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I. Représenter et présentifier – Represent and Presentify

Reinventing the Afterlife in Japan (1960-2020): From Temple Dioramas to Architect-designed Hell and Heaven Parks

Réimaginer les lieux de l’au-delà au Japon (1960-2020) : des dioramas dans les temples aux parcs des enfers et paradis créés par des architectes
日本における死後の世界の再創造(1960―2020年):寺院の境内ジオラマと建築家によって設計された地獄と極楽のテーマパーク
Mary Picone
p. 55-74

Résumés

Au Japon, les tombes et les tablettes mortuaires sont censées constituer un lieu matériel pour les morts ancestralisés. Cependant, le contact le plus tangible ainsi que le plus élaboré avec la masse des malemorts ou de ceux dont le sort est incertain est constitué par des recréations de l’au-delà en trois dimensions transposant les rokudō-e (rouleaux peints des six voies de la réincarnation). Des représentations contemporaines des enfers, du monde des démons affamés (gaki) et des paradis se trouvent dans des temples avec des statues du roi et juge des enfers Enma (Yama), ou en tant qu’annexes récentes d’autres temples, ou encore sur des sites de « loisirs bouddhiques » proches des parcs à thème si communs dans l’archipel. On en trouve également en tant qu’attractions touristiques mineures situées le long des routes. Le divertissement rejoint l’enseignement religieux sur certains lieux sacrés tels que le mont Tateyama, anciennement vu comme habitat des morts puis devenu lieu de pèlerinage célèbre. Dans les années 1990, afin de relancer le tourisme, le bureau culturel de la préfecture a fait construire des musées complétés par le parc de divertissement du mandala de Tateyama (Tateyama mandara yūen), une représentation symbolique et multisensorielle complexe des célèbres rouleaux peints locaux sous la forme d’un grand parc à thème. Cet ensemble ambitieux a été imaginé par un architecte connu en tant que vision de l’itinéraire posthume de l’âme à travers les voies de la réincarnation, agrémenté par pas moins de sept paradis, en fait des installations imaginées par des artistes. D’autres tentatives de réinvention des au-delàs prennent la forme de petits musées bricolés tels que l’Izu gokurakuen (parc du paradis d’Izu), apprécié par certains en tant qu’exemple de « nostalgie de la période Shōwa ». Il s’agit d’un bâtiment contenant une énième version des dioramas en plâtre et plastique des tortures infernales coutumières avec effets son et lumière ainsi qu’un paradis voisinant avec un « musée du sexe ». Parmi d’autres exemples de réinventions, on évoquera des modèles en carton de nouveaux enfers (tels celui des « voleurs de gommes ») réalisés par des enfants auxquels un artiste et ancien instituteur avait montré le Tateyama mandara comme source d’inspiration.

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Extrait du texte

Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2027.
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Plan

A very brief summary of Premodern and Early Modern Japanese views of the afterlife
An attempted typology of sites re-creating the otherworld
Beppu Daibutsu and Kosanji: Early examples of Buddhist amusement parks
Tōchōji and Shōkanji
Religious attractions: Retro representations of the afterlife and Shōwa nostalgia
Hells and heavens re-created as conceptual art: children’s temporary installations and the Tateyama mandara yūen
Conclusion

Aperçu du texte

Looking beyond the usual sites or objects associated with the dead in Japan such as cemeteries or memorial tablets, it may be argued that the most tangible and elaborate form of post-mortem contact is provided by three dimensional re-creations or reinventions of the otherworld. Although some earlier versions still exist the majority of these re-creations of the “lives of the dead” were built in the years of Japan’s economic boom, between the late 1970s and the mid 1990s, most frequently in the form of attractions added to idiosyncratic temples or as part of amusement parks with a Buddhist theme. They are often called “Hell and Heaven tours” (jigoku gokuraku meguri), a continuation at least in name of a devotional literary genre dating back to the 9th century. The following pages are not an historical study. As a contribution to the special issue on the multi-sensorial lives of the dead recreated by technology, they are devoted to contemporary or quasi contemporary structures and ser...

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Pour citer cet article

Référence papier

Mary Picone, « Reinventing the Afterlife in Japan (1960-2020): From Temple Dioramas to Architect-designed Hell and Heaven Parks »Extrême-Orient Extrême-Occident, 47 | 2024, 55-74.

Référence électronique

Mary Picone, « Reinventing the Afterlife in Japan (1960-2020): From Temple Dioramas to Architect-designed Hell and Heaven Parks »Extrême-Orient Extrême-Occident [En ligne], 47 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2027, consulté le 15 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/extremeorient/3137 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12kny

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Auteur

Mary Picone

Mary Picone is a retired associate professor at EHESS (1990-2019) and a member of the China Korea Japan Research Center (UMR 8173, CCJ). She obtained her D.Phil in anthropology at University of Oxford in 1985. Her main research interest focuses on attitudes towards death and popular religion in Japan. Regularly invited to teach and research abroad (Princeton, Nichibunken, Kyoto university, Ochanomizu university), she also has an extensive experience of fieldwork in Japan. Among her publications related to the topic of this issue are “Marketing d’enfers: les représentations contemporaines d’Enma-ô et la gestion contemporaine de ses temples,” (in Makiko Andro-Ueda et Jean-Michel Butel [eds.], Japon pluriel, vol. 9, Paris, Picquier, 2014), “Haunted Sites: Where to Visit Ghosts According to Written or Filmed Collections of Personal Experiences” (in  Vincent Durand-Dastès and Marie Laureillard [eds.], Fantômes dans l’Extrême-Orient d’hier et d’aujourd’hui, t. 2, Paris, Presses de l’Inalco, 2017), and “Les feux follets des nuits hantées du Japon” (Art Asie-Sorbonne, no. 4 [“La nuit en Asie”], 2021).
Mary Picone est maîtresse de conférences retraitée de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, 1990-2019) et membre du Centre Chine Corée Japon (UMR 8173, CCJ). Elle a obtenu sa thèse de doctorat (D.Phil) en anthropologie à l’université d’Oxford en 1985. Ses recherches portent principalement sur les attitudes face à la mort et la religion populaire au Japon. Régulièrement invitée à enseigner et à mener des recherches à l’étranger (Princeton, Nichibunken, université de Kyoto, université d’Ochanomizu), elle possède également une vaste expérience de terrain au Japon. Parmi ses publications liées au thème de ce numéro, on trouve « Marketing d’enfers : les représentations contemporaines d’Enma-ô et la gestion contemporaine de ses temples » (in Makiko Andro-Ueda et Jean-Michel Butel [dir.], Japon pluriel, vol. 9, Paris, Picquier, 2014), « Haunted Sites : Where to Visit Ghosts According to Written or Filmed Collections of Personal Experiences » (in V. Durand-Dastès and Marie Laureillard [dir.], Fantômes dans l’Extrême-Orient d’hier et d’aujourd’hui, t. 2 (Paris, Presses de l’Inalco, 2017) et « Les feux follets des nuits hantées du Japon » (Art Asie-Sorbonne, no 4 [« La nuit en Asie »], 2021).

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