Navigation – Plan du site

AccueilNuméros22-23DOSSIER THÉMATIQUE À l’aube des ...I. Formation des citésLe processus de formation des pol...

DOSSIER THÉMATIQUE
À l’aube des villes antiques : vocabulaire de la cité et formes urbaines
I. Formation des cités

Le processus de formation des poleis en Crète : état de la question et perspectives de recherche

The Formation Process of the Polis in Crete: State of the Art and Research Perspectives
Daniela Lefèvre-Novaro

Résumés

Cet article concerne essentiellement la phase de formation des cités-États grecques (poleis) en Crète. À partir de nouvelles données archéologiques, cette étude propose quelques réflexions concernant l’apparition de nouvelles élites, les différentes composantes ethniques sur l’île au premier âge du fer, le développement des sanctuaires (surtout les temples urbains) et la mise par écrit des lois civiques dans la Crète archaïque.

Haut de page

Entrées d’index

Mots-clés :

polis, Crète, élite, ethnos, sanctuaire, lois
Haut de page

Texte intégral

1. Introduction

  • 1 Fustel de Coulanges (1864).
  • 2 Pour une tentative en ce sens, voir Lefèvre-Novaro (2007, 469-476) avec bibliographie détaillée.
  • 3 Mazarakis Ainian (2011). Cette thématique a été au cœur du récent colloque international Regional A (...)
  • 4 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 209-244).
  • 5 Palermo et al. (2017, 469-476). Pour un aperçu général du site, voir aussi Lefèvre-Novaro (2014, vo (...)
  • 6 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 172-197, pl. LXIII).
  • 7 Gaignerot-Driessen (2016, 221-242).
  • 8 Lefèvre-Novaro (2018, 189-190, fig. 4).
  • 9 Guizzi (2013).

1Le thème de la naissance de la polis dans le monde grec a fait l’objet de nombreuses études à partir de l’ouvrage fondateur de Fustel de Coulanges1. Cet intérêt persistant atteste l’importance du sujet mais aussi les nombreuses zones d’ombre qui caractérisent encore certains aspects de ce phénomène complexe et multiforme dont les attestations sont présentes sur presque tous les rivages de la Méditerranée à travers les apoikiai. L’un des principaux problèmes qui se posent aux spécialistes intéressés par cette thématique est celui de l’absence de sources écrites contemporaines à la phase de formation de la polis, à l’exception des poèmes homériques qui toutefois doivent être employés avec précaution, en tenant compte de leur nature spécifique en tant que compositions poétiques2. Les données archéologiques s’avèrent donc fondamentales, même si leur utilisation exclusive comporte le risque de donner un aperçu biaisé du phénomène, une image déformée par le seul prisme des informations que l’archéologie permet de documenter. Tout en tenant compte de ces limites, les développements récents de l’archéologie ont permis d’appréhender, par exemple, l’importante dimension régionale de la mise en place des cités grecques3. En effet, le phénomène de l’émergence de la polis, bien qu’il présente des éléments communs dans tout le monde grec, n’a pas les mêmes caractéristiques en Attique, en Crète ou en Grande-Grèce, par exemple, et il est donc impératif de tenir compte du contexte régional pour mieux comprendre les variantes locales du phénomène. Or la Crète est l’une des régions où l’avancée des recherches archéologiques a été particulièrement significative ces dernières décennies, notamment pour ce qui est de l’étude des prémices de la cité grecque, période pour laquelle la plupart des spécialistes s’accordent désormais à parler de formation de la polis plutôt que de naissance. En effet dans cette île, qui a vu naître la civilisation minoenne, les cités grecques se sont développées parfois sur le site d’anciennes villes de l’âge du bronze déjà dotées à l’époque d’une voirie développée, de réseaux de canalisations, d’édifices publics et de quartiers d’habitations, vestiges d’un proto-urbanisme encore visibles au premier âge du fer, entre autres, à Phaistos4 (fig. 1, no 96) et à Cnossos (fig. 2). Ailleurs les poleis crétoises se développèrent sur des sites occupés dès le xiie siècle (minoen récent III C), au lendemain de la fin du système palatial : il suffit de mentionner les cas de Prinias5 (fig. 1, no 1) au centre de l’île, Gortyne6 (fig. 1, no 86) en Messara, Dréros7 (fig. 2) et Praisos à l’est (fig. 2)8. Les récents acquis de l’archéologie montrent qu’il est difficile de parler de naissance de la cité tant le développement fut lent et progressif, sans qu’on puisse saisir un événement ponctuel comme une fondation ex novo ou un acte de synécisme, très rare en Crète9.

Fig. 1. – Carte de la Messara avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 2).

Fig. 1. – Carte de la Messara avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 2).

© Programme ANR DIKIDA

Fig. 2. – Carte de la Crète avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 7).

Fig. 2. – Carte de la Crète avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 7).

© Programme ANR DIKIDA

  • 10 Lefèvre-Novaro (2007, 469 et note 19).
  • 11 Wallace (2010, 229-253) attribue un rôle important à la phase des « proto-poleis » (xe-viie siècle (...)
  • 12 Ghilardi et al. (2015, 132-133) ; Ghilardi et al. (2018, 13-14).
  • 13 Aura Jorro (1993, s. v. qa-si-re-u/qa-si-re-wi-ja).
  • 14 Van Effenterre & Ruzé (1994, 306-308, no 81).

2Dans le processus évolutif de création de la polis sur l’île, il faut distinguer deux phases que ailleurs j’ai appelées la phase de formation et la phase de consolidation de la cité-État10. La phase de formation correspond à la période qui va de l’effondrement du système palatial centralisé, vers la fin du xiiie siècle (minoen récent III B), au ixe siècle. C’est une période longue et complexe11, marquée sans doute par de nombreuses étapes dans l’évolution des formes d’organisation communautaire que l’archéologie ne permet pas toujours d’apprécier. Elle fut caractérisée par de multiples expériences dans les différentes zones de l’île qui subit pendant ces siècles un assèchement du climat, comme l’ont montré encore récemment les carottages au pied de la colline de Phaistos, effectués en 2011 et 2014 dans le cadre du programme ANR DIKIDA12. Après la fin de la civilisation palatiale, les communautés crétoises ont dû réinventer leur organisation politico-sociale, économique et religieuse dans un monde qui avait oublié l’écriture syllabique linéaire B, où les villes étaient devenues des villages ou avaient été abandonnées et l’économie avait perdu le dynamisme de celle de l’âge du bronze, bien que les échanges avec la Méditerranée orientale ne se soient jamais complètement interrompus. C’est pendant cette phase que le sens du mot qa-si-re-u, désignant le responsable d’un groupe de bronziers ou d’autres ouvriers dans les tablettes en linéaire B de Pylos et de Cnossos13 se transforme pour indiquer finalement le roi d’un peuple, basileus, un terme bien attesté chez Homère avec un glissement de sens qui cache une évolution progressive dans les attributions et les fonctions de cette charge. La phase de consolidation de la polis en revanche correspond en Crète au viie siècle et est marquée par la construction des temples consacrés à la divinité poliade et par la mise par écrit des premières lois, dont l’exemple le plus ancien dans le monde grec a été découvert à Dréros (loi contre l’itération du cosmat, datée par Henri van Effenterre vers 65014). La polis est désormais bien établie et ses institutions consolidées légifèrent pour défendre les intérêts des citoyens contre l’instauration d’éventuels pouvoirs personnels, notamment contre les régimes tyranniques qui étaient en train de s’établir ailleurs en Grèce.

  • 15 Kourou & Karetsou (1998, fig. 2-11) ; Stampolidis (2003, fig. 2, 8, 9).
  • 16 Pour les objets en bronze découverts dans la grotte de l’Ida, voir Matthäus (2015, pl. I-IX).

3La période de transition entre les deux phases, correspondant à la deuxième moitié du ixe et au viiie siècle (proto-géométrique B – géométrique récent), est fondamentale pour comprendre les évolutions qui ont conduit à la création d’institutions à la longévité remarquable puisque la plupart des poleis crétoises les ont gardées au fil des siècles tout en les adaptant au contexte historique et culturel. Parmi les phénomènes les plus significatifs de cette période on remarque la présence des Levantins sur l’île dont les attestations se multiplient : les témoignages concernent non seulement les échanges commerciaux mais aussi les semata funéraires de type exogène découverts à Cnossos et à Eleutherna15 (fig. 2, carte des sites) et les productions artisanales (orfèvrerie, boucliers en bronze, figurines en terre cuite, etc.) dont la technique et l’iconographie montrent de fortes influences proche-orientales16.

4Après avoir rapidement décrit l’état de la question, tâchons à présent de cibler les principales problématiques qui nécessitent encore d’être développées pour avancer dans l’étude du processus de formation de la cité en Crète. En effet, ayant déjà analysé ailleurs les principales caractéristiques de la polis crétoise, il s’agira ici simplement de proposer quelques réflexions sur des thématiques encore peu défrichées à partir de sites crétois récemment fouillés. Le développement de ces recherches pourrait contribuer à une comparaison plus ponctuelle entre l’expérience crétoise et la situation dans le reste du bassin égéen et, plus généralement, sur les côtes méditerranéennes pour ce qui est de l’origine et du fonctionnement de ce type d’organisation politique à l’époque archaïque.

2. La formation de nouvelles élites

  • 17 Homère, Iliade, XVIII, 509-540.
  • 18 Gaignerot-Driessen (2018, 63-64, fig. 6).
  • 19 Pour une description complète du site, voir Gaignerot-Driessen (2016, 200-215).

5Après la fin du système palatial, l’île a connu une longue période mouvementée pendant laquelle, dans un contexte d’émiettement du pouvoir, de nouvelles élites ont commencé à se former au sein des communautés en les dominant sans doute à tour de rôle, au milieu de compétitions et rivalités dont les contours restent à préciser à cause notamment de l’absence de sources textuelles contemporaines. Les institutions civiques qui vont agir à partir du viie siècle sont vraisemblablement le résultat d’un long travail de médiation visant à mettre un terme à des conflits qui doivent avoir caractérisé le quotidien des communautés grecques pendant le haut-archaïsme, comme Homère le décrit dans la fameuse scène du « Bouclier d’Achille »17. Or des nécropoles récemment fouillées en Crète livrent des attestations claires de l’existence de groupes sociaux différenciés. L’exemple le plus significatif est sans aucun doute celui de la nécropole de l’Anavlochos où les recherches effectuées récemment par Florence Gaignerot-Driessen ont permis de repérer sur une surface de 12 ha des tumuli abritant des sépultures multiples au mobilier riche et varié, des ustrina et des plateformes à l’intérieur de cercles funéraires18. Bien que les pilleurs aient détruit en partie cette vaste nécropole, l’emplacement des nombreux tumuli regroupés sur de petites éminences, bien visibles dans le paysage, a permis d’avancer l’hypothèse que ces tombes reflètent une organisation de la communauté par groupes sociaux distincts dont la définition plus précise découlera de l’étude du mobilier et des caractéristiques topographiques de la nécropole. L’habitat installé sur le massif de l’Anavlochos fut toutefois abandonné au début du viie siècle, au moment de la création de la polis de Milatos, dans la plaine côtière qui se trouve au nord du massif. L’établissement de l’Anavlochos, bien qu’ayant des dimensions assez importantes pendant le haut-archaïsme, ne devint pas une cité-État et constitue donc un véritable observatoire privilégié de la phase de formation de la polis, comme l’a bien montré Florence Gaignerot-Driessen19.

  • 20 Il s’agit surtout de tholoi ayant livré parfois des cratères richement décorés : voir Pautasso (201 (...)
  • 21 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 25 et note 37, pl. VI). Pour une position plus prudente, voir Pautass (...)
  • 22 Strabon, X, 4, 16 et 20. Sur l’andreion, voir Montecchi (2007) et Lefèvre-Novaro (2014, vol. 1, 164 (...)
  • 23 Themelis (2003, 25-31) ; Stampolidis (2004).
  • 24 Stampolidis (2001 et 2004).
  • 25 Pour une analyse typologique et stylistique des armes, voir Hoffmann (1972), avec fiches détaillées (...)
  • 26 Levi (1930-1931).
  • 27 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 188).
  • 28 Lefèvre-Novaro (2018, 192-193).
  • 29 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 234-236, fig. 47).
  • 30 Voir à ce propos, par exemple, les découvertes dans le secteur de la Porte de l’Ouest à Érétrie (Eu (...)

6Parmi les autres nécropoles qui ont fait l’objet de fouilles et publications récentes, les deux sites de Prinias et Eleutherna sont particulièrement intéressants puisque les données funéraires peuvent être mises en parallèle avec les bâtiments domestiques contemporains découverts dans les habitats, une double approche qui donne un aperçu global du phénomène en question. Dans le cas de Prinias, il serait par exemple possible de comparer certaines tombes de la nécropole de Sidérospilia20 avec le quartier de la terrasse méridionale, fouillé sur la Patela dans les années 1990. Dans ce secteur du plateau qui abrite la ville se trouve le soi-disant temple C, un édifice à foyer central caractérisé par trois pièces construites en enfilade et accessibles directement de la rue ; il pourrait s’agir d’un andreion21, le lieu où, selon Strabon22, les citoyens organisés par hétairies se réunissent et prennent leur repas ensemble dans les cités crétoises. Dans le cas d’Eleutherna, Petros Themelis23 a découvert dans le secteur oriental de l’acropole un mégaron daté des viiie-viie siècles, doté d’un foyer et de banquettes soutenues par des blocs en pierre sculptés, qui pourrait être mis en parallèle avec les tombes contemporaines de la nécropole d’Orthi Petra où la présence d’un bûcher et de cérémonies funéraires de type homérique a déjà été soulignée à plusieurs reprises par Nicolaos Stampolidis24. Les recherches en parallèle sur les nécropoles et les habitats contemporains constituent une thématique fondamentale pour cerner la naissance et l’évolution des élites au sein de la cité crétoise. L’activité de ces groupes aristocratiques est d’ailleurs attestée aussi dans les sanctuaires où les dédicaces d’armes25 sont nombreuses, par exemple, à Axos26, Gortyne27, Dréros (acropole occidentale)28, Phaistos29, etc. Il s’agit d’un témoignage fondamental du rôle joué par les attributs guerriers en tant que marqueurs sociaux lors du processus de création de la polis30.

3. Les composantes ethniques au sein de la polis

  • 31 Pour quelques pistes de recherche, voir Lefèvre-Novaro (2014, vol. 1, 52-53).
  • 32 Le Dictynnaion, installé au but de la péninsule de Rodopou, est le sanctuaire le plus fameux de cet (...)
  • 33 Britomartis à Dréros : cf. IC, I, IX, 1, 29 (serment des Drériens, daté vers 220 av. J.-C.).
  • 34 Cf. à Gortyne le mois Karneios (IC, IV, 197, 8 et 235, 7).
  • 35 IC, IV, 165, 1 ; 182, 21 ; 197, 5.
  • 36 Hall (1995 et 1997).
  • 37 Luce (2007).
  • 38 Paluchowski (2017).

7Un autre axe de recherche, qui mériterait d’être ultérieurement développé à partir des récents acquis de l’ethnoarchéologie est celui qui concerne les différentes composantes ethniques présentes dans l’île pendant le haut-archaïsme31. Il ne s’agit pas simplement de revenir sur la « question dorienne » et sur les Étéocrétois, mais de reprendre l’ensemble du dossier à travers l’analyse des sources littéraires, d’Homère à Strabon, des données épigraphiques et des traits culturels dont on a pu garder le souvenir. On songe, par exemple, aux cultes d’origine dorienne, comme celui d’Apollon Karneios, ou d’origine pré-grecque comme ceux de Dictynna32 et Britomartis33, sans oublier les noms des mois, attestés dans les calendriers des cités crétoises34, ainsi que les noms des tribus, par exemple les Dymanes, l’une des trois tribus doriennes traditionnelles, présente à Gortyne35. Le canevas méthodologique brossé par Jonathan Hall36 ainsi que les considérations développées lors du colloque de Toulouse en 200637 ont montré que, tout en gardant une approche prudente, il est possible d’avancer sur ce terrain épineux pour identifier les reconfigurations ethniques que l’île a connues à partir du xiie siècle et qui sont fondamentales pour mieux définir les différentes composantes qui ont participé à la formation des poleis en Crète. Adam Paluchowski a récemment publié une étude sur les Amyklaioi38 (une communauté dépendante attestée dans les inscriptions de Gortyne) qui concerne ce type de démarche.

4. Le développement des sanctuaires

  • 39 Sur le rôle joué par les sanctuaires extra-urbains dans le monde grec, l’étude de F. de Polignac (1 (...)
  • 40 Pour une bonne synthèse sur les sanctuaires crétois, voir Prent (2005).
  • 41 Snodgrass (1977).
  • 42 Par exemple à Axos, Gortyne, Dréros ; cf. Perlman (2004).
  • 43 Pautasso (2011).

8Les problématiques concernant les lieux de culte urbains, péri-urbains et extra-urbains39 et le rôle qu’ils ont joué pendant les phases de formation et de consolidation de la polis sont loin d’être épuisées40. Les sanctuaires furent en effet de véritables pôles d’agrégation des communautés politiques dès les origines, sous l’égide notamment de la divinité poliade, comme Anthony Snodgrass l’a bien mis en évidence dès les années 197041. Or en Crète le sanctuaire urbain en particulier joue un rôle fort significatif en devenant souvent aussi le lieu d’exposition des textes de lois qui sont inscrits sur les parois du temple42 ; il s’agit donc du véritable épiphanestatos topos de la cité qui devient d’emblée un lieu d’affichage pour les membres de l’élite, une situation clairement attestée à Prinias où, au cœur de la ville, le temple principal fut décoré au viie siècle d’une frise sculptée représentant un défilé de jeunes cavaliers armés de lance43. La poursuite des recherches sur cette thématique pourrait montrer que le cas de Prinias n’est pas isolé dans l’île.

  • 44 À Dréros, en revanche, le temple d’Apollon près de l’agora remonterait au viiie siècle (Zographaki (...)
  • 45 Lefèvre-Novaro et al. (2013, 6).
  • 46 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 183-191, pl. LXV – plan du temple).
  • 47 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 262-265, pl. LXXXIX – plan du site).
  • 48 Gaignerot-Driessen (2018a, 68-69) ; Gaignerot-Driessen (2018b, fig. 1-4).

9Si la construction des temples, par exemple en Messara, est datée généralement du viie siècle44, les origines de ces sanctuaires remontent dans plusieurs cas (Prinias45, Gortyne46, Haghia Triada47 — fig. 1, no 105) au proto-géométrique B (850-810 av. J.-C.), au début de la période charnière entre les phases de formation et de consolidation de la polis déjà mentionnées. En Crète orientale, sur le site de l’Anavlochos, Florence Gaignerot-Driessen48 date du proto-géométrique les débuts du sanctuaire installé au sommet de la montagne (dépôt 1) et du temple à banquette découvert au lieu-dit Kako Plaï. L’étude détaillée des centaines de figurines et de pinakes en terre cuite mises au jour dans ces sanctuaires permettra de préciser les fonctions des divinités vénérées ainsi que la chronologie et les relations entre ces lieux de culte, l’habitat (installé dans un vallon du massif) et la nécropole déjà mentionnée qui se développa au pied des pentes abruptes. Ces découvertes exceptionnelles fournissent aussi de nouvelles données sur l’évolution des sanctuaires à banquette dont la typologie architecturale, d’origine minoenne, perdure jusqu’à l’âge du fer tout en abritant des formes de culte différentes au fil des siècles.

5. Les origines de l’activité législative dans le monde grec

  • 49 Camassa (2011, 73-76 sur Zaleucos, et 148-153 sur Lycurgue).
  • 50 Pour une récente analyse à ce propos, voir Gagarin & Perlman (2016).
  • 51 Camassa (2011, 82).

10La Crète est connue dès l’Antiquité comme le berceau de l’activité législative dans le monde grec. Parmi les plus anciens législateurs connus, Zaleucos de Locres et Lycurgue de Sparte seraient venus en Crète pour s’instruire en matière législative et puiser l’inspiration pour établir les lois dans leurs patries respectives49. En effet, les données épigraphiques montrent que les communautés crétoises se dotent dès le viie siècle de lois écrites qui attestent un fonctionnement efficace des institutions et la volonté d’établir par écrit des normes auparavant transmises oralement. À titre d’exemple, il suffit de songer aux inscriptions archaïques découvertes à Dréros, Gortyne, Phaistos et parmi lesquelles le « code de Gortyne » constitue encore à ce jour l’ensemble de normes législatives le plus long et le mieux conservé de tout le monde grec50. Et pourtant les sources écrites n’ont conservé le souvenir d’aucun nomothète crétois, à l’exception de la tradition mythique concernant Minos qui reçoit de son père Zeus les lois pour ses sujets. S’agit-il simplement d’une conséquence de la rareté des sources littéraires concernant la Crète en général ? La diffusion de l’écriture des lois serait-elle à mettre en relation avec la présence dans l’île aux viiie-viie siècles des Levantins, habitués depuis des millénaires à l’écriture et à la diffusion des lois à travers les « Codes »51 ? Le souvenir des anciennes institutions de l’âge du bronze a-t-il joué un rôle dans l’attribution à Minos de ses prérogatives de législateur ? Ce vaste sujet mériterait d’être ultérieurement approfondi par une analyse détaillée à partir désormais de l’étude fondamentale de Michael Gagarin et Paula Perlman, parue en 2016.

6. Conclusions

  • 52 Nombreuses sont les études concernant cette thématique : en dernier lieu Glowacki & Vogeikoff-Broga (...)
  • 53 Pour une analyse sociologique des données concernant la construction de la cité grecque, voir maint (...)

11Si les caractéristiques du proto-urbanisme52 en Crète sont aujourd’hui assez bien connues et ont permis de définir les grandes lignes du phénomène de consolidation de la polis à travers l’édification des quartiers d’habitations, de l’agora, des sanctuaires et des secteurs artisanaux, de nombreuses zones d’ombre persistent encore vis-à-vis de la phase de formation de la cité-État. Dans cette île, située à la croisée des principales routes maritimes méditerranéennes, les influences levantines ainsi que le souvenir d’anciennes formes institutionnelles de l’âge du bronze peuvent en grande partie expliquer la précocité et les particularités de l’organisation de la polis sur l’île par rapport au reste du monde grec pendant le haut-archaïsme. Les thématiques que nous avons mises en exergue constituent autant d’axes de recherche privilégiés dont le développement permettrait de mieux cerner les acteurs53, les modalités et les étapes chronologiques de l’évolution qui aboutit à la création de l’une des formes d’organisation politique les plus durables de l’Antiquité.

Haut de page

Bibliographie

AURA JORRO Francisco (éd.), Diccionario Griego-Español. Diccionario micénico, vol. I-II, Madrid, CSIC, 1985.

CAMASSA Giorgio, Scrittura e mutamento delle leggi nel mondo antico, Rome, L’Erma di Bretschneider, 2011.

DUPLOUY Alain, Construire la cité. Essai de sociologie historique sur les communautés de l’archaïsme grec, Paris, Les Belles Lettres, 2019.

FUSTEL DE COULANGES Numa Denys, La cité antique. Étude sur le culte, le droit, les institutions de la Grèce et de Rome, Paris, Silberman, 1864.

GAGARIN Michael & PERLMAN Paula, The Laws of Ancient Crete, Oxford, Oxford University Press, 2016.

GAIGNEROT-DRIESSEN Florence, De l’occupation postpalatiale à la cité-État grecque : le cas du Mirambello (Crète), Louvain/Liège, Peeters, 2016.

GAIGNEROT-DRIESSEN Florence, « La formation des cités grecques (xive-viie siècle av. n. è.) : approche archéologique à partir de quelques cas crétois », REG, 131, 2018a, p. 49-73.

GAIGNEROT-DRIESSEN Florence, « Ladies of Anavlochos: Six Centuries of Female Devotion on a Cretan Mountain », Kentro, 21, 2018b, p. 9-11.

GHILARDI Matthieu et al., « Étude paléo-environnementale autour du site de Phaistos (plaine de la Messara, Crète, Grèce) : mise en évidence d’une phase de sédimentation lacustre pendant l’époque minoenne », dans D. Lefèvre-Novaro, L. Martzolff & M. Ghilardi (éd.), Géosciences, archéologie et histoire en Crète de l’âge du bronze récent à l’époque archaïque (Colloque international pluridisciplinaire, ANR DIKIDA, Strasbourg, 16-18 octobre 2013), Padoue, Aldo Ausilio Editore in Padova, 2015, p. 125-140.

GHILARDI Matthieu et al., « First Evidence of a Lake at Ancient Phaistos (Messara Plain, South-Central Crete, Greece): Reconstructing Paleoenvironments and Differentiating the Roles of Human Land-Use and Paloeclimate from Minoan to Roman Times », The Holocene, 2018, p. 1-20.

GLOWACKI Kevin & VOGEIKOFF-BROGAN Natalia (éd.), Stega. The Archaeology of Houses and Households in Ancient Crete (Proceedings of International Colloquium, Hierapetra, May 2005), Princeton, American School of Classical Studies at Athens, 2011.

GUIZZI Francesco, « Synoecism in Archaic Crete », dans W.-D. Niemeier, O. Pilz & I. Kaiser (éd.), Kreta in der geometrischen und archaischen Zeit (Akten des Internationalen Kolloquiums, Athen, 27-29 Januar 2006), Munich, Hirmer Verlag, 2013, p. 331-340.

HAGGIS Donald et al., « Excavations in the Archaic Civic Buildings at Azoria in 2005–2006 », Hesperia, 80, 2011a, p. 1-70.

HAGGIS Donald et al., « The Excavation of Archaic Houses at Azoria in 2005–2006 », Hesperia, 80, 2011b, p. 431-489.

HALL Jonathan, « Approaches to Ethnicity in the Early Iron Age of Greece », dans N. Spencer (éd.), Time, Tradition and Society in Greek Archaeology. Bridging the “Great Divide”, Londres/New York, Routledge, 1995, p. 6-17.

HALL Jonathan, Ethnic Identity in Greek Antiquity, Cambridge, Cambridge University Press, 1997.

HOFFMANN Herbert, Early Cretan Armorers, Mayence, Verlag Philipp von Zabern, 1972.

IC = HALBHERR Federico & GUARDUCCI Margherita, Inscriptiones Creticae, Rome, Libreria dello stato, 1935-1942.

KOUROU Nota & KARETSOU Alexandra, « An Enigmatic Stone from Knossos: A Reused Cippus? », dans V. Karageorghis & N. Stampolidis (éd.), Eastern Mediterranean: Cyprus – Dodecanese – Crete 16th–6th Century BC (Proceedings of the International Symposium, Rethymnon, 13–16 May 1997), Athènes, University of Crete & A. G. Leventis Foundation, 1998, p. 243-254.

LEFÈVRE-NOVARO Daniela, « Les débuts de la polis (l’exemple de Phaistos-Crète) », Ktèma, 32, 2007, p. 467-495.

LEFÈVRE-NOVARO Daniela, Du massif de l’Ida aux pentes du mont Diktè. Peuples, territoires et communautés en Messara du xiiie au viie siècle av. J.‑C., vol. 1-2, Paris, De Boccard, 2014.

LEFÈVRE-NOVARO Daniela, « Phaistos, Dréros, Praisos : monuments publics et naissance de la polis en Crète », Archimède, 5, 2018, p. 185-201.

LEFÈVRE-NOVARO Daniela, « The Messara », dans I. Lemos & A. Kotsonas (éd.), A Companion to the Archaeology of Early Greece and the Mediterranean, vol. 2, 2019, p. 1055-1065.

LEFÈVRE-NOVARO Daniela et al., « Dreros e Priniàs: nuovi dati e prospettive di ricerca sulla polis a Creta », Thiasos, 2/2, 2013, p. 3-20.

LEVI Doro, « I bronzi di Axos », Annuario della Scuola Archeologica di Atene, vol. 13-14, 1930-1931, p. 43-146.

LUCE Jean-Marc (éd.), Les identités ethniques dans le monde grec antique (Actes du Colloque international, Toulouse, 9-11 mars 2006), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007.

MATTHÄUS Hartmut, « Heiligtum und Polisentwicklung. Zur Geschichte des Kultes in der heiligen Höhle des Zeus auf dem Berg Ida », dans D. Lefèvre-Novaro, L. Martzolff & M. Ghilardi, Géosciences, archéologie et histoire en Crète de l’âge du bronze récent à l’époque archaïque (Colloque international pluridisciplinaire, ANR DIKIDA, Strasbourg, 16-18 octobre 2013), Padoue, Aldo Ausilio Editore, 2015, p. 235-260.

MAZARAKIS AINIAN Alexander (éd.), The Dark Ages Revisited (Acts of an International Symposium in Memory of William D. E. Coulson, University of Thessaly, Volos, 14–17 June 2007), Volos, University of Thessaly Press, 2011.

MONTECCHI Barbara, « Alcune riflessioni sugli andreia e sulle agelai cretesi », Annuario della Scuola Archeologica di Atene, 85, 2007, p. 83-117.

PALERMO Dario et al., « Prinias. Scavi e ricerche degli anni 2006-2010 », Annuario della Scuola Archeologica di Atene, 95, 2017, p. 427-496.

PALUCHOWSKI Adam, « La localisation et l’origine de la communauté dépendante des Amyklaioi de la plaine de la Messara en Crète : essai de replacement dans le contexte topographique et historique de la cité de Gortyne », Dialogues d’histoire ancienne, 43, 2017 (1), p. 117-150.

PAUTASSO Antonella, « Immagini e identità. Osservazioni sulla scultura di Prinias », dans G. Rizza (éd.), Identità culturale, etnicità, processi di trasformazione a Creta fra Dark Age e Arcaismo. Per i cento anni dello scavo di Prinias, 1906-2006 (Atti del convegno, Atene, 9-12 novembre 2006), Catania, Centro di Archeologia Cretese, 2011, p. 97-107.

PAUTASSO Antonella, « “… The Result can be bold and Startling”. Crateri figurati d’età geometrica dalla necropoli di Siderospilia (Prinias) », Annuario della Scuola Archeologica di Atene, 96, 2018, p. 497-518.

PAUTASSO Antonella & RIZZA Salvatore, « À l’intérieur de l’habitat, à l’intérieur de l’oikos. Espaces et fonctions dans l’îlot du versant méridional de Prinias », dans D. Lefèvre-Novaro, L. Martzolff & M. Ghilardi, Géosciences, archéologie et histoire en Crète de l’âge du bronze récent à l’époque archaïque (Colloque international pluridisciplinaire, ANR DIKIDA, Strasbourg, 16-18 octobre 2013), Padoue, Aldo Ausilio Editore in Padova, 2015, p. 275-292.

PERLMAN Paula, « Writing on the Walls. The Architectural Context of Archaic Cretan Laws », dans L. P. Day, M. S. Mook & J. D. Muhly (éd.), Crete beyond the Palaces (Proceedings of the Crete 2000 Conference), Philadelphie, INSTAP, 2004, p. 181-197.

POLIGNAC François de, La nascita della città greca. Culti, spazio e società nei secoli VIIIe e VIIe a.C., Milano, Jaca Book, 1991 (traduction italienne mise à jour ; 1re édition française 1984).

PRENT Mieke, Cretan Sanctuaries and Cults. Continuity and Change from Late Minoan III C to the Archaic Period, Leyde/Boston, Brill, 2005.

SHAW John & SHAW Maria (éd.), Kommos IV: The Greek Sanctuary, Part 1 (Text) and 2 (Plates), Princeton, Princeton University Press, 2000.

SNODGRASS Antony, Archaeology and the Rise of the Greek State, Cambridge, Cambridge University Press, 1977.

STAMPOLIDIS Nicolaos, « Οι ταφικές πύρες στην αρχαία Ελεύθερνα », dans N. Stampolidis (éd.), Καύσεις στην εποχή του Χαλκού και την πρώιμη εποχή του Σιδήρου (Ρόδος, 29 Απριλίου-2 Μαίου 1999), Athènes, Museum of Cycladic Art, 2001, p. 187-199.

STAMPOLIDIS Nicolaos, « On the Phoenician Presence in the Aegean », dans N. Stampolidis & V. Karageorghis (éd.), Sea Routes… Interconnections in the Mediterranean 16th–6th Centuries BC (Proceedings of the International Symposium, Rethymnon, 29 September–2 October 2002), Athènes, University of Crete and Leventis Foundation, 2003, p. 217-232.

STAMPOLIDIS Nicolaos (éd.), Ελεύθερνα. Πόλη – aκρόπολη – νεκρόπολη, Athènes, Museum of Cycladic Art, 2004.

THEMELIS Petros, Ancient Eleutherna. East Sector, Athènes, Ministry of Culture Archaeological Receipts Fund, 2003.

VAN EFFENTERRE Henri & RUZÉ Françoise, Nomima I. Recueil d’inscriptions politiques et juridiques de larchaïsme grec, Rome, École française de Rome & De Boccard, 1994.

WALLACE Saro, Ancient Crete. From Successful Collapse to Democracy’s Alternatives, Twelfth to Fifth Centuries BC, Cambridge, Cambridge University Press, 2010.

ZOGRAPHAKI Vassiliki & FARNOUX Alexandre, « Dréros : cité et sanctuaires », dans F. Gaignerot-Driessen & J. Driessen (éd.), Cretan Cities: Formation and Transformation, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2014, p. 103-117.

Haut de page

Notes

1 Fustel de Coulanges (1864).

2 Pour une tentative en ce sens, voir Lefèvre-Novaro (2007, 469-476) avec bibliographie détaillée.

3 Mazarakis Ainian (2011). Cette thématique a été au cœur du récent colloque international Regional Approaches to Early Greek Society qui a eu lieu à Tübingen en décembre 2018.

4 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 209-244).

5 Palermo et al. (2017, 469-476). Pour un aperçu général du site, voir aussi Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 21-53, pl. II-III).

6 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 172-197, pl. LXIII).

7 Gaignerot-Driessen (2016, 221-242).

8 Lefèvre-Novaro (2018, 189-190, fig. 4).

9 Guizzi (2013).

10 Lefèvre-Novaro (2007, 469 et note 19).

11 Wallace (2010, 229-253) attribue un rôle important à la phase des « proto-poleis » (xe-viie siècle av. J.-C.).

12 Ghilardi et al. (2015, 132-133) ; Ghilardi et al. (2018, 13-14).

13 Aura Jorro (1993, s. v. qa-si-re-u/qa-si-re-wi-ja).

14 Van Effenterre & Ruzé (1994, 306-308, no 81).

15 Kourou & Karetsou (1998, fig. 2-11) ; Stampolidis (2003, fig. 2, 8, 9).

16 Pour les objets en bronze découverts dans la grotte de l’Ida, voir Matthäus (2015, pl. I-IX).

17 Homère, Iliade, XVIII, 509-540.

18 Gaignerot-Driessen (2018, 63-64, fig. 6).

19 Pour une description complète du site, voir Gaignerot-Driessen (2016, 200-215).

20 Il s’agit surtout de tholoi ayant livré parfois des cratères richement décorés : voir Pautasso (2018), fig. 5 pour le plan de la nécropole.

21 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 25 et note 37, pl. VI). Pour une position plus prudente, voir Pautasso & Rizza (2015, 280-282).

22 Strabon, X, 4, 16 et 20. Sur l’andreion, voir Montecchi (2007) et Lefèvre-Novaro (2014, vol. 1, 164-165).

23 Themelis (2003, 25-31) ; Stampolidis (2004).

24 Stampolidis (2001 et 2004).

25 Pour une analyse typologique et stylistique des armes, voir Hoffmann (1972), avec fiches détaillées et planches en noir et blanc et en couleurs.

26 Levi (1930-1931).

27 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 188).

28 Lefèvre-Novaro (2018, 192-193).

29 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 234-236, fig. 47).

30 Voir à ce propos, par exemple, les découvertes dans le secteur de la Porte de l’Ouest à Érétrie (Eubée), notamment la tombe no 6, riche en armes et autres objets métalliques. Sur ces données d’interprétation controversée, voir maintenant la synthèse de Duplouy (2019, 117-120), avec bibliographie précédente.

31 Pour quelques pistes de recherche, voir Lefèvre-Novaro (2014, vol. 1, 52-53).

32 Le Dictynnaion, installé au but de la péninsule de Rodopou, est le sanctuaire le plus fameux de cette déesse typiquement crétoise ; il fut fréquenté jusqu’à l’époque romaine.

33 Britomartis à Dréros : cf. IC, I, IX, 1, 29 (serment des Drériens, daté vers 220 av. J.-C.).

34 Cf. à Gortyne le mois Karneios (IC, IV, 197, 8 et 235, 7).

35 IC, IV, 165, 1 ; 182, 21 ; 197, 5.

36 Hall (1995 et 1997).

37 Luce (2007).

38 Paluchowski (2017).

39 Sur le rôle joué par les sanctuaires extra-urbains dans le monde grec, l’étude de F. de Polignac (1991) reste fondamentale.

40 Pour une bonne synthèse sur les sanctuaires crétois, voir Prent (2005).

41 Snodgrass (1977).

42 Par exemple à Axos, Gortyne, Dréros ; cf. Perlman (2004).

43 Pautasso (2011).

44 À Dréros, en revanche, le temple d’Apollon près de l’agora remonterait au viiie siècle (Zographaki & Farnoux, 2014, 109, fig. 5.2), comme d’ailleurs le temple B de Kommos (phases 1-2) qui abrite le tripillar shrine de typologie levantine (Shaw & Shaw, 2000, pl. 1.30).

45 Lefèvre-Novaro et al. (2013, 6).

46 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 183-191, pl. LXV – plan du temple).

47 Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, 262-265, pl. LXXXIX – plan du site).

48 Gaignerot-Driessen (2018a, 68-69) ; Gaignerot-Driessen (2018b, fig. 1-4).

49 Camassa (2011, 73-76 sur Zaleucos, et 148-153 sur Lycurgue).

50 Pour une récente analyse à ce propos, voir Gagarin & Perlman (2016).

51 Camassa (2011, 82).

52 Nombreuses sont les études concernant cette thématique : en dernier lieu Glowacki & Vogeikoff-Brogan (2011) sur toute l’île de Crète, de l’âge du bronze à l’époque romaine ; Haggis (2011a et 2011b) sur Azoria ; Lefèvre-Novaro (2014, 153-188) sur la Messara.

53 Pour une analyse sociologique des données concernant la construction de la cité grecque, voir maintenant Duplouy (2019).

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1. – Carte de la Messara avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 2).
Crédits © Programme ANR DIKIDA
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/607/img-1.png
Fichier image/png, 717k
Titre Fig. 2. – Carte de la Crète avec les principaux sites archéologiques mentionnés dans le texte, d’après Lefèvre-Novaro (2014, vol. 2, carte no 7).
Crédits © Programme ANR DIKIDA
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/607/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 287k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Daniela Lefèvre-Novaro, « Le processus de formation des poleis en Crète : état de la question et perspectives de recherche »Gaia [En ligne], 22-23 | 2020, mis en ligne le 30 juin 2020, consulté le 17 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/607 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/gaia.607

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search