Bibliographie des colloquia et ouvrages multilingues non scolaires aux Pays-Bas espagnols et dans les Provinces-Unies avant 1600
Source : Belgica typographica, 1541 – 1600, tome IV, indices, Nieuuwkoop, 1994 ; catalogues en ligne de bibliothèques. Cette bibliographie ne se veut pas exhaustive, mais essentielle : les exemplaires de ce genre d'ouvrage sont extrêmement nombreux, parfois mal conservés, et donc difficilement repérables.
1527, Anvers, Vokabulare van nieusge ordineert... Vocabulaire de nouveau ordonné..., Jacob van Liesvelt, (flamand français).
1549, Anvers, Dictionarium trilingue, M. Nutius, (latin français flamand).
1551, Louvain, Vokabulaer vier spraken, Bartholomé de Grave, (flamand français latin espagnol).
1556, Louvain, Dictionarium quatuor linguarum, Bartholomé de Grave (flamand français latin espagnol).
1558, Louvain, Dictionarium quatuor linguarum, Bartholomé de Grave (français latin italien espagnol).
1558, Anvers, Dictionarium colloquia sive formulae quatuor linguarum, Joannes Withagius (Jean Withaye, ou Jan Verwithage), (flamand français espagnol italien).
1561, Louvain, Colloquia familiaria cum dictionario quatuor linguarum, B. de Grave, (flamand français latin espagnol).
1568, Gand, Dictionaire colloques ou dialogues en quatre langues, Gherard Van Salenson, (flamand français espagnol italien).
1573, Anvers, Dictionaire colloques ou dialogues en quatre langues, Joost de Hertoghe, (flamand français espagnol italien).
1576, Anvers, Colloquia et dictionariolum sex linguarum, H. Heyndricz, G. Van den Rade, (flamand latin allemand français espagnol italien).
1582, Anvers, Diccionario coloquio o dialogos en quatro lenguas, Hans Coesmans, (flamand français espagnol italien).
1583, Anvers, Colloques ou dialogues avec un dictionnaire en 6 langaiges, H. Heyndricxz, (flamand anglais allemand français espagnol italien).
1583, Anvers, Colloquia cum dictionariolo sex linguarum, H. Heyndricz, (Flamand latin allemand français espagnol italien).
1586, Anvers, Colloquia et dictionariolum septem linguarum, J. Trognaesius, (flamand anglais allemand latin italien espagnol français).
1589, Liège, Colloquia et dictionariolum septem linguarum, Henricus Hovius, (flamand anglais allemand latin italien espagnol français).
1589-1591, Liège, Colloquia et dictionariolum septem linguarum, Henricus Hovius, (flamand anglais allemand latin italien espagnol français).
1595, Liège, Colloquia et dictionariolum septem linguarum, Henricus Hovius, (flamand anglais allemand latin italien espagnol français).
1596, Anvers, Diccionario coloquio o dialogos en quatro lenguas, Jan Van Keerberghen (flamand français espagnol italien).
Texte du traité Modus legendi atque scribendi linguæ hispanicæ. La manière d'écrire et de prononcer la langue espagnole, f° V iij v° - [V 4 r° v°], Dictionarium Quatuor Linguarum, Louvain, Bartholomé de Grave, 1556
Modus legendi atque scribendi linguæ hispanicæ
Hispani sicut et latini, & scribunt ut loquuntur, & loquuntur idem ut scribunt. Nulla etiam sinalephas, aut Apostrophes scriptura hispanica, sicut nec latina agnoscit : pronunciatio tamen nonnunquam, licet raro, admittit.
Porro autem habet Hispana lingua, literas, vocales & consonnantes, tot numero, et tales figura, et potestate, quot, et quales eius parens Latina lingua habet ; quamquam in coniunctis vocibus sic inter se certæ quædam, tum vocales, tum consonantes coniunguntur, vt quosdam reddant sonitus a Latina lingua prorsus alienos, et nostræ linguæ peculiares ac proprios : quorum in pronunciando vim qui non tenuerit, is, fieri non potest, vt vocabula Hispana bene proferat, et cum venustate : ob eamque rem eorum et varietas, et natura ostendenda primum omnium nobis est. Hæc autem varietatis ratio duplex est, vna, in vocalibus : altera, in consonantibus, ac de vocalium varietate primum dicamus.
[F° V 4 r°] Vocales quando in vnum quasi corpus coalescunt, (quam coniunctionem Græci diphthongum nominarunt,) tum peculiarem habent sonitum et pronunciationem. Cum coalescunt, quinque faciunt diphtongorum genera.
Primum in Ay, vel Ai, quod idem est, in quo profertur A, et leviter cursimque tangitur Y, vel I : vt andays, traygo, baylo.
Secundum in Au, in quo profertur A, et veluti absorbetur V, vt iaula, audientia. Hæc diphtongus est plane latina, qualis est in hoc verbo audio, et simili[li]bus.
Tertium in Eu, in qua profertur E et absorbetur V : vt feudo, deudo. Hæc etiam est latina, qualis in heu, Perseu, et similibus.
Quartum in Ey, in qua profertur E et leuiter sentitur Y, vt Rey, Ley.
Quintum in Oy, in qua profertur O et parum sentitur y, vt soy, voy, doy.
Satis dictum est, de varietate quæ est in vocalibus ; nunc ad consonnantes accedamus.
Consonantes quæ varietatem pronunciationis in Hispanicam linguam adduxerunt, c, ch, ll, ñ, j, loco consonantis positum. De quibus eodem ordine dicamus.
Sonat igitur ç, cum caudi vel semicirculo, asperius quam si fuisset s, et mollius quam fuisset z, itaque media est inter vtramque, efficitque sonum ex ambabus temperatum : vt, çapato, calceus, çebollas, cæpæ, çenizas, cineres.
[F° V 4 v°] Sonat vero ch, idipsum quod k, cappa Græcum, cum illud proxime antecedunt e vel iota, aut quemadmodum Galli fere eandem literam proferunt in his vocibus, Charetier, Chapeau. Hispani muchos, y muchachos.
Duplex ll, vt in latina lingua non item in Hispanica corroboratur, sed mollius et dulcius profertur, quam si vna esset. Itaque tenuiter et molliter pronuncianda est, non aliter, quam Galli in hoc verbo, Vieille, pronunciant : vt, ella, mella, ellos.
Eodem sonitu ñ, cum apice profertur, quam apud Græcos ν, ny, [= nu] antecedente i, iota. Tandem quidem sonitum edunt nonnulli Italorum et Gallorum, in pronuntiandis, Gn, Latinis : vt in hoc vocabulo, Magnum. Qualis auem sonitus is sit, facile perspicitur in proferendo Gneii nomine, ad quem modum etiam Castellanice proferenda est, ñ : vt niño, año, straño.
J, ita pronunciandum est, quemadmodum apud Latinos, cum est consonans : vt Iulius, Iulio, et sicut Galli proferunt ie, iamais. Ita Hispanis jamas, Iacobo.
Finis.
La manière d’écrire et de prononcer la langue espagnole
Les Espagnols, comme les Latins, escrivent comme ilz parlent, et parlent semblablement comme ilz escrivent. N’a aussy l’escripture d’Espaingne nulle contraction de voyelle, qu’on appelle synalephe : ou reiectement de letres, qu’on dict Apostrophe : comme n’a aussi point la Latine. Toutesfois la pronociation les reçoiyt quelquefois : combien que peu souvent. La langue Despaigne ha aussy pareillement autant de voyelles, et de consonantes, et de telle figure, et puissance, comme ha sa mere la langue latine. Combien que en aucuns mots, il y a certines voyelles et consonantes, tellement entre conioinctes, quelles rendent une prolation totallement diuerse de la Latine, et peculiere et propre à l’Espagnole. La vertu de laquelle quiconque ne tiendra en prononceant, il ne luy sera possible de bien proferer les motz Epaignolz, n’y de bonne grace. Et pour cette cause, la variété et nature d’icelle, nous est prealablement à monstrer. Et la dicte variété consiste en deux, à scavoir en voyelles, & en consonantes. Si disons premierement de la variété des voyelles.
Les voyelles quand elles sont conioinctes ensemble pour faire vne, que les Grecs appellent diphtongue : lors elles ont vne propre prononciation : delaquelle conioinction, sont faites cincq diphtongues.
La premiere en ay ou ai, qu’est tout vng, en laquelle on profere a, et on touche legerement y vel i : comme andays, traygo, baylo.
La deuxième en au, en laquelle on prononce A, et V, à demy, comme iaula, audientia. Cette diphtongue est entièrement Latine.
La troisiesme en eu, ne laquelle E, et V, se proferent aussy à demy : vt feudo, deudo, et cette cy, est aussi Latine : comme en heu, perseu, et semblables.
La quatriesme en ey, en laquelle se prononce E, et legerement on sent y, comme Rey ; ley.
La cinquiesme en oy, en laquelle on prononce O, et on oyt vng bien peu y : comme oy, voy, doy.
Il est assez dict de la variété qui aduient aux voyelles, disons maintenant de celle qui se faict aux consonantes.
Les consonantes qui ont induict diuersité de prononciation en la langue Espaignoile, sont cincq : ç, ch, ll, ñ, j, prinse pour consonante, desquelles disons suyuants le dict ordre.
Doncques ç, avecques vne queue dessous, ou ç auecques vng demy circle se prononce plus durement, que ne faict S, et plus mollement, que ne fait Z : et pourtant elle est moienne entre les deux. Comme çapato, soullier : cebollas, oignons, cenizas cendres.
Ch a une telle prolation, comme k cappa en grec, deuant E ou I iota, ou aultres de semblable voix : ou tout ainsi comme se prononce, ou au moins à peu près, la même lettre en François : comme Charetier, Chappeau, e en Espaignol, muchos, muchachos.
Deux ll, ne se prononcent point semblablement en latin, comme en Espaignol : car en Latin, plus durement, et en Espaignol, plus mollement et doulcement, que sil ny auoit qu’vne l, seule [fçs seul]. Comme les François la prononcent en ce mot icy, vieille, ainsi fault-il prononcer, ella, llamo, ellos.
Ñ, avec un tiltre dessus, se prononce en la mesme maniere comme font les Grecs ν, avec i, ensuyvant : à scavoir νi, et comme font aucuns Italiens et François ces deux lettres gn, es mots latins, comme en ce mot icy magnum. Et quelle est ladicte prolation, se peult facielement apperceuoir en ce nom icy Gneij. En la mesme sorte fault il aussy prononcer en Castillan ñ, comme niño, daño, straño.
J, se prononce en la mesme sorte deuant vne voyelle estant consonante, comme en la langue Latine : comme Iulius, Iulio, et comme les Fraçois disent, Ie et Iamais, pareillement les Espaignolz prononcent viejo, ojo, jamas.
Extrait du texte espagnol correspondant au traité Modus legendi atque scribendi linguæ hispanicæ. La manière d'écrire et de prononcer la langue espagnole, dans Vtil y breve institution para aprender los principios, y fundamentos de la lengua Hespañola, Louvain, Bartholomé de Grave, 1556, f° A iii r° - [A 4 r°]
[f° A iii r°] Demas desto, los Hespañoles assi como los Latinos, scriben como hablan, y hablan, como escriben. Assi mesmo, la scriptura Hespañola non tiene nenguna contraction de vocales que llaman synalepha : ni tampoco de echas vocales como los Griegos por Apostrophe : sino que se escrive y pronuncia como la Latina. Aunque en la pronunciacion la suele aver, pero pocas vezes.
La lengua Hespañola, tiene tantas vocales, y consonantes, y de tal figura, y potestad, como su madre la lengua Latina. Aunque en ciertos vocables, ay algunas vocales, ô consonantes, de tal manera aiuntadas, que hazen vna pronunciacion totalemente differente de la Latina : y propria de la Hespañola, y el que este modo de pronunciar no tubiere, no podra bien pronunciar muchos vocablos de la lengua Hespañola : ni los dara la grace que deue. Y por esta causa mostraremos primiero al variedad y natura de estas particularidades.
La dicha variedad consiste principalmente en la vocales, y consonantes. Digamos pues primiero de las vocales.
Quando la vocales estan aiuntadas, (lo qual llaman lo Griegos Diphtongos) entonces tienen vna propria pronunciacion. De esta coniunction de vocales se hazen cinco diphtongos.
El primiero es en Ay, ô en Ai, que es todo vno. En el qual, A, se pronuncia, y muy poco se hiere ô toca la y, ô i., Como baylo, andais, traigo.
El segundo es en Au, en el qual se pronuncia la A y no se oye casi la u, como Iaula, audiencia. Este diphtonogo enteramente es latino, como en audio, y otros se [f° A iii v°] mejantes.
El tercero en eu, en el qual se pronuncia la E, y no se oye casi la V, como feudo, deudo, y este es tambien Latino, como en heu, Perseu, y otros.
El quarto diphtongo en ey, en el qual se pronuncia la E, y se oye poquito la Y, como Ley, Rey.
El quinto en Oy, en el qual se pronuncia la O, y se oye poco la Y, como soy, voy, doy.
Harto se ha dicho de la variedad que ay entre las vocales, digamos de la variedad de las consonantes.
Las consonantes que han causado alguna diuersidad en le pronunciacion Hespañola, son cinco, ç, ch, ll, ñ y j quando se haze consonante. Destas digamos por el mesmo orden.
Pronunciasse pues ç. con una cerilla de baxo, puncto, ô medio circulo, mas asperamente que la S y mas delicadamente que si fuesse z, de manera que es media pronunciacion entre las dos, y haze un son templado de las dos, como çapato, calceus, çebollas, cepae, çenizas, cineres. Pronunciasse finalemente mas aspero, que caesar, en Latin.
Ch tiene tal pronunciacion como k, Cappa, de los Griegos antes de i, î iota, ô nimasnimenos, ô casi assi como en Françès pronuncian Charetier, Chappeau, assi en Hespañol, mucho, muchachos.
Dos ll. en la hespañola lengua, se pronuncian con meno fuerça y mas delicadamente, que en la Latina. Assique mal dulcemente se ha de pronunciar. Como los Francesses pronuncian en esta diction, Vieille, Vieillart, assi los Hespañoles, ella, ellos, llamo.
Ñ, con una raya o coronita encima se pronuncia de la manera que ν, ny, segun los Griegos puesta ante [f° A 4 r°] de la vocal i. Tal sonido hazen algunos Italianos, y Francesses, quando pronuncian gn, como los Latinos pronuncian magnum. Que sonido sea aquel facilmente lo conoceremos pronunciando este nombre Gneo, dela mesma manera en Hespañol se pronunciara ñ, como niño, año, straño.
J assi se ha de pronunciar, como quando es consonante a los Latinos, Como Iulius, Iulio y como los Francesses pronuncian je, iamais assi los Hespañoles viejo, ojo, jamas.