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Rubrique Paysage urbain, collectivité viable

Le végétal comme outil de recomposition du quartier des Fontaines à Tours (France)

Séverine Huguet et Jean Louis Yengué

Texte intégral

Introduction

1Aujourd’hui plus que jamais la végétation est utilisée dans la composition des villes et implantée partout dans le milieu urbain, là où les personnes et les organisations humaines veulent qu’elle soit. Elle est dorénavant un outil qui fait partie de la panoplie de l'aménageur et de l'urbaniste. Planter devient plus urgent que bâtir. Dans cette optique, des professionnels de l’aménagement postule que les urbains ont plus besoin d’arbres, de plantes et d’herbe que de béton, de pierres et de bitume. L’aménagement végétal débouche donc sur une nouvelle conception de l’urbanisme et la notion de verdissement s’impose dans les plans proposés par les urbanistes. Calenge (1997) parle alors de « rhétorique du dispositif écologique urbain ».

2D’autres expressions sont diffusées dans les bureaux et les officines des planificateurs comme « trame verte » (terme apparu dans les années 70 dont le but était d’établir une distribution socialement équitable à travers la ville, rejoignant ainsi tous les habitants), « coulée verte », « pré-verdissement » ou encore « corridors verts » (Kerbourc’h, 1999) qui surdéterminent, en quelque sorte, le discours sur la ville. La végétation devient un élément architectural et esthétique de la ville, utile à gérer les pleins et les vides du tissu urbain ainsi qu’à améliorer l’apparence du cadre bâti, en jouant sur les changements de texture, les contrastes de forme et de couleurs, pensant l’insertion des bâtiments les uns par rapports aux autres. La plante perd progressivement de sa naturalité et ne peut exister que si elle est en adéquation avec l'image artificielle, les représentations que se font les sociétés de leur cadre de vie (Luginbuhl, 1997). Stefulesco (1993) soutient même que la flore va permettre de mieux structurer la ville (comme avec les arbres d’alignement le long des avenues, des boulevards mais aussi par l’aménagement de ceintures vertes autour des villes), de la rendre plus lisible et plus agréable au quotidien. La nature participe donc pleinement, par le biais de la végétation, au processus d’embellissement du milieu urbain. La ville devient un ensemble vivant et planifié (Soulard, 2004).

3Plusieurs auteurs tels que De Vilmorin (1978) et plus récemment Sansot (1993) et Blanc (2000) plaident pour la nature en ville qui participe à un meilleur cadre de vie. Selon cette optique, les parcs et les jardins publics, qui sont des lieux de détente, de récréation, de promenade et de pratique du sport, répondent à un besoin de calme et de bien-être dans un environnement urbain très bruyant et stressant; ils dépaysent et donnent l’impression d’une certaine liberté... On en vient ainsi à penser que le besoin de nature se révèle de plus en plus pressant. Le Ministère français de l'environnement et du cadre de vie — Ministère de l’agriculture (2000), dans un guide pratique à l'usage des élus locaux, attribue même à l'espace vert un rôle dans le maintien de l’équilibre psychique des humains que le milieu urbain compromettrait parfois.

4Cette surenchère, qui confère à la nature en ville des vertus toujours plus complexes, influence depuis quelques temps un nombre croissant de projets urbains. C'est le cas du réaménagement des Fontaines à Tours (France) dont l'objectif est de redonner un sens à ce quartier profondément fracturé. Il s'agit d'un vaste projet dans lequel la végétation tient une place importante, notamment celle du mail de l'avenue Stendhal, artère principale et point névralgique du quartier. Nous avons souhaité comprendre, d'une part, les stratégies développées par les concepteurs et les logiques d'utilisation de la végétation mise au service d’une volonté de création d'une cohésion sociale et spatiale et, d'autre part, la perception de cette réalisation et les pratiques de cet espace par les riverains. L'idée est de confronter les intentions qui sous-tendent de telles réalisations et son utilisation finale.

Le mail Stendhal : un aménagement structurant le quartier des Fontaines

5L’avenue Stendhal (figure 1) constitue l'artère principale d'un quartier à la porte Sud-Est de Tours, Les Fontaines. Il rencontre des problèmes de liaison entre les différents espaces qui le constitue. Il y subsiste plus particulièrement une fracture physique entre le Nord et le Sud de ce quartier, c'est-à-dire de part et d’autre du mail. Cette fracture est due à la fois à l’infrastructure routière et surtout à la séparation opérée par le mail entre les différents types de logements. Ce n’est que très récemment qu’une opération a été lancée pour réaménager le mail. L'objectif est de donner de la transparence au quartier et de tenter de favoriser une meilleure communication entre les différentes parties.

Les origines du mail

6Les Fontaines sont sorties des eaux en 1971 après d'importants travaux de remblai. En effet, la municipalité de l'époque a mis en place une opération d’aménagement de la vallée du Cher, permettant de récupérer des surfaces jusqu’alors inondables. D'importants travaux d’endiguement, d’assainissement et de remblaiement ont alors été effectués pour les rendre constructibles (Dutour et al., 2002).

Fig. 1 — Présentation de l’avenue Stendhal et du quartier des Fontaines.

Fig. 1 — Présentation de l’avenue Stendhal et du quartier des Fontaines.

7Ce nouveau quartier, relativement enclavé, est coincé entre le Cher au Nord, le coteau au Sud, l'autoroute A10 à l'Ouest et la voie ferrée à l'Est. Il est structuré autour d'une artère principale, l'avenue Stendhal, qui marque aussi la séparation de cet espace en deux îlots :

  • au Nord de l'avenue, pour une grande majorité, des résidences plutôt aisées situées sur La Dalle. Son nom vient du fait que ces résidences ont été construites en surélévation d’environ cinq mètres par rapport au reste du quartier. Il s'agit pour la plupart de logements construits dans le cadre d’un programme d’accession à la propriété et dont le standing est plutôt élevé, ce qui est renforcé par sa position géographique (à proximité du Cher et sa situation surélevée);

  • au Sud, des logements locatifs, propriétés de la municipalité, à l'architecture plutôt banale, soit des barres et des tours très courantes en France après la Seconde Guerre mondiale. C'étaient initialement des appartements d'un bon confort, destinés d'abord à la classe moyenne, mais très vite réservés à des catégories sociales plus faibles et gérés par différents offices HLM (habitations à loyers modérés) comme l'OPAC (Office public d'aménagement et de construction), la SEMIVIT (Société d'économie mixte de la ville de Tours), etc. (Arnould et al. 2005).

8Cette séparation physique et sociale est relativement courante à l'époque, en tout cas à Tours. Plusieurs quartiers de la ville sont construits sur la même logique.

9À la construction du quartier, l'avenue Stendhal représentait l'élément de séparation des deux îlots. Il était occupé par une immense butte de terre (photo 1), une sorte de terre-plein central relativement massif (deux mètres de dénivelé par rapport à la route). Ce choix était en phase avec les logiques architecturales imposantes et monumentales du nouveau quartier. La couverture végétale qui a été disposée sur ce mail a suivi les mêmes logiques. Le projet adopté est un aménagement très rectiligne, organisé autour de Cedrus Atlantica (Cèdre de l’Atlas) qui occupent la partie centrale et renforce donc le caractère imposant (figure 2). À hauteur d'homme, il n'était pas possible de voir de l'autre coté du mail.

10Le mail ne matérialise pas seulement la compartimentation du quartier, mais il embellit aussi sa vitrine (son artère principale) et assure la liaison entre les différents points vitaux du quartier. C'est le cas de la galerie commerciale (avec tous les services associés), qui se situe du côté Nord de l’avenue, du marché, non loin de là, qui se tient deux fois par semaine, mais aussi de l'école maternelle à l’extrémité Sud-Est du mail (figure 3).

Un aménagement tombé en désuétude

11Avec le temps, le mail est devenu relativement dangereux pour les piétons. En effet, ils devaient marcher le long de la route, devenue de plus en plus passante. Seul un petit buisson séparait le passant de la voie routière. De plus, du mail, il n'était pas prévu de traverser les voies routières puisque la promenade faisait uniquement le tour de l’aménagement; des passages souterrains existaient, mais peu pratiques, peu fréquentés et mal perçus, décrits comme nauséabonds et mal famés. Aussi, pour des raisons de commodité, les traversées aériennes s'effectuaient quand même, avec une visibilité pratiquement nulle pour le piéton mais aussi pour les automobilistes, d'où de tragiques accidents.

12Sur le plan esthétique, cet aménagement est très vite passé de mode aussi bien pour les Tourangeaux que pour l'équipe municipale. Trop de symétrie rendait le mail rectiligne et beaucoup trop rigide. Dans les années 70, les aménagements végétaux suivaient la voierie, c’était juste un décor. Dans les années 80, des ambiances plus « naturelles » ont été créées. C’était l’époque de la prise de conscience du paysage et de leur importance des sites urbains dans la lecture de la ville ainsi que de l'importance de la végétation dans la fabrication de l’image du lieu (Mathieu, 2004). Aujourd'hui, les nuances, les courbes, les profondeurs, les couleurs, les senteurs, etc. sont recherchées, ce que n'offrait pas le mail.

13Mais l'élément qui a réellement déclenché le réaménagement de ce mail est la volonté de redonner au quartier une image positive. En effet, comme la plupart des « cités » de France, les Fontaines sont en proie à des problèmes de violence et d’insécurité. Pour la municipalité, rénover son artère principale par un aménagement de qualité, verdoyant, consistait quelque part à tenter de réhabiliter le quartier, notamment en améliorant son image et sa qualité de vie.

Photo 1. Les origines du mail Stendhal (1985)

Photo 1. Les origines du mail Stendhal (1985)

Source : Archive, ville de Tours.

Fig. 2 — Aménagement initial de l’avenue Stendhal à Tours.

Fig. 2 — Aménagement initial de l’avenue Stendhal à Tours.

Source : croquis de Mr Jud, concepteur du mail.

14Cette opération a été conçue dans un projet de réaménagement complet du quartier (Arnould et al., 2005). En effet, les Fontaines ont été classées comme prioritaires dans le Contrat de Ville et ont été réhabilitées dans le cadre d’un Grand Projet de Ville : il s’agissait de mettre en œuvre un programme de renouvellement urbain, portant avant tout sur des opérations lourdes de génie civil visant à renforcer les liaisons et les interpénétrations entre les îlots, mais aussi sur un certain nombre d'actions d’insertions sociales, etc. La volonté était de réduire à sa plus simple expression la ségrégation sociale et spatiale qui a guidée la construction de ce quartier. Cette politique repose sur plusieurs piliers notamment :

  • une réorganisation sociale du quartier, matérialisée entre autres par la création d'appartements sociaux dans la partie nord et l'incitation à l'accession à la propriété dans la partie sud. Cette réorganisation est très difficile à mettre en place, car elle intègre des paramètres dont le contrôle échappe à la municipalité;

  • l'embellissement du quartier passe par la réhabilitation des bâtiments (ravalement des façades, etc.) et des interventions sur la voierie et surtout sur les espaces verts, notamment le mail de l'avenue Stendhal, vitrine de tout le quartier.

Fig. 3 — Carte des points centraux du quartier des Fontaines à proximité du mail.

Fig. 3 — Carte des points centraux du quartier des Fontaines à proximité du mail.

Source : IGN.

15L'un des objectifs de l'aménagement du mail est d'atténuer son effet frontière et de le rendre plus convivial, plus esthétique, accueillant et agréable afin de renouer une communication entre les deux espaces du quartier. Pour cela, une restructuration de sa topographie a du être menée et encore plus de sa couverture végétale.

La conception du nouveau mail de l’avenue Stendhal : un aménagement végétal au cœur d'une opération d'urbanisme

16Ce n’est que très récemment que le mail a connu son dernier aménagement puisque les travaux ont débuté en 2001 et ne se sont terminés qu'en 2005. Pendant ces quatre années, de nombreuses modifications ont été apportées. Nous avons tenté de démêler les logiques de ce réaménagement en interrogeant différents acteurs de l'opération (la responsable du service des espaces verts de la ville de Tours, différents agents de la mairie en charge du projet, le paysagiste concepteur, les jardiniers chargés de l'entretien, etc.). Il s'agissait d'enquêtes qualitatives, d'entretiens :

  • soit formels pendant environ une heure (après prise de rendez vous). C'est le cas de l'entretien mené avec la responsable du service des espaces verts de la Ville de Tours, son adjoint chargé de Tours Sud (secteur du quartier des Fontaines) et le paysagiste concepteur. Des questions étaient communes aux trois personnes et d'autres spécifiques à la fonction de chacun;

  • soit informels. Il s'agissait de conversations beaucoup moins « institutionnelles » que les précédentes, souvent menées sur le terrain.

17En recoupant les différents entretiens, on peut dire que le réaménagement s'est fait autour d'une idée simple mais totalement nouvelle. Le mail de l'avenue Stendhal est considéré par la municipalité, non pas comme une limite comme il l'était à sa création, mais comme un point de convergence, de rencontre et d'échange. L'usager, le riverain, est au centre de la démarche. Aussi, les concepteurs ont changé d’échelle d’analyse et se sont défaits de la vue du dessus, oblique, qui prévalait alors. Ils ont plutôt choisi d’intervenir à l’échelle du piéton. Ce sont donc des aménagements à l’échelle du trottoir, de l’individu qui ont été adoptés.

Les modifications apportées au mail : les subtilités de l’aménagement

18Les concepteurs ont voulu avant tout (re)construire le mail, afin d’offrir un espace beaucoup plus ouvert, beaucoup moins symétrique et donc moins rigide. Un important travail a donc été réalisé au niveau de la topographie. Aussi, il a fallu détruire la butte de terre, entre chaque Cedrus Atlantica, afin de permettre des ouvertures visuelles. Lorsque sa destruction n'était pas possible, la butte a été aplanie, arrondie au mieux pour briser son aspect rectiligne et stricte et tendre vers une « forme de cuillère renversée » (photo 2). La promenade a été totalement revisitée. Les allées distinctes de chaque côté de la rue ont été remplacées par un chemin unique qui sillonne tout le long du mail en vagues régulières, faisant passer les individus d’un côté à l’autre, les invitant à la promenade et à l'évasion (photo 3).

19La végétation a eu elle aussi une très grande importance dans le renouvellement de l’apparence de ce mail. Aussi, dans l’optique de casser la symétrie rigide de l’aménagement initial, aucune espèce d’arbre de l'aménagement antérieur n’a été replantée. Seuls quelques spécimens en bonne santé ont été conservés, comme Cedrus Atlantica. Une bonne partie des arbres ont été abattus sans forcément être remplacés, le but étant de rechercher une dissymétrie. Néanmoins, il a fallu trouver d’autres espèces pour rompre la monotonie et créer des ambiances « plus conviviales ». Nous y reviendrons.

Photo 2. Un paysage en forme de « cuillère renversée »

Photo 2. Un paysage en forme de « cuillère renversée »

Source : photo de l’auteur (2006).

Photo 3. Allée qui sillonne sur le mail

Photo 3. Allée qui sillonne sur le mail

Source : photo de l’auteur (2006).

Photo 4. Favoriser les liaisons latérales

Photo 4. Favoriser les liaisons latérales

Source : photo de l’auteur (2006).

Photo 5. Aménagement d’îlots à l’intérieur du mail

Photo 5. Aménagement d’îlots à l’intérieur du mail

Source : photo de l’auteur (2006).

Photo 7. Le végétal, une invitation à la promenade

Photo 7. Le végétal, une invitation à la promenade

Source : photo de l’auteur (2006).

20Le mail ayant été conçu comme un espace vert, de petites places ont été créées pour proposer au promeneur des espaces de détente, isolés par la végétation, avec des bancs pour s’asseoir quelques instants. Il est vrai que la route et ses désagréments restent proches, mais la présence végétale crée ainsi une ambiance intimiste, agissant comme un écran et offrant une protection, permettant d’oublier un instant la circulation (photo 4). Comme dans un parc urbain, le mobilier et la végétation guident et orientent le promeneur (photo 5) avec des plantations de fleurs qui incitent à la promenade, à la flânerie, à la rencontre, avec bien sûr comme objectif ultime de favoriser le lien social (photo 6). Pour faciliter l'accessibilité du parc, des ouvertures latérales ont été construites à l'emplacement des chemins de traversées spontanées, créées à travers les haies qui couraient le long de la route (photo 7).

21Finalement, le mail n'a plus le même aspect, comme le montre une comparaison entre la figure 4 (vue de dessus du mail actuel) et la figure 2 (coupe transversale de l’ancien aménagement). Les concepteurs et les paysagistes ont accordé dans leur travail une place importante au choix des espèces végétales.

Fig. 4 — Vue de dessus du réaménagement du mail Stendhal.

Fig. 4 — Vue de dessus du réaménagement du mail Stendhal.

La nouvelle réalisation : une végétation multiple et diversifiée

22Le mail de l’avenue Stendhal compte 49 espèces de végétaux (en comptant les différentes variétés au sein d’une même espèce) avec comme fil conducteur Albizzia (Acacia de Constantinople) (figure 5). Avoir à disposition une grande palette de végétaux ne suffit pas. Il faut savoir les composer (Ducatillon et Dubois, 1997). Côté rue, des arbres d'alignement (Prunus [arbres fruitiers d’ornements], Liquidambar [Copalme d’Amérique]...) ont été plantés. Cette trame, liée à l’architecture de la ville, permet de souligner l’avenue et donne des points de repère... Dans ce cas-là, la fonction des plantes est surtout liée à l’ambiance : celles-ci marquent les saisons, apportent du confort (comme l’ombre l’été), fixent les poussières, animent (vie verticale), décorent, constituent un équilibre minéral/végétal. Les espèces choisies doivent pouvoir résister à la pollution des villes, à la taille, aux agressions, à l’exiguïté du site. De plus, il faut veiller à ce que ces arbres n’aient pas un système racinaire trop développé, ni un bois trop cassant (pour des raisons de sécurité). Côté jardin, l'esthétisme a été soigné par une imbrication forte d'espèces différentes (Albizzia, Lagerstroemia, massifs composés de vivaces et de plantes annuelles, etc.) pour tenter de créer des espaces d’évasion et d'échange. Les compositions végétales deviennent une réelle stratégie pour la création de lien social.

23Sous les formations ligneuses, a été planté du gazon, une « belle nappe verte » qui apaise les esprits et qui se démarque ainsi de la rigidité de l'alignement d'imposants cèdres. Les paysagistes ont essayé de faire en sorte que cette végétation cadre avec le milieu « semi-naturel » proche qu’inspire le Cher. Et pour favoriser une explosion de couleurs, des espèces annuelles voire bisannuelles ont aussi été implantées. On n'hésite plus à utiliser la végétation, même ligneuse, comme un accessoire temporaire, et non plus comme un élément vivant avec son cycle de vie plus ou moins long.

24Ces espèces ont été choisies selon une double logique. L'aspect financier a été pris en compte : les espèces ne doivent pas être chères à l’achat, pouvoir supporter les conditions hostiles de l’environnement urbain et nécessiter un minimum d’entretien. Le but est de diminuer le volume de travail après la plantation. C'est le cas par exemple de Rosa x « Pink Cottage » ou « Ice Meillandécor » (Rosiers Pink Cottage et Ice Meillandécor) qui sont des espèces très résistantes aux maladies; de Nepeta Sibirica (Chataire) plante vivace qui résiste très bien aux sols pauvres; de Phormium Tenax Purpureum (Lin de Nouvelle Zélande — plante vivace) qui a l’avantage de ne nécessiter aucun entretien ou encore de Hordeum Jubatum (Orge chevelu — facile d’entretien) (photo 8). Les arbres et arbustes sont choisis en fonction de leur taille adulte afin de limiter les tailles régulières (De Buysscher et De Wael, 1997) onéreuses et toujours mal comprises par les riverains.

25Mais ce critère financier a vite été supplanté par l'attrait esthétique et surtout l'image véhiculée par l'espèce (évasion, exotisme), centrale dans cette opération. C'est le cas des espèces telles que Albizzia qui est un bel arbre d’ornement pour ses couleurs et surtout son caractère exotique et sélectionné ici pour casser la rigidité des cèdres (photo 9), ou encore Liquidambar (Copalme d’Amérique) dont son plus grand intérêt vient du fait qu’il revêt des couleurs exceptionnelles à l’automne. Nous pouvons aussi citer Hydrangea (Hortensia), Lagerstroemia (Lilas des Indes) qui bénéficie de couleurs magnifiques tout au long de l’année, Agapanthus (Agapanthe) qui dispose d’une floraison originale, Héliotropium (Héliotrope Marin) qui produit des fleurs de nombreuses couleurs, Gaura (Gaura)... et bien d’autres encore (photo 10). Mais la plupart de ces variétés sont gélives et assez difficiles à entretenir. De plus, la multiplication des espèces demande aux employés du service des Espaces Verts un niveau plus élevé de connaissances techniques, ce qui représente un coût supplémentaire. Cette diversité introduit aussi d'autres contraintes qui ont une incidence sur le coût. Aussi, le fait d'arroser régulièrement le gazon, préférant les sols humides, précipite la mort de certains Albizzia, plante du midi, qui préfère les terrains secs (photo 11).

Fig. 5 — Représentation du mail et des espèces végétales de l’avenue Stendhal – partie ouest et Est

Fig. 5 — Représentation du mail et des espèces végétales de l’avenue Stendhal – partie ouest et Est

26Ce travail sur la topographie du mail et sur les compositions végétales a incontestablement apporté un nouveau visage. Mais les subtilités et les logiques de cet aménagement sont-elles perçues par les riverains? De tels aménagements paysagers ont-ils eu pour effet d’intensifier le lien social?

Photo 8. Liquidambar, fleurs d’Albizzia et Gaura

Photo 8. Liquidambar, fleurs d’Albizzia et Gaura

Source : nature.jardin.fr

Photo 9. Hordeum jubatum, Phormium tenax purpureum et Nepeta sibirica

Photo 9. Hordeum jubatum, Phormium tenax purpureum et Nepeta sibirica

Source : images google.

Photo 10. Apaiser l’ambiance avec des Albizzia

Photo 10. Apaiser l’ambiance avec des Albizzia

Source : photo de l’auteur (2006).

Photo 11. Albizzia mort sur le mail Stendhal

Photo 11. Albizzia mort sur le mail Stendhal

Source : photo de l’auteur (2006).

Les citadins et le mail Stendhal : perception et utilisation d’un aménagement végétal

27Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, nous avons croisé les informations issues de trois sources :

  • plusieurs entretiens avec les membres du Comité de Quartier, qui se préoccupent des intérêts communs. Ces entretiens ont été menés dans la même logique que ceux réalisés avec les concepteurs du nouveau mail, c'est-à-dire sous forme de conversations ouvertes d'environ une heure;

  • de nombreuses observations de terrain, réalisées à différents moments de la journée et de la semaine. Il s'agissait d'identifier les différents usages que font les riverains de cet espace;

  • des enquêtes de terrain semi-directives, réalisées à différents endroits du quartier. Cinquante personnes, sans critère de représentativité précise de la population du quartier, ont été questionnées. Ces enquêtes, réalisées après les entretiens et les observations, n'ont pour ambition que de compléter, de valider et de nuancer quelques points, d'autant plus qu'un travail complémentaire, commandé par la communauté d'agglomération, a été réalisé sur le quartier par un bureau d'étude spécialisé et sur lequel nous nous sommes également appuyés (ANATER, 2003). Aussi, le questionnaire n'est composé que d'une dizaine de questions ouvertes et l'exploitation des réponses a été faite manuellement.

Un avis général globalement positif

28Pour le comité de quartier, ce réaménagement a amélioré l’image du quartier, offrant un espace agréable, ouvert et entretenu. Le sentiment d'être pris en compte dans les politiques municipales est éprouvé. D’après des données issues de L'étude sur la perception des quartiers et de la politique de la ville dans l’agglomération de Tours (ANATER, 2003), plus de 70 % des habitants des Fontaines trouvent l’évolution de la situation générale très positive. Quelque 90 % sont satisfaits des aménagements réalisés depuis 2000, visant à améliorer la vie au sein du quartier. Et d’après nos enquêtes, 92 % estiment qu’un tel aménagement a amélioré l’image du quartier, ceci pour différentes raisons (graphique 1). Ces personnes ont aimé avant tout l’aspect général (28,2 %), de même que les efforts qui ont été faits pour permettre aux habitants de traverser plus facilement (21,7 %).

29Quand aux reproches avancés (graphique 2), hormis la dangerosité des passages piétons souvent évoquée, ils concernent avant tout le non respect des individus envers cet aménagement et non des problèmes liés directement au mail. Les rares nostalgiques de l'ancien aménagement que nous avons rencontrés appréciaient les haies le long de la route, les fleurs et les arbres alors plus nombreux. De plus, lorsque les buttes étaient plus hautes, le rempart contre le bruit était meilleur.

30Concernant la végétation, visiblement, la majorité des personnes sont satisfaites des espèces qui ont été implantées (29 personnes) et des harmonies résultantes. Seulement six personnes sont déçues du résultat en raison des arbres et des rosiers qui ont été enlevés. Seule une personne a fait référence aux Albizzia, pourtant l'une des pièces maîtresses de l'opération.

31Globalement, le résultat du réaménagement semble plaire. Mais nous avons voulu affiner cet avis général en nous intéressant à l'adéquation entre les volontés des concepteurs détaillées plus haut, et les pratiques sur le terrain.

Une pratique éloignée d'un espace vert mais plus près de celui d'un axe de circulation

32Ce mail a une fréquentation relativement modérée. Seulement 44 % (graphique 3) des personnes enquêtées affirment le fréquenter plusieurs fois par semaine et quelques unes ne l’empruntent jamais. Quelque 74 % (graphique 4) des personnes l’utilisent pour aller faire leurs courses et accéder aux services. Par contre, pour profiter d’un espace de verdure, s’aérer, le mail, malgré la présence de bancs et d’îlots de végétation, est très fortement concurrencé par les aménagements présents en contrebas des immeubles (petits espaces « végétalisés » avec aires de jeux pour les enfants) et surtout par la proximité de l’île Balzac, un vaste parc à quelques encablures du quartier, qui offre un grand espace de verdure au bord du Cher. En effet, à la question « Allez-vous au mail pour vous promener, pour vous détendre? », 64 % des personnes interrogées nous ont répondu par la négative et près de la moitié d’entres elles nous ont avoué préférer nettement l’île Balzac.

Graphique 1. Les points positifs du réaménagement selon 92 % d’habitants satisfaits

Graphique 1. Les points positifs du réaménagement selon 92 % d’habitants satisfaits

Source : relevés personnels, 2006.

Graphique 2. Les insatisfactions liées au réaménagement selon 50 personnes interrogées

Graphique 2. Les insatisfactions liées au réaménagement selon 50 personnes interrogées

Source : relevés personnels, 2006.

33Avec la venue du printemps et des beaux jours, nous avons néanmoins observé dans ce mail des pratiques de détente et de loisirs, similaires à celles que l’on retrouve dans les espaces verts. Parmi les personnes interrogées, 36 % déclarent aller régulièrement sur le mail pour se promener, s’asseoir sur un banc... (photo 12). Mais il faut bien avouer qu’il s’agit surtout de personnes âgées incapables d'aller jusqu’à l’île Balzac. L’aménagement a beau être conçu comme un espace vert, il n’est pas considéré comme tel par les habitants des Fontaines.

34Il ressort de nos enquêtes et de nos observations que le mail, malgré sa conception en espace vert, est avant tout un lieu de passage. Les habitants l'empruntent pour se rendre soit à la galerie commerciale, soit à la maternelle ou encore aux arrêts de bus.

35Il est aussi énormément fréquenté par tous les propriétaires de chiens des immeubles environnants et la propreté des sentiers laisse donc parfois à désirer.

36En fait, le mail est surtout pratiqué pour ses liaisons latérales. Se promener, ou aller d’un point à un autre en l'empruntant dans sa longueur ne s’effectue que très rarement. Comme nous l'a dit une personne, « on ne fait que traverser et puis le sentier ne va pas jusqu’au bout. Je préfère marcher le long du bâtiment et non sur le mail, c’est plus court ». Un membre du comité de quartier nous affirmait « de toute façon, il n'y a pas grand monde dans le mail, et quand bien même, on se dit à peine bonjour », et rajoutait « les gens du Nord et gens du Sud ne se rencontrent pas dans le mail : ceux du sud ne font que traverser et ceux du nord n'y viennent pas. Ils ont à proximité les promenades du bord du cher, plus agréables ». La conception du mail en espace vert, lieu de rencontre n'est pas encore intégrée. Le sera t-elle un jour?

Graphique 3. La fréquence d’utilisation du mail selon 50 personnes interrogées

Graphique 3. La fréquence d’utilisation du mail selon 50 personnes interrogées

Source : relevés personnels, 2006.

Graphique 4. Les lieux de destinations nécessitant d’emprunter le mail selon 50 personnes interrogées

Graphique 4. Les lieux de destinations nécessitant d’emprunter le mail selon 50 personnes interrogées

Source : relevés personnels, 2006.

Photo 12. Desséchement du gazon sur les reliefs et se reposer sur un banc, une pratique liée aux espaces verts

Photo 12. Desséchement du gazon sur les reliefs et se reposer sur un banc, une pratique liée aux espaces verts

37Finalement, l'ensemble des riverains du mail rencontrés (entretiens et enquêtes) estiment que peu de liens ont été créés grâce au réaménagement du mail. Ainsi, malgré un nouveau mail plus ouvert et plus transparent, une végétation étudiée et travaillée, la fracture existe toujours dans les esprits, surtout entre le Nord et le Sud du quartier, comme si cette barrière sociale (jalousie du milieu aisé d’un côté, crainte des violences et des populations défavorisées de l’autre?) ne pouvait s’estomper. Le réaménagement de la végétation, même compris dans une opération plus générale, ne va pas gommer en quelques années une logique qui perdure depuis les années 60 et résultant d'une volonté sous-jacente même à la création du quartier.

38De plus, la fréquentation relativement faible de l'allée centrale et le succès incontesté des traversées renforcent la non communication entre les habitants. En effet, le point central étant le centre commercial, les habitants de la Dalle se trouvent déjà du « bon côté »; quant à l'îlot Sud, il est relié au centre de vie coté Nord par différents passages piétons ne favorisant pas le brassage. Le mail n'est donc pas un lieu de rencontre et d'échange.

39La plus grande réussite de ce réaménagement, outre la valorisation de l'image du quartier, est d'avoir répondu à un besoin cuisant, celui de la traversée du boulevard. Mais toutes les autres missions que les concepteurs ont tenté de mettre en œuvre, notamment redonner une cohérence à ce quartier, sont aujourd'hui plutôt limitées. Les habitants ne s’y attardent guère et ne s’en servent que comme un lieu de passage, une desserte locale.

Conclusion

40Ce travail conforte l'idée selon laquelle la végétation fait bel et bien partie intégrante de la panoplie de l'aménageur, mais comme étant le seul élément vivant à sa disposition. Aussi, il conserve une certaine particularité, aussi bien aux yeux de la population que des décideurs et devient central dans les opérations d'urbanisme. De ce fait, il participe à la structuration de la ville, au même titre que les bâtiments et la voierie. Mais il s'agit de moins en moins d'une végétation introduite, gagnée, avec le temps, par une dynamique plus ou moins spontanée, mais d'une véritable construction, réfléchie et structurée, une artificialisation de la plante dans un but bien précis.

41Dans le cas des Fontaines, la végétation, en l'occurrence celle du mail Stendhal, est utilisée, avec d'autres éléments, dans une opération d'urbanisme. Ce n'est qu'un élément de décor au service d'une cause : la recomposition du quartier. Même les arbres ne sont que des pions éphémères qui participent à la stratégie, à l'image de Albizzia, sélectionné ici pour apporter un peu d'exotisme mais mal adapté aux conditions de vie locales et donc souvent remplacé. La végétalisation du mail, qui est conçue pour améliorer l'image du quartier par son attrait esthétique, est bien ressenti comme telle par les riverains. La représentation qu'ont les habitants de cette nouvelle végétation rejoint la logique des concepteurs. C'est la plus grande réussite de l'opération.

42Mais très vite un décalage se produit entre :

  • d'une part, l'idée des concepteurs : la végétation est une construction, une mise en scène pour favoriser l'évasion, la rencontre, la cohésion spatiale et sociale du quartier;

  • d'autre part, les habitants du quartier qui perçoivent peu toutes les subtilités végétales, mais qui restent très sensibles au coté pratique du réaménagement : la traversé du boulevard facilitée.

43L'erreur est de vouloir conférer à la végétation plus d'importance qu'elle en a aujourd'hui aux yeux du plus grand nombre. Les théories émises sur le rôle de la nature en ville et de la végétation urbaine, reprises, adaptées et appliquées par les aménageurs, les urbanistes et autres architectes ne sont-elles pas souvent en décalage avec le sentiment des riverains?

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Bibliographie

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 — Présentation de l’avenue Stendhal et du quartier des Fontaines.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/eue/docannexe/image/814/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 112k
Titre Photo 1. Les origines du mail Stendhal (1985)
Crédits Source : Archive, ville de Tours.
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Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig. 2 — Aménagement initial de l’avenue Stendhal à Tours.
Crédits Source : croquis de Mr Jud, concepteur du mail.
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Titre Fig. 3 — Carte des points centraux du quartier des Fontaines à proximité du mail.
Crédits Source : IGN.
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Fichier image/jpeg, 228k
Titre Photo 2. Un paysage en forme de « cuillère renversée »
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Titre Photo 3. Allée qui sillonne sur le mail
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Titre Photo 4. Favoriser les liaisons latérales
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Titre Photo 5. Aménagement d’îlots à l’intérieur du mail
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Fichier image/jpeg, 280k
Titre Photo 6. Le mobilier urbain et le végétal pour contraindre le passant
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Fichier image/jpeg, 208k
Titre Photo 7. Le végétal, une invitation à la promenade
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Fichier image/jpeg, 244k
Titre Fig. 4 — Vue de dessus du réaménagement du mail Stendhal.
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Fichier image/jpeg, 36k
Titre Fig. 5 — Représentation du mail et des espèces végétales de l’avenue Stendhal – partie ouest et Est
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Fichier image/png, 157k
Titre Photo 8. Liquidambar, fleurs d’Albizzia et Gaura
Crédits Source : nature.jardin.fr
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Titre Photo 9. Hordeum jubatum, Phormium tenax purpureum et Nepeta sibirica
Crédits Source : images google.
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Fichier image/png, 170k
Titre Photo 10. Apaiser l’ambiance avec des Albizzia
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Titre Photo 11. Albizzia mort sur le mail Stendhal
Crédits Source : photo de l’auteur (2006).
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Titre Graphique 1. Les points positifs du réaménagement selon 92 % d’habitants satisfaits
Crédits Source : relevés personnels, 2006.
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Fichier image/jpeg, 32k
Titre Graphique 2. Les insatisfactions liées au réaménagement selon 50 personnes interrogées
Crédits Source : relevés personnels, 2006.
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Fichier image/jpeg, 40k
Titre Graphique 3. La fréquence d’utilisation du mail selon 50 personnes interrogées
Crédits Source : relevés personnels, 2006.
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Fichier image/jpeg, 28k
Titre Graphique 4. Les lieux de destinations nécessitant d’emprunter le mail selon 50 personnes interrogées
Crédits Source : relevés personnels, 2006.
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Titre Photo 12. Desséchement du gazon sur les reliefs et se reposer sur un banc, une pratique liée aux espaces verts
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Pour citer cet article

Référence électronique

Séverine Huguet et Jean Louis Yengué, « Le végétal comme outil de recomposition du quartier des Fontaines à Tours (France) »Environnement Urbain / Urban Environment [En ligne], Volume 1 | 2007, mis en ligne le 09 septembre 2007, consulté le 07 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/eue/814

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Auteurs

Séverine Huguet

UMR CITERES 6173, 33, allée Ferdinand de Lesseps, BP 60449, 37204 Tours Cedex 03, Courriel : severine.huguet@free.fr

Jean Louis Yengué

Université de Tours, UFR Droit, Sciences économiques et sociales, Département de Géographie, BP 0607, 37206 Tours Cedex 03, Courriel : yengue@univ-tours.fr

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