Élevé dans les coulisses d’Esculape. La jeunesse de Gustave Flaubert à l’Hôtel-Dieu de Rouen
Élevé dans les coulisses d’Esculape. La jeunesse de Gustave Flaubert à l’Hôtel-Dieu de Rouen, Rouen : Musée Flaubert et d’Histoire de la Médecine, 2010, 84 p.
Texte intégral
1Ce catalogue d’exposition (3 février-30 octobre 2010) décrit pièce après pièce l’appartement de fonction d’Achille-Cléophas Flaubert à l’Hôtel-Dieu de Rouen, d’après son inventaire après décès (en 1846), au moment où Gustave et sa mère le quittent, et compare cet état des lieux à leur aspect actuel, l’appartement étant transformé (depuis 1921) en musée Flaubert. Retenons que le jeune Gustave, né au premier étage (et dessiné à l’âge de neuf ans par l’artiste local Eustache-Hyacinthe Langlois, p. 20), a vécu dans la proximité de l’amphithéâtre de dissection où, des fenêtres de jardin, avec sa sœur Caroline, il regardait parfois à la dérobée son père travailler. Dans une lettre très révélatrice (et pré-freudienne) à sa mère, écrite de Constantinople, le 24 novembre 1850, il écrit : « Les premières impressions ne s’effacent pas, tu le sais. Nous portons en nous notre passé ; pendant toute notre vie nous nous sentons de la nourrice. Quand je m’analyse, je trouve en moi, encore fraîches et avec toutes leurs influences (modifiées il est vrai par les combinaisons de leur rencontre) la place du père Langlois, celle du père Mignot [grand-père de son ami de collège Ernest Chevalier], celle de Don Quichotte [que lui lisait le père] et de mes songeries d’enfant dans le jardin, à côté de la fenêtre de l’amphithéâtre ». Revisiter les lieux d’enfance d’un écrivain, en relisant les confidences de sa correspondance et les souvenirs de ceux qui l’ont connu (ici sa nièce Caroline Commainville ou son compagnon de voyage Maxime du Camp), est sans doute la meilleure introduction à son œuvre, comme le prouve le commentaire d’Yvan Leclerc, co-éditeur du dernier volume de la Correspondance. On lit aussi avec intérêt le diagnostic du Dr Fabienne Picard sur l’épilepsie de Gustave, qui lui permit d’échapper aux études de droit et fit « qu’on me laisse occuper comme je l’entends, ce qui est un grand point dans la vie ».
Pour citer cet article
Référence papier
Serge Chassagne, « Élevé dans les coulisses d’Esculape. La jeunesse de Gustave Flaubert à l’Hôtel-Dieu de Rouen », Histoire de l’éducation, 127 | 2010, 127.
Référence électronique
Serge Chassagne, « Élevé dans les coulisses d’Esculape. La jeunesse de Gustave Flaubert à l’Hôtel-Dieu de Rouen », Histoire de l’éducation [En ligne], 127 | 2010, mis en ligne le 10 mars 2011, consulté le 10 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-education/2203 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/histoire-education.2203
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