Introduction – Penser l’engagement en temps de guerre au prisme du genre (XVI-XXIe siècles)
Notes de la rédaction
Le comité de rédaction remercie deux de ses membres, Alain Hugon et François Rouquié, pour le suivi éditorial de ce dossier thématique.
Texte intégral
- 1 Françoise Thébaud, « Penser les guerres du 20e siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans (...)
- 2 Françoise Thébaud (dir.), « Résistances et Libération, France, 1940-1945 », Clio. Femmes, Genre, Hi (...)
- 3 Isabelle Ernot (dir.), « Le genre en guerre », Genre & Histoire, n° 15, automne 2014-printemps 2015
- 4 Les articles réunis dans ce numéro sont issus de communications présentées au colloque internationa (...)
- 5 Howard S. Becker, « Sur le concept d’engagement », SociologieS, [En ligne], Découvertes/Redécouvert (...)
- 6 Laure Bereni, Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait, Introduction aux gender studies : manuel des (...)
1Si aborder l’histoire des guerres au prisme du genre ne constitue pas une approche nouvelle, celle-ci suscite aujourd’hui un intérêt croissant. L’essor des gender studies d’une part, les commémorations des deux conflits mondiaux d’autre part, ont accéléré le développement d’une historiographie dans laquelle le genre est couramment mobilisé comme outil d’analyse et de compréhension des sociétés en guerres1. Pour preuve, les deux principales revues consacrées, en France, à l’histoire du genre, ont abordé cette thématique à plusieurs reprises ces dernières années. Clio. Femmes, Genre et Histoire – qui, dès 1995, s’intéressait dans sa première livraison aux femmes dans la Résistance et la collaboration – a publié en 2014 un dossier sur « les lois genrées de la guerre2 ». Genre et Histoire, après avoir examiné le rôle des femmes dans les conflits du XXe siècle à travers le triptyque « exécutrices, victimes, témoins »3, propose dans ce numéro de prolonger la réflexion en plaçant au cœur de l’analyse la question de l’engagement en temps de guerre. Les contributions qui suivent sont donc construites autour d’un double questionnement. Elles interrogent tout à la fois les définitions de l’engagement et le poids des représentations socio-sexuées suscitées par ce dernier dans un contexte de guerre4. Ce faisant, ces recherches poursuivent deux objectifs. Elles mettent en évidence la multiplicité des formes de l’engagement, « concept descriptif [permettant de] souligner une forme d’action caractéristique de groupes ou de personnes spécifiques5 », et nuancent les analyses traditionnelles dont celui-ci fait l’objet en faisant apparaître un « système de bicatégorisation hiérarchisé entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin)6 » Par ailleurs, elles enrichissent l’étude du temps de guerre, longtemps considéré sous un angle strictement militaire et masculin, en montrant qu’il constitue un moment de rupture, propice à une renégociation des hiérarchies socio-sexuées qui peut s’inscrire dans la durée ou, au contraire, être propre à un état d’exception.
- 7 Sandrine Croity-Belz, Yves Prêteur et Véronique Rouyer, Genre et socialisation de l’enfance à l’âge (...)
- 8 Voir notamment Lucie Bargel, « La socialisation politique sexuée : apprentissage des pratiques poli (...)
- 9 Doug McAdam, « Gender as a Mediator of the Activist Experience: The Case of Freedom Summer », Ameri (...)
- 10 Voir par exemple Sophie Rétif, Logiques de genre dans l’engagement associatif : carrières et pratiq (...)
- 11 Ludivine Bantigny, Fanny Bugnon et Fanny Gallot (dir.), Prolétaires de tous les pays, qui lave vos (...)
2En s’intéressant aux processus de socialisation7 et de politisation8, mais aussi aux formes et aux pratiques de l’engagement individuel comme collectif9, de nombreux travaux ont déjà souligné que celui-ci a fort à faire avec le genre. Qu’elles s’intéressent à l’impact des conditions sociales et au rôle structurant de certains groupes ou mettent plutôt l’accent sur les trajectoires biographiques des individus, ces études montrent que les rapports de genre sont importés et reproduits dans les milieux associatifs comme dans le monde politique. Elles indiquent également comment ces rapports conditionnent les modalités, la portée mais aussi la reconnaissance des engagements féminins et masculins10. Si la sociologie du militantisme et la science politique ont considérablement nourri la réflexion, plusieurs travaux d’histoire ont également contribué à éclairer les relations complexes entre genre et engagement, en se concentrant tout particulièrement sur les périodes marquées par des crises politiques11.
- 12 Voir par exemple Rita Thalmann, « L’oubli des femmes dans l’historiographie de la Résistance », Cli (...)
3Prenant appui sur ce corpus pluridisciplinaire, le dossier qui suit propose de faire porter l’analyse sur les engagements féminins et masculins, quelle que soit leur nature, survenus dans le contexte spécifique de la guerre depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. Les auteur.es des articles rassemblés dans ce numéro questionnent les liens entre engagement et représentations socio-sexuées en s’intéressant aux expériences d’hommes et de femmes d’horizons sociaux, politiques et géographiques variés dont le point commun est soit d’être confronté.es à un conflit armé et, d’une manière ou d’une autre, engagé.es dans celui-ci, soit de s’y préparer. Ces travaux reposent sur l’exploitation de matériaux divers selon les périodes envisagées : correspondances, archives institutionnelles et administratives ou encore témoignages oraux sont autant de sources qui permettent de cerner les motifs, les ressorts et les contours de l’engagement. Appuyées sur des études de cas, les contributions évoquent le rôle endossé par chaque sexe dans les affaires familiales militaires en Suisse romande à l’époque moderne (Jasmina Cornut), l’engagement dans la chouannerie au cours de la guerre de Vendée (Solenn Mabo), la défense du carlisme (Alexandre Dupont) ou la Résistance (Guillaume Pollack), le destin des alsacien.nes incorporé.es de force au sein de la Wehrmacht ou de ses formations paramilitaires (Marie Janot-Caminade) et enfin la place des femmes dans l’armée suisse au XXIe siècle (Stéphanie Monay). La diversité des exemples envisagés permet de poser dans toute sa complexité la question de la matrice de l’engagement, de son échelle, de ses manifestations et de son incidence sur des trajectoires biographiques. Cette variété contribue également à mettre en évidence, dans des contextes divers, les rapports de pouvoirs qui se jouent dans les formes et les pratiques militantes, autant que dans la qualification et la reconnaissance des engagements masculins et féminins12.
4Les articles réunis dans ce dossier reflètent par ailleurs la volonté de prendre en compte différents types de conflits pour mieux approfondir l’analyse des rapports entre genre et engagement. Ils s’intéressent ainsi aux prises d’armes de mercenaires enrôlés par des entrepreneurs helvétiques, aux guerres contre-révolutionnaires menées en France et en Espagne, à la Seconde Guerre mondiale ou bien encore au fonctionnement actuel de l’armée suisse. Ces articles présentent en outre l’avantage de faire connaître des engagements encore peu étudiés, dont la méconnaissance tient pour partie aux difficultés d’accès aux archives. Ce problème, que les historien.ne.s sont habitué.es à affronter, se pose avec une acuité toute particulière lorsque les engagements pris pour exemple ne sont pas ceux d’hommes et de femmes mobilisé.es dans le « bon » camp, auréolé.es par la victoire et auxquel.les l’histoire aurait fini par donner raison, tel.les que les contre-révolutionnaires étudié.es par Solenn Mabo et Alexandre Dupont ou les « Malgré-elles » et « Malgré-eux » auxquel.les s’attache Marie Janot-Caminade. Il est également difficile de mesurer les facteurs et les formes d’engagement dans le cas d’un pays neutre ou en l’absence de guerre. La contribution de Stéphanie Monay apporte pourtant un éclairage sur les motivations de femmes engagées dans l’armée suisse, trouvant dans l’institution militaire « un milieu où s’active un processus de valorisation identitaire ».
- 13 Françoise Thébaud, « Penser les guerres du 20e siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans (...)
- 14 Gisela Bock, « Les dichotomies en histoire des femmes : un défi », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n (...)
- 15 À titre d’exemples parmi les nombreux travaux disponibles, voir Luc Capdevila, François Rouquet, Fa (...)
- 16 Ce concept, développé par Edward Palmer Thompson dans La formation de la classe ouvrière anglaise, (...)
5Quel que soit le conflit dans lequel ils prennent place, l’analyse genrée de ces différents engagements révèle à quel point la guerre n’est pas uniquement une affaire militaire et masculine. Cette approche, en plein essor ces dernières années, a permis de « modifi[er] et [de] complexifi[er] la compréhension des guerres, guerres particulières ou phénomène guerre en général13 ». En dépassant les stéréotypes, le genre fournit les moyens de repenser des dichotomies longtemps considérées comme allant de soi dans l’historiographie, telles que les diptyques front et arrière, militaire et civil, ou encore soldat et victime, qui viennent souvent se surimposer aux oppositions classiques de l’histoire des femmes et du genre telles que nature et culture ou encore public et privé14. Ce faisant, il est possible de (re)découvrir l’engagement de combattantes ou de pacifistes, et donc de dépasser l’idée simpliste, et pourtant longtemps admise, selon laquelle les femmes seraient, en temps de guerre, des personnages secondaires, réduites tantôt au rôle de spectatrices passives, tantôt à celui d’éternelles victimes15. Les recherches présentées dans ce numéro mettent ainsi toutes en évidence les capacités d’action des femmes qui s’engagent en temps de guerre16. Jasmina Cornut montre par exemple comment « les contextes d’absence masculine » dans la Suisse romande aux XVIIe et XVIIIe siècles conduisent les épouses à s’engager dans l’entreprenariat militaire familial, à rebours des représentations traditionnelles du rapport des femmes au phénomène guerrier. Dans un tout autre contexte, Guillaume Pollack, en retraçant le parcours d’Anne-Marie Walters engagée pendant la Seconde Guerre mondiale au sein de réseau de résistance Wheelwright, souligne l’implication des femmes dans l’action clandestine violente. Les revendications des femmes engagées dans la chouannerie, étudiées par Solenn Mabo, révèlent, quant à elles, le désir de ces dernières d’être reconnues comme actrices à part entière de la défense de leur parti.
- 17 Raphaëlle Branche, « La masculinité à l’épreuve de la guerre sans nom », Clio. Histoire‚ femmes et (...)
6Tout comme elle permet de nuancer et d’enrichir notre compréhension du rôle des femmes en temps de guerre, l’analyse genrée montre comment sont façonnées, dans ce contexte particulier, les définitions de la masculinité. Si les périodes de conflits sont souvent propices à la formation de discours normatif sur la virilité et la valeur guerrière des soldats, l’expérience traumatisante du combat, l’incapacité ou le refus de certains hommes d’y prendre part, mettent à l’épreuve ces représentations socio-sexuées. Bien que plusieurs travaux récents aient contribué à mettre en lumière ce phénomène17, l’étude des masculinités en temps de guerre mérite d’être approfondie : force est de constater que l’intérêt porté aux normes de genre en temps de guerre entraîne plus fréquemment un questionnement sur les possibilités d’actions des femmes et sur la reconnaissance de leur engagement. Cette posture révèle, en creux, que le phénomène guerrier demeure largement compris comme typiquement masculin et, dans de nombreux cas, réservé aux hommes, les femmes ayant à se justifier ou à lutter pour y participer légitimement. Si ce numéro n’échappe pas totalement à cet écueil, la construction socio-historique du masculin ou de masculinités concurrentes apparaissent, en filigrane, dans chacune des contributions, dans la mesure où l’étude des représentations socio-sexuées ne peut s’émanciper d’une réflexion relationnelle sur le féminin et le masculin.
- 18 Marc Bergère et Luc Capdevila (dir.), Genre et événement. Du masculin et du féminin en histoire des (...)
- 19 Voir Christine Mennesson, « Être une femme dans un sport masculin : modes de socialisation et dispo (...)
- 20 Voir Danielle Kergoat, « Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe » in Héléna Hirat (...)
7Les articles de ce dossier s’attachent donc à questionner l’impact du contexte de guerre sur les engagements féminins et masculins afin de déterminer si celui-ci constitue un moment de cristallisation ou, à l’inverse, de transgression des assignations identitaires genrées et de renégociation des hiérarchies socio-sexuées18. À l’appui des différents exemples mobilisés, plusieurs contributions montrent que, dans un contexte particulier de crise politique, sociale ou culturelle liée à l’état de guerre, le sexe du militantisme se voit souvent naturalisé ou à l’inverse remis en question, la guerre créant des espaces de liberté pour les unes ou les autres. Mettant en évidence l’ambivalence des comportements et des représentations, ces articles invitent donc à réfléchir aux stratégies déployées plus ou moins consciemment par les engagé.es, tantôt pour renverser les normes, tantôt pour en tirer profit, performant leur genre afin de mieux s’en émanciper. Stéphanie Monay évoque le poids de la socialisation sexuée comme facteur permettant « d’éclairer les logiques de l’engagement volontaire des femmes militaires dans un univers fortement monosexué », car essentiellement masculin. Elle souligne que les femmes militaires peuvent avoir connu une forme de socialisation inversée19, masculine, avant leur engagement volontaire dans l’armée, qui fait apparaître celui-ci comme le « prolongement de certaines dispositions sexuées acquises lors de socialisations antérieures à la masculinité ». Tout en révélant la division sexuelle du travail militant20 régissant les engagements contre-révolutionnaires entre 1872 et 1876, Alexandre Dupont souligne, pour sa part, l’assignation des femmes carlistes à des tâches non guerrières : cet engagement leur offre paradoxalement un espace de politisation, voire une certaine forme de reconnaissance, mais n’en demeure pas moins conditionné par une conception traditionaliste du rôle des femmes.
8Enfin, les articles qui suivent interrogent la spécificité de moments « extraordinaires » en examinant, au prisme du genre et de l’engagement, comment s’opère la transition entre temps de guerre et temps de paix. Plusieurs d’entre eux mettent en lumière les parcours d’hommes et de femmes pour qui la fin de la guerre, qui ne signifie pas nécessairement celle de l’engagement, pose en outre la question de la valeur attribuée, sur le plan symbolique et financier, aux activités menées pendant le conflit. Ces études de cas montrent que l’absence de reconnaissance n’est pas a priori un problème exclusivement féminin, même s’il se pose, de fait, avec plus d’acuité pour les femmes. Tout en soulignant la mixité de la catégorie des « Malgré-Nous », Marie Janot-Caminade constate par exemple que la « lutte pour la reconnaissance du statut d’incorporé.e de force » apparaît indéniablement influencée par les représentations socio-sexuées puisque fondée « sur la distinction genrée entre le “front” –espace jugé masculin – et “l’arrière” – sphère dite féminine ». Si la représentation virile du conflit et de la figure combattante peut donc conduire à un effacement des engagements féminins lors des sorties de guerre, ce phénomène est aussi susceptible d’entraîner une remobilisation, en temps de paix, afin d’obtenir une juste reconnaissance des efforts consentis pendant le conflit. C’est ce que montre Solenn Mabo au moyen des demandes de pensions adressées par des femmes engagées dans la Chouannerie.
- 21 Françoise Thébaud, « Résistances et Libération », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 1, 1995.
9En replaçant l’étude de conflits armés dans le temps long, ce numéro de Genre et Histoire cherche donc à ne pas traiter de la guerre uniquement comme d’un état d’exception mais aussi comme d’un événement aux conséquences multiples, profondes et parfois durables sur les sociétés et notamment sur les rapports socio-sexués. En mobilisant le genre comme outil d’analyse, il explore les formes et les modalités de l’engagement sur des terrains et dans des contextes divers pour révéler, au-delà du masculin neutre, la multiplicité des figures et des postures. Près de vingt après la parution du premier numéro de Clio, qu’il nous soit ici permis de reprendre les mots sur lesquels s’achevait l’introduction de Françoise Thébaud pour affirmer que le mérite des articles réunis dans ce dossier est de pluraliser les engagements et de complexifier l’image de la guerre21.
Notes
1 Françoise Thébaud, « Penser les guerres du 20e siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans d’historiographie », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 39, 2014.
2 Françoise Thébaud (dir.), « Résistances et Libération, France, 1940-1945 », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 1, 1995 ; Fabrice Virgili (dir.), « Les lois genrées de la guerre », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 39, 2014.
3 Isabelle Ernot (dir.), « Le genre en guerre », Genre & Histoire, n° 15, automne 2014-printemps 2015.
4 Les articles réunis dans ce numéro sont issus de communications présentées au colloque international « Genre et engagement en temps de guerre, XVI-XXIe siècles » qui s’est tenu à la Bibliothèque municipale de Lyon les 24 et 25 novembre 2016. Cette initiative a bénéficié du soutien de la Bibliothèque Municipale de Lyon, du LabEx EHNE, du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, des universités Lumière-Lyon 2 et Jean Moulin-Lyon 3, de la région Rhône-Alpes et de la ville de Lyon.
5 Howard S. Becker, « Sur le concept d’engagement », SociologieS, [En ligne], Découvertes/Redécouvertes, mis en ligne le 22 octobre 2006, consulté le 23 juillet 2017. URL : http://sociologies.revues.org/642.
6 Laure Bereni, Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait, Introduction aux gender studies : manuel des études sur le genre, Bruxelles, Belgique, De Boeck, 2008, p. 7.
7 Sandrine Croity-Belz, Yves Prêteur et Véronique Rouyer, Genre et socialisation de l’enfance à l’âge adulte, Toulouse, Erès, 2010.
8 Voir notamment Lucie Bargel, « La socialisation politique sexuée : apprentissage des pratiques politiques et normes de genre chez les jeunes militant·e·s », Nouvelles Questions Féministes, vol. 24, n° 3, 2005, p. 36-49 ; Jean-Gabriel Contamin, « Genre et modes d’entrée dans l’action collective », Politix, vol. 78, no 2, juin 2007, p. 13-37 ; Olivier Fillieule, « Propositions pour une analyse processuelle de l’engagement individuel. Post scriptum », Revue française de science politique, vol. 51, 2001, p. 199-215.
9 Doug McAdam, « Gender as a Mediator of the Activist Experience: The Case of Freedom Summer », American Journal of Sociology, vol. 97, no 5, 1992, p. 1211-1240; Patricia Roux et Olivier Fillieule (dir.), Le sexe du militantisme, Paris, Presses de Sciences Po, 2009 ; Verta Taylor et Nancy Whitier, « Introduction to the Special Issue on Gender and Social Movements (part 2) », Gender and Society, vol. 13, no 1, 1999, p. 5-7; Verta Taylor et Nancy Whitier, « Introduction to the Special Issue on Gender and Social Movements (part 1) », Gender and Society, vol. 12, no 6, 1998, p. 622-625.
10 Voir par exemple Sophie Rétif, Logiques de genre dans l’engagement associatif : carrières et pratiques militantes dans des associations revendicatives, Paris, Dalloz, 2013.
11 Ludivine Bantigny, Fanny Bugnon et Fanny Gallot (dir.), Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ? Le genre de l’engagement dans les années 1968, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017 ; Karine Bergès, Diana Burgos-Vigna, Mercedes Yusta Rodrigo et Nathalie Ludec (dir.), Résistantes, militantes, citoyennes. L’engagement politique des femmes aux XXe et XXIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015.
12 Voir par exemple Rita Thalmann, « L’oubli des femmes dans l’historiographie de la Résistance », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 1, 1995.
13 Françoise Thébaud, « Penser les guerres du 20e siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans d’historiographie », art. cit., p. 157.
14 Gisela Bock, « Les dichotomies en histoire des femmes : un défi », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 32, 2010, p. 53-88.
15 À titre d’exemples parmi les nombreux travaux disponibles, voir Luc Capdevila, François Rouquet, Fabrice Virgili et Danièle Voldman, Sexes, genre et guerres (France, 1914-1945), Paris, Éditions Payot & Rivages, 2010 ; Dominique Godineau. « De la guerrière à la citoyenne. Porter les armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française », Clio. Histoire, Femmes, Société, n° 20, 2004-2, p. 43-69 ; Sophie Milquet et Madeleine Frédéric, « Femmes en guerre », Sextant, vol. 28, 2011 ; Anne Morelli et Annalisa Casini, « Les femmes aiment-elles la guerre ? », Sextant, vol. 34, 2017 ; Philippe Nivet et Marion Trévisi (dir.), Les femmes et la guerre de l’Antiquité à 1918, Economica, Paris, 2010 ; Sylvie Steinberg, La confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution, Paris, Fayard, 2001.
16 Ce concept, développé par Edward Palmer Thompson dans La formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Éditions du Seuil, 2012, 1164 p. a été relu à l’aune du genre, notamment par Judith Butler dans Trouble dans le genre : le féminisme et la subversion de l’identité, Paris, La Découverte, 2006. Voir aussi l’article de Joan Scott, publié en 1988, sur « Les femmes dans La Formation de la classe ouvrière anglaise » dans De l’utilité du genre, Paris, Fayard, 2012.
17 Raphaëlle Branche, « La masculinité à l’épreuve de la guerre sans nom », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, n° 20, 2004 ; Luc Capdevila « L’identité masculine et les fatigues de la guerre (1914-1945) », Vingtième siècle, revue d’histoire, n° 75, juillet-septembre 2002, p. 97-108 et « Le mythe du guerrier et la construction sociale d’un ‘‘éternel masculin’’ après la guerre », Revue française de psychanalyse, n° 2, 1998, p. 607-623 ; Ana Carden-Coyne, « Masculinity and the Wounds of the First World War : A Centenary Reflection », Revue Française de Civilisation Britannique, XX-1, 2015 ; Stefan Dudink, Karen Hafermann et John Tosh (dir.), Masculinity in Politics and War : Rewritings of Modern History, Manchester, Manchester University Press, 2004 ; Ute Frevert, « L’armée, école de la masculinité. Le cas de l’Allemagne au XIXe siècle », Travail, genre et sociétés, n° 3, 2000, p. 45-66.
18 Marc Bergère et Luc Capdevila (dir.), Genre et événement. Du masculin et du féminin en histoire des crises et des conflits, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006.
19 Voir Christine Mennesson, « Être une femme dans un sport masculin : modes de socialisation et disposition », Sociétés Contemporaines, n° 55, 2004, p. 69-90.
20 Voir Danielle Kergoat, « Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe » in Héléna Hirata (dir.), Dictionnaire critique du féminisme, 2e éd. augm., Paris, Presses universitaires de France, 2004, p. 35-44.
21 Françoise Thébaud, « Résistances et Libération », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 1, 1995.
Haut de pagePour citer cet article
Référence électronique
Marie Derrien, Fanny Giraudier et Charlotte Gobin, « Introduction – Penser l’engagement en temps de guerre au prisme du genre (XVI-XXIe siècles) », Genre & Histoire [En ligne], 19 | Printemps 2017, mis en ligne le 01 juillet 2017, consulté le 18 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/genrehistoire/2668 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/genrehistoire.2668
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page