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Relectures

Esquisse d’une histoire des marges médicales en France (xixe - milieu xxe siècle)

An outlined history of medical margins in France (19th-mid 20th centuries)
Ensayo de una historia de los márgenes médicos en Francia (siglo XIX-mediados del siglo XX)
Olivier Faure
p. 127-139

Texte intégral

Ce texte est une réédition du chapitre XV, « Esquisse d’une histoire des marges médicales en France (xixe-milieu xxe siècle) » paru dans Olivier Faure, Aux marges de la médecine. Santé et souci de soi, France, xixe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence (Corps & âmes), 2015, p. 319-332. Nous remercions vivement les Presses universitaires de Provence d’autoriser sa reproduction.

  • 1 Marc Renneville, Le langage des crânes : une histoire de la phrénologie, Paris, Synthélabo (Les em (...)

1À la lecture des travaux de Marc Renneville, Arnaud Baubérot, Hervé Guillemain, Lucia Candelise et les miens1, il apparaît qu’au sein de ce que l’on appelle les médecines parallèles, alternatives ou naturelles, l’acupuncture, l’homéopathie, le magnétisme, la phrénologie, la médecine naturiste, la méthode Coué et l’ostéopathie, auxquelles il faudrait sans doute ajouter la psychanalyse, constituent un objet historique cohérent défini par des traits communs au-delà de leurs différences techniques. Plutôt que de leur attribuer une étiquette a priori (alternative, complémentaire, hérétiques), je préfère parler de méthodes médicales marginales en prenant ce dernier terme dans son sens premier qui signale leur position géographique dans le monde médical. En effet, loin d’être radicalement étrangères à la médecine « moderne » elles en épousent l’histoire et suscitent en son sein des réactions diverses et variables selon les lieux et les temps. Liées entre elles, elles sont aussi en relations avec d’autres mouvements idéologiques et culturels qui véhiculent des représentations souvent contestatrices de la société. Ces connexions font à la fois la force et la faiblesse des médecines marginales. Enfin, si certains traits communs de leur fonctionnement suggèrent le rapprochement avec le phénomène sectaire, ils les désignent aussi comme des laboratoires du monde « moderne ». C’est dire que l’intérêt de leur étude dépasse largement leur simple objet.

Des médecines dans la médecine

2Contrairement à ce que laissent penser certains traits de leur fonctionnement, ces méthodes ne constituent pas des sectes isolées et rivales totalement coupées du reste de la médecine dont elles font au contraire largement partie. Elles sont d’abord liées à son histoire. En France, comme en Europe, la création ou l’introduction de ces méthodes sont un phénomène récent contemporain de la médecine « moderne » qui émerge à la charnière des xviiie et xixe siècles. Leurs phases d’expansion correspondent aussi aux grandes étapes de l’évolution médicale. En même temps que triomphait définitivement l’observation, surgit au xixe siècle, et en particulier dans les années 1830-1850, le trio de l’acupuncture, de l’homéopathie et de la phrénologie. Dans l’entre-deux-guerres, alors même que la médecine biologique et de laboratoire semblait établir son règne, l’homéopathie sortit d’une longue léthargie et l’acupuncture effectua un retour définitif. Ces « revenants » furent accompagnés de méthodes et de courants naturistes prônant surtout un régime alimentaire et un mode de vie sains. À première vue, cette coïncidence chronologique semble indiquer que ces mouvements traduisent un refus des évolutions en cours. Pourtant, il n’en est rien.

Des inventeurs proches du milieu médical

  • 2 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 349.
  • 3 Lucia Candelise, « Georges Soulié de Morant… », art. cité.
  • 4 Olivier Faure « La méthode Bircher-Benner… », art. cité, p. 100.
  • 5 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 219 et 264.
  • 6 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 14.

3D’abord les porteurs de ces méthodes étaient membres du sérail médical ou proches de lui. Comme leur maître Hahnemann (1755-1843), installé à Paris en 1835, les homéopathes français, à l’image de leurs principaux leaders, Sébastien des Guidi (1769-1863) et son lointain successeur Léon Vannier (1880-1963), étaient docteurs et fiers de l’être. L’introducteur de l’ostéopathie en France dans l’entre-deux-guerres fut le docteur Robert Lavezzari (1886-1977)2 et l’acupuncture des mêmes années dut beaucoup au docteur Paul Ferreyroles (1880-1955), à ses confrères Thérèse et Paul Martiny (1887-1982) qui encouragèrent le « sinologue » Soulié de Morant (1878-1955) à pratiquer à la fin des années 1920 avant de s’y mettre eux-mêmes3. Fer de lance de la cure diététique de Maximilian Bircher-Benner (1867-1939) en France, l’Institut de Forces vives de l’avenue Victor-Hugo à Paris était aussi desservi par trois médecins, les docteurs Hélène Sosnowska, Eliet et Leconte, toutes des femmes4. Le grand chantre de la médecine naturiste Paul Carton (1875-1947) était aussi docteur et avait même été formé à l’Institut Pasteur par Roux et Metchnikoff tandis que son confrère Jacques Demarquette (né en 1888) qui prônait, entre autres, un régime alimentaire hygiénique avait préparé un doctorat en chirurgie dentaire5. Quant au célèbre inventeur de la méthode Coué, Émile (1857-1926), il était pharmacien retraité lorsqu’il mit au point sa méthode6.

  • 7 George Weisz, « A moment of synthesis: medical holism in France between the wars », dans Christoph (...)

4De ce fait, leur démarche était naturellement inscrite dans la médecine de leur temps et reliée à des traditions savantes. Mesurer les crânes comme le faisaient les phrénologues, examiner les effets de l’ingestion des substances médicinales sur le corps humain, tout cela relevait de l’appartenance à la médecine d’observation dominante dans les années 1780-1850. En prônant l’abstinence alcoolique, la propreté corporelle et le recours au bon air, les médecines naturistes de l’entre-deux-guerres ne se distinguaient pas fondamentalement des hygiénistes dominants. L’homéopathie se reliait au vitalisme encore puissant dans les années 1830 ; les médecines naturistes à la tradition hippocratique et médiévale en accordant une grande place aux régimes alimentaires, la méthode Coué prolongeait l’hypnose telle qu’elle avait été pratiquée par l’école de Nancy peu de temps auparavant. Plus encore, ces méthodes nouvelles proposaient des solutions aux problèmes pratiques et théoriques de l’exercice médical. Face au scepticisme thérapeutique de certains, l’homéopathie, l’acupuncture et le magnétisme des années 1820-1840 exploraient des voies nouvelles pour guérir les malades. Dans l’entre-deux-guerres, elles suggéraient de soigner le terrain au moment où la recherche montrait que chaque organisme réagissait différemment aux attaques des germes. Enfin, elles répondaient à des questions plus vastes. Avec la loi de similitude, l’homéopathie répondait aux inquiétudes de tous ceux qu’effrayait une avalanche d’observations isolées et dépourvues de significations. Dans les années 1930, toutes les méthodes croisaient la volonté de nombreux médecins de rétablir l’unité de l’individu morcelé en organes par la médecine biologique et de laboratoire7.

Un accueil mitigé

  • 8 Patrick Tailleux, « Louis Berlioz, pionnier de l’acupuncture », Histoire des sciences médicales, 1 (...)
  • 9 Louis Berlioz, Mémoire sur les maladies chroniques, les évacuations sanguines et l’acupuncture, Pa (...)
  • 10 Qui est une simple technique chirurgicale qui agit in loco dolenti et ne se réfère pas aux représe (...)
  • 11 Patrick Tailleux, « Louis Berlioz… », art. cité.

5Pour toutes ces raisons, ces initiatives ne furent pas systématiquement et immédiatement condamnées par la totalité du corps médical. Au début du xixe siècle, l’intérêt médical pour ces méthodes fut surtout d’ordre pratique. Dans les années 1930 il fut plus philosophique. Dans la première période, l’acupuncture et le magnétisme furent officiellement expérimentées. On ne sait ni comment ni pourquoi il revint à un obscur médecin du Bas-Dauphiné, Louis Berlioz (1776-1848), père d’Hector, d’expérimenter le premier l’acupuncture, méthode certes connue mais pas employée8 et de rédiger sur le sujet dès les années 1810 un mémoire consacré partiellement à la méthode et publié en 18169. Parallèlement, Jean-Baptiste Sarlandière (1797-1838) publia un article en 1816 puis en 1825 un mémoire consacré entièrement à l’électropuncture et l’emploi du moxa japonais. À cette date, l’acupuncture première manière10 avait gagné les sphères de la médecine parisienne. En quelques années, pas moins de 140 articles parurent sur le sujet y compris venant des autorités médicales. Plusieurs médecins l’utilisèrent, en particulier Jules Cloquet (1790-1883) qui l’appliqua à plus de 400 malades à l’hôpital Saint-Louis. Même le sceptique Armand Trousseau (1801-1876) reconnut après emploi que « la douleur disparaissait immédiatement après la pénétration de l’aiguille11 ».

  • 12 Bertrand Meheust, Somnambulisme et médiumnité. Le défi du magnétisme, 2 tomes, Paris, Synthélabo, (...)

6À la même époque, le magnétisme eut aussi droit aux honneurs de l’expérimentation officielle. Condamné par les académies en 1784, le magnétisme refit surface dans le monde médical à la fin des années 1810 grâce au cours public du médecin et polytechnicien Bertrand et fut expérimenté à l’Hôtel-Dieu de Paris par le médecin Husson. Très vite des « grands » médecins lui emboîtèrent le pas, tels que Broussais à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, l’aliéniste Étienne Georget (1795-1828) et Léon Rostan (1790-1866) à La Salpêtrière. Les résultats parurent si probants que l’Académie de médecine décida, après de longs débats, de créer en février 1826 une commission d’enquête à laquelle participèrent des médecins aussi prestigieux mais peu convaincus que Laennec et Magendie. Supervisant d’autres expériences, elle remit en 1831 un rapport qui concluait à la réalité du magnétisme animal, à son utilité pour la médecine et qu’en conséquence « on devrait encourager les recherches sur cette branche très curieuse de psychologie et d’histoire naturelle12 ».

  • 13 Marc Renneville, Le langage des crânes…, op. cit., p. 130-134.

7La phrénologie des années 1830 exerça une séduction encore plus grande sur le monde médical. Entre 1831 et 1848, la Société phrénologique fut constituée à 60 % par des médecins. Ceux-ci venaient de tous les horizons de la profession : grands noms de la médecine civile et militaire comme les Broussais père (François, 1772-1838) et fils (Casimir, 1803-1847) Jean Bouillaud (1796-1881), Gabriel Andral (1797-1876), Desgenettes (1762-1837), des aliénistes comme Foville (1799-1878) ou Brierre de Boismont (1797-1881) et bien d’autres, des médecins de province bien pourvus de positions officielles comme le Lyonnais Fleury Imbert (1796-1851), chirurgien en chef d’un des hôpitaux de la ville et professeur à l’école secondaire de médecine du lieu13.

  • 14 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 267-268.

8Un cas de rapprochement assez voisin se produisit au début du xxe siècle et surtout dans l’entre-deux-guerres. Inquiets de l’évolution d’une société technicienne qui avait débouché sur la catastrophe de la guerre, nombre de médecins et même de chirurgiens, comme Alexis Carrel (1873-1944) et René Leriche (1879-1955), se mirent à dénoncer une médecine standardisée de laboratoire qui ne s’occupait que de germes, de tissus et d’organes et délaissait les individus dont la science montrait qu’ils avaient des réactions différentes face à la douleur, aux attaques des germes. Ils plaidaient donc pour une médecine individuelle. Dans ce cadre dit néo-hippocratique, les frontières entre deux médecines opposées étaient radicalement remises en cause. L’un des meilleurs représentants de ce courant, René Allendy (1889-1942) reconnaissait seulement deux traditions complémentaires dans la médecine. L’une qui considère la maladie comme le résultat d’un agent pathologique et qui est la médecine analytique ; l’autre qui en fait le produit de processus internes et constitue la médecine synthétique dans laquelle Allendy comptait l’hippocratisme, le vitalisme, l’homéopathie mais aussi les médecines chinoises et indiennes. Son contemporain Pierre Delore (1896-1960) définissait dans la thérapeutique deux pôles qui devaient s’épauler mutuellement : l’un galénique auquel il identifiait la loi des contraires ; l’autre hippocratique auquel il rattachait la loi des semblables14.

  • 15 Ibid., p. 99.
  • 16 Bertrand Meheust, Somnambulisme et médiumnité…, op. cit., p. 431-432.

9Malgré ces rapprochements, ces méthodes, et tout particulièrement l’homéopathie, suscitèrent aussi de très fortes oppositions dans lesquelles les arguments scientifiques et les intérêts professionnels interférèrent sans cesse au point qu’il est difficile de les démêler. Avec son caractère ombrageux et sa volonté de voir l’homéopathie devenir toute la médecine et d’en devenir le chef, Hahnemann ne pouvait que susciter les réactions des leaders d’une profession qui se sentait menacée par la concurrence des religieuses et des charlatans. Par ailleurs, par sa tendance à diluer sans cesse plus ces médicaments, l’homéopathie facilitait les accusations et nourrissait les plaisanteries. Chacun connaît les coups de bâton guéris par les coups de bâton, la Seine transformée en fleuve de limonade par les seuls effets d’une goutte de citron… En 1835, l’Académie de médecine déclara à une courte majorité l’homéopathie contraire aux lois du bon sens et de la physique et laissa entendre que seuls des charlatans incultes pouvaient s’y livrer15. En proie aux mêmes critiques, le magnétisme ne fut pas officiellement condamné, à la fois parce que les académiciens étaient divisés et que le mouvement n’était pas organisé. À la suite d’interminables séances, l’Académie décida simplement de clore le débat en 184216.

10Plutôt que de s’interroger sur la bonne foi des uns et des autres, il vaut mieux noter combien ces polémiques furent importantes pour structurer le monde médical autour des notions d’hétérodoxie et d’orthodoxie dans lesquelles raisonnaient les deux camps convaincus de représenter chacun la seule vraie médecine. Jusqu’à la fin du xviiie siècle, et malgré la vigueur de leurs controverses, il ne serait jamais venu à l’idée des iatrophysciens, des iatrochimistes, des vitalistes de repousser leurs adversaires dans les ténèbres de l’anti-Médecine. Les débats des années 1830 contribuèrent à la tentative de définition d’une orthodoxie médicale majoritaire triplement paradoxale : elle eut lieu au moment où la plupart de dogmes étaient remis en cause ; elle n’était pas définie par une quelconque autorité mais émergeait quasi spontanément des profondeurs du corps médical ; enfin, elle reposait sur une doctrine qui consistait à ne pas en avoir. Elle était au contraire définie par une méthode : d’abord l’observation puis l’expérimentation. Néanmoins, cette position n’empêcha pas des remises en cause comme dans les années 1920 et 1930. Du côté des rejetés, ces condamnations eurent une double conséquence. Si elles contribuèrent à la radicalisation d’une minorité, la plupart des homéopathes, et à leur suite des tenants des méthodes alternatives, conservèrent le cœur de leur démarche tout en utilisant les ressources de la médecine classique. Léon Vannier et Maximilian Bircher-Benner multipliaient les examens les plus sophistiqués et n’hésitaient pas à envoyer leurs patients chez des confrères orthodoxes les mieux équipés en appareillages de diagnostic.

  • 17 Harris L. Coulter, Divided Legacy: A History of the Schism in Medical Thought. The Origins of Mode (...)

11Malgré ces condamnations et ce que certains qualifient de schisme17, les relations entre la médecine et ses marges ne furent donc jamais complètement rompues. Sans doute faudrait-il remettre en cause l’idée qu’il existerait dans la médecine deux camps bien séparés par une frontière étanche et des conceptions incompatibles : d’un côté une médecine scientifique cohérente et imperméable au doute s’opposant à des médecines irrationnelles constituées contre elle. Ce sont au contraire les emprunts réciproques et les circulations entre les deux qui frappent l’observateur.

Des mouvements dans la société

12Les méthodes non conventionnelles ne sont pas des sphères étanches et leurs adeptes, souvent les mêmes, sont loin de se confiner aux problèmes médicaux. Pour eux, transformer la médecine est aussi un moyen de changer la société. Aussi adhèrent-ils à des courants de pensée qui ont cet objet ou du moins en sont-ils proches. Selon les périodes, les engagements sont différents mais, dans tous les cas, la constitution d’une nébuleuse et l’engagement dans l’arène sociale font la force et la faiblesse de ces méthodes médicales devenues mouvements sociaux.

Médecines et politique

  • 18 Ibid., p. 95.
  • 19 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 115-116.

13Dans les années 1820-1840, homéopathes, phrénologues et magnétiseurs étaient souvent les mêmes personnes. Pierre Foissac et Frapart furent homéopathes et magnétiseurs. Intéressés par le somnambulisme, Cloquet et Rostan étaient aussi membres de la Société phrénologique. Grand nom de la phrénologie (il épousa la veuve du fondateur18), Fleury Imbert se convertit à l’homéopathie à la veille de sa mort19. Le phénomène ne concernait pas seulement les médecins mais touchait des « laïcs ». Grand propagateur de l’homéopathie en France, le Comte de Las Cases (1800-1854), fils du mémorialiste de Sainte-Hélène fut aussi président de la Société phrénologique et ne répugnait pas à recourir aux services de somnambules et de magnétiseurs. Même si aucun document de ma connaissance ne l’atteste, on conçoit que ce regroupement, même lâche ait pu susciter chez les représentants de la profession médicale la hantise de voir se constituer une contre-médecine. Par ailleurs, une bonne partie de ces médecins étaient aussi engagés dans le saint-simonisme à l’image des homéopathes Léon Simon (1798-1867), cuisinier de la communauté de Ménilmontant, Paul Curie (1799-1853) et de bien d’autres. Fleury Imbert, pour sa part, était fouriériste. Un peu mystérieuse de prime abord, cette association ne manque pas de cohérence. Dans les deux cas, il s’agissait de combler le vide théorique provoqué par la chute de l’ancienne médecine et de l’ancienne société. En effet, comme beaucoup de gens de leur génération, nos médecins avaient le sentiment, pour reprendre une expression de Lamartine, de vivre dans un monde où le passé était mort mais le futur indécis. Il fallait donc à leurs yeux créer un nouveau cadre théorique ou un nouveau dogme pour fonder solidement une médecine et une société nouvelles.

  • 20 Ibid., p. 349-350.
  • 21 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 358 et 129.
  • 22 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 350.

14Dans l’entre-deux-guerres, on retrouve une configuration différente bien que de même nature. Il semble bien que ce fut l’homéopathie qui, sous l’impulsion de son leader Léon Vannier, servit de plaque tournante à l’ensemble des méthodes alternatives. Il invita dans les années 1930 Lavezzari, introducteur de l’ostéopathie en France, à faire des conférences sur ce thème au Centre homéopathique de France (CHF). Il récidiva quelques années plus tard en invitant l’acupuncteur Paul Ferreyroles à enseigner l’acupuncture dans le même cadre. L’association entre les deux méthodes marcha si bien qu’à la mort de Vannier, en 1963, il existait une section d’acupuncture au sein du CHF20. Si Coué ne fit pas l’objet d’attentions particulières de la part de Vannier, il reçut les soutiens informels d’homéopathes anglais et suisses et avait suivi les cours de l’École de magnétisme et donné des conférences à la Société magnétique21. Les connexions furent aussi très fortes entre les naturistes et la méthode Coué. Finalement, un ouvrage publié en 1945 sous le titre Médecine officielle, médecines hérétiques regroupait, derrière une introduction d’Alexis Carrel, des contributions de Poucel (médecine naturiste), Vannier (homéopathie), Soulié de Morant (acupuncture) et Lumière (médecine humorale)22.

  • 23 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 176.
  • 24 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 222 pour Demarquette et p. 255 pour Carton.
  • 25 Ibid., p. 275.

15Cette nébuleuse n’était pas étrangère aux problèmes de son temps mais son orientation était bien différente de la précédente. Si l’homéopathie avait toujours eu une connotation spiritualiste voire mystique, celle-ci devint omniprésente dans l’entre-deux-guerres avec la référence constante des naturistes et des couéistes à la théosophie, (promesse de sagesse et connaissance de Dieu) et à l’occultisme. Coué lui-même était le pilier central de la théosophie nancéienne dès avant la guerre de 191423 et Demarquette exerçait des responsabilités dans la Société théosophique de France. Quant à Paul Carton, il réservait aux initiés les fondements ésotériques de sa médecine naturiste qui devait rétablir une harmonie entre l’individu et le cosmos24. Dans ces deux courants, le thème dominant était celui de la régénération de l’homme et de la société. Il était si récurrent que la revue du Trait d’union de Jacques Demarquette portait le titre de Régénération (1929) et celle des successeurs de Coué Réagir (1934). Il fallait en effet à leurs yeux réagir contre « l’improbité, la démoralisation et l’égoïsme25 » et plus largement le pessimisme, la décadence, la dégénérescence, l’esprit allemand.

  • 26 Ibid., p. 268-271.
  • 27 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 351-352.

16Cette vision défensive conduisit vite les méthodes alternatives vers des prises de position politiques conservatrices ou réactionnaires. Alors qu’il avait côtoyé l’anarchisme avant-guerre le naturisme devint réactionnaire sous l’impulsion de Paul Carton qui dénonçait la civilisation moderne, la science matérialiste et finalement la république et la démocratie pour flirter avec l’Action française26. C’est aussi de ce mouvement qu’étaient proches des rédacteurs de Réagir tandis que le mouvement couéiste s’alignait sur la frange la plus conservatrice du mouvement ancien combattant. Enfin, symboliquement, c’est l’écrivain Alphonse de Châteaubriant (1877-1951) qui succède à Coué à la tête du conseil d’administration de la Société lorraine de psychologie appliquée. Si Châteaubriant n’était évidemment pas encore le national-socialiste convaincu qu’il deviendra, il était déjà franchement conservateur. Plus modérée, l’homéopathie fut néanmoins vantée par Léon Daudet et reçut le soutien appuyé de deux ministres de la santé conservateurs27.

17Les nouvelles méthodes médicales ont donc été partie prenante de ces nébuleuses idéologiques originales qui se sont développées dans les années qui ont suivi les bouleversements des années révolutionnaires et ceux de la Première Guerre mondiale. Ce constat remet en cause l’idée que les méthodes marginales s’épanouissent seulement lorsque la médecine classique est en difficulté. Si c’était le cas, les méthodes marginales auraient dû reculer dans les années 1920 puisque la médecine biologique et de laboratoire marque des points avec le BCG [bacille de Calmette et Guérin], le traitement de la syphilis et du diabète. Or c’est tout le contraire qui se passe. Plus que les fluctuations de l’histoire de la médecine, ce sont les alternances entre périodes de doute et époques de certitudes dans la société qui commandent la chronologie des marges médicales.

Des laboratoires du monde moderne

18Les méthodes médicales marginales devenues mouvements idéologiques contribuèrent aussi à développer de nouveaux modes de fonctionnement social.

  • 28 Max Weber, Économie et société, 2 vol., Paris, Press pocket, 1995, vol. I, p. 320-325 et vol. II, (...)
  • 29 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p., 33-47.
  • 30 Max Weber, Économie et société, op. cit.
  • 31 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 232.
  • 32 Ibid., p. 278.
  • 33 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 188 et 203-207.

19Ces méthodes durent beaucoup à des individus souvent dotés de fortes personnalités exerçant « une domination charismatique sur des communautés émotionnelles28 », préfigurant certains types de domination politique. Premier du genre, Hahnemann en est le prototype parfait, surtout après son installation à Paris en 1835. Homme de science, il sait convaincre par son savoir mais c’est aussi un homme qui fascine ses visiteurs, sait s’attacher des fidélités indéfectibles. Seul inventeur de la méthode, mettant en scène son génie et prenant la posture d’un Galilée martyrisé, il comprend aussi très vite l’importance de l’image et diffuse à satiété ses portraits et des moulages de ses bustes29. Grâce à cela, il exerce, presque jusqu’à sa mort, une domination totale sur une communauté homéopathique « dont le seul fondement est la reconnaissance du leader et les liens personnels que chacun entretient avec lui30 ». Peu réussiront après lui la même alchimie mais beaucoup la tenteront. Léon Vannier fut certainement le plus charismatique des leaders du xxe siècle alors que Paul Carton était trop maladroit et cassant pour s’imposer sur la scène du naturisme comme en font foi ses relations difficiles avec Demarquette. Pour ce dernier, Arnaud Baubérot signale néanmoins que « la vitalité de l’association le Trait d’union paraît intimement liée à l’impulsion que lui donne son fondateur dont le charisme, les appels répétés à l’action et à l’éveil de la conscience individuelle entretiennent l’enthousiasme31 ». Selon le même auteur, Paul Carton se référait sans le savoir au modèle charismatique. La Société naturiste devait être « une petite communauté d’hommes et de femmes, un noyau de fervents naturistes étroitement liés à leur maître et progressivement initiés à la véritable doctrine par son enseignement ». Il entendait, selon ses propres termes, « garder jalousement l’unité de la doctrine et la continuité de sa pureté d’expression »32. Quant au « bon docteur » Coué (qui ne l’était pas), sa bonhomie ne l’empêcha pas d’exercer sur ses patients l’emprise d’un thaumaturge. Si les scènes de guérison miraculeuses collectives lors desquelles l’assistance poussait des cris frénétiques furent réservées aux États-Unis, le phénomène exista individuellement en France. Par ailleurs, la maison de Coué à Nancy fut l’objet de pèlerinages à l’issue desquels certains rédigèrent de véritables credo à la gloire de Coué : « Je crois dans la ferveur du dessein d’Émile Coué, dans sa dévotion et la sincérité de son travail, dans sa gentillesse envers ses patients… en fait je crois à sa méthode, je crois qu’en tout cela il approche du grand consolateur » écrivait une patiente anglaise33.

  • 34 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 261.
  • 35 Ibid., p. 302.
  • 36 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 274-277.

20Le modèle charismatique eut néanmoins ses limites. Après la mort d’Hahnemann l’homéopathie ne retrouva pas de leader charismatique avant Léon Vannier34. Le Trait d’union souffrit des absences de Demarquette parti faire des tours du monde initiatiques. L’autoritarisme des leaders conduisit aussi à des scissions et à des divisions. En refusant tout contact avec le reste de la médecine, en poussant sa doctrine jusqu’à ses extrémités, en excommuniant tous ceux qui ne le suivaient pas aveuglément, Hahnemann fut à l’origine d’une division durable entre les homéopathes de stricte obédience et les éclectiques. Par son autoritarisme et son intérêt pour des techniques diagnostiques comme la chiroscopie, l’iridologie et la graphologie, Vannier contribua à faire éclater l’unité homéopathique qu’il avait réussi à reconstituer35. En interdisant tout contact avec les autres mouvements naturistes qu’il critiquait vertement, traitant même Demarquette de « saliveur d’estrade », en combattant les tendances éclectiques de ses proches tentés par l’acupuncture et l’homéopathie, Carton contribua à affaiblir le naturisme dans son ensemble36.

  • 37 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 352.
  • 38 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 231 et 275.

21Malgré leur tendance à se constituer en chapelles fermées sur elles-mêmes, ces mouvements visaient aussi à étendre leur audience. Ils contribuèrent ainsi à introduire les questions médicales dans l’espace public et à développer un « militantisme sanitaire ». Dès le début du xixe siècle, des médecins convaincus ou fascinés et des malades guéris décidèrent de vouer leur existence à la propagation de l’homéopathie. Dans la méthode Coué aussi, il n’est pas rare que des personnes passent du statut de malade à celui de témoin puis de praticien37. Certes ce militantisme n’est pas massif. Contrairement à l’Allemagne, l’homéopathie française ne réussit jamais à constituer de puissantes associations de militants « laïcs » mais il est vrai qu’elle fit peu d’efforts dans ce sens. Malgré ses 21 rameaux provinciaux, le Trait d’union ne fut pas un mouvement de masse et moins encore la Société naturiste et ses 250 adhérents38.

  • 39 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 348-357.
  • 40 Olivier Faure, « La méthode Bircher-Benner en France dans les années 1930 », art. cité, passim.

22Statistiquement modeste, ce militantisme laïc ne manqua pas d’originalité. Dans l’entre-deux-guerres, les femmes jouèrent un rôle majeur dans le fonctionnement et la diffusion du couéisme39 et de la méthode Bircher-Benner40. Ce sont elles qui établirent des noyaux locaux en mobilisant leurs réseaux mondains. Ainsi la peintre Marguerite Burnat-Provins (1872-1952) acclimata la méthode Coué sur la côte méditerranéenne pendant que Mesdames Marneffe et Cerf essayaient de diffuser la méthode Bircher-Benner à Nancy et Colmar. D’autres femmes occupèrent une place encore plus déterminante. Xénia Petter fut véritablement la fondée de pouvoir de la méthode Bircher en France et Mademoiselle Kaufmant une assistante directe de Coué. Si cette présence féminine prolongeait les engagements traditionnels des femmes dans le soin et l’assistance, celles-ci n’apparaissaient plus ici comme des subordonnées mais bien comme des dirigeantes indépendantes et égales des hommes. À une époque où la féminisation du corps médical était bien balbutiante, les perspectives d’acquérir responsabilités, pouvoir et influence ont pu attirer des femmes désireuses de se réaliser.

  • 41 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 345-346.

23Au-delà des militant·e·s, les méthodes marginales contribuèrent à porter les questions médicales dans l’arène publique. Malgré les faibles effectifs militants, toutes ces écoles se singularisèrent par la multiplicité de leurs revues, la surabondance de leurs brochures (pas moins de 600 pour l’homéopathie entre 1830 et 1860) et parfois par la distribution de tracts. Si la vulgarisation médicale était fort ancienne et l’appel au public pour des causes sanitaires entré dans les mœurs à partir de la lutte contre l’alcoolisme et la tuberculose, les méthodes marginales furent originales dans ce domaine. Les premiers homéopathes comprirent bien avant les autres que la médecine n’était pas le seul domaine des professionnels et que dans une société où l’écrit et le savoir se propageaient, le public était un arbitre plus puissant que les académies. Les autres méthodes marginales choisirent aussi de s’adresser directement au public par des périodiques comme La revue naturiste (2 500 abonnés en 1939) ou des ouvrages de vulgarisation comme Les lois de la vie saine (trois éditions) ou La cuisine simple (33 000 exemplaires) rédigés par Paul Carton pour permettre au plus grand nombre de se conformer seuls à ses principes. Quant aux successeurs de Coué, sans doute inspirés par les tournées américaines du maître, ils n’hésitèrent pas à ajouter le disque aux ouvrages pour diffuser La maîtrise de soi-même (1923)41.

24Ainsi les marges médicales ne furent-elles pas de simples sectes un peu folkloriques repliées dans un univers clos immuable et hors des questions du temps mais bien des mouvements jugés parfois capables de fournir des réponses intéressantes aux interrogations des médecins les plus scientifiques et aux inquiétudes des franges cultivées de la population.

25Cette esquisse mériterait d’être approfondie et prolongée. Il a peu été question dans les pages qui précèdent de la question des clientèles et des relations spéciales établies entre les médecins et les patients. Tous les auteurs ont montré que les clientèles étaient, au moins au départ, surtout recrutées dans une étroite élite cultivée où les artistes, les intellectuels jouaient un rôle important. Pourtant ce cercle s’élargit et l’on voit dans l’entre-deux-guerres, les professions à formation scientifique (médecins, professeurs ingénieurs, cadres) faire leur entrée en force par exemple dans la méthode Bircher-Benner, comme s’il n’y avait pas d’incompatibilité, bien au contraire, entre l’intégration dans la société moderne et le recours à ces méthodes.

26Le constat est encore plus net aujourd’hui où, sous bénéfice d’inventaire, ce sont les classes moyennes éduquées qui constituent les principaux consommateurs de ces méthodes. Ce dernier constat invite donc à intégrer la période contemporaine dans une histoire de ces méthodes. Si les dernières années passent pour être celles de l’explosion de ces méthodes, il n’empêche que le début de leur processus de légitimation sociale et scientifique pourrait bien remonter à l’entre-deux-guerres.

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Notes

1 Marc Renneville, Le langage des crânes : une histoire de la phrénologie, Paris, Synthélabo (Les empêcheurs de penser en rond), 2000 ; Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme : le mythe du retour à la nature, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004 ; Hervé Guillemain, La méthode Coué : histoire d’une pratique de guérison au xxe siècle, Paris, Seuil (L’Univers historique), 2010 ; Lucia Candelise, « Georges Soulié de Morant : le premier expert français en acupuncture », Revue de synthèse, 3, 2010, p. 373-399 ; Olivier Faure, « La méthode Bircher-Benner en France dans les années 1930 », dans Eberhard Wolff (dir.), Lebendige Kraft: Max Bircher-Benner uns sein Sanatorium im historischen Kontext, Baden, hier und jetzt, 2010, p. 96-108, repris dans id., Aux marges de la médecine. Santé et souci de soi, France, xixe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence (Corps & âmes), 2015 ; Id., Et Samuel Hahnemann inventa l’homéopathie. Histoire d’une médecine alternative, Paris, Aubier, 2015.

2 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 349.

3 Lucia Candelise, « Georges Soulié de Morant… », art. cité.

4 Olivier Faure « La méthode Bircher-Benner… », art. cité, p. 100.

5 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 219 et 264.

6 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 14.

7 George Weisz, « A moment of synthesis: medical holism in France between the wars », dans Christopher Lawrence et George Weisz (dir.), Greater Than The Parts: Holism In Biomedicine (1920-1950), Oxford, Oxford University Press, 1998, p. 69-93.

8 Patrick Tailleux, « Louis Berlioz, pionnier de l’acupuncture », Histoire des sciences médicales, 1986, p. 145-152.

9 Louis Berlioz, Mémoire sur les maladies chroniques, les évacuations sanguines et l’acupuncture, Paris, Croullebois, 1816.

10 Qui est une simple technique chirurgicale qui agit in loco dolenti et ne se réfère pas aux représentations du corps et de la maladie qui sous-tendent cette pratique en Chine. Voir Lucia Candelise, « Georges Soulié de Morant… », art. cité, p. 375.

11 Patrick Tailleux, « Louis Berlioz… », art. cité.

12 Bertrand Meheust, Somnambulisme et médiumnité. Le défi du magnétisme, 2 tomes, Paris, Synthélabo, 1998, t. I, p. 357-383.

13 Marc Renneville, Le langage des crânes…, op. cit., p. 130-134.

14 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 267-268.

15 Ibid., p. 99.

16 Bertrand Meheust, Somnambulisme et médiumnité…, op. cit., p. 431-432.

17 Harris L. Coulter, Divided Legacy: A History of the Schism in Medical Thought. The Origins of Modern Western Medicine: JB van Helmont to Claude Bernard, Berkeley, North Atlantic Books, 1977. Ouvertement partisan de l’homéopathie et des autres médecines alternatives, Coulter les regroupe sous le vocable de médecine « empiriciste » (empiricism) opposée à la médecine rationaliste (rationlism).

18 Ibid., p. 95.

19 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 115-116.

20 Ibid., p. 349-350.

21 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 358 et 129.

22 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 350.

23 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 176.

24 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 222 pour Demarquette et p. 255 pour Carton.

25 Ibid., p. 275.

26 Ibid., p. 268-271.

27 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 351-352.

28 Max Weber, Économie et société, 2 vol., Paris, Press pocket, 1995, vol. I, p. 320-325 et vol. II, p. 204-211.

29 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p., 33-47.

30 Max Weber, Économie et société, op. cit.

31 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 232.

32 Ibid., p. 278.

33 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 188 et 203-207.

34 Olivier Faure, Et Samuel Hahnemann…, op. cit., p. 261.

35 Ibid., p. 302.

36 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 274-277.

37 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 352.

38 Arnaud Baubérot, Histoire du naturisme…, op. cit., p. 231 et 275.

39 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 348-357.

40 Olivier Faure, « La méthode Bircher-Benner en France dans les années 1930 », art. cité, passim.

41 Hervé Guillemain, La méthode Coué…, op. cit., p. 345-346.

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Pour citer cet article

Référence papier

Olivier Faure, « Esquisse d’une histoire des marges médicales en France (xixe - milieu xxe siècle) »Histoire, médecine et santé, 15 | 2020, 127-139.

Référence électronique

Olivier Faure, « Esquisse d’une histoire des marges médicales en France (xixe - milieu xxe siècle) »Histoire, médecine et santé [En ligne], 15 | été 2019, mis en ligne le 24 septembre 2020, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/hms/2323 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/hms.2323

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Auteur

Olivier Faure

Université de Lyon (Jean-Moulin), LARHRA (UMR 5190)

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