Bibliographie
Bibliographie de corpus
Éditions anciennes
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, Paris, [Louis Blaubloom] pour Jean Morin, 1537.
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, Lyon, Benoît Bonyn, 1538.
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, Amsterdam, Prosper Marchand, 1711 (rééditions augmentées en 1732 et 1753).
Éditions modernes
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, éd. de Peter Hampshire Nurse et Michael A. Screech, Genève, Droz, 1983 [1re éd. de Peter Hampshire Nurse 1958].
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, éd. d’Yves Delègue, Paris, Champion, 1995.
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, éd. de Max Gauna, Paris, Champion, 2000.
[Des Périers, Bonaventure ?], Cymbalum mundi, éd. et adaptation en français moderne de Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002.
Bibliographie sélective des études critiques
Cartier, Alfred, « Le libraire Jean Morin et le Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers devant le Parlement de Paris et la Sorbonne », Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme français, n° 38, 1889, p. 575-588.
Clément, Michèle, Le Cynisme à la Renaissance, Genève, Droz, 2005, ch. 5 « Cynisme de Bonaventure Des Périers », p. 105-122.
Febvre, Lucien, Origène et Des Périers, Paris, Droz, 1942.
Febvre, Lucien, Le Problème de l’incroyance au xvie siècle. La religion de Rabelais, Paris, Albin Michel, 2003 [1re éd. en 1942].
Giacone, Franco, « D’un livre à l’autre : échos bibliques et théologiques dans le Cymbalum mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 140-141.
Huchon, Mireille, « Dialogue poétique et littérature mercurienne », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 187-200.
La Charité, Claude, « Inter pastorem et impostorem : l’augustinisme rhétorique et le Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 489-500.
Le Cadet, Nicolas, L’Évangélisme fictionnel. Les Livres rabelaisiens, le Cymbalum Mundi, L’Heptaméron (1532-1552), Paris, Classiques Garnier, 2011.
Lefranc, Abel, « Rabelais et les Estienne. Le procès du Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers », Revue du seizième siècle, n° 15, 1928, p. 356-366.
Mothu, Alain, « Les visages du Christ dans le Cymbalum mundi », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 75/3, 2013, p. 460-461.
Peach, Trevor, « Notes sur l'exemplaire unique de la première édition du Cymbalum Mundi », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, n° 54, 1992, p. 715-723.
Roudaut, François, « La réception du Cymbalum Mundi : 1538-1824 », in Le Cymbalum mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 77-102.
Saulnier, Verdun-Léon, « Saint Paul et Bonaventure des Périers », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 15, 1953, p. 209-212.
Screech, Michael Andrew, « The Meaning of the Title Cymbalum Mundi », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 31, 1969, p. 343-345.
Smith, Malcolm, « A Sixteenth-Century Anti-Theist (On the Cymbalum Mundi) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 53, 1991, p. 593-618.
Tournon, André, « Exégèse par énigmes : l’épître liminaire du Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 399-409.
Tran Quoc, Trung et Clavel, Christophe, « Euge sophos : lecture syncrétique de la devise et de l’image », in Le Cymbalum mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 568-591.
Zaercher, Véronique, « Voix et énonciation dans le Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 385-398.
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Notes
Sur les discussions au sujet de l’identité de l’auteur, voir les deux préfaces (respectivement de Peter Hampshire Nurse et Michael A. Screech) de l’édition moderne suivante : Cymbalum mundi, Genève, Droz, 1983 ; et l’article de Malcolm Smith, « A Sixteenth-Century Anti-Theist (On the Cymbalum Mundi) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 53, 1991, p. 593-618. Les références au texte du Cymbalum seront données dans cette édition.
Première édition : Cymbalum mundi en françoys, Contenant quatre Dialogues Poetiques, fort antiques, joyeux, et facetieux, Paris, [Louis Blaubloom pour] Jean Morin, 1537, in-8°. Seconde édition au titre identique : Lyon, Benoît Bonyn, 1538, in-8°.
Ce nom de ville ne permet guère de mieux entrevoir le contexte de la genèse du Cymbalum. La ville de Dabas n’existe pas, à la différence par exemple de Constantinople, où Des Essarts prétend dans le « Prologue du translateur » du livre I d’Amadis de Gaule, paru en 1540, avoir trouvé un original picard du texte espagnol qu’il a traduit. Quelques hypothèses d’interprétation du nom propre ont été formulées sans jamais s’imposer totalement. En s’appuyant sur la table des mots hébreux de la Bible d’Olivétan et notamment sur le mot Dabaseth glosé par « rendant miel », Franco Giacone a notamment proposé d’y voir « une ville utopique, une ville riche de miel où règnent abondance et fertilité » (« D’un livre à l’autre : échos bibliques et théologiques dans le Cymbalum mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), dir. Franco Giacone, Genève, Droz, 2003, p. 140-141). En tout état de cause, le nom propre évoque par sa consonance l’Orient des aventures.
Voir le texte complet dans Gabrielle Berthoud, « Lettres de réformés saisies à Lyon en 1538 », Revue de théologie et de philosophie, n° 24, 1936, p. 154-178.
« Dont pour la plus part du temps nostre loyal frere et bon amy Eutychus Deperius a adressé les sommaires » (« Apologie du translateur » insérée au début de la Bible d’Olivétan, Neufchâtel, Pierre de Vingle, 1535, f. *5 v°).
Alcorani seu legis Mahometi et evangelistarum concordiae Liber, Paris, Pierre Gromors, 1543, p. 72.
Cymbalum mundi, op. cit., préface, p. 10.
Cité d’après la préface du Cymbalum mundi, op. cit., p. VIII.
Pour Lucien Febvre, il s’agit de Michel Servet qui signait du nom de Villanovanus en raison de sa ville d’origine, Villanueva de Sijena (Le Problème de l’incroyance au xvie siècle. La religion de Rabelais, Paris, Albin Michel, 2003 [1re éd. en 1942], p. 106-107). Pour Michael Screech, ce pourrait être plutôt Simon de Neufville, le maître de Dolet, mort pourtant sept ans avant la publication du Cymbalum mundi (Cymbalum mundi, op. cit., p. 14).
Il le nomme « Ioannes Eutychus Deperius Heduus », « Jean Bonaventure Des Périers, bourguignon » (t. II, col. 535).
Paris, [Louis Blaubloom pour] Jean Morin, 1537, f. D2 r°.
Voir le texte cité par Yves Delègue dans son édition du Cymbalum mundi, Paris, Champion, 1995, p. 114.
Dans son édition, op. cit., p. XXIII-XXXIII Peter Hampshire Nurse consacre une dizaine de pages à de tels rapprochements.
Voir la démonstration de Michael Screech dans la préface de l’édition de Peter Hampshire Nurse, op. cit., p. 11-14. Max Engammare y a répondu dans un compte rendu de l’édition procurée par Yves Delègue, paru dans Bibliothèque d’humanisme et Renaissance, n° 57/3, 1995, p. 795, n. 9.
Voir notamment Alfred Cartier, « Le libraire Jean Morin et le Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers devant le Parlement de Paris et la Sorbonne », Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme français, n° 38, 1889, p. 575-588, et Abel Lefranc, « Rabelais et les Estienne. Le procès du Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers », Revue du seizième siècle, n° 15, 1928, p. 356-366.
Pour l’analyse détaillée de la marque du libraire de l’édition princeps, voir Trung Tran Quoc et Christophe Clavel, « Euge sophos : lecture syncrétique de la devise et de l’image », in Le Cymbalum mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 568-591.
Voir l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du xvie siècle, d’après les manuscrits de Philippe Renouard, Paris, Imprimerie municipale, Service des travaux historiques de la ville de Paris, 1972-2004, t. 5, n° 538 et 916.
Le Manuel d’Epictete, Paris, Jean Morin, 1539, Munich, BSB [Rar. 812], f. H4 r° (privilège).
Voir Guillaume Berthon, L’Intention du Poète. Clément Marot « autheur », Paris, Classiques Garnier, 2014, p. 69-71 et 74-75 (sur le service auprès de Marguerite) et p. 87 (sur la présence du poète auprès du couple de Navarre fin 1537).
Cymbalum mundi, op. cit., p. 26-27 : « Memoire à Mercure de dire aux poetes, de par Minerve, qu’ilz se deportent de plus escrire l’ung contre l’autre, ou elle les desadvouera, car elle n’en ayme ny appreuve aucunement la façon, et qu’ilz ne s’amusent point tant à la vaine parolle de mensonge, qu’ilz ne prennent garde à l’utile silence de verité ; et que, s’ilz veulent escrire d’amour, que ce soit le plus honestement, chastement et divinement qu’il leur sera possible, et à l’exemple d’elle. ».
Voir l’article ancien d’Abel Lefranc (« Rabelais et les Estienne. Le procès du Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers », art. cité) ou les présentations plus modernes des différents éditeurs du texte, par exemple la préface de Michael Screech dans Cymbalum mundi, op. cit., p. 4-9.
« Il fut conclu que, bien que ce livre ne contînt pas d’erreurs évidentes en matière de foi, il devait pourtant être supprimé parce qu’il était pernicieux. ».
Voir Francis Higman, Censorship and the Sorbonne. A Bibliographical Study of Books in French censured by the Faculty of Theology of the University of Paris, 1520-1551, Genève, Droz, 1979, p. 32-35.
Ibid., p. 31-32.
C’est notamment l’avis de Michael Screech, qui défend l’idée que le Cymbalum mundi est un livre relativement orthodoxe qui raille les évangéliques de toute obédience, dont la parole bruissante alimente le « tintamarre du monde » (Cymbalum mundi, op. cit., p. 3-4).
C’était jadis l’avis d’Abel Lefranc : « S’il ne parut pas contenir d’hérésies particulières, au sens strict du mot, il n’en fut pas moins jugé comme dangereux pour l’esprit général de dénigrement qui l’avait inspiré. Il n’y a pas d’hérésies non plus dans Candide. En effet, le Cymbalum mundi mettait en cause les fondements mêmes du christianisme et l’existence du principe religieux » (« Rabelais et les Estienne », art. cit., p. 362-363). C’est aussi aujourd’hui l’avis d’Alain Mothu, par exemple : « Les censeurs de la Sorbonne n’étaient pas des ânes et ils ont parfaitement compris […] que ce qui était insidieusement visé dans ces dialogues habilement dépourvus d’"erreurs franches contre la foi" mais "pernicieux" à souhait et donc "à supprimer", c’était le christianisme à travers la personne de son fondateur » (« Les visages du Christ dans le Cymbalum mundi », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 75/3, 2013, p. 460-461).
Pour une synthèse des diverses lectures du Cymbalum mundi jusqu’en 1824, voir François Roudaut, « La réception du Cymbalum Mundi : 1538-1824 », in Le Cymbalum mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 77-102. Pour une synthèse des grands courants modernes d’interprétation du texte, voir les très nombreuses écoles et sous-écoles critiques distinguées par Nicolas Le Cadet dans L’Évangélisme fictionnel. Les Livres rabelaisiens, le Cymbalum Mundi, L’Heptaméron (1532-1552), Paris, Classiques Garnier, 2011, p. 106-125.
C’est l’une des thèses les plus anciennes concernant le sens du texte, notamment développée et abondamment étayée par Lucien Febvre dans Origène et Des Périers, Paris, Droz, 1942 et Le problème de l’incroyance au xvie siècle, op. cit.
Nicolas Le Cadet, L’Évangélisme fictionnel…, op. cit., p. 338-339.
Ibid., p. 340-347.
Cymbalum mundi, op. cit., p. 8-9.
Ibid. p. 10-11.
Ibid., p. 18-19.
Aucun avis d’éditeur ne vient expliquer au lecteur comment le texte manuscrit soi-disant donné à titre confidentiel à une seule personne a pu être imprimé, ce qui discrédite l’histoire de la transmission du texte et raille peut-être l’attachement au manuscrit, autrement dit la défiance envers l’imprimé, des humanistes.
Le raisonnement qui suit est celui d’André Tournon, « Exégèse par énigmes : l’épître liminaire du Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 408-409.
Cymbalum mundi, op. cit., p. 33.
Les deux bibliographes mentionnent le Cymbalum comme une traduction. Voir François Roudaut, « La réception du Cymbalum Mundi : 1538-1824 », art. cit., p. 86-87. Plus récemment, Anthony Caswell a approfondi l’hypothèse d’une version latine primitive du Cymbalum qui aurait pu être composée par Ortensio Lando : « Le Paradoxe contre les lettres est-il un autre pamphlet de Thomas ? », Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 533-564.
Le De imitatione est une réponse au Ciceronianus, où Érasme défend la prose cicéronienne. Comme le rappelle Véronique Zaercher dans « Voix et énonciation dans le Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 385-398 et ici p. 387-388, Dolet s’y attaque directement au linguiste de Rotterdam.
Voir Michel Magnien, « Le Recueil de vers latins, et vulgaires de plusieurs Poëtes Françoys : Étienne Dolet promoteur d’une poésie docte », in La Poésie à la cour de François Ier, dir. Jean.-Eudes Girot, Paris, PUPS, « Cahiers Saulnier », 2012, p. 215-237, et Élise Rajchenbach-Teller, « L’humaniste et l’imprimeur. Les relations d’Étienne Dolet et de François Juste (1536-1539) », in Étienne Dolet. 1509-2009, dir. Michèle Clément, Genève, Droz, 2012, p. 309-323.
Voir l’épître « Au peuple Françoys » de La Maniere de bien traduire d’une langue en aultre, Lyon, Étienne Dolet, 1540, p. 7-8.
Dans le sillage de Dolet, qui a choisi d’encourager la poésie en français et en latin en 1536, mais avec un autre programme linguistique et littéraire que lui. Voir Michèle Clément, « Un geste poétique et éditorial en 1536 : le Recueil de vers latins, et vulgaires de plusieurs Poëtes Françoys, composés sur le trespas de feu Monsieur le Daulphin », Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 62, 2006, p. 31-43.
Voir Glyn Peter Norton, The Ideology and Language of Translation in Renaissance France and their Humanist Antecedents, Genève, Droz, 1984, p. 103-104 et p. 203-217.
La Maniere de bien traduire…, op. cit., p. 13 : « en traduisant il ne se fault pas asservir jusques à là, que l’on rende mot pour mot ».
Ibid., p. 12. À moins qu’il ne s’agisse plus précisément du recours à un lexique courant, connu de tous, qui fait l’objet de la quatrième règle (p. 14). Il est délicat de voir d’autres points communs évidents entre l’épître et les idées de Dolet, malgré la tentative de Véronique Zaercher dans « Voix et énonciation… », art. cit., p. 388-389.
La Maniere de bien traduire…, op. cit., p. 13.
Ibid., p. 14.
Voir Claude La Charité dans « Inter pastorem et impostorem : l’augustinisme rhétorique et le Cymbalum Mundi », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 489-500 et ici p. 491-492 : le Ciceronianus fustige les Cicéroniens fanatiques qui n’hésitent à pas à remplacer les noms du Christ et de Dieu par Apollon et Jupiter.
André Tournon (« Exégèse par énigmes : l’épître liminaire du Cymbalum Mundi », art. cit., p. 400-404) décèle dans le choix de morbieu pour mort-Dieu et sambieu pour sang-Dieu des « intentions profanatrices ». Le traducteur aurait dû traduire plus simplement « Per Jovem » par Par Dieu, qui apparaît d’ailleurs dans les dialogues. S’il est vrai que le choix d’évitement du nom de Dieu est surprenant, les termes morbleu et sambieu n’interviennent pas seulement à propos de la perte du Livre des destinée dans les dialogues. Voir aussi les objections de Claude La Charité dans « Inter pastorem et impostorem… », art. cit., p. 491 ; et la lecture de Nicolas Le Cadet dans L’Évangélisme fictionnel…, op. cit., p. 369-373.
Curtalius et Byrphanes reprochent à Mercure de préférer au « nectar de Jupiter » le vin de l’auberge où ils se trouvent et l’accusent de « blasphem[e] » (Cymbalum mundi, op. cit., p. 8-9).
Trigabus commente la métamorphose rapide de Mercure de jeune homme en vieillard en demandant à celui-ci : « Quel Proteus ou maistre Gonin tu es ? » (ibid., p. 15).
Ibid., p. 29-30. Le premier couplet, chanté en entier, imite en le déformant le début de la chanson 36 de l’Adolescence clementine intitulée « Pour la Brune ».
Voir un passage des œuvres de saint Augustin cité par Claude La Charité dans « Inter pastorem et impostorem… », art. cit., p. 493-494.
Claude La Charité (ibid., p. 493-494) rappelle que, dans la préface de son édition du Nouveau Testament, Érasme rejette le modèle cicéronien et appelle de ses vœux une éloquence efficace et modérément fleurie. Le passage cité, qui rejoint l’idée de saint Augustin d’une prédication qui ne cherche pas les subtilités de la parole, prend pour image de la force oratoire les capacités de métamorphose de Mercure. On peut toutefois objecter à l’idée d’« augustinisme rhétorique » pour le Cymbalum mundi que Mercure est le premier exemple de menteur apparaissant dans les dialogues.
Véronique Zaercher affirme dans « Voix et énonciation… », art. cit., que l’auteur du Cymbalum mundi suit la voie de Dolet, qui voit dans le linguiste de Rotterdam une personnification du thème de la parole abondante et vide, en s’attaquant à son tour à Érasme. Si l’analyse est convaincante sur plusieurs points, on doit nuancer l’idée de l’anti-érasmisme rhétorique de l’œuvre. Le rejet de l’éloquence copieuse est évident dans les dialogues ; mais c’est un topos à la Renaissance.
Sur la volonté des valets de Marguerite de Navarre de faire émerger le genre dans les années 1530, voir Mireille Huchon, « Dialogue poétique et littérature mercurienne », in Le Cymbalum Mundi, Actes du colloque de Rome, op. cit., p. 187-200. La critique rappelle que Lucien définit la forme comme une combinaison du dialogue philosophique et de la comédie dans son traité À celui qui a dit : « Tu es un Prométhée en discours » (p. 188).
Peut-être les qualificatifs cryptés appliqués à Thomas et Pierre et le choix même de ces prénoms entrent-ils en résonance avec les consignes données par Érasme dans l’Ecclesiastes sur le respect de l’ethos des personnages que le prédicateur peut mettre en scène dans ses récits. Comme le remarque Claude La Charité dans « Inter pastorem et impostorem… », art. cit., p. 492, Érasme donne les apôtres du Christ pour modèles du decorum peculiare, c’est-à-dire d’une forme d’individualité : Thomas serait plus incrédule et Pierre plus croyant.
Voir Nicolas Le Cadet, L’Évangélisme fictionnel…, op. cit., p. 238-239.
Érasme, Adages, « Cymbalum Mundi / Cymbale du monde », éd. et trad. sous dir. J.-C. Saladin, 5 t., Paris, Belles lettres, 2011, t. IV, X, 82, n° 3982, p. 433-434. Dans « The Meaning of the Title Cymbalum Mundi », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 31, 1969, p. 343-345, Michael Screech signale l’emprunt possible de l’intitulé des dialogues à Pline par l’intermédiaire d’Érasme.
1 Cor. 13, 1 : « mais si je n’ai pas la charité, je suis comme un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit ». Dans Le Cynisme à la Renaissance, Genève, Droz, 2005, p. 105-122 et ici p. 108-109, M. Clément pointe le fait que pour un annotateur de la Bible comme Des Périers le terme cymbalum est d’abord un emprunt à saint Paul.
Et non le silence, comme le soutient en particulier Yves Delègue dans l’introduction de son édition du Cymbalum mundi, Paris, Champion, 1995, p. 38-39, et même l’introduction de Peter Hampshire Nurse à son édition, op. cit., p. xiv-xv. Sur l’influence de la notion de charité sur l’œuvre, voir Verdun-Léon Saulnier, « Saint Paul et Bonaventure des Périers », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, n° 15, 1953, p. 209-212.
Pour la citation des Apophthegmata, voir Michèle Clément, Le Cynisme à la Renaissance, op. cit., p. 109.
Dans l’interprétation qu’en fait l’auteur du Cymbalum mundi, évangélisme et cynisme se rejoignent dans une dénonciation de l’oubli de la vertu et dans le recours à une méthode qui consiste à mordre pour enseigner, que Nicolas Le Cadet présente comme une « pédagogie du contre-exemple » (L’Évangélisme fictionnel…, op. cit., p. 337). Il s’agit de mettre en avant l’oubli de la charité chez les uns et la crédulité superstitieuse chez les autres pour vivifier a contrario la foi du croyant.
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