Lettres de réfugiées. Le réseau de Borieblanque. Des étrangères dans la France de Vichy
Lettres de réfugiées. Le réseau de Borieblanque. Des étrangères dans la France de Vichy. – Présentées par Rémy CAZALS. Préface de Michelle Perrot. – Paris : Tallandier, 2003. – 471 p.
Texte intégral
1Poursuivant son travail « d’inventeur », au sens médiéval du terme, Rémy Cazals a exhumé une nouvelle correspondance des greniers familiaux. Il s’agit cette fois d’un choix parmi un ensemble de six cents lettres reçues par Marie-Louise Puech entre 1940 et 1944, émanant de femmes, universitaires et étrangères, contraintes par les aléas du temps à trouver leur place dans la France de Vichy. La récipiendaire de cette foisonnante correspondance est la femme de Jules Puech, spécialiste de Proudhon et de Flora Tristan, militant de la Paix par le Droit. Elle-même active militante féministe et pacifiste, elle préside l’Union féminine pour la SDN et participe en 1922 à la création de l’Association des Françaises diplômées des universités (AFDU), section française de la Fédération internationale des femmes diplômées des universités, aux côtés de Marie Curie et de Marie Monod, où elle est chargée de la Commission des relations extérieures. Lors de la débâcle, Marie-Louise Puech se réfugie dans la maison familiale de son mari dans le Tarn, emportant avec elle toutes les archives de l’AFDU concernant les femmes étrangères alors présentes sur le sol français. Durant les quatre années de l’Occupation, elle déploie une énergie considérable à leur venir en aide, les conseillant tant sur le plan intellectuel que sur le plan pratique, cherchant des solutions à leurs difficultés matérielles, les assurant d’un soutien moral permanent.
2Le travail de R. Cazals ne s’est pas limité à publier un choix de lettres. Il les a organisées de façon thématique et chronologique et accompagnées d’un appareil critique très important, permettant de comprendre les enjeux de chaque situation individuelle. Ce faisant, il nous livre un document de première importance sur la situation des femmes diplômées au milieu du XXe siècle, sur celle des étrangères dans la France de Vichy, mais aussi sur les réseaux intellectuels qui s’incarnent ici dans toutes leurs modalités de fonctionnement.
Pour citer cet article
Référence papier
Emmanuelle Picard, « Lettres de réfugiées. Le réseau de Borieblanque. Des étrangères dans la France de Vichy », Histoire de l’éducation, 109 | 2006, 170.
Référence électronique
Emmanuelle Picard, « Lettres de réfugiées. Le réseau de Borieblanque. Des étrangères dans la France de Vichy », Histoire de l’éducation [En ligne], 109 | 2006, mis en ligne le 23 mars 2009, consulté le 06 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/histoire-education/1225 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/histoire-education.1225
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