MOLAC (Philippe), Histoire d’un dynamisme apostolique. La compagnie des prêtres de Saint-Sulpice
MOLAC (Philippe), Histoire d’un dynamisme apostolique. La compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, Paris, Cerf, 2008, 337 p.
Texte intégral
- 1 Voir, en particulier, Dominique Deslandres, John A. Dickinson, et Ollivier Hubert, (dir.), Les Sulp (...)
1L’auteur de cet ouvrage, prêtre de Saint-Sulpice, précise d’emblée que l’objectif de son livre publié à l’occasion des 400 ans de la naissance du fondateur Jean-Jacques Olier, n’est pas de « dresser une histoire de type scientifique », mais plutôt de « retracer de manière succincte l’histoire de la Compagnie » (p. 8). La grande fresque qui en résulte privilégie l’histoire événementielle et l’analyse des figures marquantes de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, en s’appuyant sur les archives internes : règlements, assemblées générales et correspondance, ainsi qu’une riche iconographie. L’ouvrage bénéficie en outre d’un index des personnes et de quelques annexes, dont deux cartes qui décrivent l’implantation des séminaires confiés à Saint-Sulpice aux XVIIe et XVIIIe siècles, puis de 1801 à 1980. La bibliographie, centrée sur les études sulpiciennes, montre que les travaux plus universitaires portent davantage sur les créations en Amérique du Nord, ce qui explique la qualité des analyses portant sur les séminaires et collèges crées outre-Atlantique1. L’auteur montre à grands traits comment la Compagnie, vouée à la formation spirituelle et intellectuelle des prêtres, a su s’adapter aux contextes géographiques divers et répandre un « modèle sulpicien » relativement mal connu des non-spécialistes.
2Les questions d’éducation constituent une sorte de fil rouge à travers l’ouvrage, dans la mesure où les séminaires sulpiciens sont des lieux de formation pour les futurs prêtres. Au Canada, les sulpiciens sont à l’origine d’établissements qui s’adressent cependant à un public plus large, ouvrant des petites écoles et des collèges pour l’enfance et la jeunesse. Aux États-Unis, ils encouragent et soutiennent les efforts d’Anne Elizabeth Seton lorsqu’elle crée en 1809 la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph, dont la vocation est l’éducation des jeunes filles. Au moment de l’apogée du « modèle » de Saint-Sulpice en France, entre 1859 et 1901, les questions pédagogiques agitent la Compagnie. Joseph Carrière, supérieur général entre 1850 et 1864, rappelle qu’il faut s’en tenir aux manuels et ne pas se lancer dans les cours magistraux qui peuvent faire intervenir plus d’interprétation. Par la suite, la Compagnie s’ouvre davantage et se trouve étroitement associée à la création des instituts catholiques en 1876. Ainsi l’auteur ouvre un certain nombre de pistes qui peuvent intéresser les historiens de l’éducation et il montre en particulier l’importance d’un élan missionnaire, qui s’oriente vers l’Extrême-Orient et l’Amérique latine entre 1920 et 1950. Reste à creuser les relations, peu développées dans cet ouvrage, entre l’évolution de la formation intellectuelle des prêtres par les sulpiciens et l’offre et la demande d’un enseignement catholique privé.
Notes
1 Voir, en particulier, Dominique Deslandres, John A. Dickinson, et Ollivier Hubert, (dir.), Les Sulpiciens de Montréal : une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007, Montréal, Fides, 2007. On y trouve une étude précise concernant les écoles et les collèges dirigés par les sulpiciens.
Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Rebecca Rogers, « MOLAC (Philippe), Histoire d’un dynamisme apostolique. La compagnie des prêtres de Saint-Sulpice », Histoire de l’éducation, 131 | 2011, 115-116.
Référence électronique
Rebecca Rogers, « MOLAC (Philippe), Histoire d’un dynamisme apostolique. La compagnie des prêtres de Saint-Sulpice », Histoire de l’éducation [En ligne], 131 | 2011, mis en ligne le 29 mars 2012, consulté le 14 septembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-education/2364 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/histoire-education.2364
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