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III. Capter et transformer les morts – Capture and Transform the Dead

Memory Politics of Mass Graves and Commemoration: Korea’s Cheju April 3rd Incident

Politiques de mémoire des fosses communes et commémorations des « événements » du 3 avril à Cheju en Corée
한국 제주4.3사건의 암매장과 위령의 기억정치
Seong Nae Kim
p. 153-186

Résumés

Cet article aborde les questions de la violence d’État, du traumatisme culturel, de la commémoration et de la politique de mémoire relatifve aux « événements » du 3 avril à Cheju ou « 4.3 » (1947-1954), considérés comme précurseurs de la guerre de Corée. Après l’adoption par le gouvernement, en 2000, de la Loi spéciale relative à la recherche de la vérité sur les événements du 3 avril à Cheju, le « 4.3 » a été officiellement reconnu comme un cas de violence d’État et de massacres de civils. Cependant, en raison du silence imposé pendant une longue période et de la suppression de la « mémoire du 4.3 », les divergences entre la mémoire de l’État et la mémoire individuelle locale ont créé des conflits quant à l’identité des victimes du massacre, la commémoration de l’événement et la politique complexe de la post-mémoire. S’appuyant sur le concept de « post-mémoire » de Hirsch (un type de mémoire intergénérationnelle qui médiatise la mémoire passée dans sa force affective), cet article explore la manière dont cette divergence est médiatisée dans les rites commémoratifs d’offrandes aux ancêtres et dans la réinhumation des corps exhumés des fosses communes. En tant que preuves matérielles des massacres et de leur présence affective, les restes « animent » l’action politique dans le sens d’un jugement moral sur la responsabilité des massacres. Placer les morts dans un tombeau familial approprié ou dans une salle d’inhumation publique partagée avec d’autres morts de masse dans le Parc de la Paix est devenu une préoccupation majeure pour les familles endeuillées. Cela montre comment l’implication de l’État dans la gestion des dépouilles et des pratiques de vénération ancestrale continue d’exercer une influence sur les familles des défunts ainsi que sur les victimes du « 4.3 ». En opposition à l’intervention structurelle de l’État, il existe une action communautaire qui cherche à réparer la perte des relations sociales et restaurer l’histoire commune en créant des tombes collectives d’enfants et des cimetières familiaux, et en inventant des rites chamaniques dans la sphère publique de l’île. Dans cet article, nous témoignons de la communauté de mort et de perte, nouvellement formée à travers le traumatisme culturel et la justice réparatrice dans la période post-atrocité.

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Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2027.
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Plan

Introduction: The Cheju April 3rd Incident and State Violence
The Work of Post-memory and Ritual Mediations
Placing the Dead: Mass Graves and Memorials
Mass Graves: “Deaths Without Bodies or Coffins”
Forensic Exhumation and Commemoration: Re-assemblage of the Dead
Moral Agency of the Exhumed Remains
The Pukch’on-ri Massacre and Place-making for the Dead: Restorative Justice
Children’s Graves: Provisional Burial
Conclusion: Community of Loss after Atrocity

Aperçu du texte

Introduction: The Cheju April 3rd Incident and State Violence

This article enquires into questions of state violence and practices of post-memory with respect to the Cheju April 3rd Incident (1947-1954), which is regarded as the precursor of the Korean War, one of the first outbreaks of the violent ideological conflict during the global Cold War. Historically and politically, Cheju Island, which is located on the periphery of the Asia-Pacific and the Cold War, has been considered a site of strategic importance, and, hence, has had a continued military presence over the years. At the end of the Pacific War, Cheju was set up as the frontline of the Japanese militaries in their defense against the American landing. After the World War II, Cheju was under the authority of the American occupation government (1945-1948).

The Cheju April 3rd Incident is known as the ‘4.3 Incident,’ or sasam sakkŏn, or just ‘4.3’ which is named after the date of its initial occurrence on April 3rd in 1948, wh...

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Pour citer cet article

Référence papier

Seong Nae Kim, « Memory Politics of Mass Graves and Commemoration: Korea’s Cheju April 3rd Incident »Extrême-Orient Extrême-Occident, 47 | 2024, 153-186.

Référence électronique

Seong Nae Kim, « Memory Politics of Mass Graves and Commemoration: Korea’s Cheju April 3rd Incident »Extrême-Orient Extrême-Occident [En ligne], 47 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2027, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/extremeorient/3187 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12ko3

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Auteur

Seong Nae Kim

Kim Seong Nae is a Professor Emeritus of Religious Studies at Sogang University in South Korea. Her first book in Korean language, Han’guk mugyo ŭi munhwa Illyuhak [Cultural Anthropology of Korean Shamanism] (Seoul, Sonamu, 2018) was awarded the 2020 Yim Sok-jae Prize in anthropology. Her recent publications include an article, “Placing the Dead in the Postmemory of the Cheju Massacre in Korea” (Journal of Religion, 2019), book chapters “Cultural Trauma and the Cheju Massacre in Transnational Perspective” (in Tina Burrett et Jeff Kingston [eds.], Routledge Handbook of Trauma in East Asia, New York, Routledge, 2023) and “Memory Politics and a Women’s Sphere Countering Historical Violence in Korea” (in Jelke Boesten et Helen Scanlon [eds.], Gender, Transitional Justice and Memorial Arts, New York, Routledge, 2021). Her book manuscript on cultural memory and commemoration of the Cheju April 3 Incident is in progress.
Kim Seong Nae est professeur émérite d’études religieuses à l’université Sogang en Corée du Sud. Son premier livre en langue coréenne, Han’guk mugyo ŭi munhwa illyuhak [Anthropologie Culturelle du chamanisme coréen] (Seoul, Sonamu, 2018), a reçu en 2020 le prix Yim Sok-jae en anthropologie. Parmi ses récentes publications figurent l’article « Placing the Dead in the Postmemory of the Cheju Massacre in Korea » (Journal of Religion, 2019), plusieurs chapitres d’ouvrages collectifs comme « Cultural Trauma and the Cheju Massacre in Transnational Perspective » (in Tina Burrett et Jeff Kingston [dir.], Routledge Handbook of Trauma in East Asia, New York, Routledge, 2023) et « Memory Politics and a Women’s Sphere Countering Historical Violence in Korea » (in Jelke Boesten et Helen Scanlon [dir.], Gender, Transitional Justice and Memorial Arts, New York, Routledge, 2021). Le manuscrit de son prochain livre sur la mémoire culturelle et la commémoration de l’incident du 3 avril à Cheju est en cours de préparation.

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Droits d’auteur

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