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Notes
Voir Groupe de sociologie des religions, Archives de sociologie des religions, 1969.
Jollivet, M., 1984, p. 178.
Les archives que F. Boulard a très soigneusement classées sont déposées au Centre national des archives de l’Église de France ; le cnaef étant doté de moyens modestes, elles n’ont été que sommairement inventoriées, et ne sont donc accessibles que sur dérogation. Quelques cartons portent sur l’organisation générale des enquêtes et recensements, beaucoup d’autres rassemblent, à l’échelon d’un diocèse, des documents répartis en cinq catégories : visites diocésaines, correspondances avec les enquêteurs, « fiches roses » (voir plus loin), dossier de presse des résultats des enquêtes, et enfin documents sur les vocations et sur les effectifs du clergé.
Les archives que Jean-Paul Terrenoire a déposées au Centre de données socio-politiques (Sciences Po/cnrs) documentent de nombreuses enquêtes de pratique religieuse habituelle réalisées par l’Église catholique à l’échelon d’un diocèse au cours des décennies 1950-1960 (consignes de collecte et d’exploitation, fiches familiales, listes et tableaux récapitulatifs pré-imprimés, comptes rendus). Elles comprennent en outre des brouillons et des listings qui ont préparé la publication de l’Atlas de la pratique religieuse.
Cholvy, G., 1968.
Aux termes du sous-titre que lui ont donné ses auteurs, l’Atlas est établi « d’après les enquêtes diocésaines et urbaines suscitées et rassemblées par Fernand Boulard ». Cette formule est doublement discutable.
D’une part les adjectifs « diocésain » et « urbain » ne conviennent ni l’un ni l’autre : certains recensements dominicaux, organisés à l’échelle d’un diocèse, touchent des paroisses rurales (cf. G. Cholvy, 1968), certaines enquêtes de pratique habituelle concernent des zones urbaines (cf. Diocèse de Besançon, 1967), et beaucoup de territoires ont fait l’objet des deux types d’observations. Proposant une terminologie plus satisfaisante, Jacques Maître prend ses distances par des guillemets avec l’opposition rural/urbain : il distingue « Enquêtes auprès du Clergé (Enquêtes ‘Rurales’) » et « Consultations dominicales (Enquêtes ‘Urbaines’) » (Maître, J., 1957, p. 74-75). Il est vrai que Fernand Boulard estime qu il ne faut « recourir à ce type de recensement [dominical] que pour les paroisses d’au moins 5 000 habitants. Dans les paroisses plus petites le curé – guidé maintenant par des méthodes devenues rigoureuses – peut fournir des renseignements fort précis » (Comment réaliser un recensement, 1960, p. 8). Mais dans certaines de ces paroisses plus petites, le curé n’est pas en mesure de fournir de renseignements précis, et la formule du recensement dominical est alors irremplaçable. Pour notre part, nous préférons mettre en avant, à propos du premier type d’enquête, le caractère habituel de la pratique étudiée, et à propos du second le fait qu’il s’agisse toujours de recensements, portant sur la totalité des personnes présentes à une messe, alors que les enquêtes de pratique habituelle sont tantôt des exploitations de fichiers éventuellement complétées par des enquêtes partielles, tantôt des recensements.
D’autre part le sous-titre passe sous silence la contribution de Gabriel Le Bras, pourtant décisive aussi bien dans la conception d’ensemble du programme que dans la mise au point et la diffusion de la formule du recensement dominical.
Isambert, F.-A., 1980, p. 222. À l’inverse, certains travaux récents de sociologie des religions défendent de manière tout aussi mécanique l’hypothèse selon laquelle la précarité économique entraînerait un haut niveau de pratique religieuse (Ruiter, Stijn, van Tubergen, Frank, 2009, p. 870, p. 879).
Dans La France, pays de mission ? (1943), les abbés Godin et Daniel s’alarmaient de la déchristianisation de la banlieue ouvrière parisienne.
Voir J.-B. Duroselle, 1951.
Boulard, F., Rémy, J., 1968, p. 69-91.
Boutry, P., 2006 ; Siegfried, A., 1913.
Boulard, F., 1954, p. 49.
« Il y a quelques jours, j’étais encore dans le diocèse de Tarbes où j’ai fait le même travail qu’ici, et c’est dans ce diocèse que j’ai découvert tout d’un coup, de façon très précise, cette opposition que vous voyez là sur la carte générale entre les Pyrénées Occidentales pratiquantes en réalité dans les Hautes-Pyrénées comme dans les Basses-Pyrénées – et les Pyrénées Orientales qui sont toujours en minorité pratiquantes et qui rejoignent la région de Provence (...). Or, la séparation entre ces deux régions se fait au milieu du diocèse de Tarbes.
Si vous connaissez la carte du relief des Pyrénées, vous savez qu’il s’agit d’une barrière continue de l’Est à l’Ouest. Pas de passage, pas de failles : on ne passe qu’aux deux bouts. Si on regarde une carte géologique de la France, vous apercevez la grande barrière centrale d’un bout à l’autre, de l’Est à l’Ouest des Pyrénées. Pourquoi alors la séparation du Sud au Nord ? Pourquoi la séparation est-elle perpendiculaire ? Nous sommes loin d’un déterminisme géographique, comme si c’était du granit qui produisait la religion et le calcaire l’irréligion. C’est en sens inverse (...) Ce qui vous donne la clé, ça va être l’histoire » (Boulard, F., 1966b, p. 6).
Quoist, M., 1952, planches hors-texte.
Le Bras, G., 1931 (texte repris en ouverture de G. Le Bras, 1955).
« Le cadre élémentaire de la recherche que je vous propose c’est, naturellement, la paroisse rurale. Dans sa population, d’origine catholique, peuvent se trouver cinq catégories de personnes :
1° Des séparés, qui n’ont jamais appartenu à l’Église ou qui ont rompu toute attache avec elle ;
2° Des conformistes, que j’ai appelés saisonniers, parce que, aux quatre grandes saisons de leur vie : celles de la naissance, du premier raisonnement, de l’amour nuptial, de la mort, leur corps est porté ou escorté à l’église, et qui assurent à leur entourage les mêmes rites de passage (car il s’agit pour eux de quelque chose d’analogue aux rites décrits par M. Van Gennep) ;
3° Des pratiquants irréguliers, qui paraissent à l’église pour les grandes fêtes : Pâques, l’Ascension, l’Assomption, la Toussaint, Noël, les Rameaux. Ces irréguliers sont, en général, pascalisants ;
4° Des pratiquants réguliers, qui assistent à la messe tous les dimanches et communient à Pâques ;
5° Des dévôts, qui fréquentent assidûment l’église, communient souvent, font partie d’associations pieuses. » (Le Bras, G., 1933, p. 196-197).
Le Bras, 1936, p. 164.
« Supérieur de la communauté de Saint-Sulpice de Favières (Seine-et-Oise) et aumônier diocésain jac/jacf, [Fernand Boulard] avait impulsé dans le diocèse de Versailles (...) plusieurs groupes communautaires, ce qui lui avait valu de rédiger un projet de directoires communautaires [en 1933] (...) Fernand Boulard et le cardinal Suhard avaient compris qu’il fallait repenser la répartition des prêtres, voire même réorganiser les circonscriptions paroissiales rurales, comme le suggérait l’abbé Boulard : « La règle : un curé au pied de chaque clocher, a cessé, dans l’ensemble du territoire, d’être ordinairement réalisée – et, en beaucoup d’endroits – d’être bienfaisante » (Boulard, F., 1939, p. 252).
Fernand Boulard et le cardinal Suhard (...) savaient que pour plaider en faveur d’une nouvelle pastorale, il fallait compter bien davantage avec l’Action catholique spécialisée. Boulard allait d’ailleurs être nommé par l’aca. [Assemblée des Cardinaux et Archevêques], le 24 juillet 1941, à la même session (était-ce un hasard ?) qui décidait de la création de la Mission de France, aux fonctions d’aumônier général adjoint de la jac pour la zone occupée et allait écrire un ouvrage de référence lorsqu’il parut, Problèmes missionnaires de la France rurale, qui allait déterminer le choix des premières implantations des communautés de la Mission de France » (Cavalin, T. & Viet-Depaule, N., 2007, p. 29-30).
Les Problèmes missionnaires font partie d’une trilogie, parue dans la collection « Rencontres », qui s’ouvre avec La France, pays de Mission ? (Godin, H. & Daniel, Y., 1943) et se clôt avec Paroisse, communauté missionnaire (Michonneau, G., 1946). Le livre de Boulard traite de la France rurale, les deux autres rendent compte d’expériences pastorales situées dans la banlieue ouvrière parisienne.
En 1945 paraît aussi Paysannerie et humanisme, un ouvrage paru sans nom d’auteur mais écrit par l’abbé Boulard (« Un manuel de 450 pages, écrit pour les dirigeants de section de la jac, [Jeunesse Agricole Chrétienne] et qui s’essaie à tracer, dans tous les domaines, les grandes orientations d’une culture générale d’esprit rural ». Boulard, F., 1945, p. 2). Le nihil obstat date du 7 mars 1944, donc de l’Occupation. Une lettre de Gaston Roupnel, dont l’engagement en faveur du régime de Vichy vient alors de s’affirmer dans Histoire et destin (1943), constitue l’avant-propos. Le livre reprend plusieurs des thèmes centraux de la Révolution nationale : corporatisme (« La nation voit progressivement se reconstituer tous les « corps sociaux » intermédiaires entre l’État et l’individu, que la Révolution française avait fait disparaître et [qu’]elle redevient ainsi, selon la logique des choses, une communauté de communautés », jac, 1945, p. 275), acceptation des inégalités de classes (« Un homme ne se grandit pas parce qu’il monte de classe, mais quand il monte dans sa classe (où est normalement sa vocation) » – une citation parmi bien d’autres de L’homme cet inconnu, d’Alexis Carrel, le régent de la Fondation pour l’étude des problèmes humains), et valorisation de l’ordre social rural traditionnel : les références sont nombreuses à l’écrivain catholique vendéen Jean Yole, membre du Conseil national, de même qu’à J. du Plessis (La vie paysanne, 1941), à M. de Coupigny (Initiation sociale du jeune paysan, préface de Jacques Le Roy Ladurie, cité p. 288). Mais F. Boulard défend aussi l’indépendance nationale (« Nous ne devons pas obéissance à un pouvoir illégitime. Un usurpateur étranger, un envahisseur ne sont pas les représentants de Dieu auprès de nous. » p. 323) et fait référence aux ouvrages du marquis d’Aragon (Connaître la terre, 1942) qui a fondé et dirigé dans le Tarn le mouvement des démocrates chrétiens « Liberté », devenu « Combat », et a été condamné pour faits de résistance par la justice de Vichy.
Commandé à Gabriel Le Bras par Marc Bloch pour la collection « Le paysan et la terre » (Gallimard), puis par Jean Malaurie pour « Terre humaine » (Plon), L’église et le village paraît finalement dans la « Nouvelle bibliothèque scientifique » (Flammarion) en 1976, six ans après le décès de son auteur.
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Desrosières, A. & Thévenot, L., 1988, p. 35.
Renahy, N., 2010.
Michelat, G. & Simon, M., 1982, p. 197 ; voir plus largement Michelat, G. & Simon, M., 1977.
Cavalin, T. & Viet-Depaule, N., 2007.
Les saisons du conformisme saisonnier sont celles du cycle de vie entier, avec les quatre actes du baptême, de la première communion, du mariage et de l’enterrement religieux. Les pays chrétiens comptent au moins 45 % (initialement 40 %) de chrétiens communiant à Pâques, les pays de mission comptent au moins 20 % de non-baptisés.
Furet, F., avant-propos de Boulard, F. (éd.), 1982, p. 9.
Cointet, M., 1998, p. 282.
Cavalin, T. & Viet-Depaule, N., 2007 ; Suaud, C. & Viet-Depaule, N., 2005.
Les orientations méthodologiques d’Économie et humanisme sont définies dans le Guide pratique de l’enquête sociale de L.-J. Lebret, en quatre volumes parus de 1951 à 1958, le premier bénéficiant d’une préface du directeur général de l’insee, François-Louis Closon. Sur l’histoire de ce mouvement, cf. D. Pelletier, 1996. Dans Premiers itinéraires, F. Boulard reproduit p. 107 une carte des Bouches-du-Rhône établie par Économie et humanisme et divisant le département en dix zones.
« Aux pélerins français, en pèlerinage à Rome lors de l’entrée au Sacré Collège de Mgr Feltin et de Mgr Grente, le Pape, faisant spécialement allusion aux travaux français de sociologie religieuse, disait : « On note parmi les catholiques de France, particulièrement dans l’Action Catholique, un effort de lucidité qui retient à juste titre l’attention du monde. Les progrès de la sociologie sont fructueusement utilisés dans les domaines où ses données sont valables ; on cherche à voir clair pour agir efficacement » (Osservatore Romano, 17 janvier 1953, cité dans Sociologie religieuse, sciences sociales, 1955, p. 266). La citation de Pie xii figure dans plusieurs des brochures diocésaines rendant compte des enquêtes de pratique religieuse menées en liaison avec le chanoine Boulard. Voir aussi Fernand Boulard : « On ne peut pas agir sur ce qu’on ne connaît pas » (Boulard, F., 1966b, p. 1).
« Voir clair », la formule est utilisée aussi par L.-J. Lebret, le principal animateur du mouvement Économie et humanisme, qui écrit dans l’avant-propos de son Manuel de l’enquêteur, premier volume de son monumental Guide pratique de l’enquête sociale : « Les deux guides de l’enquête rurale et de l’enquête urbaine sont destinés d’abord à tous ceux qui ont besoin d’y voir clair pour intervenir politiquement, syndicalement, socialement, culturellement dans la vie des communautés territoriales de base, communes, cantons, arrondissements ou départements » (Lebret, L.-J., 1952, p. 2).
Cf. Poulat, E. & Ravelet, C., 1997 pour Desroche ; Keck, T., 2004, pour Montuclard.
« Je vous ai signalé tout à l’heure, en regardant les courbes, comment nous constations une double influence : influence de la région (ce sont les mêmes cantons partout qui sont les plus pratiquants pour toutes les catégories socioprofessionnelles) et influence du milieu social, puisque vous avez partout les ouvriers d’usine et les salariés agricoles moins pratiquants que les autres catégories. Ça joue dans tous les cantons. D’où nécessité d’une double pastorale (...) : il faut à la fois, une action coordonnée dans les milieux sociaux et il faut une action coordonnée dans les paroisses et les doyennés. Si l’on oppose deux pastorales, en disant : moi, je ne crois qu’à la paroisse, ou moi, je ne crois qu’à l’Action Catholique, on laisse échapper toute une partie de la réalité ». (Boulard, F., 1966b, p. 3.)
Daille, R., 1963, p. 11.
Gusfield, J., 2009, p. 10.
« Secrétariat pour une pastorale diocésaine d’ensemble
Paris, 1er juillet 1966
Éminence, Excellence,
Depuis une dizaine d’années, les enquêtes pastorales ont permis de rassembler une documentation considérable sur la situation humaine et religieuse de nombreux diocèses de France. Cette documentation a été, je pense, conservée dans les évêchés, mais une partie essentielle, les fiches récapitulatives de la pratique religieuse par paroisse, en a été la plupart du temps recopiée, et les doubles sont en dépôt au secrétariat interdiocésain d’information pour une pastorale d’ensemble.
De ce travail énorme, les premières conclusions, pastorales, ont été tirées, sur le tas, lors des sessions de conclusions. Mais toutes les possibilités n’ont pas été exploitées ; et il devenait souhaitable de procéder à des recherches plus approfondies.
Au début de cette année, une dizaine de chercheurs, laïcs ou prêtres, spécialistes d’enquêtes, de mathématique, de programmation, de sociologie, répondant volontiers à mon invitation, ont accepté de former une « équipe-conseil ». Les quelques prêtres sont des spécialistes de la recherche pastorale (MM. Potel, Charpin, Decreuse) ; les laïcs, pour la plupart, représentent des organismes (insee ; groupe de sociologie des religions ; groupe de sociologie rurale ; recherche sur calculateurs électroniques...).
Le but de l’équipe serait d’étudier une exploitation plus poussée des documents existants, et aussi d’apporter éventuellement une aide technique aux enquêtes diocésaines (...).
L’équipe pense que ces études devraient à la fois servir la science pure ou les recherches personnelles de ses membres ; et, non moins, l’action pastorale.
Mais toute cette documentation est la propriété des diocèses ; et je considère même que les doubles que j’ai en ma possession ne peuvent être utilisés sans leur autorisation expresse.
C’est pourquoi je vous demande l’autorisation de
- communiquer la documentation à des laïcs (cnrs, insee, etc.)
- à des fins de publication éventuelle.
Le secrétaire de l’équipe-conseil est M. l’abbé Michel Decreuse, professeur de mathématiques au petit séminaire de Besançon... » (Archives Boulard, 14PP285).
insee, Ministère de l’Intérieur, Ministère de l’Éducation nationale, Secrétariat d’information pour une pastorale diocésaine – données communiquées par le chanoine Boulard, pour la quasi-totalité des cantons ruraux et pour les villes de plus de 20 000 habitants d’une trentaine de départements, etc.
Voir l’organigramme de la rcp 163 dans Groupe de sociologie des religions, 1969, p. 15. Les données informatiques réunies par la rcp, et publiées pour partie seulement dans l’Atlas, seront malheureusement perdues.
La rcp 206, créée en 1968 également et dirigée par G. Le Bras, est en charge d’une enquête historique sur les visites pastorales des diocèses de France ; elle initie un programme éditorial qui aboutit à la publication, de 1977 à 1982, des six volumes du Répertoire des visites pastorales de la France. Le greco n° 2, « Histoire religieuse moderne et contemporaine », créé en 1977, prolongera cette action en programmant la série des quatre volumes des Matériaux pour l’histoire religieuse du peuple français, parus de 1982 à 2011 (premier volume dirigé par Fernand Boulard).
Duplex, J., 1968, p. 60-62. Les pascalisants sont des catholiques qui font leurs pâques, c’est-à-dire qui communient lors de la messe de Pâques.
Terrenoire, J.-P., 1982.
Michelat, G. & Simon, M., 1982 ; Jollivet, M., 1984.
Boutry, P., 2004 ; Julia, D., 2006.
Voir notamment J. Gombin, 2008.
Le Bras, G., 1955, p. 194s ; Répertoire, 1977-1985.
Avant-propos de F. Furet à F. Boulard, (éd.), 1982, p. 9. Un questionnaire synodal datant de 906 a été publié par Jean-Paul Grémy, pour qui « il est possible que ce questionnaire soit le plus ancien questionnaire d’enquête dont on ait conservé la formulation complète » (Grémy, J.-P., 2008, p. 325 ; je remercie G. Michelat de m’avoir signalé cette référence).
Le Bras, G., 1955, p. 232.
Le Bras, G., 1955, p. 232.
Le Bras, G., 1955, p. 235.
Le Bras, G., 1955, p. 210.
Le Bras, G., 1955, p. 120-194.
Bourguet, M.-N., 1989.
Archives Boulard, 14PP283 (courrier de juillet 1963).
Dans le vocabulaire des instituts de statistique, les délégués sont en charge de l’encadrement direct des agents recenseurs. Dans une circulaire, F. Boulard établit un « Petit catéchisme à l’usage des ddes » :
« Un ddes est un délégué décanal d’enquête sociologique
Les ddes doivent comprendre, avant les autres, l’art de la sociologie religieuse.
Ils établissent les résultats de l’enquête au plan du canton, qu’ils transmettent à l’hades c’est-à-dire la Haute autorité diocésaine de l’enquête sociologique (surtout ne pas confondre avec le dieu des enfers).
Une fois qu’il a récupéré toutes les enquêtes des paroisses, expédié au ddes voisin les enquêtes qui ne sont pas de son canton et récupéré celles des doyennés voisins qui appartiennent à son canton (car à ce stade l’enquête décanale devient cantonale).
Il peut organiser une « pourcentage partie » (pour remplir les fiches roses) » (Archives Boulard, 14PP283, s.d.).
Cf., dans les archives Terrenoire, le Guide du responsable paroissial du recensement catholique ou enquête de pratique religieuse de l’évêché de Quimper et Léon, 1957, ou la Notice pour l’enquête de pratique religieuse établie par le diocèse d’Albi en 1964.
« Pour éviter des oublis, il est bon de tracer tout d’abord un plan de la paroisse (quartier par quartier pour les paroisses importantes) comportant un carré par maison recensée (...). Attribuer un numéro de code à chaque habitation, numéro qui sera reporté sur la fiche familiale correspondante, ou sur la liste.
Pour le plan, consulter le cadastre.
Pour la liste :
- le recensement le plus proche
- le registre des impôts fonciers et mobiliers de la commune
- à défaut, la liste électorale (...)
Des laïcs de confiance (si possible parmi eux un « répartiteur » de la commission de l’impôt foncier et mobilier pour la commune), consultés avec le tact et la prudence qui s’imposent, en leur expliquant bien le but de ce recensement catholique (mieux vaut parler de « recensement » que d’enquête) pourront éviter ou réparer des oublis » (Diocèse d’Albi, Notice pour l’enquête de pratique religieuse, 1964, p. 1).
Bulletin officiel de l’Évêché de Quimper et de Léon, 28 juin 1957, p. 347. Voir aussi, par exemple, le cas de la Drôme en 1959 (archives Terrenoire).
« Suggestions de travail. Il est avantageux d’organiser ainsi le travail : Monsieur le Curé n’écrit pas sur les tableaux, il dépouille les fiches familiales classées par rue et par quartier. Un confrère ou un paroissien discret est préposé au tableau de base n° 1, un autre au tableau de base n° 2. Monsieur le Curé dicte le nom de la famille que les deux secrétaires inscrivent chacun sur leur tableau en réservant une ligne par foyer. On répartit ensuite les membres de la famille en commençant par les moins de 20 ans qui n’intéressent que le tableau n° 1 » (Arras 1963, « Directoire n° 2. », Archives Terrenoire. On trouve des consignes similaires à Laval en 1961, à Besançon en 1962).
Dans le cas de l’enquête menée en 1962 dans le diocèse de Besançon, le Tableau A1 comporte un compartiment C à trois colonnes dans lequel un bâton doit signaler les personnes relevant d’une enquête complémentaire : « Enquête Jeunes », « Enquête Migrations ouvrières », « Enquête Chrétiens actifs ». Les résultats de ces enquêtes complémentaires sont présentés dans (Le diocèse de Besançon, 1967), p. 68-76 (chapitre « Les jeunes »), p. 58-59 (« migrations professionnelles », avec un paragraphe consacré aux « migrants Peugeot ») et p. 105-110 (« Les chrétiens actifs »).
Certaines statistiques concernent les sept ans ou plus, l’entrée dans l’« âge de raison » impliquant, aux termes du droit canon, l’assiduité à la messe du dimanche ; d’autres portent sur la population ayant dépassé l’âge du catéchisme (douze, treize ou quatorze ans) ; d’autres concernent les adultes au sens de la majorité légale (vingt et un ans, généralement arrondis à vingt ans). La mise en équivalence des diverses statistiques d’âge fait l’objet de conventions que les auteurs de l’Atlas explicitent p. 22.
La critique majeure que Guy Michelat et Michel Simon adressent à l’Atlas concerne l’imprécision qui affecte, dans les enquêtes de pratique habituelle comme dans les recensements dominicaux, le dénominateur des taux de pratique : « la définition de la population catholique n’est-elle pas fluctuante selon les recenseurs et le contexte dans lequel ils exercent leur ministère ? Si l’on peut définir facilement un baptisé, qu’est-ce que l’ascendance catholique ? » (Michelat, G. & Simon, M., 1982, p. 202).
Diocèse de Besançon, 1967, p. 45. Dans l’Atlas (p. 21), la ville de Besançon est décrite comme ayant fait l’objet d’un recensement dominical en 1962, il s’agit très probablement d’une erreur, les résultats concernant cette ville sont issus de l’enquête de pratique habituelle de la même année.
Le 11 novembre 1965, Fernand Boulard écrit à Pierre Rémond et Michel Decreuse, les chevilles ouvrières de l’enquête de pratique habituelle du diocèse de Besançon : « Chers amis (...) Je vous suis très reconnaissant de l’énorme, et passionnant travail que vous avez fourni pour répondre à ma demande. Serait-il possible de récupérer les fiches « en nombre considérable » arrivées trop tard pour le pays de Montbéliard ? Il s’agit en effet d’une région typique et la seule industrielle vu le forfait de Belfort. Il faudrait évidemment laisser tomber, en disant avec tact la raison, la zone 5 (Belfort) » (archives Boulard 14PP182). Il semble que les fiches de Montbéliard aient été définitivement perdues, et nous n’avons pas identifié les causes de la défection du Territoire de Belfort. Une réforme de 1969 divisera en deux le vaste diocèse de Besançon et donnera naissance au diocèse de Belfort-Montbéliard.
Pour un exemple de « guide pratique du responsable » de recensement dominical, voir G. Cholvy, 1968, p. 484-490.
La situation de famille est presque toujours demandée. Elle distingue les célibataires, les mariés et les veufs, mais les divorcés ne trouvent pas de rubrique où se classer.
Le Bras, G., 1956, p. 482.
Le Bras, G., 1956, p. 601.
Le Bras, G., 1956, p. 601-602.
Voir Renouveau, journal catholique du 15e arrondissement, n° 60, avril 1952.
Boulard, F. & Rémy, J., 1968, p. 13.
Comment réaliser un recensement, 1960, p. 10. Outre Fernand Boulard, les auteurs sont François-André Isambert et Jacques Maître (cnrs), François Malley (Économie et humanisme), Émile Pin (professeur à l’Université Grégorienne) et Raymond d’Izarny, directeur au Grand Séminaire de Nantes.
Voir L. Gros, 1954, p. 16 ; Pin, E., 1956, p. 80-81.
« La distribution des bulletins était assurée à chaque messe par des équipes d’adultes (en principe, une équipe de 2 distributeurs pour 40 à 50 personnes) » (insee, 1954, p. 5).
Labbens, J., 1954, p. 49.
Boulard, F. & Rémy, J., 1968, p. 23. Les recensements interviennent préférentiellement lors d’un dimanche « moyen », soit en mars – comme les recensements de population de l’insee – soit à l’automne, de manière à minimiser l’incidence des déplacements de vacances, des grippes hivernales, et de la mobilisation religieuse exceptionnelle autour de Pâques (Comment réaliser un recensement, 1960, p. 14).
Hughes, E. C., 1996, p. 76 s.
Cholvy, G., 1968, p. 489-490.
À Lyon (Labbens, J., 1954, p. 8), à Paris (insee, 1957), à Bordeaux (Gouyon, P., 1957, p. 10), des administrateurs ou inspecteurs généraux de l’insee apportent leur concours. La thèse de G. Cholvy sur l’Hérault bénéficie du soutien du rectorat (Cholvy, G., 1968, p. 490). À Besançon, le dépouillement d’une enquête diocésaine est probablement pris en charge par un bureau d’études (le 26 septembre 1969, Philippe Decreuse écrit à Michel Lacoudre : « J’ignore à combien reviendra le travail sur ordinateur. Connaissant les usages de la maison X, je pense qu’on n’entendra jamais parler de facture » Archives Boulard, 14PP182).
Le directeur général de l’Iinsee, F. L. Closon, signe l’avant-propos de cette publication :
« Un des aspects les plus frappants du développement des statistiques sociales en France est l’essor connu ces dernières années par les enquêtes de Sociologie religieuse. Depuis 1949, des Paroisses, des Villes, des Diocèses entiers ont procédé à un Recensement de pratique dominicale.
Le 14 mars 1954, l’Archevêché recensait les 650 000 personnes présentes à la messe sur l’ensemble du Diocèse de Paris.
Cette enquête sociologique est une des plus importantes qui aient jamais été entreprises dans notre pays.
L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques a prêté son concours technique à la réalisation de ce travail de très grand intérêt, s’attachant notamment à faciliter la comparaison des données du Recensement de pratique religieuse avec celles du Recensement général de population qui a eu lieu quelques semaines plus tard.
Le rapprochement de ces deux sources a permis d’analyser l’influence du sexe, de l’âge et du milieu social sur la pratique religieuse.
Le compte rendu détaillé a été préparé par Monsieur Desabie, Administrateur à l’insee » (insee, 1957, p. iii).
Jean Chélini indique de son côté que l’établissement de la fiche [distribuée aux messes du 14 mars 1954 dans le diocèse de Paris] a été assuré en collaboration avec l’insee et une équipe de laïcs par Mgr Le Cordier, évêque-archidiacre de Saint-Denis » (Chélini, J., 1958, p. 319 ; voir aussi dans cet ouvrage les reproductions de diverses fiches, p. 317-332).
Daniel, Y., 1952, p. 64-65 (voir aussi p. 40-41 les cartes de la pratique religieuse et du niveau de confort par îlot dans la paroisse Saint-Séverin) ; Isambert, F.-A., 1961, p. 29-30.
D’Angeville, A, 1836, cité par Isambert, F.-A., 1961, p. 181 et 195 notamment. Le rapprochement des hors-textes 9 et 10 de d’Angeville met par exemple en évidence la corrélation inverse entre taux d’analphabétisme et nombre de portes et fenêtres pour cent habitants (on peut signaler incidemment que les deux cartes se font face dans l’édition de 1836, mais qu’un décalage d’une page rend cet appariement invisible dans la réédition de 1969). Bien que l’article de W. Robinson date de 1950, Isambert n’emploie pas l’expression de corrélation écologique et semble ignorer qu’une telle corrélation puisse être fallacieuse. Dans sa thèse sur la pratique dominicale en Belgique, L. Voyé se référera amplement à W. Robinson (Voyé, L., 1973, p. 57).
Boulard, F., 1956, p. 57 ; 1966a, p. 35.
Boulard, F. & Rémy, J., 1968, p. 13-14.
Chelini, J., 1958.
Chélini, J., 1958, p. 112-114.
« On peut tenter une évaluation prudente du nombre des adultes pratiquants habituels pour la totalité de la France, urbaine et rurale. Nous disposons en effet :
1. des dénombrements individuels, de plus en plus rigoureux, de messalisants et presque toujours de pascalisants pour 76 diocèses sur 92 ;
2. du chiffre des messés pour 12 autres diocèses en entier, ainsi que pour presque toutes les villes de France.
D’autre part, des doubles comptages effectués dans une vingtaine de villes permettent d’avancer à partir du taux de messés un taux minimum et un taux maximum de messalisants. (Pour ce calcul portant sur la globalité des villes françaises, nous avons pris comme hypothèse inférieure un coefficient de 1,20 pour évaluer les messalisants à partir des messés ; comme hypothèse moyenne, un coefficient de 1,40 ; comme hypothèse supérieure 1,60).
Sur le total des adultes français (catholiques ou non), entre 22,8 % (selon l’hypothèse minima) et 25,1 % (selon l’hypothèse maxima) assistent régulièrement à la messe le dimanche (...).
Mais il faut évidemment calculer ces proportions par rapport aux Français catholiques. L’enquête sur les baptêmes administrés en 1958 a relevé que 91,4 % des habitants de la France sont baptisés dans la religion catholique. Les taux deviennent donc les suivants : hypothèse inférieure, 24,2 % de messalisants, hypothèse moyenne 25,5 %, hypothèse supérieure 26,7 % » (Boulard, F. & Rémy, J., 1968, p. 30).
Atlas, tabl. 0.02.
Dans la Semaine religieuse du diocèse de Paris (29 septembre 1975), le cardinal Marty écrit « Voici le chiffre global de la pratique religieuse des 1er et 2 mars 1975 : 191 420 pratiquants. Le recensement religieux de 1962 donnait pour Paris-Ville : 364 261 présents aux messes. Nous constatons donc une diminution très importante : 47 % ». Le chanoine Boulard envoie des courriers dans lesquels il explique que le déclin de la pratique est en fait moindre puisque la population parisienne a diminué de 500 000 habitants de 1962 à 1975. La baisse des taux apparents est donc de 37,5 % compte tenu de la diminution de la population. Le taux réel (une fois les messés ventilés dans leur paroisse d’appartenance canonique) serait de 35 % (parmi les assujettis de huit ans et plus : 377 547 messés en 1962, 196 475 en 1975, soit un passage du taux apparent de 15,7 à 9,8 %. De plus, la part des non-catholiques a dû s’accroître, de même que celle des Parisiens qui vont en week-end et n’assistent pas à la messe à Paris. « Cependant les quartiers les plus affectés par le déclin sont les arrondissements populaires (2-3-10-11-13-18-19-20 = - 43 %) alors même que les départs de week-end sont plus nombreux dans les arrondissements bourgeois (6-7-8-16 = - 28 %). Autres arrondissements : - 32 % . » (archives Boulard 14PP182).
Gombin, J., 2008, p. 7.
Isambert, F.-A. & Terrenoire, J.-P., 1980, p. 24.
Lambert, Y., 2000.
La Croix, 9 mai 2008.
Sondage Sofres-Le Monde-La Vie-France Inter, 8-13 septembre 1986, N =1530 (Michelat, G., 1991, p. 204).
Michelat, G., 1991, p. 140 s. : le coefficient de corrélation entre score de pratiques et score de croyances est de 0,77, et le coefficient de Loevinger est plus fort pour l’échelle des pratiques que pour celle des croyances.
« La France s’achemine vers une domination des pratiques globales et vers une pratique qui sera tout à fait minoritaire mais vraiment religieuse » (Le Bras, G., 1956, p. 481).
Les enquêtes de l’Observatoire interrégional du politique (1984-2000) sont représentatives à l’échelon de la région de programme. Elles sont diffusées par le cdsp.
Langlois, C., Tackett, T. & Vovelle, M., 1996, p. 32 ; Boutry, P., 2004.
« Le catholicisme en France », Sondages, 1952, n° 4, p. 10.
Pour les eurobaromètres, les enquêtes européennes sur les valeurs et l’issp (International Social Survey Programme), voir P. Bréchon, 2002 ; pour l’ess, voir le site http://www.europeansocialsurvey.org
« Dans notre sondage de 1986, le total de ceux qui disent aller à la messe au moins une fois par semaine s élève à 11 %. En gros, pour la France entière, nous descendons assez régulièrement d’un tiers dans l’immédiat après-guerre à un dixième pour les années récentes » (Maître, J., 1991, p. 35). Selon un sondage de l’ifop en août 2006, 7 % des catholiques déclarent aller à la messe tous les dimanches. La série des enquêtes européennes sur les valeurs marque une stabilisation des taux de pratique religieuse de 1999 à 2008 (Bréchon, P. & Tchernia, J.-F., 2009, p. 237).
Lettre de F. Boulard à Maurice Toutain, curé de Gargenville (Seine-et-Oise), 15 mars 1964 : « Il y a un point surtout que je voudrais pouvoir vérifier, c’est la comparaison des deux courbes, année par année d’âge, sexe masculin et sexe féminin, la courbe de 1954 et celle de 1962. Nous allons pouvoir enfin, pour la première fois – et je pense que cet aspect n’aura pas échappé à l’observation des techniciens de l’insee – vérifier si la « remontée » de la courbe dans les âges les plus élevés, est un phénomène d’âge (retours) ou un phénomène de générations (s’agit-il d’une baisse continue de la pratique religieuse ?) » (Archives Boulard, 14PP78).
Lambert, Y., 1993.
Pearce, J., 2000 ; Gombin, J., 2008, p. 6. L’article de Pierre Bourdieu, « L’opinion publique n’existe pas » propose une critique avant la lettre de l’individualistic fallacy (Bourdieu, P., 1973).
Gombin, J., 2008.
La pyramide des âges, pourtant attestée aux États-Unis dès 1874, apparaissait encore comme une nouveauté : le bulletin paroissial de Saint-Hippolyte en reproduisait une sans légende en couverture en jouant sur la curiosité du lecteur (« Qu’est-ce que c’est ? La tourelle d’un cuirassé ? Un nouveau microbe ? La maison de l’avenir ? Un nouveau radar ? Vous le saurez : en lisant ce numéro » (Ivry Choisy Italie, Communauté paroissiale Saint-Hippolyte, 17, 1951, p. 1). Les néophytes commettaient des erreurs : le vicaire général de Bordeaux signait une publication comportant une pyramide dont l’étranglement aux âges intermédiaires était un artefact, l’échelle des effectifs étant constante alors que les tranches d’âge étaient de deux ans au lieu de dix (Gouyon, P., 1957, p. 41).
Collins, R., 1995.
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