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Dossier

Orientations et lieux de la recherche en histoire contemporaine de l’éducation en France depuis 2000

Modern educational history in France: research orientations and spaces in France since 2000
Renaud Enfert (d’) et Rebecca Rogers
p. 143-176

Résumés

Cet article propose un état des lieux de la recherche en histoire de l’éducation basé sur les travaux parus en France depuis 2000. Dans le foisonnement des publications, ce bilan se centre sur la production en histoire contemporaine à partir d’une recension de numéros spéciaux ou de dossiers de revues ainsi que d’ouvrages collectifs. L’objectif de cette étude est de montrer aussi bien les continuités que les évolutions dans les thématiques abordées et les méthodes privilégiées, alors que le paysage de la recherche s’est considérablement transformé depuis vingt ans. L’article aborde dans un premier temps la revue emblématique du champ en France, Histoire de l’éducation, en analysant les 31 numéros spéciaux parus depuis 2000, et en s’attachant à situer les évolutions thématiques au regard du contexte général de la recherche comme du contexte interne à la revue. Une deuxième partie explore les dossiers publiés par des revues variées, généralistes ou spécialisées, en s’intéressant notamment aux revues de sciences de l’éducation. Enfin, l’article se termine par un tour d’horizon des ouvrages collectifs d’histoire de l’éducation, qui se sont multipliés depuis le début du siècle sous les effets de transformations dans l’organisation de la recherche en France. L’enquête, à partir de ces différents supports éditoriaux, fait émerger l’importance d’une production en sciences de l’éducation et l’existence de dialogues pluridisciplinaires plus marqués, avec la sociologie et la science politique en particulier.

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Texte intégral

  • 1 Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », Histoire de l'éducation, no 85, 2000, (...)
  • 2 Divers bilans historiographiques ont été publiés depuis le début des années 2000, notamment : Mari (...)

1Il est courant d’entendre les historiens de l’éducation se lamenter sur l’état de leur champ, que ce soit pour déplorer le peu de postes universitaires, la place minimale accordée à son enseignement auprès des futurs professionnels de l’éducation ou plus largement pour regretter le faible intérêt accordé par certains de leurs collègues en histoire ou en sciences de l’éducation. Telle n’est pas notre perspective. Au contraire, il sera question ici de la vitalité de la recherche et des nouvelles orientations, dans un paysage à la fois fragmenté et international. En nous centrant sur la production éditoriale en France depuis une vingtaine d’années, nous relevons le défi lancé par le Standing Working Group « Mapping the discipline History of education » de l’ISCHE (International Standing Conference for the History of Education), celui d’évoquer les grandes orientations de la recherche tout en montrant comment les évolutions du cadre institutionnel ont joué dans l’apparition de certaines thématiques et méthodologies. Le choix de la période contemporaine pour cette analyse est à la fois le reflet de nos propres compétences mais aussi d’une réalité : les orientations actuelles ont clairement accentué la surreprésentation des contemporanéistes dans la production publiée, processus dont faisait déjà état Pierre Caspard en 2000 dans son bilan sur « Vingt années d’Histoire de l’éducation »1. Sans s’aventurer dans une analyse quantifiée de même ampleur, ni dans une enquête circonstanciée sur les appartenances ou origines disciplinaires des auteurs, cet article s’inscrit dans cette tradition du bilan historiographique. Il propose une première analyse des orientations de la recherche à partir de l’examen des numéros spéciaux et dossiers publiés dans la revue Histoire de l’éducation depuis 2000, avant d’étendre l’enquête vers d’autres revues, notamment d’histoire et de sciences de l’éducation. Dans un troisième temps, nous examinerons les effets structurants des nouveaux modèles de recherche provoqués par la disparition du Service d’histoire de l’éducation, la naissance de l’Association transdisciplinaire pour les recherches historiques sur l’éducation (ATRHE) et la montée en puissance de la recherche par projet. Si le monde de la recherche française, notamment en sciences humaines et sociales, se présente en crise aujourd’hui – comme en témoigne le mouvement inédit des revues en luttes –, ce bilan permet toutefois de montrer que crise ne signifie pas forcément pénurie de publications2.

I. Une revue, un service et une politique volontariste

  • 3 Information tirée de Service d’histoire de l’éducation, Rapport scientifique (2005-2008), Lyon, IN (...)

2Depuis sa fondation en 1978, la revue Histoire de l’éducation s’est construite autour d’une volonté de développer et promouvoir de nouvelles problématiques mais aussi de rendre compte des contours du champ. S’appuyant sur les ressources d’une équipe de chercheurs et d’ingénieurs réunis au sein du Service d’histoire de l’éducation (créé en 1970 et intégré à l’Institut national de recherche pédagogique en 1977), la revue publie annuellement, entre 1979 et 2006, une Bibliographie d’histoire de l’éducation française (BHEF) sous forme d’un numéro double qui recense environ 1 200 références par an. À partir de décembre 2005, la décision est prise de fournir une version électronique de cette bibliographie qui rencontre rapidement un succès rendant inéluctable la suppression du double numéro papier annuel. Pendant dix ans, de 2005 à 2015, la base en ligne a été alimentée de 20 070 notices qui correspondent aux titres parus au cours des années 1996 à 2010 avec une mise à jour en 2019 comprenant une partie des titres parus entre 2011 et 20133. Sans que le site ne le précise explicitement, la bibliographie n’est actuellement plus tenue à jour. Ainsi, même si elle reste un outil précieux pour connaître la production du début du XXIe siècle, nous n’avons plus les moyens de proposer une analyse quantitative, semblable à celles qui, par le passé, ont contribué à structurer le champ de la recherche en histoire de l’éducation en France.

1. Les bilans historiographiques, une tradition ancienne

3Ces analyses antérieures permettent néanmoins de dresser un paysage de la recherche à la fin du XXe siècle et peuvent servir de point de départ pour dessiner, de manière plus impressionniste, les évolutions ultérieures. En s’intéressant aux auteurs (français comme étrangers), aux formes des travaux (articles, ouvrages, actes de colloques, thèses) et aux thématiques, divers bilans historio-bibliographiques ouvrent une large fenêtre sur la nature des recherches entre les années 1970 et le début des années 2000.

  • 4 Isabelle Havelange, « Vingt ans de bibliographie d’histoire de l’éducation française (1979-1998) » (...)
  • 5 Ibid., p. 89.
  • 6 Ibid., p. 63-64.

4Sans reprendre in extenso les dix rubriques du plan de classement de la BHEF, notons les grands traits d’une production qui n’est pas limitée, rappelons-le, aux auteurs français : une faible production théorique, une production importante portant sur « l’éducation générale » (avec des travaux nombreux sur l’étude des groupes d’âge : les enfants, les adolescents, les jeunes, etc.), sur les « organisations et institutions scolaires » et enfin sur le « personnel scolaire »4. Parmi ces travaux, Isabelle Havelange notait en 2002 l’influence de la sociologie avec de nombreuses études privilégiant les aspects sociaux des systèmes éducatifs. Sans grande surprise, l’essor de l’histoire sociale en France se répercute sur les recherches en histoire de l’éducation sans faire disparaître pour autant des approches plus anciennes centrées sur l’histoire des idées pédagogiques. L’analyse des personnages les plus étudiés montre, pour la période 1991-1995, que les philosophes et les professeurs font l’objet d’à peu près le même nombre de travaux (400 occurrences) alors que les politiques arrivent en dernière position5. Pour ce qui est des auteurs, dans un paysage de la recherche très diversifié, I. Havelange estime que les historiens ne constituent que 15 % de l’ensemble des auteurs français ; les autres universitaires viennent de disciplines fort variées (sciences de l’éducation, sociologie, philosophie, ethnologie et anthropologie, démographie, linguistique, etc.) tandis que de nombreux chercheurs dans le domaine sont des non universitaires et des amateurs6.

  • 7 Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », art. cit.
  • 8 Ibid., p. 78.

5Par rapport à cette diversité, la revue Histoire de l’éducation a dessiné, dès sa création en 1978, une politique éditoriale où se mêlent la volonté d’informer sur le champ dans son ensemble (par la bibliographie, les comptes rendus et les informations sur les lieux de recherche) et la défense d’une approche exigeante sur le plan scientifique (par des articles méthodologiques, des synthèses et bilans). L’analyse par Pierre Caspard des vingt premières années de la revue rend compte d’une évolution progressive vers plus d’articles qualifiés de « monographiques » et une volonté affichée d’impulser des orientations de recherche sur des thématiques spécifiques7. En se dotant d’un comité éditorial en 1987, la revue a inauguré, en mai 1989, un fonctionnement par numéros spéciaux, le premier d’entre eux portant sur l’éducation pendant la Révolution française, actualité commémorative oblige. En commandant des articles pour un numéro spécial par an, elle a impulsé des orientations fortes de la recherche en histoire de l’éducation en France. En 2000, Pierre Caspard présentait les lignes de force de la revue sur 166 articles publiés depuis sa création : dominent ainsi les bilans historiographiques ou articles-programmes (21 %), l’histoire des disciplines scolaires (33 %) et l’histoire institutionnelle de l’enseignement (30 %). Et de conclure que ces orientations étaient « les unes […] plus particulièrement liées aux missions d’un service historique (sources et méthodologie de la discipline…), les autres à son implantation dans un institut de recherche pédagogique (histoire des disciplines scolaires…), toutes étant fortement ancrées dans l’histoire socioculturelle, plutôt que dans celle des idées et des doctrines »8.

2. Années 2000-2020 : quel bilan pour la revue Histoire de l’éducation ?

6Vingt ans plus tard, la revue garde une identité relativement cohérente nonobstant d’importantes transformations dans le paysage institutionnel et éditorial en France9. En effet, malgré la suppression en 2011 du Service d’histoire de l’éducation, les changements au sein de la rédaction en chef et le renouvellement du comité éditorial (rebaptisé comité de rédaction), la revue reste marquée par une tradition de publications en forme de bilans et de travaux sur les disciplines et les institutions ; il est encore rare d’y trouver des articles portant sur l’éducation non scolaire ou l’histoire des idées et des courants pédagogiques, mais il est vrai que ce dernier domaine ne figure pas parmi les priorités de la revue qui privilégie une histoire sociale de l’éducation « dans le sens où elle s’intéresse particulièrement aux interactions constantes entre l’éducation et la société, considérée dans ses dimensions politique, culturelle ou économique »10. Par-delà cette continuité générale, l’analyse qui suit s’appuie sur l’étude des dossiers et numéros spéciaux de la revue pour signaler les thématiques nouvelles et les évolutions les plus saillantes. Celles-ci témoignent, à l’échelle micro, d’évolutions plus larges, aussi bien dans le paysage de la recherche, telle qu’elle se publie, que dans celui des conditions de réalisation de la recherche, telle qu’elle se pratique.

  • 11 Dans ce nombre sont inclus les avant-propos signés mais pas les deux qui signalent le décès de Fra (...)
  • 12 Depuis le numéro 140-141 (2014), la revue publie généralement un dossier thématique accompagné d’u (...)

7Entre 2000 et 2020, la revue a publié un peu plus de cinquante numéros (en excluant les sept numéros bibliographiques doubles), selon une périodicité qui a varié au gré des remaniements éditoriaux successifs. Trente et un numéros (comportant au total 192 articles11) sont dédiés à une thématique particulière, soit entièrement (sous la forme de numéros spéciaux), soit partiellement (sous la forme de dossiers à partir de 2014) (voir annexe)12. Les titres de ces dossiers ou numéros spéciaux témoignent d’un intérêt constant pour l’organisation et la pratique de l’enseignement à des échelles variées, que ce soit par des études sur les institutions, comme celles portant sur l’établissement scolaire (no 90, 2001) ou l’enseignement supérieur (no 122, 2009), ou se focalisant sur les pratiques scolaires qui s’y déploient (no 124, 2009) et les modalités d’étude et d’évaluation et de sélection des élèves, via les thématiques du cours magistral (no 120, 2008 ; no 130, 2011) et de l’examen (no 94, 2002). La relation entre l’État et l’éducation fait l’objet aussi de trois numéros en 2000 (no 86), 2012 (no 134) et 2014 (no 140-141). L’histoire des disciplines scolaires et des pratiques d’enseignement associées sont quant à elles toujours mises à l’honneur dans les pages de la revue avec plusieurs numéros sur l’enseignement de l’histoire (no 86, 2000 ; no 114, 2007 ; no 126, 2010), l’enseignement de l’allemand (no 106, 2005), l’apprentissage de la lecture (no 138, 2013), l’enseignement des lettres et des langues (no 149, 2018) et, indirectement, avec un numéro sur les associations de spécialistes (no 142, 2014). Sans doute cette continuité est-elle en partie le résultat d’un mode de fonctionnement de la revue où ce sont essentiellement des membres du comité de rédaction qui ont porté dossiers et numéros spéciaux, perpétuant ainsi une certaine tradition éditoriale.

  • 13 Marianne Thivend, « L’enseignement commercial aux XIXe et XXe siècles approché par le genre. Bilan (...)
  • 14 Anne-Marie Châtelet, Marc Le Cœur, « Avant-propos », Histoire de l’éducation, no 102, 2004, p. 5-6 (...)
  • 15 C’est également l’objet du deuxième volet du numéro spécial sur le cours magistral : Annie Bruter (...)
  • 16 Pour la période antérieure à 2000, voir notamment : Gérard Bodé, Philippe Savoie (dir.), « L’appro (...)
  • 17 Marie-Christine Deleigne, « Les jardins scolaires des écoles du premier degré à Madagascar (1916-1 (...)

8Cette continuité n’empêche évidemment pas l’émergence de nouvelles thématiques ou approches. Plusieurs numéros spéciaux se sont attachés à mettre en lumière des objets peu traités dans les deux premières décennies de la revue. C’est le cas de l’histoire de l’enseignement féminin et des analyses sous l’angle du genre, avec un numéro sur les enseignantes (no 98, 2003) et un autre sur l’éducation des filles (no 115-116, 2007). Plus récemment, un numéro sur les formations commerciales « pour les filles et les garçons » (no 136, 2012), tout en faisant découvrir un pan de l’enseignement technique et professionnel largement méconnu, pose la question du croisement explicite des perspectives historiques et sociologiques pour comprendre « la fabrique scolaire de métiers d’hommes, de métiers de femmes et de métiers mixtes »13. L’histoire de l’architecture scolaire a fait l’objet d’une mise en avant similaire, avec deux numéros dédiés, l’un dans une perspective résolument historiographique14 (no 102, 2004), l’autre autour des « lieux de l’enseignement technique » (no 147, 2017). L’attention portée aux bâtiments scolaires témoigne alors d’un d’intérêt renouvelé pour les approches spatiales et matérielles : si l’objet est neuf, la démarche s’inscrit dans le prolongement d’une histoire socio-culturelle attentive à la manière dont l’organisation concrète de l’espace scolaire construit des manières d’enseigner et d’apprendre15. Les numéros consacrés à l’enseignement commercial féminin et à l’architecture scolaire traduisent aussi l’ouverture plus grande de la revue aux travaux relatifs à l’enseignement technique16, longtemps parents pauvres des recherches menées en France (mais présents au Service d’histoire de l’éducation par un programme de recueil de sources). En revanche, ils rappellent en creux que l’histoire de l’enseignement agricole, pourtant présente dans la revue17, n’a pas fait à ce jour l’objet d’un dossier spécifique.

  • 18 Philippe Bongrand (dir.), « Instruction(s) en famille. Explorations sociologiques d’un phénomène é (...)

9Enfin, l’intérêt se déplace de l’institution scolaire vers les élèves eux-mêmes. Appelant à une « histoire renouvelée des élèves », un dossier en deux volets apporte un précieux bilan historiographique international et une réflexion inédite sur les sources et les méthodes (no 150, 2018 et no 151, 2019). De même, les formes d’éducation non scolaires ont désormais plus de visibilité dans la revue. Alors que le dossier sur les autodidaxies (no 70), publié en 1996 sous la direction de Willem Frijhoff, était longtemps resté une exception, la revue a publié un numéro spécial sur l’éducation de Louis XV (no 132, 2011) et un dossier sur l’éducation privée et les pratiques préceptorales (no 143 et no 144, 2015). L’« école à la maison » commençait tout juste, alors, à attirer l’attention du public et des chercheurs18. Ce renouvellement des problématiques n’est pas sans liens avec les évolutions récentes des politiques et de phénomènes scolaires. Il témoigne de la capacité de la revue à nourrir la réflexion sur des questions vives comme la laïcité (no 110, 2006), la violence à l’école (no 118, 2008) ou encore le lien entre école et nation (no 126, 2010).

10Dans son étude sur les vingt premières années d’Histoire de l’éducation, Pierre Caspard notait que, parmi les périodes historiques abordées, l’époque contemporaine était la plus représentée (trois articles sur cinq). L’étude des trente-et-un dossiers et numéros spéciaux publiés depuis 2000 conduit à un constat similaire, et même à celui d’un renforcement de cette tendance. Si un peu plus de la moitié de ces dossiers s’inscrivent dans la longue durée, rassemblant époques moderne et contemporaine, les autres portent quasiment tous sur la période contemporaine exclusivement, voire sur le seul XXe-XXIe siècle. Surtout, l’examen des 162 articles contenus dans ces dossiers (hors introductions) témoigne d’une forte prépondérance de la période contemporaine. Quatre sur cinq environ portent en effet sur cette période, et près d’un sur trois n’envisagent que les XXe et XXIe siècles. L’époque moderne n’est quant à elle représentée que dans un article sur sept, tandis que l’Antiquité comme le Moyen Âge ne font l’objet que d’un seul article. Malgré une politique éditoriale promouvant des dossiers inscrits dans la longue durée, le développement des recherches sur le XXe siècle, voire le XXIe, semble mécaniquement renforcer le poids des périodes les plus récentes.

  • 19 Jean-Paul Caille, Jérôme Krop, « Une source négligée de l’histoire des élèves : les panels d’élève (...)
  • 20 Jean-François Condette, « Pour une histoire renouvelée des élèves (France, XIXe-XXIe siècles). Bil (...)

11Cette évolution, sensible aussi dans d’autres revues d’histoire, témoigne d’une ouverture au dialogue, fécond, avec des disciplines voisines comme la sociologie, le droit et la science politique. Le dossier sur l’histoire des élèves appelle notamment les historiens à avancer plus clairement sur les terrains de sociologues en exploitant leurs études19, et à regarder la manière dont « les travaux de sociologie et de sciences de l’éducation sur l’expérience, sur le métier d’élève, invitent à redécouvrir le point de vue des élèves eux-mêmes »20. Cet usage plus affirmé de l’approche sociologique s’affiche aussi dans les numéros centrés sur les enseignants lorsqu’il est question de leurs identités professionnelles, notamment avec le dossier sur les associations de spécialistes auquel ont contribué des politistes (no 142, 2014). Une autre perspective proche, liée aux travaux multiples sur le corps enseignant, est celle de l’histoire administrative des carrières enseignantes développée dans un dossier consacré à leurs instances de gestion. Inscrit dans la longue durée, celui-ci croise de manière inédite, du XVIIe au XXe siècle, histoire administrative, histoire associative et histoire des enseignants (no 145 et 146, 2016).

  • 21 Dans notre corpus de 162 articles, 70 portent sur l’étranger ou des colonies (43 %). Dans les 20 p (...)
  • 22 Pascale Barthélémy, « L’enseignement dans l’Empire colonial français : une vieille histoire ? », H (...)
  • 23 Chantal Verdeil, « Histoire contemporaine de l’éducation au Moyen-Orient (XIXe-XXe siècle). Essai (...)
  • 24 Notons, sur les Antilles, un récent article de varia : Clara Palmiste, Éric Jennings, « La révocat (...)
  • 25 Pour l’histoire transnationale, voir la nouvelle série d’ISCHE « Global Histories in Education », (...)

12En écho au contexte intellectuel, la revue s’ouvre plus fréquemment à l’étranger, au sens large. Plus de quatre articles sur dix présentent un cadre d’étude hors de la France métropolitaine, renforçant une tendance notée déjà en 2000 par Pierre Caspard21. Si le cadre européen proche domine encore, certains numéros spéciaux font découvrir des recherches sur des aires géographiques nouvelles pour la revue. En 2000, un numéro spécial sur l’enseignement de l’histoire en Europe centrale et orientale propose ainsi des articles sur la Pologne, l’Ukraine, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Bulgarie (no 86). Le développement de l’histoire coloniale ou impériale donne lieu à deux numéros, l’un en 2010 sur « L’enseignement dans l’Empire colonial français (XIXe-XXe siècles) » (no 128), l’autre en 2017 sur le Moyen-Orient (no 148). Si le bilan historiographique proposé par Pascale Barthélémy dans le premier d’entre eux montre l’ancienneté des travaux sur l’enseignement en situation coloniale, il précise toutefois que leur essor ne date que des années 200022. En s’ouvrant à la question coloniale et la transition vers les indépendances, la revue s’aventure sur des terrains de recherche qui lui étaient étrangers : l’Algérie, l’Afrique occidentale française, la Nouvelle-Calédonie et Madagascar. Le récent dossier sur l’éducation au Moyen-Orient (avec des articles portant sur l’Égypte, le Liban, le Soudan, l’Iraq, la Palestine et la Transjordanie) révèle la richesse de ces recherches contemporaines à partir de l’exploitation de nouveaux fonds d’archives et le renouveau des études politiques sur les périodes ottomanes et coloniales23. Bien que les études sur l’Asie restent largement absentes, comme celles sur les anciennes colonies24, la revue continue de publier régulièrement des articles sur les pays d’Europe du Sud et sur l’Amérique latine. Emblématique de cette orientation, le numéro dirigé par Anne-Marie Chartier et Elsie Rockwell (Mexique) sur l’apprentissage de la lecture dans les pays de langue romane, avec des études portant sur l’Italie, le Portugal, le Mexique, le Chili, le Brésil, en plus de la France dont le cas est analysé par le biais d’une comparaison entre des manuels français et américains (no 138, 2013). Le courant transnational de l’histoire de l’éducation est représenté, pour sa part, dans un numéro sur l’enseignement des lettres et des langues coordonné par l’historien suisse Damiano Matasci, qui porte sur les échanges et les circulations dans l’apprentissage des langues et des humanités entre la France, la Belgique, la Suisse et l’Allemagne (no 149, 2018)25.

  • 26 Ivan Jablonka, « Les historiens américains aux prises avec leur école », Histoire de l’éducation, (...)
  • 27 Pierre Caspard, « L’historiographie de l’éducation dans un contexte mémoriel », Histoire de l’éduc (...)
  • 28 Jean-Luc Le Cam, « L’histoire de l’éducation : discipline de recherche historique ou science auxil (...)

13Ce tour d’horizon révèle enfin la fidélité à une orientation qui caractérise la revue depuis ses débuts : la publication d’états de la recherche, y compris en dehors du cadre des numéros thématiques. Signalons par exemple, l’étude d’Ivan Jablonka sur l’historiographie de l’éducation aux États-Unis en 2001 et le bilan sur l’éducation progressiste aux États-Unis, réalisé par Sébastien-Akira Alix en 201426. À côté de tels articles historiographiques, la revue propose aussi des analyses stimulantes sur les usages plus politiques de l’histoire de l’éducation : en 2009, Pierre Caspard analyse l’historiographie de l’éducation dans un contexte mémoriel où il met en garde contre les schématisations simplificatrices dont la plus évidente est l’idéalisation de l’école de la Troisième République27 ; en 2013, Jean-Luc Le Cam revient sur certains aspects de cet article lorsqu’il compare les usages faits de l’histoire de l’éducation en France et en Allemagne, questionnant la dichotomie souvent relevée entre une France Républicaine où les traditions seraient historiennes et une Allemagne pédagogique où la discipline serait davantage considérée comme une « science auxiliaire de l’action pédagogique »28.

14Si la revue Histoire de l’éducation reste donc un lieu indispensable pour sonder les orientations de la recherche actuelle, l’historiographe contemporain ne peut se passer, aujourd’hui comme hier, d’un tour d’horizon d’autres revues généralistes comme spécialisées. Sans souci d’exhaustivité, l’analyse qui suit, également focalisée sur les dossiers et numéros spéciaux, s’intéresse de façon privilégiée aux champs de recherche qui font écho à ceux dont il a été question ci-dessus tout en sondant plus particulièrement les revues en sciences de l’éducation qui se sont multipliées depuis vingt ans dans le paysage français.

II. Ouvrir la focale : l’histoire de l’éducation dans les autres revues

  • 29 Nous avons également exploré le portail OpenEdition, où sont publiées des revues qui ne figurent p (...)

15Un premier sondage sur le portail Cairn.info a permis d’identifier les revues d’histoire « généraliste » – une petite dizaine – qui ont consacré un dossier à l’éducation ou à l’enseignement au sens large depuis 2000 ; il a aussi fait apparaître les revues de sciences de l’éducation – en nombre légèrement supérieur – qui ont accueilli un dossier avec une dimension historique. Enfin, il sera question des revues plus spécialisées qui se sont intéressées à l’histoire de l’éducation ou de l’enseignement. Cette diversité n’est pas neuve mais la multiplication de revues depuis vingt ans rend d’autant plus utile le repérage des territoires mouvants où se publie la recherche en histoire de l’éducation29.

1. Les revues d’histoire « généralistes »

  • 30 Yves Poncelet, Laurent Wirth (dir.), « L’enseignement scolaire de l’histoire dans la France des XI (...)
  • 31 Dans l’ordre thématique, notons les dossiers suivants : Frédéric Audren, Patrice Rolland (dir.), « (...)

16La présence de l’histoire de l’éducation dans des revues d’histoire « généralistes » est une tendance ancienne dans l’historiographie. Ainsi, les Annales, Vingtième siècle, le Mouvement social, la Revue d’histoire moderne et contemporaine, la Revue d’histoire du XIXe siècle, entre autres, continuent à publier des articles sur l’histoire de l’éducation. L’examen des dossiers ou numéros spéciaux proposés par ces revues depuis 2000 montre qu’elles abordent des thématiques peu visibles dans la revue Histoire de l’éducation. Il y est peu question d’histoire des institutions primaires ou secondaires, ou de disciplines scolaires, à l’exception notable de l’histoire30. Ressortent en revanche l’histoire de l’enseignement supérieur, l’histoire des jeunes et de la jeunesse, et celle des formes non scolaires ou marginales d’éducation (éducation populaire, formation syndicale ou professionnelle des adultes)31, autrement dit, des thématiques ayant une forte résonance hors de l’histoire de l’éducation et souvent en lien avec des débats d’actualité.

  • 32 Jean-Pierre Rioux (dir.), « L'ombre portée de mai 68 », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 98, (...)
  • 33 Isabelle Backouche (dir.), « Devenir expert », Genèses, no 70, 2008 ; Évelyne Barbin, Anne-Sophie (...)

17Une partie des dossiers est également en prise sur l’actualité, qu’il s’agisse des anniversaires de Mai 6832 ou des débats suscités par les transformations de l’université. Un numéro de la Revue d’histoire moderne et contemporaine en 2008 porte sur l’évaluation des universités et du travail universitaire (l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, désormais Haut Conseil, est créée en 2006), et un autre du Mouvement social, dirigé par deux figures du champ, Jean-Michel Chapoulie et Antoine Prost, aux côtés de Patrick Fridenson, s’intéresse en 2010 à l’évolution de l’enseignement supérieur et de ce qu’on y enseigne depuis 1945 (la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite loi LRU, est promulguée en août 2007 après un vif mouvement de contestation). D’autres revues témoignent de l’arrivée d’interrogations, issues de la science politique, sur les savoirs de gouvernement, avec notamment un numéro de la revue Histoire et mesure sur les effets de la quantification en éducation33.

  • 34 Yves-Marie Hilaire, « L'histoire culturelle et religieuse dans la Revue du Nord », Revue du Nord, (...)
  • 35 Gérard Bodé, Philippe Marchand (dir.), « Formation professionnelle et apprentissage, XVIIIe-XXsi (...)
  • 36 Caroline Barrera (dir.), « Universités, universitaires et relations internationales », Cahiers de (...)

18Il faut enfin noter, dans ce tour d’horizon des revues d’histoire « généralistes », la place particulière de la Revue du Nord. En effet, si les dossiers consacrés à ce domaine dans les numéros courants peuvent y sembler peu fréquents, celle-ci publie également, depuis les années 1980, des numéros hors-série dans sa collection « Histoire » où l’histoire de l’éducation est souvent à l’honneur34. Six numéros hors-série depuis 2000, portés par des historiens le plus souvent spécialistes de l’éducation, ont ainsi traité de la formation professionnelle, des syndicats et des associations du monde enseignant, de la jeunesse, du baccalauréat et de l’éducation populaire35. Le numéro dirigé en 2010 par Philippe Marchand sur le baccalauréat est l’une des rares publications en France à aborder l’histoire de ce diplôme emblématique. Cette spécificité renvoie à l’existence d’une tradition ancienne de recherche historique sur l’éducation dans les universités du Nord de la France. Autre revue liée aux dynamiques d’un centre de recherche régional (Toulouse), les Cahiers de Framespa ont publié depuis leur création en 2005 trois dossiers abordant l’histoire de l’enseignement dans une perspective de longue durée, qu’il s’agisse des échanges et mobilités internationales, des révoltes étudiantes ou des pratiques pédagogiques dans l’enseignement secondaire et supérieur36. Cette revue électronique en accès libre et qui accueille des articles en quatre langues est par certains côtés emblématique des évolutions récentes de la recherche avec la valorisation de travaux réalisés au sein d’un laboratoire, comme naguère le Bulletin du Centre Pierre Léon de Lyon, mais aujourd’hui disponible dans le monde entier.

2. Les revues de sciences de l’éducation

  • 37 Sur les seize revues répertoriées sur OpenEdition et les vingt-huit sur Cairn, nous avons sélectio (...)

19Les revues de sciences de l’éducation publient également des articles historiques. L’examen de près de quarante dossiers et numéros spéciaux parus depuis 2000 dans une douzaine de ces revues, comme la Revue française de pédagogie, Carrefours de l’éducation, etc., révèle des thématiques et des approches diversifiées37. Majoritairement publiés au cours de la dernière décennie, ils portent essentiellement sur le XXe siècle et concernent surtout les institutions d’enseignement et leurs acteurs.

  • 38 Martine Kherroubi, Jean-Yves Rochex (dir.), « Les ZEP : vingt ans de politiques et de recherches » (...)
  • 39 Sylvie Condette (dir.), « Le conseiller principal d’éducation : un acteur éducatif méconnu ? », Re (...)
  • 40 Prisca Kergoat, Valérie Capdevielle-Mougnibas (dir.), « Les formations par apprentissage », Revue (...)
  • 41 Dominique Glasman (dir.), « L’internat et ses usages, d’hier à aujourd'hui », Revue française de p (...)
  • 42 Nassira Hedjerassi, Henri Peyronie (dir.), « 1967-2017 : les sciences de l’éducation en France 50  (...)
  • 43 Fabienne Maillard (dir.), « Regards croisés sur le baccalauréat professionnel », op. cit. Voir aus (...)
  • 44 Emmanuelle Leclercq (dir.), « Les IUT : 50 ans de formation et de parcours », Cahiers de la recher (...)
  • 45 Guy Brucy, Fabienne Maillard, Gilles Moreau (dir.), « Le CAP : Regards croisés sur un diplôme cent (...)
  • 46 Bernard Andrieu, Guy Avanzini, Michel Grollier, Paulette Rozencwajg (dir.), « Le centenaire de la (...)
  • 47 « Carrefours de l'éducation a 15 ans. Mélanges offerts à Claude Carpentier », Carrefours de l'éduc (...)
  • 48 Nassira Hedjerassi, Henri Peyronie (dir.), « 1967-2017 : les sciences de l’éducation en France 50  (...)
  • 49 Bruno Poucet, « Quelle histoire de l’éducation ? », Les dossiers des Sciences de l’éducation, no 4 (...)

20Le plus souvent, il s’agit dans ces revues de dossiers où la présence, dans des proportions variées – et rarement exclusive –, d’articles historiques (ou socio-historiques), vise à mettre en perspective et éclairer, autour d’un objet spécifique, les enjeux, les problèmes ou les dispositifs éducatifs actuels, voire les politiques scolaires du moment, et à les inscrire dans la longue durée. Des dossiers sur les zones d’éducation prioritaires38, les conseillers principaux d’éducation,39 les formations par apprentissage40, l’internat « d’hier à aujourd’hui »41, relèvent ainsi de cette tendance. La volonté de faire dialoguer les disciplines composant les sciences de l’éducation, parfois revendiquée dans les lignes éditoriales, peut également conduire à proposer des « regards croisés »42. Même si elle n’est pas particulière aux sciences de l’éducation, la publication de dossiers ou de numéros anniversaires que ce soit sur les 30 ans du baccalauréat professionnel43, le cinquantenaire des IUT44, le centenaire du CAP45 ou de la mort d’Alfred Binet46, etc., constitue une formule fréquente, susceptible le cas échéant de mettre en lumière des objets de recherche jusqu’alors peu explorés. L’anniversaire de la création d’une revue47, celui de l’institutionnalisation des sciences de l’éducation48 ont également donné lieu à des dossiers ou numéros spéciaux comportant des études historiques. Ces initiatives, stimulantes pour la connaissance historique, sont néanmoins souvent marquées par un mélange des registres mémoriel et scientifique dont Bruno Poucet a récemment fait l’analyse49.

  • 50 Philippe Monchaux, Ba Mouhamadou Lamine, « Carrefours de l'éducation : 15 années de publications s (...)
  • 51 Laurent Gutierrez (dir.), « Histoire du mouvement de l’éducation nouvelle », Carrefours de l'éduca (...)

21Certaines revues de sciences de l’éducation n’en proposent pas moins des dossiers résolument historiques. Parmi celles-ci, Carrefours de l’éducation apparaît de loin la plus historienne dans ses orientations. L’analyse bibliométrique réalisée au moment des quinze ans de cette revue place certes la sociologie et la psychologie en tête des champs disciplinaires représentés, mais l’histoire figure en troisième place avec 51 articles sur 298 entre 1996 et 2010, soit 17 % de l’ensemble50. Cette revue publie très régulièrement des dossiers composés exclusivement (ou quasi exclusivement) de contributions historiques, dont les thématiques apparaissent plutôt complémentaires de celles d’Histoire de l’éducation (l’éducation nouvelle, le syndicalisme enseignant, la réforme en éducation par exemple)51.

  • 52 « Jalons pour une histoire de la formation professionnelle en France », Travail et emploi, no 86, (...)
  • 53 Annie Tobaty, Micheline Casale, Paul Fayolle (dir.), Administration et éducation, « Vers l’école d (...)
  • 54 Nadia Lamamra, Gilles Moreau (dir.), « Heurs et malheurs de l'apprentissage en Suisse », Formation (...)

22Notons que l’on retrouve des pratiques éditoriales similaires à celles des revues de sciences de l’éducation dans certaines revues de sciences sociales s’adressant aussi bien aux chercheurs qu’aux professionnels de l’éducation et de la formation. C’est ainsi que la revue Travail et emploi a publié en 2001 un dossier sur l’histoire de la formation professionnelle continue52, et que les revues Administration et éducation et Formation emploi ont récemment proposé des dossiers comprenant une mise en perspective historique, que ce soit sur la formation tout au long de la vie53, sur l’apprentissage en Suisse, sur l’enseignement agricole, ou encore, à l’occasion de ses 30 ans, sur le baccalauréat professionnel54.

3. Les revues d’histoire « spécialisées »

23C’est sans doute une évidence, l’histoire de l’éducation n’est pas uniquement présente dans les revues d’histoire « généralistes » ou dans les revues de sciences de l’éducation. De nombreuses revues spécialisées dans des domaines historiques bien spécifiques ouvrent également leurs pages aux questions d’éducation ou d’enseignement. C’est le cas par exemple des deux revues françaises d’histoire des femmes, Clio. Femmes, Genre, Histoire et Genre & Histoire, qui ont consacré un dossier l’une sur la mixité scolaire et la coéducation, l’autre sur les manières d’apprendre « quand le genre s’en mêle »55. La Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », créée en 1998, donne à voir, pour sa part, l’émergence d’un champ de recherche dynamique, fortement lié aux milieux professionnels concernés et ouvert aux perspectives internationales. Dans cette revue, il est très largement question d’éducation au sens large mais aussi de la « part scolaire » dans la prise en charge de l’enfance et de la jeunesse « marginales ou marginalisées » (délinquants, orphelins, vagabonds)56. L’histoire de l’enseignement du français à l’étranger connaît quant à elle un regain de visibilité par la mise en ligne sur OpenEdition de la revue Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde dont les thématiques de numéros croisent celles de l’histoire transnationale, l’histoire de la didactique du français et l’histoire de l’éducation57.

  • 58 Stéphane Lembré, Audrey Millet (dir.), « Art et industrie : les enjeux de la formation (XVIIIe-XXe(...)
  • 59 Gérard Emptoz, Virginie Fonteneau (dir.), « L’enseignement de la chimie industrielle et du génie c (...)
  • 60 Robert Belot (dir.), « Cultures et formations techniques des ouvriers et des techniciens (XVIIe-XX(...)
  • 61 Mónica Blanco, Olivier Bruneau (dir.), « Les mathématiques dans les écoles militaires (XVIIIe-XIXe(...)
  • 62 Par exemple, entre 1996 et 2017, la Revue d’histoire des mathématiques a publié une douzaine d’art (...)
  • 63 « Architectures des établissements d'enseignement supérieur », Livraisons d’histoire de l’architec (...)
  • 64 Anne-Sophie Chambost (dir.), « Les sciences de l’homme en manuel », Revue d’histoire des sciences (...)
  • 65 Nathalie Duval, Antoine Savoye (dir.), « L’école des Roches. Creuset d’une éducation nouvelle », L (...)

24Sur des thématiques assez différentes, les revues d’histoire des sciences et/ou des techniques accordent une place non négligeable à l’enseignement, dont la part essentielle dans la production et la circulation des savoirs n’est plus à démontrer. Depuis sa création en 2013, la revue Artefact a par exemple publié plusieurs dossiers où l’histoire de l’enseignement technique et de la formation professionnelle occupe une place centrale58. Les Cahiers d’histoire du Cnam, relancés en 201459, les Cahiers de RECITS60, la revue Philosophia Scientiæ61, ont également consacré des dossiers à l’enseignement des sciences et/ou des techniques, mais on notera que les revues d’histoire des sciences semblent désormais moins enclines à s’engager dans cette voie que leurs homologues d’histoire des techniques62. Des revues spécialisées dans divers autres domaines, comme l’histoire de l’architecture63 ou l’histoire des sciences humaines64 proposent également, de temps à autre, des dossiers ou des numéros spéciaux relatifs à l’histoire de l’enseignement. Sans doute faut-il voir là un effet du développement et de l’élargissement thématique de l’histoire des savoirs, qui intègre la question de leur fabrication et de leur transmission. En particulier, la revue Les Études sociales, spécialisée dans l’histoire des sciences humaines et sociales, propose de nombreux travaux d’histoire de l’éducation avec pas moins de dix numéros depuis 1998, sur l’éducation nouvelle, l’éducation et le sport, l’éducation et la rééducation en situation coloniale, la formation des élites, l’éducation industrielle des ouvriers, etc.65

25Dans ce panorama fort varié, il est difficile de cerner de nouvelles orientations de recherche en histoire de l’éducation. En revanche, le dialogue entre les historiens de l’éducation et les chercheurs des différentes composantes des sciences de l’éducation comme d’autres champs d’investigation historique, semble plus affirmé. Faut-il y voir un effet de l’injonction à l’interdisciplinarité, désormais de mise dans la plupart des appels à projets de recherche ? Quoi qu’il en soit, si les revues constituent incontestablement un indicateur pertinent pour jauger l’état de l’histoire de l’éducation en France depuis les années 2000, cet indicateur semble de moins en moins suffisant. Dans la partie qui suit, nous voudrions attirer l’attention sur les effets des transformations institutionnelles récentes en termes de production scientifique. Il est alors question plus largement des configurations qui modifient à la fois les façons de faire de la recherche en histoire de l’éducation, comme dans l’ensemble des sciences humaines et sociales, et les modalités de publication de cette recherche avec, notamment, la multiplication des ouvrages collectifs.

III. Éclatement, diversification ou consolidation ? Les effets des transformations institutionnelles et éditoriales

1. Des transformations endogènes et exogènes

  • 66 L’INRP est alors transformé en Institut français de l’éducation (IFÉ), rattaché à l’École normale (...)
  • 67 Cette activité trouve néanmoins un prolongement avec le projet de Bibliothèque historique de l'édu (...)

26Le champ de l’histoire de l’éducation a connu diverses transformations au cours des deux dernières décennies. À partir de 2010, le Service d’histoire de l’éducation est entré dans une période de fortes turbulences institutionnelles qui ont conduit à sa suppression, une partie de son personnel étant transférée à l’École normale supérieure de Lyon et intégrée dans un gros laboratoire de recherche, le LARHRA (Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes). L’équipe « Histoire de l’éducation » au sein de ce laboratoire a gardé jusqu’au milieu des années 2010 certaines caractéristiques du Service d’histoire de l’éducation, à commencer par la gestion de la revue Histoire de l’éducation, mais avec une visibilité moins grande dans le paysage académique français et international. Elle a ensuite été absorbée dans un axe « Éducation, cultures et constructions sociales », devenu en 2016 « Savoirs. Acteurs, dynamiques, espaces ». Cette disparition du Service d’histoire de l’éducation, jointe à celle qu’a connue dans la même période l’Institut national de recherche pédagogique (INRP) auquel il était rattaché66, n’a pas été sans effet sur le paysage de l’édition en matière d’histoire de l’éducation, puisque l’une de ses activités consistait à produire des instruments de travail et de recherche historique, tels que recueils de textes officiels, répertoires bibliographiques et analytiques, dictionnaires biographiques, guides de recherche, etc.67

  • 68 Jean-Luc Le Cam, « L’histoire de l’éducation… », art. cit ; Rebecca Rogers, « Global, Internationa (...)
  • 69 Cette association s’est d’abord appelée Association pour le développement de l’histoire en science (...)
  • 70 Bruno Garnier (dir.) « Politiques d’éducation et identités territoriales », Carrefours de l’éducat (...)
  • 71 Bruno Garnier, Pierre Kahn (dir.), Éduquer dans et hors l'école, Rennes, Presses universitaires de (...)
  • 72 Julien Cahon, Youenn Michel (dir.), Refus et refusés d’école. France, XIXe-XXe siècle, Grenoble, P (...)
  • 73 Renaud d’Enfert, Frédéric Mole, Marie Vergnon (dir.), Circulations en éducation. Passages, transfe (...)

27Parallèlement, de nouveaux canaux de valorisation de l’histoire de l’éducation sont apparus. Alors que la France faisait partie des rares pays avec une recherche dynamique en histoire de l’éducation sans association professionnelle associée68, des enseignants-chercheurs en sciences de l’éducation ont créé en 2011 l’Association transdisciplinaire pour les recherches historiques sur l’éducation (ATRHE69). Celle-ci se présente comme un groupement réunissant des chercheurs aux appartenances disciplinaires variées, menant des recherches historiques sur l’éducation. Ses objectifs rejoignent ceux de beaucoup d’autres associations nationales, à ceci près qu’elle n’a pas de revue dédiée. Par l’organisation de nombreuses manifestations (colloques, journées d’étude, séminaires) et la publication de leurs résultats sous forme d’ouvrages collectifs ou de dossiers de revue, cette association a impulsé de nouvelles directions de recherche, distinctes des orientations portées par le Service d’histoire de l’éducation ou la revue Histoire de l’éducation. Les thèmes des colloques de l’ATHRE, qui ont donné lieu des publications collectives, sont volontairement larges, comme « Éducation et identités : perspectives historiques » (2013)70, « Histoire des éducations dans et hors de l’école » (2014)71, « Les refus de l’école » (2017)72. Le dernier colloque en date, réalisé en collaboration avec l’Équipe de recherche en histoire sociale de l’éducation (ERHISE) à l’université de Genève avait pour intitulé « Passages, transferts, trajectoires en éducation » (2019). Les publications issues de ces manifestations – celles du colloque de 2019 sont en cours de réalisation73 – ont offert une visibilité accrue aux recherches en histoire de l’éducation et ont aussi révélé l’importante contribution des sciences de l’éducation à la production éditoriale.

  • 74 Le Centre de recherche et d’études Histoire et Sociétés (CREHS), basé à Arras, comprend ainsi un a (...)
  • 75 À ce jour, trois lauréats ont été primés : Thuy Phuong Nguyên, L’école française au Vietnam de 194 (...)
  • 76 Voir la liste des lauréats à l’adresse : <https://cuip.fr/prix-louis-cros/>.

28Au-delà du rôle joué par le Service d’histoire de l’éducation et l’ATRHE, il faut rappeler que le dynamisme du champ tient aussi à l’implication des chercheurs et enseignants-chercheurs pour le faire vivre au sein de leurs universités et unités de recherche – et au-delà –, que ce soit par l’incorporation d’enseignements dédiés en licence ou en master, par l’organisation de séminaires réguliers, de journées d’étude ou de colloques, ou encore par la création d’axes ou d’équipes de recherche spécifiquement consacrés à l’histoire de l’éducation (ou de l’enseignement) au sein de leurs laboratoires74. L’attribution de prix constitue une autre forme de soutien à l’histoire de l’éducation. Créé en 2014 et décerné tous les deux ans, le prix de thèse Robert Mallet vise ainsi à favoriser les travaux de recherche relevant de ce champ – et à soutenir les jeunes chercheurs – en attribuant au lauréat une subvention significative pour la publication75. À une échelle plus vaste, le prix Louis Cros de l’Académie des sciences morales et politiques, fondé en partenariat avec le Comité universitaire d’information pédagogique (lui-même fondé par Louis Cros), contribue également à rendre visible le dynamisme des jeunes chercheurs en histoire de l’éducation. Sur les trente quatre lauréats primés depuis sa création en 2005 pour un ouvrage ou un travail universitaire dans le domaine de l’éducation et de la formation, douze (soit plus du tiers) ont été récompensés pour des travaux historiques, proportion bien supérieure à la place qu’occupe l’histoire dans l’ensemble des thèses soutenues dans le champ large de la recherche en éducation76. Ainsi, il existe une relève de jeunes chercheurs talentueux malgré un contexte institutionnel qui pourrait sembler peu prometteur.

  • 77 Pierre Caspard, « Patrimoine, recherche historique et diffusion des savoirs. Naissance et évolutio (...)

29Parallèlement aux évolutions internes, le champ de l’histoire de l’éducation est également soumis à des transformations plus générales, qui touchent l’ensemble des sciences humaines et sociales. Depuis près d’une vingtaine d’années, en effet, l’enseignement supérieur et la recherche sont marqués en France, comme ailleurs, par un discours sur l’excellence et une volonté de positionner la recherche nationale dans un paysage international fortement concurrentiel. Les évolutions liées à l’autonomie accrue des établissements (loi relative aux libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007) comme à la mise en place de l’Agence nationale de la recherche (ANR) en février 2005 ont considérablement changé l’organisation de la recherche et la manière dont les moyens lui sont attribués. Bien que faisant l’objet de vifs débats au sein des sciences humaines et sociales, le principe du financement sur appels à projets domine aujourd’hui massivement, tant au niveau national avec l’ANR ou même européen, qu’au niveau des universités et des unités de recherche elles-mêmes. Ces nouveaux modes de financement ont modifié le paysage éditorial, du fait de l’injonction à produire, en contrepartie, des « livrables ». Si les livres constituent de longue date un support majeur de publication dans le domaine, la multiplication des colloques, journées d’étude et séminaires, souvent en lien avec le financement d’un projet de recherche, a conduit à un accroissement notable de la production d’ouvrages collectifs, à côté ou en complément des dossiers ou numéros spéciaux de revue77.

2. Un paysage éditorial transformé au profit des ouvrages collectifs

  • 78 Voir par exemple Nicolas Hubert, « L’édition universitaire et de recherche publique française en m (...)
  • 79 Estimation basée sur l’analyse du catalogue en ligne de l’éditeur ainsi que du Comptoir des presse (...)
  • 80 Une collection « Savoirs scientifiques et pratiques d’enseignement », où les problématiques histor (...)

30Cette évolution peut être rapprochée des transformations du paysage de l’édition78. Désormais, c’est bien souvent du côté des maisons d’édition attachées à des universités ou des institutions d’enseignement supérieur que se tournent, comme leurs collègues des autres sciences humaines et sociales, les chercheurs en histoire de l’éducation qui souhaitent publier un ouvrage, individuel ou collectif. Le cas des Presses universitaires de Rennes est particulièrement révélateur de ce phénomène. Environ quatre vingts ouvrages relevant de l’histoire de l’éducation et/ou de l’enseignement y ont été publiés depuis 2000, essentiellement dans la collection « Histoire », dont près des trois quarts au cours de la dernière décennie. Chez cet éditeur, les années 2010 semblent également marquer l’avènement des publications collectives, qui y représentent presque un ouvrage sur deux (contre un sur quatre dans la décennie 2000)79. Si les Presses universitaires de Rennes constituent aujourd’hui un pôle éditorial important pour l’histoire de l’éducation, d’autres éditeurs universitaires, à Bordeaux, Caen, Grenoble, Lille, Nancy, Rouen, etc., sont également actifs dans ce domaine. Les Presses universitaires du Septentrion ont notamment publié plus d’une vingtaine d’ouvrages dans ce domaine depuis 2000. Des collections spécifiquement dédiées à l’histoire de l’éducation et/ou de l’enseignement ont par ailleurs été créées chez certains éditeurs universitaires, comme la collection « Enseignement et réformes » des Presses universitaires de Grenoble, née du reste d’un projet de recherche financé par l’ANR (douze ouvrages dont sept collectifs depuis 2010) ou la collection « Histoire des institutions scientifiques » des Presses universitaires de Nancy, dédiée plus spécialement – mais pas exclusivement – à l’histoire de l’enseignement supérieur (quatorze ouvrages dont dix collectifs entre 2007 et 2017)80. Cependant, ces exemples restent relativement isolés.

31Cette production accrue d’ouvrages, notamment collectifs, témoigne d’orientations de recherche qui, sans surprise, font écho à ce que nous avons relevé plus haut à propos des dossiers de revues : la diversité des approches (histoire sociale, histoire des idées pédagogiques) et des thématiques (de l’histoire de l’école et des enseignants à celle de l’éducation populaire ou en dehors de l’école). En nous intéressant plus particulièrement aux ouvrages collectifs, cependant, apparaissent plus clairement – et plus massivement – des objets et des orientations de recherche qui pouvaient sembler ténus à la seule lecture des revues, mais aussi la vitalité d’un champ particulier, celui de l’histoire de la formation des adultes, peu présent dans notre panorama des revues.

  • 81 Antoine Prost, Du changement dans l’école. Les réformes de l’éducation de 1936 à nos jours, Paris, (...)
  • 82 Laurent Gutierrez, Pierre Kahn (dir.), Le Plan Langevin-Wallon. Histoire et actualité d’une réform (...)
  • 83 Laurent Gutierrez, Patricia Legris (dir.), Le collège unique. Éclairages socio-historiques sur la (...)
  • 84 Ismaël Ferhat (dir.), Les gauches de gouvernement et l'école. Programmes, politiques et controvers (...)
  • 85 Laurent Gutierrez, Laurent Besse, Antoine Prost (dir.), Réformer l’école. L’apport de l’Éducation (...)
  • 86 Antoine Prost (dir.), La formation des maîtres de 1940 à 2010, Rennes, Presses universitaires de R (...)
  • 87 Voir également Jean-Paul Martin, Nicolas Palluau (dir.), Louis François et les frontières discipli (...)
  • 88 Mentionnons aussi les thèses de doctorat de Patricia Legris et Clémence Cardon-Quint, qui ont donn (...)
  • 89 Renaud d’Enfert, Pierre Kahn (dir.), En attendant la réforme. Disciplines scolaires et politiques (...)
  • 90 Jérémie Dubois, Patricia Legris (dir.), Disciplines scolaires et cultures politiques : des modèles (...)
  • 91 Julien Fuchs, Jean-Nicolas Renaud (dir.), Former les enseignants d’EPS en France au XXe siècle, Re (...)
  • 92 Michael Attali, Doriane Gomet (dir.), Une histoire des formations aux métiers du sport, Rennes, Pr (...)

32L’histoire de la réforme de l’école en France après la Seconde Guerre mondiale, voire depuis les années 193081, constitue ainsi une thématique forte qui s’est plus particulièrement développée depuis une dizaine d’années au moins. Plusieurs recherches collectives ou manifestations, donnant lieu à de nombreux ouvrages, se sont ainsi attachées à étudier, sous divers angles – réforme du système éducatif et de l’organisation scolaire, réforme des contenus, réforme pédagogique –, les transformations opérées au cours de la période, les débats qu’elles ont suscités, leurs acteurs, etc. Des travaux sur le plan Langevin-Wallon et Paul Langevin lui-même82, sur la réforme Haby du « collège unique »83, sur les « gauches de gouvernement » et leurs projets en matière d’éducation depuis le Front populaire84, sur les acteurs et les apports de l’éducation nouvelle85, sur la formation des maîtres depuis 194086, ont ainsi été menés87. L’histoire des disciplines scolaires et des réformes dont elles furent l’objet dans la seconde moitié du XXe siècle a également donné lieu à de nombreux travaux88. Ceux menés entre 2007 et 2011 dans le cadre du projet « Réformer les disciplines scolaires : acteurs, contenus, enjeux, dynamiques, 1950-1980 » (REDISCOL) soutenu par l’ANR visaient notamment à mettre au jour les articulations entre réorganisation du système éducatif français, réévaluation des hiérarchies disciplinaires et transformations des contenus et des méthodes (et plus globalement de la culture scolaire)89. L’histoire des disciplines s’est aussi ouverte aux perspectives internationales, en s’interrogeant notamment sur leurs enjeux et usages politiques selon les pays90. Au croisement de l’histoire des disciplines et de l’histoire de la formation des maîtres, la formation des enseignants d’éducation physique et sportive a fait l’objet de nombreuses études historiques menées par le milieu des historiens des STAPS, qu’il s’agisse du projet sur la formation des enseignants d’éducation physique et sportive en France depuis 1945 (FORMEEPS)91, ou du programme de recherche sur l’histoire du Centre féminin d’éducation physique et sportive créé en 1963 à Angers, qui semble emblématique de ce foisonnement de recherches où l’intérêt pour les questions de formation croise souvent celle du genre92.

  • 93 Gérard Bodé, Philippe Marchand (dir.), « Formation professionnelle et apprentissage… », op. cit. ; (...)
  • 94 Notamment Gérard Bodé et al., Les établissements d'enseignement technique en France 1789-1940. Tom (...)
  • 95 Gilles Moreau (dir.), Les patrons, l’État et la formation des jeunes, Paris, La Dispute 2002 ; Guy (...)
  • 96 Irina Gouzévitch, André Grelon, Anousheh Karvar (dir.), La formation des ingénieurs en perspective (...)
  • 97 Voir : <https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=collection&no=260>.

33L’histoire de l’enseignement technique et de la formation professionnelle connaît indéniablement un souffle nouveau depuis les années 200093 et plus encore depuis une dizaine d’années, avec des travaux portant aussi bien sur les lieux d’enseignement (de tous niveaux), souvent dans la continuité des chantiers lancés dans ce domaine par le Service d’histoire de l’éducation94, que sur les diplômes et les liens avec le monde de travail. Mobilisant historiens et sociologues, l’histoire des diplômes professionnels – CAP, baccalauréat professionnel – et des formations qui y conduisent a ainsi fait l’objet de nombreuses recherches95. Dans cette dynamique, les liens notés plus haut avec l’histoire des sciences et des techniques sont là encore manifestes, comme en attestent, entre autres, certains ouvrages de la collection « Carnot » des Presses universitaires de Rennes – sur la formation des ingénieurs, sur le savant et pédagogue Charles Dupin, sur l’École normale supérieure de Cachan, initialement École normale de l’enseignement technique96. Ce champ de recherche est également en dialogue avec celui, très actif, de l’histoire de la formation des adultes et de l’éducation populaire, et ce d’autant qu’un certain nombre de chercheurs se situent à leur croisée. Le Groupe d’études - Histoire de la formation des adultes (GEHFA), créé en 1999 et qui associe très souvent historiens et sociologues, joue à cet égard un rôle important d’animation de la recherche dans un domaine au périmètre bien plus large que la seule question de la formation professionnelle. La collection « Histoire et mémoire de la formation » des éditions L’Harmattan (trente sept ouvrages depuis sa création en 2001), qui apparaît en quelque sorte comme son pendant éditorial, constitue un point d’entrée essentiel pour cerner les orientations actuelles d’un champ encore trop souvent en marge des bilans historiographiques, ouvrant par exemple sur la formation syndicale ou sur le rôle et les usages de l’image dans la formation des adultes97.

  • 98 Jacques Prévotat (dir.), « Éducation populaire : initiatives laïques et religieuses au XXe siècle  (...)
  • 99 Agnès Sandras (dir.), Des bibliothèques populaires à la lecture publique, Villeurbanne, Presses de (...)
  • 100 Frédéric Gimello-Mesplomb, Pascal Laborderie, Léo Souillès-Debats (dir.), La Ligue de l’enseigneme (...)
  • 101 Carole Christen, Laurent Besse (dir.), Histoire de l’éducation populaire, 1815-1945. Perspectives (...)
  • 102 Fabien Knittel, Pascal Raggi (dir.), Genre et Techniques, XIXe -XXIe siècles, Rennes, Presses univ (...)
  • 103 Françoise F. Laot, Claudie Solar (dir.), Pionnières de l'éducation des adultes. Perspectives inter (...)

34La vitalité renouvelée de l’histoire de l’éducation populaire se lit quant à elle non seulement dans les pages des Études sociales, comme on l’a vu plus haut, mais aussi dans diverses publications collectives parues notamment au cours de la décennie 2010, qui portent par exemple sur les initiatives laïques et religieuses98, les bibliothèques populaires99 ou encore, à la suite des travaux de Jean-Paul Martin, sur la Ligue de l’enseignement100. Témoin de la vitalité du champ, la riche Histoire de l’éducation populaire, 1815-1945 permet quant à elle de saisir, sur la longue durée, la multiplicité des formes d’éducation populaire, de leurs finalités et de leurs acteurs, tout en proposant des ouvertures internationales101. Au sein de ce large domaine de recherche – de l’histoire de l’enseignement technique à celle de l’éducation populaire –, la place et le rôle des femmes et plus généralement les questions de genre font l’objet d’une attention croissante avec, par exemple, des travaux récents étudiant les rapports entre genre et formations techniques (incluant le domaine de l’agriculture)102, ou encore les « pionnières » de l’éducation des adultes103.

  • 104 Notons que le prochain colloque de l’ATRHE, qui se tiendra à Lyon en juin 2022, portera sur l’hist (...)
  • 105 Marion Lagrange (dir.), Université & histoire de l’art. Objets de mémoire (1870-1970), Rennes, Pre (...)
  • 106 Par exemple : Irina Gouzévitch, André Grelon, Anousheh Karvar (dir.), La formation des ingénieurs (...)
  • 107 France Nerlich, Alain Bonnet (dir.), Apprendre à peindre : les ateliers privés à Paris 1780-1863, (...)
  • 108 Guy Lambert, Estelle Thibault (dir.), L’Atelier et l’Amphithéâtre : les écoles de l’architecture, (...)
  • 109 Voir par exemple Yamina Bettahar, Marie-Jeanne Choffel-Mailfert (dir.), Les universités au risque (...)
  • 110 Charles Soulié (dir.), Un mythe à détruire ? Origines et destin du Centre universitaire expériment (...)
  • 111 Laurent Jalabert (dir.), Universités et territoires, Pau, Presses universitaires de Pau et des Pay (...)
  • 112 Patrick Ferté, Caroline Barrera (dir.), Étudiants de l’exil. Migrations internationales et univers (...)

35Enfin, timidement présente dans la revue Histoire de l’éducation, l’histoire de l’enseignement supérieur se développe actuellement en France dans des directions multiples, au sein de collectifs de chercheurs souvent inscrits dans des réseaux internationaux104. Souvent en lien avec l’histoire des savoirs, les travaux historiques se sont multipliés sur les disciplines universitaires105, la formation des ingénieurs106, des artistes107 ou encore des architectes108. L’histoire des universités, provinciales comme parisiennes, constitue un champ particulièrement actif – notamment dans le contexte d’années « anniversaires » –, que ce soit sur la longue durée109 ou sur la période plus contemporaine, marquée par les reconfigurations induites par la loi Edgar Faure110, avec une attention particulière pour leur inscription dans l’espace local, leur architecture, leurs collections, leur patrimoine111, ainsi que pour la circulation de leurs étudiant-e-s ou de leurs enseignant-e-s112.

  • 113 Jean-François Condette (dir.), Le coût des études. Modalités, acteurs et implications sociales XVI(...)
  • 114 Gilles Boyer, Pascal Clerc, Michelle Zancarini-Fournel (dir.), L’école aux colonies. Les colonies (...)
  • 115 Jean-Francois Condette (dir.), Les Écoles dans la guerre. Acteurs et institutions éducatives dans (...)
  • 116 Ceux-ci sont désormais disponibles en ligne : <https://education.persee.fr/collection/inrp>.

36Sans doute les différentes thématiques évoquées ci-dessus, portées le plus souvent par des collectifs de recherche, formels ou informels, ne résument-elles pas à elles seules l’ensemble des tendances en histoire de l’éducation. D’autres objets d’études, transversaux ou plus spécifiques, mais aussi pionniers pour certains d’entre eux, comme l’histoire du financement de l’éducation113 ou encore de l’éducation dans les colonies114 ou en temps de guerre115, auraient pu être mis en avant : laissons à d’autres le soin d’en rendre compte ultérieurement. Des approches méthodologiques, comme celle de la biographie auraient également mérité des développements. Entre 1985 et 2009, la collection « Histoire biographique de l’enseignement », portée par le Service d’histoire de l’éducation, a produit une dizaine de dictionnaires biographiques116. Les années 2000 ont vu l’essor de biographies sur les acteurs et quelques actrices du monde éducatif, faisant écho à un regain d’intérêt pour l’individu dans les sciences sociales en général. Dans la mesure où nous avons fait le choix de privilégier dossiers de revues et ouvrages collectifs, cette production, qui s’inscrit le plus souvent dans une démarche biographique entreprise à titre individuel, attend aussi une analyse plus approfondie des courants qui la traversent. Tentons maintenant de dégager quelques remarques conclusives sur l’état d’un champ de recherche qui paraît bien plus dynamique que sa présence institutionnelle pourrait le laisser penser.

Conclusion : la synthèse impossible ?

  • 117 Créée en 1997 aux éditions Belin, la collection « Histoire de l’éducation » a cessé d’exister en 2 (...)

37De fait, même s’il semble difficile de faire ressortir des lignes de force dans la production récente au-delà des catégorisations déjà proposées, ce tour d’horizon des dossiers et numéros spéciaux de revues puis des livres collectifs nous a révélé un nombre impressionnant de recherches nouvelles et variées, réalisées dans une pluralité d’espaces disciplinaires, et une richesse éditoriale pour partie insoupçonnée. Certes, du point de vue institutionnel, on peut regretter la disparition du Service d’histoire de l’éducation ou encore le très faible nombre de postes d’enseignants-chercheurs fléchés « histoire de l’éducation » ou « histoire de l’enseignement », voire la disparition de certains d’entre eux. Mais cette réalité de prime abord peu encourageante se conjugue avec l’existence d’un monde de la recherche et d’un monde éditorial où l’histoire de l’éducation – dans toute sa diversité – se porte plutôt bien, malgré l’inexistence désormais de collections dédiées à l’histoire de l’éducation chez les grands éditeurs117. Comment alors faire le bilan d’un champ de recherche dont le centre de gravité paraît éclaté et protéiforme ?

  • 118 Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968 ; Claude (...)
  • 119 Pierre Albertini, L’école en France, XIXe-XXe siècle : de la maternelle à l'université, Paris, Hac (...)
  • 120 Vincent Troger, Jean-Claude Ruano-Borbalan, Histoire du système éducatif, Paris, Presses universit (...)
  • 121 Jean-Noël Luc, Gilbert Nicolas, Le temps de l’école. De la maternelle au lycée, 1880-1960, Paris, (...)
  • 122 François Jacquet-Francillon, Renaud d’Enfert, Laurence Loeffel (dir.), Une histoire de l’école. An (...)
  • 123 Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France, op. cit.
  • 124 Jean-Noël Luc, Jean-François Condette, Yves Verneuil, Histoire de l’enseignement en France, XIXe-X (...)
  • 125 Ibid., p. 14.

38Proposons une réponse en forme d’esquive : le temps est sans doute révolu des grandes synthèses, à l’instar de la monumentale Histoire générale de l’enseignement et de l’éducation en France, édité à la Nouvelle Librairie de France en 1981. Si ses quatre volumes ont été réédités en poche en 2004 sans mise à jour du contenu, c’est bien parce qu’il est dorénavant bien difficile d’envisager une telle entreprise, tant les thématiques de recherche se sont diversifiées et la production densifiée. De même, les principaux manuels universitaires parus avant les années 2000 n’ont pas été renouvelés118 ou ont été juste mis à jour pour intégrer les dernières évolutions éducatives119. En revanche, les ouvrages courts au format 128 pages se sont multipliés120, mais aussi les « beaux livres », qui témoignent d’un intérêt renouvelé pour les documents iconographiques et leur analyse dans une perspective d’histoire matérielle121. Des formules alternatives, mobilisant de très nombreux auteurs spécialistes chacun d’un champ bien spécifique, ont également vu le jour122. Alors que les étudiants achètent de moins en moins souvent des manuels, on peut comprendre l’hésitation des auteurs à s’aventurer sur le terrain de la synthèse. Pourtant, plus de cinquante ans après le livre collector d’Antoine Prost123, un nouvel ouvrage de synthèse réalisé à six mains sur l’histoire de l’enseignement en France vient tout juste d’être publié chez Armand Colin124. Bien que le site de l’éditeur annonce un ouvrage « exhaustif », les auteurs n’en soulignent pas moins la difficulté d’exploiter une bibliographie « à la fois immense et inégalement répartie selon les sujets »125.

39La tentative de cartographie réalisée dans le cadre de cet article a fait ressortir l’importante mobilisation de collectifs pluridisciplinaires qui irriguent de leur réflexion les revues et les ouvrages collectifs dans un paysage éditorial désormais de plus en plus accessible à distance. Alors que l’histoire de l’éducation – au sens large – reste au cœur de nombreuses réflexions contemporaines sur la fabrication du social, on espère ainsi avoir mis en lumière la multiplicité des lieux où celle-ci se pratique et se publie. Sans doute cette dispersion empêche-t-elle un sentiment d’identité homogène. Mais à l’heure des identités multiples, rappeler la présence d’autant de cousins proches ou lointains est une manière de reconnaître l’intérêt de perspectives intégratives dans un paysage de recherche qui tend à individualiser les apports des uns et des autres.

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Annexe

Annexe : numéros spéciaux et dossiers de la revue Histoire de l’éducation, 2000-2019

 

Année, n° Statut nbre d'art. Responsable (s) Titre
2000, 86 spécial 7 M.-E. Ducreux Histoire et Nation en Europe centrale et orientale, XIXe-XXe siècles
2001, 90 spécial 6 M.-M. Compère, P. Savoie L'établissement scolaire. Des collèges d'humanités à l'enseignement secondaire, XVIe-XXe siècles
2002, 94 spécial 6 B. Belhoste L'examen. Évaluer, sélectionner, certifier, XIXe-XXe siècles
2003, 98 spécial 7 R. Rogers, M. van Essen Les enseignantes. Formations, identités, représentations, XIXe-XXe siècles
2004, 102 spécial 13 A-M. Châtelet, M. Le Cœur L'architecture scolaire. Essai d'historiographie internationale
2005, 106 spécial 8 M. Mombert L'enseignement de l'allemand, XIXe-XXIe siècle
2006, 110 spécial 7 P. Cabanel Les protestants, l'école et la laïcité, XVIIIe-XXe siècles
2007, 114 spécial 6 A. Bruter Pédagogies de l'histoire, XVIIIe-XXIe siècles
2007, 115-116 spécial 7 P. Caspard, J.-N. Luc, R. Rogers L'éducation des filles, XVIIIe-XXIe siècles
2008, 118 spécial 7 J. Verger École et violence : faits, perception, discours
2008, 120 spécial 7 A. Bruter Le cours magistral, XVe-XXe siècles. 1. Public et savoirs
2009, 122 spécial 6 E. Picard L’enseignement supérieur. Bilan et perspectives historiographique
2009, 124 spécial 6 B. Noguès, P. Savoie Institutions et pratiques scolaires dans la longue durée (XVIe-XIXe siècles)
2010, 126 spécial 7 A. Prost, B. Falaize École, histoire et nation
2010, 128 spécial 7 P. Barthélémy, E. Picard, R. Rogers L'enseignement dans l'empire colonial français (XIXe-XXe siècles)
2011, 130 spécial 5 A. Bruter Le cours magistral, XVe-XXe siècles. 2. Le cadre institutionnel et matériel
2011, 132 spécial 7 D. Venturino L'éducation de Louis XV
2012, 134 spécial 6 J.-N. Luc, P. Savoie L'État et l'éducation en Europe, XVIIIe-XXIe siècles
2012, 136 spécial 7 M. Thivend, G. Bodé Les formations commerciales pour les filles et les garçons, XIXe-XXe siècles
2013, 138 spécial 8 A.-M. Chartier, E. Rockwell Apprendre à lire aux débutant dans les pays de langue romane (1750-1950)
2014, 140-141 Dossier + varia 6 J.-N. Luc, P. Savoie L'État et l'éducation en France, XIXe-XXe siècles
2014, 142 Dossier + varia 7 C. Cardon Quint, R. d'Enfert, E. Picard Les associations de spécialistes : militantisme et identités professionnelles (XXe-XXIe siècle)
2015, 143 Dossier + varia 3 J-L. Le Cam Éducation privée et pratiques préceptorales du XVe au XIXe siècle, vol. 1
2015, 144 Dossier + varia 2 J-L. Le Cam Éducation privée et pratiques préceptorales du XVe au XIXe siècle, vol. 2
2016, 145 Dossier + varia 3 Y. Verneuil Régler les carrières enseignantes : une histoire administrative et syndicale des conseils et commissions (XVIIe-XXe siècles), vol. 1
2016, 146 Dossier + varia 2 Y. Verneuil Régler les carrières enseignantes : une histoire administrative et syndicale des conseils et commissions (XVIIe-XXe siècles), vol. 2
2017, 147 Dossier 7 G. Lambert, S. Lembré Les lieux de l'enseignement technique (XIXe-XXe siècles)
2017, 148 Dossier + varia 6 C. Verdeil Histoire de l'éducation au Moyen-Orient de la fin du XIXe siècle à nos jours
2018, 149 Dossier + varia 4 D. Matasci, M. Donato Di Paola Humanités et citoyenneté. L'enseignement des lettres et des langues en France, en Suisse et en Belgique au XIXe siècle
2018, 150 Dossier 6 J.-F. Condette, V. Castagnet-Lars Pour une histoire renouvelée des élèves (XVIe-XXIe siècles), vol. 1 : approches historiographiques
2019, 151 Dossier 6 J.-F. Condette, V. Castagnet-Lars Pour une histoire renouvelée des élèves (XVIe-XXe siècles), vol. 2 : sources et méthodes
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Notes

1 Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », Histoire de l'éducation, no 85, 2000, p. 73-87, plus particulièrement p. 79.

2 Divers bilans historiographiques ont été publiés depuis le début des années 2000, notamment : Marie-Madeleine Compère, Philippe Savoie, « L’histoire de l’école et de ce qu’on y apprend », Revue française de pédagogie, no 152, 2005, p. 107-146 ; Jean-Noël Luc, « Territoires et pratiques de l’histoire de l’éducation : le point de vue d’un historien des XIXe et XXe siècles », in Alain Vergnioux (dir.), 40 ans des sciences de l’éducation. L’âge de la maturité ? Questions vives, Caen, Presses universitaires de Caen, 2009, p. 115-129 ; Jean-Noël Luc, « Éducation », in Christian Delporte, Jean-Yves Mollier, Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire d'histoire culturelle de la France contemporaine, Paris, Presses universitaires de France, 2010, p. 266-270 ; Pierre Caspard, Jean-François Condette, « Cinquante années de débats et de recherches sur l’école française », Paedagogica Historica. International Journal of the History of Education, vol. 50, no 6, 2014, p. 786-796.

3 Information tirée de Service d’histoire de l’éducation, Rapport scientifique (2005-2008), Lyon, INRP, 2009, p. 101-103 et du site web de la base de données. En ligne : <http://bhef.ish-lyon.cnrs.fr/>.

4 Isabelle Havelange, « Vingt ans de bibliographie d’histoire de l’éducation française (1979-1998) », Histoire de l’éducation, no 93, 2002, tableau p. 75. Précisons que cette analyse compare 6 598 travaux collectés entre 1976 et 1980 et 10 793 pour les années 1991-1995.

5 Ibid., p. 89.

6 Ibid., p. 63-64.

7 Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », art. cit.

8 Ibid., p. 78.

9 Pour une vue d’ensemble sur la revue, voir également Pierre Caspard, « Patrimoine, recherche historique et diffusion des savoirs. Naissance et évolution de la revue Histoire de l’éducation », in Jean-François Condette, Marguerite Figeac-Monthus (dir.), Sur les traces du passé de l’éducation. Patrimoines et territoires de la recherche en éducation dans l’espace français, Bordeaux, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2014, p. 221-225 ; Boris Noguès, « Des Trente Glorieuses à la quête d’un nouveau modèle. Quarante années de la revue Histoire de l’éducation (1978-2020) », Annali di storia delle università italiane, vol. 25, no 1, 2021.

10 Texte de présentation de la revue. En ligne : <https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-education/1653>.

11 Dans ce nombre sont inclus les avant-propos signés mais pas les deux qui signalent le décès de Françoise Mayeur et de Marie-Madeleine Compère.

12 Depuis le numéro 140-141 (2014), la revue publie généralement un dossier thématique accompagné d’un ou plusieurs articles de varia.

13 Marianne Thivend, « L’enseignement commercial aux XIXe et XXe siècles approché par le genre. Bilan historiographique et pistes de recherche », Histoire de l’éducation, no 136, 2012, p. 9-41.

14 Anne-Marie Châtelet, Marc Le Cœur, « Avant-propos », Histoire de l’éducation, no 102, 2004, p. 5-6. Deux essais d’historiographie, l’un sur l’architecture des écoles au XXe siècle et l’autre intitulé « Des collèges médiévaux aux campus », suivent la présentation succincte du numéro.

15 C’est également l’objet du deuxième volet du numéro spécial sur le cours magistral : Annie Bruter (dir.), « Le cours magistral XIXe-XXe siècle. 2. Le cadre institutionnel et matériel », Histoire de l’éducation, no 130, 2011. Notons que la revue avait publié un article sur l’architecture scolaire dès 1982 : Bernard Toulier, « L’architecture scolaire au XIXe siècle : de l’usage des modèles pour l’édification des écoles primaires », Histoire de l’éducation, no 17, 1982, p. 1-29. L’équipe éditoriale autour de la revue avait aussi été mobilisée pour la réalisation d’un ouvrage sur le patrimoine de l’Éducation nationale : Danièle Alexandre-Bidon et al., Le Patrimoine de l’Éducation nationale. Préface de Pierre Caspard, Charenton-le-Pont, Flohic, 1999.

16 Pour la période antérieure à 2000, voir notamment : Gérard Bodé, Philippe Savoie (dir.), « L’approche locale de l’histoire des enseignements techniques et intermédiaires. XIXe-XXe siècle », Histoire de l’éducation, no 66, 1995.

17 Marie-Christine Deleigne, « Les jardins scolaires des écoles du premier degré à Madagascar (1916-1951) », Histoire de l’éducation, no 128, 2010, p. 103-128 ; Hilary Falb Kalisman, « “The next generation of cultivators”: teaching agriculture in Iraq, Palestine and Transjordan (1920-1960) », Histoire de l’éducation, no 148, 2017, p. 143-164 ; Jean-Michel Martinez, « L’enseignement des sciences et de l’agriculture dans les écoles normales d’instituteurs de l’académie de Montpellier (1880-1905) », Histoire de l’éducation, no 152, 2019, p. 11-35.

18 Philippe Bongrand (dir.), « Instruction(s) en famille. Explorations sociologiques d’un phénomène émergent », Revue française de pédagogie, no 205, 2018.

19 Jean-Paul Caille, Jérôme Krop, « Une source négligée de l’histoire des élèves : les panels d’élèves des années 1960 aux années 2000 », Histoire de l’éducation, no 151, 2019, p. 175-202.

20 Jean-François Condette, « Pour une histoire renouvelée des élèves (France, XIXe-XXIe siècles). Bilan historiographique et pistes de recherche », Histoire de l’éducation, no 150, 2018, p. 124.

21 Dans notre corpus de 162 articles, 70 portent sur l’étranger ou des colonies (43 %). Dans les 20 premières années de la revue, près du tiers (29,6 %) des articles en histoire moderne ou contemporaine ont été consacrés à l’étranger, avec une forte prédominance des pays européens. Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », art cit., p. 80.

22 Pascale Barthélémy, « L’enseignement dans l’Empire colonial français : une vieille histoire ? », Histoire de l’éducation, no 128, 2010, p. 5-28. Aucune synthèse n’existe sur la question malgré l’incitation formulée il y a maintenant trente ans : Antoine Léon, Colonisation, enseignement et éducation. Étude historique et comparative, Paris, L’Harmattan, 1991.

23 Chantal Verdeil, « Histoire contemporaine de l’éducation au Moyen-Orient (XIXe-XXe siècle). Essai de synthèse historiographique », Histoire de l’éducation, no 148, 2017, p. 9-40.

24 Notons, sur les Antilles, un récent article de varia : Clara Palmiste, Éric Jennings, « La révocation des institutrices antillaises sous Vichy (1940-1943) », Histoire de l’éducation, no 153, 2020, p. 47-70. Voir également Pierre-Éric Fageol, « Le patriotisme au lycée de Saint-Denis de La Réunion avant la Grande Guerre (1870-1914) », Histoire de l’éducation, no 133, 2012, p. 43-64.

25 Pour l’histoire transnationale, voir la nouvelle série d’ISCHE « Global Histories in Education », édité par Palgrave, en particulier : Eckhardt Fuchs, Eugenia Roldán Vera (dir.), The Concept of the Transnational in the History of Education, New York, Palgrave, 2019.

26 Ivan Jablonka, « Les historiens américains aux prises avec leur école », Histoire de l’éducation, no 89, 2001, p. 3-58 ; Sébastien-Akira Alix, « En quête du progressisme : l’évolution de l’historiographie américaine sur l’éducation progressiste aux États-Unis (1960-2013) », Histoire de l’éducation, no 142, 2014, p. 221-245. La volonté de rendre compte de la production états-unienne n’est cependant pas une nouveauté, voir António Nóvoa, « La nouvelle histoire américaine de l’éducation », Histoire de l’éducation, no 73, 1997, p. 3-44. Notons aussi l’article de Vincent Alamercery en 2008 qui se penche comme Isabelle Havelange avant lui sur la bibliographie d’histoire de l’éducation française de 1998 à 2004. Sa perspective est moins de repérer des thématiques de recherche que d’établir une cartographie des régions étudiées. Celle-ci permet de voir émerger des pôles de recherche en France sur lesquels nous reviendrons. Vincent Alamercery, « L’historiographie française de l’éducation. Essai de cartographie de ses objets et de ses auteurs », Histoire de l’éducation, no 117, 2008, p. 97-116.

27 Pierre Caspard, « L’historiographie de l’éducation dans un contexte mémoriel », Histoire de l’éducation, no 121, 2009, p. 67-82.

28 Jean-Luc Le Cam, « L’histoire de l’éducation : discipline de recherche historique ou science auxiliaire de l’action pédagogique ? Les leçons d’une comparaison franco-allemande », Histoire de l’éducation, no 137, 2013, p. 93-123.

29 Nous avons également exploré le portail OpenEdition, où sont publiées des revues qui ne figurent pas sur Cairn, comme la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière ». Notons que certaines revues mobilisant des historiens de l’éducation ou de l’enseignement sur des champs de recherche spécifiques ne se trouvent ni sur OpenEdition ni sur Cairn, comme par exemple les Cahiers d’histoire du CNAM (nouvelle série).

30 Yves Poncelet, Laurent Wirth (dir.), « L’enseignement scolaire de l’histoire dans la France des XIXe et XXe siècles. Fondements », Histoire@Politique, no 21, 2013 ; Gérard Noiriel (dir.), « Enseigner la nation », Genèses, no 44, 2001.

31 Dans l’ordre thématique, notons les dossiers suivants : Frédéric Audren, Patrice Rolland (dir.), « La Belle Époque des juristes. Enseigner le droit dans la République », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, no 29, 2011 ; dans Histoire@Politique, deux numéros : Ludivine Bantigny (dir.), « Les jeunes, sujets et enjeux politiques (France, XXe siècle) », no 4, 2008 et Ludivine Bantigny, Arnaud Baubérot (dir.), « Jeune Europe, Jeunes d'Europe », no 10, 2010 ; Carole Christen, Caroline Fayolle (dir.), « Les écoles du peuple à l’ère des révolutions (1815-1880) », Revue d'histoire du XIXe siècle, no 55, 2017 ; Guy Brucy (dir.), « Politiques de la formation professionnelle », Le Mouvement social, no 232, 2010.

32 Jean-Pierre Rioux (dir.), « L'ombre portée de mai 68 », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 98, 2008.

33 Isabelle Backouche (dir.), « Devenir expert », Genèses, no 70, 2008 ; Évelyne Barbin, Anne-Sophie Bruno (dir.), « Éducation : compter et décider », Histoire et mesure, no 29, 2014.

34 Yves-Marie Hilaire, « L'histoire culturelle et religieuse dans la Revue du Nord », Revue du Nord, vol. 386, no 3, 2010, p. 669-672. Notons que Louis Trénard, qui a fait sa thèse complémentaire sur le ministre de l’Instruction publique Salvandy, a été directeur de la Revue du Nord pendant 32 ans.

35 Gérard Bodé, Philippe Marchand (dir.), « Formation professionnelle et apprentissage, XVIIIe-XXsiècles », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 17, 2003 ; Bruno Poucet (dir.), « Visages du monde enseignant au XXe siècle : syndicats et associations », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 20, 2005 ; Philippe Guignet, Jean-François Chanet (dir.), « Jeunesse, éducation et religion au XXe siècle. En mémoire à Alain-René Michel », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 23, 2008 ; Philippe Marchand (dir.), « Le baccalauréat 1808-2008, certification française ou pratique européenne ? », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 24, 2010 ; Jacques Prévotat (dir.), « Éducation populaire : initiatives laïques et religieuses au XXe siècle », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 28, 2012 ; Jean-François Condette (dir.), « L’école une bonne affaire ? Institutions éducatives, marché scolaire et entreprises (XVIe-XXe siècles) », Revue du Nord, hors-série, collection Histoire, no 29, 2013.

36 Caroline Barrera (dir.), « Universités, universitaires et relations internationales », Cahiers de Framespa, no 6, 2010 ; Caroline Barrera, Jean-Yves Bousigue (dir.), « Pédagogies (XIIe-XXe siècles) », Cahiers de Framespa, no 28, 2018 ; Jacques Cantier (dir.), « Élèves et étudiants en révolte : contestations et régulations au sein de l’ordre scolaire et universitaire », Cahiers de Framespa, no 32, 2019.

37 Sur les seize revues répertoriées sur OpenEdition et les vingt-huit sur Cairn, nous avons sélectionné celles dont un ou plusieurs numéros spéciaux signalaient dans leur titre une perspective historique, soit par référence à un personnage, soit par la notion d’évolution, soit par l’indication de dates, soit par la présence d’historiens responsables du numéro.

38 Martine Kherroubi, Jean-Yves Rochex (dir.), « Les ZEP : vingt ans de politiques et de recherches », Revue française de pédagogie, no 140, 2002 ; Jean-Yves Rochex (dir.) « La politique ZEP en France, laboratoire des politiques d'éducation ? », Revue française de pédagogie, no 177, 2011.

39 Sylvie Condette (dir.), « Le conseiller principal d’éducation : un acteur éducatif méconnu ? », Recherches & éducations, no 11, 2014 ; Dominique Bret, Jean-François Dupeyron, Xavier Riondet (dir.), « Le métier de Conseiller principal d’éducation (CPE) et la vie scolaire, 50 ans après mai 1968 », Les Sciences de l'éducation - Pour l’Ère nouvelle, vol. 52, no 4, 2019 ; Christine Focquenoy-Simonnet (dir.), « Le conseiller principal d’éducation entre héritage et nouvelles professionnalités », Carrefours de l’éducation, no 49, 2020. Voir aussi note 51 le dossier de Carrefours de l’éducation sur l’encadrement éducatif, dirigé par Yves Verneuil et Philippe Savoie.

40 Prisca Kergoat, Valérie Capdevielle-Mougnibas (dir.), « Les formations par apprentissage », Revue française de pédagogie, no 183, 2013.

41 Dominique Glasman (dir.), « L’internat et ses usages, d’hier à aujourd'hui », Revue française de pédagogie, no 189, 2014.

42 Nassira Hedjerassi, Henri Peyronie (dir.), « 1967-2017 : les sciences de l’éducation en France 50 ans après, regards croisés », Les Sciences de l'éducation - Pour l’Ère nouvelle, vol. 50, no 1-2, 2017 ; Fabienne Maillard (dir.), « Regards croisés sur le baccalauréat professionnel », Revue française de pédagogie, no 198, 2017 ; Thérèse Perez-Roux, Richard Étienne (dir.), « 50 ans de sciences de l’éducation : apports et perspectives pour la socialisation », Les Cahiers du CERFEE, no 50, 2018, avec notamment un article de Sylvain Wagnon : « L’histoire de l’éducation au sein des sciences de l’éducation, un champ de recherche passerelle ? ».

43 Fabienne Maillard (dir.), « Regards croisés sur le baccalauréat professionnel », op. cit. Voir aussi Fabienne Maillard, Stéphane Balas (dir.), « Actes du colloque organisé pour les 30 ans du baccalauréat professionnel », CPC études, no 1, 2016.

44 Emmanuelle Leclercq (dir.), « Les IUT : 50 ans de formation et de parcours », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, hors-série no 6, 2018.

45 Guy Brucy, Fabienne Maillard, Gilles Moreau (dir.), « Le CAP : Regards croisés sur un diplôme centenaire », Revue française de pédagogie, no 180, 2012.

46 Bernard Andrieu, Guy Avanzini, Michel Grollier, Paulette Rozencwajg (dir.), « Le centenaire de la mort d’Alfred Binet », Recherches & éducations, no 5, 2011.

47 « Carrefours de l'éducation a 15 ans. Mélanges offerts à Claude Carpentier », Carrefours de l'éducation, hors-série no 2, 2011 ; Henri Peyronie (dir.), « 1922-2002 Pour l’Ère nouvelle et l’Éducation nouvelle 80 ans après », Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle, vol. 35, no 4, 2002.

48 Nassira Hedjerassi, Henri Peyronie (dir.), « 1967-2017 : les sciences de l’éducation en France 50 ans après… », op. cit. ; Patricia Champy-Remoussenard (dir.), « Les sciences de l'éducation : histoire, débats, perspectives », Recherches & éducations, no 1, 2008.

49 Bruno Poucet, « Quelle histoire de l’éducation ? », Les dossiers des Sciences de l’éducation, no 42, 2019, p. 71-88. Dans ce même numéro coordonné par Rita Hofstetter et Thierry Piot et intitulé « Évolutions et défis des sciences de l’éducation », Rebecca Rogers et Françoise Laot ont analysé ce même défi dans l’effort d’écrire l’histoire des sciences de l’éducation : « Écrire l’histoire des sciences de l’éducation : retour critique sur une démarche socio-historique », p. 53-70. Voir aussi Pierre Caspard, « Vingt années d’Histoire de l’éducation », art. cit.

50 Philippe Monchaux, Ba Mouhamadou Lamine, « Carrefours de l'éducation : 15 années de publications scientifiques », Carrefours de l'éducation, hors-série no 2, 2011, p. 29-42.

51 Laurent Gutierrez (dir.), « Histoire du mouvement de l’éducation nouvelle », Carrefours de l'éducation, no 31, 2011 ; Bruno Poucet, Antoine Prost (dir.), « La réforme en éducation au XXe siècle en France », Carrefours de l'éducation, no 41, 2016 ; André D. Robert, Jeffrey Tyssens (dir.), « Les syndicats enseignants et la grève », Carrefours de l'éducation, no 19, 2005. Également : Bruno Poucet (dir.), « Histoire des recteurs », Carrefours de l'éducation, no 26, 2008 ; Yves Verneuil, Philippe Savoie (dir.), « Encadrement éducatif et vie scolaire dans les établissements d'enseignement secondaire depuis le XVIIe siècle », Carrefours de l'éducation, no 35, 2013 ; Lydie Heurdier (dir.), « Le Conseil national des programmes (1990-2005) », Carrefours de l'éducation, no 47, 2019.

52 « Jalons pour une histoire de la formation professionnelle en France », Travail et emploi, no 86, 2001.

53 Annie Tobaty, Micheline Casale, Paul Fayolle (dir.), Administration et éducation, « Vers l’école de demain : éducation, formation, professionnalisation », no 161, mars 2019.

54 Nadia Lamamra, Gilles Moreau (dir.), « Heurs et malheurs de l'apprentissage en Suisse », Formation emploi, no 133, 2016 ; Joachim Benet Rivière, Gilles Moreau (dir.), « L’enseignement agricole, un chantier d'avenir », Formation emploi, no 151, 2020 ; Nathalie Frigul, Emmanuel Sulzer (dir.), « Le Bac Pro a 30 ans » (avec postface de F. Maillard), Formation emploi, no 131, 2015. Rappelons que cette revue avait publié en 1989 un numéro spécial consacré à l’histoire de l’enseignement technique et professionnel : Lucie Tanguy (dir.), « L’enseignement technique et professionnel, repères dans l'histoire (1830-1960) », Formation emploi, no 27-28, 1989.

55 Françoise Thébaud, Michelle Zancarini-Fournel (dir.), « Mixité et coéducation », Clio. Histoire, femmes et sociétés, no 18, 2003 (la revue change de sous-titre en 2013) ; Ulrike Krampl, Dominique Picco, Marianne Thivend (dir.), « Manières d’apprendre (XVIIIe-XXe siècles) : quand le genre s’en mêle », Genre & Histoire, no 20, 2017. Un numéro « Histoire des pionnières », très centré sur l’arrivé des femmes dans des lieux de l’enseignement supérieur, a été publié sous la direction de Delphine Gardey dans la revue pluridisciplinaire Travail, genre et sociétés, no 4, 2000.

56 Voir en particulier Laurent Besse (dir.), « La part scolaire : jeunesse irrégulière et école (XIXe-XXe siècles) », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », no 16, 2014, ainsi que Jean-Jacques Yvorel, Élise Yvorel (dir.), « Enfermements et éducation », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », no 7, 2005.

57 <https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/dhfles/>.

58 Stéphane Lembré, Audrey Millet (dir.), « Art et industrie : les enjeux de la formation (XVIIIe-XXe siècles), Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, no 2, 2014 ; Guy Brucy, Florent Le Bot, Cédric Perrin, François Wassouni (dir.), « Le XXe siècle du Technique. Formation, recherche et économie », Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, no 3, 2015. Également, quoique moins directement centré sur des questions d’enseignement : Liliane Hilaire-Pérez, Stéphane Lembré, Delphine Spicq (dir.), « Les débuts du Conservatoire des arts et métiers », Artefact. Techniques, histoire et sciences humaines, no 10, 2019.

59 Gérard Emptoz, Virginie Fonteneau (dir.), « L’enseignement de la chimie industrielle et du génie chimique », Cahiers d’histoire du Cnam, no 2, 2014 ; Clair Juilliet, Michaël Llopart (dir.), « Former la main-d’œuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin XIXe et XXe siècles) », Cahiers d’histoire du Cnam, no 9-10, 2018. Également : Claudine Fontanon, André Grelon (dir.), « Professeurs du Cnam à l'époque des Trente Glorieuses », Cahiers d’histoire du Cnam, no 4, 2015 ; Laurence Morgana, Henri Zimnovitch (dir.), « Les professeurs du Cnam et la comptabilité : des économistes aux gestionnaires (1819-1993) », Cahiers d’histoire du Cnam, no 6, 2016. Cette revue est en libre accès sur : <http://technique-societe.cnam.fr/les-cahiers-d-histoire-du-cnam-696687.kjsp#numeros>.

60 Robert Belot (dir.), « Cultures et formations techniques des ouvriers et des techniciens (XVIIe-XXe siècles) », Cahiers de RECITS, no 10, 2014 ; Fabien Knittel, Laurent Heyberger, Nathalie Joly (dir.), « La place des femmes dans les structures régionales d’enseignement technique et scientifique, XIXe-XXIe siècle », Cahiers de RECITS, no 11, 2019. Dans ce second numéro, plusieurs contributions concernent l’enseignement agricole.

61 Mónica Blanco, Olivier Bruneau (dir.), « Les mathématiques dans les écoles militaires (XVIIIe-XIXe siècles) », Philosophia Scientiæ, vol. 24, no 1, 2020.

62 Par exemple, entre 1996 et 2017, la Revue d’histoire des mathématiques a publié une douzaine d’articles mais aucun dossier relatif à l’enseignement de cette discipline. De même, le dernier dossier relatif à l’histoire de l’enseignement publié par Revue d’histoire des sciences date de 2005 : Danielle Fauque (dir.), « L’enseignement de l'histoire des sciences en France sous la Troisième République », Revue d’histoire des sciences, t. 58, no 2, 2005.

63 « Architectures des établissements d'enseignement supérieur », Livraisons d’histoire de l’architecture, no 13, 2007 ; Christian Hottin (dir.), « Les patrimoines de l'enseignement supérieur », In Situ. Revue des patrimoines, no 17, 2011.

64 Anne-Sophie Chambost (dir.), « Les sciences de l’homme en manuel », Revue d’histoire des sciences humaines, no 29, 2016.

65 Nathalie Duval, Antoine Savoye (dir.), « L’école des Roches. Creuset d’une éducation nouvelle », Les Études sociales, no 127-128, 1998 ; « Monographies et éducation », Les Études sociales, no 133, 2001 ; Patrick Clastres (dir.), « Pierre de Coubertin, la réforme sociale par l’éducation et le sport », Les Études sociales, no 137, 2003 ; Laurent Gutierrez, Antoine Savoye (dir.), « Histoires d’éducation nouvelle », Les Études sociales, no 145, 2007 ; « Éducations et société, XIXe-XXe siècles », Les Études sociales, no 147-148, 2008 ; Samuel Bouission, Sylvie Thénault (dir.), « Éducation et rééducation en situation coloniale. Maghreb, XIXe-XXe siècles », Les Études sociales, no 152, 2010 ; Carole Christen (dir.), « L’éducation industrielle et les savoirs enseignés aux ouvriers adultes en France (1800-1870) », Les Études sociales, no 159, 2014 ; Dominique Ottavi (dir.), « Changer l’éducation, changer la société », Les Études sociales, no 163, 2016.

66 L’INRP est alors transformé en Institut français de l’éducation (IFÉ), rattaché à l’École normale supérieure de Lyon.

67 Cette activité trouve néanmoins un prolongement avec le projet de Bibliothèque historique de l'éducation initiée en 2014 et qui « se propose de donner accès à un ensemble de corpus sériels de différentes natures, sources administratives, revues, travaux scientifiques, dans la perspective de leur valorisation patrimoniale et de leurs traitements ». En ligne : <https://education.persee.fr/> (consulté le 20 janvier 2021).

68 Jean-Luc Le Cam, « L’histoire de l’éducation… », art. cit ; Rebecca Rogers, « Global, International and Transnational. Reading the Trends in Paedagogica Historica, History of Education Quarterly, History of Education and Histoire de l’Éducation since 2000 », IJHE – Bildungsgeschichte – International Journal for the Historiography of Education, vol. 9, no 2, 2019, p. 190-205.

69 Cette association s’est d’abord appelée Association pour le développement de l’histoire en sciences de l’éducation, avant d’adopter fin 2011 sa dénomination actuelle.

70 Bruno Garnier (dir.) « Politiques d’éducation et identités territoriales », Carrefours de l’éducation, no 38, 2014 ; Dominique Bret (dir.), « Regards historiques sur l’identité professionnelle dans le monde enseignant », Les Sciences de l'éducation – Pour l’Ère nouvelle, vol. 48, 2015.

71 Bruno Garnier, Pierre Kahn (dir.), Éduquer dans et hors l'école, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016 ; Bruno Garnier (dir.), « L’éducation informelle contre la forme scolaire ? » Carrefours de l’éducation, no 45, 2018 ; Jean-Luc Le Cam (dir.), « Éducation privée et pratiques préceptorales du XVe au XIXe siècle », Histoire de l’éducation, no 143 et 144, 2015.

72 Julien Cahon, Youenn Michel (dir.), Refus et refusés d’école. France, XIXe-XXe siècle, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2020.

73 Renaud d’Enfert, Frédéric Mole, Marie Vergnon (dir.), Circulations en éducation. Passages, transferts, trajectoires (XIXe-XXe siècle), Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2021 (à paraître) ; Sébastien Akira-Alix, Pierre Kahn (dir.), « Circulations nationales et internationales des acteurs, savoirs et modèles en éducation (XIXe-XXe siècles), Recherches en éducation, n° 50, 2023 (à paraître).

74 Le Centre de recherche et d’études Histoire et Sociétés (CREHS), basé à Arras, comprend ainsi un axe « Histoire de l’éducation et de la formation » : <http://crehs.univ-artois.fr/axes-et-outils-de-recherche/axe-histoire-de-l-education-et-de-la-formation>. Certaines unités de recherche, comme le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA) à Lyon ou le Centre d’études et de recherche en sciences de l’éducation (CERSE) à Caen (désormais intégré dans le Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation), ont, par le passé, également compté un axe de recherche dédié à l’histoire de l’éducation.

75 À ce jour, trois lauréats ont été primés : Thuy Phuong Nguyên, L’école française au Vietnam de 1945 à 1975 : de la mission civilisatrice à la diplomatie culturelle, thèse de doctorat, sciences de l’éducation, 2013 (prix 2015) ; Solenn Huitric, Transformer les collèges communaux en lycée. La production d’une action publique (1830-1880), thèse de doctorat, histoire, université de Lyon, 2016 (prix 2017) ; Edenz Maurice, Faire école dans une « vieille colonie ». Un État colonial aux prises avec le monde scolaire de la Guyane française (de 1928 au début des années 1950), thèse de doctorat, histoire, Institut d’études politiques de Paris, 2018 (prix 2019).

76 Voir la liste des lauréats à l’adresse : <https://cuip.fr/prix-louis-cros/>.

77 Pierre Caspard, « Patrimoine, recherche historique et diffusion des savoirs. Naissance et évolution de la revue Histoire de l’éducation », art. cit., p. 225.

78 Voir par exemple Nicolas Hubert, « L’édition universitaire et de recherche publique française en mutation. La progressive adaptation aux règles de droit commun de la concurrence », BBF – Bulletin des bibliothèques de France, t. 51, no 5, 2006, p. 49-57.

79 Estimation basée sur l’analyse du catalogue en ligne de l’éditeur ainsi que du Comptoir des presses d’universités : <http://www.lcdpu.fr>.

80 Une collection « Savoirs scientifiques et pratiques d’enseignement », où les problématiques historiques sont très largement présentes, notamment en ce qui concerne l’histoire de l’enseignement des mathématiques, a également vu le jour en 2013 aux Presses universitaires de Limoges. Lancée en 2004 par l’Institut national de recherche pédagogique, la collection « Éducation, Histoire, mémoire » n’a en revanche pas survécu à sa transformation en Institut français de l’Éducation intégré à l’ENS de Lyon. Voir la note infra pour le cas spécifique de la collection « Histoire de l’éducation » créée en 1997 aux Éditions Belin.

81 Antoine Prost, Du changement dans l’école. Les réformes de l’éducation de 1936 à nos jours, Paris, Seuil, 2013 ; Bruno Poucet, Antoine Prost (dir.), « La réforme en éducation au XXe siècle en France », op. cit.

82 Laurent Gutierrez, Pierre Kahn (dir.), Le Plan Langevin-Wallon. Histoire et actualité d’une réforme de l’enseignement. Nancy, Presses universitaires de Nancy/Éditions universitaires de Lorraine, 2016 ; Laurent Gutierrez, Catherine Kounelis (dir.), Paul Langevin et la réforme de l’enseignement, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2010.

83 Laurent Gutierrez, Patricia Legris (dir.), Le collège unique. Éclairages socio-historiques sur la loi du 11 juillet 1975, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.

84 Ismaël Ferhat (dir.), Les gauches de gouvernement et l'école. Programmes, politiques et controverses du Front populaire à 2012, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019.

85 Laurent Gutierrez, Laurent Besse, Antoine Prost (dir.), Réformer l’école. L’apport de l’Éducation nouvelle (1930-1970), Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2012 ; Xavier Riondet, Rita Hofstetter, Henri Louis Go (dir.), Les acteurs de l’Éducation nouvelle au XXe siècle. Itinéraires et connexions, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2018.

86 Antoine Prost (dir.), La formation des maîtres de 1940 à 2010, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014. Voir également, sur une chronologie plus large, Jean-Francois Condette, Gilles Rouet (dir.), Un siècle de formation des maîtres en Champagne-Ardenne. Écoles normales, normaliens, normaliennes et écoles primaires de 1880 à 1980, Reims, CRDP de Champagne-Ardenne, 2008.

87 Voir également Jean-Paul Martin, Nicolas Palluau (dir.), Louis François et les frontières disciplinaires, Rennes, Presses universitaire de Rennes, 2014.

88 Mentionnons aussi les thèses de doctorat de Patricia Legris et Clémence Cardon-Quint, qui ont donné lieu aux ouvrages suivants : Patricia Legris, Qui écrit les programmes d’histoire ?, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2014 ; Clémence Cardon-Quint, Des lettres au français. Une discipline à l’heure de la démocratisation (1945-1981), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. Pour un bilan récent sur l’évolution de l’histoire des disciplines scolaires, voir Clémence Cardon-Quint, Renaud d’Enfert, « L’histoire des disciplines : un champ de recherche en mutation », Revue française de pédagogie, no 199, 2017, p. 5-22.

89 Renaud d’Enfert, Pierre Kahn (dir.), En attendant la réforme. Disciplines scolaires et politiques éducatives sous la Quatrième République, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2010 ; Renaud d’Enfert, Pierre Kahn (dir.), Le temps des réformes. Disciplines scolaires et politiques éducatives sous la Cinquième République : les années 1960, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2011 ; Renaud d’Enfert, Joël Lebeaume (dir.), Réformer les disciplines. Les savoirs scolaires à l’épreuve de la modernité, 1945-1985, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015 ; Pierre Kahn, Youenn Michel (dir.), Formation, transformations des savoirs scolaires. Histoire croisée des disciplines, XIe-XXe siècles, Caen, Presses universitaires de Caen, 2016.

90 Jérémie Dubois, Patricia Legris (dir.), Disciplines scolaires et cultures politiques : des modèles nationaux en mutation depuis 1945, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018.

91 Julien Fuchs, Jean-Nicolas Renaud (dir.), Former les enseignants d’EPS en France au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020.

92 Michael Attali, Doriane Gomet (dir.), Une histoire des formations aux métiers du sport, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.

93 Gérard Bodé, Philippe Marchand (dir.), « Formation professionnelle et apprentissage… », op. cit. ; Thérèse Charmasson (dir.), Formation au travail, enseignement technique et apprentissage. Actes du 127e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Nancy, 15-20 avril 2002, Paris, CTHS, 2005 ; Brigitte Carrier-Reynaud (dir.), L’enseignement professionnel et la formation technique du début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2006.

94 Notamment Gérard Bodé et al., Les établissements d'enseignement technique en France 1789-1940. Tome 1 : La Corrèze ; Tome 2 : Le Lot ; Tome 3 : Les Côtes-d’Armor, Lyon, INRP, 2004-2006.

95 Gilles Moreau (dir.), Les patrons, l’État et la formation des jeunes, Paris, La Dispute 2002 ; Guy Brucy, Fabienne Maillard, Gilles Moreau (dir.), Le CAP. Un diplôme du peuple, 1911-2011, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013 ; Fabienne Maillard, Gilles Moreau (dir.), Le bac pro : un baccalauréat comme les autres ?, Toulouse, Octarès, 2019.

96 Irina Gouzévitch, André Grelon, Anousheh Karvar (dir.), La formation des ingénieurs en perspective. Modèles de référence et réseaux de médiation, XVIIIe-XXe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004 ; Carole Christen, François Vatin (dir.), Charles Dupin (1784-1873). Ingénieur, savant, économiste, pédagogue et parlementaire du Premier au Second Empire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009 ; Florent Le Bot et al. (dir.), L’ENS Cachan. Le siècle d’une grande école pour les sciences, les techniques, la société, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013 ; Jean-Luc Chappey, Carole Christen, Igor Moullier (dir.), Joseph-Marie de Gérando (1772-1842). Connaître et réformer la société, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014. L’ouvrage tiré de la thèse de doctorat de Stéphane Lembré est également paru dans la collection Carnot : Stéphane Lembré, L’école des producteurs. Aux origines de l'enseignement technique (1800-1940), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014. Plusieurs ouvrages relevant de l’histoire de l’enseignement technique sont également parus dans la collection « Histoire des techniques » des éditions Classiques Garnier : <https://0-classiques--garnier-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-des-techniques.html>. Signalons également : Marco Bertilorenzi, Jean-Philippe Passaqui, Anne-Françoise Garçon (dir.), Entre technique et gestion. Une histoire des ingénieurs civils des mines, XIXe-XX siècles, Saint-Étienne, Presses des Mines, 2016.

97 Voir : <https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=collection&no=260>.

98 Jacques Prévotat (dir.), « Éducation populaire : initiatives laïques et religieuses au XXe siècle », op. cit.

99 Agnès Sandras (dir.), Des bibliothèques populaires à la lecture publique, Villeurbanne, Presses de l’ENSSIB, 2014.

100 Frédéric Gimello-Mesplomb, Pascal Laborderie, Léo Souillès-Debats (dir.), La Ligue de l’enseignement et le cinéma. Une histoire de l’éducation à l’image (1945-1989), Paris, AFRHC, 2016.

101 Carole Christen, Laurent Besse (dir.), Histoire de l’éducation populaire, 1815-1945. Perspectives françaises et internationales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2017. Voir également Jean-Michel Ducomte, Jean-Paul Martin et Joël Roman, Anthologie de l’éducation populaire, Toulouse, Privat, 2013.

102 Fabien Knittel, Pascal Raggi (dir.), Genre et Techniques, XIXe -XXIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.

103 Françoise F. Laot, Claudie Solar (dir.), Pionnières de l'éducation des adultes. Perspectives internationales, Paris, L’Harmattan, 2018.

104 Notons que le prochain colloque de l’ATRHE, qui se tiendra à Lyon en juin 2022, portera sur l’histoire de l’enseignement supérieur du XIXe siècle à nos jours. Voir l’appel à communication sur le site du colloque : <https://enseignemt-sup.sciencesconf.org/>.

105 Marion Lagrange (dir.), Université & histoire de l’art. Objets de mémoire (1870-1970), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017 ; Alain Vergnioux (dir.), 40 ans des sciences de l’éducation..., op. cit. ; Françoise F. Laot, Rebecca Rogers (dir.), Les sciences de l’éducation. Émergence d’un champ de recherche dans l’après-guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015.

106 Par exemple : Irina Gouzévitch, André Grelon, Anousheh Karvar (dir.), La formation des ingénieurs en perspective…, op. cit. ; Laurent Rollet, Marie-Jeanne Choffel-Mailfert (dir.), Aux origines d'un pôle scientifique. Faculté des sciences et écoles d’ingénieurs à Nancy du Second Empire aux années 1960, Nancy, Presses universitaire de Nancy, 2007.

107 France Nerlich, Alain Bonnet (dir.), Apprendre à peindre : les ateliers privés à Paris 1780-1863, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2013 ; Alain Bonnet, Juliette Lavie, Julie Noirot, Paul-Louis Rinuy (dir.), Art et transmission. L’atelier du XIXe au XXIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014.

108 Guy Lambert, Estelle Thibault (dir.), L’Atelier et l’Amphithéâtre : les écoles de l’architecture, entre théorie et pratique, Wavre, Mardaga, 2011 ; Anne-Marie Châtelet, Franck Storne (dir.), Des Beaux-arts à l’université : enseigner l’architecture à Strasbourg, Paris/Strasbourg, Éditions Recherches / ENSA de Strasbourg, 2013.

109 Voir par exemple Yamina Bettahar, Marie-Jeanne Choffel-Mailfert (dir.), Les universités au risque de l’Histoire. Principes, configurations, modèles, Nancy, Presses universitaires de Nancy/Éditions universitaires de Lorraine, 2014 ; Jean El Gammal, Éric Germain, François Lormant (dir.), L’université à Nancy et en Lorraine : histoire, mémoire et perspectives, Nancy, Presses universitaires de Nancy/Éditions Universitaires de Lorraine, 2015 ; Caroline Barrera, Patrick Ferté (dir.), Histoire de l’université de Toulouse, Portet-sur-Garonne, Éditions Midi-pyrénéennes, 2019.

110 Charles Soulié (dir.), Un mythe à détruire ? Origines et destin du Centre universitaire expérimental de Vincennes, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 2012 ; Florence Bourillon, Éléonore Marantz, Stéphanie Méchine, Loïc Vadelorge (dir.), De l’université de Paris aux universités franciliennes. Actes du colloque des 30-31 janvier 2014, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016 ; Bruno Poucet, David Valence (dir.), La loi Edgar Faure. Réformer l’université après 1968, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.

111 Laurent Jalabert (dir.), Universités et territoires, Pau, Presses universitaires de Pau et des Pays de l’Adour, 2017 ; Éléonore Marantz, Stéphanie Méchine (dir.), Construire l’Université. Architectures universitaires à Paris et en Ile de France (1945-2000), Paris, Publications de la Sorbonne, 2016 ; Pierre-Antoine Gérard (dir.), Les collections scientifiques des universités, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2008 ; Marie-Jeanne Choffel-Mailfert, Laurent Rollet (dir.), Mémoire et culture matérielle de l’université. Sauvegarde, valorisation et recherche, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2008.

112 Patrick Ferté, Caroline Barrera (dir.), Étudiants de l’exil. Migrations internationales et universités refuges (XVIe-XXe siècles), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2010 ; Rebecca Rogers, Pascale Molinier (dir.), Les femmes dans le monde académique. Perspectives comparatives, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.

113 Jean-François Condette (dir.), Le coût des études. Modalités, acteurs et implications sociales XVIe-XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012 ; Id., « L’École une bonne affaire ? Institutions éducatives, marché scolaire et entreprises… ». Signalons par ailleurs les recherches engagées récemment par Clémence Cardon-Quint sur le financement et les budgets de l’éducation et qui doivent déboucher, entre autres, sur un dossier publié simultanément dans Histoire de l’éducation (en français) et dans le Nordic Journal of Educational History (en anglais et en langues scandinaves).

114 Gilles Boyer, Pascal Clerc, Michelle Zancarini-Fournel (dir.), L’école aux colonies. Les colonies à l’école, Lyon, ENS Éditions, 2013 ; Patrick Cabanel (dir.), Une France en Méditerranée. Écoles, Langue et culture françaises, XIXe-XXe siècles, Paris, CREAPHIS, 2006 ; Jérôme Bocquet (dir.), L’enseignement français en Méditerranée. Les missionnaires et l’Alliance israélite universelle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010 ; Damiano Matasci, Miguel Bandeira Jerónimo, Hugo Gonçalves Dores (dir.), Repenser la « mission civilisatrice ». L’éducation dans le monde colonial et postcolonial au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020.

115 Jean-Francois Condette (dir.), Les Écoles dans la guerre. Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (XVIIe siècle-XXsiècle), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014.

116 Ceux-ci sont désormais disponibles en ligne : <https://education.persee.fr/collection/inrp>.

117 Créée en 1997 aux éditions Belin, la collection « Histoire de l’éducation » a cessé d’exister en 2009, après avoir fait paraître vingt ouvrages. De même, la série d’ouvrages d’histoire de l’éducation publiée chez Nathan (collection « Repère pédagogiques) à partir de 1989 a été interrompue après moins d’une dizaine d’années d’existence, alors même que certains d’entre eux étaient fort utilisés dans l’enseignement supérieur.

118 Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968 ; Claude Lelièvre, Histoire des institutions scolaires, 1789-1989, Paris, Nathan, 1990.

119 Pierre Albertini, L’école en France, XIXe-XXe siècle : de la maternelle à l'université, Paris, Hachette, 1992 (4e éd. revue et augmentée, 2014).

120 Vincent Troger, Jean-Claude Ruano-Borbalan, Histoire du système éducatif, Paris, Presses universitaires de France, 2005 (5e éd. 2017) ; Nathalie Duval, Enseignement et éducation en France du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, 2011 ; Bruno Poucet, L’enseignement privé en France, Paris, Presses universitaires de France, 2012 ; Stéphane Lembré, Histoire de l’enseignement technique, Paris, La Découverte, 2016. Ces ouvrages viennent s’ajouter à d’autres plus anciens, périodiquement réédités, notamment : Jean Vial, Histoire de l’éducation, Paris, Presses universitaires de France, 1995 (5e éd. 2019) ; Antoine Léon [puis Antoine Léon, Pierre Roche], Histoire de l’enseignement en France, Paris, Presses universitaires de France, 1967 (14e éd. 2018).

121 Jean-Noël Luc, Gilbert Nicolas, Le temps de l’école. De la maternelle au lycée, 1880-1960, Paris, Éditions du Chêne, 2006 ; Rebecca Rogers, Françoise Thébaud, La fabrique des filles. L'éducation des filles de Jules Ferry à la pilule, Paris, Textuel, 2010 ; Anne-Marie Sohn, La fabrique des garçons. L'éducation des garçons de 1820 à aujourd'hui, Paris, Textuel, 2015 ; Yves Marion, Quand les enfants du peuple avaient leur école de Guizot à Berthoin, la promotion des classes modestes par les écoles primaires supérieures et les cours complémentaires. L’exemple du département de la Manche. Préface de Mona Ozouf, Cherbourg, Isoète, 2011. Également : Yves Gaulupeau, La France à l’école, Paris, Gallimard, 2004 (1re éd. 1992).

122 François Jacquet-Francillon, Renaud d’Enfert, Laurence Loeffel (dir.), Une histoire de l’école. Anthologie de l’éducation et de l’enseignement en France, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Retz, 2010. Signalons également, sur un autre mode éditorial, les contributions aux thématiques « Éducation et formation » et « Éduquer des Européens et des Européennes » relatives à l’histoire de l’éducation et de la formation de l’Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe : <https://ehne.fr/fr/encyclopedie/thematiques> (consulté le 14 mars 2021).

123 Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France, op. cit.

124 Jean-Noël Luc, Jean-François Condette, Yves Verneuil, Histoire de l’enseignement en France, XIXe-XXIe siècle, Paris, Armand Colin, 2020.

125 Ibid., p. 14.

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Pour citer cet article

Référence papier

Renaud Enfert (d’) et Rebecca Rogers, « Orientations et lieux de la recherche en histoire contemporaine de l’éducation en France depuis 2000 »Histoire de l’éducation, 154 | 2020, 143-176.

Référence électronique

Renaud Enfert (d’) et Rebecca Rogers, « Orientations et lieux de la recherche en histoire contemporaine de l’éducation en France depuis 2000 »Histoire de l’éducation [En ligne], 154 | 2020, mis en ligne le 01 janvier 2023, consulté le 03 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-education/5680 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/histoire-education.5680

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Auteurs

Renaud Enfert (d’)

Université de Picardie Jules-Verne

Rebecca Rogers

Université de Paris

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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