Notes
Petrus Vulcanius (Pieter de Smet) était lié à Érasme. Parmi les formes latinisées du nom « de Smet », « Vulcanius » est la plus courante (les autres étant « Faber », « Fortunatus Faber » et « Hephaistius »).
La présente notice biographique est redevable en particulier aux contributions d’Hélène Cazes (« The many lives of Bonaventura Vulcanius 1614-2010 », p. 5-43) et de Harm-Jan van Dam (« "The honour of letters" : Bonaventura Vulcanius, scholar and poet », p. 47-68) dans Bonaventura Vulcanius, Works and Networks. Bruges 1538 – Leiden 1614, éd. H. Cazes, Leiden-Boston, Brill, 2010, qui constitue actuellement l’ouvrage de référence sur la vie, les réseaux et les œuvres de Bonaventura Vulcanius. Nous renvoyons également à l’article d’Alfons Dewitte, « Peter en Bonaventura De Smet, alias Vulcanius (1503-1571) », Annales de la Société d’émulation de Bruges, 115 (1978), p. 17-42.
La correspondance de Vulcanius relative aux années passées à Cologne, Genève et Bâle a été partiellement publiée : Correspondance de Bonaventura Vulcanius pendant son séjour à Cologne, Genève et Bâle (1573-1577), précédée de quelques lettres écrites avant cette époque, éd. Herman de Vries de Heekelingen, La Haye, M. Nijhoff, 1923. Parmi ses correspondants les plus assidus entre 1573 et 1577, on trouve notamment son père Peter Vulcanius, Théodore de Bèze, Henri Étienne (son employeur à Genève), Lambert Daneau (auprès duquel il vivait dans cette même ville), Joachim Camerarius, Pierres Chevallier, Thomas Eraste, Gérard Falkenburg, Josué Finsler, Simon Goulart, Rodolphe Gualter le Père, Jean-Baptiste Heintzel, Adrien van der Myle, Arnold Mylius, Henri Petreus, Christophe Plantin, Thomas Rehdiger, Jean Rhetius, Jean de Serres, Josué Simler, Henri Sudermann et Jérôme Wolf. La correspondance ultérieure, non publiée, est conservée en grande partie dans le fonds Vulcanius de la bibliothèque de l’Université de Leyde.
Sur le travail de Vulcanius éditeur, voir la bibliographie établie par A. Dewitte (« Bonaventura Vulcanius Brugensis (1538-1614). A bibliographic description of the editions 1575-1612 », Lias, n° 8, 1981, p. 189-201), l’article cité de H.-J. van Dam (« "The honour of letters" : Bonaventura Vulcanius, scholar and poet », cit.) et l’étude de Thomas M. Conley « Vulcanius as editor : the Greek texts », Bonaventura Vulcanius, Works and Networks, cit., p. 337-350. Les éditions vulcaniennes d’Apulée philosophe et des prolégomènes à Hésiode ont été récemment étudiées par Matteo Stefani (« Bonaventura Vulcanius editore di Apuleio filosofo », Commentaria Classica, n° 1, 2014, p. 55-75 ; « Bonaventura Vulcanius editore di Apuleio filosofo: nuove evidenze », Lexis, n° 36, 2018, p. 428-441 ; « I prolegomeni di Bonaventura Vulcanius a Le opere e i giorni di Esiodo », Mediœvo greco, n° 18, 2018, p. 253-279).
Le premier volume contient l’édition des cinq livres des Histoires et une sélection d’Epigrammes (Agathiæ, Historici et Poëtæ eximii, De Imperio et rebus gestis Iustiniani Imperatoris, libri quinque : Græce nunquam antehac editi. Ex bibliotheca et interpretatione Bonaventuræ Vulcanii. Cum notis eiusdem. Accesserunt eiusdem Agathiæ Epigrammata Græca, Leyde, Officine Plantin, 1594), le second, la traduction latine des Histoires, l’annotation au texte et la traduction latine du septième livre des Epigrammes par Joseph Scaliger et Johan Van der Dœs (Bon. Vulcanii Notæ ; quibus multa Agathiæ loca declarantur ; quamplurima etiam veteris codicis Ms. Menda castigantur. His accessit, Coronis, sive Agathiæ epigrammata libri septimi anthologias, Latine reddita per Iosephum Scaligerum Iul. Cæs. F. et Ianum Dousam à Noortwyck, Leyde, Officine Plantin, 1594).
Voir Arne Søby Christensen, Cassiodorus, Jordanes and the History of the Goths: Studies in a Migration Myth, Copenhagen, Museum Tusculanum Press, 2002, en particulier p. 230-249.
Iornandes Episcopus Ravennas de Getarum, sive Gothorum Origine et rebus gestis. Isidori Chronicon Gothorum, Vandalorum, Svevorum, et Wisigothorum. Procopii fragmentum, De priscis sedibus et migrationibus Gothorum, Græce et Lat. Accessit et Iornandes De regnorum et temporum successione, omnia ex Recognitione, et cum Notis Bon. Vulcanii Brugensis, Leyde, Officine Plantin, 1597.
Iornandes, « Illustribus amplissimisque viris, DD : Ordinibus Frisiæ », f. 2r-6r.
Ibid., f. 4r-5r.
Plus précisément, Vulcanius parle d’« affinitas » (parenté acquise à travers le mariage).
Jurisconsulte, homme politique, professeur à l’université de Louvain, chargé de la création de l’université de Douai, garde des sceaux des Pays-Bas à la cour de Madrid, Joachim Hoppers (1523-1576) fut l’une des personnalités les plus insignes de la Frise du XVIe siècle. Il était proche de la famille De Smet (Vulcanius) et aida le jeune Bonaventura au début de sa carrière. Son intérêt pour l’histoire de sa région natale, la Frise, émerge dans plusieurs de ses œuvres parmi lesquelles un traité De origine gentis Frisonicæ demeuré manuscrit et aujourd’hui perdu (v. Suffridus Petrus, De scriptoribus Frisiæ, decades XVI et semis, Cologne, H. Falckenburgh, 1593, p. 178).
Cornelius Aurelius, l’un des promoteurs du patriotisme régional, introduit le mythe batave dans sa Chronycke van Hollant, Zeelant ende Vrieslant (Leyde, J. Seversz, 1517 ; réimprimée à La Haye en 1591 et à Amsterdam en 1595). Joachim Hoppers, quant à lui, élabora le mythe fondateur hyperboréen dans Themis Hyperborea, sive De Tabula Regum Frisiæ, dans Id., Seduardus, Sive De Vera Iurisprudentia […], Anvers, Officine Plantin, 1590, p. 328-332.
Cornelius Kempius, De origine, situ, qualitate et quantitate Frisiæ […] libri tres, Cologne, G. Cholinus, 1588.
Suffridus Petrus, De Frisiorum antiquitate et origine libri tres, Cologne, A. Mylius, 1590 ; Id., De scriptoribus Frisiæ, decades XVI et semis, Cologne, H. Falckenburgh, 1593 ; Id., Apologia […] pro antiquitate et origine Frisiorum, Franeker, G. van de Rade, 1603.
Ubbo Emmius, Rerum Frisicarum historia, Leyde, L. Elzevier, 1616, p. 37 sq.
Johannes Magnus, Historia […] de omnibus Gothorum Sueonumque regibus qui unquam ab initio nationis extitere, eorumque memorabilibus bellis late varieque per orbem gestis, opera Olai Magni Gothi fratris ejusdem autoris […] in lucem edita, Rome, G. M. Viotti, 1554. Sur les frères Johannes et Olaus Magnus, voir Kurt Johannesson, The Renaissance of the Goths in Sixteenth-Century Sweden : Johannes and Olaus Magnus as Politicians and Historians, Berkeley, University of California Press, 1991.
Le savant suédois est évoqué dès l’incipit du De literis.
Cornelius Aurelius, Batavia, sive de Antiquo veroque eius insulæ, quam Rhenus in Hollandia facit, situ, descriptione et laudibus, Antverpiæ, apud Christophorum Plantinum, 1586.
De Thou fit parvenir à Vulcanius la transcription d’un précieux manuscrit de Procope conservé à la bibliothèque royale de France (Iornandes, f. 2v-3r, p. 261-262).
Ibid., p. 253-254.
Ibid., p. 254, 258.
Roger G. van de Velde, De studie van het Gotisch in de Nederlanden: Bijdrage tot een status quæstionis over de studie van het Gotisch en het Krimgotisch, Koninklijke Vlaamse Academie voor Taal- en Letterkunde, Gent, 1966.
Voir Kees Dekker, « The Runes in Bonaventura Vulcanius De literis & lingua Getarum sive Gothorum (1597) : Provenance and Origins », Bonaventura Vulcanius, Works and Networks, cit., p. 411-449.
De literis, f. 4r (Vulcanius précise ici que Bécan était en contact avec Maximilien Morillon, lequel lui avait fait parvenir la version gothique du Notre Père).
Y Beibl Cyssegr-lan. Sef yr Hen Destament, a'r Newydd, London, Ch. Barker, 1588 ; Biblia Þad er øll Heilög Ritning utlögd a Norrænu, Holum, J. Jons, 1584. Les dates de publication fournies par Vulcanius (1558 et 1580) sont erronées.
Iesus Christ gure Iaunaren Testamentu berria, La Rochelle, P. Hautin, 1571.
D’après Vulcanius, Raphelengius les aurait extraits du Pentateuque polyglotte paru à Constantinople en 1546.
De literis, p. 43-47.
Sur ces événements, v. K. Dekker, « The Runes in Bonaventura Vulcanius De literis & lingua Getarum sive Gothorum (1597) : Provenance and Origins », cit.
Vulcanius insère notamment des répertoires lexicaux de romani et de basque, bien qu’il reconnaisse que ces langues n’ont aucun lien manifeste avec le gothique.
Hieronymus Megiserus, Specimen quadraginta diversarum atque inter se differentium liguarum et dialectorum ; videlicet, Oratio Dominica, totidem linguis expressa, Francfort, J. Spies, 1593.
Nous traduisons De literis, p. 97 (première page de l’« Appendix » consacrée au frison, au gallois, à l’islandais et au romani) : « Poteram quidem, Studiose lector, hoc loco plurimarum etiam aliarum inter se diversarum linguarum specimina adiicere, quæ latissime per universum orbem terrarum diffusæ, apud potentissimas florentissimasque nationes hodie sunt in usu ; earum præcipue quas Græci et Latini fastidiose Barbaras vocant ; ut Philoglotti ex mutua earum inter se collatione, quid quæque vel cum Gothica, vel Teutonica, vel alioquin ipsæinter se affinitatis habeant iucunde pariter utiliterque investigare possent. Ceterum cum Francofurti editum sit anno 1592. ex typographeo Ioannis Spiessii, Specimen XL diversarum atque inter se differentium linguarum et dialectorum, a Ieronymo Megisero e diversis authoribus collectarum ; quibus oratio Dominica est expressa : supersedentem mihi huic operæ esse dux. Adiiciam tantum eandem orationem Frisica lingua expressam, et ab eo omissam […] ».
Voir la dédicace de l’ouvrage, en particulier f. 2r-4r.
« Vernacula sua [scil. : des étrangers], sive potius Notho Latina lingua » (De literis, cit., p. 65).
Ibid.
Ibid., p. 54. Il faut préciser que Vulcanius récuse tout de même la position de Bécan qui prétend trouver une origine germanique pour tous les mots gothiques (ibid., f. 5v).
Ibid., f. 5v-6r ; v. aussi p. 62, 64.
Outre les périphrases comme notho latina lingua (« latin bâtard », p. 65), on trouve notamment l’adverbe lombardice (p. 16 : « Quod Lombardice, id est, vernaculo Italorum sermone […] », « ce qui en lombard, c’est-à-dire dans la langue vernaculaire des Italiens […] ») et le glossonyme gallica lingua (« Index eorum quæ hoc libro tractantur », n .p. : « lingua Romana siue Gallica veteri », « en langue romane ou ancienne langue française » – dans le De literis, par ailleurs, les Français sont généralement désignés par l’ethnonyme Galli : v. p. 90, 101, 109).
Ibid., « Index eorum quæ hoc libro tractantur », n. p.
Ibid., p. 62, 64-65.
Annalium et historiæ Francorum ab anno Christi DCCVIII. Ad ann. DCCCCXC. scriptores coætanei XII, nunc primum in lucem editi ex Bibliotheca P. Pithœi I.C., Paris, Cl. Chappelet, 1588, t. III, p. 351-354. Sur Pierre Pithou, se reporter à l’étude de Sophie Glansdorff dans le cadre du présent projet.
Il s’agit probablement d’un saut du même au même. On peut confronter la transcription de Pithou et celle publiée par Claude Fauchet dans le Declin de la maison de Charlemagne (à propos de ce volume, se reporter à l’étude d’Alexandra Pénot dans le cadre du présent projet) : « so hald ihtis an minā bruher scal » (Pithou) ; « scalddihites au minan brudher soso maumit retha fina bruher seal » (Fauchet).
Dans le premier passage en langue romane, Pithou écrit : « cist meon fradre […] son frada […] eist meon fradre ». Vulcanius écrit : « cist meon fradre […] son fradra […] cist meon fradre ».
Lipsius tegen Becanus. Over het Nederlands als œrtaal. Editie, vertaling en interpretatie van zijn brief aan Hendrik Schotti (19 december 1598), éd. T. Deneire et T. van Hal, Amersfoort, Florivallis, 2006, p. 124. Selon les éditeurs, Lipse aurait probablement découvert l’existence des Serments de Strasbourg dans le livre de Vulcanius mais, dans sa lettre à Hendrik Schott, il aurait transcrit le texte à partir de l’édition de Pithou (ibid., p. 147).
J. I. Pontanus, Itinerarium Galliae Narbonensis [...] cui accedit Glossarium Prisco-Gallicum seu de Lingua Gallorum veteri dissertatio, Leyde, T. Basson, 1606. À la page 325 du Glossarium, Pontanus mentionne le répertoire de mots en vieux haut allemand qui, dans le De literis, précède la transcription des Serments.
Het twæde diel, fen dy Friesche wirkken, trog Mr Gysbert Japix, Leeuwarden, K. Tjallings, 1681. Le texte a été daté du début du XVIIe siècle par Rolf Bremmer, « The first grammar of Frisian (1681) », Diversions of Galway, éd. A. Ahlqvist, Amsterdam-Philadelphia, John Benjamins Publishing Company, 1992, p. 59-71.
Notamment en Scandinavie et dans les Provinces-Unies, comme nous l’avons vu, mais également en Italie (où l’on publie l’editio princeps de l’Historia de Johannes Magnus ainsi que les Historiarum libri X Gothorum atque Longobardorum res gestas variamque multarum provinciarum de Girolamo Rossi), en France (où entre la fin des années 1570 et le début des années 1580 paraissent plusieurs éditions de Gothica), en Espagne (où l’on publie le recueil des lois wisigothiques), en Suisse et en Allemagne (où l’on réédite Johannes Magnus et Vulcanius).
Voir K. Dekker, The Origins of Old Germanic Studies in the Low Countries, Leiden-Boston-Köln, Brill, 1999.
Cet exemplaire, relié en un seul volume avec une copie du Iornandes, appartenait à la bibliothèque du couvent parisien des Augustins déchaussés.
Cet exemplaire appartenait aux collections de Jean-Baptiste Colbert, comme l’indique une note manuscrite sur le frontispice. Le volume est mentionné deux fois dans le catalogue de la Bibliotheca Colbertina (Bibliotheca Colbertina : seu catalogus librorum bibliothecæ, quæ fuit primum ill. V. D. J. B. Colbert, Paris, G. Martin et F. Montallant, 1728) : la première fois dans la section « Historia italica, generalis et singularis » (part III, p. 1117, n° 14810 [mais 14900]), la seconde dans la section « Humaniores litteræ. Philologi » (part III, p. 1290, n° 17118).
Cet exemplaire est contenu dans le volume Gothicarum et Langobardicarum rerum Scriptores aliquot veteres ex Bibliotheca Bon. Vulcanii et aliorum publié en 1617 par l’éditeur Jean Maire de Leyde. Le volume réunit tous les Gothica publiées par Vulcanius en 1597 : le De rebus Geticis et le De regnorum ac tempotum successione de Jordanes (parties I-II), le De literis et lingua Getarum sive Gothorum (partie IV, mais privé du frontispice, des distiques de Joseph Scaliger, de la dédicace et de l’index) et également les six livres De gestis Langobardorum de Paul Diacre (partie III) dans l’édition Plantin de 1595 (Pauli Warnefridi Langobardi filii, Diaconi Foroiuliensis, De Gestis Langobardorum Libri VI. Ad Ms. et veterum codicum fidem edidi, Cologne, Officine Plantin, 1595. Sur l’attribution de cette édition à Vulcanius ou à Friedrich Lindenbrog, voir Th. M. Conley, « On the attribution of the 1595 Leiden edition of Pauli Warnefridi De Gestis Langobardorum to Friedrich Lindenbrog », Bonaventura Vulcanius, Works and Networks, cit., p. 403-410).
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