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Les périurbains de Paris : de la ville dense à la métropole éclatée ?

Cynthia Ghorra‑Gobin
p. 139-140
Référence(s) :

Martine Berger, 2004, Les périurbains de Paris. De la ville dense à la métropole éclatée ?, Paris, CNRS éditions, coll. Espaces et Milieux, 317 p.

Texte intégral

  • 1 Martine Berger, 2004, Les périurbains de Paris. De la ville dense à la métropole éclatée ?, Paris, (...)

1L’ouvrage de Martine Berger1 (géographe et professeur à l’université de Paris 1) porte sur une thématique relativement récente le « périurbain » et il aborde de ce fait aussi bien de la ville que de la campagne. Ce thème avait certes été explicitement reconnu dès 1976 suite au livre de Gérard Bauer et de Jean-Michel Roux (La rurbanisation ou la ville éparpillée) mais il est encore relativement peu étudié en dépit des travaux relevant de l’appel d’offres du ministère de l’Équipement, sous la direction de Geneviève Dubois-Taine. Il participe de la métropolisation (définie comme la traduction spatiale et locale de la mondialisation économique) et de la polarisation de l’espace, mais on connaît toujours mal l’articulation entre ces différents processus. Dès l’introduction, l’auteur indique le choix des communes périurbaines parisiennes (et plus particulièrement les « hameaux à la française » et les « nouveaux villages ») comme terrain d’études dans le but de contribuer à la thèse du renversement du modèle « urbain parisien » qualifié jusqu’ici de centralisé et de centralisateur.

2D’où une série de questions :

  • Qui sont les « nouveaux » habitants du périurbain ? Quelles sont les conséquences de ce « nouvel » habiter de la grande couronne sur le parc immobilier d’habitat social de la petite couronne ? Quelles sont les conséquences sur la vie locale dans les communes concernées par l’arrivée d’urbains ? Quelles sont les exigences de ces habitants de classe moyenne en termes d’équipements et de services publics ?

  • Qui sont les acteurs de la périurbanisation ? Les promoteurs immobiliers ? Les communes rurales en quête de nouveaux contribuables ? Une demande sociale en faveur de meilleures conditions de vie proches de la nature ? L’influence de modèles étrangers ?

  • La périurbanisation peut-elle être considérée comme un facteur déterminant dans l’accroissement des inégalités territoriales en Île-de-France ? Qu’en est-il au niveau des ségrégations ? La stratégie résidentielle de certains ménages se fait-elle aux dépens d’autres classes sociales ? Quel est le rôle des autorités publiques (État, région, élus locaux) ?

  • Comment expliquer le paradoxe entre, d’une part la restructuration du marché du travail en faveur d’un travail de plus en plus volatil et, d’autre part les décisions de ménages souvent biactifs dans l’accession à la propriété ? La baisse du coût du transport ne favorise-t-elle pas le choix de l’habiter en grande banlieue ?

  • Peut-on vraiment évaluer la périurbanisation, qualifiée également de « desserrement urbain » par certains ? Comment ?

3Pour répondre à l’ensemble de ces questions, l’ouvrage s’organise en trois parties : la première aborde la thématique de la péri urbanisation en privilégiant le regard des ruralistes, la deuxième traite de la production du parc pavillonnaire périurbain dans une perspective historique et met ainsi en évidence la mobilité résidentielle de la population de l’Île-de-France pendant que la troisième partie souligne les nouvelles contraintes auxquelles doivent faire face les habitants du périurbain ainsi que les nouvelles inégalités spatiales de la région parisienne.

4Le travail de qualité de cette recherche sur la région parisienne analyse en fait aussi bien la péri urbanisation dans sa dimension résidentielle que les questions de mobilité. De nombreux tableaux statistiques (ainsi qu’un CD pour ceux qui souhaitent aller plus loin) illustrent les points de vue présentés. Cet ouvrage qui s’inscrit a priori à l’interface de la géographie urbaine, de la géographie rurale et de la géographie sociale, met également en scène les différentes représentations dont fait l’objet le périurbain selon que l’on se place du côté des ruralistes ou des urbanistes. Par conséquent, il peut également intéresser les chercheurs relevant de la géographie culturelle. Il est toutefois regrettable que l’auteur n’ait pas inclus plus de documents iconographiques donnant une idée plus précise au lecteur de l’habitat péri urbain.

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Notes

1 Martine Berger, 2004, Les périurbains de Paris. De la ville dense à la métropole éclatée ?, Paris, CNRS éditions, coll. Espaces et Milieux, 317 p.

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Pour citer cet article

Référence papier

Cynthia Ghorra‑Gobin, « Les périurbains de Paris : de la ville dense à la métropole éclatée ? »Géographie et cultures, 58 | 2006, 139-140.

Référence électronique

Cynthia Ghorra‑Gobin, « Les périurbains de Paris : de la ville dense à la métropole éclatée ? »Géographie et cultures [En ligne], 58 | 2006, mis en ligne le 18 décembre 2018, consulté le 30 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gc/8056 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/gc.8056

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Auteur

Cynthia Ghorra‑Gobin

CNRS, Laboratoire Espaces, nature et culture

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CC-BY-SA-4.0

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