche transcendant les frontières disciplinaires comme le montre bien le travail d’Emmanuel Delille sur l’œuvre d’Ellenberger pensée à la croisée de l’ethnologie et de la psychiatrie [Delille, 2017]. L’histoire de la folie et de la psychiatrie telle qu’elle se pratique aujourd’hui ne doit pas non plus avoir peur de la confrontation aux disciplines médicales et doit s’emparer des objets qui structurent le savoir psychiatrique, à commencer par les catégories cliniques dont la construction est désormais scrutée à la loupe [Demazeux, 2019 ; Guillemain, 2018b]. En la matière, il est important de tisser des collaborations durables avec les soignant·e·s qui sont nombreuses, par leur activité historienne, associative, patrimoniale et/ou médicale, à comprendre les enjeux d’une approche historique des conceptions de la maladie mentale [L’Évolution psychiatrique, 2017].

  • 2 « Invitation au colloque du réseau Historiens de la santé : “Les malades et leurs proches” », Cent (...)

7J’ajouterai, pour terminer cet essai, que l’histoire de la folie et de la psychiatrie qui s’écrit en 2020 ne peut se penser indépendamment des évolutions qui affectent son objet [Guillemain, 2014]. La montée en puissance des neurosciences, de ses images, de ses techniques, de sa manière de penser le monde et d’influencer le champ social devrait évidemment susciter des études historiques, ce que certains auteurs ont commencé à faire il y a quelques années notamment dans le sillage des travaux de Fernando Vidal [Bovet et al., 2013]. L’avènement des big data et de la prédiction en psychiatrie comme en santé générale doit nous faire regarder différemment nos sources en nous intéressant aux modes de production des données en psychiatrie et aux modes d’archivage de ces données [Guillemain, 2018a]. À cette objectivation du sujet et de la santé répond dans le même temps la montée en puissance dans notre société du paradigme de l’empouvoirement, des pratiques du rétablissement et de l’institutionnalisation de la pair-aidance [Koenig, 2016]). Cette remise en jeu de la parole et de l’action des patient·e·s qui commence à rééquilibrer la relation soignant·e/soigné·e ne peut pas laisser l’historien·ne indifférent·e. Il est désormais nécessaire de penser la place des « amateurs » dans le champ de la psychiatrie comme il est possible de le faire dans d’autres champs de l’histoire des sciences et de la santé. La parole délirante des patient·e·s est devenue un objet noble d’étude [Jaccard, 2018 ; Guignard et Guillemain, 2016] ; les familles commencent à faire l’objet de travaux (voir le récent colloque du réseau Historiens de la santé tenu à Montréal en 20192) ; les associations de patient·e·s devraient attirer davantage notre attention. Mais de manière plus générale c’est l’expérience individuelle des patients qui pourrait être réinterrogée notamment à partir des approches intersectionnalistes. L’histoire des femmes et l’histoire du genre en psychiatrie ont déjà été l’objet de travaux importants [von Bueltzingsloewen, 2007 ; Fauvel, 2013 ; Coffin, 2017], de même que l’histoire des migrants [Majerus et Richel, 2013] ou l’histoire des enfants [Boussion, 2016 ; Coffin, 2018]. Mais en croisant les données issues d’une approche mobilisant le genre, l’âge, la race, les sexualités et les classes sociales, et en s’appuyant sur les archives hospitalières, les historien·ne·s exhumeront des situations propices à une réflexion sur les enjeux sociaux de la psychiatrie. C’est ce que montrent par exemple les travaux réalisés sur les Mauvaises filles [Blanchard et Niget, 2016] et sur les « mauvais cerveaux » des Afro-Américains [Grossi, 2016 et 2018] ou encore les jeunes migrantes polonaises diagnostiqués schizophrènes dont j’ai pu décrire le parcours [Guillemain, 2018b]. Ce bref essai bibliographique, forcément partiel et assurément orphelin de toute la production en langues étrangères illustre la richesse d’un nouveau champ (à l’échelle de l’historiographie francophone) et l’ampleur des chantiers qui s’ouvrent aux jeunes chercheur·e·s. Dans la nouvelle fantastique de Marcel Aymé, Le passe-muraille (1943), l’employé Dutilleul, constatant sa capacité à franchir les murs, était allé consulter le médecin de quartier qui lui prescrivit pour ne plus souffrir de ces maux, outre de la poudre de pirette tétravalente, une cure de surmenage intensif. La nouvelle s’achève en catastrophe puisque, sans s’en apercevoir, l’employé se guérit de son talent et finit figé à l’intérieur de la muraille. Augurons que l’historien·ne de la folie et de la psychiatrie post 2020 trouvera les moyens de prolonger son pouvoir passe-muraille.

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Bibliographie

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Notes

1 GRID | École, armée, prison, asile, hospice, hôpital… : le carnet du groupe de recherche sur les institutions disciplinaires : https://grid.hypotheses.org/.

2 « Invitation au colloque du réseau Historiens de la santé : “Les malades et leurs proches” », Centre d’histoire des régulations sociales : https://chrs.uqam.ca/index.php/2019/05/06/invitation-au-colloque-du-reseau-historiens-de-la-sante-les-malades-et-leurs-proches/ (consulté le 10 mars 2020).

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Pour citer cet article

Référence papier

Hervé Guillemain, « L’historien·ne passe-muraille »Histoire, médecine et santé, 15 | 2020, 143-151.

Référence électronique

Hervé Guillemain, « L’historien·ne passe-muraille »Histoire, médecine et santé [En ligne], 15 | été 2019, mis en ligne le 24 septembre 2020, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/hms/2333 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/hms.2333

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Auteur

Hervé Guillemain

Le Mans Université, TEMOS (CNRS UMR 9016)

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