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AccueilNuméros22-23DOSSIER THÉMATIQUE À l’aube des ...I. Formation des citésConstitution d’un paysage urbain ...

DOSSIER THÉMATIQUE
À l’aube des villes antiques : vocabulaire de la cité et formes urbaines
I. Formation des cités

Constitution d’un paysage urbain et diffusion du modèle de la cité grecque en Carie à l’époque hellénistique

Constitution of a Cityscape and Diffusion of the Greek City-State Model in Caria in the Hellenistic Period
Gabrièle Larguinat-Turbatte

Résumés

Dans la Carie hellénistique, la constitution d’un paysage urbain de type grec paraît étroitement liée au phénomène politique et culturel de l’adoption du modèle de la cité grecque. L’une des raisons de la construction d’édifices publics, en particulier ceux qui abritent les différentes institutions politiques et administratives de la cité, est qu’il existe une intense vie civique tout au long de l’époque hellénistique. De même, les communautés traduisent dans la pierre l’importance des pratiques culturelles qui prennent place dans les théâtres et dans les gymnases. En ce qui concerne les modalités de financement, les cités cariennes ont mis en œuvre des pratiques financières grecques qui ont favorisé la constitution progressive d’un paysage urbain caractéristique d’une cité grecque.

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Texte intégral

1. Introduction

  • 1 Les illustrations (carte et photographies) sont de l’auteur.

1La Carie hellénistique comprend de nombreuses villes : cités grecques côtières, villes cariennes au développement architectural parfois ancien et fondations royales macédoniennes (fig. 11).

Fig. 1. – La Carie à l’époque hellénistique.

Fig. 1. – La Carie à l’époque hellénistique.
  • 2 Par exemple : Robert (1954) ; Debord & Varinlioğlu (2001) ; Piras (2010) ; Adiego (2013).
  • 3 Sauf précision contraire, toutes les dates s’entendent avant J.-C.
  • 4 P. ex. à Bargasa, Orthosia et Hyllarima : cf. Debord & Varinlioğlu (2010). Sur les difficultés de d (...)
  • 5 Sur la poliadisation, voir Sartre (2001, 279-281) et Couvenhes & Heller (2006). Sur la poliadisatio (...)

2Les spécificités culturelles et géographiques de cette région ont été bien mises en évidence depuis les travaux de Jeanne et Louis Robert. Leur compréhension s’est affinée grâce aux prospections des équipes françaises et allemandes et aux progrès de la connaissance de la langue carienne et de l’onomastique2. Deux phénomènes majeurs sont à l’œuvre au cours de l’époque hellénistique. L’un est institutionnel, l’autre urbanistique. Amorcée au ive siècle3 et parfois très avancée durant ce siècle dans les cités côtières, la diffusion du modèle de la cité grecque se généralise à l’ensemble de la Carie aux siècles suivants. Du point de vue de l’urbanisme, la constitution d’un paysage urbain de type grec paraît suivre le même cheminement. Plus précoce sur le littoral, il caractérise de nombreux sites de Carie intérieure où les cités, tout en conservant leur topographie traditionnelle, adoptent peu à peu une architecture grecque associée à des transformations urbanistiques destinées à régulariser la trame urbaine4. Il semble ainsi que dans l’intérieur de la Carie, où l’évolution est un peu plus tardive que sur la côte, la constitution d’un paysage urbain accompagne le processus de poliadisation, c’est-à-dire la transformation de ces communautés en cités de modèle grec5.

  • 6 Le terme d’hellénisation, aujourd’hui débarrassé de toute hiérarchisation entre une culture grecque (...)
  • 7 Debord (2005, 377).
  • 8 Hornblower (1982). Sur l’architecture et l’urbanisme dans la Carie hécatomnide, voir Linders & Hell (...)
  • 9 Cette « grécisation » est profonde dans les régions qu’ils dominent et plus tardive dans les espace (...)
  • 10 Debord & Varinlioğlu (2010, 345) : p. ex. le naos de Bargasa et l’agora d’Orthosia doivent être amé (...)

3Les changements politiques et urbains en question relèvent du phénomène de l’hellénisation6, une notion opérante ici puisqu’il s’agit bien de l’adoption des formes architecturales typiquement grecques que sont les édifices politiques, les théâtres et les gymnases, associée à celle de la forme politique de la cité grecque. Pour autant, hellénisation ne suppose pas déculturation, puisque les communautés hellénisées de Carie conservent certains traits spécifiques à leur identité carienne7. Voulue par les Hécatomnides dès le ive siècle8, elle s’accentue progressivement aux siècles suivants9. Pierre Debord a montré que le gradient de l’hellénisation diminue depuis le littoral vers l’intérieur des terres, notamment du fait de son ancienneté dans les régions de domination hécatomnide. Par comparaison avec l’Ionie voisine ou avec les cités côtières cariennes, l’hellénisation est plus tardive et moins profonde en Carie intérieure. C’est au cours de l’époque hellénistique qu’elle devient plus visible et plus prégnante dans tous les domaines, le iie siècle constituant un moment d’accélération des transformations10.

  • 11 Pausanias, Description de la Grèce, X, 4, 1.

4L’attention sera portée ici à certains bâtiments caractéristiques de la vie civique grecque : les édifices politiques, les théâtres et les gymnases. Pour l’époque hellénistique, il n’est pas question de reprendre les mots de Pausanias au sujet de Phanopeus en Phocide, qui transcrit les représentations des Grecs du iie siècle apr. J.-C., pour lesquels une ville sans bureau des magistrats (archeia), sans gymnase, sans théâtre et sans agora n’est pas une cité11. Pour l’époque hellénistique où les paysages urbains sont en construction, un tel jugement ne peut être systématisé même si c’est vers ce modèle que convergent peu à peu les villes de Carie.

  • 12 De nombreux édifices sont dans un bon état de conservation, mais ont rarement été fouillés. Les dat (...)
  • 13 Pour une mise au point sur la notion de fabrique urbaine, voir Larguinat-Turbatte (2014, 466-467, a (...)

5Les vestiges archéologiques et les inscriptions s’éclairent mutuellement pour comprendre les transformations institutionnelles, culturelles et urbaines de ces sociétés12. En dressant la liste des édifices attestés par l’ensemble des sources, et en portant l’attention sur ceux dont la date de construction ou de réfection peut être appréhendée, il est possible de percevoir les rythmes d’avancée de la fabrique urbaine, c’est-à-dire du processus de construction de la ville perçu comme le reflet des choix des acteurs et de la situation des communautés13. L’ensemble de la documentation révèle des pratiques caractéristiques des cités du reste du monde grec associées à un certain nombre de spécificités cariennes.

  • 14 À ce sujet, les fondations royales et les installations de colons macédoniens sont un facteur déter (...)

6À partir de l’époque hellénistique, les communautés ayant adopté un fonctionnement institutionnel grec se dotent d’édifices spécifiques propices au bon déroulement de la vie politique. De même, la construction de théâtres et de gymnases mobilise les ressources des cités au fur et à mesure que se diffusent les pratiques culturelles grecques14. Le rythme de la transformation des espaces urbains est régulier, avec une accélération au cours du iie siècle. Enfin, la documentation épigraphique montre que la prise de décision se fait conformément aux pratiques grecques, de même que le financement qui fait appel à tout l’éventail des possibilités dont disposent les cités. Cette diversité des ressources financières a facilité la constitution d’un paysage urbain de type grec.

2. La vie politique

  • 15 Dans les tableaux, les sources permettant de connaître l’existence d’un édifice sont abrégées ainsi (...)

7L’ensemble des édifices politiques destinés à abriter les institutions civiques est attesté en Carie à l’époque hellénistique (tableau 1)15.

Tableau 1. – Tableau des édifices politiques attestés en Carie.

Tableau 1. – Tableau des édifices politiques attestés en Carie.
  • 16 Naumann & Naumann (1973, 67-79) ; Söğüt (2012, 48).
  • 17 Sur Alabanda, voir Lauter (1971, 134-139) et Isler (2017, 41). Sur Héraclée du Latmos, voir Wulzing (...)
  • 18 Isager (2004, no 4a, l. 10) ; Fabiani (2015, 314, l. 2) ; IK, 28.2-Iasos 252.
  • 19 Appien, Mithridatique, 23. En 88, lors du massacre des Italiens, certains d’entre eux se réfugient (...)

8Des bouleutéria ont été mis au jour à Alabanda, Héraclée du Latmos et Stratonicée de Carie (fig. 2)16. Ils ne se démarquent pas de ceux d’autres régions du monde grec et présentent une architecture similaire à celle des bouleutéria d’Ionie dont ils pourraient être les contemporains17. Ainsi, au-delà de l’adoption d’un fonctionnement institutionnel grec, les cités cariennes choisissent les mêmes types architecturaux que ceux employés par leurs voisines ioniennes. D’autres bouleutéria sont mentionnés dans des inscriptions à Halicarnasse et à Iasos (ιιιe et iie siècles)18. Enfin celui de Caunos est connu grâce à un épisode raconté par Appien en 8819.

Fig. 2. – Bouleutéria de Carie.

Fig. 2. – Bouleutéria de Carie.

D’après Edhem Bey (1905, fig. 3), Krischen (1941, pl. 25), Mert (2008, fig. 131).

  • 20 Le premier abrite les réunions de l’assemblée, le second celles du conseil des anciens, la gérousia(...)

9Les lieux de réunion d’autres types d’assemblées sont aussi connus pour les dernières années de l’époque hellénistique : Vitruve mentionne un ekklèsiastèrion à Tralles et Strabon cite le gérontikon de Nysa20.

  • 21 Kızıl et al. (2015, l. 13). L’hypothèse la plus probable est que les personnages honorés soient tro (...)
  • 22 IK, 28.2-Iasos 608, l. 31-32.
  • 23 IK, 28.1-Iasos 82, l. 27-28.
  • 24 IK, 36.1-Tralleis 25, l. 6-7. Sur l’identité d’Alexandros, voir : Merkelbach (1975) ; J. et L. Robe (...)
  • 25 IKaunos, 19, l. 97-98.

10Les prytanées apparaissent fréquemment dans la documentation épigraphique, car l’invitation au prytanée (invitation simple ou sitèsis) constitue un honneur répandu pour les évergètes des cités. À l’époque du satrape Asandros (321/320), trois épimélètes sont invités au prytanée de Pidasa21. Dans les années ca 270-261, un juge de Téos reçoit l’hospitalité au prytanée de Bargylia22. Dans les années 250 à Iasos, des juges iasiens intervenus à Calymna sont invités au prytanée23. Au cours du iiie siècle, la cité de Tralles confère à un certain Alexandros la nourriture au prytanée24. Plus tard, au iie siècle, c’est un ambassadeur de Smyrne qui est invité au prytanée de Caunos25.

  • 26 IK, 28.2-Iasos 608, l. 31-32 ; Blümel (1994, no 45, 2-4). Le prytanée a pu être endommagé au cours (...)

11À Bargylia, cette fonction d’hospitalité du prytanée est énoncée dans un décret pour Téos et un juge téien et vient enrichir l’exposé des motifs du décret honorifique pour Poseidonios datant des années qui suivent la guerre d’Aristonicos (129-127). L’importance de l’action de Poseidonios en faveur de la restauration du prytanée est accentuée par le rôle essentiel du lieu dans la vie civique26 :

[…] ἐπε͙μ͙ελήθη δὲ ὁμοί[ως καὶ] τῆς τοῦ πρυτανείου ἐπισ-
κευῆς ἐν ὧ̣ι συμβαίνει τοὺς ξενισμοὺς καὶ τὰς ὑποδοχὰς ὑπὸ τοῦ δή
μου γίνεσθαι, κτλ.

  • 27 Sauf mention contraire, toutes les traductions sont de l’auteur.

« […] il a été chargé de la même manière de la restauration du prytanée dans lequel il arrive que des réceptions d’étrangers et des banquets publics soient organisés par le peuple […]27. »

  • 28 IK, 41-Knidos 221, l. 47-48, l. 53 ; Isager (2004, no 4a, l. 19).
  • 29 IK, 28.1-Iasos 30, l. 12 ; IK, 28.1-Iasos 31, l. 4-5 ; IK, 28.2-Iasos 252, l. 1 ; Maddoli (2007, no(...)
  • 30 IK, 28.1-Iasos 22, l. 7. Sur le local lui-même, voir Levi (1969-1970, 493) et Berti & Delrieux (201 (...)
  • 31 IK, 68-Stratonikeia 1505, l. 4.

12Les tribunaux peuvent se réunir dans des édifices spécifiques : les dicasteria de Cnide et d’Halicarnasse sont clairement identifiés dans la ville (iiie siècle)28. Comme ailleurs dans le monde grec, les magistrats disposent de locaux nommés archeia : à Iasos, l’archeion est connu entre le dernier tiers du ive siècle et le iie siècle par des clauses de gravure, une dédicace et un décret honorifique29. Le local des agoranomes d’Iasos, l’agoranomion, a été identifié grâce à une inscription du iie siècle gravée sur les piédroits de la porte de l’une des pièces construites à l’arrière de la stoa est de l’agora30. À Stratonicée de Carie, le local des stratèges, le stratègeion, sert de point de repère pour l’organisation de la défense de la ville (milieu du iiie siècle)31.

  • 32 Sur Pidasa, voir Kızıl et al. (2015, l. 13).
  • 33 Piras (2010).

13Les premières attestations (archéologiques et épigraphiques) d’édifices politiques dans des cités cariennes datent de la fin du ive siècle, comme dans la région voisine de l’Ionie. La Carie adopte les mêmes pratiques architecturales et épigraphiques et connaît une hellénisation et une poliadisation plus poussée dès les premières années de l’époque hellénistique32, y compris dans des communautés conservant d’importants traits cariens jusque dans les siècles suivants33.

3. Les théâtres

  • 34 Serdaroğlu (1982, 355).
  • 35 Berti, Masturzo & Vittori (2015, 141).
  • 36 Les références entre parenthèses concernent un indice épigraphique laissant penser qu’un théâtre ex (...)

14Les cités cariennes se dotent d’un théâtre de bonne heure, peut-être dès la fin de l’époque classique (Halicarnasse34 et Iasos35), pour la plupart au cours de l’époque hellénistique (tableau 2)36.

Tableau 2. – Théâtres de Carie.

Tableau 2. – Théâtres de Carie.
  • 37 Sur Alinda, voir De Bernardi Ferrero (1969, 197). Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 149 (...)

15Généralement la chronologie est difficile à établir. Dans la plupart des cas, l’étude architecturale conduit à dater approximativement les édifices de l’époque hellénistique comme à Alinda (fig. 3), Bargasa et Eurômos37. Où qu’ils soient en Carie, les théâtres, souvent construits en matériau local, ne présentent pas de caractéristiques architecturales spécifiques.

  • 38 Porte ouest (iie siècle) : cf. Pedersen & Isager (2015, 310). Dédicace reproduite infra.
  • 39 Hyllarima (iie ou début du ier siècle) : cf. Debord & Varinlioğlu (2018, no 22). Stratonicée de Car (...)

16Les inscriptions font état de travaux d’amélioration des édifices préexistants au iie siècle où le théâtre d’Halicarnasse est orné d’une porte monumentale38 et où Hyllarima et Stratonicée de Carie dotent leur théâtre d’un proskènion de marbre39.

Fig. 3. – Théâtres d’Alinda (entrée nord-est), d’Héraclée du Latmos (escaliers et gradins) et de Cnide (koilon du théâtre du bas) (de gauche à droite).

Fig. 3. – Théâtres d’Alinda (entrée nord-est), d’Héraclée du Latmos (escaliers et gradins) et de Cnide (koilon du théâtre du bas) (de gauche à droite).
  • 40 Robert (1937, 523), qui s’appuie sur Strabon, Géographie, XIV, 2, 25 (C 660). Johannowsky (1969-197 (...)
  • 41 À titre de comparaison, le koilon du théâtre de Magnésie du Méandre mesure environ 75 m de diamètre (...)
  • 42 Il s’agit d’un appareil rectangulaire présentant une assise d’orthostates surmontée de parpaings en (...)
  • 43 Mert (2008, 93, n. 582). Les escaliers d’accès à la partie supérieure du koilon datent de l’époque (...)

17À Stratonicée de Carie, le théâtre occupe le versant nord d’une colline située au sud de la ville et devait s’inscrire dans la trame urbaine orthogonale. À l’exception du proskènion, l’édifice n’est pas daté avec précision. Louis Robert proposait une construction au iiie siècle, à l’époque de la fondation de la ville40, mais rien ne permet de le confirmer actuellement. Le koilon est particulièrement bien conservé dans sa partie inférieure, à l’exception de ses extrémités nord où les gradins se sont affaissés probablement suite à des mouvements de terrain. Le théâtre est adossé à la pente naturelle de la colline et présente un plan et des dimensions similaires à celles de nombreux autres théâtres micrasiatiques de l’époque hellénistique et du début de l’époque impériale (ca 75 x 80 m)41. Son koilon en demi-cercle outrepassé est limité au nord par l’analemma construit dans un appareil caractéristique des édifices de la ville et dont les crampons métalliques ont fait l’objet d’une récupération systématique42. Seule la partie inférieure du koilon appartient à l’époque hellénistique, la volée de gradins supérieure datant probablement de l’époque impériale43. L’accès à l’orchestra se fait par deux portes de parodos dont celle située à l’est demeure en place. L’orchestra de 21,60 m de diamètre, avec son sol en terre battue, est bordée par un banc de proédrie en marbre blanc (fig. 4).

Fig. 4. – Stratonicée de Carie : le théâtre vu du nord.

Fig. 4. – Stratonicée de Carie : le théâtre vu du nord.
  • 44 Les nombreux blocs conservés autorisent des restitutions relativement fiables.
  • 45 Mert (2008, PS. AF. 2) ; IK, 22.1-Stratonikeia 1031. Sur les triglyphes, voir Mert (2008, 107).

18Seules les fondations de la skènè de ca 5,20 x 16,70 m sont conservées. Le proskènion financé par des évergètes locaux (ca 2,88 x 18,70 m) présente en façade 10 demi-colonnes doriques cannelées placées entre deux piliers44. Certains entrecolonnements étaient pourvus de portes. Au-dessus des demi-colonnes, l’architrave dorique constituée de blocs d’architrave-frise porte les dédicaces de différents éléments du proskènion. Sa réalisation a dû s’étaler sur plusieurs décennies au iie siècle, comme l’indiquent la paléographie des dédicaces et les différences de traitement des triglyphes de la frise45 (fig. 5).

Fig. 5. – Stratonicée de Carie : bloc d’architrave-frise du proskènion portant la dédicace de Minniôn fils de Léôn et de ses fils.

Fig. 5. – Stratonicée de Carie : bloc d’architrave-frise du proskènion portant la dédicace de Minniôn fils de Léôn et de ses fils.
  • 46 IK, 22.1-Stratonikeia 1013.

19La dédicace suivante est gravée sur le bloc reproduit ci-dessus46 :

Μιννίων Λέοντος τοῦ Μιννίωνος καὶ οἱ υἱοὶ ἀνέθηκαν κίονα καὶ
τὸν ἐπαὐτοῦ κόσμον Διονύσωι καὶ Στρατονικέων τῶι δήμωι.

« Minniôn fils de Léôn fils de Minniôn et ses fils ont consacré la colonne et l’ornementation qui la surmonte à Dionysos et au peuple des Stratonicéens. »

  • 47 Held & Wilkening-Aumann (2015, 84). L’édifice qui n’a pas été fouillé n’est pas daté précisément, m (...)
  • 48 Held (2013, 95) ; Held & Wilkening-Aumann (2015, 86).
  • 49 Un temple périptère est bâti par des architectes d’Halicarnasse : cf. Held (2013, 95-96) et Held & (...)

20Par ailleurs, et même si cela constitue une exception, il n’est pas nécessaire qu’un établissement soit une cité pour qu’il soit pourvu d’un théâtre. C’est le cas de Kastabos en Chersonèse de Carie, dont le sanctuaire d’Hémithéa constitue le lieu de réunion du koinon des Chersonésiotes. Ce koinon regroupe quinze communautés cariennes sous domination rhodienne depuis leur intégration à la Pérée (ca 300). Bien qu’ayant le statut de dèmes après cette date, les communautés des Chersonésiotes continuent de se réunir dans le sanctuaire d’Hémithéa, une déesse guérisseuse associée à une source. Ils érigent un théâtre au cours de l’époque hellénistique, dont le koilon délimité par un mur d’analemma est adossé à la pente naturelle du terrain et pourvu d’une skènè et d’un proskènion47. L’édifice est destiné à recevoir des représentations dramatiques et peut aussi servir de lieu de rassemblement du koinon48. Le cas de Kastabos et du koinon des Chersonésiotes est révélateur de l’adaptation du théâtre, forme architecturale et pratique culturelle grecques, à une forme politique typiquement carienne, le koinon. Le processus d’acculturation n’implique nullement un renoncement aux spécificités locales, les Chersonésiotes réussissant à conserver leur organisation politique traditionnelle malgré la domination rhodienne, ainsi que leur culte, par ailleurs pratiqué dans un cadre architectural grec49.

  • 50 Les Dionysies de Kéramos, connues par une inscription hellénistique (IK, 30-Keramos 9, l. 11-12), n (...)
  • 51 À l’époque classique, les représentations dramatiques pouvaient se faire sur une estrade en bois ou (...)
  • 52 Rumscheid & Rumscheid (2001, 132-134) ; Isler (2017, 509-510).
  • 53 Les théâtres en bois sont attestés en Attique jusqu’à l’époque classique : Thorikos, cf. Paga (2010 (...)

21À côté des édifices formellement identifiés, les attestations de Dionysies ou d’autres fêtes célébrées dans des cités de Carie ne doivent pas conduire à restituer un théâtre dans chacune d’elles50. En effet, les représentations théâtrales peuvent avoir lieu en dehors de tout édifice51. Par ailleurs, les archéologues ne parviennent toujours pas à localiser le théâtre, comme à Mylasa, où son emplacement fait débat52. Dans certains cas, les représentations pouvaient prendre place dans un théâtre construit en matériaux périssables n’ayant pas laissé de trace53.

  • 54 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 145-152). Sur Orthosia, voir Debord & Varinlioğlu (20 (...)
  • 55 Sur l’emploi de la langue carienne, voir Briant (2006, 322-326) et Piras (2010, 219-220). L’helléni (...)
  • 56 Le Guen (1995, 79).
  • 57 Ibid.
  • 58 Gauthier (1984).
  • 59 Le Guen (1995, 76).
  • 60 Le Guen (1995, 81).
  • 61 Hesberg (2009, 297).

22Il est en tout cas très probable que la plupart des cités cariennes possèdent un théâtre, tant cet édifice est lié à la vie civique grecque. La présence de théâtres dans de petites cités de Carie intérieure comme Bargasa, Orthosia et la communauté vivant dans le site de Taşyenice montre que les populations étaient capables de mobiliser les ressources nécessaires quelle que soit leur taille54. Tous les types de villes peuvent être concernés, y compris celles de tradition non grecque où l’hellénisation est plus récente que dans les cités côtières55. Il est possible que dans les cités ayant adopté le modèle grec plus récemment, le théâtre perde une partie de sa signification politique et ne conserve que son rôle culturel et religieux, notamment parce que le public n’est pas nécessairement en mesure de saisir tout le sens politique des pièces qui sont représentées56. Néanmoins les références aux enjeux propres à un régime démocratique devaient faire sens dans des communautés se réclamant généralement de la démocratie57. Cet essor de la démocratie à l’époque hellénistique, avec toutes les nuances qui ont été mises en évidence par Philippe Gauthier notamment58, a vraisemblablement contribué au succès des concours dramatiques et à la diffusion du théâtre59. D’autre part, pénétrer à l’intérieur du théâtre et assister à des représentations dramatiques est d’ordinaire réservé aux citoyens et évergètes méritants60. Ainsi les émotions partagées à l’intérieur des théâtres ont dû contribuer à renforcer le sentiment de cohésion des communautés civiques cariennes comme ailleurs dans le monde grec61.

  • 62 Le Guen (1995, 80) ; Hesberg (2015, 103-108).
  • 63 SEG 29, 1089, l. 7-8. Le théâtre de Théangéla n’a pas été découvert. Minniôn est vraisembablement l (...)
  • 64 Il existe toutefois des théâtres en dehors des centres civiques, dans des sanctuaires. Un théâtre e (...)
  • 65 Spanu (2007, 73) à propos des régions d’Anatolie centrale et méridionale.
  • 66 Nysa et Aphrodisias n’ont pas de théâtre avant la deuxième moitié du ier siècle : cf. Kadioğlu (200 (...)
  • 67 En l’état actuel des recherches, et compte tenu de la présence possible d’édifices en matériaux pér (...)

23C’est aussi dans les théâtres que sont proclamés les honneurs décernés aux bienfaiteurs des cités selon des modalités caractéristiques des poleis hellénistiques62. Le décret honorifique de Théangéla pour Minniôn d’Antioche l’énonce ainsi (vers la fin du iiie et le début du iie siècle)63 : τὸν δὲ στέφ̣[ανον ]|ναγορεῦ̣σ̣αι ἐν τῶι θεάτρωι (« qu’on proclame la couronne dans le théâtre »). Compris dans leur dimension politique et culturelle, les théâtres paraissent donc étroitement liés au statut de polis64, et la présence ou non de théâtres dans certaines régions peut être considérée comme le reflet de différents niveaux d’hellénisation65. La poliadisation y paraît moins aboutie et la vie civique de ces communautés semble ne pas être rythmée par les représentations théâtrales. En effet, si du point de vue de la chronologie la Carie ne se démarque pas de l’Ionie voisine, en revanche, contrairement à l’Ionie, tous les centres civiques cariens ne paraissent pas avoir possédé de théâtre66. Pour autant, un établissement comme Kastabos, qui n’est pas une cité, peut en être pourvu67.

4. Gymnases et palestres

  • 68 Isager (2004, no 1) ; Migeotte (1984, no 102). Sur l’architecture des gymnases, voir Delorme (1960) (...)
  • 69 Gauthier (1995). Sur l’éphébie, voir Chankowski (2004) et Chankowski (2011).
  • 70 Les gymnases sont abrégés « G », les palestres « P », les amphithéâtres « A » et les stades « S ». (...)

24Les premières attestations de gymnases et de palestres datent de la fin du ive siècle (Mylasa) et du iiie siècle, quand un gymnase est restauré à Halicarnasse68. Elles sont à replacer dans le contexte de l’essor de la paideia et de la diffusion des pratiques gymniques et de l’éphébie dans le monde grec69, la Carie ne présentant pas d’originalité particulière en terme de chronologie (tableau 370).

Tableau 3. – Gymnases et palestres de Carie.

Tableau 3. – Gymnases et palestres de Carie.
  • 71 Mert (2008, 20 et 157-166).

25Le seul gymnase d’époque hellénistique mis au jour en Carie se trouve à Stratonicée. Il est situé dans la partie ouest de la ville, à proximité des remparts. De très grandes dimensions (plus de 18 000 m²), il doit avoir été construit dans le deuxième quart du iie siècle71. Le long de son côté nord, une rangée de pièces comprend une exèdre semi-circulaire centrale flanquée de quatre pièces rectangulaires (fig. 6).

Fig. 6 – Gymnase de Stratonicée de Carie : l’exèdre centrale.

Fig. 6 – Gymnase de Stratonicée de Carie : l’exèdre centrale.
  • 72 Dédicace de l’architrave de l’exèdre, photographiée et transcrite dans Mert (2008, 156-157).
  • 73 IK, 34-Mylasa 137, l. 21-23 ; Blümel (2004, 35-36).
  • 74 Isager (2004, no 1).
  • 75 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, no 5) ; sur Mobôlla, voir HTC 64 et 65.
  • 76 Gauthier (1995, 1, n. 6).
  • 77 Sur les activités pratiquées dans les gymnases, voir Gauthier & Hatzopoulos (1993).
  • 78 Sur l’éphébie, voir Chankowski (2011). Sur les néoi, voir Dreyer (2004) et Bremen (2013).
  • 79 Sur l’importance de ces pièces, voir Hesberg (1995, 19).
  • 80 Robert (1960a, 298, n. 3).
  • 81 Sur le culte d’Hermès et Héraclès, voir Delorme (1960, 339-340). Sur les cultes héroïques, voir Nil (...)
  • 82 Plusieurs exemples hors de Carie dans Schmitt-Pantel (1992, 370-371).
  • 83 P. ex. à Halicarnasse (iiie siècle) : cf. Isager (2004, no 2, l. 27-34) ; à Alabanda : cf. Vitruve, (...)

26Au sud, la palestre devait occuper l’essentiel de l’édifice. L’ensemble est en marbre blanc et paraît avoir été pour partie au moins financé par la cité72. À Mylasa, le gymnase est restauré vers la même époque : un individu y est honoré pour avoir « restauré le gymnase pour dix [statères ?] de Cyzique » (κα]τασκευάζοντος γυμν[]|[σιον --- ]οις φιλοδοξεῖν ὑπὲρ | [ --- στατήρων] δέκα Κυζικηνῶν)73. En plus d’un ou plusieurs gymnases, certaines cités possèdent aussi une palestre distincte du gymnase. Au iiie siècle, en attendant la restauration du gymnase appelé Philippeion, les néoi et les paides d’Halicarnasse s’entraînent dans la « palestre des enfants » censée accueillir uniquement les paides en temps normal74. En Carie intérieure, les premières mentions de gymnases ou de gymnasiarques apparaissent aux iie-ier siècles : à Bargasa, un gymnasiarque est connu au iie siècle et à Mobôlla, deux dédicaces d’éphébarques et de gymnasiarques datent de la première moitié du ier siècle75. Il est probable que ces cités possèdent un gymnase, mais la mention d’un gymnasiarque ou d’un éphébarque ne constitue pas une preuve de son existence, car les entraînements pouvaient se dérouler dans des lieux sommairement aménagés76. Les gymnases sont généralement réservés aux citoyens afin de préparer les jeunes hommes au maniement des armes dans le but de contribuer à la défense de la cité77. Comme ailleurs dans le monde grec, la population masculine des cités cariennes est divisée en classes d’âge, parmi lesquelles les paides, les éphèbes et les néoi fréquentent le gymnase78. Ainsi l’adoption du modèle politique de la cité grecque s’accompagne-t-elle de pratiques sociales nouvelles transformant probablement l’organisation de la défense des communautés qui ont pu trouver là un moyen plus efficace de se protéger. Les gymnases servent aussi de cadre à la formation intellectuelle et culturelle des jeunes dans les pièces qui bordent la palestre, comme l’exèdre du gymnase de Stratonicée de Carie79. Ainsi l’édification de gymnases révèle-t-elle le souci des cités d’éduquer et de former les jeunes gens à une certaine culture et à des pratiques qui doivent leur être utiles dans leur vie de citoyens. À partir de l’époque hellénistique tardive, ce type de bâtiment prend une place nouvelle dans la vie de la cité, devenant une sorte de « seconde agora80 ». Il abrite des cultes spécifiques (Hermès et Héraclès, héros locaux, évergètes, souverains)81 et peut être le cadre de banquets82, tandis que certains bienfaiteurs peuvent y être honorés83.

  • 84 Gauthier (1995, 1).
  • 85 Voir infra n. 121.
  • 86 Hesberg (1995, 13).
  • 87 En Égypte, les Grecs sont « ceux du gymnase » : cf. Hesberg (1995, 16). À Jérusalem, l’entraînement (...)

27Cette place grandissante du gymnase dans la vie civique a pu inciter les cités à se doter d’un gymnase à partir du iie siècle. La Carie s’inscrit dans un phénomène qui caractérise les cités de l’ensemble du monde grec à l’époque hellénistique84, même si l’apparition des gymnases y est un peu plus tardive qu’en Grèce. Celle-ci y est toutefois plus précoce que dans les régions d’Asie Mineure intérieure et orientale où les processus d’hellénisation et de poliadisation sont plus tardifs85. Le gymnase étant étroitement lié à la culture de la polis86, il apparaît là où les communautés adoptent le modèle de la cité grecque. En ce sens, comme ailleurs dans l’Orient grec, en Asie Mineure le gymnase apparaît aussi comme un marqueur de l’hellénisme87.

5. Chronologie : le rythme des transformations urbaines

  • 88 Théâtre du bas à Cnide : cf. Bruns-Özgan (2013, 37-74) ; gymnase de Mylasa : cf. IK, 34-Mylasa 21 ; (...)
  • 89 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 145-152). Sur Cnide, voir Bankel (1997), Bankel (2009 (...)
  • 90 Rostovtseff ([1941] 1989, 450) ; Bresson & Descat (2001, 13).
  • 91 Gauthier (1985, 72).

28L’établissement d’une chronologie des transformations urbaines est tributaire d’une documentation archéologique et épigraphique où les datations précises et fiables sont rares. Le rythme de la fabrique urbaine varie au cours de l’époque hellénistique, mais les constructions ne s’interrompent pas, y compris lors de périodes économiquement plus difficiles comme la première moitié du ier siècle. Les premières attestations épigraphiques et les premiers vestiges archéologiques appartiennent à la fin du ive et au début du iiie siècle, comme le théâtre de Cnide, le gymnase de Mylasa ou le bouleutérion d’Halicarnasse88. Par la suite, le iie siècle constitue un moment décisif dans la monumentalisation des centres urbains avec l’édification de théâtres (Bargasa), de sanctuaires (Cnide, Kodapè, Iasos) et de stoai (Héraclée du Latmos, Mylasa)89. C’est une période de prospérité économique dont bénéficient les centres urbains90. La deuxième moitié du iie siècle constitue un temps d’effacement des dominations royales, ce qui n’a pas nécessairement pénalisé les cités du point de vue des financements. Au contraire, disposant d’une plus grande liberté financière, elles peuvent aussi solliciter d’autres bienfaiteurs qui continuent de soutenir l’activité de construction91.

6. Les modalités de financement : des pratiques grecques au service de la fabrique urbaine

  • 92 Sur l’évergétisme, voir Gauthier (1985) ; sur l’emprunt et les souscriptions publiques, voir Migeot (...)
  • 93 IK, 34-Mylasa 21.
  • 94 Isager (2004, no 1, l. 20-21).
  • 95 Cette souscription a probablement été initiée par le pouvoir dominant la communauté, Rhodes ou un s (...)
  • 96 Debord & Varinlioğlu (2001, 99-100).
  • 97 HTC no 61. L’objet de la souscription est inconnu.

29La documentation épigraphique permet de saisir les modalités de financement des édifices qui composent peu à peu un paysage urbain grec en pays carien. À l’époque hellénistique, les cités peuvent financer les travaux de construction ou de restauration sur leurs fonds propres ou mobiliser les différents ressorts de l’évergétisme : souscriptions et emprunts publics, initiatives individuelles et de manière exceptionnelle soutien royal92. Alors qu’elles choisissent de bâtir des édifices destinés à abriter une vie civique grecque, les communautés adoptent aussi des pratiques grecques qui facilitent la mise en œuvre de leurs projets architecturaux. Le processus décisionnel aboutissant à la construction d’un édifice public est inconnu avant l’époque hellénistique en Carie. Ensuite, on retrouve les mêmes pratiques qu’ailleurs dans le monde grec, y compris dans de très petites communautés. Dans le cas des gymnases, le bâtiment peut à l’origine avoir été construit par un particulier puis être utilisé comme bâtiment public. Ainsi, à Mylasa, un certain Nicanor fait aménager une palestre et un gymnase au début du iiie siècle93. Mais les initiatives civiques doivent être plus fréquentes et les cités doivent trouver les moyens de financer les constructions et leur entretien. Les souscriptions publiques (épidoseis) appartiennent à l’éventail des solutions dont disposent les cités pour trouver des sources de financement pour leurs édifices publics. À Halicarnasse, le gymnase restauré dans la première moitié du iiie siècle est financé par une souscription et un emprunt94. Les souscriptions publiques constituent une pratique grecque très répandue pour financer des constructions, y compris dans des communautés qui présentent une organisation politique typiquement carienne. À Pisyè, la cité (dèmos) des Pisyètai et des Pladaseis unis aux Pisyètai lance une souscription publique pour financer la construction de néôria probablement situés dans la baie d’Akbük qui constitue l’accès à la mer de la cité (à l’est de Kéramos)95. Pisyè est composée d’une dizaine de communautés dont les ethniques sont conservés dans la liste des souscripteurs96. L’épidosis existe aussi dans des communautés ayant perdu le statut de polis après leur intégration dans la Pérée rhodienne comme le koinon des Tarmianoi (dont le centre se situe à Mobôlla) qui organise une souscription entre 225 et 15097.

  • 98 Migeotte (1984, 362).
  • 99 Meier (2012, 177).
  • 100 Isager (2004, no 4a, l. 3).
  • 101 Le reste de la dépense a pu être assumé par le roi Ptolémée II ou III auquel le bâtiment est dédié, (...)
  • 102 Sur ce fonds, voir Migeotte (2006, 90-91).
  • 103 Prytanée à Bargylia : cf. IK, 28.2-Iasos 612 ; agoranomion à Iasos : cf. IK, 28.1-Iasos 22.
  • 104 Iasos : cf. IK, 28.1-Iasos 164 ; Maddoli (2007, no 27.1) ; IK, 28.1-Iasos 179 ; LBW, 276 ; IK, 28.1 (...)
  • 105 IK, 34-Mylasa 137.
  • 106 IK, 34-Mylasa 110.

30Les cités recourent plus rarement à l’emprunt qui permet de disposer des liquidités98 qui leur font souvent défaut99. Au iiie siècle à Halicarnasse, le bouleutérion et une stoa sont au moins partiellement financés de cette manière100. Le décret organisant l’emprunt sans intérêt destiné à financer la stoa prévoit plusieurs hypothèques pour garantir les prêts101. Elles doivent représenter des sommes très importantes : des fonds déjà hypothéqués pour rembourser les prêts destinés à construire le bouleutérion, les revenus issus de la taxe du cinquantième et du « greffe des serments », un talent provenant de l’oikonomia102, et le produit de la vente des matériaux de l’ancien portique. Les élites des cités cariennes contribuent aussi à la transformation de l’espace urbain par leurs évergésies qui financent tout ou partie d’un édifice. Toute la Carie et tous les types de cités paraissent concernés, quelle que soit leur taille. Comme ailleurs dans le sud-ouest micrasiatique, c’est au iie siècle que la pratique se répand et laisse des traces dans la documentation épigraphique. Les édifices financés reçoivent les activités caractéristiques des cités grecques : sièges des institutions civiques103, théâtre104, gymnase105, ou stoa106, élément caractéristique du paysage urbain grec et devenu indispensable à l’agora au cours de l’époque hellénistique.

  • 107 IK, 34-Mylasa 110, l. 9-11. Traduction Froehner (1865, no 98), modifiée.
  • 108 Porte ouest (iie siècle) : cf. Pedersen & Isager (2015, 310).

31Ces actes d’évergétisme d’ampleur variable sont intégrés à la mémoire civique par le vote de décrets honorifiques selon les modalités habituelles aux cités grecques adaptées aux spécificités locales. Ainsi à Mylasa, la tribu des Ortôkondeis remercie Limnaios fils d’Ouliades pour sa contribution à la construction d’une stoa sur l’agora décidée par la tribu qui est l’une des composantes de la cité : τῆς τε φυλῆς κατασκευαζούσης ἐν | [τῇ ἀγορᾷ στο]άν, καὶ αὐτὸς ἐπαγγελίαν ποιησάμενος ἐκ τῶν ἰδίων ἔδωκεν εἰς τὴν κ̣[α]|[τασκευὴν τῆς] στοᾶς· (« lorsque la tribu a voulu bâtir une stoa sur l’agora, il a tenu sa promesse en contribuant sur ses biens à la construction de la stoa […] »)107. Les bienfaiteurs pratiquent aussi la dédicace qui associe durablement leur nom à l’édifice offert tout en prenant place dans l’espace urbain, comme l’agonothète Moschos qui embellit le théâtre d’Halicarnasse108 :

Μόσχος Μόσχου τοῦ Μο[σχίωνος] ἀγωνοθετήσας τὸμ πυλῶνα Διονύσωι.

« Moschos, fils de Moschos, fils de Moschiôn, ancien agonothète, [a consacré] la porte à Dionysos. »

  • 109 Debord & Varinlioğlu (2018, no 21).
  • 110 Debord & Varinlioğlu (2018, no 22).

32Dans certaines cités cariennes, l’originalité est qu’en plus de sa famille le donateur associe sa tribu à son don, puisque traditionnellement les habitants de ces cités peuvent se désigner aussi de cette manière. Ainsi à Hyllarima, Anthènor a offert 1 000 drachmes pour la construction d’une stoa. Il se désigne comme fils de Ménédènos, Tarmèsseus109. À l’inverse, Aristodèmos fils de Dioclès ne mentionne pas sa tribu dans sa dédicace du proskènion du théâtre de cette même ville110. La cohabitation des deux pratiques dans une même cité au iie ou au début du ier siècle montre que les individus opèrent des choix différents relevant de stratégies de distinction personnelles, le premier conservant cette spécificité carienne qu’est la tribu et le second ne laissant rien voir de son identité carienne dans sa dédicace.

  • 111 Bresson (1991, no 38), entre 320 et 281. L’identification de l’édifice qualifié de naos est incerta (...)

33Les Cariens, peuvent aussi intégrer la pratique grecque de l’évergétisme dans l’organisation traditionnelle du koinon. À Kastabos, les inscriptions montrent que certains membres du koinon des Chersonésiotes ont contribué à la construction du sanctuaire111 :

Ἡμιθέαι Φιλίων
Φιλώνδα Ὑγασεὺς̣
τὸν ναὸν ἀνέθηκε.

« Philiôn, fils de Philôndas, Hygaseus, a consacré le temple à Hémithéa. »

34Ainsi, non seulement les Chersonésiotes ont recours à l’évergétisme pour la monumentalisation de leur sanctuaire commun, mais ils pratiquent eux aussi la dédicace architecturale, et ce dès le tout début de l’époque hellénistique.

  • 112 Ces actions sont souvent en faveur de gymnases : Philippe Arrhidée finance une palestre et un gymna (...)
  • 113 Lettre de la reine Laodice aux Iasiens : cf. IK, 28.1-Iasos 4. Sur le séisme de 199-198 : cf. Trogu (...)
  • 114 Sur le théâtre : cf. IK, 28.2-Iasos 249 ; IK, 28.1-Iasos 164 ; Maddoli (2007, no 27.1) ; IK, 28.1-I (...)
  • 115 Delrieux (2001, 138).
  • 116 À Éphèse il est clair que Lysimaque n’a pas eu le temps de bâtir autre chose que les remparts et qu (...)
  • 117 Wörrle (2003). Sur le site d’Héraclée du Latmos, voir Peschlow-Bindokat (1996) et Peschlow-Bindokat (...)
  • 118 Strabon, Géographie, XIV, 2, 25 (C 660) : ἐκοσμήθη δὲ καὶ αὕτη κατασκευαῖς πολυτελέσιν ὑπὸ τῶν βασι (...)
  • 119 Debord (2001, 157).

35L’évergétisme royal est plus rare en Carie, où comme ailleurs dans l’Asie Mineure hellénistique, les rois sont peu présents dans la documentation épigraphique112. Il peut s’agir d’un secours ponctuel aidant à la restauration d’édifices ou au relèvement de la ville après des destructions. À Iasos, l’intervention d’Antiochos III en faveur de l’épanorthôsis de la ville, littéralement son redressement, fait suite à un séisme qui frappe durement la ville en 199-198113. Elle se conjugue à l’action d’évergètes iasiens dont l’implication dans la restauration du théâtre et d’autres édifices a pu s’étaler sur quelques décennies114. L’implication royale paraît toutefois en retrait par rapport aux initiatives civiques. Cela doit relever d’un choix des Iasiens qui, tout en étant capables de solliciter un souverain, ne mettent pas en avant son action en faveur de la cité dans ce domaine (contrairement aux bienfaits politiques), soit dans le but de mettre en avant leur autonomie, soit parce que la domination séleucide ayant été brève à Iasos115, le soutien royal a pu être très ponctuel. Dans le cas de fondations royales, le rôle des souverains dans l’établissement de la trame urbaine a dû être déterminant et la construction des premiers édifices publics a pu être lancée dès les premiers temps de la ville nouvelle, même s’il ne faut pas surévaluer la capacité des fondateurs à aménager une ville ex‑nihilo116. À Latmos, devenue plus tard Héraclée du Latmos, ce qui relèverait de l’initiative du satrape Asandros, à l’origine du synœcisme entre Latmos et sa voisine Pidasa, ne peut être déterminé117. À Stratonicée de Carie, Strabon rapporte que la ville « a été ornée par les rois de coûteux édifices » entre le milieu du iiie et le troisième tiers du iie siècle118. Cette fondation séleucide, issue d’un synœcisme de cités cariennes complété par un apport de population macédonienne119, devait contribuer au contrôle royal de cette riche région et constituait un relais du prestige séleucide en Carie grâce à ses édifices publics.

36Au total les financements paraissent le plus souvent le fait des communautés et de certains individus fortunés. La faible présence des souverains est frappante et constitue une caractéristique de l’époque hellénistique où les rois paraissent peu participer aux transformations urbaines. Cela peut refléter une réalité ou correspondre à un choix des souverains de se montrer discrets dans leurs interventions urbanistiques afin de conforter les apparences de l’autonomie des cités.

7. Conclusion

  • 120 Kenzler (1999, 303).
  • 121 Sur la Carie et la Lycie, voir Prost (2007, 107), Piras (2010, 232) et Prost (2013, 186).

37L’examen des constructions d’édifices politiques, de théâtres et de gymnases a montré que la constitution d’un paysage urbain de type grec est étroitement liée au phénomène politique et culturel de la diffusion et de l’affirmation des institutions civiques grecques. Au-delà du modèle de la cité grecque, l’adoption d’un fonctionnement démocratique qui caractérise la majorité des communautés à l’époque hellénistique a dû favoriser les transformations urbaines, comme cela a pu être démontré dans l’Athènes classique120. L’une des raisons de la construction d’édifices publics, en particulier ceux qui sont le siège des différentes institutions politiques et administratives de la cité, est qu’il existe une intense vie civique tout au long de l’époque hellénistique. De même, les communautés traduisent dans la pierre l’importance des pratiques culturelles qui prennent place dans les théâtres et dans les gymnases. Ces édifices sont présents dans les cités issues de fondations royales où ils ont été amenés par les populations gréco-macédoniennes venues s’y installer. Ils se trouvent tout autant et aux mêmes époques dans les communautés où l’essentiel de la population paraît être d’origine carienne. En ce qui concerne les modalités de financement, les communautés ont mis en œuvre des pratiques financières grecques qui ont favorisé la constitution progressive d’un paysage urbain caractéristique d’une cité grecque. Toutefois, moyens de financement et édifices ne sont pas réservés aux poleis puisque les koina, qui sont un mode d’organisation politique très répandu en Carie, recourent aux mêmes outils et peuvent parfois construire les mêmes édifices que les poleis de la région. Cela révèle une forme de sélection des éléments grecs par les communautés cariennes, qui ont adapté certaines formes architecturales à leurs spécificités locales. Comme l’ont montré d’autres études portant sur les discours artistiques ou épigraphiques, les Cariens ont dû adopter certains éléments culturels grecs parce qu’ils les ont trouvés efficaces121. En l’occurrence, les institutions civiques de type grec ont ainsi favorisé la constitution d’un paysage urbain de type grec.

  • 122 Ainsi en Pisidie-Pamphylie ou en Lycie où les théâtres et les bouleutéria sont rares à l’époque hel (...)
  • 123 Le lien entre les transformations sociales et l’aménagement urbain est mis en évidence par Pont (20 (...)

38Le rythme de construction diffère généralement en fonction de la situation géographique des communautés, le littoral constituant l’un des principaux espaces de pénétration de l’hellénisme. Le démarrage est plus précoce dans les cités côtières où les attestations épigraphiques apparaissent souvent plus tôt qu’à l’intérieur, dès la fin du ive et le début du iiie siècle, pour les premières, puis assez massivement pour l’ensemble de la région au iie siècle. Cette généralisation du mouvement de construction ne s’explique pas uniquement par les progrès de la diffusion du modèle de la cité grecque. Il est aussi lié au contexte politique régional propre à l’Asie Mineure après la paix d’Apamée et à une situation économique favorable qui a permis aux cités de disposer des moyens nécessaires à la réalisation de ces projets urbains. Néanmoins, certaines cités cariennes ne connaissent un développement architectural qu’à la toute fin de l’époque hellénistique et au début de l’époque augustéenne, dans les dernières décennies du ier siècle. Un phénomène similaire caractérise certains centres urbains des régions proches de la Carie, où la pénétration du modèle de la cité grecque et des pratiques culturelles et sociales qui l’accompagne est un peu plus tardif122. Les rythmes de développement propres à chaque communauté doivent aussi être pris en considération. Ainsi dans la vallée du Méandre, à Nysa, le gérontikon, le gymnase et le théâtre sont construits dans la deuxième moitié du ier siècle, tandis qu’à Aphrodisias l’épanouissement architectural commence sous le Principat. Dans ces cités comme dans de nombreuses autres communautés de Carie, l’époque impériale constitue un nouveau temps de leur essor urbain marqué par les transformations sociales et les relations nouvelles avec Rome123.

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Bibliographie

Abréviations

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Notes

1 Les illustrations (carte et photographies) sont de l’auteur.

2 Par exemple : Robert (1954) ; Debord & Varinlioğlu (2001) ; Piras (2010) ; Adiego (2013).

3 Sauf précision contraire, toutes les dates s’entendent avant J.-C.

4 P. ex. à Bargasa, Orthosia et Hyllarima : cf. Debord & Varinlioğlu (2010). Sur les difficultés de datation, voir infra n. 12.

5 Sur la poliadisation, voir Sartre (2001, 279-281) et Couvenhes & Heller (2006). Sur la poliadisation en Carie, voir Debord (2005, 377). Dans l’est de la Carie l’hellénisation ne commence sans doute qu’au début de l’époque hellénistique. Sur le plateau de Tabai, voir Robert (1937, 338), Robert (1954, 377) et Marchese (1986, 169) ; Debord & Varinlioğlu (2010, 166) sur l’hellénisation de Pisyè aux ive-iiie siècles.

6 Le terme d’hellénisation, aujourd’hui débarrassé de toute hiérarchisation entre une culture grecque considérée comme dominante et une culture carienne considérée comme dominée (Dan & Queyrel, 2014, 245), peut être employé pour qualifier l’adoption de certains traits culturels grecs par les communautés cariennes. La notion de transfert culturel, plus neutre, n’évite pas nécessairement l’interprétation d’une relation inégale entre éléments culturels grecs et cariens : cf. Couvenhes & Legras (2006, 8) et Prost (2013, 176). Enfin pour parler d’acculturation, il faut pouvoir déceler des caractéristiques cariennes dans les édifices de type grec, ce qui est rarement le cas. Une étude architecturale fine pourrait probablement permettre de dégager des spécificités locales dans les techniques de construction (extraction et taille des blocs, engins de levage, appareils mis en œuvre comme à Stratonicée de Carie). Ainsi, certains édifices comme l’autel du temple de Zeus Lepsynos à Eurômos présentent des mortaises en queue d’aronde destinées à recevoir des scellements en bois : cf. Laroche & Alemdar, dans Kizil et al. (2017, 177). Le bouleutérion à gradins rectilignes est peut-être une forme micrasiatique (Notion, Héraclée du Latmos), mais ne peut être attribué à la Carie et demeure rare.

7 Debord (2005, 377).

8 Hornblower (1982). Sur l’architecture et l’urbanisme dans la Carie hécatomnide, voir Linders & Hellström (1989). Sur la notion de « renaissance ionienne », voir Pedersen (1994) et Pedersen (2001/2002). Voir aussi Prost (2013, 175-176).

9 Cette « grécisation » est profonde dans les régions qu’ils dominent et plus tardive dans les espaces voisins. Elle se renforce à partir de la conquête d’Alexandre et dans les royaumes macédoniens qui lui succèdent, notamment avec la fondation de poleis : cf. Debord (2005, 377). Sur les fondations royales, voir infra n. 14.

10 Debord & Varinlioğlu (2010, 345) : p. ex. le naos de Bargasa et l’agora d’Orthosia doivent être aménagés fin iie-début ier s.

11 Pausanias, Description de la Grèce, X, 4, 1.

12 De nombreux édifices sont dans un bon état de conservation, mais ont rarement été fouillés. Les datations sont par conséquent le plus souvent imprécises et il est impossible de mener une étude exhaustive qui intègrerait l’ensemble des édifices hellénistiques des cités cariennes. Pour les mêmes raisons, il est difficile de proposer des datations pour la mise en œuvre d’une trame urbaine régulière caractéristique de l’urbanisme grec. Néanmoins les exemples convoqués ici permettent d’englober assez largement le phénomène de constitution d’un paysage urbain associé à celui de poliadisation. D’autre part, la documentation épigraphique abondante en Carie porte à la connaissance des historiens des édifices qui n’ont pas été mis au jour par les archéologues et fournit de nombreuses informations sur les pratiques institutionnelles entourant la fabrique urbaine (sur cette notion, voir infra n. 13). Sur la pratique épigraphique en Asie Mineure à l’époque hellénistique, voir Ma (2000, 107-111) ; les décrets honorifiques constituent une part importante de la documentation. Enfin, les sources littéraires comportent peu de références à l’architecture et au paysage urbain, car les auteurs anciens paraissent s’en être désintéressés ; c’est par exemple le cas de Strabon : cf. Larguinat-Turbatte (à paraître).

13 Pour une mise au point sur la notion de fabrique urbaine, voir Larguinat-Turbatte (2014, 466-467, avec références).

14 À ce sujet, les fondations royales et les installations de colons macédoniens sont un facteur déterminant, soit dans les fondations mêmes, soit dans les communautés environnantes : cf. Debord (2005, 377-378) et Piras (2010, 232).

15 Dans les tableaux, les sources permettant de connaître l’existence d’un édifice sont abrégées ainsi : les attestations archéologiques sont notées « A », les attestations épigraphiques « E » et les attestations issues des sources littéraires « L ». Pour les datations, l’époque hellénistique est abrégée « HL », l’époque romaine « R ».

16 Naumann & Naumann (1973, 67-79) ; Söğüt (2012, 48).

17 Sur Alabanda, voir Lauter (1971, 134-139) et Isler (2017, 41). Sur Héraclée du Latmos, voir Wulzinger (1941, 22-28) et Emme (2013, no 33). Sur Stratonicée de Carie, voir Naumann & Naumann (1973, 67-79), Boysal (1990, 502) et Mert (2008, 20) (fin de l’époque hellénistique). Pour les deux premiers bâtiments la datation au iie siècle demeure approximative. Sur l’architecture des bouleutéria en général, voir Kockel (1995).

18 Isager (2004, no 4a, l. 10) ; Fabiani (2015, 314, l. 2) ; IK, 28.2-Iasos 252.

19 Appien, Mithridatique, 23. En 88, lors du massacre des Italiens, certains d’entre eux se réfugient auprès de l’autel d’Hestia, dans le bouleutérion de Caunos. Ils espèrent avoir la vie sauve mais sont tués par les Cauniens. Cf. Bresson (2002, 156-162).

20 Le premier abrite les réunions de l’assemblée, le second celles du conseil des anciens, la gérousia. Cf. Vitruve, De l’architecture, VII, 8, 5-7 ; Strabon, Géographie, XIV, 1, 43 (C 649).

21 Kızıl et al. (2015, l. 13). L’hypothèse la plus probable est que les personnages honorés soient trois épimélètes (ibid., 383).

22 IK, 28.2-Iasos 608, l. 31-32.

23 IK, 28.1-Iasos 82, l. 27-28.

24 IK, 36.1-Tralleis 25, l. 6-7. Sur l’identité d’Alexandros, voir : Merkelbach (1975) ; J. et L. Robert dans Bull. Ep (1976, 636).

25 IKaunos, 19, l. 97-98.

26 IK, 28.2-Iasos 608, l. 31-32 ; Blümel (1994, no 45, 2-4). Le prytanée a pu être endommagé au cours de la guerre d’Aristonicos. Sur la cité de Bargylia pendant cette guerre, voir Marek (1988, 302) et Robert (1989, 30-31).

27 Sauf mention contraire, toutes les traductions sont de l’auteur.

28 IK, 41-Knidos 221, l. 47-48, l. 53 ; Isager (2004, no 4a, l. 19).

29 IK, 28.1-Iasos 30, l. 12 ; IK, 28.1-Iasos 31, l. 4-5 ; IK, 28.2-Iasos 252, l. 1 ; Maddoli (2007, no 25A, l. 6). L’archeion est vraisemblablement situé dans la partie sud de l’agora, à proximité du bouleutérion et de la stoa de Poséidon : cf. Fabiani (2001, 93 et 95).

30 IK, 28.1-Iasos 22, l. 7. Sur le local lui-même, voir Levi (1969-1970, 493) et Berti & Delrieux (2012, 107-108).

31 IK, 68-Stratonikeia 1505, l. 4.

32 Sur Pidasa, voir Kızıl et al. (2015, l. 13).

33 Piras (2010).

34 Serdaroğlu (1982, 355).

35 Berti, Masturzo & Vittori (2015, 141).

36 Les références entre parenthèses concernent un indice épigraphique laissant penser qu’un théâtre existe dans la cité. Les références en gras correspondent à la construction de l’édifice ou à des travaux.

37 Sur Alinda, voir De Bernardi Ferrero (1969, 197). Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 149). Sur Eurômos, voir Isler (1994, 376) et Isler (2017, 285).

38 Porte ouest (iie siècle) : cf. Pedersen & Isager (2015, 310). Dédicace reproduite infra.

39 Hyllarima (iie ou début du ier siècle) : cf. Debord & Varinlioğlu (2018, no 22). Stratonicée de Carie (iie siècle), proskènion : cf. Mert (2008, PS. AF. 2) ; IK, 22.1-Stratonikeia 1013.

40 Robert (1937, 523), qui s’appuie sur Strabon, Géographie, XIV, 2, 25 (C 660). Johannowsky (1969-1970, 457) envisage aussi une construction du koilon lors de la fondation de la cité qu’il attribue à Antiochos Ier. Sur la fondation de Stratonicée de Carie, voir Debord (2001, 157).

41 À titre de comparaison, le koilon du théâtre de Magnésie du Méandre mesure environ 75 m de diamètre : cf. Dörpfeld (1894, ca ive-iie s.) ; celui de Patara 84 m : cf. De Bernardi Ferrero (1969, 123-133, première moitié du ier siècle apr. J.-C.).

42 Il s’agit d’un appareil rectangulaire présentant une assise d’orthostates surmontée de parpaings en carreaux et de parpaings en panneresses visible dans le bouleutérion et le gymnase.

43 Mert (2008, 93, n. 582). Les escaliers d’accès à la partie supérieure du koilon datent de l’époque impériale d’après Söğüt (2013, 455-457).

44 Les nombreux blocs conservés autorisent des restitutions relativement fiables.

45 Mert (2008, PS. AF. 2) ; IK, 22.1-Stratonikeia 1031. Sur les triglyphes, voir Mert (2008, 107).

46 IK, 22.1-Stratonikeia 1013.

47 Held & Wilkening-Aumann (2015, 84). L’édifice qui n’a pas été fouillé n’est pas daté précisément, mais le site de Kastabos est abandonné à la fin de l’époque hellénistique : cf. Held (2013, 94).

48 Held (2013, 95) ; Held & Wilkening-Aumann (2015, 86).

49 Un temple périptère est bâti par des architectes d’Halicarnasse : cf. Held (2013, 95-96) et Held & Wilkening-Aumann (2015, 82-84).

50 Les Dionysies de Kéramos, connues par une inscription hellénistique (IK, 30-Keramos 9, l. 11-12), ne peuvent être formellement reliées au théâtre qui n’est pas précisément daté. Sur le théâtre, voir Isler (2017, 389).

51 À l’époque classique, les représentations dramatiques pouvaient se faire sur une estrade en bois ou dans des édifices avec gradins en bois : cf. Moretti (2001, 182). C’est probablement aussi le cas dans certaines villes à l’époque hellénistique avant la construction d’édifices en pierre.

52 Rumscheid & Rumscheid (2001, 132-134) ; Isler (2017, 509-510).

53 Les théâtres en bois sont attestés en Attique jusqu’à l’époque classique : Thorikos, cf. Paga (2010, 355 : vie s.) ; théâtre de Dionysos à Athènes, cf. Dörpfeld & Reisch ([1896] 1966, 28-29 : vie-ve s.) et Pickard-Cambridge ([1956] 1966, 11 : début ve s.). Ils existent encore à l’époque hellénistique en Grèce (par exemple à Oropos : cf. Goette (1995) ; à Tégée le koilon est en bois jusqu’au IIe siècle : cf. Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 20 ; Valois (1926).

54 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 145-152). Sur Orthosia, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 299-306). Sur le site de Taşyenice (région de Yerkesik, au nord d’Idyma et au sud-ouest de Mobôlla) qui pourrait être l’un des centres de la cité de Thèra, voir Debord & Varinlioğlu (2001, 38).

55 Sur l’emploi de la langue carienne, voir Briant (2006, 322-326) et Piras (2010, 219-220). L’hellénisation n’en est pas moins profonde, comme le montre l’onomastique devenant majoritairement grecque à l’époque hellénistique : cf. Piras (2010, 232).

56 Le Guen (1995, 79).

57 Ibid.

58 Gauthier (1984).

59 Le Guen (1995, 76).

60 Le Guen (1995, 81).

61 Hesberg (2009, 297).

62 Le Guen (1995, 80) ; Hesberg (2015, 103-108).

63 SEG 29, 1089, l. 7-8. Le théâtre de Théangéla n’a pas été découvert. Minniôn est vraisembablement l’un des amis d’Antiochos III : cf. Savalli-Lestrade (1998, no 34).

64 Il existe toutefois des théâtres en dehors des centres civiques, dans des sanctuaires. Un théâtre est construit à proximité du sanctuaire d’Artémis à Amyzon : cf. Robert & Robert (1983, 84-86). En Chersonèse de Carie, le sanctuaire d’Hémithéa reçoit un théâtre dès le début du iiie siècle. Il accueille des représentations théâtrales et les réunions du koinon des Chersonésiotes : cf. Held (2013, 95-96) et Held & Wilkening-Aumann (2015, 84).

65 Spanu (2007, 73) à propos des régions d’Anatolie centrale et méridionale.

66 Nysa et Aphrodisias n’ont pas de théâtre avant la deuxième moitié du ier siècle : cf. Kadioğlu (2006) et Chaisemartin & Theodorescu (2017). Seuls les plus petits centres urbains paraissent dépourvus de théâtre, comme Pidasa, Kodapè et Olymos.

67 En l’état actuel des recherches, et compte tenu de la présence possible d’édifices en matériaux périssables énoncée plus haut.

68 Isager (2004, no 1) ; Migeotte (1984, no 102). Sur l’architecture des gymnases, voir Delorme (1960) et Hoff (2009).

69 Gauthier (1995). Sur l’éphébie, voir Chankowski (2004) et Chankowski (2011).

70 Les gymnases sont abrégés « G », les palestres « P », les amphithéâtres « A » et les stades « S ». « HL » signifie époque hellénistique. Les noms de site entre parenthèses sont ceux pour lesquels un indice épigraphique laisse penser qu’un gymnase existe dans la cité. Les références en gras correspondent à la construction de l’édifice ou à des travaux.

71 Mert (2008, 20 et 157-166).

72 Dédicace de l’architrave de l’exèdre, photographiée et transcrite dans Mert (2008, 156-157).

73 IK, 34-Mylasa 137, l. 21-23 ; Blümel (2004, 35-36).

74 Isager (2004, no 1).

75 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, no 5) ; sur Mobôlla, voir HTC 64 et 65.

76 Gauthier (1995, 1, n. 6).

77 Sur les activités pratiquées dans les gymnases, voir Gauthier & Hatzopoulos (1993).

78 Sur l’éphébie, voir Chankowski (2011). Sur les néoi, voir Dreyer (2004) et Bremen (2013).

79 Sur l’importance de ces pièces, voir Hesberg (1995, 19).

80 Robert (1960a, 298, n. 3).

81 Sur le culte d’Hermès et Héraclès, voir Delorme (1960, 339-340). Sur les cultes héroïques, voir Nilsson (1955, 64-67). Sur le culte de bienfaiteurs, voir Habicht (1995, 91). Sur le culte royal, voir Robert (1960b, 124-125) et Delorme (1960, 345).

82 Plusieurs exemples hors de Carie dans Schmitt-Pantel (1992, 370-371).

83 P. ex. à Halicarnasse (iiie siècle) : cf. Isager (2004, no 2, l. 27-34) ; à Alabanda : cf. Vitruve, De l’architecture, VII, 5, 6.

84 Gauthier (1995, 1).

85 Voir infra n. 121.

86 Hesberg (1995, 13).

87 En Égypte, les Grecs sont « ceux du gymnase » : cf. Hesberg (1995, 16). À Jérusalem, l’entraînement au gymnase est le fait des Juifs hellénisés : cf. Lafon, Marc & Sartre (2003, 185-186) ; Gehrke (2004, 417) ; Kobes (2004, 240-243).

88 Théâtre du bas à Cnide : cf. Bruns-Özgan (2013, 37-74) ; gymnase de Mylasa : cf. IK, 34-Mylasa 21 ; bouleutérion d’Halicarnasse : cf. Isager (2004, no 4a).

89 Sur Bargasa, voir Debord & Varinlioğlu (2010, 145-152). Sur Cnide, voir Bankel (1997), Bankel (2009) et Ehrhardt (2009). Sur Kodapè, voir Varinlioğlu (2004, no 1 = SEG 54, 1164). Sur Iasos, voir Masturzo (1995). Sur Héraclée du Latmos, voir Peschlow-Bindokat (1996, 37) et Peschlow-Bindokat (2005, 120). Sur Mylasa, voir IK, 34-Mylasa 501.

90 Rostovtseff ([1941] 1989, 450) ; Bresson & Descat (2001, 13).

91 Gauthier (1985, 72).

92 Sur l’évergétisme, voir Gauthier (1985) ; sur l’emprunt et les souscriptions publiques, voir Migeotte (1984) et Migeotte (1992) ; sur les financements royaux, voir Schmidt-Dounas (2000) ; sur les financements des constructions en général, voir Meier (2012).

93 IK, 34-Mylasa 21.

94 Isager (2004, no 1, l. 20-21).

95 Cette souscription a probablement été initiée par le pouvoir dominant la communauté, Rhodes ou un souverain lagide ou séleucide : cf. Debord & Varinlioğlu (2001, 102-103).

96 Debord & Varinlioğlu (2001, 99-100).

97 HTC no 61. L’objet de la souscription est inconnu.

98 Migeotte (1984, 362).

99 Meier (2012, 177).

100 Isager (2004, no 4a, l. 3).

101 Le reste de la dépense a pu être assumé par le roi Ptolémée II ou III auquel le bâtiment est dédié, et par la cité, sur ses fonds propres.

102 Sur ce fonds, voir Migeotte (2006, 90-91).

103 Prytanée à Bargylia : cf. IK, 28.2-Iasos 612 ; agoranomion à Iasos : cf. IK, 28.1-Iasos 22.

104 Iasos : cf. IK, 28.1-Iasos 164 ; Maddoli (2007, no 27.1) ; IK, 28.1-Iasos 179 ; LBW, 276 ; IK, 28.1-Iasos 183 ; IK, 28.1-Iasos 182 ; IK, 28.2-Iasos 249. Stratonicée de Carie, proskènion : cf. Mert (2008, PS. AF. 2) ; IK, 22.1-Stratonikeia 1013.

105 IK, 34-Mylasa 137.

106 IK, 34-Mylasa 110.

107 IK, 34-Mylasa 110, l. 9-11. Traduction Froehner (1865, no 98), modifiée.

108 Porte ouest (iie siècle) : cf. Pedersen & Isager (2015, 310).

109 Debord & Varinlioğlu (2018, no 21).

110 Debord & Varinlioğlu (2018, no 22).

111 Bresson (1991, no 38), entre 320 et 281. L’identification de l’édifice qualifié de naos est incertaine. Il pourrait s’agir d’un temple plus ancien que le grand temple visible aujourd’hui : cf. Debord (1982, 41-45). Un autre individu a également financé des colonnes du temple d’Hémithéa : cf. Held (2013, 96).

112 Ces actions sont souvent en faveur de gymnases : Philippe Arrhidée finance une palestre et un gymnase à Mylasa ca 317 (IK, 34-Mylasa 21). À Halicarnasse, Ptolémée II ou III pourrait être impliqué dans la restauration du gymnase au iiie siècle : cf. Isager (2004, no 1). Antiochos III finance aussi les réparations d’une canalisation à Héraclée du Latmos au iie siècle : cf. Wörrle (1988).

113 Lettre de la reine Laodice aux Iasiens : cf. IK, 28.1-Iasos 4. Sur le séisme de 199-198 : cf. Trogue Pompée dans Justin, Histoire Philippique, XXX, 4, 1-3 ; Guidoboni (1994, no 41). En 213, Antiochos III contribue aussi à l’épanorthôsis de la ville de Sardes suite à son siège de la ville : cf. SEG 39, 1295, l. 1 ; Gauthier (1989, 18).

114 Sur le théâtre : cf. IK, 28.2-Iasos 249 ; IK, 28.1-Iasos 164 ; Maddoli (2007, no 27.1) ; IK, 28.1-Iasos 179 ; LBW, 276 ; IK, 28.1-Iasos 183 ; IK, 28.1-Iasos 182 ; Crowther (1990, 150). Sur le bouleutérion et l’archeion : cf. IK, 28.2-Iasos 252.

115 Delrieux (2001, 138).

116 À Éphèse il est clair que Lysimaque n’a pas eu le temps de bâtir autre chose que les remparts et que ce sont les Séleucides qui ont entamé les premiers aménagements intra-muros : cf. Larguinat-Turbatte (2014).

117 Wörrle (2003). Sur le site d’Héraclée du Latmos, voir Peschlow-Bindokat (1996) et Peschlow-Bindokat (2005).

118 Strabon, Géographie, XIV, 2, 25 (C 660) : ἐκοσμήθη δὲ καὶ αὕτη κατασκευαῖς πολυτελέσιν ὑπὸ τῶν βασιλέων. Cf. Robert (1937, 193, n. 1, 523, 534-535).

119 Debord (2001, 157).

120 Kenzler (1999, 303).

121 Sur la Carie et la Lycie, voir Prost (2007, 107), Piras (2010, 232) et Prost (2013, 186).

122 Ainsi en Pisidie-Pamphylie ou en Lycie où les théâtres et les bouleutéria sont rares à l’époque hellénistique : cf. Kolb (2013, 122-124) et Rivalland (2014).

123 Le lien entre les transformations sociales et l’aménagement urbain est mis en évidence par Pont (2010) au sujet de l’évergétisme. Sur la corrélation entre l’évolution du paysage urbain et les relations d’Aphrodisias avec Rome, voir Reynolds (1982) et Ratté (2002). Au sujet du théâtre, voir Chaisemartin & Theodorescu (2017).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. – La Carie à l’époque hellénistique.
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Titre Tableau 1. – Tableau des édifices politiques attestés en Carie.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-2.png
Fichier image/png, 1,3M
Titre Fig. 2. – Bouleutéria de Carie.
Crédits D’après Edhem Bey (1905, fig. 3), Krischen (1941, pl. 25), Mert (2008, fig. 131).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 95k
Titre Tableau 2. – Théâtres de Carie.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-4.png
Fichier image/png, 2,0M
Titre Fig. 3. – Théâtres d’Alinda (entrée nord-est), d’Héraclée du Latmos (escaliers et gradins) et de Cnide (koilon du théâtre du bas) (de gauche à droite).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 166k
Titre Fig. 4. – Stratonicée de Carie : le théâtre vu du nord.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 5,7M
Titre Fig. 5. – Stratonicée de Carie : bloc d’architrave-frise du proskènion portant la dédicace de Minniôn fils de Léôn et de ses fils.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 295k
Titre Tableau 3. – Gymnases et palestres de Carie.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 540k
Titre Fig. 6 – Gymnase de Stratonicée de Carie : l’exèdre centrale.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/docannexe/image/1376/img-9.jpg
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Pour citer cet article

Référence électronique

Gabrièle Larguinat-Turbatte, « Constitution d’un paysage urbain et diffusion du modèle de la cité grecque en Carie à l’époque hellénistique »Gaia [En ligne], 22-23 | 2020, mis en ligne le 30 juin 2020, consulté le 16 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/1376 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/gaia.1376

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Auteur

Gabrièle Larguinat-Turbatte

Membre associée à l’IRAA (Aix-Marseille Université)
et Ausonius (Université Bordeaux Montaigne)
g.larguinatturbatte@gmail.com

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