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Le décalage entre les textes et les images

Quand les textes et les sols se taisent : le cas de Cencelle (Tarquinia, Italie, ixe-xve siècles)

When texts and soils fall silent: the case of Cencelle (Tarquinia, Italy, 9th-15th centuries)
Francesca Romana Stasolla et Sara Nardi Combescure
p. 103-118

Résumés

Les résultats des fouilles archéologiques, comparés à l’iconographie et aux textes médiévaux, fournissent de multiples croisements permettant de mieux cerner la civilisation matérielle, dans la perspective d’obtenir une vision globale et évolutive. Si l’historien et l’archéologue ont longtemps minoré « les illustrations », ces dernières sont aujourd’hui prises en compte comme des sources documentaires à part entière. Une étude intégrant textes, images et résultats de fouilles s’avère nécessaire dans le cas de Cencelle, cité médiévale italienne. Cencelle fait l’objet de fouilles depuis plus de trente ans, et nous a fourni un nombre important de données archéologiques relatives à la vie quotidienne de ses habitants. Le Moyen Âge italien est notamment riche en sources iconographiques, qui renvoient aux différents aspects de la vie urbaine, ce qui fait de Cencelle un cas d’étude particulièrement intéressant. Le recours à l’iconographie nous permet ainsi de mieux cerner certains aspects liés au contexte social et économique de la cité, comme ses loisirs ou ses croyances. À titre d’exemple, les croyances liées aux rites funéraires seront évoquées à la fin de cet article.

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Entrées d’index

Index géographique :

Italie, Civitavecchia

Index chronologique :

époque médiévale

Index thématique :

archéologie, iconographie
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Texte intégral

  • 1 Alexandre-Bidon et Closson 1983 ; Mane 2018.

1Les données archéologiques confrontées à l’iconographie contemporaine ouvrent vers de nouvelles perspectives d’interprétation, qui nous amènent à mieux comprendre la vie quotidienne dans le passé1. Les images affichent donc tout leur intérêt, car elles nous permettent par exemple de préciser la nature du contexte associé à un objet manufacturé, préciser son utilisation, les gestes qui l’accompagnent et les catégories sociales auxquelles il est associé. Elles nous donnent ainsi l’occasion de répondre à des questions qui trouvent rarement une réponse dans les archives du sol. Les images permettent par exemple d’attester la présence de matériaux périssables (la vannerie, le bois ou les tissus) qui constituaient les éléments de décors des maisons et, comme nous le verrons plus tard dans notre cas, les éléments d’aménagement des boutiques.

  • 2 Le présent article porte sur une enquête archéologique conduite depuis 1994 sur le site de Cencell (...)

2Cencelle, située dans l’arrière-pays du port de Civitavecchia (Civitas Vetula), à environ 50 kilomètres au nord de Rome, est fondée au ixe siècle par le pape Léon IV sur un plateau en hauteur (fig. 1)2. Elle est abandonnée au xvie siècle lors de l’installation d’une grande ferme qui modifie radicalement la destination de certains de ses édifices en les réduisant à l’état de carrière.

Figure 1 : Localisation de la cité de Cencelle

Figure 1 : Localisation de la cité de Cencelle

CC BY-NC-SA 4.0

3Parmi les nombreuses images disponibles, la plupart issues du corpus iconographique italien, nous avons choisi celles qui permettent une confrontation judicieuse avec l’étude des données archéologiques. Nous les avons classées par thèmes, en nous limitant à certains aspects du quotidien de la ville, comme la vie à l’intérieur des maisons, les métiers pratiqués, les loisirs, et finalement la vie religieuse, à travers les rituels liés aux funérailles.

La femme, la cuisine et la maison

  • 3 Baldoni et al. 2019, p. 98.

4Les femmes ont certainement constitué une partie importante de la population urbaine alors qu’elles ne sont jamais mentionnées dans les textes. Seuls les contextes funéraires permettent de mieux connaitre leurs rôles et leurs pratiques. Les analyses anthropologiques réalisées sur les corps d’hommes et de femmes de Cencelle ont clairement montré une différence nette entre les systèmes musculo-squelettiques des deux sexes. Elles permettent d’associer les hommes au travail des champs environnants, et les femmes à certaines tâches de la production artisanale comme le tissage et la couture, réalisées en ville3. La vie des femmes se déroulait principalement dans des maisons-boutiques sur deux étages avec un foyer au sol, sans cheminée ni conduit pour l’évacuation de la fumée. La présence de riches mobiliers en céramique mis au jour lors des fouilles laisse penser qu’elles étaient habitées par des personnes aisées.

Figure 2 : Testo da pane

Figure 2 : Testo da pane

Provenance : Cencelle (Italie)

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

Figure 3 : Lippo et Federico Memmi, Storie del Nuovo Testamento, Ultima Cena, 1338‑1340

Figure 3 : Lippo et Federico Memmi, Storie del Nuovo Testamento, Ultima Cena, 1338‑1340

San Gimignano (Italie), église Santa Maria Assunta

Crédit : Wikimedia commons (Vignaccia76, domaine public)

Figure 4 : Buonamico Buffalmacco, Trionfo della morte, 1336‑1342 (détail)

Figure 4 : Buonamico Buffalmacco, Trionfo della morte, 1336‑1342 (détail)

Pise (Italie), Camposanto

Crédit : Wikimedia commons (Sailko, CC BY-SA 3.0)

  • 4 Previti 2020 et à paraître.
  • 5 Marchetti 2014, p. 114.

5L’analyse comparative de certaines formes de céramique et des images a fourni, dans le cas de Cencelle, des éléments fort intéressants sur l’utilisation de ces objets. Nous évoquons, à titre d’exemple, les testelli destinés à la cuisson du pain domestique (fig. 2). Les testelli pouvaient servir à pétrir et mélanger des pâtes de natures différentes, cuire des galettes directement sur la braise, mais également à servir des plats, tel qu’on le voit dans une fresque du xive siècle de l’église de Santa Maria Assunta (San Gimignano, Toscane), où la volaille est placée au centre de la table sur un testello en terre cuite (fig. 3). Enfin, ils pouvaient également servir de dessous de plat ou de support pour une olla, comme le montre la fresque du Triomphe de la mort de Buonamico Buffalmacco (fig. 4)4. Les analyses chimiques des contenus de ces récipients ont permis d’identifier des restes alimentaires, notamment des graisses animales et végétales, ce qui confirme leurs usages culinaires. La quantité et la variété des exemplaires trouvés à Cencelle, comme dans de nombreux sites d’Italie tyrrhénienne centrale, témoignent d’un objet très simple à réaliser, peu coûteux, et qui pouvait avoir une extraordinaire variété d’utilisation. Des recherches en archéologie expérimentale ont montré que les testelli produits en ville étaient réalisés avec des tours domestiques très faciles à manœuvrer. Cette tâche pouvait être assurée par des femmes, en accord avec les résultats des analyses anthropologiques évoquées précédemment5.

  • 6 Ermini Pani et al. 2014, p. 112.
  • 7 Stasolla et Previti 2020.

Dans ces maisons-boutiques, des lampes à cuve ouverte en fer (fig. 5) ont également été retrouvées lors des fouilles6.Alimentées par de la matière grasse, ces lampes venaient apporter une source de lumière complémentaire à celle des bougies et du feu de cheminée à la nuit tombée. Elles pouvaient également être fixées aux murs extérieurs des habitations ou être portées à la main afin de circuler dans la ville en l’absence d’éclairages urbains, comme on le voit dans la Nature morte au pain, avec bouteille et charcuterie (fig. 6) de Carlo Magini (1750‑1790, collection Cassa di Risparmio di Fano). Si les statuts des villes médiévales limitaient les sorties des habitants à une distance de trois maisons seulement au-delà du domicile après le coucher du soleil, des cas font exception, comme les sorties effectuées pour le transport du moût ou de certains aliments7.

Figure 5 : Lampes à cuve ouverte en fer trouvée à Cencelle

Figure 5 : Lampes à cuve ouverte en fer trouvée à Cencelle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

Figure 6 : Carlo Magini, Natura morta con verdure e carne, 1750‑1790

Figure 6 : Carlo Magini, Natura morta con verdure e carne, 1750‑1790

Fano (Italie), Collection Cassa di Risparmio

Source : Catalogo generale dei Beni Culturali

Les artisans, les boutiques, les tavernes et les jeux

  • 8 Piccinini 2022, p. 214.

6Au cours du Moyen Âge, la croissance de la ville est accompagnée par l’essor d’un artisanat urbain (fig. 7). Dans le cadre des activités artisanales pratiquées, à l’exception des métiers liés à la construction qui mériteraient d’être traités à part, l’apport de l’iconographie est d’une extrême importance. Nous évoquerons à ce propos un passage du livre de Gabriella Piccinini consacré à la fresque du Bon Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti où les images des lieux de travail et de production reproduisent avec le plus grand soin les personnes, les environnements, les techniques et les gestes si peu documentés par les textes, et fournissent des informations anthropologiques relatives à l’histoire des techniques8. Si l’état de conservation des édifices au moment de leur découverte ne permet que très rarement d’en reconstituer l’aspect d’origine, les objets découverts en fouille peuvent, en revanche, indiquer la présence d’un atelier de forgeron, de potier, ainsi que d’une taverne. L’iconographie peut également nous permettre de reconstituer des espaces.

Figure 7 : Plan de Cencelle au xiiie siècle

Figure 7 : Plan de Cencelle au xiiie siècle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

  • 9 Voir Nardi Combescure 2002, p. 65-68 et 2020, p. 36.
  • 10 Les textes mentionnent également des « piscari in mare » situés plus au sud de Cencelle, à Santa Se (...)
  • 11 Voir I placiti del Regnum Italiae II, 2, no 297, 1958.
  • 12 Voir Zagari 2003.

7À titre d’exemple, nous avons choisi deux images datant du xve siècle (fig. 8 et fig. 9) montrant, pour la première, un marchand de charcuterie et de fromage, et pour la seconde, une vendeuse de poisson. Ceux-ci sont représentés dans une pièce aménagée avec du mobilier en bois et de grands récipients ; éléments matériels qui ne laissent aucune trace de leur existence sauf dans de très rares cas. Pourtant, dans une ville comme Cencelle, des commerces de ce genre ont sûrement dû exister. Les documents d’archives témoignent, en effet, de l’existence de différents lieux de commerces9. Ils mentionnent la présence de piscarie10, lieux destinés à la pêche installés le long des cours des rivières environnantes à partir du xie siècle, de salines situées près de Corneto et gérées par le monastère de Santa Maria del Mignone11. Est également mentionnée la découverte d’un nombre important d’hameçons, fabriqués dans les ateliers des forgerons de la ville entre le xiiie et le xive siècle12.

Figure 8 : Marchand de fromages et de saucisses, fin xve siècle

Figure 8 : Marchand de fromages et de saucisses, fin xve siècle

Château d’Issogne (Italie)

Domaine public

Figure 9 : Marchand de poisson salé, Tacuinum Sanitatis, xve siècle

Figure 9 : Marchand de poisson salé, Tacuinum Sanitatis, xve siècle

Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9333, fol. 80v

  • 13 Calisse 1936, p. 754-756.
  • 14 Piccinini 2022, p. 209.

8Conformément à l’iconographie des xiiie et xive siècles, et notamment à la fresque du Bon Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti (fig. 10), ainsi qu’aux fresques de la torre Aquila à Trente, les espaces dédiés à la production et au commerce sont situés dans les zones périphériques, non loin des remparts de la ville. Les fouilles menées à l’intérieur de la ville de Cencelle, près de la porte orientale, ont permis d’identifier la présence d’ateliers de meuniers, de forgerons et d’une taverne. Ces derniers sont évoqués dans un acte de soumission à la ville de Viterbe, daté de septembre 1220, sur lequel, parmi les signataires, figurent les noms du maire de la ville, d’un potier, de plusieurs forgerons, de meuniers et de trois taverniers13. Les sources documentaires nous informent que les ateliers étaient souvent situés à l’intérieur de la maison de l’artisan. La vente de produits se faisait, en revanche, généralement dans des pièces ouvertes sur la rue, appelées finestre à Sienne, ce qui engendrait souvent des contestations de la part des habitants à cause du bruit provoqué par les hommes et les animaux de transport14. Un comptoir servait à exposer les marchandises, et des toits en bois pouvaient être aménagés pendant les périodes d’intempéries.

Figure 10 : Ambrogio Lorenzetti, Allegoria del Buon Governo, 1338-1339

Figure 10 : Ambrogio Lorenzetti, Allegoria del Buon Governo, 1338-1339

Lieu de conservation : Sienne (Italie), Palazzo Pubblico

Crédit : Wikimedia commons (domaine public)

  • 15 Calisse 1936, p. 754-756.
  • 16 Cet atelier a fait l’objet de la thèse de doctorat de Beatrice Brancazi (Brancazi 2021).
  • 17 Brancazi 2021, p. 81.

9Le métier de potier est défini comme scutellarius, dans le texte de 122015. Un atelier de production de faïence était déjà actif au milieu du xiiie siècle à Cencelle avec des espaces destinés à la préparation de l’argile, au tournage et au décor des vases (fig. 11)16. On y produisait essentiellement des coupes décorées, vendues sur place, et fort probablement exportées par le biais des ports de Civitas Vetula et Corneto. Leur iconographie s’est probablement inspirée de motifs que nous retrouvons sur d’autres types de supports, comme les coupes en majolique qui évoquent les décors associés aux signatures des notaires sur les manuscrits de la région, ou encore la fleur à trois pétales qui apparaît dans les sculptures du haut Moyen Âge ou enfin, comme le motif géométrique qui rappelle celui du sol cosmatesque qui ornait l’église romane de Cencelle, et qui est commun à beaucoup d’autres églises du nord du Latium17.

Figure 11. L’atelier du céramiste de Cencelle

Figure 11. L’atelier du céramiste de Cencelle

Crédit : F. Ory, CNRS, AOrOc

  • 18 Voir Nardi Combescure 2020, p. 87-90.
  • 19 Oberto Scriba de Mercato, 1190.
  • 20 Ermini Pani et al. 2014, p. 104.
  • 21 Piccinini 2022, p. 224.

10On pourrait mentionner toute une liste de métiers certainement pratiqués par les artisans de la cité, et dont la présence n’est témoignée que par des objets retrouvés dans les différentes unités stratigraphiques. Par exemple, grâce à la découverte de nombreux poids de métier lors des fouilles archéologiques, nous savons que Cencelle produisait des tissus. La ville les exportait très probablement aussi puisqu’elle bénéficiait du réseau commercial des ports de Civitas Vetula et Corneto ; les textes fournissent d’ailleurs des listes de produits, stockés dans les cales des navires18. À ce propos, il est utile d’évoquer les toiles françaises chargées à Avignon et à Marseille dans une galère au xive siècle, et les tissus produits à Crémone destinés au port de Civitas Vetula qui sont mentionnés dans des actes notariés de Gênes de la même époque et dans la description du naufrage du marchand génois : Tolomino di Tolomeo19. Ces documents nous renvoient encore une fois à la présence de marchands de tissus et de tailleurs au service de la population de la région. Leurs espaces d’activité, amplement représentés dans l’iconographie médiévale, demeurent presque imperceptibles pour l’archéologue, à l’exception de la découverte d’outils comme des ciseaux ou des dés à coudre20. Dans certains cas, ces activités pouvaient être pratiquées à l’extérieur, comme le montre le couturier figuré par Ambrogio Lorenzetti, qui profite de la lumière du soleil assis sur un banc au bord de la route21.

  • 22 Stasolla 2014, p. 100-101. En ce qui concerne le droit régissant les jeux au Moyen Âge en Italie, (...)
  • 23 Bourgeois 2012 et 2015 ; et pour les pièces d’échecs trouvées à Cencelle voir Stasolla 2019a, p. 2 (...)
  • 24 Stasolla 2012, p. 112-114. Sur la production du vin dans le territoire de Cencelle voir Nardi Comb (...)

11Les jeux et les tavernes animaient également la vie sociale de Cencelle, avec des espaces consacrés aux jeux dispersés dans la ville : dans les rues, le long des trottoirs – à l’exception des cimetières, où ils étaient interdits selon les textes22. Le jeu de dés était très répandu, des motifs en filets ont été retrouvés sur les dalles de chaussée et aux carrefours de voies, mais aussi sur des tuiles et des briques, en guise de planches de jeux rudimentaires, mais plus facilement transportables. Des pièces d’échec en os suggèrent la présence d’échiquiers et renvoient aux loisirs des élites locales (fig. 12)23. La localisation exacte d’une taverne est toujours compliquée à identifier s’agissant de pièces caractérisées par la présence de matériaux périssables ; meubles en bois, tables sur tréteaux, bancs ou tabourets. Toutefois, la découverte de carafes en céramique associées à des objets qui nous renvoient au monde du jeu (fig. 13) dans une des pièces de ce secteur est un témoin de cette activité également bien décrite par les textes médiévaux qui évoquent ainsi l’existence de marchands de vin, exerçant leur métier dans leur domicile24.

Figure 12 : Dés et pièce d’échec trouvés à Cencelle

Figure 12 : Dés et pièce d’échec trouvés à Cencelle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

Figure 13 : Mobilier retrouvé dans la taverne de Cencelle

Figure 13 : Mobilier retrouvé dans la taverne de Cencelle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

La mort et les funérailles

  • 25 Cf. Esposito 2007.

12La mort était présente dans la vie sociale de la ville médiévale. Les funérailles étaient soumises à une série de règles complexes, bien expliquées dans les statuts des municipalités italiennes25. En effet, chaque commune imposait le nombre de participants et de parents des défunts admis aux différentes phases du rite funéraire, notamment pour les individus de sexe masculin. En outre, il existait des restrictions pour empêcher les fastes excessifs et conserver ainsi une frugalité inséparable de la vertu. L’objectif était de maintenir l’ordre et d’éviter que les funérailles ne deviennent une occasion d’autocélébration familiale ainsi qu’un théâtre de désordres excessifs.

  • 26 Stasolla 2019b, p. 21.

13À partir du ixe siècle, l’instauration officielle d’une fête consacrée aux morts, en guise de mémoire collective, apportera des changements conséquents et le rite funéraire se déroulera en grande partie à l’intérieur de l’église26. L’iconographie nous renseigne sur l’ensemble des actions accomplies avant les funérailles, comme l’exposition du défunt sur son lit funéraire, visible par sa famille et par des membres de la communauté à laquelle il appartenait au cours de sa vie. Qu’il s’agisse de personnes de haut rang ou de rang social plus modeste, l’événement était public et le corps, qui pouvait être couvert ou découvert, était placé sous un auvent spécial, et exposé aux prières et aux visites.

14Les actions visant à perpétuer la mémoire des défunts sont quant à elles plus compliquées à identifier et à comprendre. Les données issues des fouilles de cimetières datées entre les xiiie au xve siècles restent assez silencieuses à ce sujet. En effet, les cimetières urbains témoignent principalement d’une réutilisation constante et fréquente des espaces où les fosses se recoupent entre elles en très peu de temps. Les épitaphes font défaut, en particulier dans les petites communautés comme celle de Cencelle, ce qui rend d’autant plus difficile la compréhension des méthodes de dépôt, et l’interprétation des rituels liés à la pratique de l’inhumation. Ce constat a très souvent donné lieu à des hypothèses disparates, comme la présence de sépultures de catastrophes liées à des épidémies. Néanmoins, les analyses réalisées sur les squelettes de la nécropole de Cencelle (fig. 14) ont permis de rejeter cette hypothèse compte tenu du bon état de santé des enterrés.

Figure 14 : La nécropole de Cencelle

Figure 14 : La nécropole de Cencelle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

  • 27 Del Ferro 2014 ; Barone et Baldoni 2018.

15Encore une fois, seules les images permettent de mieux comprendre les modalités de dépôt, qui consistaient uniquement à envelopper les morts dans un linceul27. Il reste à savoir s’ils étaient habillés ou non lors de l’inhumation. À ce propos, les accessoires vestimentaires trouvés dans les tombes de Cencelle sont très peu nombreux, et se limitent souvent à des boutons en pâte de verre ou en argent doré, à des bagues, des colliers et des boucles d’oreilles ; toute une catégorie d’objets qui renvoie à des personnages aisés (fig. 15).

Figure 15 : Accessoires vestimentaires trouvés dans les tombes de Cencelle

Figure 15 : Accessoires vestimentaires trouvés dans les tombes de Cencelle

Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma

16La présence récurrente d’une boucle en fer, et plus rarement en bronze, comme seul élément du mobilier de la sépulture, pourrait évoquer la présence d’une ceinture, ou alors être interprétée comme un fermoir pour les bandages du linceul. En outre, les enluminures du Livre des heures du xve siècle illustrent les différentes séquences de fin de vie, de préparation du corps puis d’inhumation :

  • le mal et le bien se disputent l’âme du défunt, jusqu’à la victoire du bien (fig. 16) ;
  • le corps est placé à l’intérieur du linceul, fermé par des points de couture (fig. 17) ;
  • la future demeure est préparée (fig. 18).
  • 28 Del Ferro 2014, p. 21 ; Barone et Baldoni 2018, p. 44.

17Dans le cas de l’étude des tombes de Cencelle, les anthropologues ont montré que les morts étaient placés dans la fosse à l’aide d’un linceul, ce qui explique leur position souvent légèrement incurvée post mortem. Des phénomènes de verticalisation des omoplates et de flanquement des membres inférieurs témoignent ainsi d’une compression et d’une décomposition des corps à l’intérieur d’un linceul28.

Figure 16 : Le lit de mort, Livre d’heures, milieu du xve siècle

Figure 16 : Le lit de mort, Livre d’heures, milieu du xve siècle

Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1176, fol. 140v

Source : gallica.bnf.fr / BnF

Figure 17 : Les couseuses de linceul, Livre d’heures à l’usage de Rouen, xve siècle

Figure 17 : Les couseuses de linceul, Livre d’heures à l’usage de Rouen, xve siècle

Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1178, fol. 102r

Source : gallica.bnf.fr / BnF

Figure 18 : Maître François (enlumineur), Jean Dubrueil (scribe), Livre d’heures Wharncliffe, vers 1475‑1480. Détail de l’inhumation : « L’office des morts : les trois vifs et les trois morts »

Figure 18 : Maître François (enlumineur), Jean Dubrueil (scribe), Livre d’heures Wharncliffe, vers 1475‑1480. Détail de l’inhumation : « L’office des morts : les trois vifs et les trois morts »

Lieu de conservation : Melbourne, National Gallery of Victoria, no inv. 1072-3, fol. 78r

***

  • 29 Alexandre-Bidon et Closson 1983, p. 4.

18Encore aujourd’hui, la définition d’archéo-iconographie, proposée par Danièle Alexandre-Bidon et Monique Closson en 1983 comme une démarche interdisciplinaire qui comble « les blancs de nos faibles connaissances en matière de vie quotidienne »29, affiche tout son intérêt. Si les textes apportent une dimension sociale et économique à l’histoire de Cencelle, la documentation iconographique, au-delà de son contexte esthétique ou intellectuel, permet de lire les vestiges en lien avec les pratiques qui leur étaient associées, donnant ainsi une seconde vie à ses habitants. Par ailleurs, les sources iconographiques sont indispensables en l’absence de témoins textuels et de culture matérielle ; tel que nous l’avons vu avec le rituel lié à la mort, où seules les sources iconographiques permettent de mieux comprendre les étapes de l’inhumation.

  • 30 Piccinini 2022, p. 214.

19L’acte de soumission à Viterbe de 1220 est le seul texte dont nous disposons pour reconstruire l’articulation sociale de la ville du bas Moyen Âge où, à côté des artisans, sont mentionnés des personnages de professions et de rangs différents (maires, notaires, magistri). Dans le cas de Cencelle, les espaces sûrement consacrés au travail s’avèrent encore très lacunaires aux yeux de l’historien et de l’archéologue, par rapport à l’importance qui leur était accordée dans l’iconographie de la ville du bas Moyen Âge. Sans aucun doute, le commerce et l’artisanat étaient les deux activités les plus pratiquées dans les villes. Leur importance ressort d’autant plus lorsque Gabriella Piccinini imagine la Sienne de Lorenzetti privée de ces activités. « Il ne resterait plus », écrit-elle, « qu’un cortège nuptial, une mariée sans son palefrenier pour tenir son cheval, quelques femmes regardant par la fenêtre, quelques passants, un couple de clients sans interlocuteurs, des joueurs de dés, quelques riches citoyens à cheval, quelques voyageurs, un groupe de danseuses30. »

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Bibliographie

Sources anciennes

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Oberto Scriba de Mercato (1190), Notai liguri del secolo xii e xiii. Tome I, éd. M. Chiaudano et R. Morozzo della Rocca, Genève, 1938, disponible sur : https://www.storiapatriagenova.it/BD_vs_contenitore.aspx?Id_Scheda_Bibliografica_Padre=3290&Id_Progetto=0 [consulté en mai 2024]

Travaux

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Baldoni M., Sorrano G., Alexander M., Stasolla F.R., Marsella L.T., Rickards O. et Martinez Labarga C. 2019, « The medieval population of Leopoli-Cencelle (Viterbo, Latium): Dietary reconstruction through stable isotope analysis from bone proteins », Journal of Archaeological Science: Reports 24, p. 92-101, DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1016/j.jasrep.2018.12.013 [accès restreint, consulté en mai 2024].

Barone N. et Baldoni M. 2018, « Il cimitero bassomedievale di Cencelle: appunti di tafonomia », Scienze dell’Antichità 24/1, p. 199-215.

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Brancazi B. 2021, Cencelle V. Figure dal sottosuolo. I motivi decorativi della maiolica arcaica da Cencelle, Rome.

Calisse C. 1936, Storia di Civitavecchia, Florence.

Del Ferro S. 2014, « Lo spazio dei morti a Leopoli-Cencelle: il cimitero della chiesa di San Pietro », dans L. Ermini Pani, M. C. Somma et F.R. Stasolla (éd.), Forma e vita di una città medievale. Form and life of a medieval city. Leopoli-Cencelle, cat. exp. (Rome, marchés de Trajan – musée des forum impériaux, 3 avril – 27 juillet 2014), Spolète, p. 38-39.

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Notes

1 Alexandre-Bidon et Closson 1983 ; Mane 2018.

2 Le présent article porte sur une enquête archéologique conduite depuis 1994 sur le site de Cencelle par l’université de Rome Sapienza en lien avec d’autres institutions dont l’université de Picardie Jules Verne, et qui profite d’une équipe d’archéologues, d’anthropologues et d’historiens de l’art. Pour la bibliographie relative aux fouilles archéologiques de Cencelle, voir Stasolla 2012 ; Ermini Pani et al. 2014.

3 Baldoni et al. 2019, p. 98.

4 Previti 2020 et à paraître.

5 Marchetti 2014, p. 114.

6 Ermini Pani et al. 2014, p. 112.

7 Stasolla et Previti 2020.

8 Piccinini 2022, p. 214.

9 Voir Nardi Combescure 2002, p. 65-68 et 2020, p. 36.

10 Les textes mentionnent également des « piscari in mare » situés plus au sud de Cencelle, à Santa Severa dans une bulle du pape Anaclet de 1130 (Patrologia Cursus completus 1855, p. 694). D’autres piscarie étaient installées tout au long des fleuves Mignone et Marta (Gregorio da Catino 1913, p. 139).

11 Voir I placiti del Regnum Italiae II, 2, no 297, 1958.

12 Voir Zagari 2003.

13 Calisse 1936, p. 754-756.

14 Piccinini 2022, p. 209.

15 Calisse 1936, p. 754-756.

16 Cet atelier a fait l’objet de la thèse de doctorat de Beatrice Brancazi (Brancazi 2021).

17 Brancazi 2021, p. 81.

18 Voir Nardi Combescure 2020, p. 87-90.

19 Oberto Scriba de Mercato, 1190.

20 Ermini Pani et al. 2014, p. 104.

21 Piccinini 2022, p. 224.

22 Stasolla 2014, p. 100-101. En ce qui concerne le droit régissant les jeux au Moyen Âge en Italie, voir Rizzi et Cardinali 2012.

23 Bourgeois 2012 et 2015 ; et pour les pièces d’échecs trouvées à Cencelle voir Stasolla 2019a, p. 280.

24 Stasolla 2012, p. 112-114. Sur la production du vin dans le territoire de Cencelle voir Nardi Combescure 2020, p. 32-33.

25 Cf. Esposito 2007.

26 Stasolla 2019b, p. 21.

27 Del Ferro 2014 ; Barone et Baldoni 2018.

28 Del Ferro 2014, p. 21 ; Barone et Baldoni 2018, p. 44.

29 Alexandre-Bidon et Closson 1983, p. 4.

30 Piccinini 2022, p. 214.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Localisation de la cité de Cencelle
Crédits CC BY-NC-SA 4.0
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Titre Figure 2 : Testo da pane
Légende Provenance : Cencelle (Italie)
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Titre Figure 3 : Lippo et Federico Memmi, Storie del Nuovo Testamento, Ultima Cena, 1338‑1340
Légende San Gimignano (Italie), église Santa Maria Assunta
Crédits Crédit : Wikimedia commons (Vignaccia76, domaine public)
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Titre Figure 4 : Buonamico Buffalmacco, Trionfo della morte, 1336‑1342 (détail)
Légende Pise (Italie), Camposanto
Crédits Crédit : Wikimedia commons (Sailko, CC BY-SA 3.0)
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Titre Figure 5 : Lampes à cuve ouverte en fer trouvée à Cencelle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Titre Figure 6 : Carlo Magini, Natura morta con verdure e carne, 1750‑1790
Légende Fano (Italie), Collection Cassa di Risparmio
Crédits Source : Catalogo generale dei Beni Culturali
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Titre Figure 7 : Plan de Cencelle au xiiie siècle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Titre Figure 8 : Marchand de fromages et de saucisses, fin xve siècle
Légende Château d’Issogne (Italie)
Crédits Domaine public
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Titre Figure 9 : Marchand de poisson salé, Tacuinum Sanitatis, xve siècle
Crédits Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9333, fol. 80v
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Titre Figure 10 : Ambrogio Lorenzetti, Allegoria del Buon Governo, 1338-1339
Légende Lieu de conservation : Sienne (Italie), Palazzo Pubblico
Crédits Crédit : Wikimedia commons (domaine public)
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Titre Figure 11. L’atelier du céramiste de Cencelle
Crédits Crédit : F. Ory, CNRS, AOrOc
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Titre Figure 12 : Dés et pièce d’échec trouvés à Cencelle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Titre Figure 13 : Mobilier retrouvé dans la taverne de Cencelle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Fichier image/jpeg, 434k
Titre Figure 14 : La nécropole de Cencelle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Fichier image/jpeg, 934k
Titre Figure 15 : Accessoires vestimentaires trouvés dans les tombes de Cencelle
Crédits Crédit : Progetto Cencelle, Sapienza Università di Roma
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Fichier image/jpeg, 618k
Titre Figure 16 : Le lit de mort, Livre d’heures, milieu du xve siècle
Légende Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1176, fol. 140v
Crédits Source : gallica.bnf.fr / BnF
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Fichier image/jpeg, 617k
Titre Figure 17 : Les couseuses de linceul, Livre d’heures à l’usage de Rouen, xve siècle
Légende Lieu de conservation : Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1178, fol. 102r
Crédits Source : gallica.bnf.fr / BnF
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Titre Figure 18 : Maître François (enlumineur), Jean Dubrueil (scribe), Livre d’heures Wharncliffe, vers 1475‑1480. Détail de l’inhumation : « L’office des morts : les trois vifs et les trois morts »
Crédits Lieu de conservation : Melbourne, National Gallery of Victoria, no inv. 1072-3, fol. 78r
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/frontieres/docannexe/image/2488/img-18.jpg
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Pour citer cet article

Référence papier

Francesca Romana Stasolla et Sara Nardi Combescure, « Quand les textes et les sols se taisent : le cas de Cencelle (Tarquinia, Italie, ixe-xve siècles) »Frontière·s, Supplément 2 | 2024, 103-118.

Référence électronique

Francesca Romana Stasolla et Sara Nardi Combescure, « Quand les textes et les sols se taisent : le cas de Cencelle (Tarquinia, Italie, ixe-xve siècles) »Frontière·s [En ligne], Supplément 2 | 2024, mis en ligne le 15 juillet 2024, consulté le 13 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/frontieres/2488 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/121sy

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Auteurs

Francesca Romana Stasolla

Professeure d’archéologie chrétienne et médiévale, université de Rome La Sapienza

Sara Nardi Combescure

Maîtresse de conférences HDR en archéologie, université de Picardie Jules Verne

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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